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Bonjour chère Sangha,
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très respecté Thay.
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Chère sangha, aujourd'hui est
le 22 novembre de l'an 2019,
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nous sommes dans la Salle de méditation
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"Assemblé des Etoiles" en Hameau du Bas
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notre jour de pleine conscience.
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Nous commençons par écouter
trois sons de la cloche.
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Réjouissez-vous du son de la pluie,
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et du sentiment de votre respiration
dans votre corps.
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[la cloche est réveilée]
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[la cloche est invitée]
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[la cloche est invitée]
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[la cloche est invitée]
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Chère Sangha, il y a environ 30 ans,
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nous avions un picnic avec Thay
au Hameau du Haut.
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Nous étions assis là
où il y avait une forêt,
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mais maintenant
il y a la résidence des moines.
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Pas exactement une forêt.
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De l'herbe verte et quelques arbres.
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C'était une belle journée.
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Nous avions mis nos hamacs
entre les arbres après le picnic.
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Nous nous étions couchés
pour faire la sièste.
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Là, il a commencé à pleuvoir beaucoup.
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Donc il fallait trouver un abri
dans le bâtiment le plus proche.
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Le bâtiment le plus proche était
une maison en pierre avec une véranda.
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Nous nous sommes assis sur la véranda.
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Thay a dit: "Chan Duc,
écris une chanson sur la pluie."
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Je ne sais pas,
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♪ La pluie qui tombe si doucement, ♪
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♪ lavant chaque feuille de chaque arbre, ♪
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♪ lavant chaque souci." ♪
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♪ Namo 'valokiteshvaraya, ♪
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♪ Namo 'valokiteshvara. ♪
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♪ La pluie qui tombe, oh si fort, ♪
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♪ atteignant chaque racine de chaque arbre. ♪
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♪ La pluie qui tombe oh, si bruyamment, ♪
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♪ Namo 'valokiteshvaraya, ♪
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♪ Namo 'valokiteshvaraya, ♪
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♪ La pluie qui tombe, oh si bruyamment, ♪
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♪ jouant la musique de joie
pour des milliers d'êtres. ♪
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♪ Namo 'valokiteshvaraya, ♪
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♪ Namo 'valokiteshvaraya, ♪
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Donc, chère Sangha,
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dans cette chanson nous pouvons voir
que le climat à l'extérieur de nous
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et les émotions et les formations mentales
à l'intérieur de nous
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ne sont pas deux choses séparées.
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Quand nous voyons la pluie
qui lave la feuille d'un arbre,
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nous ressentons aussi
que notre souci est enlevé.
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Car nous sommes des enfants de la Terre.
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Nous sommes la Terre.
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Alors tout ce qui arrive à la Terre,
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arrive aussi à nous.
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Nous nous en sommes conscients
depuis très longtemps.
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Pas besoin d'attendre le changement
climatique pour s'en rendre compte.
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Mais avant le changement climatique,
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les gens avaient oublié
qu'ils étaient la Terre.
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C'est pourquoi ils ne prenaient pas soin
de la Terre.
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En même temps ils ne prenaient
pas soin d'eux-mêmes.
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Mais maintenant
nous avons cette opportunité,
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pour voir que nous sommes la Terre.
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Cela veut dire que chaque fois
que nous prenons soin de nous,
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nous prenons soin de la Terre.
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Et chaque fois que nous prenons soin
de la Terre,
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nous prenons soin de nous-mêmes.
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Quand je dis, "nous",
je veux vraiment dire
-
"nous-mêmes".
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Je veux vraiment dire "nous-mêmes",
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parce que nous ne sommes pas
séparés les uns des autres.
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Si je prends soin de moi-même,
je prends soin de toi,
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mon ami être humain.
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Et je prends soin de toi,
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espèce animale,
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espèce végétale,
espèce minérale.
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Nous sommes très chanceux
de vivre à cette époque.
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Parce que c'est une époque d'urgence.
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C'est une époque qui nous force
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de regarder profondement
notre relation avec la Terre,
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et notre relation avec les autres.
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Si nous n'avions pas la menace
de ne plus être ici pour très longtemps,
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nous pourrions être fainéants
à faire cet effort.
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C'est un caractéristique humain
d'être un peu fainéant.
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Le Bouddha a dit que nous avons
de la chance
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d'être nés en tant qu'humains,
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parce que si nous étions nés
en tant que dieux,
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peut être que tout se passerait
comme nous le voulons,
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nous nous sentirions très heureux
et tout irait bien
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et nous ne nous mettrions pas à pratiquer.
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Mais en tant qu'êtres humains,
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il y a pas mal...
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les choses ne sont pas OK,
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et il y a pas mal de souffrance,
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cela nous donne un élan pour pratiquer.
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Aujourd'hui nous devons parler
de la Bodhicitta.
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Parfois on traduit la Bodhicitta
par L'esprit d'amour.
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Parfois on la traduit
par l'esprit d'éveil.
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Il y a le même mot "bodhi"
dans le mot Bodhisattva.
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"Citta" veut dire l'esprit,
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et "bodhi" veut dire "l'éveil".
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Il y a la même racine dans le mot Bouddha.
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Si vous êtes russe, vous savez
que le mot pour "se réveiller"
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a la même racine aussi, "Budta".
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Alors nous devons nous réveiller.
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Homo sapiens doit se réveiller.
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Pour devenir homo...
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je ne me souviens plus
le mot latin pour "être éveillé".
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Vigila, vigilatus?
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Nous devons devenir "homme éveillé"
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plutôt que homo sapiens,
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un nom que nous nous sommes donnés.
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Je ne sais pas si nous nous sommes
nommés correctement.
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"Sapiens" veut dire "sage",
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mais je ne sais pas
si nous sommes toujours si sages.
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Mais pour avoir assez de cette sagesse,
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il faut progresser et devenir éveillé.
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Nous avons de la chance car nous avons
les enseignements de la pleine conscience.
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La pleine conscience nous garde éveillés,
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elle nous réveille.
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Un Bodhisattva est
"quelqu'un qui se réveille",
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ou "un être qui aide les autres
à se réveiller".
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Maintenant notre espèce a une opportunité
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pour pratiquer afin de se réveiller.
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Chaque génération,
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chaque époque de l'espèce humaine
ici, sur la planète Terre,
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a eu besoin de se réveiller
à certaines choses.
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Maintenant il faut se réveiller au fait
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que nous avons fait
beaucoup de dégâts,
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que l'espèce humaine
fait toujours beaucoup de dégâts.
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Les géologues appelent notre époque
l'Anthropocène,
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l'époque qui est créé par,
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la géologie est créée par les humains.
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Elle n'est plus faite par des processus
naturelles de la Terre.
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Si vous regardez la Terre, vous trouverez
beaucoup d'os de poules là-dedans.
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Ces os de poules viennent des êtres
humains qui mangent trop de poules.
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En tant qu'êtres humains,
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nous créons la Terre Mère
comme elle devient.
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Nous sommes des enfants de la Terre Mère .
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Donc nous voulons nous réveiller.
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Nous voulons nous réveiller au fait
que nous inter-sommes.
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Nous sommes interconnectés
avec tout sur la Terre.
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Quelle meilleure opportunité
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que pendant la consommation d'un repas.
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Manger en pleine conscience,
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être en relation
avec la nourriture qu'on mange.
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Quand j'étais jeune, une adolescente,
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au début de mes 20 ans,
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je souffrais de ce qu'on appelle
l'anorexie nerveuse.
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Ça veut dire que je ne mangeais pas.
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Je ne voulais rien manger.
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C'était très destructeur pour mon corps.
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C'était destructeur pour mon esprit aussi.
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Ça plantait des graines dans mon corps
et mon esprit qui m'ont blessés.
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Je ne réalise qu'à ce moment,
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je blessais la Terre Mère aussi.
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Je blessais aussi ma mère génétique
et mon père génétique
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qui s'inquietaient beaucoup sur moi.
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Mais à l'époque je n'étais pas
consciente de ce que je faisais.
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Je n'avais pas la Bodhicitta,
l'esprit qui est éveillé.
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Je n'étais pas le Bodhisattva
en train de s'éveillér.
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Ça m'a pris du temps pour réaliser
ce que j'étais en train de me faire.
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Manger en pleine conscience
peut restaurer,
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restaure la bonne relation
avec ce que je mange.
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Donc je suis très reconnaissante de la
pratique de manger en pleine conscience.
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Quand je mets quelque chose
dans ma bouche,
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je mets une cuillère de millet
dans ma bouche,
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je me sens très connectée
avec tout l'univers.
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Je me sens connectée
avec le soleil et les étoiles
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et à la Terre sous mes pieds,
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et avec l'atmosphère autour de moi
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qui contient les nuages et la pluie.
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Je sens que toutes ces choses
s'unissent pour me nourrir.
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Mon cœur se remplit de gratitude.
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Je sais qu'en tant qu'enfant de la Terre
-
je suis nourrie par la Terre.
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Et quand je mange en pleine conscience,
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je suis consciente
des origines de la nourriture.
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et de la question si ce que je mange
-
contribue à l'empreinte carbon mondiale.
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Je dois donc être consciente
de la distance parcourue de ma nourriture,
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et du moyen de transport utilisé
pour qu'elle arrive chez moi.
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Quand je mange je vois
qu'il reste toujours
-
une empreinte carbone
dans ce que je mange.
-
Mais ça ne diminue pas
ma joie de manger,
-
car, même si je veux minimaliser
l'empreinte carbone de ce que je mange,
-
en même temps je sais
que la chose la plus importante
-
est ma relation avec la Terre Mère,
-
avec l'atmosphère.
-
Et quand je ressens
cette profonde gratitude en moi,
-
et cette aspiration profonde
de prendre soin de la Terre
-
comme je prends soin de moi-même,
-
je sais que je fais la meilleure chose
que je peux faire.
-
Alors nous avons dit
que la Bodhicitta veut dire,
-
littéralement "Esprit d’Éveil".
-
Mais Thay l'a traduit en anglais
comme l'esprit de l'amour.
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Comme si l'éveil et l'amour
n'étaient pas deux choses séparées.
-
Nous savons aussi
-
que la compréhension et l'amour
ne sont pas deux choses séparées.
-
Donc quand je m'assois
et je mange un repas,
-
je suis aussi consciente
de mes frères et mes sœurs
-
qui mangent avec moi,
parce qu'eux aussi sont la Terre.
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Ils sont aussi des enfants de la Terre.
-
Si je ne peux pas
les comprendre et les aimer,
-
alors je ne peux pas non plus
comprendre ni aimer la Terre.
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Donc pendant un repas, on n'est pas
juste reconnaissant de la nourriture,
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ressentant l'amour pour la Terre Mère
et le cosmos qui a produit la nourriture,
-
mais on est reconnaissant aussi pour les
frères et sœurs qui sont avec nous,
-
et nous ressentons l'amour
pour les frères et sœurs avec nous.
-
Pendant la journée je reste vivante
-
avec ma pleine conscience
-
et avec l'usage des gathas,
-
et ma conscience de la Terre Mère.
-
Quand je me lave les mains,
-
je me lave les mains
pour que tous puissent avoir
-
des mains bénies
pour sauver la planète Terre.
-
Je sais que quand je me lave les mains,
-
je veux être présente à 100%,
-
parce que je suis en relation avec l'eau,
-
et l'eau est un cadeau tellement précieux
-
de la Terre et le ciel.
-
Nous savons que les sources de l'eau
pure dans la Terre, s'assêchent.
-
Les aquifères s'assêchent.
-
Les grandes fleuves sous-terrains d'avant
ne sont plus là.
-
Donc l'eau pure est
un très précieux cadeau.
-
Donc je veux faire de mon mieux
pour ne pas la gaspiller.
-
Même si parfois c'est très difficile
-
d'adapter un robinet pour que
pas trop de l'eau sort d'un coup,
-
ça me fait plaisir
d'être capable de l'adapter
-
pour que le montant d'eau exact
dont j'ai besoin sorte.
-
Et je peux ramasser cette eau
dans un récipient.
-
Je n'ai pas besoin de la laisser couler.
-
Comme ça je peux prendre l'eau
du récipient pour me laver le visage.
-
Ces choses-là ne demandent pas d'effort.
-
Ça ne prend pas d'effort de faire ça.
-
Pas besoin de me forcer pour faire ça.
-
Parce que je suis la Terre,
-
et la Terre est moi.
-
Quand je prends soin de la Terre,
-
je prends soin de l'eau,
-
je prends soin de moi-même.
-
Nous faisons tellement de choses
pendant la journée
-
qui peuvent nous garder en relation,
-
en bonne relation avec la Terre.
-
Bien sûr l'acte le plus important
-
est quand on marche sur la Terre.
-
Ce vendredi,
-
plusieurs parmi nous avaient l'opportunité
-
de marcher sur la Terre
pendant deux heures.
-
Il fallait se concentrer,
au moins, j'en avais besoin,
-
parce qu'il y avait beaucoup de bruit
autour de nous,
-
si je ne faisais pas attention
je risquais de perdre ma concentration.
-
Donc j'ai dû utiliser le gatha:
-
"Je suis chez moi, je suis arrivée,
-
bien ici et maintenant.
-
Je suis solide, je suis libre.
-
Dans la dimension ultime,
le domaine de sans mort sans naissance,
-
je m'établis."
-
J'ai pratiqué cela fermement.
-
Le lendemain quand je me suis réveillée,
je le pratiquais encore.
-
Parce que deux heures c'est très long
pour pratiquer un gatha.
-
Mais ce gatha est très important pour nous
-
qui prenons soin de la Terre.
-
D'abord nous voyons la Terre
comme notre maison.
-
Deuxièmement,
-
nous voyons que nous sommes arrivés
là où nous sommes.
-
C'est un des enseignements
du Village des Pruniers,
-
qui dit que les trois temps intersont.
-
Le passé, le présent et le futur.
-
Ce ne sont pas des réalités séparées.
-
Quelques écoles du Bouddhisme disent
-
que le passé, le présent et le futur
existent comme des réalités séparées.
-
Il y en a qui disent
qu'il n'y a que le moment présent.
-
Au Village des Pruniers,
-
Thay nous a appris
que les trois temps intersont.
-
Donc quand je suis arrivée
dans le moment présent,
-
ça ne veut pas dire
que le passé n'est pas là,
-
où que le futur n'est pas là.
-
La meilleure façon
de prendre soin du futur
-
est de prendre soin du moment présent.
-
Le moment présent existe
à cause du moment passé.
-
Donc je suis arrivée est important.
-
Il est important de me garder
dans le moment présent,
-
pour pouvoir prendre soin du futur.
-
Cela ne veut pas dire
que je ferme les yeux,
-
que je ne suis pas réveillée
à ce qui pourrait se passer dans le futur.
-
La raison pour laquelle je sais
ce qui pourrait se passer dans le futur
-
est que je sais ce qui se passe
dans le présent.
-
Bien sûr nous faisons très attention de
ne pas dépasser le 1,5 degré de réchauffement
-
et nous savons comment y arriver,
-
nous en sommes conscients.
-
Mais nous devons pratiquer
de rester solides,
-
de rester libres dans le moment présent.
-
Sinon nous aurons un burn-out
-
et ne serons pas capable
de faire les choses que nous voulons faire
-
pour que tout le monde nous aide,
-
pour aider la Terre.
-
Donc quand on devient moine ou nonne,
-
on dit qu'on devient moine ou nonne
à cause de la Bodhicitta,
-
à cause de l'esprit d'éveil,
-
à cause de l'esprit d'amour
-
qui est là dans le tréfonds
de notre conscience à tous.
-
Quand on se rase la tête,
la première fois puis chaque fois après,
-
on récite un poème.
-
[parle en vietnamien]
-
Je rase complètement
mes cheveux aujourd’hui
-
aujourd'hui je fais le grand vœu
-
que tout le monde puisse
transformer ses afflictions
-
et que toutes les espèces
passent sur l'autre rive.
-
[parle en vietnamien]
-
pour le monde, oui,
-
Et nous pourrons emmener le monde
et toutes les espèces à l'autre rive.
-
C'est un vœu très puissant.
-
Quand vous faites un vœu profond comme
celui-ci, le jour où vous vous rasez
-
vous réalisez que vous n'êtes pas
séparé des autres espèces.
-
Vous n'êtes pas séparé
de tous les êtres humains
-
et votre souffrance et leurs souffrances
ne sont pas deux choses séparées.
-
Donc vous rentrez dans le monastère
-
premièrement pour transformer
vos propres afflictions
-
et puis vous voyez
que la transformation de vos afflictions
-
aide les autres personnes à faire de même.
-
Pas besoin de faire un effort
-
pour aider les autres
à transformer leurs afflictions.
-
Quand vous vous transformez,
les autres le feront tout naturellement.
-
Cela est la Bodhicitta.
-
L'autre gatha qu'on récite
-
en recevant sa robe:
-
La robe d'un moine ou d'une nonne
est si belle,
-
c'est un champ rempli de bonnes graines.
-
J'incline la tête
pour la recevoir aujourd'hui,
-
et je promets de la porter
pendant toutes mes vies à venir.
-
Je pensais ça.
-
Maintenant j'ai 70 ans.
Je pense que je ne vivrais plus longtemps.
-
Peut-être j'éviterais
tout le changement climatique.
-
Mais j'ai vu que cela n'était pas
la pensée juste, la vue juste.
-
C'est la vue de l'annihilation,
que je cesserais d'exister.
-
Je ne devrais pas traverser
le changement climatique
-
Ce vendredi j'ai vu un poster
avec comme texte:
-
Vous mourrez de la vieillesse, mais nous
mourrons tous du changement climatique.
-
C'était écrit par une personne jeune.
-
Je pensais aussi comme ça.
-
Mais je ne pense plus comme ça.
-
Je sais que je continuerai.
-
Je sais que je serai là
-
et traverserai le changement climatique
dans une forme un peu différente.
-
Donc je porterai ma robe
pendant toutes mes vies à venir.
-
Pas seulement dans cette vie,
-
parce que je sais que ma pratique,
de pratiquant sérieux
-
sera utile dans les vies à venir aussi.
-
Donc on peut dire que ces deux gathas
représentent la Bodhicitta.
-
Je me souviens que
quand j'étais encore jeune et laïque,
-
je voulais faire quelque chose
pour aider le monde.
-
C'est ça, la Bodhicitta.
-
Nous ne pensons pas
à notre propre confort.
-
Nous pensons à faire quelque chose
pour vraiment aider.
-
Je voulais qu'il y avait
de la paix dans le monde.
-
Je ne voulais pas qu'il y avait
des armes nucléaires
-
et un matin je me suis levée.
-
Je me suis dit que je ne dormirais plus
à l'intérieur de la maison.
-
J'allais dormir dehors.
-
Donc cette nuit je dormais dehors
et il faisait un froid glacial.
-
Il faisait en dessous de zéro.
-
Mais je dormais dans mon sac de couchage,
ce n'était pas trop mal.
-
Dans mon sac de couchage je ne gelais pas.
-
Avec mon sac de couchage
et une paire de bottes en caoutchouc
-
je me suis dit,
je vais au Greenham Common.
-
[Greenham Common était
le site d'un camp de femmes...
-
et de manifestations contre
les armes nucléaires en 1981]
-
Et je me sentais libre
comme un oiseau sorti de sa cage.
-
Je marchais et je marchais jusqu'à
ce que mes pieds n'en puissent plus.
-
Le sentiment de liberté était si beau.
-
Parce que vous avez le monde pour vous
-
et vous avez cette aspiration
à faire quelque chose pour le monde
-
parce que le monde n'est pas soi,
-
le monde c'est vous.
-
Quand vous faites quelque chose pour
le monde, vous le faites pour vous-même.
-
♪ Respire et tu sais que tu es vivant, ♪
-
♪ respire et tu sais ce qui t'aide ♪
-
♪ Respire et tu sais que tu es le monde ♪
-
♪ respire et tu sais
que la fleur respire aussi ♪
-
♪ Respire pour toi-même
et tu respires pour le monde ♪
-
♪ inspire la compassion
et expire la joie. ♪
-
Alors...
-
Une des vues fausses dans le Bouddhisme est
'je suis le monde et le monde est moi.'
-
Cette vue fausse est un peu présente
dans cette chanson.
-
Mais quand je dis que je suis le monde,
-
je veux dire que
j'intersuis avec le monde.
-
Le monde n'est pas une entité
dotée d'un Soi séparé.
-
Je ne suis pas une entité
dotée d'un soi séparé.
-
Devenir nonne est un peu comme cela,
-
c'est d'avoir une aspiration profonde
à faire quelque chose,
-
à faire quelque chose pour le monde.
-
Tu te lèves et tu fais exactement ça.
-
Tu ne te tracasses pas trop
pour ton propre confort.
-
La compréhension de l'impermanence
-
est aussi une contribution importante
à la Bodhicitta.
-
Nous savons tous
qu'il y a deux sortes d'impermanence.
-
Il y a la sorte d'impermanence
qui se passe chaque seconde,
-
chaque instant.
-
Vous n'êtes plus la même personne
qui est entrée dans cette salle.
-
Il y a des cellules qui sont mortes
dans votre corps
-
et des cellules neuves sont nées.
-
Les sentiments que vous aviez
en rentrant cette salle
-
sont différents des sentiments
que vous avez maintenant.
-
Et vos perceptions sont différentes,
vos formations mentales sont différentes.
-
Votre conscience est différente.
-
Donc une sorte d'impermanence
est celle qui se passe à chaque instant,
-
l'autre impermanence est quand il y a
un changement majeur dans votre vie.
-
Vous n'êtes plus un enfant,
vous êtes un adolescent.
-
Vous n'êtes plus d'âge mur,
vous êtes vieux.
-
Votre certificat de décès est signé.
-
On appelle ces choses
'l'impermanence cyclique'.
-
Peut-être il y a 65 millions d'années
-
quand, on ne sait pas pour quelle raison,
-
peut-être une météorite
a touché notre chère Terre Mère,
-
et trois quarts des espèces sur Terre
sont disparues.
-
C'était de l'impermanence cyclique.
-
Maintenant nous faisons face aussi
à l'impermanence cyclique.
-
La fin de l'espèce humaine
peut être la fin de vie sur Terre,
-
au moins temporairement
la fin de vie sur Terre,
-
jusqu'à ce que la Terre se remette assez
pour que la vie puisse se reprendre.
-
Parce que le soleil restera là
pendant des milliards d'années à venir
-
pour soutenir la vie sur Terre.
-
Même si nous détruisons tout maintenant,
-
peut-être il y a une renaissance
dans le futur.
-
Voilà pourquoi l'impermanence cyclique,
-
cette compréhension de l'impermanence
est tellement importante.
-
Nous avons un gatha qu'on utilise
quand nous sommes en colère.
-
En étant en colère,
je sais que je suis en colère
-
dans la dimension historique.
-
Je ferme les yeux.
-
Il est important de fermer les yeux.
-
Ne regardez pas la personne
qui vous a mis en colère.
-
Ça ne ferait qu'arroser
les graines de colère en vous.
-
Je ferme les yeux
et je regarde profondement.
-
Dans 300 ans, où seras-tu?
-
Et où serai-je?
-
Cela nous rappelle
que je suis impermanente,
-
je n'en ai plus pour longtemps.
-
Vous êtes impermanent,
vous n'en avez plus pour longtemps.
-
Si nous pouvons nous rappeler cela,
-
tout ce que nous voudrons est prendre
cette personne dans nos bras et dire:
-
"Nous sommes si reconnaissants
que vous soyez encore là."
-
Quand j'étais en Israel,
en Palestine, une fois,
-
les gens chez qui j'étais hébergée
me disaient:
-
"chaque jour quand mon partenaire
part au travail,
-
je ne sais pas si je le reverrai le soir.
-
Donc nous profitons de chaque moment
que nous partageons ensemble.
-
On s'embrasse très fort
avant de partir au travail,
-
sachant que c'est peut-être
la dernière fois.
-
Une étreinte très profonde.
-
Quand on s'étreint profondement,
en inspirant et expirant ensemble,
-
on suit profondement la respiration.
-
Ainsi on reconnaît comme cette personne
est chaleureuse et vivante
-
et on se rend compte
que ça ne sera pas toujours comme ça.
-
Je ne serai pas toujours chaleureuse
et vivante, ni l'autre personne.
-
Quand on s'en rend compte,
on réalise comme ce moment est précieux.
-
Ce moment est le moment
le plus important de notre vie.
-
Et on s'en réjouit profondement,
on s'en réjouit pleinement.
-
On peut faire comme (William) Blake (poète)
a fait, et voir L'éternité dans une heure,
-
bon, pas dans une heure,
-
l'éternité dans une seconde,
dans une minute.
-
C'est pareil quand je contemple
l'impermanence de la Terre Mère.
-
Ça me fait me réjouir
de chaque instant sur la Terre Mère.
-
Je veux me réjouir
de toutes les beautés de la nature,
-
je veux me réjouir profondement
de tout ce qui est magnifique sur la Terre
-
parce que je ne sais pas
combien de temps elle restera là.
-
D'une certaine façon
je suis reconnaissante de ne pas savoir.
-
Je pense que
les dinosaures ne savaient pas
-
qu'une météorite allait toucher
la planète et qu'ils allaient s'éteindre.
-
Donc ils n'avaient pas l'opportunité
de se réjouir de chaque instant.
-
Nous avons un peu de temps,
-
notre situation est un peu différente
de celle des dinosaures,
-
ce qui veut dire que nous pouvons
nous réjouir de chaque instant,
-
nous réjouir
de notre relation avec la Terre,
-
de tout ce qui est beau sur la Terre.
-
Pas besoin de faire un effort
pour la conserver.
-
Nous le faisons avec amour.
-
Dans son livre Lettres d'amour à la Terre
-
Thay nous raconte
qu'il est amoureux de la Terre.
-
Chaque fois Thay sort
pour aller se balader,
-
Thay se dit,
"Je vais voir ma chère bien-aimée."
-
Je verrai toutes ces choses
belles et remarquables."
-
Thay a dit que si nous pouvons avoir
une relation amoureuse avec la Terre,
-
ça serait la meilleure façon
de prendre soin de la Terre.
-
Si nous n'avons pas cette relation,
-
peut-être nous ne pourrons pas
prendre soin de la Terre.
-
Quelques uns parmi nous s'épuisent
en faisant l'essai.
-
Quelques uns parmi nous
se mettent beaucoup de pression
-
pour continuer à prendre soin de la Terre.
-
Mais nous avons oublié nous-mêmes,
-
nous avons oublié
de prendre soin de nous-mêmes.
-
Nous avons oublié que nous sommes
des enfants de la Terre.
-
Donc être capable de ne rien faire
est une façon de prendre soin de la Terre.
-
Etre assis sur la terre, en paix,
se rétablissant,
-
reposant, et ne faisant rien.
-
On peut dire que vous ne faites rien
pour la terre, mais si, vous le faites.
-
Avec chaque respiration qui vous rétablit,
vous aidez la terre.
-
[La cloche est réveillée]
-
[La cloche est invitée]
-
Ce matin quand nous avons pratiqué
la méditation guidée
-
avant l'Enseignement du Dharma,
-
arrivant à la langue, je pensais qu'on
allait être conscient
-
du goût de la pluie sur notre langue.
-
Donc je l'ai pratiqué à l'avance.
-
Donc quand nous avons parlé
de la Bodhicitta,
-
on pourrait dire 'ma' Bodhicitta,
-
mais je pense qu'il n'est pas correct
de parler de 'ma' Bodhicitta.
-
Parce que la Bodhicitta
est une graine dans la conscience.
-
Elle est une graine
dans la conscience collective,
-
pas seulement dans 'ma' conscience.
-
Et elle a été transmise par mes ancêtres,
-
ma mère, mon père,
-
même si, peut-être, ils ne l'ont pas su,
ils avaient la Bodhicitta aussi.
-
Donc quand vous pratiquez la méditation
sur votre mère ou votre père,
-
en tant que des enfants de cinq ans,
-
vous ne voyez pas seulement
que votre mère et père ont souffert
-
en tant que des enfants de cinq ans,
-
même s'il est très important de voir cela
-
pour pouvoir susciter la compassion
pour votre mère et père,
-
mais vous voyez aussi que vos parents,
en tant que des enfants de cinq ans,
-
avaient la Bodhicitta,
-
avaient l'esprit d'amour,
-
et par conséquent ils avaient la capacité
de transformer leur souffrance
-
et ils vous ont transmis cette capacité.
-
Quand vous regardez des enfants,
-
vous voyez qu'intuitivement ils savent
comment offrir de l'amour aux autres.
-
Parfois, en christianisme,
-
on dit qu'il faut être un enfant pour
pouvoir entrer dans le Royaume de Dieu.
-
Chaque jour on veut marcher sur la terre
comme si on était dans le Royaume de Dieu,
-
comme si on marchait dans la Terre Pure.
-
Avant je pensais que la Terre n'était pas
un endroit perfect.
-
Quelque part il y avait un endroit meilleur,
il fallait y avoir un endroit meilleur.
-
Un endroit où aller
quand on meurt.
-
Mais là j'ai reconnu que...
-
tout ce dont j'ai besoin est ici sur Terre,
-
et quand je mourrais,
je ne voudrais que retourner sur Terre.
-
Si je ne suis pas capable de revenir
à la terre quand je suis vivante,
-
j'aurai du mal à revenir à la terre
quand je serais morte.
-
Donc tous les jours je veux pratiquer
pour revenir sur terre
-
et voir la terre comme un paradis,
comme le royaume de Dieu.
-
Parce qu'il est dit que la Terre Pure
n'est pas à l'extérieur de vous.
-
La Terre Pure se manifeste
dans votre esprit.
-
Je suis très reconnaissante envers les gens
qui risquent d'être arrêtés
-
pour manifester,
pour faire de la résistance non-violente.
-
Je vois que leur Bodhicitta est forte.
-
Mais je suis inquiète aussi.
-
Je pense que Mahatma Gandhi savait bien
comment prendre soin de lui
-
et il pouvait garder
l'esprit d'amour en vie.
-
Si nous avons de l'amour dans notre cœur,
-
si nous avons de la compassion
dans notre cœur,
-
c'est ce qui nous protège le plus de tout.
-
Même si on nous arrête nous pouvons
ressentir de la compassion et de l'amour,
-
et cela est important,
-
car si quelqu'un qui se met en risque
d'être arrêté
-
parce qu'il veut faire quelque chose
de bien pour le monde,
-
mais s'il ne ressent pas d'amour
dans son cœur,
-
ne ressent pas de compassion,
-
alors...
-
..il ne fait pas ce qui est le plus utile
pour aider le monde
-
Une fois le Bouddha enseignait
un discours très célèbre.
-
Il est intitulé le Kesaputtiya sutra,
-
quelques gens l'appellent
le Kalama sutra.
-
Le Bouddha a appris ce sutra
aux jeunes gens.
-
Ils étaient très perturbés parce que
Kesaputtiya est une ville
-
où il y avait très beaucoup
d'enseignants spirituels.
-
Alors les Kalamas, des jeunes,
-
avaient la possibilité d'écouter
nombreux enseignements de Dharma.
-
Peut-être ils avaient autant
d'enseignements de Dharma que nous ici.
-
Mais ici, nous les enseignants de Dharma
sont plutôt d'accord entre nous.
-
Si chaque semaine nous disons le contraire
de ce que la personne avant nous avait dit,
-
vous seriez dans la même confusion
que les Kalamas étaient.
-
Quelques enseignants disaient,
-
"Si vous faites une bonne chose ou
une mauvaise, ça ne fait rien.
-
Parce qu'il n'existe pas
de rétribution karmique."
-
Il n'y a pas de rétribution karmique.
-
La rétribution karmique veut dire
que si vous faites quelque chose de bon,
-
vous aurez des mérites et vous aurez
de quoi vous réjouir sous une forme ou une autre.
-
Si vous faites quelque chose de mauvais,
vous mourrez et vous irez en Enfer.
-
Voilà ce qui veut dire
la rétribution karmique.
-
D'autres enseignants venaient et disaient,
-
"Si vous faites quelque chose de mauvais,
vous mourirez et irez à l'enfer.
-
Si vous faites quelque chose de bon,
vous renaîtrez comme un dieu ou un humain.
-
Alors les Kalamas étaient très perturbés
et disaient: "Voilà, le Bouddha arrive!
-
Le Bouddha est illuminé.
Lui, il peut enlever notre perturbation."
-
A l'arrivée du Bouddha ils demandaient:
-
"Tant d'enseignants viennent ici et tous
nous disent qu'ils enseignent la vérité,
-
mais leur vérités entre elles
se contredisent.
-
Donc nous sommes très perturbés.
Pouvez-vous nous aider?"
-
Et le Bouddha disait:
-
"Vous avez raison d'être perturbés.
Je comprends.
-
Mais avant de croire quelque chose
il faut faire l'expérience vous-même.
-
Si vous faites quelque chose
et vous vous sentez bien,
-
et vous voyez que les gens autour de vous
se sentent bien aussi,
-
vous pouvez conclure
que la chose est bénéfique.
-
Si vous faites quelque chose et
vous vous sentez mal et les autres aussi,
-
alors vous savez que
cela n'est pas bénéfique.
-
Mais cela ne suffit pas complètement.
-
Car comme j'ai dit, quand j'étais jeune
j'avais l'anorexie nerveuse,
-
Ce n'était pas bien pour moi
ni pour les autres.
-
Mais à l'époque
je ne m'en rendais pas compte.
-
Donc j'avais besoin d'un bon ami
spirituel et gentil pour m'accompagner
-
et essayer de me faire voir
la racine de tout ça,
-
essayer de m'aider à la transformer.
-
Dans le sutra le Bouddha dit aussi:
-
"Est-ce que c'est quelque chose
que les sages approuveraient?
-
Que vos bons amis spirituels
approuveraient?
-
Ça aussi est une question
que vous devriez vous demander."
-
Puis le Bouddha dit,
-
dit aux Kalamas:
-
"Vous pouvez développer
votre esprit d'amour, la Bodhicitta.
-
Si votre cœur ne connaît pas d'inimitié,
-
vous pouvez être sûr...
-
... que vous avez de la paix et de la joie
dans le moment présent."
-
QUAND IL Y A L'ESPRIT DE L'AMOUR
-
IL Y A DU BONHEUR ICI ET MAINTENANT
-
et si il y a une chose comme du mérite,
-
il y aura de la joie pour cet acte
dans le futur.
-
Le Bouddha ne voulait pas dire
que vous serez heureux au futur.
-
Vous serez méritant et
cela vous rendra heureux dans l'avenir.
-
parce que si le Bouddha
avait enseigné cela,
-
ça voudrait dire
qu'il existe un soi séparé,
-
il y a un moi séparé
qui fait du bien maintenant,
-
et ce même moi séparée
sera heureuse à l'avenir.
-
Cela n'est pas l'enseignement du Bouddha.
-
C'est l'enseignement de l'éternalisme,
le contraire de l'annihilation.
-
Donc quand il y a l'esprit d'amour,
il y a du bonheur ici et maintenant.
-
Si nous comprenons
et avons vécu nous-mêmes
-
que le futur inter-est avec le présent,
-
nous pouvons dire que
basé sur l'esprit d'amour maintenant
-
il y aura de l'amour à l'avenir.
-
Pas besoin de dire 'mon' esprit d'amour,
-
ou 'me' rendre heureux dans l'avenir.
-
Donc si nous nous permettons
d'être arrêtés,
-
nous vivons dehors comme à Greenham,
sous une tente,
-
est-ce que l'esprit d'amour est présent,
-
ou sommes-nous toujours
en train de nous battre?
-
Toujours en train de penser à l'ennemi?
-
En nous considérant comme séparés
-
des guardiens qui gardent les missiles,
-
notre 'ennemi'?
-
Une fois j'assistais
à une sangha quelque part,
-
Je guidais une retraite,
-
et j'ai dit:
-
"J'étais à Greenham Common,
en 1981 environ."
-
et lui il a dit, "J'étais là aussi!
-
mais, a-t-il dit,
"J'étais à l'autre côté.
-
J'étais un des soldats de l'autre côté."
-
Et nous nous sommes retrouvés
dans la même sangha.
-
Donc il faut garder
cet esprit d'amour vivant
-
et si nous ressentons que notre esprit
d'amour n'est plus assez vivant,
-
ça se comprend.
-
Parfois une situation est tellement dure,
-
qu'il est difficile de garder
cet esprit d'amour vivant.
-
Il n'y a rien de mal à cela,
c'est naturel.
-
Mais il est important de reconnaître:
-
'L'esprit d'amour n'est pas présent,
j'ai besoin de me retirer.
-
J'ai besoin de faire autre chose.
-
Plutôt que de résister tout le temps,
-
de la résistance non-violente,
-
je devrais planter des arbres ou
faire autre chose qui me nourira plus.
-
et aidera l'esprit d'amour à revenir.
-
Parfois je vois que c'est un peu dangereux
-
pour des gens qui pendant des décennies
sont dans une sorte de résistance.
-
Je leur suis reconnaissante mais
il ne faut pas oublier l'esprit d'amour.
-
Voilà le premier réconfort.
-
Nous savons que
quand il y a l'esprit d'amour,
-
il y a la paix et le bonheur
ici et maintenant.
-
Cette paix et ce bonheur
-
si nous voyons
que les 3 temps inter-sont,
-
nous pouvons aussi voir
qu'il seront là dans l'avenir.
-
Le deuxième réconfort est,
-
QUAND LES TROIS TEMPS INTERSONT,
-
IL Y AURA DU BONHEUR AU FUTUR
-
[Le troisième:]
-
QUAND IL Y A DE L'INIMITIE,
-
IL Y A DE LA SOUFFRANCE ICI ET MAINTENANT
-
[Le quatrième:]
-
VU QUE LES TROIS TEMPS INTERSONT,
-
IL Y AURA DE LA SOUFFRANCE AU FUTUR
-
Mais le Bouddha a dit,
-
"Il ne faut pas juste croire
que les trois temps intersont.
-
"C'est quelque chose qu'il faut vivre,
-
pas juste croire."
-
Donc si vous ne pensez pas ça
et vous dites
-
qu'on peut oublier le futur,
-
pas grave, vous savez que celles-ci
sont les plus importantes,
-
la numéro une et la numéro trois.
-
Mais ne croyez pas que la souffrance
soit quelque chose de mauvais.
-
Ne croyez pas
qu'il faut éliminer la souffrance.
-
Nous parlons de la Bodhicitta,
-
et dans les enseignements bouddhistes
de la Mahayana
-
il est dit clairement que les afflictions,
la klesha, la souffrance, C'EST le bodhi.
-
La klesha,
-
l'éveil EST l'affliction.
-
EST la souffrance.
-
Cela veut dire que l'inimitié
que vous ressentez
-
peut être le fondement
pour le bodhi, pour l'éveil,
-
parce que dans le Bouddhisme
nous voulons pas créer deux camps.
-
Nous ne voulons pas créer un camp pour
le bon et un camp pour le mal.
-
Thay disait cela.
-
Par le passé, Thay disait:
-
"Ne prenez pas l'homme pour l'ennemi.
-
L'ennemi est l'avidité, la haine,
la confusion,
-
mais un jour Thay a dit
qu'il ne voulait plus dire cela.
-
L'avidité, la haine et la confusion
ne sont plus vos ennemis.
-
Elles sont la boue
d'où le lotus peut s'épanouir.
-
Mais nous avons déjà assez de la boue,
-
donc nous ne voulons pas en créer plus.
-
Nous avons assez de souffrance
pour pouvoir faire monter l'éveil,
-
pas besoin d'en créer plus.
-
Donc nous voulons éviter de créer
plus de souffrance si nous pouvons.
-
Nous voulons juste utiliser
la souffrance qui est déjà là,
-
pour nous aider à nous réveiller,
à être réveillés.
-
Je ne sais pas
si vous pouvez trouver un nom
-
pour l'espèce que nous voulons devenir.
-
Thay a proposé que nous parlions
de l' "Homo Conscientus",
-
l'homme éveillé.
-
Si nous parlons d'interêtre,
l'homme qui interest,
-
ça me semble bien.
-
Dans le Bouddhisme nous avons
le Vajracchedika sutra,
-
le diamant qui coupe l'illusion.
-
Ce sutra parle de quatre sortes
de mauvaise perception
-
qui sont très liées à l'éveil
dont nous avons besoin maintenant,
-
et la première mauvaise perception
est que j'ai un soi séparé.
-
La deuxième perception fausse est,
-
l'espèce humaine est séparée
des autres espèces.
-
La troisième fausse perception
est que les espèces vivantes,
-
celles parmi nous qui peuvent bouger
-
sont séparées des espèces non-vivantes.
-
Les animaux sont différents des plantes
et des minéraux, ils sont séparés.
-
Et la dernière perception fausse est
que nous avons une durée de vie.
-
Notre vie est limitée,
-
nous avons un jour pour naître
et un jour pour mourir,
-
et nous ne vivons que depuis nos jours
de naissance et de mort.
-
Il faut juste aller dans la forêt
-
pour regarder les feuilles sous vos pieds
-
pour savoir qu'il n'est pas question
de naissance séparée de la mort
-
Tout fait partie d'un cycle
de transformation magnifique.
-
La feuille ne va nulle part
quand elle tombe de l'arbre.
-
Elle retombe sur la terre,
-
elle devient la nourriture pour
la jeune feuille qui naît sur l'arbre.
-
En fait quand la feuille est encore
attachée à l'arbre
-
elle nourrit déjà l'arbre.
-
Donc la feuille entre dans l'arbre
quand elle est vivante,
-
et quand la feuille est tombée sur terre,
elle rentre aussi dans l'arbre.
-
Donc la feuille n'a pas de début ni fin.
-
Si nous pouvons nous voir
nous-mêmes comme des feuilles,
-
nourrissant la terre déjà
pendant que nous y sommes vivants,
-
et retournant à la terre
après avoir eu notre certificat de décès,
-
pour nourrir de la nouvelle vie sur terre,
-
alors nous n'aurons plus peur.
-
En tant que personnes
qui n'ont plus de peur
-
nous pouvons vraiment être utiles
et bénéfiques pour le monde.
-
Une partie de la Bodhicitta est
ce désir profond que nous avons tous
-
de réaliser la vérité
de ni naissance ni mort
-
qui peut nous emmener au-delà de la peur.
-
Ce n'est pas juste une tâche
pour un moine ou une nonne,
-
mais nous tous, la quadruple sangha,
-
doit prendre du temps pour le faire.
-
Parce qu'en tant que moine ou nonne,
nous pouvons être occupés.
-
Nous avons beaucoup de projets,
-
de choses que nous voulons faire
pour aider le monde,
-
peut-être de très bons projets
mais nous sommes occupés,
-
nous n'avons pas le temps
-
pour revenir à nous-memes et arrêter
et regarder profondement.
-
Une personne laïque est pareille,
-
vous pouvez être très occupé
par le travail ou par la famille,
-
vous n'avez pas le temps pour arrêter
et regarder profondement
-
dans le sujet de la non-naissance
et de la non-mort
-
Mais un moine ou une nonne,
une homme ou femme laïque,
-
nous pouvons nous donner quelque chose,
-
nous pouvons organiser notre vie,
-
pour avoir le temps de regarder
profondement dans l'impermanence.
-
Regarder profondement dans l'impermanence
-
ne veut pas dire être pris
par l'impermanence,
-
car l'impermanence peut devenir une idée
par laquelle vous êtes pris.
-
Là vous pensez que l'impermanence
est quelque chose de mauvais.
-
Mais en fait, l'impermanence ne veut pas
dire qu'il n'y ait pas de continuation.
-
Les choses changent d'une forme
à une forme différente,
-
il y a toujours de la continuation.
-
La pluie que nous écoutons maintenant
est la continuation du nuage.
-
Dans le Bouddhisme,
-
en Chine, on disait qu'il y avait
deux sortes d'éveil.
-
Il y a l'illumination soudaine
et l'illumination graduelle.
-
Les enseignements du Village des Pruniers
sont différents à mon avis.
-
Chaque jour nous pouvons avoir de petites
illuminations qui nous arrivent
-
quand nous pratiquons la marche
ou la respiration en pleine conscience.
-
Nous pouvons devenir illuminés un peu
tous les jours.
-
Pas besoin d'attendre
une illumination soudaine,
-
ni de penser qu'à la fin
d'une longue illumination graduelle
-
nous serons illuminés.
-
Parce que la Bodhi, l'illumination,
est présente en chacun de nous,
-
par notre propre pratique
d'être dans le moment présent,
-
par la pleine conscience de la marche,
la pleine conscience de la respiration,
-
cette illumination est toujours à
l'intérieur et elle peut toujours monter.
-
Avec la pleine conscience
et la concentration,
-
elle peut toujours être à l'intérieur.
-
Donc il ne faudrait pas rater
l'opportunité de la méditation guidée,
-
de la marche méditative.
-
Cela est notre aspiration,
-
de toujours rester frais, fraîche,
de ne pas se lasser de la pratique,
-
pas de la trouver ennuyante.
-
Ce sentiment d'ennui, d'être fatigué par
la pratique vient de notre propre esprit.
-
Nous devons ouvrir notre esprit
un peu plus
-
pour pouvoir être capable
de nous donner l'opportunité
-
d'utiliser la porte du Dharma
qui nous est donnée,
-
pour nous aider à avoir
de la compréhension.
-
Cette compréhension
nous apportera l'encouragement
-
et nous aidera à continuer le chemin
pendant longtemps.
-
Evidemment nous pouvons toujours
renouveler notre pratique.
-
Nous pouvons toujours avoir
de nouvelles idées sur comment pratiquer.
-
Nous devons être créatifs
dans notre pratique.
-
Si vous utilisez un couteau,
-
couper des carottes tous les jours
le rendra émoussé au bout d'un moment
-
Alors il faudra l'aiguiser à nouveau.
-
Si vous continuez
à utiliser le couteau émoussé
-
c'est comme de garder la forme extérieure
mais sans avoir le contenu.
-
Tant que la pratique a le contenu
-
et elle n'a pas juste
la forme extérieure,
-
elle vous nourrira toujours
et nourrira les autres aussi.
-
Donc chers amis,
merci de votre écoute.
-
Maintenant nous allons écouter
trois sons de la cloche.
-
[la cloche est réveillée]
-
[la cloche est invitée]
-
[la cloche est invitée]
-
[la cloche est invitée]