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Bollywood et les nouveaux départs | Rajal Pitroda | TEDxLondonBusinessSchool

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    Bollywood et les nouveaux départs
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    (Applaudissements)
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    Merci Sean.
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    Mon histoire commence avec deux films.
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    Le premier « Kabhi Khushi Kabhie Gham »,
    - c'est un super nom -
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    un des plus gros hits
    produits en Inde,
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    et l'Oscarisé « Slumdog Millionaire »
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    un des plus gros hits
    produits à propos de l'Inde.
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    Quand on regarde
    ces deux films,
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    nous voyons deux visions très différentes
    du même pays :
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    l'un est un conte de fées,
    une nation construite
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    sur la richesse et la romance,
    l'autre est un cauchemar,
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    un lieu rempli
    de pauvreté et de corruption.
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    Le cinéma nous montre
    comment nous percevons
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    un pays et son peuple,
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    qui ils sont, ce qu'ils chérissent,
    comment ils se voient
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    ainsi que la façon dont les autres
    les perçoivent.
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    A travers ces images,
    notre vision de l'Inde semble être
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    soit celle d'une comédie musicale,
    soit celle d'un bidonville.
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    Mon propre parcours
    à travers le monde des films
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    a débuté dans la banlieue de Chicago,
    où je suis née.
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    Je suis le deuxième enfant
    d'un couple d'immigrés indiens,
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    et vivant au sein d'une famille élargie,
    j'ai grandi au milieu des histoires
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    que me racontaient
    mes deux grands-pères
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    dont l'un à quitté l’école en CM1
    pour vendre du bois aux Britanniques
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    du temps de leur Empire.
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    L'autre travaillait pour
    une autorité locale
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    et il voyageait dans
    des zones reculées de l'Inde
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    pour mettre en place
    les politiques du Raj Britannique.
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    Alors que je grandissais,
    je me souviens avoir écouté
  • 1:34 - 1:36
    ces histoires sur l'Inde des années 40,
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    et mon désir de les connecter
    à ma propre histoire,
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    celle de l'Amérique des années 90.
    J'ai trouvé celà à travers le cinéma.
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    A travers ces histoires ancrées
    dans l'expérience américaine,
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    et qui m'ont donné une perspective
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    si différente de celle
    des histoires de mes origines.
  • 1:53 - 1:57
    Toutefois, c'était la disparité
    entre ces deux histoires
  • 1:57 - 2:00
    qui me rappelait constamment
    le travail acharné et les sacrifices
  • 2:00 - 2:03
    qu'avaient dû faire mes parents
    pour venir en Amérique.
  • 2:03 - 2:06
    Principalement afin d'offir
    à leurs enfants des opportunités
  • 2:06 - 2:08
    qu'eux-mêmes n'avaient jamais eues.
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    L'Amérique, c'étaient des possibilités,
    la liberté,
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    un lieu où avoir un impact.
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    Avec mon frère, on a grandi
    alimentés par ce désir :
  • 2:16 - 2:22
    le désir de rendre à un pays
    qui avait tant donné à notre famille.
  • 2:22 - 2:25
    J'ai gardé cette idéologie en tête
    pour mon premier boulot après la fac,
  • 2:25 - 2:28
    dans une revue prestigieuse à New York.
  • 2:28 - 2:30
    C'était le boulot de mes rêves,
  • 2:30 - 2:33
    écrire pour une revue
    que j'avais idolâtrée étant gosse,
  • 2:33 - 2:37
    pour son contenu axé sur les enjeux,
    la politique, l'environnement.
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    C'était du journalisme sérieux,
    mais rendu accessible,
  • 2:40 - 2:43
    et ça à mes yeux,
    c'était un vrai moteur de changement.
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    Pourtant au lieu de l'accomplissement
    que j'espérais, je ressentis un vide.
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    C'était comme si j'étais entourée de gens
    qui se préoccupaient plus de
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    comment eux-mêmes, leur marque
    et leur héritage étaient perçus,
  • 2:55 - 2:56
    que de leur contenu.
  • 2:56 - 2:59
    Ainsi, ce journalisme sérieux
    qui m'avait séduite
  • 2:59 - 3:02
    envoyait un message vague et dilué.
  • 3:02 - 3:05
    J'avais une idée fixe en tête,
    de l'impact qu'on pouvait créer
  • 3:05 - 3:09
    en rédigeant des articles
    sur les questions sociales,
  • 3:09 - 3:14
    mais au lieu de ça, en réalité,
    avoir un impact m'a semblé hors de portée.
  • 3:14 - 3:15
    Alors, j'ai démissionné !
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    Je suis rentrée à Chicago chez mes parents
    et j'étais complètement désenchantée.
  • 3:20 - 3:24
    J'ai passé des mois là-bas et finalement,
    comme je n'avais plus rien à faire,
  • 3:24 - 3:27
    j'ai acheté un billet pour assister au
    mariage d'une amie en Inde.
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    J'ignorais que j'allais enfin trouver
    mon lien avec ces histoires et leur impact
  • 3:31 - 3:34
    dans le pays natal de mes grands-pères,
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    à travers un medium dont j'ignorais tout :
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    Bollywood.
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    Quelques jours après mon arrivée en Inde,
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    des amis m'ont invitée
    à assister à un tournage à Bollywood.
  • 3:44 - 3:47
    Cela ne ressemblait en rien
    à ce que j'avais vu auparavant.
  • 3:47 - 3:49
    Je me souviens avoir vu
    les comédiens et comédiennes
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    qui faisaient du playback sur des chansons
    criées par des haut-parleurs au plafond,
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    ils tournoyaient ensemble
    devant un fond vert,
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    qui n'était pas censé représenter l'Inde,
  • 3:57 - 4:00
    mais les montagnes suisses
    ou les pyramides d’Égypte.
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    (Rires)
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    Une histoire qui ne ressemblait en rien
    à ce que j'avais vu auparavant.
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    Elle était différente des histoires
    de mes grands-pères
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    et des histoires que j'avais cherchées
    à Chicago.
  • 4:10 - 4:13
    C'était une chose incroyable pour moi.
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    C'est en voyant quelque chose
    de si inconnu, que j'ai accroché,
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    je voulais en savoir plus sur ce qu'était
    l'histoire de l'Inde d'aujourd'hui
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    et ce qu'elle signifiait pour son peuple.
  • 4:23 - 4:26
    Alors, j'ai organisé quelques réunions
    avec quelques connaissances
  • 4:26 - 4:28
    qui avaient des contacts à Bollywood.
  • 4:28 - 4:31
    Lors d'une réunion, avec
    la Confédération de l'Industrie Indienne,
  • 4:31 - 4:33
    une organisation qui promeut
    l'industrie en Inde,
  • 4:33 - 4:37
    on m'a demandé d'écrire un rapport
    sur l'état de l'industrie du cinéma.
  • 4:37 - 4:39
    Je suis donc restée pour un mois,
    puis pour 3 mois,
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    et finalement pour plus de 2 ans.
  • 4:41 - 4:44
    Je travaillais sur le marketing
    et l'image de marque internationnale
  • 4:44 - 4:45
    des films Bollywood.
  • 4:45 - 4:48
    J'organisais des réunions
    entre les producteurs Indiens
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    et leurs homologues américains
    à Los Angeles,
  • 4:50 - 4:51
    j'ai mis en place
  • 4:51 - 4:54
    la première participation officielle
    de l'Inde au festival de Cannes,
  • 4:54 - 4:57
    J'ai organisé une conférence
    où des producteurs Indiens
  • 4:57 - 5:00
    ont pu rencontrer des experts en
    marketing et distribution du monde entier.
  • 5:00 - 5:04
    C'est là où j'ai réalisé
    mon propre paradoxe.
  • 5:04 - 5:07
    J'avais pensé qu'en abordant
    les problèmes sociaux de front
  • 5:07 - 5:11
    dans mes articles, je trouverais
    comment faire changer les choses.
  • 5:11 - 5:15
    Mais c'est dans cette phase de désillusion
    que j'ai découvert par hasard
  • 5:15 - 5:18
    les fantasmes et les contes de fées
    de Bollywood,
  • 5:18 - 5:20
    et c'est là que j'ai trouvé ma voie.
  • 5:20 - 5:23
    Car même si les films Bollywood sont
    des comédies musicales,
  • 5:23 - 5:24
    remplies de chants et de danses,
  • 5:24 - 5:27
    ils ont de la valeur pour un pays
    de plus d'un milliard de personnes,
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    et il y a une raison très
    simple pour cela :
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    c'est qu'ils nous donnent espoir.
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    Mais voici le paradoxe des films indiens.
  • 5:35 - 5:39
    Parce que les films de Bollywood reflètent
    ce que l'Inde aimerait être,
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    et non pas ce qu'elle est vraiment.
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    Mais les films comme Slumdog Millionaire,
    nous empêchent de voir
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    ce que l'Inde pourrait être.
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    Quelque part entre ces deux histoires,
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    entre ce fantasme local
    et cette fiction importée,
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    se trouve une troisième histoire.
    Celle d'une classe moyenne émergente,
  • 5:56 - 6:01
    de jeunes gens qui ont des opportunités
    inimaginables une génération plus tôt,
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    de femmes qui décident
    du cours de leur propre vie,
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    et d'un pays qui, bien que soumis
    à des changements et influx constants,
  • 6:09 - 6:12
    vit un profond renouveau de son identité.
  • 6:12 - 6:16
    Pour moi, ce sont ces histoires
    qui ont le plus de sens
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    parce que ce sont elles
    qui nous permettent
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    de casser les stéréotypes que nous
    avons sur une personne ou un lieu,
  • 6:22 - 6:24
    elles nous permettent de reconsidérer
    qui nous sommes
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    et comment
    les autres nous perçoivent,
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    mais plus que tout, ces histoires
    renforcent l'idée
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    que nos propres vies sont des histoires
    qui méritent d’être partagées.
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    C'est donc mon propre parcours,
    qui m'a inspiré l'idée
  • 6:36 - 6:40
    de suggérer aux autres de regarder au-delà
    de ce qu'ils savent de leur histoire,
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    repenser leur vision d'eux-mêmes et
    la manière dont les autres les perçoivent.
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    Pour ma part, j'ai dû abandonner
    beaucoup de schémas de pensée,
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    sur ce que signifiait changer les choses
    et comment j'y arriverais.
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    Car même si chacun a sa propre vision
    du chemin qu'il trace devant lui,
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    ou de l'histoire
    qu'il pense écrire pour lui-même,
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    c'est parfois cette histoire inconnue,
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    ce chemin qu'on ne pensait pas prendre,
    qui nous donne une nouvelle voix.
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    C'est cette histoire qui nous permet
    de dépasser les fantasmes et la fiction,
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    pour finalement nous recentrer
    sur notre propre vérité.
  • 7:12 - 7:13
    Merci.
  • 7:13 - 7:17
    (Applaudissements)
Title:
Bollywood et les nouveaux départs | Rajal Pitroda | TEDxLondonBusinessSchool
Description:

Cette conférence a été donnée lors d'un événement TEDx local, produit indépendamment des conférences TED.

Rajal est membre de la Fondation Forte à la London Business School. Précédemment, elle a fondé une compagnie à Los Angeles pour développer des campagnes marketing cinématographiques. Rajal est l'auteur de « Starstruck », un roman basé sur ses expériences professionnelles à Bollywood et publié par Harper Collins en 2011.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
07:21

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