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Le mythe de la moyenne | Todd Rose | TEDxSonomaCounty

  • 0:13 - 0:15
    Présentatrice : Veuillez accueillir,
    à TEDxSonomaCounty,
  • 0:15 - 0:17
    Todd Rose.
  • 0:17 - 0:20
    (Applaudissements)
  • 0:24 - 0:28
    Todd Rose : En 1952,
    l'Air Force a un problème.
  • 0:29 - 0:33
    Elle a de bons pilotes,
    de meilleurs avions,
  • 0:33 - 0:35
    mais elle obtient de moins bons résultats.
  • 0:35 - 0:37
    Et elle ne sait pas pourquoi.
  • 0:37 - 0:40
    Pendant un temps,
    les dirigeants blâment les pilotes.
  • 0:41 - 0:43
    Ils blâment la technologie.
  • 0:44 - 0:46
    Ils blâment même
    les instructeurs de vol.
  • 0:47 - 0:51
    Alors qu'en fait, le problème,
    c'est le cockpit.
  • 0:51 - 0:52
    Je vous explique.
  • 0:54 - 0:56
    Imaginez que vous êtes
    un pilote de chasse.
  • 0:57 - 0:59
    Vous êtes aux commandes
    d'une machine
  • 0:59 - 1:03
    qui dépasse parfois la vitesse du son,
  • 1:04 - 1:08
    et la différence
    entre le succès et l'échec,
  • 1:08 - 1:10
    parfois entre la vie et la mort,
  • 1:10 - 1:12
    se calcule en fractions de seconde.
  • 1:13 - 1:15
    Si vous êtes un pilote de chasse,
  • 1:16 - 1:18
    vous savez que votre performance
  • 1:18 - 1:24
    dépend fondamentalement
    de l'ajustement de votre cockpit.
  • 1:25 - 1:28
    Après tout, à quoi sert
    la meilleure technologie du monde
  • 1:28 - 1:31
    si vous ne pouvez pas atteindre
    les bons instruments
  • 1:31 - 1:32
    quand vous en avez besoin ?
  • 1:33 - 1:36
    Mais ça représente tout un défi
    pour l'Air Force.
  • 1:37 - 1:40
    Évidemment, les pilotes
    n'ont pas tous la même taille.
  • 1:42 - 1:44
    La question est la suivante :
  • 1:44 - 1:50
    comment conçoit-on un cockpit
    qui convienne à la plupart des gens ?
  • 1:52 - 1:53
    Pendant longtemps,
  • 1:53 - 1:58
    on a cru qu'on y arriverait
    en se basant sur le pilote moyen.
  • 2:00 - 2:02
    Cette intuition semblait bonne.
  • 2:02 - 2:06
    Si on conçoit une chose
    qui convient à une personne moyenne,
  • 2:07 - 2:09
    elle devrait convenir à la majorité, non ?
  • 2:10 - 2:13
    Ça semble vrai, mais en fait, c'est faux.
  • 2:14 - 2:15
    Et il y a 60 ans,
  • 2:15 - 2:18
    un chercheur de l'Air Force,
    Gilbert Daniels,
  • 2:18 - 2:21
    a démontré au monde à quel point
    cette intuition est fausse
  • 2:21 - 2:23
    et ce qu'elle nous coûtait.
  • 2:24 - 2:26
    Voici ce qu'il a fait.
  • 2:27 - 2:30
    Il a fait une étude
    sur plus de 4 000 pilotes.
  • 2:31 - 2:35
    Il les a mesurés sur dix dimensions
  • 2:35 - 2:38
    et il s'est posé
    une question très simple :
  • 2:39 - 2:43
    combien d'entre eux sont dans la moyenne
    dans les dix dimensions ?
  • 2:44 - 2:45
    (Rires)
  • 2:45 - 2:49
    On supposait que
    ce serait le cas de la plupart.
  • 2:50 - 2:53
    Savez-vous combien avaient
    une taille moyenne en tout point ?
  • 2:53 - 2:54
    Zéro.
  • 2:55 - 2:56
    Gilbert Daniels a prouvé
  • 2:56 - 3:00
    qu'un pilote de taille moyenne
    n'existait pas.
  • 3:02 - 3:04
    Il a en fait découvert
  • 3:05 - 3:11
    que chacun des pilotes avait
    ce qu'on appelle un profil irrégulier.
  • 3:13 - 3:18
    Ça veut dire que personne n'est pareil
    à un autre dans toutes ses dimensions.
  • 3:18 - 3:20
    Et c'est évident.
  • 3:20 - 3:22
    Ce n'est pas parce que
    vous êtes le plus grand
  • 3:22 - 3:24
    que vous êtes le plus lourd
  • 3:24 - 3:26
    ou que vous avez
    les épaules les plus larges
  • 3:26 - 3:28
    ou le torse le plus long.
  • 3:29 - 3:33
    Mais le problème est que,
    si chaque pilote a un profil irrégulier
  • 3:34 - 3:36
    et que vous concevez un cockpit
    en fonction de la moyenne,
  • 3:37 - 3:40
    vous ne l'avez en fait conçu
    pour personne.
  • 3:41 - 3:44
    L'Air Force s'est donc aperçue
    qu'elle avait un problème.
  • 3:46 - 3:48
    Et sa solution a été audacieuse.
  • 3:49 - 3:51
    Elle a aboli la moyenne.
  • 3:52 - 3:53
    (Rires)
  • 3:53 - 3:55
    À partir de ce moment,
  • 3:55 - 3:57
    elle a refusé d'acheter
    des avions de chasse
  • 3:58 - 4:02
    dont le cockpit était conçu
    pour un pilote de taille moyenne.
  • 4:03 - 4:07
    Elle a plutôt exigé de la part
    des constructeurs aériens
  • 4:08 - 4:12
    qu'ils conçoivent des cockpits
    en fonction des limites de taille.
  • 4:12 - 4:16
    Plutôt qu'un cockpit conçu, par exemple,
    pour la taille moyenne,
  • 4:16 - 4:18
    l'Air Force en voulait un
    qui serait adapté
  • 4:18 - 4:21
    au plus petit et au plus grand
    pilote possible
  • 4:21 - 4:23
    selon ce que permettait la technologie.
  • 4:24 - 4:28
    Évidemment, les constructeurs aériens,
    comme vous vous en doutez,
  • 4:28 - 4:30
    ça ne leur plaisait pas.
  • 4:30 - 4:32
    Ils ont protesté,
    ils ont exercé des pressions
  • 4:32 - 4:37
    et ils ont dit que ce serait impossible,
    ou du moins extrêmement cher,
  • 4:38 - 4:39
    de construire un cockpit adaptable.
  • 4:40 - 4:44
    Mais lorsqu'ils ont compris
    que l'Air Force ne céderait pas,
  • 4:45 - 4:47
    c'est tout à coup devenu possible.
  • 4:47 - 4:50
    Et, en fait, ce n'était pas si cher.
  • 4:50 - 4:53
    Ils ont fait de grandes avancées
  • 4:54 - 4:56
    à partir de solutions simples
  • 4:56 - 4:59
    qu'on tient maintenant pour acquises
    dans notre vie quotidienne,
  • 4:59 - 5:00
    les sièges réglables, par exemple.
  • 5:02 - 5:03
    Au bout du compte,
  • 5:03 - 5:08
    l'Air Force a non seulement amélioré
    la performance de ses pilotes,
  • 5:09 - 5:12
    mais elle a aussi incroyablement étendu
    son vivier de talents.
  • 5:13 - 5:17
    Notre réserve de pilotes de chasse est,
    à présent, la plus diverse qui soit.
  • 5:18 - 5:21
    Et une grande partie
    de nos meilleurs pilotes
  • 5:21 - 5:24
    n'aurait jamais pu travailler
    dans un cockpit conçu pour la moyenne.
  • 5:26 - 5:29
    Cela dit, la majorité d'entre nous
    ne s'est jamais assise
  • 5:29 - 5:33
    dans le cockpit d'un avion de chasse
    de 150 millions de dollars, n'est-ce pas ?
  • 5:35 - 5:37
    Mais nous avons tous été assis
    dans une classe.
  • 5:38 - 5:40
    Et je soutiens--
  • 5:40 - 5:42
    (Rires)
  • 5:42 - 5:45
    (Applaudissements)
  • 5:46 - 5:51
    Je soutiens qu'elles sont
    les cockpits de notre économie
  • 5:51 - 5:55
    et je crois que nous savons tous
    que nous avons quelques problèmes.
  • 5:56 - 5:59
    Nous dépensons plus d'argent
    que jamais auparavant,
  • 6:00 - 6:02
    mais nous obtenons
    de moins bons résultats.
  • 6:03 - 6:07
    Je parle autant de la baisse des résultats
    aux tests de maths et de sciences
  • 6:07 - 6:10
    que de l'explosion
    des décrochages scolaires.
  • 6:11 - 6:12
    Vous savez probablement
  • 6:13 - 6:16
    que plus de 1,2 million d'élèves
    abandonnent leurs études
  • 6:16 - 6:19
    avant la fin du lycée,
    chaque année, aux États-Unis.
  • 6:20 - 6:22
    Ce que vous ne savez peut-être pas,
  • 6:23 - 6:28
    c'est qu'au moins 4 % d'entre eux
    sont des surdoués.
  • 6:29 - 6:35
    Chaque année, nous perdons ainsi
    plus de 50 000 de nos meilleurs cerveaux.
  • 6:37 - 6:39
    Nous savons donc
    que nous avons un problème.
  • 6:40 - 6:42
    Mais savons-nous pourquoi ?
  • 6:44 - 6:46
    Jusqu'à maintenant,
    nous avons blâmé les élèves.
  • 6:48 - 6:49
    Nous avons blâmé les enseignants.
  • 6:50 - 6:52
    Nous avons même blâmé les parents.
  • 6:53 - 6:55
    Mais seulement voilà,
  • 6:55 - 6:57
    je repense à l'exemple de l'Air Force
  • 6:58 - 7:00
    et je ne peux pas m'empêcher
    de me demander :
  • 7:00 - 7:03
    à quel point sommes-nous face
    à un problème de conception ?
  • 7:06 - 7:07
    Voici ce que je veux dire.
  • 7:07 - 7:13
    Même si nous sommes l'un des pays
    les plus divers de toute l'histoire,
  • 7:14 - 7:16
    et même si nous sommes au 21e siècle,
  • 7:17 - 7:19
    nous concevons encore
    les milieux d'apprentissage,
  • 7:19 - 7:22
    et les manuels, pour l'élève moyen.
  • 7:23 - 7:24
    Sans blague.
  • 7:24 - 7:26
    Nous disons que c'est adapté à leur âge.
  • 7:26 - 7:28
    Et nous pensons que c'est suffisant.
  • 7:29 - 7:30
    Mais ce ne l'est pas, bien sûr.
  • 7:31 - 7:32
    Pensez-y un peu.
  • 7:32 - 7:35
    Qu'est-ce que ça signifie
    de concevoir pour un élève moyen ?
  • 7:37 - 7:39
    Un élève n'est pas unidimensionnel,
  • 7:40 - 7:41
    qu'il soit en difficulté ou doué.
  • 7:42 - 7:45
    Les élèves varient sur plusieurs
    dimensions d'apprentissage,
  • 7:45 - 7:48
    tout comme ils varient en taille.
  • 7:49 - 7:50
    Voici quelques exemples évidents.
  • 7:52 - 7:53
    Et tout comme pour la taille,
  • 7:55 - 7:57
    chaque élève, chacun d'entre eux,
  • 7:58 - 8:00
    a un profil irrégulier.
  • 8:01 - 8:03
    Il a des forces,
  • 8:04 - 8:06
    il est moyen dans certains domaines
  • 8:06 - 8:07
    et il a des faiblesses.
  • 8:08 - 8:09
    Comme nous tous.
  • 8:09 - 8:11
    Même les génies ont des faiblesses.
  • 8:12 - 8:14
    Mais...
  • 8:14 - 8:17
    si l'exemple du pilote de chasse
    nous a appris quelque chose,
  • 8:18 - 8:19
    c'est ceci.
  • 8:20 - 8:23
    Si vous concevez un milieu d'apprentissage
    en fonction de la moyenne,
  • 8:23 - 8:26
    vous ne l'avez probablement
    conçu pour personne.
  • 8:29 - 8:31
    Pas surprenant que nous ayons un problème.
  • 8:32 - 8:36
    Puisque nos milieux d'apprentissage
    sont conçus selon la moyenne,
  • 8:36 - 8:39
    ils ne peuvent absolument pas
    répondre à nos attentes,
  • 8:40 - 8:42
    soit développer le potentiel de chacun.
  • 8:44 - 8:46
    Mais pensez à ce que ça pourrait
    réellement nous coûter.
  • 8:48 - 8:51
    Le fait que chaque élève
    a un profil irrégulier signifie
  • 8:52 - 8:55
    que la moyenne pénalise tout le monde,
  • 8:55 - 8:57
    même les plus doués.
  • 8:59 - 9:00
    Même pour eux,
  • 9:01 - 9:06
    la conception selon la moyenne
    anéantit le talent d'au moins deux façons.
  • 9:07 - 9:11
    D'abord, elle fait de votre talent
    un désavantage.
  • 9:11 - 9:13
    Nous connaissons tous
    des enfants comme ça.
  • 9:14 - 9:17
    Tellement doués dans un domaine
  • 9:19 - 9:22
    que leur environnement d'apprentissage
    n'arrive pas à les stimuler.
  • 9:23 - 9:25
    Nous savons aussi ce qui leur arrive.
  • 9:26 - 9:30
    Ils s'ennuient, et un nombre alarmant
    d'entre eux abandonnent l'école.
  • 9:32 - 9:36
    La deuxième façon
    dont la moyenne anéantit le talent,
  • 9:37 - 9:41
    c'est que vos faiblesses
    nous empêchent de voir votre talent
  • 9:42 - 9:44
    et surtout de le développer.
  • 9:45 - 9:47
    Nous connaissons tous
    des enfants comme ça aussi.
  • 9:48 - 9:53
    Une enfant douée en sciences, par exemple,
    mais sous la moyenne en lecture.
  • 9:54 - 9:57
    Puisque les manuels de sciences
    présument
  • 9:57 - 9:59
    que tous les enfants
    sont au niveau en lecture,
  • 10:00 - 10:01
    cette enfant est dans le pétrin.
  • 10:02 - 10:04
    Pour elle,
  • 10:04 - 10:07
    les cours de sciences sont
    d'abord et avant tout un test de lecture.
  • 10:09 - 10:13
    Et il est peu probable que nous voyions
    un jour de quoi elle est capable.
  • 10:15 - 10:20
    C'est une chose lorsque la technologie
    ne nous permet pas
  • 10:20 - 10:23
    de nous baser sur autre chose
    que la moyenne.
  • 10:24 - 10:25
    Mais c'en est une autre
  • 10:26 - 10:30
    lorsque la technologie change,
    et que nous pouvons faire mieux,
  • 10:30 - 10:32
    mais que nous ne le réalisons pas.
  • 10:33 - 10:34
    C'est le cas aujourd'hui.
  • 10:36 - 10:40
    Ces dernières année, l'éducation,
    comme le reste de la société,
  • 10:40 - 10:42
    s'est tournée vers le numérique.
  • 10:42 - 10:45
    Si vous ne me croyez pas,
    réfléchissez à ça :
  • 10:45 - 10:49
    les écoles publiques américaines sont
    parmi les plus grands acheteurs d'iPads
  • 10:49 - 10:50
    au monde.
  • 10:51 - 10:54
    La question n'est donc pas :
    « Voulons-nous de la technologie ? »
  • 10:55 - 10:58
    Nous l'avons déjà.
    Vous l'avez déjà payée.
  • 10:58 - 11:01
    La question est plutôt :
    « À quoi voulez-vous qu'elle serve ? »
  • 11:02 - 11:05
    Et c'est là que ça devient palpitant.
  • 11:06 - 11:08
    Nous avons la chance, maintenant,
  • 11:10 - 11:13
    d'utiliser la technologie
    pour créer des milieux d'apprentissage
  • 11:13 - 11:14
    qui seraient assez souples
  • 11:15 - 11:19
    pour réellement développer
    le potentiel de chacun.
  • 11:20 - 11:23
    Vous vous dites sûrement
    que ce serait cher, n'est-ce pas ?
  • 11:24 - 11:25
    Pas nécessairement.
  • 11:26 - 11:27
    En fait, nous pouvons aller loin,
  • 11:28 - 11:33
    nous pouvons faire de grandes avancées,
    à partir de solutions simples
  • 11:33 - 11:36
    que nous tenons pour acquises
    dans notre vie quotidienne.
  • 11:36 - 11:38
    Je parle de choses simples
  • 11:38 - 11:42
    comme de la traduction,
    du soutien à la lecture, au vocabulaire,
  • 11:42 - 11:46
    même utiliser la machine
    pour prononcer un mot
  • 11:46 - 11:48
    ou lire un passage pour vous.
  • 11:48 - 11:49
    Des choses simples.
  • 11:50 - 11:52
    Même si ce sont des choses simples,
  • 11:53 - 11:54
    vous seriez surpris de connaître
  • 11:54 - 11:58
    l'impact qu'elles ont
    sur la vie de certains.
  • 11:59 - 12:02
    Je l'étais la première fois
    que j'en ai été témoin.
  • 12:04 - 12:07
    J'observais une classe de CM1,
  • 12:07 - 12:08
    il y a quelques années,
  • 12:09 - 12:11
    elle participait à une étude
  • 12:11 - 12:15
    dans laquelle nous testions l'efficacité
    d'un nouveau curriculum d'informatique.
  • 12:15 - 12:17
    Je dois tout d'abord dire
  • 12:17 - 12:20
    que ce programme
    n'était pas très sophistiqué.
  • 12:20 - 12:22
    En fait, il était plutôt basique.
  • 12:23 - 12:26
    Par contre, une de ses grandes qualités
  • 12:26 - 12:28
    était de ne pas présumer
  • 12:28 - 12:32
    que chaque élève de la classe
    était au niveau en lecture.
  • 12:33 - 12:37
    Une des choses que je préférais
    dans cette classe,
  • 12:37 - 12:38
    c'était l'enseignante.
  • 12:38 - 12:40
    Parce qu'elle détestait la technologie.
  • 12:40 - 12:42
    Je le sais
  • 12:42 - 12:45
    parce que c'est la première chose
    qu'elle m'a dite quand je l'ai rencontrée.
  • 12:45 - 12:47
    Et ma réponse a été :
  • 12:47 - 12:52
    « Pourquoi participer à une étude
    qui porte sur la technologie, alors ? »
  • 12:54 - 12:55
    Elle m'a expliqué
  • 12:56 - 12:58
    qu'elle était prête à passer cette épreuve
  • 12:58 - 13:02
    dans l'espoir que ça puisse aider
    un seul élève de sa classe.
  • 13:03 - 13:04
    Il s'appelait Billy.
  • 13:05 - 13:09
    Et Billy, selon ce qu'elle me disait,
    avait un esprit scientifique.
  • 13:10 - 13:13
    Mais il était sous la moyenne en lecture.
  • 13:15 - 13:18
    Et elle espérait que ça l'aiderait
  • 13:18 - 13:20
    alors qu'il apprenait encore à lire.
  • 13:21 - 13:23
    Je dois dire que ça m'a rendu nerveux.
  • 13:24 - 13:27
    Parce que, comme je le disais,
    cette technologie était plutôt basique.
  • 13:28 - 13:30
    Et je ne voulais pas la décevoir.
  • 13:30 - 13:32
    Vous pouvez donc comprendre
  • 13:32 - 13:36
    que j'étais agréablement surpris
    lorsque, au milieu de l'étude,
  • 13:37 - 13:40
    l'enseignante m'a dit : « Devine quoi ?
  • 13:40 - 13:43
    Non seulement
    Billy a adopté la technologie,
  • 13:44 - 13:47
    mais je commence à voir
    du progrès dans ses résultats. »
  • 13:48 - 13:49
    C'était une bonne nouvelle.
  • 13:50 - 13:51
    Mais rien,
  • 13:52 - 13:54
    rien ne m'avait préparé à ce que j'ai vu
  • 13:54 - 13:58
    lorsque je suis retourné
    dans la classe à la fin de l'étude.
  • 14:00 - 14:03
    Billy était maintenant
    l'enfant le plus brillant de la classe.
  • 14:04 - 14:05
    Sans blague.
  • 14:05 - 14:07
    Et tout le monde le savait.
  • 14:07 - 14:10
    En fait, ce que j'ai vu en premier
    en entrant dans la classe,
  • 14:11 - 14:15
    c'était six ou sept enfants, attroupés
    autour du pupitre de Billy,
  • 14:15 - 14:18
    lui posant des questions sur un travail.
  • 14:18 - 14:20
    Et bon sang qu'il en avait, des réponses.
  • 14:22 - 14:26
    Tout ce que nous avons fait,
    c'est donner à Billy et à ses camarades
  • 14:28 - 14:30
    l'équivalent pédagogique
    des sièges réglables.
  • 14:32 - 14:33
    Et en retour,
  • 14:33 - 14:35
    nous avons eu un aperçu
    du talent de Billy.
  • 14:36 - 14:40
    Bien sûr, vous pourriez dire : « Ce n'est
    qu'un seul enfant dans une seule classe »,
  • 14:41 - 14:42
    mais d'un autre côté,
  • 14:42 - 14:45
    ce n'est qu'un seul enfant
    dans une seule classe.
  • 14:45 - 14:47
    Ce n'est pas ça, le but ?
  • 14:48 - 14:50
    Développer le potentiel de chacun.
  • 14:52 - 14:56
    Jonas Salk était une seule personne
    et il a trouvé le remède contre la polio.
  • 14:58 - 15:00
    Et si Billy était le prochain Jonas Salk ?
  • 15:02 - 15:05
    Et si le remède contre le cancer
    était dans son cerveau ?
  • 15:06 - 15:07
    Qui sait ?
  • 15:07 - 15:11
    Ce que je sais, c'est que nous avons passé
    près de perdre son talent
  • 15:11 - 15:14
    avant même qu'il finisse l'école primaire.
  • 15:14 - 15:17
    Pas parce qu'il ne comprenait pas
    les sciences,
  • 15:17 - 15:19
    mais parce qu'il apprenait encore à lire.
  • 15:20 - 15:21
    C'est ce que je veux dire
  • 15:21 - 15:25
    quand je dis que des solutions simples
    ont un impact majeur sur les gens.
  • 15:26 - 15:28
    La vraie question pour moi,
  • 15:28 - 15:32
    c'est comment fournir
    ces sièges réglables pédagogiques
  • 15:32 - 15:35
    à tous les enfants, le plus vite possible,
  • 15:36 - 15:37
    sans dépenser plus ?
  • 15:39 - 15:43
    Je pense que l'Air Force
    nous a donné la recette du succès.
  • 15:45 - 15:47
    Et si on abolissait la moyenne
    en éducation ?
  • 15:48 - 15:50
    Nous savons qu'elle anéantit le talent.
  • 15:52 - 15:55
    Et si nous exigions que les entreprises
  • 15:55 - 15:58
    qui vendent le matériel scolaire
  • 15:59 - 16:02
    cessent de le concevoir en fonction
    des moyennes d'apprentissage
  • 16:02 - 16:04
    et qu'elles se basent
    plutôt sur les limites ?
  • 16:04 - 16:06
    Ce serait audacieux.
  • 16:06 - 16:09
    Ça enverrait un signal clair au marché :
  • 16:10 - 16:11
    les règles ont changé.
  • 16:12 - 16:13
    Mais faites-moi confiance,
  • 16:14 - 16:15
    si nous allons de l'avant,
  • 16:16 - 16:20
    nous allons non seulement améliorer
    les résultats des enfants d'aujourd'hui,
  • 16:20 - 16:23
    mais nous allons aussi
    étendre notre bassin de talents.
  • 16:24 - 16:25
    En ce moment,
  • 16:25 - 16:28
    tant d'élèves ne peuvent être aidés
  • 16:28 - 16:30
    parce que nous nous basons sur la moyenne.
  • 16:32 - 16:34
    Basons-nous sur les limites
    et nous les aiderons,
  • 16:35 - 16:36
    et nous aurons accès à leur talent.
  • 16:37 - 16:39
    Je vous le dis, je le sais
  • 16:39 - 16:41
    parce que j'étais l'un de ces élèves.
  • 16:41 - 16:45
    Aujourd'hui, j'enseigne à Harvard.
  • 16:46 - 16:49
    Mais j'ai abandonné mes études au lycée.
  • 16:50 - 16:51
    Encore mieux.
  • 16:51 - 16:54
    J'ai abandonné mes études
    avec une moyenne de 0,9.
  • 16:54 - 16:55
    (Rires)
  • 16:55 - 16:58
    Pour ceux qui ne le savent pas,
    c'est très mauvais.
  • 16:58 - 17:00
    (Rires)
  • 17:01 - 17:02
    Alors voilà.
  • 17:03 - 17:06
    J'ai été au plus bas
    de notre système d'éducation
  • 17:08 - 17:10
    et j'ai été au sommet.
  • 17:10 - 17:12
    Et je suis là pour vous dire
  • 17:12 - 17:15
    que nous gaspillons tellement de talent
    à chaque niveau scolaire.
  • 17:17 - 17:18
    Et le fait est
  • 17:18 - 17:20
    que pour chaque personne comme moi,
  • 17:21 - 17:26
    il y en a des millions qui travaillent
    aussi fort, qui ont les capacités,
  • 17:27 - 17:29
    mais qui n'arrivent pas à surmonter
  • 17:29 - 17:32
    les difficultés d'un système conçu
    en fonction de la moyenne.
  • 17:33 - 17:36
    Et, pour nous, leur talent est perdu
    pour toujours.
  • 17:37 - 17:38
    Et en fait,
  • 17:38 - 17:40
    on ne peut pas vraiment se le permettre.
  • 17:41 - 17:43
    La bonne nouvelle,
  • 17:43 - 17:44
    c'est que ce n'est plus une fatalité.
  • 17:46 - 17:50
    Je vous le dis, en ce moment,
    nous avons une occasion unique
  • 17:51 - 17:54
    de repenser fondamentalement
    les bases mêmes
  • 17:54 - 17:56
    des institutions de perspectives,
  • 17:56 - 17:57
    comme l'éducation,
  • 17:57 - 18:01
    pour qu'elles développent
    le potentiel de chaque personne,
  • 18:01 - 18:03
    et ainsi d'étendre
    notre vivier de talents,
  • 18:03 - 18:06
    ce qui nous rendrait plus compétitif
    sur le marché mondial.
  • 18:07 - 18:08
    Nous pouvons le faire.
  • 18:09 - 18:10
    Nous connaissons la recette.
  • 18:10 - 18:12
    Et il est temps que nous l'exigions.
  • 18:12 - 18:13
    Merci.
  • 18:13 - 18:16
    (Applaudissements)
Title:
Le mythe de la moyenne | Todd Rose | TEDxSonomaCounty
Description:

Cette présentation a été faite lors d'un évènement TEDx local, produit indépendamment des conférences TED. Pour en savoir plus : http://ted.com/tedx.

Ancien élève ayant abandonné ses études au lycée, enseignant maintenant à Harvard, Todd Rose explique comment on peut contribuer à développer le potentiel de chacun, et ce, en changeant notre vision des choses.

L. Todd Rose est cofondateur et président de Project Variability, un organisme dont la mission est de faire progresser le domaine émergent qu'est la science de l'individu et d'en faire bénéficier le monde de l'éducation, du travail et la société. Rose enseigne les neurosciences éducatives au Harvard Graduate School of Education. Il est également l'auteur de Square Peg: My story and what it means for raising visionaries, innovators, and out-of-the-box thinkers.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
18:27

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