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Un par un, tous les arguments contre le véganisme | Ed Winters | TEDxBathUniversity

  • 0:04 - 0:06
    Quand je dis le mot « végane »,
  • 0:07 - 0:08
    à quoi pensez-vous ?
  • 0:08 - 0:11
    Vous vous dites sans doute :
    « Ah, les véganes.
  • 0:11 - 0:14
    Pourquoi ne peuvent-ils pas
    vivre et laisser vivre ?
  • 0:14 - 0:16
    Cela ne me dérange pas
    que vous soyez végane,
  • 0:16 - 0:18
    mais pourquoi m'imposer votre point de vue
  • 0:18 - 0:21
    et ne pas respecter mon choix de manger
    des produits animaux ? »
  • 0:21 - 0:23
    Certains d'entre vous
    se disent peut-être :
  • 0:23 - 0:26
    « Je ne pourrais jamais être végane.
  • 0:26 - 0:29
    J'aime trop le fromage. »
  • 0:29 - 0:32
    D'autres parmi vous pourraient être
    perdus et se dire :
  • 0:32 - 0:34
    « Manger de la viande fait partie
    du cycle de la vie,
  • 0:34 - 0:37
    et d'autres animaux mangent des animaux,
  • 0:37 - 0:39
    alors pourquoi pas moi ? »
  • 0:39 - 0:42
    Ce sont des exemples de ce que je disais
  • 0:42 - 0:44
    quand quelqu'un prononçait le mot végane.
  • 0:44 - 0:47
    Mais je disais souvent aussi
    que les véganes étaient fous,
  • 0:47 - 0:50
    et que personne ne devrait
    jamais devenir végane.
  • 0:50 - 0:51
    Mais maintenant je le suis.
  • 0:51 - 0:54
    Comment en suis-je arrivé là ?
  • 0:54 - 0:56
    C'est une question que je me pose souvent.
  • 0:56 - 0:58
    Pour essayer de comprendre pourquoi
    je suis devenu végane,
  • 0:58 - 1:01
    je souhaite passer en revue
    tous les arguments que j'avançais
  • 1:01 - 1:04
    et vous montrer pourquoi
    j'ai changé d'avis.
  • 1:04 - 1:08
    Premier argument :
    « C'est un choix personnel. »
  • 1:08 - 1:11
    Pouvons-nous moralement justifier
    le fait de ne pas être végane
  • 1:11 - 1:14
    en avançant que c'est un choix personnel
    de consommer des produits animaux ?
  • 1:14 - 1:16
    En fait, oui,
  • 1:16 - 1:19
    c'est notre choix de consommer
    des produits animaux
  • 1:19 - 1:22
    tout comme c'est notre choix
    de maltraiter un chien
  • 1:22 - 1:24
    ou de battre un chat.
  • 1:24 - 1:28
    En substance, ce que je dis,
    c'est que chacune de nos actions
  • 1:28 - 1:31
    est un choix que nous faisons.
  • 1:31 - 1:34
    Donc suggérer qu'il est moralement
    justifiable d'exploiter des animaux
  • 1:34 - 1:36
    parce que c'est un choix personnel
  • 1:36 - 1:39
    reviendrait à dire que chacune
    de nos actions
  • 1:39 - 1:41
    est moralement justifiable
  • 1:41 - 1:44
    parce que toute action
    est un choix personnel.
  • 1:44 - 1:47
    Est-il alors moralement justifiable
  • 1:47 - 1:50
    d'attaquer au hasard
    un étranger dans la rue ?
  • 1:50 - 1:54
    Ou d'aller dans un refuge,
    d'adopter un chien,
  • 1:54 - 1:57
    et de le ramener chez soi
    pour le maltraiter ?
  • 1:57 - 1:59
    Non, bien sûr que non.
  • 1:59 - 2:01
    Parce que ces choix impliquent
    une victime,
  • 2:01 - 2:03
    quelqu'un qui souffre
  • 2:03 - 2:06
    à cause du choix que nous avons fait.
  • 2:06 - 2:07
    Et de ce fait,
  • 2:07 - 2:12
    s'il y a une victime, il est impossible
    de justifier moralement notre choix.
  • 2:12 - 2:16
    De plus, une des raisons pour lesquelles
    je suis devenu végane
  • 2:16 - 2:18
    était un choix personnel.
  • 2:18 - 2:23
    Des milliards d'animaux sont tués
    chaque année.
  • 2:23 - 2:25
    Leur a-t-on donné le choix ?
  • 2:25 - 2:29
    Ils préféreraient vivre leur vie
    sans se faire exploiter par l'homme.
  • 2:29 - 2:34
    N'oubliez pas, les animaux n'entrent pas
    délibérément dans un abattoir.
  • 2:34 - 2:36
    Ils y sont forcés contre leur volonté.
  • 2:36 - 2:39
    Toute possibilité de choix
    leur a été ôtée.
  • 2:39 - 2:42
    Lorsque l'on parle de choix personnel
    comme justification,
  • 2:42 - 2:46
    de quel choix personnel parlons-nous,
    sinon du nôtre ?
  • 2:46 - 2:51
    Et si c'est un choix,
    pourquoi choisir d'être cruel ?
  • 2:51 - 2:53
    Nous pourrions alors nous dire :
  • 2:53 - 2:57
    « Oui, mais c'est différent,
    car ces animaux sont élevés pour ça.
  • 2:57 - 3:00
    Donc, votre exemple de maltraiter
    un chien est fallacieux,
  • 3:00 - 3:02
    car ce serait une souffrance inutile. »
  • 3:02 - 3:04
    A quoi je répondrais que
  • 3:04 - 3:07
    la plupart d'entre nous trouvent
    les combats de chien abominables,
  • 3:07 - 3:11
    pourtant beaucoup de chiens de combats
    sont élevés spécifiquement pour ça.
  • 3:11 - 3:13
    Cela rend-il la chose acceptable ?
  • 3:13 - 3:15
    On pourrait continuer en disant :
  • 3:15 - 3:18
    « Oui mais les combats de chiens
    sont illégaux dans ce pays,
  • 3:18 - 3:21
    alors que les fermes et les abattoirs
    sont admis par la loi,
  • 3:21 - 3:23
    ce sont des pratiques légales. »
  • 3:23 - 3:26
    Mais est-ce que légalité égale moralité ?
  • 3:26 - 3:29
    Est-ce qu'une chose est acceptable
    simplement parce qu'elle est légale ?
  • 3:29 - 3:31
    Si cela était vrai,
  • 3:31 - 3:35
    les combats de chiens seraient moraux
    dans les pays où ils sont légaux.
  • 3:35 - 3:39
    Retenons ce mode de pensée,
    et transposons-le à un cas humain.
  • 3:39 - 3:42
    Est-ce que la mutilation génitale est
    une pratique morale et acceptable
  • 3:42 - 3:45
    dans les pays où cette pratique
    est admise ?
  • 3:45 - 3:47
    Et reprenons cet argument
    et cette façon de penser
  • 3:47 - 3:51
    et appliquons-les à l'excuse :
    « culture et tradition ».
  • 3:51 - 3:55
    Est-il justifiable de tuer des chiens
    au Festival de viande de chien de Yulin
  • 3:55 - 3:58
    parce que ce festival est
    un événement culturel ?
  • 3:58 - 4:01
    Est-il justifiable de massacrer
    les dauphins au Japon
  • 4:01 - 4:06
    ou les globicéphales aux Îles Féroé
    parce que c'est la tradition ?
  • 4:06 - 4:10
    Et si l'on revient à l'exemple
    des mutilations génitales féminines,
  • 4:10 - 4:15
    est-ce une pratique acceptable parce que
    culturelle et traditionnelle ?
  • 4:15 - 4:18
    Car si on essaye de justifier
    l'utilisation des animaux en disant :
  • 4:18 - 4:22
    « Ils appartiennent à notre culture
    et à nos traditions »,
  • 4:22 - 4:23
    on devra alors accepter
  • 4:23 - 4:28
    que toute action culturelle et
    traditionnelle est moralement justifiable
  • 4:28 - 4:32
    juste parce qu'elle est culturelle
    et traditionnelle.
  • 4:32 - 4:35
    Et nous en arriverons alors sans doute
    au point suivant :
  • 4:35 - 4:36
    « Tout ça est bien joli,
  • 4:36 - 4:39
    mais nous avons besoin de manger
    des produits animaux pour survivre.
  • 4:39 - 4:42
    Ils sont même essentiels
    à notre alimentation. »
  • 4:42 - 4:46
    Se pose alors la question : les produits
    animaux sont-ils nécessaires ?
  • 4:46 - 4:48
    L' American Dietetic Association,
  • 4:48 - 4:51
    le plus grand corps de professionnels
    de la nutrition aux États-Unis,
  • 4:51 - 4:55
    qui comprend plus de 100 000
    praticiens certifiés,
  • 4:55 - 4:57
    a affirmé de façon catégorique
  • 4:57 - 5:01
    qu'un régime végane est sain, sans danger
    et adéquat au point de vue nutritionnel
  • 5:01 - 5:07
    à tout âge, même durant la grossesse,
    l'allaitement et la petite enfance.
  • 5:07 - 5:10
    C'est aussi l'avis
    de la British Dietetic Association
  • 5:10 - 5:13
    et du système de la santé
    publique du Royaume-Uni.
  • 5:13 - 5:17
    De plus, des recherches poussées
    et solides ont prouvé qu'il existe
  • 5:17 - 5:20
    un lien entre la consommation
    de produits animaux
  • 5:20 - 5:22
    et certaines de nos principales maladies
  • 5:22 - 5:25
    comme les maladies cardiaques,
    certains types de cancer,
  • 5:25 - 5:28
    le diabète de type 2 et les AVC.
  • 5:28 - 5:30
    L'idée d'un régime végane qui nourrit bien
  • 5:30 - 5:34
    n'est pas une idée controversée
    au sein de la communauté scientifique,
  • 5:34 - 5:39
    et donc, la consommation de produits
    animaux est une action injustifiée.
  • 5:40 - 5:42
    Poursuivons dans le même
    ordre d'idées en disant :
  • 5:42 - 5:45
    « Oui, mais vous niez notre nature.
  • 5:45 - 5:48
    Après tout, nous sommes omnivores.
    Vous avez vu nos canines ?
  • 5:48 - 5:50
    On a toujours mangé de la viande.
  • 5:50 - 5:54
    Si nos ancêtres n'avaient pas mangé
    de viande, vous n'existeriez pas. »
  • 5:54 - 5:58
    D'abord, beaucoup d'herbivores
    ont des canines,
  • 5:58 - 6:01
    le cerf porte-musc par exemple.
  • 6:01 - 6:06
    Avoir des canines n'implique pas
    nécessairement manger de la viande.
  • 6:06 - 6:08
    Ensuite, il y a beaucoup de gens
  • 6:08 - 6:10
    qui pensent que sur les plans
    biologique et physiologique,
  • 6:10 - 6:14
    notre corps est plus proche
    des animaux herbivores
  • 6:14 - 6:16
    que des animaux omnivores.
  • 6:16 - 6:19
    Nos intestins sont en moyenne
  • 6:19 - 6:23
    trois fois plus longs que ceux
    d'un omnivore moyen.
  • 6:23 - 6:26
    Le déplacement latéral de notre mâchoire
    inférieure lorsque nous mâchons
  • 6:26 - 6:28
    est commun aux animaux herbivores.
  • 6:28 - 6:31
    L'acide chlorhydrique dans notre estomac
  • 6:31 - 6:36
    est moins robuste que celui des carnivores
    ou mêmes des omnivores.
  • 6:36 - 6:39
    Mais je ne pense pas
    que ce soit pertinent.
  • 6:39 - 6:42
    Cela n'a pas d'importance qu'on soit
    herbivore ou omnivore.
  • 6:42 - 6:45
    Le fait qu'on sache physiquement
    faire quelque chose
  • 6:45 - 6:48
    ne rend pas l'action
    moralement justifiable.
  • 6:48 - 6:50
    Vu que manger de la viande
    n'est pas indispensable,
  • 6:50 - 6:52
    on peut survivre avec des plantes.
  • 6:52 - 6:57
    Sur le plan biologique, cela ne change
    rien, vu que ce n'est pas nécessaire ;
  • 6:57 - 7:00
    et s'il n'y a pas de besoin,
  • 7:00 - 7:03
    il n'y a pas de justification.
  • 7:03 - 7:07
    Et puis, c'est un peu malhonnête,
  • 7:07 - 7:08
    un peu hypocrite,
  • 7:08 - 7:10
    de revendiquer que nous avons été créés,
  • 7:10 - 7:12
    et fondamentalement conçus
    pour tuer des animaux
  • 7:12 - 7:17
    alors que beaucoup d'entre nous ne
    voudront jamais tuer un animal eux-mêmes.
  • 7:17 - 7:20
    Si nous ne voulons pas
    tuer un animal nous-mêmes,
  • 7:20 - 7:24
    pourquoi est-ce acceptable de payer
    quelqu'un d'autre pour le faire ?
  • 7:24 - 7:25
    Je trouve toujours cela curieux que
  • 7:25 - 7:29
    quand j'essaie de montrer à quelqu'un
    des images d'abattoir, ils disent :
  • 7:29 - 7:32
    « Je ne veux pas voir ça !
    Ça va me couper l'appétit. »
  • 7:32 - 7:33
    Je réponds alors, pourquoi ?
  • 7:33 - 7:37
    Pourquoi est-ce que voir comment
    un produit animal arrive dans ton assiette
  • 7:37 - 7:38
    pourrait t'en dégoûter ?
  • 7:38 - 7:40
    Cela n'a pas de sens.
  • 7:40 - 7:42
    Pourquoi est-on bouleversé
  • 7:42 - 7:45
    en regardant des images d'animaux tués
    dans des chambres à gaz,
  • 7:45 - 7:47
    ou d'animaux se débattant pour survivre
  • 7:47 - 7:49
    en essayant désespérément de s'échapper
  • 7:49 - 7:52
    du plan d'abattage
    où ils ont été amenés de force ?
  • 7:52 - 7:55
    Revenons un moment à nos ancêtres.
  • 7:55 - 7:58
    Nos ancêtres faisaient pas mal
    de choses horribles.
  • 7:58 - 8:01
    Ils violaient, ils assassinaient.
  • 8:01 - 8:04
    Ces actions sont-elles automatiquement
    acceptables dans notre société
  • 8:04 - 8:06
    simplement parce que
    nos ancêtres les commettaient ?
  • 8:06 - 8:08
    De plus,
  • 8:08 - 8:12
    pourquoi baser notre moralité
    sur les actions d'une société primitive
  • 8:12 - 8:15
    où nos notions de bien et de mal
    n'existaient pas,
  • 8:15 - 8:16
    et où par manque de choix,
  • 8:16 - 8:20
    consommer des animaux était
    une question de survie ?
  • 8:20 - 8:22
    Continuons avec cet argument
  • 8:22 - 8:23
    car il est pertinent
  • 8:23 - 8:27
    en rapport avec l'excuse
    « les animaux mangent d'autres animaux ».
  • 8:27 - 8:30
    Le simple fait qu'un lion tue
    et mange une gazelle
  • 8:30 - 8:33
    ne justifie pas l'action d'aller acheter
    un steak au supermarché.
  • 8:33 - 8:35
    Les lions sont purement carnivores,
  • 8:35 - 8:38
    ils doivent manger
    de la viande pour survivre.
  • 8:38 - 8:41
    Comme nous l'avons déjà établi,
    ce n'est pas le cas pour nous.
  • 8:41 - 8:42
    Encore une fois,
  • 8:42 - 8:45
    pourquoi baser notre moralité sur
    le comportement d'animaux sauvages,
  • 8:45 - 8:48
    alors que les recherches
    montrent systématiquement
  • 8:48 - 8:52
    qu'ils agissent d'une façon qui ne serait
    jamais acceptable dans notre pays
  • 8:52 - 8:55
    ou dans notre société en général ?
  • 8:55 - 8:57
    Allons plus loin avec cet argument.
  • 8:57 - 9:00
    Développons cette idée
    de nécessité et de survie.
  • 9:00 - 9:04
    Je n'ai guère de doute que si un végane
    naufragé sur une île déserte
  • 9:05 - 9:07
    n'avait d'autre nourriture qu'un animal,
  • 9:07 - 9:09
    il finirait, c'est sûr, par le manger.
  • 9:09 - 9:11
    En réalité,
  • 9:11 - 9:14
    personne ne sait comment il réagirait
    dans une situation extrême de survie.
  • 9:14 - 9:16
    C'est en fait le but de cet argument,
  • 9:16 - 9:19
    de faire passer les véganes
    pour des hypocrites
  • 9:19 - 9:22
    s'ils admettent qu'ils mangeraient
    un animal pour survivre.
  • 9:22 - 9:26
    Mais il y a eu des cas documentés
    de cannibalisme pour survivre.
  • 9:26 - 9:27
    Cet accident d'avion dans les Andes,
  • 9:27 - 9:30
    dont les rescapés ont survécu
  • 9:30 - 9:34
    en mangeant la chair
    des passagers décédés.
  • 9:34 - 9:39
    Dans ce cas précis,
    le cannibalisme était justifiable.
  • 9:39 - 9:43
    Cela veut-il dire que le cannibalisme est
    un acte justifiable en temps normal ?
  • 9:43 - 9:46
    De même, ce n'est pas parce qu'un végane
    pourrait manger un animal
  • 9:46 - 9:48
    s'il le devait vraiment pour survivre
  • 9:48 - 9:50
    que la consommation de produits animaux
  • 9:50 - 9:54
    est moralement justifiable
    dans la société quotidienne.
  • 9:55 - 9:57
    L'argument va plus loin :
  • 9:57 - 10:01
    « Oui, mais manger des animaux
    fait partie de la chaîne alimentaire.
  • 10:01 - 10:02
    C'est le cycle de la vie,
  • 10:02 - 10:04
    on naît et on meurt,
  • 10:04 - 10:06
    c'est un processus naturel,
  • 10:06 - 10:10
    en harmonie avec la nature et le monde
    dans lequel nous vivons.
  • 10:10 - 10:12
    Nos chaînes alimentaires
    sont très importantes.
  • 10:12 - 10:18
    Elles symbolisent l'ordre naturel
    et aident à maintenir les écosystèmes.
  • 10:18 - 10:19
    Elles existent principalement
  • 10:19 - 10:23
    pour veiller à ce que les tailles des
    populations animales restent constantes
  • 10:23 - 10:27
    et garantir l'équilibre
    de l'écologie naturelle. »
  • 10:27 - 10:31
    Ce que l'on fait aux animaux
    avec la reproduction sélective,
  • 10:31 - 10:33
    quand on les modifie génétiquement,
  • 10:33 - 10:36
    quand on les insémine artificiellement,
    qu'on les fait saillir de force,
  • 10:36 - 10:38
    quand on leur enlève leurs jeunes,
  • 10:38 - 10:39
    quand on les mutile,
  • 10:39 - 10:43
    qu'on exploite ce qu'ils produisent
    naturellement pour leurs petits,
  • 10:43 - 10:46
    quand on les charge dans un camion,
    qu'on les emmène à l'abattoir,
  • 10:46 - 10:50
    où on les pend la tête en bas, les égorge
    et les vide de leur sang,
  • 10:50 - 10:52
    cela n'a plus rien à voir
    avec l'ordre naturel.
  • 10:52 - 10:53
    Et surtout,
  • 10:53 - 10:59
    cela ne répond à aucun critère de ce que
    l'on qualifie de chaîne alimentaire.
  • 10:59 - 11:02
    Cette chaîne alimentaire que nous
    invoquons est une construction humaine
  • 11:02 - 11:04
    commodément inventée
  • 11:04 - 11:08
    pour essayer de justifier une action
    totalement inutile.
  • 11:08 - 11:11
    Elle ignore la complexité
  • 11:11 - 11:15
    et l'interdépendance de ces tissus vivants
    qui forment nos écosystèmes.
  • 11:15 - 11:18
    C'est un faux raisonnement
    qui ignore notre aptitude
  • 11:18 - 11:23
    à prendre des décisions morales
    et à exercer notre libre arbitre.
  • 11:23 - 11:24
    En substance,
  • 11:24 - 11:28
    l'argument de la chaîne alimentaire est
    fondé sur le proverbe « force fait loi ».
  • 11:28 - 11:30
    Cela veut dire qui si vous avez les moyens
  • 11:30 - 11:32
    d'exploiter physiquement
    quelqu'un d'autre,
  • 11:32 - 11:36
    vous avez en quelque sorte
    le droit de le faire.
  • 11:36 - 11:38
    Quant au cycle de la vie,
  • 11:38 - 11:42
    il ne fait référence qu'à deux moments
    indéniables de notre existence :
  • 11:42 - 11:43
    la naissance et la mort.
  • 11:43 - 11:46
    Tout ce qui naît doit un jour mourir.
  • 11:46 - 11:51
    Ce qu'il se passe entre les deux
    est variable,
  • 11:51 - 11:54
    et n'a rien à voir avec
    un cycle de vie préétabli.
  • 11:54 - 11:56
    Si nous continuons avec cet argument,
  • 11:56 - 11:59
    il serait moralement acceptable,
    de faire du tort à qui que ce soit,
  • 11:59 - 12:01
    n'importe quand
    et de n'importe quelle manière.
  • 12:01 - 12:04
    Il serait moralement acceptable
    de tuer un animal
  • 12:04 - 12:07
    et même un homme, si on continue
    dans cette logique.
  • 12:07 - 12:10
    Argument plus pratique cette fois :
  • 12:10 - 12:15
    « Si le monde devenait végane,
    que ferait-on de tous les animaux ?
  • 12:15 - 12:18
    On ne peut pas relâcher des milliards
    d'animaux dans la nature,
  • 12:18 - 12:20
    ce serait un désastre pour l'écologie. »
  • 12:20 - 12:22
    Oui, évidemment.
  • 12:22 - 12:24
    Ce qu'il faut comprendre,
  • 12:24 - 12:27
    c'est que l'agriculture animale est basée
    sur l'offre et la demande.
  • 12:27 - 12:29
    En d'autres mots,
    quand on achète un produit,
  • 12:29 - 12:32
    on crée une demande.
  • 12:32 - 12:35
    Les fermiers n'élèveront des animaux
    que s'ils peuvent les vendre.
  • 12:35 - 12:38
    Ils ne vont pas élever des animaux
    qu'ils ne peuvent pas vendre,
  • 12:38 - 12:41
    économiquement ce ne serait pas viable.
  • 12:41 - 12:44
    La transition vers le véganisme
    devra se faire graduellement.
  • 12:44 - 12:46
    Plus il y aura de véganes,
  • 12:46 - 12:50
    moins il y aura d'animaux élevés
    pour être mangés.
  • 12:50 - 12:53
    Et si, et c'est un grand si,
  • 12:53 - 12:55
    nous arrivons un jour à avoir
    un monde végane,
  • 12:55 - 12:57
    ce sera un monde
  • 12:57 - 13:00
    où les fermiers ne feront plus
    d'agriculture animale.
  • 13:00 - 13:03
    Et donc nous ne serons jamais
    face à ce choix
  • 13:03 - 13:06
    entre relâcher des milliards d'animaux
    dans la nature
  • 13:06 - 13:11
    ou les amener à l'abattoir
    et jeter ensuite leurs cadavres.
  • 13:12 - 13:15
    « D'accord,
  • 13:15 - 13:17
    je vois où vous voulez en venir,
  • 13:17 - 13:19
    mais c'est là le problème.
  • 13:19 - 13:21
    Les véganes sont des hypocrites.
  • 13:21 - 13:24
    On sait que de petits animaux sont
    parfois tués par la production agricole,
  • 13:24 - 13:27
    donc, c'est impossible
    d'être 100% végane. »
  • 13:27 - 13:28
    C'est vrai.
  • 13:28 - 13:32
    Les chenilles et les vers meurent
    dans la production agricole.
  • 13:32 - 13:36
    On ne peut pas garantir que de petits
    mammifères comme les souris ou les rats
  • 13:36 - 13:38
    ne seront pas aussi parfois tués.
  • 13:38 - 13:42
    Mais la différence est cette notion
    d'intention et de certitude.
  • 13:42 - 13:45
    Quand on achète un produit animal,
    on paie intentionnellement
  • 13:45 - 13:49
    quelqu'un qui causera la souffrance
    et la mort d'un animal.
  • 13:49 - 13:50
    C'est une certitude.
  • 13:50 - 13:53
    Quand on achète un produit végétal,
    ce n'est pas le cas.
  • 13:53 - 13:54
    Pensez-y de cette façon :
  • 13:54 - 13:58
    vous conduisez et renversez
    accidentellement un chien,
  • 13:58 - 14:00
    moralement, ce n'est pas la même chose
  • 14:00 - 14:04
    que si vous aviez vu le chien
    et l'aviez résolument poursuivi
  • 14:04 - 14:06
    jusqu'à l'écraser.
  • 14:06 - 14:09
    La philosophie et l'idéologie
    derrière cet argument
  • 14:09 - 14:12
    qui dit qu'il est justifiable
    d'acheter des produits animaux
  • 14:12 - 14:14
    car parfois des animaux meurent
    de la production agricole
  • 14:14 - 14:17
    revient à dire, moralement parlant,
  • 14:17 - 14:22
    qu'écraser un chien par accident revient
    au même que de l'écraser volontairement.
  • 14:22 - 14:24
    « Et les plantes alors ?
  • 14:24 - 14:26
    Les plantes aussi sont vivantes.
  • 14:26 - 14:30
    Pourquoi n'ont-elles pas droit elles aussi
    à notre compassion ? »
  • 14:30 - 14:32
    Oui, les plantes sont aussi
    des choses vivantes.
  • 14:32 - 14:34
    Mais elles ne sont pas conscientes.
  • 14:34 - 14:37
    Elles n'ont pas de cerveau, de système
    nerveux ou de nocicepteurs.
  • 14:37 - 14:41
    De plus, il faut parfois
    jusqu'à 16 kg de plantes
  • 14:41 - 14:44
    pour produire 1kg de viande.
  • 14:44 - 14:46
    Donc, bien plus de plantes sont utilisées
  • 14:46 - 14:49
    dans la production d'une alimentation
    non végane que végane.
  • 14:49 - 14:51
    Donc, si on aime les plantes,
  • 14:51 - 14:55
    logiquement et moralement,
    on est obligé d'être végane.
  • 14:55 - 14:58
    Et cela cadre bien
    avec ce qui vient d'être dit
  • 14:58 - 15:00
    concernant les animaux tués
    par la production agricole.
  • 15:00 - 15:03
    S'il faut plus de plantes
    pour une alimentation non végane
  • 15:03 - 15:06
    et qu'on se soucie des petits animaux
    tués par la production agricole,
  • 15:06 - 15:11
    alors, logiquement et moralement,
    on est tenu d'être végane.
  • 15:12 - 15:13
    « Et la culture du soja ?
  • 15:13 - 15:17
    La culture du soja est dévastatrice
    pour l'environnement, non ? »
  • 15:17 - 15:20
    La culture du soja est horrible
    pour l'environnement.
  • 15:20 - 15:24
    Mais c'est parce que 70 à 85 %
    de la production de soja
  • 15:24 - 15:26
    sert à nourrir les animaux d'élevage.
  • 15:26 - 15:31
    En fait, on estime que seuls 6 % seraient
    nécessaires à la consommation humaine.
  • 15:31 - 15:34
    Il ne s'agit pas seulement
    du tofu des véganes.
  • 15:34 - 15:38
    Le soja est omniprésent dans
    l'alimentation de tout le monde.
  • 15:38 - 15:42
    On le trouve dans le pain, les céréales,
    les sauces, le chocolat, etc.
  • 15:42 - 15:44
    Argument suivant :
  • 15:44 - 15:48
    « Faut-il vraiment être végane ?
    Végétarien, je comprends.
  • 15:48 - 15:51
    On ne tue pas d'animaux pour produire
    du lait et des œufs,
  • 15:51 - 15:54
    donc être végétarien devrait
    être suffisant, non ? »
  • 15:54 - 15:56
    En termes simples, non.
  • 15:56 - 16:00
    Dans l'industrie des œufs, les poussins
    mâles sont inutiles, ils ne pondront pas.
  • 16:00 - 16:04
    Ils n'atteindront pas la taille des
    poulets qui sont tués pour être mangés.
  • 16:04 - 16:07
    Cela veut dire que dès qu'ils naissent,
  • 16:07 - 16:10
    Ils sont jetés dans un broyeur géant
    qui les hache vivant,
  • 16:10 - 16:14
    ou jetés dans une chambre à gaz et gazés.
  • 16:14 - 16:16
    Toutes les poules pondeuses
  • 16:16 - 16:20
    seront aussi envoyées à l'abattoir
    après environ 72 semaines de vie,
  • 16:20 - 16:23
    lorsque leur corps seront totalement
    épuisés d'avoir trop produit
  • 16:23 - 16:26
    et que le fermier n'en tirera plus profit.
  • 16:26 - 16:27
    Dans l'industrie laitière,
  • 16:27 - 16:30
    les vaches ne produisent du lait
    que pour nourrir leurs petits.
  • 16:30 - 16:32
    Ce sont des mammifères comme nous.
  • 16:32 - 16:36
    Les fermiers les inséminent de force,
    année après année,
  • 16:36 - 16:39
    pour garantir une production
    continue de lait
  • 16:39 - 16:42
    qu'ils puissent vendre.
  • 16:42 - 16:45
    Lorsque la vache met bas,
  • 16:45 - 16:47
    on lui enlève son veau,
  • 16:47 - 16:50
    en principe dans les 24 heures
    qui suivent la naissance.
  • 16:50 - 16:54
    Les veaux mâles ne servent à rien
    dans l'industrie laitière.
  • 16:54 - 16:58
    Cela veut dire qu'environ
    95 000 veaux mâles sont tués
  • 16:58 - 17:02
    peu après leur naissance,
    rien que dans notre pays.
  • 17:02 - 17:04
    Normalement, on leur tire
    une balle dans la tête.
  • 17:04 - 17:07
    Juste parce qu'ils ne produiront
    pas de lait,
  • 17:07 - 17:10
    et que parfois, ce n'est pas assez
    rentable de les vendre pour leur viande.
  • 17:10 - 17:13
    Les femelles seront élevées
    et rejoindront le troupeau,
  • 17:13 - 17:16
    et seront inséminées de force
    année après année.
  • 17:16 - 17:20
    Et toutes les vaches laitières finiront
    elles aussi, à l'abattoir.
  • 17:21 - 17:26
    Les produits laitiers et les œufs sont
    donc en fait comme la viande.
  • 17:26 - 17:30
    Mais probablement pire, car les animaux
    souffrent plus longtemps,
  • 17:30 - 17:33
    et ils sont quand même
    tués de la même façon.
  • 17:33 - 17:35
    Parlons maintenant
    de l'abattage sans cruauté.
  • 17:35 - 17:36
    On entend ça souvent
  • 17:36 - 17:40
    quand on parle de tuer
    des animaux dans des abattoirs.
  • 17:40 - 17:44
    « Sans cruauté » veut dire
    avec compassion ou bienveillance.
  • 17:44 - 17:47
    Un abattage sans cruauté
    est donc un oxymoron.
  • 17:47 - 17:52
    Comment en effet tuer un animal
    avec compassion ou bienveillance
  • 17:52 - 17:57
    quand l'animal ne veut pas mourir
    ou n'a pas besoin de mourir.
  • 17:57 - 18:00
    Et voici notre dernière excuse :
  • 18:00 - 18:02
    le goût.
  • 18:02 - 18:05
    Je voudrais que vous réfléchissiez
    à ces deux questions.
  • 18:05 - 18:09
    Qu'est-ce qui a plus de valeur,
    le goût ou la vie ?
  • 18:09 - 18:15
    Est-ce qu'un plaisir sensoriel à lui seul
    peut justifier moralement une action ?
  • 18:15 - 18:19
    Rappelons-nous qu'un repas ne dure
    que quelques minutes,
  • 18:19 - 18:23
    mais ce repas a coûté
    toute une vie à un animal.
  • 18:23 - 18:27
    On leur enlève la vie
    pour un moment fugace,
  • 18:27 - 18:32
    pour un repas oublié sitôt mangé.
  • 18:33 - 18:35
    Je trouvais que les véganes
    nous imposaient leurs vues.
  • 18:35 - 18:37
    Je le disais souvent.
  • 18:37 - 18:41
    Mais j'ai réalisé qu'il n'y avait rien
    de pire que de prendre de force
  • 18:41 - 18:44
    la vie de quelqu'un
    qui ne veut pas mourir,
  • 18:44 - 18:49
    prendre la vie d'un animal
    qui ne veut pas mourir.
  • 18:49 - 18:52
    Et c'est pour cela
    que je suis devenu végane.
  • 18:52 - 18:56
    Car mis en perspective, mes arguments
    manquaient de véracité,
  • 18:56 - 18:58
    de crédibilité et de validité.
  • 18:58 - 19:01
    Je suis fondamentalement
    un ami des animaux,
  • 19:01 - 19:05
    et pourtant je payais pour que des animaux
    souffrent et meurent en mon nom.
  • 19:06 - 19:08
    Toutes les excuses que j'utilisais
  • 19:08 - 19:12
    m'ont fait réaliser que mes valeurs
    étaient en contradiction avec mes actions,
  • 19:12 - 19:15
    et je savais qu'il n'y avait
    aucune justification possible.
  • 19:16 - 19:17
    Merci beaucoup de m'avoir écouté.
  • 19:17 - 19:20
    (Applaudissements)
Title:
Un par un, tous les arguments contre le véganisme | Ed Winters | TEDxBathUniversity
Description:

Peut-on continuer de manger de la viande après avoir écouté Ed ?
« Ed le Terrien », éducateur végane, réfute un par un tous les arguments contre le véganisme. Basé à Londres, au Royaume-Uni, Ed Winters, alias Earthling Ed, est éducateur en matière de véganisme, conférencier et créateur de contenu. Ed est cofondateur et cocréateur de Surge, une organisation pour le droit des animaux, déterminée à créer un monde dans lequel la compassion envers tous les animaux autres que les hommes serait la norme. En 2016, Surge a lancé « The Official Animal Rights March » qui est passée de 2 500 participants à Londres en 2016, à 28 000 dans le monde entier en 2018. En 2017, Ed a produit le documentaire « Land of Hope and Glory » et lancé un projet activiste ambulant, « The Big Vegan Activism Van ». Il a donné des conférences dans un tiers des universités britanniques et fait des exposés à travers le monde. En octobre 2018, Ed a ouvert à Londres son « Unity Diner », un restaurant végane à but non lucratif, dont les profits vont directement à l’aide aux animaux. En février 2019, il a mis en ligne « The Disclosure Podcast ».

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx.

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English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
19:30

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