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La consommation responsable - le pouvoir des histoires | Guido Palazzo | TEDxLausanne

  • 0:12 - 0:14
    Laissez-moi commencer par une question.
  • 0:15 - 0:19
    Imaginez que vous ayez décidé d'acheter
    un nouveau tee-shirt.
  • 0:19 - 0:22
    Vous vous rendez donc
    dans votre boutique préférée,
  • 0:22 - 0:24
    vous examinez les choix disponibles,
  • 0:24 - 0:26
    et réduisez votre choix
    aux deux tee-shirts
  • 0:26 - 0:28
    que vous aimez le plus
    et de manière égale.
  • 0:28 - 0:30
    Vous les tenez dans vos mains,
  • 0:30 - 0:33
    et savez que l'un d'entre eux
    vient d'une firme
  • 0:33 - 0:38
    connue pour ses conditions de travail
    décentes lors de la production.
  • 0:38 - 0:41
    Pas de travail des enfants
    et salaires décents.
  • 0:41 - 0:44
    Aucun produit chimique toxique
    n'est utilisé pour la coloration
  • 0:44 - 0:47
    et il est fabriqué
    avec du coton biologique.
  • 0:47 - 0:49
    L'autre tee-shirt,
  • 0:49 - 0:52
    comme vous l'avez appris dans un média,
    une semaine auparavant,
  • 0:52 - 0:54
    provient d'une marque très connue
  • 0:54 - 0:56
    aux conditions de travail très mauvaises,
  • 0:56 - 0:58
    exploitant peut-être les enfants,
  • 0:58 - 1:00
    rémunérant certainement très mal,
  • 1:00 - 1:03
    remplis de produits chimiques toxiques
    et non biologiques.
  • 1:05 - 1:08
    Comme je vous l'ai dit,
    vous les aimez tous les deux autant.
  • 1:08 - 1:11
    Qui de vous, dans cette situation,
  • 1:11 - 1:13
    prendrait celui
    le plus responsable ?
  • 1:13 - 1:15
    Levez la main, s'il vous plaît.
  • 1:18 - 1:19
    D'accord.
  • 1:21 - 1:23
    Vous êtes une majorité.
  • 1:24 - 1:28
    Maintenant revenons à votre dernier achat
    d'un tee-shirt.
  • 1:30 - 1:32
    Avez-vous pris en considération
  • 1:32 - 1:36
    les aspects sociaux et environnementaux
    lors de votre décision ?
  • 1:36 - 1:39
    Avez-vous pensé à
  • 1:39 - 1:43
    la performance sociale et environnementale
    des marques à l'origine des tee-shirts ?
  • 1:43 - 1:47
    Ou lors de votre dernier achat
    d'un ordinateur ou d'un smartphone ?
  • 1:47 - 1:50
    Avez-vous vérifié le respect
    des droits humains
  • 1:50 - 1:53
    dans la production de ces produits ?
  • 1:55 - 1:56
    Probablement pas.
  • 1:59 - 2:04
    Ceci reflète ce qui est appelé « le fossé
    entre les intentions et les actions ».
  • 2:05 - 2:07
    Nous avons tous les meilleures intentions,
  • 2:07 - 2:10
    mais lorsqu'il s'agit
    de prendre la décision finale,
  • 2:11 - 2:13
    nous oublions nos principes,
  • 2:13 - 2:18
    ou avons de nombreuses raisons
    pour ne pas les appliquer à ce moment-là.
  • 2:18 - 2:19
    Qu'est ce qui mène à ce fossé ?
  • 2:19 - 2:21
    Pourquoi existe-t-il ?
  • 2:21 - 2:24
    Pourquoi échouons-nous si souvent
    à accomplir nos intentions
  • 2:24 - 2:26
    concernant le développement durable ?
  • 2:27 - 2:30
    Vous devez penser
    que la cause est l'information.
  • 2:31 - 2:34
    Donc si nous avions l'information
    sur ces sujets,
  • 2:34 - 2:36
    alors nous prendrions
    de meilleures décisions,
  • 2:36 - 2:40
    plus éclairées, plus responsables,
    en tant de consommateurs.
  • 2:41 - 2:44
    Souvenez-vous d'avril 2013,
  • 2:45 - 2:49
    quand l'usine de vêtements
    s'est effondrée à Dhaka, au Bangladesh.
  • 2:50 - 2:52
    Vous avez vu ces images aux informations.
  • 2:53 - 2:56
    Vous vous rappelez peut-être
    de quelques marques concernées,
  • 2:56 - 2:58
    les marques étant fabriquées là.
  • 2:58 - 3:01
    Vous avez sans doute acheté
    ces marques avant ou après l'événement.
  • 3:02 - 3:03
    Un an plus tôt,
  • 3:03 - 3:08
    vous avez certainement entendu parler
    des ouvriers de Foxconn,
  • 3:08 - 3:12
    l'usine produisant
    des smartphones et ordinateurs,
  • 3:12 - 3:14
    sautant du toit de leur usine
  • 3:14 - 3:18
    à cause de leur désespoir
    face à leurs conditions de travail.
  • 3:19 - 3:22
    Vous savez que vos descendants
    ne mangeront sûrement pas de thon,
  • 3:23 - 3:26
    vous avez entendu parler
    du travail des enfants et de l'esclavage
  • 3:26 - 3:31
    dans les secteurs du chocolat, du sucre,
    de l'or, du coltan.
  • 3:33 - 3:35
    Si vous n'en avez jamais entendu parler,
  • 3:35 - 3:38
    c'est que vous avez vécu isolé sur une île
    durant 20 ans
  • 3:38 - 3:39
    comme Robinson Crusoë.
  • 3:39 - 3:44
    Donc l'information n'est pas le problème.
    L'information n'est pas le problème.
  • 3:44 - 3:47
    Nous sommes doués pour rejeter
    la faute ailleurs,
  • 3:47 - 3:51
    et rationaliser
    nos propres décisions non écologiques.
  • 3:51 - 3:57
    Nous rejetons la faute sur les entreprises
    et sur des problèmes de production.
  • 3:57 - 4:00
    Nous pensons
    que le problème vient de la production.
  • 4:00 - 4:02
    Nous demandons aux entreprises
    de s'améliorer.
  • 4:02 - 4:04
    Bien qu'il y ait une part de vérité,
  • 4:04 - 4:06
    ce n'est pas l'histoire entière
  • 4:06 - 4:11
    car fondamentalement,
    les problèmes de durabilité actuels
  • 4:11 - 4:14
    sont des problèmes liés
    à notre mode de vie.
  • 4:15 - 4:17
    Nous voulons plus de choses,
  • 4:17 - 4:21
    plus rapidement et à un prix plus bas.
  • 4:21 - 4:23
    Nous faisons partie du problème.
  • 4:23 - 4:27
    Il ne s'agit pas seulement d'améliorer
    les conditions actuelles de production,
  • 4:27 - 4:31
    mais également de changer
    notre culture de la consommation.
  • 4:32 - 4:34
    Donc ce n'est pas un problème
    d'informations.
  • 4:34 - 4:39
    Qu'est-ce qui explique le fossé
    entre les intentions et le comportement ?
  • 4:40 - 4:44
    Souvent, nous prenons
    des décisions en tant que consommateurs,
  • 4:44 - 4:49
    de manière automatique,
    en pilotage automatique.
  • 4:49 - 4:52
    Nous agissons sans réfléchir.
    Ce sont juste des décisions routinières.
  • 4:52 - 4:57
    C'est gravé en nous
    comme des habitudes profondément ancrées
  • 4:57 - 4:59
    qui dictent notre comportement.
  • 4:59 - 5:01
    Pensez à la dernière fois
  • 5:01 - 5:05
    que vous avez essayé de ne pas regarder
    vos mails sur votre smartphone.
  • 5:06 - 5:07
    Vous avez probablement échoué.
  • 5:08 - 5:11
    Les habitudes peuvent être plus fortes
    que la raison.
  • 5:12 - 5:16
    Donc si vous souhaitez consommer
    de manière plus durable,
  • 5:16 - 5:18
    nous devons reprogrammer nos habitudes.
  • 5:19 - 5:22
    Vous devez imaginer une habitude
    comme un iceberg.
  • 5:22 - 5:25
    Ce que vous voyez en surface
    est le comportement.
  • 5:26 - 5:30
    Ce que vous ne pouvez pas voir sous l'eau
    sont les valeurs et croyances
  • 5:30 - 5:33
    qui dictent votre comportement.
  • 5:34 - 5:37
    Donc si vous voulez changer les habitudes
    de quelqu'un,
  • 5:37 - 5:38
    ce qui est difficile,
  • 5:38 - 5:42
    vous pouvez diriger
    directement le comportement.
  • 5:43 - 5:46
    Supposons que nous essayions
    d'arrêter de fumer,
  • 5:46 - 5:50
    alors nous pouvons rendre illégal
    le fait de fumer dans les espaces publics.
  • 5:51 - 5:53
    Vous dirigez directement
    le comportement.
  • 5:53 - 5:58
    Ou vous pouvez diriger les valeurs
    et croyances en sous-main
  • 5:58 - 6:01
    qui dirigent le comportement
    dans un premier temps,
  • 6:01 - 6:03
    ce qui est beaucoup plus difficile,
  • 6:03 - 6:06
    mais qui crée
    des changements plus profonds.
  • 6:08 - 6:12
    Comment parlons-nous normalement
    de ces valeurs et de ces croyances ?
  • 6:12 - 6:17
    Nous en parlons dans nos sociétés
    au travers d'histoires.
  • 6:18 - 6:24
    Les histoires façonnent, renforcent
    et cassent les habitudes.
  • 6:25 - 6:30
    Pensez simplement à quel point
    les enfants adorent les contes de fées,
  • 6:30 - 6:34
    et comment nous véhiculons des valeurs
    et des croyances via les contes de fées.
  • 6:34 - 6:38
    Pensez à comment les sociétés
    de l'Antiquité grecque et romaine
  • 6:38 - 6:42
    furent guidées par de fortes mythologies,
  • 6:42 - 6:47
    des histoires très complexes qui guidaient
    le comportement des gens au quotidien.
  • 6:48 - 6:52
    Par exemple, si vous voulez arrêter
    de fumer, pour revenir à cet exemple,
  • 6:52 - 6:54
    vous pouvez soit le rendre illégal
    dans les lieux publics,
  • 6:54 - 6:58
    soit vous pouvez reprogrammer
    les croyances et les valeurs
  • 6:58 - 7:00
    qui dictent ce comportement.
  • 7:01 - 7:05
    L'industrie du tabac est très forte
    pour créer ce genre d'histoires.
  • 7:05 - 7:06
    Pour les adolescents, ils créent
  • 7:06 - 7:10
    une histoire de décontraction,
    de risques, et de maturité.
  • 7:10 - 7:12
    C'est le souhait des adolescents.
  • 7:12 - 7:16
    Donc ils fument tant qu'ils pensent
    que c'est sympa,
  • 7:16 - 7:18
    et ça promeut leur développement.
  • 7:18 - 7:24
    Pour les femmes, ils utilisent l'histoire
    de l'émancipation et du glamour.
  • 7:24 - 7:26
    Pour les Africains pauvres,
  • 7:26 - 7:29
    ils utilisent l'histoire
    de la prospérité européenne.
  • 7:29 - 7:33
    « Vous pourrez l'atteindre un peu
    si vous vous mettez à fumer. »
  • 7:33 - 7:36
    Donc si vous souhaitez changer
    une habitude,
  • 7:36 - 7:39
    vous devez trouver des histoires
    qui sont plus fortes et plus puissantes
  • 7:39 - 7:42
    que les histoires dictant
    le comportement en premier lieu.
  • 7:42 - 7:46
    Le problème du mouvement
    pour le développement durable
  • 7:46 - 7:49
    est qu'il n'a pas d'histoires à raconter,
  • 7:50 - 7:54
    pas d'histoires suffisamment puissantes
    pour détruire le pouvoir de l'histoire
  • 7:54 - 7:57
    qui dicte notre consommation
    en premier lieu.
  • 7:57 - 7:59
    De quoi parle cette histoire ?
  • 7:59 - 8:04
    C'est principalement l'histoire de la
    société de consommation du 20ème siècle,
  • 8:06 - 8:10
    qui grandit au fil des décennies
    et devint de plus en plus puissante.
  • 8:10 - 8:14
    Elle commence avec une vision positive
    du futur.
  • 8:14 - 8:17
    Nous croyons en un futur prometteur,
  • 8:17 - 8:19
    et croyons que
    la technologie nous y mènera.
  • 8:19 - 8:21
    Un homme a marché sur la Lune.
  • 8:22 - 8:26
    La technologie rendra plus efficace
    notre système de production,
  • 8:26 - 8:30
    donc nous pouvons produire plus de choses
    plus rapidement et à plus faible coût.
  • 8:30 - 8:36
    Nous achetons ces choses car en achetant
    des choses, nous devenons quelqu'un,
  • 8:36 - 8:41
    nous appartenons à un groupe,
    nous augmentons notre bonheur.
  • 8:41 - 8:44
    Donc l'histoire qui dicte
    notre comportement
  • 8:44 - 8:48
    est l'histoire qui crée un lien
    entre la technologie et le progrès,
  • 8:49 - 8:53
    l'efficacité économique, la croissance,
    la consommation et le bonheur.
  • 8:54 - 8:58
    Et vous ressentez le bonheur
    dans la récompense immédiate,
  • 8:58 - 9:01
    quand vous achetez le tee-shirt,
    par exemple.
  • 9:02 - 9:04
    Ces dernières années,
  • 9:04 - 9:07
    l'histoire a eu un peu de concurrence.
  • 9:07 - 9:10
    Une autre histoire circule,
  • 9:10 - 9:14
    concernant les effets collatéraux
    de la première histoire.
  • 9:14 - 9:16
    Nous apprenons que lorsque
    nous consommons plus,
  • 9:19 - 9:22
    nous pouvons augmenter notre bonheur
    seulement à un certain degré,
  • 9:22 - 9:24
    puis il décroît.
  • 9:25 - 9:27
    C'est une courbe en U inversée,
  • 9:27 - 9:29
    une courbe en U inversée.
  • 9:29 - 9:34
    Nous fumons, nous attrapons le cancer.
    Nous mangeons, nous avons du diabète.
  • 9:35 - 9:40
    Nous achetons des choses tout le temps,
    nous nous sentons vides et déprimons.
  • 9:40 - 9:42
    Au niveau de la société, nous apprenons
  • 9:42 - 9:45
    que ces décisions de consommations
    s’agrègent
  • 9:45 - 9:47
    en des problèmes environnementaux
    à large échelle.
  • 9:48 - 9:52
    Les forêts disparaissent,
    les banquises fondent,
  • 9:52 - 9:56
    et dans quelques décennies,
    Manhattan sera probablement sous l'eau.
  • 9:56 - 10:00
    Il y aura plus de migrations, de pauvreté
    et de guerres et moins d'eau.
  • 10:00 - 10:05
    C'est la post-vision du futur,
  • 10:05 - 10:10
    un futur apocalyptique,
    un futur qui est une dystopie.
  • 10:11 - 10:14
    C'est une histoire
    sur la destruction de la planète.
  • 10:15 - 10:17
    Vous avez ces deux histoires,
  • 10:17 - 10:19
    l'histoire utopique sur le bonheur,
  • 10:19 - 10:23
    et l'histoire dystopique
    sur la fin du monde.
  • 10:23 - 10:25
    La prochaine fois
    que vous achèterez un tee-shirt,
  • 10:25 - 10:28
    vous entendrez deux voix dans votre tête.
  • 10:28 - 10:32
    L'une dira :
    « Pourquoi ne pas acheter les deux ? »
  • 10:32 - 10:33
    (Rires)
  • 10:33 - 10:35
    « Tu doubleras ton bonheur. »
  • 10:35 - 10:36
    (Rires)
  • 10:36 - 10:40
    Mais vous douterez
    de la pertinence de cette phrase.
  • 10:41 - 10:43
    Donc il y a l'autre histoire.
  • 10:43 - 10:46
    « As-tu vraiment besoin d'un tee-shirt ? »
  • 10:46 - 10:50
    Bien, si tu en as besoin,
    achète le biologique, le plus équitable.
  • 10:50 - 10:52
    ... et es-tu venu en bus ?
  • 10:52 - 10:53
    (Rires)
  • 10:53 - 10:56
    As-tu éteint la lumière
    quand tu as quitté la maison ?
  • 10:57 - 11:01
    Si vous avez fait toutes ces choses,
    vous sauverez peut-être la planète.
  • 11:02 - 11:05
    Sauvez la planète en éteignant
    la lumière ?
  • 11:06 - 11:08
    Il y a deux jours,
    je marchais dans Londres,
  • 11:08 - 11:11
    et il y avait un atelier d'imprimerie
  • 11:11 - 11:13
    utilisant visiblement
    une technologie écologique avancée
  • 11:13 - 11:15
    car sur leurs fenêtres,
  • 11:15 - 11:19
    ils m'invitaient à sauver la planète
    avec eux.
  • 11:19 - 11:24
    J'ignorais que la planète serait sauvée
    par un atelier d'impression londonien.
  • 11:25 - 11:27
    Je pense que ce genre d'histoires
  • 11:27 - 11:30
    est simplement une insulte
    à nos esprits et nos intelligences.
  • 11:30 - 11:32
    On ne les croit pas.
  • 11:32 - 11:36
    On ne croit pas
    en cet étrange lien de causalité
  • 11:36 - 11:40
    entre nos petites décisions
    et le futur apocalyptique.
  • 11:40 - 11:42
    Ces histoires ne sont pas crédibles.
  • 11:42 - 11:44
    Elles ne parlent pas à nos esprits.
  • 11:44 - 11:50
    Si elles sont perçues négativement, nous
    sommes condamnés, la planète est perdue.
  • 11:51 - 11:53
    Elles ne parlent pas à nos émotions,
  • 11:53 - 11:58
    parce qu'elles appellent à la peur,
    elles ne nous laissent aucun espoir.
  • 11:58 - 12:01
    Mais la peur dicte le comportement
    seulement quand la menace est immédiate.
  • 12:03 - 12:06
    Manhattan sera sous l'eau
    quand je serai mort,
  • 12:06 - 12:08
    quand vous serez morts aussi.
  • 12:09 - 12:11
    Donc ça ne dicte pas mon comportement.
  • 12:11 - 12:13
    Elle n'est pas suffisamment forte
  • 12:13 - 12:16
    pour détruire le pouvoir
    du bonheur immédiat
  • 12:16 - 12:19
    que j'ai quand j'achète deux tee-shirts.
  • 12:19 - 12:24
    Nous avons besoin d'histoires différentes,
    nous incluant,
  • 12:24 - 12:28
    des histoires sur notre bonheur relié
    au bien-être de la planète,
  • 12:28 - 12:30
    des histoires sur notre futur,
  • 12:30 - 12:33
    dans lesquelles nous sommes les acteurs
    prenant les décisions
  • 12:33 - 12:35
    et sentant le changement.
  • 12:36 - 12:37
    Cela doit être un peu flou
  • 12:37 - 12:40
    donc laissez-moi vous raconter
    comment serait une telle histoire.
  • 12:41 - 12:43
    Je ne sais pas comment vous vous sentiriez
  • 12:43 - 12:47
    si vous saviez qu'un nouveau restaurant
    de fast-food ouvrait dans votre quartier.
  • 12:48 - 12:50
    Vous ne vous en soucieriez pas,
  • 12:50 - 12:53
    mais cette histoire concerne quelqu'un
    qui devint très très en colère
  • 12:53 - 12:57
    quand il apprit que MacDonald's ouvrirait
    un nouveau restaurant
  • 12:57 - 13:00
    sur l'Escalier
    de la Trinité-des-Monts à Rome ;
  • 13:00 - 13:05
    donnant sur la Place d'Espagne, au cœur
    de l'héritage culturel italien -
  • 13:05 - 13:10
    la restauration rapide, l'opposé
    de ce dont les Italiens sont fiers,
  • 13:10 - 13:12
    leur nourriture.
  • 13:12 - 13:14
    Cet homme est Carlo Petrini,
  • 13:14 - 13:16
    et il canalisa sa colère
  • 13:16 - 13:19
    en créant le mouvement « Slow food ».
  • 13:19 - 13:23
    Le mouvement lutte essentiellement
  • 13:23 - 13:30
    contre la production alimentaire
    industrielle et mécanique,
  • 13:30 - 13:33
    et la consommation déraisonnée
    de nourriture mauvaise pour la santé
  • 13:33 - 13:36
    de Monsanto à MacDonald's.
  • 13:38 - 13:41
    Carlo Petrini créa ce mouvement
  • 13:41 - 13:44
    car il croit que nous devons changer
    notre comportement alimentaire.
  • 13:46 - 13:50
    Nous devons manger de la nourriture
    locale et saine.
  • 13:50 - 13:52
    Nous devons produire localement.
  • 13:52 - 13:56
    Nous devons protéger notre biodiversité
    et notre héritage culturel.
  • 13:56 - 13:58
    Nous devons recréer le lien perdu
  • 13:58 - 14:01
    entre producteurs et consommateurs.
  • 14:01 - 14:06
    Nous devons éduquer les consommateurs et
    producteurs pour changer leurs habitudes.
  • 14:07 - 14:12
    Cette histoire qui débuta
    comme un petit épisode italien
  • 14:12 - 14:14
    est devenu un énorme mouvement mondial
  • 14:14 - 14:19
    avec plus de 100 000 acteurs
    dans plus de 150 pays.
  • 14:20 - 14:22
    Pourquoi cette histoire est-elle
    si puissante ?
  • 14:25 - 14:29
    Cette histoire est très puissante
    car nous pouvons tous nous lier à elle.
  • 14:30 - 14:33
    Vous êtes concernés par
    la santé de vos enfants,
  • 14:33 - 14:35
    vous vous sentez concernés.
  • 14:37 - 14:41
    Vous détestez l'influence croissante des
    multinationales sur notre façon de manger,
  • 14:41 - 14:43
    vous vous sentez concernés.
  • 14:44 - 14:48
    Vous êtes un promoteur
    des traditions locales,
  • 14:48 - 14:50
    vous vous sentez concernés.
  • 14:51 - 14:54
    Vous voulez préserver la biodiversité,
  • 14:54 - 14:56
    vous vous sentez concernés.
  • 14:56 - 14:59
    Vous voulez aider les pauvres fermiers
    quelque part en Amérique Latine
  • 14:59 - 15:03
    à la fin des chaînes d'approvisionnement
    de notre système de production,
  • 15:03 - 15:05
    vous vous sentez concernés.
  • 15:05 - 15:07
    Nous sommes tous
    d'une façon ou d'une autre concernés,
  • 15:07 - 15:12
    via nos propres croyances et valeurs
    en ce moment même.
  • 15:13 - 15:16
    Ce qui débuta
    comme un petit épisode italien
  • 15:17 - 15:20
    s'est transformé
    en un mouvement transculturel
  • 15:20 - 15:25
    car c'est une histoire qui parle
    potentiellement à tout le monde.
  • 15:27 - 15:32
    Donc la prochaine fois que vous parlerez
    avec votre enfant
  • 15:32 - 15:36
    du développement durable, demandez-vous :
    « Quelle histoire vais-je lui raconter ? »
  • 15:37 - 15:39
    Et gardez en tête
  • 15:39 - 15:42
    que cela doit être une histoire sur vous,
    votre enfant et votre futur.
  • 15:43 - 15:45
    Si vous êtes manager, demandez-vous :
  • 15:45 - 15:49
    « Comment parler de développement durable
    à mes clients ? »
  • 15:50 - 15:52
    Vous avez probablement déjà parlé
  • 15:52 - 15:55
    de l'importance de votre engagement
  • 15:55 - 15:56
    et de vos produits merveilleux.
  • 15:56 - 16:00
    Ce sont de petites histoires
    qui ne changeront pas le monde.
  • 16:00 - 16:02
    Il faut une grande histoire
    impliquant beaucoup de gens,
  • 16:02 - 16:05
    beaucoup d'industries
    et en de nombreuses circonstances.
  • 16:06 - 16:10
    Si vous êtes professeur, demandez-vous :
    « Comment inspirer mes étudiants ? »
  • 16:11 - 16:16
    Pour les journalistes, vos lecteurs.
    Pour les politiciens, vos citoyens.
  • 16:17 - 16:20
    Oui, il nous faut plus de technologies
    et de meilleure qualité
  • 16:20 - 16:22
    pour améliorer l'état du monde,
  • 16:22 - 16:25
    mais ce que nous avons sous-estimé
    jusqu'à présent
  • 16:26 - 16:29
    est l'incroyable pouvoir des histoires.
  • 16:29 - 16:33
    Nous racontons les mauvaises histoires,
    et nous devons changer cela.
  • 16:33 - 16:35
    Merci.
  • 16:35 - 16:36
    (Applaudissements)
Title:
La consommation responsable - le pouvoir des histoires | Guido Palazzo | TEDxLausanne
Description:

Cette présentation a été faite lors d'un événement TEDx local, produit indépendamment des conférences TED.

Les consommateurs achètent et jettent des objets à une vitesse de plus en plus rapide. Ce comportement est néfaste pour le l'intérêt commun mais également pour le bien être des consommateurs eux-mêmes. Au début du 21ème siècle, l'humanité est confrontée à des risques sociaux et environnementaux globaux comme le réchauffement climatique, la pollution chimique, l'acidification des océans et la rareté de la ressource en eau. Alors que certaines entreprises ont commencé à innover en produisant de manière éthique, les tentatives pour massifier les consommations durables ont échoué spectaculairement. Guido Palazzo présente l'idée d'utiliser des « histoires » qui puissent concerner les gens afin de modifier le comportement des consommateurs.

Guido Palazzo est professeur d'éthique commerciale à l'Université de Lausanne. Il est passionné par la compréhension du côté obscur de la force et ses recherches portent sur l'examen des décisions non éthiques sous divers angles.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
16:42

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