Bonjour chère Sangha, très respecté Thay. Chère sangha, aujourd'hui est le 22 novembre de l'an 2019, nous sommes dans la Salle de méditation "Assemblé des Etoiles" en Hameau du Bas notre jour de pleine conscience. Nous commençons par écouter trois sons de la cloche. Réjouissez-vous du son de la pluie, et du sentiment de votre respiration dans votre corps. [la cloche est réveilée] [la cloche est invitée] [la cloche est invitée] [la cloche est invitée] Chère Sangha, il y a environ 30 ans, nous avions un picnic avec Thay au Hameau du Haut. Nous étions assis là où il y avait une forêt, mais maintenant il y a la résidence des moines. Pas exactement une forêt. De l'herbe verte et quelques arbres. C'était une belle journée. Nous avions mis nos hamacs entre les arbres après le picnic. Nous nous étions couchés pour faire la sièste. Là, il a commencé à pleuvoir beaucoup. Donc il fallait trouver un abri dans le bâtiment le plus proche. Le bâtiment le plus proche était une maison en pierre avec une véranda. Nous nous sommes assis sur la véranda. Thay a dit: "Chan Duc, écris une chanson sur la pluie." Je ne sais pas, ♪ La pluie qui tombe si doucement, ♪ ♪ lavant chaque feuille de chaque arbre, ♪ ♪ lavant chaque souci." ♪ ♪ Namo 'valokiteshvaraya, ♪ ♪ Namo 'valokiteshvara. ♪ ♪ La pluie qui tombe, oh si fort, ♪ ♪ atteignant chaque racine de chaque arbre. ♪ ♪ La pluie qui tombe oh, si bruyamment, ♪ ♪ Namo 'valokiteshvaraya, ♪ ♪ Namo 'valokiteshvaraya, ♪ ♪ La pluie qui tombe, oh si bruyamment, ♪ ♪ jouant la musique de joie pour des milliers d'êtres. ♪ ♪ Namo 'valokiteshvaraya, ♪ ♪ Namo 'valokiteshvaraya, ♪ Donc, chère Sangha, dans cette chanson nous pouvons voir que le climat à l'extérieur de nous et les émotions et les formations mentales à l'intérieur de nous ne sont pas deux choses séparées. Quand nous voyons la pluie qui lave la feuille d'un arbre, nous ressentons aussi que notre souci est enlevé. Car nous sommes des enfants de la Terre. Nous sommes la Terre. Alors tout ce qui arrive à la Terre, arrive aussi à nous. Nous nous en sommes conscients depuis très longtemps. Pas besoin d'attendre le changement climatique pour s'en rendre compte. Mais avant le changement climatique, les gens avaient oublié qu'ils étaient la Terre. C'est pourquoi ils ne prenaient pas soin de la Terre. En même temps ils ne prenaient pas soin d'eux-mêmes. Mais maintenant nous avons cette opportunité, pour voir que nous sommes la Terre. Cela veut dire que chaque fois que nous prenons soin de nous, nous prenons soin de la Terre. Et chaque fois que nous prenons soin de la Terre, nous prenons soin de nous-mêmes. Quand je dis, "nous", je veux vraiment dire "nous-mêmes". Je veux vraiment dire "nous-mêmes", parce que nous ne sommes pas séparés les uns des autres. Si je prends soin de moi-même, je prends soin de toi, mon ami être humain. Et je prends soin de toi, espèce animale, espèce végétale, espèce minérale. Nous sommes très chanceux de vivre à cette époque. Parce que c'est une époque d'urgence. C'est une époque qui nous force de regarder profondement notre relation avec la Terre, et notre relation avec les autres. Si nous n'avions pas la menace de ne plus être ici pour très longtemps, nous pourrions être fainéants à faire cet effort. C'est un caractéristique humain d'être un peu fainéant. Le Bouddha a dit que nous avons de la chance d'être nés en tant qu'humains, parce que si nous étions nés en tant que dieux, peut être que tout se passerait comme nous le voulons, nous nous sentirions très heureux et tout irait bien et nous ne nous mettrions pas à pratiquer. Mais en tant qu'êtres humains, il y a pas mal... les choses ne sont pas OK, et il y a pas mal de souffrance, cela nous donne un élan pour pratiquer. Aujourd'hui nous devons parler de la Bodhicitta. Parfois on traduit la Bodhicitta par L'esprit d'amour. Parfois on la traduit par l'esprit d'éveil. Il y a le même mot "bodhi" dans le mot Bodhisattva. "Citta" veut dire l'esprit, et "bodhi" veut dire "l'éveil". Il y a la même racine dans le mot Bouddha. Si vous êtes russe, vous savez que le mot pour "se réveiller" a la même racine aussi, "Budta". Alors nous devons nous réveiller. Homo sapiens doit se réveiller. Pour devenir homo... je ne me souviens plus le mot latin pour "être éveillé". Vigila, vigilatus? Nous devons devenir "homme éveillé" plutôt que homo sapiens, un nom que nous nous sommes donnés. Je ne sais pas si nous nous sommes nommés correctement. "Sapiens" veut dire "sage", mais je ne sais pas si nous sommes toujours si sages. Mais pour avoir assez de cette sagesse, il faut progresser et devenir éveillé. Nous avons de la chance car nous avons les enseignements de la pleine conscience. La pleine conscience nous garde éveillés, elle nous réveille. Un Bodhisattva est "quelqu'un qui se réveille", ou "un être qui aide les autres à se réveiller". Maintenant notre espèce a une opportunité pour pratiquer afin de se réveiller. Chaque génération, chaque époque de l'espèce humaine ici, sur la planète Terre, a eu besoin de se réveiller à certaines choses. Maintenant il faut se réveiller au fait que nous avons fait beaucoup de dégâts, que l'espèce humaine fait toujours beaucoup de dégâts. Les géologues appelent notre époque l'Anthropocène, l'époque qui est créé par, la géologie est créée par les humains. Elle n'est plus faite par des processus naturelles de la Terre. Si vous regardez la Terre, vous trouverez beaucoup d'os de poules là-dedans. Ces os de poules viennent des êtres humains qui mangent trop de poules. En tant qu'êtres humains, nous créons la Terre Mère comme elle devient. Nous sommes des enfants de la Terre Mère . Donc nous voulons nous réveiller. Nous voulons nous réveiller au fait que nous inter-sommes. Nous sommes interconnectés avec tout sur la Terre. Quelle meilleure opportunité que pendant la consommation d'un repas. Manger en pleine conscience, être en relation avec la nourriture qu'on mange. Quand j'étais jeune, une adolescente, au début de mes 20 ans, je souffrais de ce qu'on appelle l'anorexie nerveuse. Ça veut dire que je ne mangeais pas. Je ne voulais rien manger. C'était très destructeur pour mon corps. C'était destructeur pour mon esprit aussi. Ça plantait des graines dans mon corps et mon esprit qui m'ont blessés. Je ne réalise qu'à ce moment, je blessais la Terre Mère aussi. Je blessais aussi ma mère génétique et mon père génétique qui s'inquietaient beaucoup sur moi. Mais à l'époque je n'étais pas consciente de ce que je faisais. Je n'avais pas la Bodhicitta, l'esprit qui est éveillé. Je n'étais pas le Bodhisattva en train de s'éveillér. Ça m'a pris du temps pour réaliser ce que j'étais en train de me faire. Manger en pleine conscience peut restaurer, restaure la bonne relation avec ce que je mange. Donc je suis très reconnaissante de la pratique de manger en pleine conscience. Quand je mets quelque chose dans ma bouche, je mets une cuillère de millet dans ma bouche, je me sens très connectée avec tout l'univers. Je me sens connectée avec le soleil et les étoiles et à la Terre sous mes pieds, et avec l'atmosphère autour de moi qui contient les nuages et la pluie. Je sens que toutes ces choses s'unissent pour me nourrir. Mon cœur se remplit de gratitude. Je sais qu'en tant qu'enfant de la Terre je suis nourrie par la Terre. Et quand je mange en pleine conscience, je suis consciente des origines de la nourriture. et de la question si ce que je mange contribue à l'empreinte carbon mondiale. Je dois donc être consciente de la distance parcourue de ma nourriture, et du moyen de transport utilisé pour qu'elle arrive chez moi. Quand je mange je vois qu'il reste toujours une empreinte carbone dans ce que je mange. Mais ça ne diminue pas ma joie de manger, car, même si je veux minimaliser l'empreinte carbone de ce que je mange, en même temps je sais que la chose la plus importante est ma relation avec la Terre Mère, avec l'atmosphère. Et quand je ressens cette profonde gratitude en moi, et cette aspiration profonde de prendre soin de la Terre comme je prends soin de moi-même, je sais que je fais la meilleure chose que je peux faire. Alors nous avons dit que la Bodhicitta veut dire, littéralement "Esprit d’Éveil". Mais Thay l'a traduit en anglais comme l'esprit de l'amour. Comme si l'éveil et l'amour n'étaient pas deux choses séparées. Nous savons aussi que la compréhension et l'amour ne sont pas deux choses séparées. Donc quand je m'assois et je mange un repas, je suis aussi consciente de mes frères et mes sœurs qui mangent avec moi, parce qu'eux aussi sont la Terre. Ils sont aussi des enfants de la Terre. Si je ne peux pas les comprendre et les aimer, alors je ne peux pas non plus comprendre ni aimer la Terre. Donc pendant un repas, on n'est pas juste reconnaissant de la nourriture, ressentant l'amour pour la Terre Mère et le cosmos qui a produit la nourriture, mais on est reconnaissant aussi pour les frères et sœurs qui sont avec nous, et nous ressentons l'amour pour les frères et sœurs avec nous. Pendant la journée je reste vivante avec ma pleine conscience et avec l'usage des gathas, et ma conscience de la Terre Mère. Quand je me lave les mains, je me lave les mains pour que tous puissent avoir des mains bénies pour sauver la planète Terre. Je sais que quand je me lave les mains, je veux être présente à 100%, parce que je suis en relation avec l'eau, et l'eau est un cadeau tellement précieux de la Terre et le ciel. Nous savons que les sources de l'eau pure dans la Terre, s'assêchent. Les aquifères s'assêchent. Les grandes fleuves sous-terrains d'avant ne sont plus là. Donc l'eau pure est un très précieux cadeau. Donc je veux faire de mon mieux pour ne pas la gaspiller. Même si parfois c'est très difficile d'adapter un robinet pour que pas trop de l'eau sort d'un coup, ça me fait plaisir d'être capable de l'adapter pour que le montant d'eau exact dont j'ai besoin sorte. Et je peux ramasser cette eau dans un récipient. Je n'ai pas besoin de la laisser couler. Comme ça je peux prendre l'eau du récipient pour me laver le visage. Ces choses-là ne demandent pas d'effort. Ça ne prend pas d'effort de faire ça. Pas besoin de me forcer pour faire ça. Parce que je suis la Terre, et la Terre est moi. Quand je prends soin de la Terre, je prends soin de l'eau, je prends soin de moi-même. Nous faisons tellement de choses pendant la journée qui peuvent nous garder en relation, en bonne relation avec la Terre. Bien sûr l'acte le plus important est quand on marche sur la Terre. Ce vendredi, plusieurs parmi nous avaient l'opportunité de marcher sur la Terre pendant deux heures. Il fallait se concentrer, au moins, j'en avais besoin, parce qu'il y avait beaucoup de bruit autour de nous, si je ne faisais pas attention je risquais de perdre ma concentration. Donc j'ai dû utiliser le gatha: "Je suis chez moi, je suis arrivée, bien ici et maintenant. Je suis solide, je suis libre. Dans la dimension ultime, le domaine de sans mort sans naissance, je m'établis." J'ai pratiqué cela fermement. Le lendemain quand je me suis réveillée, je le pratiquais encore. Parce que deux heures c'est très long pour pratiquer un gatha. Mais ce gatha est très important pour nous qui prenons soin de la Terre. D'abord nous voyons la Terre comme notre maison. Deuxièmement, nous voyons que nous sommes arrivés là où nous sommes. C'est un des enseignements du Village des Pruniers, qui dit que les trois temps intersont. Le passé, le présent et le futur. Ce ne sont pas des réalités séparées. Quelques écoles du Bouddhisme disent que le passé, le présent et le futur existent comme des réalités séparées. Il y en a qui disent qu'il n'y a que le moment présent. Au Village des Pruniers, Thay nous a appris que les trois temps intersont. Donc quand je suis arrivée dans le moment présent, ça ne veut pas dire que le passé n'est pas là, où que le futur n'est pas là. La meilleure façon de prendre soin du futur est de prendre soin du moment présent. Le moment présent existe à cause du moment passé. Donc je suis arrivée est important. Il est important de me garder dans le moment présent, pour pouvoir prendre soin du futur. Cela ne veut pas dire que je ferme les yeux, que je ne suis pas réveillée à ce qui pourrait se passer dans le futur. La raison pour laquelle je sais ce qui pourrait se passer dans le futur est que je sais ce qui se passe dans le présent. Bien sûr nous faisons très attention de ne pas dépasser le 1,5 degré de réchauffement et nous savons comment y arriver, nous en sommes conscients. Mais nous devons pratiquer de rester solides, de rester libres dans le moment présent. Sinon nous aurons un burn-out et ne serons pas capable de faire les choses que nous voulons faire pour que tout le monde nous aide, pour aider la Terre. Donc quand on devient moine ou nonne, on dit qu'on devient moine ou nonne à cause de la Bodhicitta, à cause de l'esprit d'éveil, à cause de l'esprit d'amour qui est là dans le tréfonds de notre conscience à tous. Quand on se rase la tête, la première fois puis chaque fois après, on récite un poème. [parle en vietnamien] Je rase complètement mes cheveux aujourd’hui aujourd'hui je fais le grand vœu que tout le monde puisse transformer ses afflictions et que toutes les espèces passent sur l'autre rive. [parle en vietnamien] pour le monde, oui, Et nous pourrons emmener le monde et toutes les espèces à l'autre rive. C'est un vœu très puissant. Quand vous faites un vœu profond comme celui-ci, le jour où vous vous rasez vous réalisez que vous n'êtes pas séparé des autres espèces. Vous n'êtes pas séparé de tous les êtres humains et votre souffrance et leurs souffrances ne sont pas deux choses séparées. Donc vous rentrez dans le monastère premièrement pour transformer vos propres afflictions et puis vous voyez que la transformation de vos afflictions aide les autres personnes à faire de même. Pas besoin de faire un effort pour aider les autres à transformer leurs afflictions. Quand vous vous transformez, les autres le feront tout naturellement. Cela est la Bodhicitta. L'autre gatha qu'on récite en recevant sa robe: La robe d'un moine ou d'une nonne est si belle, c'est un champ rempli de bonnes graines. J'incline la tête pour la recevoir aujourd'hui, et je promets de la porter pendant toutes mes vies à venir. Je pensais ça. Maintenant j'ai 70 ans. Je pense que je ne vivrais plus longtemps. Peut-être j'éviterais tout le changement climatique. Mais j'ai vu que cela n'était pas la pensée juste, la vue juste. C'est la vue de l'annihilation, que je cesserais d'exister. Je ne devrais pas traverser le changement climatique Ce vendredi j'ai vu un poster avec comme texte: Vous mourrez de la vieillesse, mais nous mourrons tous du changement climatique. C'était écrit par une personne jeune. Je pensais aussi comme ça. Mais je ne pense plus comme ça. Je sais que je continuerai. Je sais que je serai là et traverserai le changement climatique dans une forme un peu différente. Donc je porterai ma robe pendant toutes mes vies à venir. Pas seulement dans cette vie, parce que je sais que ma pratique, de pratiquant sérieux sera utile dans les vies à venir aussi. Donc on peut dire que ces deux gathas représentent la Bodhicitta. Je me souviens que quand j'étais encore jeune et laïque, je voulais faire quelque chose pour aider le monde. C'est ça, la Bodhicitta. Nous ne pensons pas à notre propre confort. Nous pensons à faire quelque chose pour vraiment aider. Je voulais qu'il y avait de la paix dans le monde. Je ne voulais pas qu'il y avait des armes nucléaires et un matin je me suis levée. Je me suis dit que je ne dormirais plus à l'intérieur de la maison. J'allais dormir dehors. Donc cette nuit je dormais dehors et il faisait un froid glacial. Il faisait en dessous de zéro. Mais je dormais dans mon sac de couchage, ce n'était pas trop mal. Dans mon sac de couchage je ne gelais pas. Avec mon sac de couchage et une paire de bottes en caoutchouc je me suis dit, je vais au Greenham Common. [Greenham Common était le site d'un camp de femmes... et de manifestations contre les armes nucléaires en 1981] Et je me sentais libre comme un oiseau sorti de sa cage. Je marchais et je marchais jusqu'à ce que mes pieds n'en puissent plus. Le sentiment de liberté était si beau. Parce que vous avez le monde pour vous et vous avez cette aspiration à faire quelque chose pour le monde parce que le monde n'est pas soi, le monde c'est vous. Quand vous faites quelque chose pour le monde, vous le faites pour vous-même. ♪ Respire et tu sais que tu es vivant, ♪ ♪ respire et tu sais ce qui t'aide ♪ ♪ Respire et tu sais que tu es le monde ♪ ♪ respire et tu sais que la fleur respire aussi ♪ ♪ Respire pour toi-même et tu respires pour le monde ♪ ♪ inspire la compassion et expire la joie. ♪ Alors... Une des vues fausses dans le Bouddhisme est 'je suis le monde et le monde est moi.' Cette vue fausse est un peu présente dans cette chanson. Mais quand je dis que je suis le monde, je veux dire que j'intersuis avec le monde. Le monde n'est pas une entité dotée d'un Soi séparé. Je ne suis pas une entité dotée d'un soi séparé. Devenir nonne est un peu comme cela, c'est d'avoir une aspiration profonde à faire quelque chose, à faire quelque chose pour le monde. Tu te lèves et tu fais exactement ça. Tu ne te tracasses pas trop pour ton propre confort. La compréhension de l'impermanence est aussi une contribution importante à la Bodhicitta. Nous savons tous qu'il y a deux sortes d'impermanence. Il y a la sorte d'impermanence qui se passe chaque seconde, chaque instant. Vous n'êtes plus la même personne qui est entrée dans cette salle. Il y a des cellules qui sont mortes dans votre corps et des cellules neuves sont nées. Les sentiments que vous aviez en rentrant cette salle sont différents des sentiments que vous avez maintenant. Et vos perceptions sont différentes, vos formations mentales sont différentes. Votre conscience est différente. Donc une sorte d'impermanence est celle qui se passe à chaque instant, l'autre impermanence est quand il y a un changement majeur dans votre vie. Vous n'êtes plus un enfant, vous êtes un adolescent. Vous n'êtes plus d'âge mur, vous êtes vieux. Votre certificat de décès est signé. On appelle ces choses 'l'impermanence cyclique'. Peut-être il y a 65 millions d'années quand, on ne sait pas pour quelle raison, peut-être une météorite a touché notre chère Terre Mère, et trois quarts des espèces sur Terre sont disparues. C'était de l'impermanence cyclique. Maintenant nous faisons face aussi à l'impermanence cyclique. La fin de l'espèce humaine peut être la fin de vie sur Terre, au moins temporairement la fin de vie sur Terre, jusqu'à ce que la Terre se remette assez pour que la vie puisse se reprendre. Parce que le soleil restera là pendant des milliards d'années à venir pour soutenir la vie sur Terre. Même si nous détruisons tout maintenant, peut-être il y a une renaissance dans le futur. Voilà pourquoi l'impermanence cyclique, cette compréhension de l'impermanence est tellement importante. Nous avons un gatha qu'on utilise quand nous sommes en colère. En étant en colère, je sais que je suis en colère dans la dimension historique. Je ferme les yeux. Il est important de fermer les yeux. Ne regardez pas la personne qui vous a mis en colère. Ça ne ferait qu'arroser les graines de colère en vous. Je ferme les yeux et je regarde profondement. Dans 300 ans, où seras-tu? Et où serai-je? Cela nous rappelle que je suis impermanente, je n'en ai plus pour longtemps. Vous êtes impermanent, vous n'en avez plus pour longtemps. Si nous pouvons nous rappeler cela, tout ce que nous voudrons est prendre cette personne dans nos bras et dire: "Nous sommes si reconnaissants que vous soyez encore là." Quand j'étais en Israel, en Palestine, une fois, les gens chez qui j'étais hébergée me disaient: "chaque jour quand mon partenaire part au travail, je ne sais pas si je le reverrai le soir. Donc nous profitons de chaque moment que nous partageons ensemble. On s'embrasse très fort avant de partir au travail, sachant que c'est peut-être la dernière fois. Une étreinte très profonde. Quand on s'étreint profondement, en inspirant et expirant ensemble, on suit profondement la respiration. Ainsi on reconnaît comme cette personne est chaleureuse et vivante et on se rend compte que ça ne sera pas toujours comme ça. Je ne serai pas toujours chaleureuse et vivante, ni l'autre personne. Quand on s'en rend compte, on réalise comme ce moment est précieux. Ce moment est le moment le plus important de notre vie. Et on s'en réjouit profondement, on s'en réjouit pleinement. On peut faire comme (William) Blake (poète) a fait, et voir L'éternité dans une heure, bon, pas dans une heure, l'éternité dans une seconde, dans une minute. C'est pareil quand je contemple l'impermanence de la Terre Mère. Ça me fait me réjouir de chaque instant sur la Terre Mère. Je veux me réjouir de toutes les beautés de la nature, je veux me réjouir profondement de tout ce qui est magnifique sur la Terre parce que je ne sais pas combien de temps elle restera là. D'une certaine façon je suis reconnaissante de ne pas savoir. Je pense que les dinosaures ne savaient pas qu'une météorite allait toucher la planète et qu'ils allaient s'éteindre. Donc ils n'avaient pas l'opportunité de se réjouir de chaque instant. Nous avons un peu de temps, notre situation est un peu différente de celle des dinosaures, ce qui veut dire que nous pouvons nous réjouir de chaque instant, nous réjouir de notre relation avec la Terre, de tout ce qui est beau sur la Terre. Pas besoin de faire un effort pour la conserver. Nous le faisons avec amour. Dans son livre Lettres d'amour à la Terre Thay nous raconte qu'il est amoureux de la Terre. Chaque fois Thay sort pour aller se balader, Thay se dit, "Je vais voir ma chère bien-aimée." Je verrai toutes ces choses belles et remarquables." Thay a dit que si nous pouvons avoir une relation amoureuse avec la Terre, ça serait la meilleure façon de prendre soin de la Terre. Si nous n'avons pas cette relation, peut-être nous ne pourrons pas prendre soin de la Terre. Quelques uns parmi nous s'épuisent en faisant l'essai. Quelques uns parmi nous se mettent beaucoup de pression pour continuer à prendre soin de la Terre. Mais nous avons oublié nous-mêmes, nous avons oublié de prendre soin de nous-mêmes. Nous avons oublié que nous sommes des enfants de la Terre. Donc être capable de ne rien faire est une façon de prendre soin de la Terre. Etre assis sur la terre, en paix, se rétablissant, reposant, et ne faisant rien. On peut dire que vous ne faites rien pour la terre, mais si, vous le faites. Avec chaque respiration qui vous rétablit, vous aidez la terre. [La cloche est réveillée] [La cloche est invitée] Ce matin quand nous avons pratiqué la méditation guidée avant l'Enseignement du Dharma, arrivant à la langue, je pensais qu'on allait être conscient du goût de la pluie sur notre langue. Donc je l'ai pratiqué à l'avance. Donc quand nous avons parlé de la Bodhicitta, on pourrait dire 'ma' Bodhicitta, mais je pense qu'il n'est pas correct de parler de 'ma' Bodhicitta. Parce que la Bodhicitta est une graine dans la conscience. Elle est une graine dans la conscience collective, pas seulement dans 'ma' conscience. Et elle a été transmise par mes ancêtres, ma mère, mon père, même si, peut-être, ils ne l'ont pas su, ils avaient la Bodhicitta aussi. Donc quand vous pratiquez la méditation sur votre mère ou votre père, en tant que des enfants de cinq ans, vous ne voyez pas seulement que votre mère et père ont souffert en tant que des enfants de cinq ans, même s'il est très important de voir cela pour pouvoir susciter la compassion pour votre mère et père, mais vous voyez aussi que vos parents, en tant que des enfants de cinq ans, avaient la Bodhicitta, avaient l'esprit d'amour, et par conséquent ils avaient la capacité de transformer leur souffrance et ils vous ont transmis cette capacité. Quand vous regardez des enfants, vous voyez qu'intuitivement ils savent comment offrir de l'amour aux autres. Parfois, en christianisme, on dit qu'il faut être un enfant pour pouvoir entrer dans le Royaume de Dieu. Chaque jour on veut marcher sur la terre comme si on était dans le Royaume de Dieu, comme si on marchait dans la Terre Pure. Avant je pensais que la Terre n'était pas un endroit perfect. Quelque part il y avait un endroit meilleur, il fallait y avoir un endroit meilleur. Un endroit où aller quand on meurt. Mais là j'ai reconnu que... tout ce dont j'ai besoin est ici sur Terre, et quand je mourrais, je ne voudrais que retourner sur Terre. Si je ne suis pas capable de revenir à la terre quand je suis vivante, j'aurai du mal à revenir à la terre quand je serais morte. Donc tous les jours je veux pratiquer pour revenir sur terre et voir la terre comme un paradis, comme le royaume de Dieu. Parce qu'il est dit que la Terre Pure n'est pas à l'extérieur de vous. La Terre Pure se manifeste dans votre esprit. Je suis très reconnaissante envers les gens qui risquent d'être arrêtés pour manifester, pour faire de la résistance non-violente. Je vois que leur Bodhicitta est forte. Mais je suis inquiète aussi. Je pense que Mahatma Gandhi savait bien comment prendre soin de lui et il pouvait garder l'esprit d'amour en vie. Si nous avons de l'amour dans notre cœur, si nous avons de la compassion dans notre cœur, c'est ce qui nous protège le plus de tout. Même si on nous arrête nous pouvons ressentir de la compassion et de l'amour, et cela est important, car si quelqu'un qui se met en risque d'être arrêté parce qu'il veut faire quelque chose de bien pour le monde, mais s'il ne ressent pas d'amour dans son cœur, ne ressent pas de compassion, alors... ..il ne fait pas ce qui est le plus utile pour aider le monde Une fois le Bouddha enseignait un discours très célèbre. Il est intitulé le Kesaputtiya sutra, quelques gens l'appellent le Kalama sutra. Le Bouddha a appris ce sutra aux jeunes gens. Ils étaient très perturbés parce que Kesaputtiya est une ville où il y avait très beaucoup d'enseignants spirituels. Alors les Kalamas, des jeunes, avaient la possibilité d'écouter nombreux enseignements de Dharma. Peut-être ils avaient autant d'enseignements de Dharma que nous ici. Mais ici, nous les enseignants de Dharma sont plutôt d'accord entre nous. Si chaque semaine nous disons le contraire de ce que la personne avant nous avait dit, vous seriez dans la même confusion que les Kalamas étaient. Quelques enseignants disaient, "Si vous faites une bonne chose ou une mauvaise, ça ne fait rien. Parce qu'il n'existe pas de rétribution karmique." Il n'y a pas de rétribution karmique. La rétribution karmique veut dire que si vous faites quelque chose de bon, vous aurez des mérites et vous aurez de quoi vous réjouir sous une forme ou une autre. Si vous faites quelque chose de mauvais, vous mourrez et vous irez en Enfer. Voilà ce qui veut dire la rétribution karmique. D'autres enseignants venaient et disaient, "Si vous faites quelque chose de mauvais, vous mourirez et irez à l'enfer. Si vous faites quelque chose de bon, vous renaîtrez comme un dieu ou un humain. Alors les Kalamas étaient très perturbés et disaient: "Voilà, le Bouddha arrive! Le Bouddha est illuminé. Lui, il peut enlever notre perturbation." A l'arrivée du Bouddha ils demandaient: "Tant d'enseignants viennent ici et tous nous disent qu'ils enseignent la vérité, mais leur vérités entre elles se contredisent. Donc nous sommes très perturbés. Pouvez-vous nous aider?" Et le Bouddha disait: "Vous avez raison d'être perturbés. Je comprends. Mais avant de croire quelque chose il faut faire l'expérience vous-même. Si vous faites quelque chose et vous vous sentez bien, et vous voyez que les gens autour de vous se sentent bien aussi, vous pouvez conclure que la chose est bénéfique. Si vous faites quelque chose et vous vous sentez mal et les autres aussi, alors vous savez que cela n'est pas bénéfique. Mais cela ne suffit pas complètement. Car comme j'ai dit, quand j'étais jeune j'avais l'anorexie nerveuse, Ce n'était pas bien pour moi ni pour les autres. Mais à l'époque je ne m'en rendais pas compte. Donc j'avais besoin d'un bon ami spirituel et gentil pour m'accompagner et essayer de me faire voir la racine de tout ça, essayer de m'aider à la transformer. Dans le sutra le Bouddha dit aussi: "Est-ce que c'est quelque chose que les sages approuveraient? Que vos bons amis spirituels approuveraient? Ça aussi est une question que vous devriez vous demander." Puis le Bouddha dit, dit aux Kalamas: "Vous pouvez développer votre esprit d'amour, la Bodhicitta. Si votre cœur ne connaît pas d'inimitié, vous pouvez être sûr... ... que vous avez de la paix et de la joie dans le moment présent." QUAND IL Y A L'ESPRIT DE L'AMOUR IL Y A DU BONHEUR ICI ET MAINTENANT et si il y a une chose comme du mérite, il y aura de la joie pour cet acte dans le futur. Le Bouddha ne voulait pas dire que vous serez heureux au futur. Vous serez méritant et cela vous rendra heureux dans l'avenir. parce que si le Bouddha avait enseigné cela, ça voudrait dire qu'il existe un soi séparé, il y a un moi séparé qui fait du bien maintenant, et ce même moi séparée sera heureuse à l'avenir. Cela n'est pas l'enseignement du Bouddha. C'est l'enseignement de l'éternalisme, le contraire de l'annihilation. Donc quand il y a l'esprit d'amour, il y a du bonheur ici et maintenant. Si nous comprenons et avons vécu nous-mêmes que le futur inter-est avec le présent, nous pouvons dire que basé sur l'esprit d'amour maintenant il y aura de l'amour à l'avenir. Pas besoin de dire 'mon' esprit d'amour, ou 'me' rendre heureux dans l'avenir. Donc si nous nous permettons d'être arrêtés, nous vivons dehors comme à Greenham, sous une tente, est-ce que l'esprit d'amour est présent, ou sommes-nous toujours en train de nous battre? Toujours en train de penser à l'ennemi? En nous considérant comme séparés des guardiens qui gardent les missiles, notre 'ennemi'? Une fois j'assistais à une sangha quelque part, Je guidais une retraite, et j'ai dit: "J'étais à Greenham Common, en 1981 environ." et lui il a dit, "J'étais là aussi! mais, a-t-il dit, "J'étais à l'autre côté. J'étais un des soldats de l'autre côté." Et nous nous sommes retrouvés dans la même sangha. Donc il faut garder cet esprit d'amour vivant et si nous ressentons que notre esprit d'amour n'est plus assez vivant, ça se comprend. Parfois une situation est tellement dure, qu'il est difficile de garder cet esprit d'amour vivant. Il n'y a rien de mal à cela, c'est naturel. Mais il est important de reconnaître: 'L'esprit d'amour n'est pas présent, j'ai besoin de me retirer. J'ai besoin de faire autre chose. Plutôt que de résister tout le temps, de la résistance non-violente, je devrais planter des arbres ou faire autre chose qui me nourira plus. et aidera l'esprit d'amour à revenir. Parfois je vois que c'est un peu dangereux pour des gens qui pendant des décennies sont dans une sorte de résistance. Je leur suis reconnaissante mais il ne faut pas oublier l'esprit d'amour. Voilà le premier réconfort. Nous savons que quand il y a l'esprit d'amour, il y a la paix et le bonheur ici et maintenant. Cette paix et ce bonheur si nous voyons que les 3 temps inter-sont, nous pouvons aussi voir qu'il seront là dans l'avenir. Le deuxième réconfort est, QUAND LES TROIS TEMPS INTERSONT, IL Y AURA DU BONHEUR AU FUTUR [Le troisième:] QUAND IL Y A DE L'INIMITIE, IL Y A DE LA SOUFFRANCE ICI ET MAINTENANT [Le quatrième:] VU QUE LES TROIS TEMPS INTERSONT, IL Y AURA DE LA SOUFFRANCE AU FUTUR Mais le Bouddha a dit, "Il ne faut pas juste croire que les trois temps intersont. "C'est quelque chose qu'il faut vivre, pas juste croire." Donc si vous ne pensez pas ça et vous dites qu'on peut oublier le futur, pas grave, vous savez que celles-ci sont les plus importantes, la numéro une et la numéro trois. Mais ne croyez pas que la souffrance soit quelque chose de mauvais. Ne croyez pas qu'il faut éliminer la souffrance. Nous parlons de la Bodhicitta, et dans les enseignements bouddhistes de la Mahayana il est dit clairement que les afflictions, la klesha, la souffrance, C'EST le bodhi. La klesha, l'éveil EST l'affliction. EST la souffrance. Cela veut dire que l'inimitié que vous ressentez peut être le fondement pour le bodhi, pour l'éveil, parce que dans le Bouddhisme nous voulons pas créer deux camps. Nous ne voulons pas créer un camp pour le bon et un camp pour le mal. Thay disait cela. Par le passé, Thay disait: "Ne prenez pas l'homme pour l'ennemi. L'ennemi est l'avidité, la haine, la confusion, mais un jour Thay a dit qu'il ne voulait plus dire cela. L'avidité, la haine et la confusion ne sont plus vos ennemis. Elles sont la boue d'où le lotus peut s'épanouir. Mais nous avons déjà assez de la boue, donc nous ne voulons pas en créer plus. Nous avons assez de souffrance pour pouvoir faire monter l'éveil, pas besoin d'en créer plus. Donc nous voulons éviter de créer plus de souffrance si nous pouvons. Nous voulons juste utiliser la souffrance qui est déjà là, pour nous aider à nous réveiller, à être réveillés. Je ne sais pas si vous pouvez trouver un nom pour l'espèce que nous voulons devenir. Thay a proposé que nous parlions de l' "Homo Conscientus", l'homme éveillé. Si nous parlons d'interêtre, l'homme qui interest, ça me semble bien. Dans le Bouddhisme nous avons le Vajracchedika sutra, le diamant qui coupe l'illusion. Ce sutra parle de quatre sortes de mauvaise perception qui sont très liées à l'éveil dont nous avons besoin maintenant, et la première mauvaise perception est que j'ai un soi séparé. La deuxième perception fausse est, l'espèce humaine est séparée des autres espèces. La troisième fausse perception est que les espèces vivantes, celles parmi nous qui peuvent bouger sont séparées des espèces non-vivantes. Les animaux sont différents des plantes et des minéraux, ils sont séparés. Et la dernière perception fausse est que nous avons une durée de vie. Notre vie est limitée, nous avons un jour pour naître et un jour pour mourir, et nous ne vivons que depuis nos jours de naissance et de mort. Il faut juste aller dans la forêt pour regarder les feuilles sous vos pieds pour savoir qu'il n'est pas question de naissance séparée de la mort Tout fait partie d'un cycle de transformation magnifique. La feuille ne va nulle part quand elle tombe de l'arbre. Elle retombe sur la terre, elle devient la nourriture pour la jeune feuille qui naît sur l'arbre. En fait quand la feuille est encore attachée à l'arbre elle nourrit déjà l'arbre. Donc la feuille entre dans l'arbre quand elle est vivante, et quand la feuille est tombée sur terre, elle rentre aussi dans l'arbre. Donc la feuille n'a pas de début ni fin. Si nous pouvons nous voir nous-mêmes comme des feuilles, nourrissant la terre déjà pendant que nous y sommes vivants, et retournant à la terre après avoir eu notre certificat de décès, pour nourrir de la nouvelle vie sur terre, alors nous n'aurons plus peur. En tant que personnes qui n'ont plus de peur nous pouvons vraiment être utiles et bénéfiques pour le monde. Une partie de la Bodhicitta est ce désir profond que nous avons tous de réaliser la vérité de ni naissance ni mort qui peut nous emmener au-delà de la peur. Ce n'est pas juste une tâche pour un moine ou une nonne, mais nous tous, la quadruple sangha, doit prendre du temps pour le faire. Parce qu'en tant que moine ou nonne, nous pouvons être occupés. Nous avons beaucoup de projets, de choses que nous voulons faire pour aider le monde, peut-être de très bons projets mais nous sommes occupés, nous n'avons pas le temps pour revenir à nous-memes et arrêter et regarder profondement. Une personne laïque est pareille, vous pouvez être très occupé par le travail ou par la famille, vous n'avez pas le temps pour arrêter et regarder profondement dans le sujet de la non-naissance et de la non-mort Mais un moine ou une nonne, une homme ou femme laïque, nous pouvons nous donner quelque chose, nous pouvons organiser notre vie, pour avoir le temps de regarder profondement dans l'impermanence. Regarder profondement dans l'impermanence ne veut pas dire être pris par l'impermanence, car l'impermanence peut devenir une idée par laquelle vous êtes pris. Là vous pensez que l'impermanence est quelque chose de mauvais. Mais en fait, l'impermanence ne veut pas dire qu'il n'y ait pas de continuation. Les choses changent d'une forme à une forme différente, il y a toujours de la continuation. La pluie que nous écoutons maintenant est la continuation du nuage. Dans le Bouddhisme, en Chine, on disait qu'il y avait deux sortes d'éveil. Il y a l'illumination soudaine et l'illumination graduelle. Les enseignements du Village des Pruniers sont différents à mon avis. Chaque jour nous pouvons avoir de petites illuminations qui nous arrivent quand nous pratiquons la marche ou la respiration en pleine conscience. Nous pouvons devenir illuminés un peu tous les jours. Pas besoin d'attendre une illumination soudaine, ni de penser qu'à la fin d'une longue illumination graduelle nous serons illuminés. Parce que la Bodhi, l'illumination, est présente en chacun de nous, par notre propre pratique d'être dans le moment présent, par la pleine conscience de la marche, la pleine conscience de la respiration, cette illumination est toujours à l'intérieur et elle peut toujours monter. Avec la pleine conscience et la concentration, elle peut toujours être à l'intérieur. Donc il ne faudrait pas rater l'opportunité de la méditation guidée, de la marche méditative. Cela est notre aspiration, de toujours rester frais, fraîche, de ne pas se lasser de la pratique, pas de la trouver ennuyante. Ce sentiment d'ennui, d'être fatigué par la pratique vient de notre propre esprit. Nous devons ouvrir notre esprit un peu plus pour pouvoir être capable de nous donner l'opportunité d'utiliser la porte du Dharma qui nous est donnée, pour nous aider à avoir de la compréhension. Cette compréhension nous apportera l'encouragement et nous aidera à continuer le chemin pendant longtemps. Evidemment nous pouvons toujours renouveler notre pratique. Nous pouvons toujours avoir de nouvelles idées sur comment pratiquer. Nous devons être créatifs dans notre pratique. Si vous utilisez un couteau, couper des carottes tous les jours le rendra émoussé au bout d'un moment Alors il faudra l'aiguiser à nouveau. Si vous continuez à utiliser le couteau émoussé c'est comme de garder la forme extérieure mais sans avoir le contenu. Tant que la pratique a le contenu et elle n'a pas juste la forme extérieure, elle vous nourrira toujours et nourrira les autres aussi. Donc chers amis, merci de votre écoute. Maintenant nous allons écouter trois sons de la cloche. [la cloche est réveillée] [la cloche est invitée] [la cloche est invitée] [la cloche est invitée]