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Comment nourrir son cerveau ? | Émilie Steinbach | TEDxUNamur

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    Alors,
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    je vais trouver quelqu'un qui va me prêter
    son cerveau pendant quelques minutes.
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    Vous, là-bas.
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    Vous, super.
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    Je vous le rendrai.
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    Alors, imaginons que
    j'ai votre cerveau dans mes mains.
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    Qu'est-ce que je trouve dedans ?
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    De l'eau - ça, vous vous
    en doutiez, sans doute -
  • 0:31 - 0:32
    Ensuite du gras.
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    Wahou !
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    Vraiment beaucoup de gras.
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    Pas d'inquiétude, tous les cerveaux sont
    très gras, ne jugez pas, c'est normal.
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    Un cerveau, c'est gras.
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    Si je l'avais dans mes mains,
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    vous entendriez sans
    doute « scouitch scouitch ».
  • 0:47 - 0:49
    C'est très fragile et tout mou.
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    En fait, à regarder comme ça, ça ressemble
    plutôt à l'intérieur de nos intestins.
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    Bon, je n'ai jamais tenu
    d'intestins dans ma vie,
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    mais j'ai déjà tenu un cerveau.
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    Si je le déposais sur une table,
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    pour venir en chercher un
    morceau pour une expérience,
  • 1:02 - 1:03
    quand je reviendrais,
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    il serait un peu étalé
    sur lui-même, déformé.
  • 1:06 - 1:09
    Donc ne le secouez
    pas trop, il est fragile.
  • 1:10 - 1:12
    Ce cerveau, il est très gras,
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    mais pas du type de gras que vous
    retrouveriez dans un cornet de frites.
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    Il est gras comme le type de gras que vous
    trouvez dans des petits poissons gras.
  • 1:21 - 1:23
    C'est un type de gras
    qui est très flexible,
  • 1:23 - 1:25
    qui nous offre cette plasticité neuronale,
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    et qui donc permet aux neurones
    de communiquer si vite entre eux.
  • 1:31 - 1:32
    Peut-être que vous vous demandez :
  • 1:32 - 1:36
    « Tiens, si je mange plus de sardines,
    est-ce que je serais plus intelligent ? »
  • 1:37 - 1:38
    Ma maman me disait :
  • 1:38 - 1:40
    « Émilie, mange ton poisson,
    ça rend intelligent. »
  • 1:41 - 1:42
    Elle n'avait pas tout à fait raison,
  • 1:42 - 1:45
    c'est plus compliqué que ça,
    mais je peux lui dire :
  • 1:45 - 1:50
    « Maman, est-ce que tu sais que la
    consommation de petits poissons gras
  • 1:50 - 1:54
    est inversement corrélée au taux
    de maladies psychiatriques,
  • 1:54 - 1:57
    notamment la dépression
    ou la schizophrénie ? »
  • 1:57 - 2:00
    Alors, vous êtes sans
    doute, pour la majorité,
  • 2:00 - 2:02
    trop vieux pour développer
    une schizophrénie,
  • 2:02 - 2:05
    parce que c'est
    plutôt pendant l'adolescence.
  • 2:05 - 2:08
    Par contre, vous êtes dans la cible
    pour vous taper une grosse dépression.
  • 2:08 - 2:10
    Surtout avec notre
    mode de vie d'aujourd'hui.
  • 2:10 - 2:14
    Donc manger un peu de petits poissons gras
    pourrait faire du bien à votre cerveau.
  • 2:14 - 2:17
    Si je continue à regarder
    ce qu'il y a dans ce cerveau,
  • 2:18 - 2:21
    je vais trouver des protéines
    et des acides aminés.
  • 2:22 - 2:24
    Donc je vais trouver de l'eau, du gras,
  • 2:24 - 2:26
    maintenant des protéines
    et des acides aminés.
  • 2:26 - 2:29
    Pour faire simple, une protéine,
    c'est un grand collier de perles,
  • 2:29 - 2:34
    les acides aminés, ce sont toutes les
    petites perles qui constituent ce collier.
  • 2:34 - 2:37
    Quand je mange des protéines,
    comme par exemple du poulet,
  • 2:37 - 2:40
    ou un mix de lentilles-quinoa -
  • 2:40 - 2:42
    c'est peut-être pas mal pour vous aussi -
  • 2:42 - 2:44
    je vais manger ces protéines,
  • 2:44 - 2:47
    les colliers vont se couper
    en petits morceaux,
  • 2:47 - 2:50
    et les perles vont aller faire
    quelque chose dans mon corps :
  • 2:50 - 2:52
    créer une belle structure
    ou jouer une fonction.
  • 2:53 - 2:56
    Vous, vous pensez tout de suite :
    « Ouais, les muscles. »
  • 2:56 - 2:59
    Moi je pense : « Beaux
    neurotransmetteurs et belles hormones. »
  • 3:00 - 3:02
    Un neurotransmetteur, c'est une molécule
  • 3:02 - 3:04
    qui permet à deux neurones de communiquer.
  • 3:04 - 3:05
    Pour vous donner un exemple,
  • 3:05 - 3:08
    la sérotonine, c'est le
    neurotransmetteur du bonheur,
  • 3:09 - 3:12
    car soi-disant elle permet
    de voir la vie en rose.
  • 3:12 - 3:14
    En fait on a vu, par exemple,
    que dans la dépression,
  • 3:15 - 3:16
    les taux de sérotonine sont diminués.
  • 3:17 - 3:21
    Du coup, certaines boites ont créé
    des très beaux médicaments,
  • 3:21 - 3:24
    qui permettent d'améliorer
    le taux de sérotonine dans le cerveau,
  • 3:24 - 3:26
    et d'alléger les symptômes.
  • 3:26 - 3:30
    Des jeunes vous diront : « Des drogues
    aussi font voir la vie en rose. »
  • 3:30 - 3:34
    En effet, ces drogues manipulent
    les taux de sérotonine dans le cerveau.
  • 3:34 - 3:35
    Ce qui est fou,
  • 3:36 - 3:40
    c'est que cette sérotonine que je sentirai
    peut-être ce soir, dans mon cerveau,
  • 3:40 - 3:42
    qui me permettra de m'endormir,
    en faisant de beaux rêves,
  • 3:43 - 3:46
    elle est synthétisée
    grâce à un précurseur,
  • 3:46 - 3:48
    que je trouve uniquement
    dans mon alimentation.
  • 3:49 - 3:53
    Ce précurseur, donc cette petite perle, un
    acide aminé, il s'appelle le tryptophane.
  • 3:53 - 3:56
    C'est un acide aminé essentiel,
  • 3:56 - 3:59
    c'est-à-dire que mon corps,
    a l'incapacité de le produire tout seul
  • 3:59 - 4:02
    si je ne lui apporte pas
    les petites briques de construction.
  • 4:02 - 4:05
    Je continue à regarder
    ce qu'il y a dans ce cerveau.
  • 4:06 - 4:09
    Je trouve aussi du sucre, du glucose.
  • 4:09 - 4:12
    Le glucose, c'est le carburant du cerveau.
  • 4:12 - 4:17
    Le cerveau est tout petit, il ne mesure
    que 2% de cette grosse masse corporelle,
  • 4:17 - 4:20
    mais il consomme 25%
    de l'énergie que je mange.
  • 4:22 - 4:24
    Il a besoin de beaucoup
    d'énergie, il est énergivore,
  • 4:25 - 4:26
    surtout quand on est intelligent.
  • 4:27 - 4:28
    Je rigole.
  • 4:29 - 4:30
    (Rires)
  • 4:30 - 4:32
    Je ne voulais pas dire ça,
    mais c'est sorti.
  • 4:33 - 4:34
    (Rires)
  • 4:35 - 4:38
    Mon cerveau n'a pas besoin
    que je le nourrisse
  • 4:38 - 4:41
    de beaucoup de bonbons
    ou d'un énorme jus d'orange.
  • 4:42 - 4:46
    Il préfère avoir des taux de
    sucre stables et raisonnables.
  • 4:46 - 4:48
    Il y a différents types de sucres.
  • 4:48 - 4:51
    Il y a des sucres qu'on
    appelle simples, ou rapides,
  • 4:51 - 4:54
    et des sucres plutôt complexes et lents.
  • 4:54 - 4:58
    Les sucres simples, par exemple
    que je trouverais dans un petit fruit -
  • 4:58 - 4:59
    qui n'est pas dessiné ici -
  • 5:00 - 5:01
    disons une orange.
  • 5:01 - 5:03
    Quand j'en mange une,
  • 5:03 - 5:06
    d'un coup, beaucoup de sucres
    simples vont venir dans mon corps.
  • 5:06 - 5:10
    Ce sont des petites molécules,
    avec une structure plutôt simple,
  • 5:10 - 5:11
    qui sont digérés très vite.
  • 5:11 - 5:13
    Très vite, j'ai l'énergie
    qui arrive dans mon sang.
  • 5:14 - 5:16
    Et ensuite, j'aurai une descente.
  • 5:16 - 5:18
    C'est pour ça qu'on
    parle de coup de pompe.
  • 5:18 - 5:22
    Les glucides complexes,
    ce sont de plus grosses molécules,
  • 5:22 - 5:24
    qui sont digérées plus lentement,
  • 5:24 - 5:28
    et qui nous apportent de l'énergie pendant
    toute la matinée ou toute l'après-midi.
  • 5:29 - 5:32
    On essaye de favoriser
    ce type de glucides complexes
  • 5:32 - 5:34
    quand on a envie
    d'être concentré et malin.
  • 5:35 - 5:36
    Donc au petit déjeuner,
  • 5:36 - 5:40
    ce n'est peut-être pas plus mal
    de manger une tartine de pain complet,
  • 5:40 - 5:46
    plutôt que de manger des céréales
    multicolores parce qu'on adore ça.
  • 5:46 - 5:49
    Je pourrais parler pendant
    des heures de votre cerveau,
  • 5:49 - 5:52
    comme si c'était le plat
    que j'allais manger tout à l'heure,
  • 5:52 - 5:54
    mais je vais m'arrêter là.
  • 5:54 - 5:58
    Moi, ce qui me fascine, c'est l'impact
    de mon mode de vie sur mon cerveau.
  • 5:59 - 6:01
    Et tout a commencé avec la nutrition.
  • 6:01 - 6:04
    Quand j'étais petite, mon papa disait :
  • 6:04 - 6:07
    « Émilie, c'est l'enfant
    qui court après les papillons. »
  • 6:08 - 6:10
    Il n'avait pas tout à fait tort, mon papa.
  • 6:10 - 6:13
    Mon cerveau a beaucoup de mal
    à se concentrer sur une tâche.
  • 6:14 - 6:15
    Il virevolte tout le temps.
  • 6:15 - 6:18
    C'est impossible de le laisser
    se concentrer pendant 30 secondes.
  • 6:19 - 6:22
    Très vite, ce cerveau,
    on lui a donné une belle étiquette :
  • 6:22 - 6:25
    « Trouble de l'attention
    et de l'hyperactivité ».
  • 6:25 - 6:27
    Pour faire simple, TDAH.
  • 6:28 - 6:30
    « Alors ne vous inquiétez pas,
    mesdames les professeurs,
  • 6:31 - 6:33
    Émilie va arrêter d'être insupportable.
  • 6:33 - 6:37
    Les médicaments existent
    dans ce type de cas. »
  • 6:37 - 6:39
    Très jeune, on m'a dit :
  • 6:39 - 6:43
    « Ce serait bien qu'elle prenne un
    médicament pour alléger les symptômes. »
  • 6:43 - 6:45
    Ces médicaments marchent très bien.
  • 6:45 - 6:48
    C'est comme de la cocaïne légale :
    ça stimule votre cerveau.
  • 6:48 - 6:49
    Très petite,
  • 6:50 - 6:52
    je suis passée d'un 40% à un 80%,
  • 6:52 - 6:55
    c'est peut-être grâce à ça
    que j'ai pu aller à l'université.
  • 6:55 - 6:56
    On n'en sait rien.
  • 6:56 - 6:58
    Mon écriture est devenue belle et ronde.
  • 7:00 - 7:03
    Et à l'école ça allait beaucoup mieux.
  • 7:03 - 7:05
    Parce qu'avant, Émilie, ça donnait quoi ?
  • 7:05 - 7:07
    Une enfant assise,
  • 7:07 - 7:10
    qui se trémousse tellement
    que personne ne veut s'asseoir à côté,
  • 7:10 - 7:12
    qui insupporte le professeur,
  • 7:12 - 7:15
    qui parfois tombe de sa chaise,
    tellement elle éclate de rire,
  • 7:15 - 7:16
    ou qui regarde pendant des heures
  • 7:17 - 7:20
    ce qu'il se passe sur le chantier
    de construction, et tout d'un coup :
  • 7:20 - 7:23
    « Wahou ! Regardez !
    La grue a enfin bougé,
  • 7:23 - 7:25
    Je n'avais jamais vu personne dedans ! »
  • 7:25 - 7:27
    Et le prof qui dit :
  • 7:27 - 7:29
    « Émilie, tu as oublié
    tes médicaments... »
  • 7:30 - 7:30
    ou
  • 7:30 - 7:33
    « Émilie, tu as à nouveau raté.
  • 7:33 - 7:37
    Ne demanderais-tu pas à tes parents
    si on peut reprendre le médicament ?
  • 7:37 - 7:38
    Ou peut-être, doubler la dose ?
  • 7:38 - 7:40
    Prends-tu toujours tes médicaments ? »
  • 7:40 - 7:43
    Évidemment, le prof dit ça
    devant tous les élèves.
  • 7:43 - 7:46
    Donc peu à peu, j'ai commencé à sentir
    les premiers effets secondaires,
  • 7:46 - 7:48
    plutôt psychologiques.
  • 7:48 - 7:51
    Donc évidemment, aujourd’hui
    ça vous fait marrer, moi aussi.
  • 7:51 - 7:55
    Mais à l'époque, pas du tout ;
    je n'avais plus confiance en moi.
  • 7:55 - 7:57
    Je pensais que je n'arriverai à rien,
  • 7:57 - 8:00
    peut-être même que j'ai pensé
    que je ne serais pas là aujourd'hui.
  • 8:00 - 8:03
    Heureusement, ma famille
    m'a beaucoup entourée,
  • 8:03 - 8:08
    et m'a emmenée vers des professionnels,
    qui m'ont expliqué ce que signifiait TDAH,
  • 8:08 - 8:09
    qui m'ont fait passer plein de tests,
  • 8:09 - 8:13
    et qui ont essayé de me prouver
    que j'avais un beau potentiel,
  • 8:13 - 8:14
    parce que je n'y croyais pas du tout.
  • 8:15 - 8:18
    Et puis donc ma vie continue, je
    me sens un peu mieux dans ma peau.
  • 8:18 - 8:19
    J'ai compris.
  • 8:19 - 8:22
    Mais là, d'autres effets
    secondaires se font sentir.
  • 8:22 - 8:26
    Si vous prenez ce type de médicament
    qu'on prescrit aux enfants dans mon genre
  • 8:26 - 8:28
    et que vous lisez les effets secondaires,
  • 8:28 - 8:29
    vous verrez :
  • 8:30 - 8:31
    migraines, insomnies,
  • 8:32 - 8:34
    trouble de la digestion,
  • 8:34 - 8:36
    perte d'appétit,
  • 8:36 - 8:36
    anorexie,
  • 8:37 - 8:38
    dépression...
  • 8:38 - 8:40
    J'en ai eu quelques-uns -
    d'ailleurs quand j'arrêtais,
  • 8:40 - 8:44
    et que je demandais
    à quelqu'un de m'en refiler
  • 8:44 - 8:47
    car j'avais oublié depuis des
    semaines d'avoir une prescription,
  • 8:47 - 8:50
    je me tapais une grosse migraine.
  • 8:51 - 8:52
    Des insomnies.
  • 8:52 - 8:54
    Je ne voulais plus parler à personne.
  • 8:54 - 8:57
    Au lieu d'étudier, j'allais trier
    les stabilos par couleur
  • 8:57 - 8:59
    parce que tout d'un coup, je développais
  • 8:59 - 9:01
    une grande concentration pour autre chose.
  • 9:01 - 9:02
    Bref.
  • 9:03 - 9:06
    Vous pensez peut-être que déjà,
    ce n'est pas très agréable,
  • 9:06 - 9:07
    mais ce n'est rien.
  • 9:07 - 9:10
    Ce n'est rien du tout par rapport
    aux beaux symptômes de sevrage,
  • 9:10 - 9:14
    que tu te tapes après un an de scolarité
    sous ce chouette médicament.
  • 9:14 - 9:15
    Donc un syndrome de sevrage,
  • 9:16 - 9:19
    parce que j'étais comme une droguée
    qui prend de la drogue depuis longtemps,
  • 9:20 - 9:21
    donc quand tu arrêtes,
  • 9:21 - 9:23
    tu as des anxiétés, des idées noires,
  • 9:23 - 9:24
    tu en vomis d'angoisse.
  • 9:24 - 9:27
    Mais il y a une solution :
    aller chez le médecin.
  • 9:27 - 9:29
    On t'emmène à l'hôpital en disant :
  • 9:29 - 9:32
    « Regardez, mon enfant,
    elle est tellement anxieuse. »
  • 9:32 - 9:34
    Le médecin ne te demande pas :
  • 9:34 - 9:37
    « Tu n'aurais pas pris ce médicament ?
    Que se passe-t-il ? »
  • 9:37 - 9:41
    Non, on te donne un petit shot
    d'une petite substance bleue,
  • 9:41 - 9:42
    qui te rend zen.
  • 9:42 - 9:44
    Et puis tu continues ta vie.
  • 9:44 - 9:46
    Alors là, je me suis dit :
  • 9:46 - 9:47
    « Ça suffit.
  • 9:47 - 9:51
    Tu as un cerveau qui ne fonctionne
    pas tout à fait correctement.
  • 9:51 - 9:53
    En plus, tu es semi-anxieuse,
  • 9:53 - 9:55
    tu frôles je ne sais pas
    quelles limites. »
  • 9:56 - 9:58
    Et donc, j'ai voulu arrêter tout ça.
  • 9:58 - 10:00
    Et avant, pendant, ou après,
    je ne sais pas,
  • 10:00 - 10:04
    j'ai commencé à avoir des intuitions
    pour différents types d'aliments.
  • 10:05 - 10:09
    Dans ma famille, on m'a donné
    un surnom : « Zibeline Vorace ».
  • 10:09 - 10:12
    Une zibeline, c'est une espèce
    de petit furet, carnivore.
  • 10:13 - 10:16
    Je ne pouvais plus manger du pain
    blanc avec de la confiture le matin,
  • 10:16 - 10:20
    je rêvais de ce pavé de saumon
    que ma mère avait préparé la veille,
  • 10:21 - 10:23
    et des bons légumes qu'elle avait faits.
  • 10:23 - 10:26
    Il n'y a pas longtemps, je suis
    rentrée à la maison à Bruxelles.
  • 10:26 - 10:29
    Mon papa m'a laissé un tupperware
    dans le frigo avec écrit :
  • 10:29 - 10:32
    « Reliefs pour Zibeline Vorace ».
  • 10:33 - 10:36
    Je n'ai pas fait le lien
    entre ce type de nutrition,
  • 10:36 - 10:37
    par rapport à ceux de mes amis,
  • 10:38 - 10:41
    ma vie a continué et j'ai
    commencé mes études de neurosciences,
  • 10:41 - 10:42
    et là, j'ai tout compris.
  • 10:42 - 10:46
    Je n'ai que vingt-sept ans,
    je ne connais encore quasiment rien,
  • 10:46 - 10:50
    j'ai beaucoup encore à apprendre,
    mais j'ai compris ce qu'il m'arrivait.
  • 10:51 - 10:53
    Je vais vous le raconter.
  • 10:53 - 10:56
    TDAH dans mon cerveau,
  • 10:56 - 10:58
    c'est sans doute une difficulté
    pour ce petit cerveau
  • 10:59 - 11:02
    de synthétiser suffisamment
    de dopamine et de noradrénaline,
  • 11:03 - 11:05
    deux neurotransmetteurs qui, ensemble,
  • 11:05 - 11:07
    permettent de bonnes
    fonctions d'apprentissage,
  • 11:07 - 11:10
    de bonnes capacités
    d'attention et de concentration -
  • 11:10 - 11:11
    clairement qui me manquent.
  • 11:12 - 11:16
    Ces deux neurotransmetteurs,
    on peut les booster avec un médicament,
  • 11:17 - 11:21
    mais on peut les booster avec ce type
    de nutrition que je commençais à suivre.
  • 11:21 - 11:24
    Donc en mangeant
    plus de protéines au petit déjeuner -
  • 11:24 - 11:25
    je n'en mangeais pas du tout -
  • 11:25 - 11:27
    j'apportais les perles
  • 11:27 - 11:30
    me permettant de créer ces
    neurotransmetteurs dans mon cerveau.
  • 11:30 - 11:33
    Et en évitant à tout prix
    les sucres rapides ou simples,
  • 11:34 - 11:36
    j'évitais à cette petite perle
    d'être déviée ailleurs
  • 11:37 - 11:39
    ou juste d'avoir de la difficulté
    à entrer dans mon cerveau.
  • 11:41 - 11:45
    Quand j'ai appris tout ça et que je me
    suis rendu compte que j'aurais pu éviter
  • 11:46 - 11:48
    toutes ces petites pilules
    et ces grosses angoisses,
  • 11:49 - 11:51
    en ayant un mode de vie
    peut-être plus sain,
  • 11:51 - 11:54
    je me suis dit qu'il fallait
    que j'en parle autour de moi.
  • 11:54 - 11:56
    Alors j'ai lancé des réseaux sociaux,
  • 11:56 - 11:58
    j'ai commencé à en parler
    à ma famille, à des copines,
  • 11:58 - 12:01
    j'ai fini dans les entreprises
    et là, je suis dans ce grand rond,
  • 12:02 - 12:03
    à vous parler de ça.
  • 12:04 - 12:04
    Alors,
  • 12:05 - 12:08
    maintenant, j'aimerais
    vous donner trois petits conseils,
  • 12:08 - 12:10
    des conseils vraiment très simples.
  • 12:11 - 12:13
    Peut-être direz-vous qu'ils sont bidons
  • 12:13 - 12:16
    mais je suis sûre que
    vous ne les mettez pas encore en place.
  • 12:16 - 12:18
    Ces 3 conseils sont :
  • 12:18 - 12:21
    un, essayez de garder
    une glycémie stable et raisonnable.
  • 12:23 - 12:26
    Le deuxième : faites attention
    à votre deuxième cerveau.
  • 12:26 - 12:29
    Et le troisième : essayez d'avoir
    une bonne hygiène de vie.
  • 12:32 - 12:35
    J'ai aussi beaucoup d'allergies,
    ma génétique n'est pas très bonne.
  • 12:37 - 12:42
    Le premier, essayez de garder une
    glycémie stable et raisonnable, pourquoi ?
  • 12:42 - 12:44
    La nature est très bien faite,
  • 12:44 - 12:47
    mais que notre mode de vie n'est pas
    tellement au point aujourd'hui.
  • 12:48 - 12:50
    En tout cas pour moi,
    je ne sais pas pour vous.
  • 12:50 - 12:52
    Pour que vous compreniez, imaginez que
  • 12:52 - 12:55
    je sois un homme, disons,
    une femme préhistorique.
  • 12:55 - 12:57
    Sur mon chemin, je vais manger des baies,
  • 12:57 - 12:59
    des céréales, peut-être des légumineuses.
  • 12:59 - 13:04
    De temps en temps, si j'ai assez
    d'énergie, je tue un animal et le mange.
  • 13:04 - 13:08
    Heureusement, quand je mange,
    des sucres par exemple,
  • 13:08 - 13:11
    j'ai une hormone qui va se synthétiser,
  • 13:11 - 13:14
    et permettre de stocker
    l'excès de sucre en graisse corporelle.
  • 13:14 - 13:15
    Ce qui me permet,
  • 13:15 - 13:18
    si pendant 2-3 jours,
    je ne trouve plus à manger,
  • 13:18 - 13:19
    d'avoir de quoi survivre.
  • 13:19 - 13:20
    C'est pas mal.
  • 13:21 - 13:24
    Autre mécanisme : quand je n'ai plus
    assez de sucre dans mon sang,
  • 13:24 - 13:28
    je libère des bonnes hormones de stress
    me permettant d'aller chasser ce lion -
  • 13:28 - 13:32
    je ne sais pas si on chassait des lions,
    c'est l'exemple qui me vient en tête -
  • 13:32 - 13:35
    d'être agressif, de courir
    très vite, et de le tuer.
  • 13:37 - 13:39
    De nos jours, moi perso,
    je ne sais pas pour vous,
  • 13:39 - 13:42
    ça m'arrive parfois
    d'être allongée dans mon canapé,
  • 13:42 - 13:46
    à faire la carpette, et d'appuyer sur
    mon téléphone pour commander une pizza.
  • 13:46 - 13:51
    Donc, mon insuline ne me sert
    plus vraiment à survivre,
  • 13:51 - 13:55
    et à stocker du gras pour quand je ne
    mange plus car ça ne m'arrive pas souvent.
  • 13:55 - 13:59
    Donc pour notre santé métabolique,
    ce type de mode de vie n'est pas top,
  • 13:59 - 14:02
    et aussi pour la famille,
    il n'est pas excellent,
  • 14:02 - 14:06
    alors je ne sais pas si vous avez
    un enfant insupportable quand il a faim,
  • 14:06 - 14:09
    ou un conjoint qui vous fait vivre
    une misère quand il crève la dalle.
  • 14:10 - 14:12
    Je vais vous décrire
    une étude très marrante :
  • 14:12 - 14:15
    un groupe de chercheurs
    a pris une centaine de couples,
  • 14:15 - 14:18
    ils leur ont donné des petites
    poupées vaudou, et leur ont dit :
  • 14:18 - 14:21
    « Une fois par jour, vous plantez
    entre 1 et 51 aiguilles,
  • 14:21 - 14:24
    pour montrer à quel point
    vous être fâché avec ce conjoint. »
  • 14:25 - 14:28
    Et ensuite, ils ont très bien pu
    corréler la glycémie de ces personnes
  • 14:29 - 14:31
    avec le nombre d'aiguilles plantées.
  • 14:32 - 14:35
    Donc si vous avez quelqu'un
    d'insupportable dans votre famille,
  • 14:35 - 14:38
    évitez de lui donner un donut
    pour avoir un gros pic
  • 14:38 - 14:41
    puis une descente pendant
    laquelle il va être insupportable,
  • 14:41 - 14:44
    nourrissez-le plutôt comme un homme
    qui vivait à la préhistoire.
  • 14:45 - 14:47
    Avec ce genre de choses, par exemple.
  • 14:47 - 14:50
    Le deuxième conseil,
    faire attention à notre deuxième cerveau.
  • 14:51 - 14:52
    Deuxième cerveau,
  • 14:52 - 14:56
    je parle de votre intestin et
    du tas d'invités qui vit dedans.
  • 14:56 - 15:00
    Le savez-vous ? Vous avez énormément
    de bactéries dans votre intestin.
  • 15:02 - 15:05
    Cet univers était là avant
    votre premier cerveau,
  • 15:06 - 15:09
    donc peut-être que l'on devrait
    l'appeler premier cerveau.
  • 15:10 - 15:12
    Ces bactéries ne sont pas là
    à ne rien faire,
  • 15:12 - 15:17
    à manger ce que vous mangez, et
    à juste profiter de votre environnement.
  • 15:18 - 15:20
    En fait, elles ont un rôle
    important sur votre santé,
  • 15:20 - 15:24
    sur votre immunité, sur votre humeur.
  • 15:24 - 15:25
    Je parlais de la sérotonine :
  • 15:25 - 15:29
    une grande majorité de la sérotonine
    est justement synthétisée
  • 15:29 - 15:31
    grâce aux bactéries
    qui vivent dans votre intestin.
  • 15:33 - 15:36
    Une autre étude, parce que
    j'adore ce genre d'études,
  • 15:36 - 15:39
    qui permet de bien comprendre
    de quoi je parle, a été menée,
  • 15:39 - 15:40
    et je la trouve fascinante.
  • 15:40 - 15:42
    On a pris des jumeaux,
  • 15:42 - 15:44
    l'un obèse, l'autre diabétique.
  • 15:44 - 15:47
    On a transplanté des microbiotes
    de ces jumeaux dans des souris.
  • 15:48 - 15:52
    Les souris qui ont hérité du microbiote
    des sujets atteints d'obésité
  • 15:52 - 15:53
    ont développé le même phénotype.
  • 15:54 - 15:55
    Les autres sont restées minces.
  • 15:55 - 15:59
    Si on laisse les souris minces
    manger les selles des souris obèses,
  • 15:59 - 16:01
    elles vont sans doute augmenter de taille.
  • 16:02 - 16:05
    Les souris sont coprophages
    et mangent les selles des autres.
  • 16:05 - 16:08
    N'essayez pas de manger les selles d'une
    personne mince, vous pourriez en mourir.
  • 16:08 - 16:09
    (Rires)
  • 16:10 - 16:11
    By the way...
  • 16:11 - 16:13
    Ces bactéries,
    qu'est-ce qu'elles aiment manger ?
  • 16:14 - 16:17
    Des fruits, des légumes, plein de légumes,
  • 16:17 - 16:19
    des produits complets,
    céréales, légumineuses.
  • 16:19 - 16:22
    Elles n'aiment pas du tout
    les aliments super transformés.
  • 16:22 - 16:24
    Alors mon dernier conseil,
  • 16:25 - 16:29
    je vais vous demander d'abord de
    lever la main, si vous arrivez à dormir,
  • 16:30 - 16:31
    environ huit heures par nuit -
  • 16:32 - 16:35
    on ne va pas dire « environ » -
    huit heures par nuit,
  • 16:35 - 16:38
    de manière systématique
    à intervalles vraiment réguliers.
  • 16:38 - 16:39
    Levez la main si c'est le cas.
  • 16:40 - 16:42
    Ouais, pas de bol...
  • 16:42 - 16:46
    Le sommeil est le pilier de la santé, plus
    important que le sport ou la nutrition.
  • 16:47 - 16:50
    Toutes les fonctions sont améliorées
    par une bonne nuit de sommeil,
  • 16:50 - 16:53
    ou diminuées par
    une mauvaise nuit de sommeil.
  • 16:53 - 16:58
    Maman dit souvent à ma sœur : « Tu es de
    mauvaise humeur, tu fait trop la fête ! »
  • 16:58 - 16:59
    Elle a raison.
  • 16:59 - 17:03
    Dans des études, quand on prive
    de sommeil un groupe,
  • 17:03 - 17:05
    et qu'on laisse dormir l'autre,
  • 17:05 - 17:10
    le premier groupe se souvient beaucoup
    plus des évènements négatifs de la veille.
  • 17:10 - 17:13
    L'autre a pu « digérer » ses émotions.
  • 17:14 - 17:16
    Si je vous fais passer un examen demain,
  • 17:17 - 17:19
    et que vous, la nuit, je vous réveille,
  • 17:19 - 17:21
    et que vous, je vous laisse dormir,
  • 17:22 - 17:26
    et que je vous demande de restituer
    les informations apprises la veille.
  • 17:26 - 17:30
    Vous, vous avez tendance
    à performer 40% moins bien que vous.
  • 17:31 - 17:34
    Donc eux vont bien réussir, et vous,
    vous allez complètement foirer.
  • 17:35 - 17:39
    Si vous voulez que vos enfants réussissent
    à l'école, attention à leur sommeil.
  • 17:39 - 17:41
    Alors je finis avec ceci :
  • 17:41 - 17:43
    le trouble de l'attention
    et de l'hyperactivité,
  • 17:44 - 17:48
    ses symptômes peuvent être imités
    par un manque de sommeil.
  • 17:49 - 17:52
    Moi, j'aimerais qu'on fasse
    plus attention à notre mode de vie,
  • 17:52 - 17:54
    pour se sentir mieux
    dans notre corps et notre tête.
  • 17:54 - 17:58
    J'espère que ces quelques mots vous
    permettront de prendre soin de vous.
  • 17:58 - 17:59
    Voilà, merci !
Title:
Comment nourrir son cerveau ? | Émilie Steinbach | TEDxUNamur
Description:

AVERTISSEMENT DE TED : Ne prenez pas cette conférence comme un avis médical. Elle représente seulement l'opinion personnelle de l'intervenante sur la nutrition et la santé mentale, qui n'est pas étayée par des preuves scientifiques crédibles. Les événements TEDx sont indépendamment organisés par des bénévoles. Les consignes que nous donnons aux organisateurs TEDx sont détaillées ici :
http://storage.ted.com/tedx/manuals/tedx_content_guidelines.pdf

« Nous pouvons améliorer le fonctionnement de notre cerveau grâce à ce que nous mangeons. »

Émilie Steinbach défend l'idée que notre mode de vie (stress, sommeil, nutrition) a un impact réel sur la façon dont notre cerveau fonctionne! Elle s'intéresse ainsi à notre premier cerveau... mais également à notre second cerveau : nos intestins ! Elle étudie le microbiote intestinal, en d'autres termes : notre flore intestinale. Un talk inspirant qui nous parle de la manière de prendre soin de nous... et de la façon d'optimiser le fonctionnement de notre cerveau grâce à la nutrition !
Infos : http://feedyourbrain.eu

Émilie Steinbach est diplômée de Neurosciences (MSc, UCLondon) et Neuropsychologie (MSc; Maastricht University),avec une spécialisation en « Neuro-Nutrition » (SIIN, Paris). Aujourd’hui, elle poursuit sa carrière académique dans le domaine de la nutrition et du microbiote intestinal (INSERM/ Sorbonne Université). A coté de sa passion pour la recherche scientifique, Émilie a lancé « Feed Your Brain »

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
18:11

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