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La manipulation génétique peut aujourd'hui changer des espèces entières. À jamais.

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    Nous allons parler
    des systèmes d'entraînement de gènes,
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    mais je vais commencer
    avec une petite histoire.
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    Il y a 20 ans, un biologiste
    du nom d'Anthony James
  • 0:10 - 0:12
    s'est focalisé sur l'idée
    de créer des moustiques
  • 0:12 - 0:15
    qui ne transmettraient pas le paludisme.
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    C'était une bonne idée,
    mais un échec quasi complet.
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    D'une part,
    il s'est révélé très difficile
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    d'obtenir des moustiques
    résistants au paludisme.
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    James a finalement réussi,
    il y a juste quelques années,
  • 0:30 - 0:32
    en ajoutant des gènes
    qui rendent impossible
  • 0:32 - 0:35
    pour le parasite du paludisme
    de survivre dans le moustique.
  • 0:36 - 0:37
    Mais cela a créé un autre problème.
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    Maintenant que nous avons
    des moustiques résistants,
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    comment faire pour qu'ils remplacent
    les moustiques porteurs ?
  • 0:46 - 0:48
    Plusieurs options :
  • 0:48 - 0:50
    le plan A consistait en concevoir
  • 0:50 - 0:53
    un tas de moustiques
    modifiés génétiquement,
  • 0:53 - 0:54
    les relâcher dans la nature
  • 0:54 - 0:56
    et espérer
    qu'ils transmettent leurs gènes.
  • 0:57 - 0:59
    Le problème était,
    pour que ça marche,
  • 0:59 - 1:03
    qu'il fallait relâcher 10 fois plus
    de moustiques que ceux déjà présents.
  • 1:03 - 1:05
    Donc dans un village avec
    10 000 moustiques,
  • 1:05 - 1:07
    il fallait en relâcher 100 000.
  • 1:08 - 1:09
    Vous vous en doutez,
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    l'idée n'était pas très populaire
    chez les villageois.
  • 1:12 - 1:13
    (Rires)
  • 1:15 - 1:19
    Puis, en janvier dernier,
    Anthony James a reçu un courriel
  • 1:19 - 1:21
    d'un biologiste appelé Ethan Bier.
  • 1:21 - 1:24
    Il disait qu'avec son étudiant,
    Valentino Gantz,
  • 1:24 - 1:27
    ils étaient tombés sur un outil
    qui non seulement garantissait
  • 1:27 - 1:30
    le caractère héréditaire
    du gène voulu,
  • 1:30 - 1:32
    mais qu'il se répandrait extrêmement vite.
  • 1:33 - 1:35
    S'ils étaient dans le vrai,
    cela réglerait le problème
  • 1:35 - 1:38
    sur lequel lui et James
    travaillaient depuis 20 ans.
  • 1:38 - 1:43
    Pour tester, ils ont conçu deux moustiques
    portant le gène anti-paludisme
  • 1:43 - 1:45
    et aussi ce nouvel outil,
    un gène conducteur,
  • 1:45 - 1:47
    que j'expliquerai après.
  • 1:48 - 1:50
    Et ils se sont arrangés
    pour que tout moustique
  • 1:50 - 1:52
    porteur du gène anti-paludisme
  • 1:52 - 1:56
    aurait les yeux rouges,
    à la place des yeux blancs normaux.
  • 1:57 - 1:59
    C'était surtout par souci de facilité
  • 1:59 - 2:01
    pour pouvoir les différencier à vue.
  • 2:02 - 2:05
    Ils ont pris les moustiques
    anti-paludisme aux yeux rouges
  • 2:05 - 2:08
    et les ont mis dans une boîte
    avec 30 moustiques normaux,
  • 2:08 - 2:09
    et laissé se reproduire.
  • 2:09 - 2:13
    En deux générations, ils ont eu
    3 800 petits-enfants.
  • 2:14 - 2:16
    Ce n'est pas la partie surprenante.
  • 2:17 - 2:19
    Voici ce qui surprend :
  • 2:19 - 2:20
    sachant que vous avez commencé avec
  • 2:20 - 2:23
    deux moustiques aux yeux rouges
    et 30 aux yeux blancs,
  • 2:23 - 2:26
    on s'attendrait à
    une descendance surtout à yeux blancs.
  • 2:27 - 2:30
    Au contraire,
    lorsque James a ouvert la boîte,
  • 2:30 - 2:33
    tous les moustiques
    avaient les yeux rouges.
  • 2:33 - 2:35
    Lorsque j'ai questionné Bier
    sur ce moment,
  • 2:35 - 2:39
    il était si excité
    qu'il criait littéralement au téléphone.
  • 2:40 - 2:42
    C'est parce qu'obtenir uniquement
    des yeux rouges
  • 2:42 - 2:45
    bafoue une loi essentielle
    de la biologie,
  • 2:45 - 2:46
    la génétique Mendélienne.
  • 2:47 - 2:48
    Pour faire court,
  • 2:48 - 2:51
    la génétique Mendélienne dit que
    les enfants issus d'un accouplement
  • 2:51 - 2:54
    reçoivent 50% de leur ADN
    de chaque parent.
  • 2:54 - 2:57
    Donc si le moustique d'origine est aa,
    et le nouveau est aB,
  • 2:57 - 2:59
    avec B le gène anti-paludisme,
  • 2:59 - 3:01
    les enfants peuvent avoir
    quatre permutations :
  • 3:01 - 3:04
    aa, aB, aa, Ba.
  • 3:05 - 3:07
    Cependant, avec le nouveau gène,
  • 3:07 - 3:09
    ils sont tous aB.
  • 3:10 - 3:12
    Biologiquement, cela ne devrait
    pas être possible.
  • 3:12 - 3:14
    Mais que s'est-il donc passé ?
  • 3:15 - 3:16
    D'abord, l'apparition en 2012
  • 3:16 - 3:19
    de l'outil de manipulation génomique
    appelé CRISPR.
  • 3:20 - 3:23
    Vous avez certainement entendu
    parler de CRISPR,
  • 3:23 - 3:26
    donc je vais juste dire que CRISPR
    est un outil qui permet aux chercheurs
  • 3:26 - 3:29
    de modifier les gènes de manière
    précise, facile et rapide.
  • 3:30 - 3:33
    Il utilise un mécanisme
    déjà présent dans les bactéries.
  • 3:33 - 3:36
    En résumé, il y a une protéine
    qui agit comme des ciseaux
  • 3:36 - 3:37
    et coupe la séquence ADN,
  • 3:37 - 3:40
    et une molécule d'ARN
    qui dirige les ciseaux
  • 3:40 - 3:41
    où vous voulez sur le génome.
  • 3:41 - 3:44
    Cela donne en résumé
    un traitement de texte pour gènes.
  • 3:44 - 3:47
    Vous pouvez enlevez tout un gène,
    en mettre un,
  • 3:47 - 3:49
    ou même juste une seule lettre
    d'un gène.
  • 3:50 - 3:52
    Et vous pouvez faire ça
    sur n'importe quelle espèce.
  • 3:53 - 3:57
    Donc, souvenons-nous des deux problèmes
    liés aux systèmes d'entraînement de gènes.
  • 3:58 - 4:00
    Le premier était la difficulté de créer
  • 4:00 - 4:02
    un moustique résistant au paludisme.
  • 4:02 - 4:05
    Ce point est réglé, grâce à CRISPR.
  • 4:05 - 4:07
    Mais l'autre problème est logistique.
  • 4:07 - 4:09
    Comment propager cette caractéristique ?
  • 4:10 - 4:12
    C'est là que ça devient subtil.
  • 4:13 - 4:16
    Il y a quelques années, Kevin Esvelt,
    un biologiste d'Harvard,
  • 4:16 - 4:18
    s'est demandé ce qui se passerait
  • 4:18 - 4:22
    si nous faisions en sorte que
    CRISPR non seulement ajoute un gène,
  • 4:22 - 4:24
    mais aussi le système qui permet
    de faire le copier-coller.
  • 4:25 - 4:29
    En d'autres termes, et si CRISPR
    se reproduisait lui-même ?
  • 4:30 - 4:31
    Nous obtenons alors
  • 4:31 - 4:34
    une machine à mouvement perpétuel
    de modification de gènes.
  • 4:34 - 4:36
    Et c'est ce qui s'est passé.
  • 4:37 - 4:40
    Le système d'entraînement CRISPR
    créé par Esvelt
  • 4:40 - 4:44
    non seulement garantissait le caractère
    héréditaire d'un gène,
  • 4:44 - 4:46
    mais s'il est introduit
    dans les cellules germinales,
  • 4:46 - 4:49
    il copiera automatiquement
    le nouveau gène
  • 4:49 - 4:51
    dans les deux chromosomes
    de chaque individu.
  • 4:52 - 4:54
    C'est comme un chercher-remplacer global,
  • 4:54 - 4:58
    ou, en termes scientifiques,
    il rend un trait hétérozygote homozygote.
  • 5:00 - 5:02
    Qu'est-ce que ça signifie ?
  • 5:02 - 5:04
    Cela signifie
    que nous avons un outil
  • 5:04 - 5:07
    très puissant, mais aussi très dangereux.
  • 5:08 - 5:12
    Jusqu'ici, le demi-succès
    des systèmes d'entraînement de gènes
  • 5:12 - 5:13
    était presque un soulagement.
  • 5:13 - 5:16
    Normalement, lorsqu'on joue
    avec les gènes d'un organisme,
  • 5:16 - 5:18
    nous le rendons
    moins apte à survivre.
  • 5:18 - 5:21
    On peut donc faire
    autant de mouches à fruit qu'on veut
  • 5:21 - 5:22
    sans inquiétude.
  • 5:22 - 5:26
    Si certaines s'échappent,
    la sélection naturelle prend le relais.
  • 5:27 - 5:30
    Ce qui est puissant et inquiétant
    avec ces systèmes,
  • 5:30 - 5:32
    c'est que cela ne sera plus le cas.
  • 5:33 - 5:37
    En considérant que la caractéristique
    n'est pas un handicap à la survie,
  • 5:37 - 5:39
    comme un moustique qui ne vole pas,
  • 5:39 - 5:42
    le système basé sur CRISPR propagera
    la modification sans limite
  • 5:42 - 5:45
    jusqu'à être dans
    chaque individu de la population.
  • 5:47 - 5:50
    Ce n'est pas évident de faire
    un système si performant,
  • 5:50 - 5:52
    mais James et Esvelt
    pensent cela possible.
  • 5:53 - 5:56
    La bonne nouvelle est que nous pouvons
    faire des choses remarquables.
  • 5:56 - 5:59
    En insérant un système
    d’entrainement de gène anti-palu
  • 5:59 - 6:01
    chez seulement
    1% des moustiques anophèles,
  • 6:01 - 6:03
    l'espèce vecteur du paludisme,
  • 6:03 - 6:07
    tous les moustiques l'auraient en un an.
  • 6:08 - 6:11
    En un an, il serait possible
    d'éliminer le paludisme.
  • 6:11 - 6:15
    En réalité, il nous faudra encore
    quelques années pour y arriver, mais
  • 6:15 - 6:18
    1 000 enfants meurent
    chaque jour du paludisme.
  • 6:18 - 6:20
    Dans un an, ce chiffre pourrait
    être proche de zéro.
  • 6:21 - 6:24
    Il en va de même pour le dengue,
    le chikungunya, la fièvre jaune.
  • 6:25 - 6:26
    Et il y a mieux.
  • 6:27 - 6:30
    Pour se débarrasser d'une espèce invasive,
  • 6:30 - 6:32
    comme la carpe d'Asie
    dans les Grands Lacs,
  • 6:32 - 6:35
    il suffit de déployer
    un système d'entraînement de gènes
  • 6:35 - 6:37
    faisant que les progénitures
    sont toutes des mâles.
  • 6:37 - 6:41
    En quelques générations,
    plus de femelles, et plus de carpes.
  • 6:42 - 6:45
    En théorie, nous pourrions
    rétablir des centaines d'espèces locales
  • 6:45 - 6:46
    au bord de l'extinction.
  • 6:48 - 6:50
    Ça, ce sont les bonnes nouvelles.
  • 6:51 - 6:52
    Voilà les mauvaises.
  • 6:53 - 6:55
    Les systèmes d'entraînement
    sont si efficaces
  • 6:55 - 6:58
    qu'un déploiement accidentel mettrait
    très rapidement,
  • 6:58 - 7:00
    en danger toute une espèce.
  • 7:01 - 7:03
    Anthony James a usé
    de grandes précautions.
  • 7:03 - 7:06
    Il a conçu ses moustiques
    dans un laboratoire confiné
  • 7:06 - 7:08
    et a utilisé une espèce non-native des US
  • 7:08 - 7:10
    pour qu'au cas où certains s'échappent,
  • 7:10 - 7:12
    ils meurent sans se reproduire.
  • 7:13 - 7:16
    Mais il est vrai que
    si une dizaine de carpes modifiées
  • 7:16 - 7:21
    étaient accidentellement ramenées,
    depuis les Grands Lacs vers l'Asie,
  • 7:21 - 7:24
    elles pourraient effacer
    la population locale de carpes d'Asie.
  • 7:26 - 7:29
    Et dans un monde si connecté,
    ce n'est pas du tout impensable.
  • 7:29 - 7:31
    C'est même l'origine
    des espèces invasives.
  • 7:32 - 7:33
    Et on parle de poissons.
  • 7:33 - 7:35
    Pour les moustiques et moucherons,
  • 7:36 - 7:38
    il n'y a aucun moyen de les contenir.
  • 7:38 - 7:41
    Ils traversent constamment
    frontières et océans.
  • 7:42 - 7:44
    Mais l'autre mauvaise nouvelle
  • 7:44 - 7:48
    est qu'un système d'entraînement de gènes
    pourrait ne pas se limiter à la cible.
  • 7:48 - 7:51
    Ceci est dû au flux génomique,
    un moyen élégant
  • 7:51 - 7:54
    de dire que
    parfois des espèces proches s'accouplent.
  • 7:54 - 7:57
    Si cela arrivait, un gène conducteur
    pourrait être transmis,
  • 7:57 - 8:00
    comme la carpe d'Asie
    contaminant une autre espèce de carpes.
  • 8:00 - 8:03
    Ce n'est pas grave
    s'il s'agit de la couleur des yeux.
  • 8:03 - 8:06
    À vrai dire, il est possible
    que nous voyons prochainement
  • 8:06 - 8:08
    une vague de mouches à fruit
    très bizarres.
  • 8:09 - 8:11
    Mais cela pourrait être un désastre
  • 8:11 - 8:14
    si le gène conducteur vise
    à éliminer une espèce entière.
  • 8:14 - 8:18
    L'autre inquiétude
    est que la technologie pour faire cela,
  • 8:18 - 8:22
    pour modifier un organisme et
    ajouter un système d'entraînement de gène,
  • 8:22 - 8:25
    est quelque chose que
    n'importe quel laboratoire peut faire.
  • 8:25 - 8:27
    Une personne en licence peut le faire.
  • 8:27 - 8:30
    Un lycéen avec du talent
    et un peu d'équipement peut le faire.
  • 8:33 - 8:35
    Là, ça sonne terrifiant.
  • 8:35 - 8:38
    (Rires)
  • 8:38 - 8:40
    Curieusement, presque
    tous les scientifiques avec qui je parle
  • 8:40 - 8:44
    pensent que les systèmes d'entraînement
    ne sont ni inquiétants ni dangereux.
  • 8:44 - 8:46
    En partie car ils pensent que
  • 8:46 - 8:49
    les scientifiques seront prudents
    dans leur non-utilisation.
  • 8:49 - 8:50
    (Rires)
  • 8:50 - 8:52
    Jusqu'ici, c'est vrai.
  • 8:52 - 8:55
    Mais les systèmes d'entraînement
    de gènes sont aussi limités.
  • 8:55 - 8:59
    D'une part, ils ne marchent que
    pour les espèces à reproduction sexuée.
  • 8:59 - 9:02
    Donc ils ne peuvent être utilisés
    pour fabriquer des virus ou bactéries.
  • 9:02 - 9:05
    D'autre part, le trait ne se propage
    qu'à chaque génération.
  • 9:05 - 9:07
    Donc modifier ou éliminer une population
  • 9:07 - 9:11
    n'est envisageable que pour
    des espèces à cycle reproductif rapide,
  • 9:11 - 9:14
    comme les insectes et peut-être
    les souris ou le poisson.
  • 9:14 - 9:17
    Pour les éléphants ou les hommes,
    il faudrait des siècles
  • 9:17 - 9:20
    pour qu'un trait soit suffisamment
    répandu pour avoir un impact.
  • 9:20 - 9:25
    Puis, même avec CRISPR, ce n'est pas aisé
    de fabriquer un trait dévastateur.
  • 9:26 - 9:28
    Si vous voulez une drosophile
  • 9:28 - 9:30
    se nourrissant de fruits normaux
    au lieu de pourris,
  • 9:30 - 9:33
    avec pour objectif de saboter
    l'agriculture américaine.
  • 9:33 - 9:35
    Premièrement, il faut trouver
  • 9:35 - 9:38
    quels gènes contrôlent le type de fruits
    que la drosophile mange,
  • 9:38 - 9:40
    ce qui est déjà très long et fastidieux.
  • 9:40 - 9:44
    Après, il faut altérer ces gènes
    pour modifier le comportement de la mouche
  • 9:44 - 9:46
    pour qu'elle agisse comme voulu,
  • 9:46 - 9:48
    ce qui est encore plus long et compliqué.
  • 9:48 - 9:50
    Et cela pourrait ne pas marcher
  • 9:50 - 9:52
    car les gènes contrôlant le comportement
    sont complexes.
  • 9:52 - 9:54
    Un terroriste devant choisir
  • 9:54 - 9:56
    entre un programme de recherche épuisant
  • 9:56 - 9:59
    demandant des années de travail minutieux
    qui pourrait ne pas payer,
  • 9:59 - 10:01
    et faire exploser des choses,
  • 10:01 - 10:03
    choisira surement le second choix.
  • 10:03 - 10:06
    C'est d'autant plus vrai car,
    en théorie du moins,
  • 10:06 - 10:09
    ce serait très facile de créer
    un système d'entraînement inverse,
  • 10:09 - 10:13
    qui n'aurait qu'à corriger les changements
    faits par le premier système.
  • 10:13 - 10:15
    Donc si vous n'aimez pas le résultat,
  • 10:15 - 10:18
    il suffit de répandre
    un gène qui le supprimera.
  • 10:18 - 10:19
    Du moins en théorie.
  • 10:21 - 10:23
    Donc, que faire maintenant ?
  • 10:25 - 10:28
    Nous avons la possibilité de modifier
    à souhait toute une espèce.
  • 10:29 - 10:30
    Devrions-nous ?
  • 10:31 - 10:32
    Sommes-nous devenus des dieux ?
  • 10:34 - 10:35
    Je ne dirais pas ça.
  • 10:36 - 10:37
    Mais je peux dire cela :
  • 10:38 - 10:40
    actuellement, des gens très intelligents
  • 10:40 - 10:44
    débattent sur comment contrôler
    les systèmes d'entraînement de gènes.
  • 10:44 - 10:46
    En même temps,
    d'autres gens très intelligents
  • 10:46 - 10:48
    travaillent à créer des sécurités,
  • 10:48 - 10:52
    comme des gènes conducteurs auto-régulés
    ou qui disparaissent après X générations.
  • 10:53 - 10:54
    C'est bien.
  • 10:54 - 10:57
    Mais cette technologie requiert
    une discussion.
  • 10:58 - 11:00
    Et vu la nature des gènes conducteurs,
  • 11:00 - 11:02
    la discussion doit être mondiale.
  • 11:02 - 11:05
    Et si le Kenya veut utiliser
    un gène conducteur mais pas la Tanzanie ?
  • 11:05 - 11:09
    Qui décide de répandre
    un gène conducteur pouvant voler ?
  • 11:11 - 11:13
    Je n'ai pas la réponse à ça.
  • 11:14 - 11:16
    Nous ne pouvons qu'avancer,
  • 11:16 - 11:19
    pesez les pour et les contre
    de manière honnête
  • 11:19 - 11:21
    et prendre nos responsabilités.
  • 11:22 - 11:26
    Par cela, je ne parle pas juste du choix
    d'utiliser un gène conducteur,
  • 11:26 - 11:28
    mais aussi le choix de ne pas en utiliser.
  • 11:29 - 11:32
    Les hommes ont tendance à penser
    que la bonne solution
  • 11:32 - 11:34
    est de préserver le statu quo.
  • 11:35 - 11:37
    Mais ce n'est pas toujours le cas.
  • 11:38 - 11:41
    Les systèmes d'entraînement de gènes
    comportent des risques à considérer,
  • 11:41 - 11:44
    mais le paludisme existe
    et tue 1 000 personnes par jour.
  • 11:45 - 11:49
    Pour se défendre, les pesticides utilisés
    nuisent gravement à d'autres espèces,
  • 11:49 - 11:50
    y compris amphibiens et oiseaux.
  • 11:51 - 11:55
    Donc quand vous entendrez parler
    de système d’entraînement de gènes,
  • 11:55 - 11:57
    et croyez-moi,
    vous allez en entendre parler,
  • 11:57 - 11:58
    rappelez-vous de ceci :
  • 11:58 - 12:00
    agir peut faire peur,
  • 12:00 - 12:03
    mais parfois, ne pas agir est pire.
  • 12:05 - 12:13
    (Applaudissements)
Title:
La manipulation génétique peut aujourd'hui changer des espèces entières. À jamais.
Speaker:
Jennifer Kahn
Description:

Le système d'entraînement de gènes CRISPR permet aux scientifiques de changer la séquence de l'ADN et de s'assurer que le trait génétique codé sera hérité par les générations futures, ouvrant alors la possibilité d'altération pour toujours des espèces entière. Et surtout, cette technologie a soulevé des questions : comment ce nouveau pouvoir va-t-il affecter l'humanité ? Qu'allons-nous changer grâce à ça ? Sommes-nous devenus des dieux ?
Suivez la journaliste Jennifer Kahn dans sa réflexion sur ces questions et sur l'utilisation de systèmes d'entraînement des gènes : la création de moustiques résistants qui pourraient éradiquer le paludisme et le virus Zika.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
12:25

French subtitles

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