Comment nourrir son cerveau ? | Émilie Steinbach | TEDxUNamur
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0:13 - 0:15Alors, je vais trouver quelqu'un
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0:15 - 0:17qui va me prêter son cerveau
pendant quelques minutes. -
0:18 - 0:20Vous, là-bas.
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0:20 - 0:21Vous, super.
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0:21 - 0:23Je vous le rendrai.
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0:23 - 0:26Alors, imaginons que
j'ai votre cerveau dans mes mains. -
0:26 - 0:28Qu'est-ce que je trouve dedans ?
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0:28 - 0:31De l'eau - ça, vous vous
en doutiez, sans doute - -
0:31 - 0:35ensuite du gras, wahou !
vraiment beaucoup de gras. -
0:37 - 0:41Pas d'inquiétude, tous les cerveaux sont
très gras, ne jugez pas, c'est normal. -
0:42 - 0:43Un cerveau, c'est gras.
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0:43 - 0:45Si je l'avais dans mes mains,
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0:45 - 0:47vous entendriez sans
doute « scouitch scouitch ». -
0:47 - 0:49C'est très fragile et tout mou.
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0:49 - 0:53En fait, à regarder comme ça, ça ressemble
plutôt à l'intérieur de nos intestins. -
0:53 - 0:56Bon, je n'ai jamais tenu
d'intestins dans ma vie, -
0:56 - 0:57mais j'ai déjà tenu un cerveau.
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0:57 - 0:59Si je le déposais sur une table,
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0:59 - 1:02pour venir en chercher
un morceau pour une expérience, -
1:02 - 1:04quand je reviendrais,
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1:04 - 1:06il serait un peu étalé
sur lui-même, déformé. -
1:06 - 1:09Donc ne le secouez
pas trop, il est fragile. -
1:10 - 1:12Ce cerveau, il est très gras,
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1:12 - 1:16mais pas du type de gras que vous
retrouveriez dans un cornet de frites. -
1:17 - 1:21Il est gras comme le type de gras que vous
trouvez dans des petits poissons gras. -
1:21 - 1:23C'est un type de gras
qui est très flexible, -
1:23 - 1:26qui nous offre cette plasticité neuronale,
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1:26 - 1:30et qui donc permet aux neurones
de communiquer si vite entre eux. -
1:31 - 1:32Peut-être que vous vous demandez :
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1:32 - 1:36« Tiens, si je mange plus de sardines,
est-ce que je serais plus intelligent ? » -
1:37 - 1:38Ma maman me disait :
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1:38 - 1:41« Émilie, mange ton poisson,
ça rend intelligent. » -
1:41 - 1:42Elle n'avait pas tout à fait raison,
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1:42 - 1:45c'est plus compliqué que ça,
mais je peux lui dire : -
1:45 - 1:50« Maman, est-ce que tu sais que la
consommation de petits poissons gras -
1:50 - 1:54est inversement corrélée au taux
de maladies psychiatriques, -
1:54 - 1:57notamment la dépression
ou la schizophrénie ? » -
1:57 - 2:00Alors, vous êtes sans
doute, pour la majorité, -
2:00 - 2:02trop vieux pour développer
une schizophrénie, -
2:02 - 2:05parce que c'est
plutôt pendant l'adolescence. -
2:05 - 2:08Par contre, vous êtes dans le mille
pour vous taper une grosse dépression, -
2:08 - 2:10surtout avec notre
mode de vie d'aujourd'hui. -
2:10 - 2:14Donc manger un peu de petits poissons gras
pourrait faire du bien à votre cerveau. -
2:14 - 2:18Si je continue à regarder
ce qu'il y a dans ce cerveau, -
2:18 - 2:22je vais trouver des protéines
et des acides aminés. -
2:22 - 2:24Donc je vais trouver de l'eau, du gras,
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2:24 - 2:26maintenant des protéines
et des acides aminés. -
2:26 - 2:29Pour faire simple, une protéine,
c'est un grand collier de perles. -
2:29 - 2:34Les acides aminés, ce sont toutes les
petites perles qui constituent ce collier. -
2:34 - 2:37Quand je mange des protéines,
comme par exemple du poulet, -
2:37 - 2:40ou un mix de lentilles-quinoa -
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2:40 - 2:42c'est peut-être pas mal pour vous aussi -
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2:42 - 2:44je vais manger ces protéines,
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2:44 - 2:47ces colliers vont se couper
en petits morceaux, -
2:47 - 2:50et ces perles vont aller faire
quelque chose dans mon corps : -
2:50 - 2:53créer une belle structure
ou jouer une fonction. -
2:53 - 2:56Vous, vous pensez tout de suite :
« Ouais, les muscles. » -
2:56 - 2:59Moi je pense : « Beaux
neurotransmetteurs et belles hormones. » -
3:00 - 3:04Un neurotransmetteur, c'est une molécule
qui permet à deux neurones de communiquer. -
3:04 - 3:05Pour vous donner un exemple,
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3:05 - 3:09la sérotonine, c'est le
neurotransmetteur du bonheur, -
3:09 - 3:12car soi-disant elle permet
de voir la vie en rose. -
3:12 - 3:15En fait on a vu, par exemple,
que dans la dépression, -
3:15 - 3:17les taux de sérotonine sont diminués.
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3:17 - 3:21Du coup, certaines boites ont créé
des très beaux médicaments, -
3:21 - 3:24qui permettent d'améliorer
le taux de sérotonine dans le cerveau, -
3:24 - 3:26et d'alléger les symptômes.
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3:26 - 3:30Des jeunes vous diront : « Des drogues
aussi font voir la vie en rose. » -
3:30 - 3:34En effet, ces drogues manipulent
les taux de sérotonine dans le cerveau. -
3:34 - 3:36Ce qui est fou,
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3:36 - 3:40c'est que cette sérotonine que je sentirai
peut-être ce soir, dans mon cerveau, -
3:40 - 3:43qui me permettra de m'endormir,
en faisant de beaux rêves, -
3:43 - 3:46elle est synthétisée
grâce à un précurseur, -
3:46 - 3:48que je trouve uniquement
dans mon alimentation. -
3:49 - 3:53Ce précurseur, donc cette petite perle,
un acide aminé, s'appelle le tryptophane. -
3:53 - 3:56C'est un acide aminé essentiel,
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3:56 - 3:59c'est-à-dire que mon corps
a l'incapacité de le produire tout seul -
3:59 - 4:02si je ne lui apporte pas
les petites briques de construction. -
4:02 - 4:06Je continue à regarder
ce qu'il y a dans ce cerveau. -
4:06 - 4:09Je trouve aussi du sucre, du glucose.
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4:09 - 4:12Le glucose, c'est le carburant du cerveau.
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4:12 - 4:17Le cerveau est tout petit, il ne mesure
que 2 % de cette grosse masse corporelle, -
4:17 - 4:21mais il consomme 25 %
de l'énergie que je mange. -
4:22 - 4:25Il a besoin de beaucoup
d'énergie, il est énergivore, -
4:25 - 4:28surtout quand on
est intelligent - je rigole. -
4:29 - 4:30(Rires)
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4:30 - 4:33Je ne voulais pas dire ça,
mais c'est sorti. -
4:33 - 4:34(Rires)
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4:35 - 4:38Mon cerveau n'a pas besoin
que je le nourrisse -
4:38 - 4:42de beaucoup de bonbons
ou d'un énorme jus d'orange. -
4:42 - 4:46Il préfère avoir des taux
de sucre stables et raisonnables. -
4:46 - 4:48Il y a différents types de sucres.
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4:48 - 4:51Il y a des sucres qu'on
appelle simples, ou rapides, -
4:51 - 4:54et des sucres plutôt complexes et lents.
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4:54 - 4:58Les sucres simples, par exemple
que je trouverais dans un petit fruit - -
4:58 - 5:01qui n'est pas dessiné ici -
disons une orange - -
5:01 - 5:03quand j'en mange une,
-
5:03 - 5:06beaucoup de sucres simples
vont venir d'un coup dans mon corps. -
5:06 - 5:10Ce sont des petites molécules
avec une structure plutôt simple, -
5:10 - 5:11qui sont digérés très vite.
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5:11 - 5:14Très vite, j'ai l'énergie
qui arrive dans mon sang. -
5:14 - 5:16Et ensuite, j'aurai une descente.
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5:16 - 5:18C'est pour ça qu'on
parle de « coup de pompe ». -
5:18 - 5:22Les glucides complexes,
ce sont de plus grosses molécules, -
5:22 - 5:24qui sont digérées plus lentement,
-
5:24 - 5:29et nous apportent de l'énergie pendant
toute la matinée ou toute l'après-midi. -
5:29 - 5:32On essaye de favoriser
ce type de glucides complexes -
5:32 - 5:34quand on a envie
d'être concentré et malin. -
5:35 - 5:36Donc au petit déjeuner,
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5:36 - 5:40ce n'est peut-être pas plus mal
de manger une tartine de pain complet, -
5:40 - 5:46plutôt que de manger des céréales
multicolores parce qu'on adore ça. -
5:46 - 5:49Je pourrais parler pendant
des heures de votre cerveau, -
5:49 - 5:52comme si c'était le plat
que j'allais manger tout à l'heure, -
5:52 - 5:54mais je vais m'arrêter là.
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5:54 - 5:59Moi, ce qui me fascine, c'est l'impact
de mon mode de vie sur mon cerveau. -
5:59 - 6:01Et tout a commencé avec la nutrition.
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6:01 - 6:04Quand j'étais petite, mon papa disait :
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6:04 - 6:08« Émilie, c'est l'enfant
qui court après les papillons. » -
6:08 - 6:10Il n'avait pas tout à fait tort, mon papa.
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6:10 - 6:13Mon cerveau a beaucoup de mal
à se concentrer sur une tâche. -
6:14 - 6:15Il virevolte tout le temps.
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6:15 - 6:19C'est impossible de le laisser
se concentrer pendant 30 secondes. -
6:19 - 6:22Très vite, ce cerveau,
on lui a donné une belle étiquette : -
6:22 - 6:25« Trouble De l'Attention
et de l'Hyperactivité », -
6:25 - 6:27pour faire simple, TDAH.
-
6:28 - 6:31« Alors, ne vous inquiétez pas,
mesdames les professeurs, -
6:31 - 6:33Émilie va arrêter d'être insupportable.
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6:33 - 6:37Les médicaments existent
dans ce type de cas. » -
6:37 - 6:39Très jeune, on m'a dit :
-
6:39 - 6:43« Ce serait bien qu'elle prenne un
médicament pour alléger les symptômes. » -
6:43 - 6:45Ces médicaments marchent très bien.
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6:45 - 6:48C'est comme de la cocaïne légale :
ça stimule votre cerveau. -
6:48 - 6:52Très petite, je suis passée
d'un 40 % à un 80 %. -
6:52 - 6:55C'est peut-être grâce à ça
que j'ai pu aller à l'université, -
6:55 - 6:56on n'en sait rien.
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6:56 - 6:59Mon écriture est devenue belle et ronde.
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7:00 - 7:05Et à l'école ça allait beaucoup mieux,
parce qu'avant, Émilie, ça donnait quoi ? -
7:05 - 7:07Une enfant assise sur une chaise
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7:07 - 7:10qui se trémousse tellement
que personne ne veut s'asseoir à côté, -
7:10 - 7:12qui insupporte le professeur,
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7:12 - 7:15qui parfois tombe de sa chaise,
tellement elle éclate de rire, -
7:15 - 7:17ou qui regarde pendant des heures
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7:17 - 7:20ce qu'il se passe sur le chantier
de construction, et tout d'un coup : -
7:20 - 7:23« Wahou ! Regardez !
La grue a enfin bougé. -
7:23 - 7:25Je n'avais jamais vu personne dedans ! »
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7:25 - 7:30Et le prof qui dit : « Émilie,
tu as oublié tes médicaments » -
7:30 - 7:33ou « Émilie, tu as de nouveau raté.
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7:33 - 7:37Ne demanderais-tu pas à tes parents
si on peut reprendre le médicament, -
7:37 - 7:40ou peut-être, doubler la dose ?
Prends-tu toujours tes médicaments ? » -
7:40 - 7:43Évidemment, le prof dit ça
devant tous les élèves. -
7:43 - 7:46Peu à peu, j'ai commencé à sentir
les premiers effets secondaires, -
7:46 - 7:48plutôt psychologiques.
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7:48 - 7:51Donc évidemment, aujourd’hui
ça vous fait marrer, moi aussi. -
7:51 - 7:55Mais à l'époque, pas du tout ;
je n'avais plus confiance en moi. -
7:55 - 7:57Je pensais que je n'arriverai à rien,
-
7:57 - 8:00peut-être même que j'ai pensé
que je ne serais pas là aujourd'hui. -
8:00 - 8:03Heureusement, ma famille
m'a beaucoup entourée, -
8:03 - 8:08et m'a emmenée vers des professionnels,
qui m'ont expliqué ce que signifiait TDAH, -
8:08 - 8:09qui m'ont fait passer plein de tests,
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8:09 - 8:13et ont vraiment essayé de me prouver
que j'avais un beau potentiel, -
8:13 - 8:15parce que je n'y croyais pas du tout.
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8:15 - 8:18Et puis, ma vie continue, je me sens
un peu mieux dans ma peau. -
8:18 - 8:19J'ai compris.
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8:19 - 8:22Mais là, d'autres effets
secondaires se font sentir. -
8:22 - 8:26Si vous prenez ce type de médicaments
prescrits aux enfants dans mon genre -
8:26 - 8:30et que vous lisez la notice
des effets secondaires, vous verrez : -
8:30 - 8:34migraines, insomnies,
troubles de la digestion, -
8:34 - 8:38perte d'appétit, anorexie, dépression...
-
8:38 - 8:40J'en ai eu quelques-uns -
d'ailleurs quand j'arrêtais, -
8:40 - 8:43et que je demandais
à quelqu'un de m'en refiler -
8:43 - 8:47car j'avais oublié depuis quelques
semaines d'avoir une prescription, -
8:47 - 8:51je me tapais une grosse migraine,
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8:51 - 8:52des insomnies.
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8:52 - 8:54Je ne voulais plus parler à personne.
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8:54 - 8:57Au lieu d'étudier, j'allais trier
mes stabilos par couleur -
8:57 - 9:01parce que tout d'un coup, je développais
une grande concentration pour autre chose. -
9:01 - 9:06Bref, vous pensez peut-être que déjà ça,
ce n'est pas très agréable, -
9:06 - 9:07mais ce n'est rien,
-
9:07 - 9:10ce n'est rien du tout par rapport
aux beaux symptômes de sevrage, -
9:10 - 9:14que tu te tapes après un an de scolarité
sous ce chouette médicament. -
9:14 - 9:16Donc un syndrome de sevrage,
-
9:16 - 9:19parce que j'étais comme une droguée
qui prend de la drogue depuis longtemps, -
9:20 - 9:23donc quand tu arrêtes,
tu as des anxiétés, des idées noires, -
9:23 - 9:24tu en vomis d'angoisse.
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9:24 - 9:27Mais de nouveau, il y a une solution :
si tu vas chez ton médecin - -
9:27 - 9:29car on t'emmène à l'hôpital en disant :
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9:29 - 9:32« Regardez, mon enfant
est tellement anxieuse » - -
9:32 - 9:34le médecin ne te demande pas :
-
9:34 - 9:37« Tu n'aurais pas pris ce médicament ?
Que se passe-t-il ? » -
9:37 - 9:41Non, on te donne un petit shot
d'une petite substance bleue -
9:41 - 9:44qui te rend zen,
et puis, tu continues ta vie. -
9:44 - 9:46Alors là, je me suis dit :
-
9:46 - 9:51« Ça suffit. Tu as un cerveau qui ne
fonctionne pas tout à fait correctement. -
9:51 - 9:53En plus, tu es semi-anxieuse,
-
9:53 - 9:56tu frôles je ne sais pas
quelles limites. » -
9:56 - 9:58Et donc, j'ai voulu arrêter tout ça.
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9:58 - 10:00Et avant, pendant, ou après,
je ne sais pas, -
10:00 - 10:04j'ai commencé à avoir des intuitions
pour différents types d'aliments. -
10:05 - 10:09Dans ma famille, on m'a donné
un surnom : « Zibeline Vorace ». -
10:09 - 10:13Une zibeline, c'est une espèce
de petit furet, carnivore. -
10:13 - 10:16Je ne pouvais plus manger du pain
blanc avec de la confiture le matin, -
10:16 - 10:21je rêvais de ce pavé de saumon
que ma mère avait préparé la veille, -
10:21 - 10:23et des bons légumes qu'elle avait faits.
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10:23 - 10:26Il n'y a pas longtemps, je suis
rentrée à la maison, à Bruxelles, -
10:26 - 10:29et mon papa m'a laissé un tupperware
dans le frigo avec écrit : -
10:29 - 10:32« Reliefs pour Zibeline Vorace ».
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10:33 - 10:36Je n'ai pas fait le lien
entre ce type de nutrition, -
10:36 - 10:38par rapport à ceux de mes amis,
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10:38 - 10:41ma vie a continué et j'ai commencé
mes études de neurosciences, -
10:41 - 10:42et là, j'ai tout compris.
-
10:42 - 10:46Je n'ai que vingt-sept ans,
je ne connais encore quasiment rien. -
10:46 - 10:51J'ai beaucoup encore à apprendre,
mais j'ai compris ce qui m'arrivait. -
10:51 - 10:53Je vais vous le raconter maintenant.
-
10:53 - 10:56TDAH dans mon cerveau,
-
10:56 - 10:59c'est sans doute une difficulté
pour ce petit cerveau -
10:59 - 11:03de synthétiser suffisamment
de dopamine et de noradrénaline, -
11:03 - 11:05deux neurotransmetteurs qui, ensemble,
-
11:05 - 11:07permettent de bonnes
fonctions d'apprentissage, -
11:07 - 11:10de bonnes capacités
d'attention et de concentration - -
11:10 - 11:12qui me manquent, clairement.
-
11:12 - 11:17Ces deux neurotransmetteurs,
on peut les booster avec un médicament, -
11:17 - 11:21mais aussi avec ce type de nutrition
que je commençais à suivre. -
11:21 - 11:24Donc en mangeant
plus de protéines au petit déjeuner - -
11:24 - 11:27je n'en mangeais pas du tout -
j'apportais les petites perles -
11:27 - 11:30me permettant de créer ces
neurotransmetteurs dans mon cerveau. -
11:30 - 11:34Et en évitant à tout prix
les sucres rapides ou simples, -
11:34 - 11:37j'évitais à cette petite perle
d'être déviée ailleurs, -
11:37 - 11:40ou juste d'avoir de la difficulté
à entrer dans mon cerveau. -
11:41 - 11:46Quand j'ai appris tout ça et que je me
suis rendu compte que j'aurais pu éviter -
11:46 - 11:49toutes ces petites pilules
et ces grosses angoisses, -
11:49 - 11:51en ayant un mode de vie
peut-être plus sain, -
11:51 - 11:54je me suis dit qu'il fallait
que j'en parle autour de moi. -
11:54 - 11:56Alors j'ai lancé des réseaux sociaux.
-
11:56 - 11:58J'ai commencé à en parler
à ma famille, à des copines. -
11:58 - 12:00Puis, j'ai fini dans les entreprises.
-
12:00 - 12:03Et là, je suis dans ce grand rond
à vous parler de ça. -
12:04 - 12:08Alors, maintenant, j'aimerais
vous donner trois petits conseils, -
12:08 - 12:11des conseils vraiment très simples.
-
12:11 - 12:13Vous allez peut-être
dire qu'ils sont bidons, -
12:13 - 12:16mais je suis sûre que
vous ne les mettez pas déjà en place. -
12:16 - 12:18Ces trois conseils sont :
-
12:18 - 12:22un, essayez de garder
une glycémie stable et raisonnable. -
12:23 - 12:26Le deuxième : faites attention
à votre deuxième cerveau. -
12:26 - 12:30Et le troisième : essayez d'avoir
une bonne hygiène de vie. -
12:30 - 12:36Désolée, j'ai aussi beaucoup d'allergies,
ma génétique n'est pas très bonne. -
12:36 - 12:37(Rires)
-
12:37 - 12:42Le premier, essayez de garder une
glycémie stable et raisonnable, pourquoi ? -
12:42 - 12:44La Nature est très bien faite,
-
12:44 - 12:48mais notre mode de vie n'est pas
tellement au point aujourd'hui, -
12:48 - 12:50en tout cas pour moi,
je ne sais pas pour vous. -
12:50 - 12:52Pour que vous compreniez, imaginez que
-
12:52 - 12:55je suis un homme, disons,
une femme préhistorique, -
12:55 - 12:57et sur mon chemin,
je vais manger des baies, -
12:57 - 12:59des céréales, peut-être des légumineuses.
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12:59 - 13:02De temps en temps,
si j'ai beaucoup d'énergie, -
13:02 - 13:04j'arrive à tuer un animal et le manger.
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13:04 - 13:08Heureusement, quand je mange,
des sucres par exemple, -
13:08 - 13:11j'ai une chouette hormone
qui va se synthétiser, -
13:11 - 13:14et permettre de stocker
l'excès de sucre en graisse corporelle, -
13:14 - 13:18ce qui me permet, si pendant 2-3 jours,
je ne trouve plus à manger, -
13:18 - 13:19d'avoir de quoi survivre.
-
13:19 - 13:21C'est pas mal !
-
13:21 - 13:24Autre mécanisme : quand je n'ai plus
assez de sucre dans mon sang, -
13:24 - 13:28je libère des bonnes hormones de stress
me permettant d'aller chasser ce lion - -
13:28 - 13:32je ne sais pas si on en chassait mais
c'est l'exemple qui me vient en tête - -
13:32 - 13:36d'être agressif, courir
très vite, et le tuer. -
13:37 - 13:39De nos jours, moi perso,
je ne sais pas pour vous, -
13:39 - 13:42ça m'arrive parfois
d'être allongée dans mon canapé, -
13:42 - 13:46à faire la carpette, et d'appuyer sur
mon téléphone pour commander une pizza. -
13:46 - 13:51Donc, mon insuline ne me sert
plus vraiment à survivre, -
13:51 - 13:55et à stocker du gras pour quand je ne
mange plus car ça ne m'arrive pas souvent. -
13:55 - 13:59Donc pour notre santé métabolique,
ce type de mode de vie n'est pas top, -
13:59 - 14:02et aussi pour la famille,
il n'est pas excellent. -
14:02 - 14:06Je ne sais pas si vous avez
un enfant insupportable quand il a faim, -
14:06 - 14:10ou un conjoint qui vous fait vivre
une misère quand il crève la dalle. -
14:10 - 14:12Je vais vous raconter
une étude très marrante : -
14:12 - 14:15un groupe de chercheurs
a pris une centaine de couples. -
14:15 - 14:18Ils leur ont donné des petites
poupées vaudou, et leur ont dit : -
14:18 - 14:21« Une fois par jour, vous plantez
entre 1 et 51 aiguilles, -
14:21 - 14:25pour montrer à quel point
vous être fâché avec ce conjoint. » -
14:25 - 14:29Et ensuite, ils ont pu corréler
très bien la glycémie de ces personnes -
14:29 - 14:31avec le nombre d'aiguilles plantées.
-
14:32 - 14:35Donc si vous avez quelqu'un
d'insupportable dans votre famille, -
14:35 - 14:38évitez de lui donner un donut
pour avoir un gros pic -
14:38 - 14:41puis une descente pendant
laquelle il va être insupportable. -
14:41 - 14:45Nourrissez-le plutôt comme un homme
qui vivait dans la préhistoire, -
14:45 - 14:47avec ce genre de choses, par exemple.
-
14:47 - 14:51Le deuxième conseil,
faire attention à notre deuxième cerveau. -
14:51 - 14:52Le deuxième cerveau,
-
14:52 - 14:56je parle de votre intestin
et du tas d'invités qui vit dedans, -
14:56 - 15:01parce que vous avez énormément
de bactéries dans votre intestin. -
15:02 - 15:06Cet univers était là
avant votre premier cerveau, -
15:06 - 15:09donc peut-être que l'on pourrait
l'appeler « premier cerveau ». -
15:10 - 15:12Ces bactéries ne sont pas là
à ne rien faire, -
15:12 - 15:18à manger ce que vous mangez,
et juste profiter de votre environnement. -
15:18 - 15:20En fait, elles ont un rôle
important sur votre santé, -
15:20 - 15:24sur votre immunité, sur votre humeur.
-
15:24 - 15:25Je parlais de la sérotonine :
-
15:25 - 15:29une grande majorité de la sérotonine
est justement synthétisée -
15:29 - 15:32grâce aux bactéries
qui vivent dans notre intestin. -
15:33 - 15:36Une autre étude - parce que
j'adore ce genre d'études -
15:36 - 15:39qui permet de bien comprendre
de quoi je parle - a été faite, -
15:39 - 15:40et je la trouve fascinante.
-
15:40 - 15:43On a pris des jumeaux,
l'un obèse, l'autre diabétique. -
15:44 - 15:48On a transplanté les microbiotes
de ces jumeaux dans des souris. -
15:48 - 15:52Les souris qui ont hérité du microbiote
des sujets atteints d'obésité -
15:52 - 15:54ont développé le même phénotype.
-
15:54 - 15:55Les autres sont restées minces.
-
15:55 - 15:59Si on laisse les souris minces
manger les selles des souris obèses, -
15:59 - 16:01elles vont sans doute augmenter de taille.
-
16:02 - 16:05Les souris sont coprophages
et mangent les selles des autres. -
16:05 - 16:08N'essayez pas de manger les selles d'une
personne mince, vous pourriez en mourir. -
16:08 - 16:10(Rires)
-
16:10 - 16:11(En anglais) soit dit en passant.
-
16:11 - 16:14Ces bactéries, qu'est-ce
qu'elles aiment manger ? -
16:14 - 16:17Des fruits, des légumes, plein de légumes,
-
16:17 - 16:19des produits complets,
des céréales, des légumineuses. -
16:19 - 16:22Elles n'aiment pas du tout
les aliments super transformés. -
16:22 - 16:25Alors mon dernier conseil,
-
16:25 - 16:30je vais vous demander d'abord
de lever la main si vous arrivez à dormir -
16:30 - 16:35environ huit heures par nuit -
pas six mais huit heures par nuit - -
16:35 - 16:38de manière systématique
à intervalles vraiment réguliers. -
16:38 - 16:40Levez la main si c'est le cas.
-
16:40 - 16:42Ouais, pas de bol...
-
16:42 - 16:47Le sommeil est le pilier de la santé, plus
important que le sport ou la nutrition. -
16:47 - 16:50Pas une fonction n'est pas améliorée
avec une bonne nuit de sommeil, -
16:50 - 16:53ou diminuée avec
une mauvaise nuit de sommeil. -
16:53 - 16:56Maman dit souvent à ma sœur :
-
16:56 - 16:59« Tu es de mauvaise humeur,
tu as trop fait la fête. » Elle a raison. -
16:59 - 17:03Dans des études, quand on prive
de sommeil la moitié d'un groupe, -
17:03 - 17:05et qu'on laisse dormir l'autre,
-
17:05 - 17:10le premier groupe se souvient beaucoup
plus des évènements négatifs de la veille. -
17:10 - 17:13L'autre a pu « digérer » ses émotions.
-
17:14 - 17:17Si je vous fais passer un examen demain,
-
17:17 - 17:19et que vous, la nuit, je vous réveille,
-
17:19 - 17:22et que vous, je vous laisse dormir,
-
17:22 - 17:26et que je vous demande de restituer
les informations apprises la veille. -
17:26 - 17:31Vous, vous avez tendance
à faire 40 % moins bien que vous. -
17:31 - 17:35Donc, eux vont bien réussir, et vous,
vous allez complètement foirer. -
17:35 - 17:39Si vous voulez que vos enfants réussissent
à l'école, attention à leur sommeil. -
17:39 - 17:41Je finis avec ceci :
-
17:41 - 17:44le trouble de l'attention
et de l'hyperactivité, -
17:44 - 17:48ses symptômes peuvent être imités
par un manque de sommeil. -
17:49 - 17:52Moi, j'aimerais qu'on fasse
plus attention à notre mode de vie, -
17:52 - 17:54pour se sentir mieux
dans notre corps et notre tête. -
17:54 - 17:58J'espère que ces quelques mots vous
permettront de prendre soin de vous. -
17:58 - 18:00Voilà, merci !
- Title:
- Comment nourrir son cerveau ? | Émilie Steinbach | TEDxUNamur
- Description:
-
AVERTISSEMENT DE TED : Ne prenez pas cette conférence comme un avis médical. Elle représente seulement l'opinion personnelle de l'intervenante sur la nutrition et la santé mentale, qui n'est pas étayée par des preuves scientifiques crédibles. Les événements TEDx sont indépendamment organisés par des bénévoles. Les consignes que nous donnons aux organisateurs TEDx sont détaillées ici :
http://storage.ted.com/tedx/manuals/tedx_content_guidelines.pdf« Nous pouvons améliorer le fonctionnement de notre cerveau grâce à ce que nous mangeons. » Émilie Steinbach défend l'idée que notre mode de vie (stress, sommeil, nutrition) a un impact réel sur la façon dont notre cerveau fonctionne. Elle s'intéresse ainsi à notre premier cerveau, mais également à notre second cerveau : nos intestins. Elle étudie le microbiote intestinal, en d'autres termes, notre flore intestinale. C'est une conférence inspirante qui nous parle de la manière de prendre soin de nous, et de la façon d'optimiser le fonctionnement de notre cerveau grâce à la nutrition.
Émilie Steinbach est diplômée de Neurosciences (MSc, UCLondon) et Neuropsychologie (MSc; Maastricht University), avec une spécialisation en Neuro-Nutrition (SIIN, Paris). Aujourd’hui, elle poursuit sa carrière académique dans le domaine de la nutrition et du microbiote intestinal (INSERM/ Sorbonne Université). A coté de sa passion pour la recherche scientifique, Émilie a lancé « Feed Your Brain » (http://feedyourbrain.eu).
Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx
- Video Language:
- French
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 18:11
eric vautier edited French subtitles for Comment nourrir son cerveau ? | Émilie Steinbach | TEDxUNamur | ||
Hélène Vernet edited French subtitles for Comment nourrir son cerveau ? | Émilie Steinbach | TEDxUNamur | ||
Claire Ghyselen approved French subtitles for Comment nourrir son cerveau ? | Émilie Steinbach | TEDxUNamur | ||
Claire Ghyselen accepted French subtitles for Comment nourrir son cerveau ? | Émilie Steinbach | TEDxUNamur | ||
Claire Ghyselen edited French subtitles for Comment nourrir son cerveau ? | Émilie Steinbach | TEDxUNamur | ||
eric vautier edited French subtitles for Comment nourrir son cerveau ? | Émilie Steinbach | TEDxUNamur | ||
eric vautier edited French subtitles for Comment nourrir son cerveau ? | Émilie Steinbach | TEDxUNamur | ||
Elsa Garcia edited French subtitles for Comment nourrir son cerveau ? | Émilie Steinbach | TEDxUNamur |