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États-Unis : en Louisiane, avec les Cajuns qui veulent préserver leur identité • FRANCE 24

  • 0:07 - 0:13
    [générique]
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    La Nouvelle-Orléans,
    Baton Rouge, Lafayette,
  • 0:16 - 0:19
    des villes américaines
    aux noms bien français,
  • 0:19 - 0:22
    les principales villes de la Louisiane.
  • 0:22 - 0:24
    C'est un certain René Robert Cavelier
  • 0:24 - 0:27
    de La Salle qui, en 1682,
  • 0:27 - 0:29
    a exploré le bassin du Mississippi,
  • 0:29 - 0:31
    a pris possession
    du territoire au nom du roi
  • 0:31 - 0:34
    Louis XIV et l'a baptisé en son honneur.
  • 0:34 - 0:37
    La Louisiane française au début
    du XVIIIᵉ siècle est gigantesque,
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    elle s'étend des Grands Lacs
    jusqu'au Golfe du Mexique,
  • 0:42 - 0:44
    mais les guerres vont peu
    à peu réduire ce territoire.
  • 0:44 - 0:47
    La France doit céder
    l'ouest de la Louisiane
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    à l'Espagne et le Canada
    à la Grande-Bretagne.
  • 0:50 - 0:53
    Une partie des habitants
    francophones de ces territoires du Nord,
  • 0:53 - 0:57
    appelé Acadie, vont d'ailleurs
    immigrer vers la Louisiane actuelle,
  • 0:57 - 1:00
    où on les appellera les Cadiens ou Cajuns.
  • 1:00 - 1:03
    Ce démantèlement progressif
    va s'achever en 1803.
  • 1:03 - 1:05
    Le Premier Consul, Napoléon Bonaparte,
  • 1:05 - 1:10
    vend la Louisiane au tout jeune
    États-Unis pour 5 millions de dollars,
  • 1:10 - 1:12
    plus 10 millions pour la Nouvelle-Orléans.
  • 1:12 - 1:15
    Pour autant, l'immigration
    francophone va se poursuivre,
  • 1:15 - 1:17
    venus notamment
    des Antilles et de la Caraïbe,
  • 1:17 - 1:19
    des planteurs accompagnés
    de leurs esclaves
  • 1:19 - 1:22
    et le français se mâtine de créole.
  • 1:23 - 1:25
    Malgré l'importance de la communauté
    francophone dans l'État,
  • 1:25 - 1:29
    à partir de 1916, il est interdit
    d'utiliser le français dans les écoles.
  • 1:30 - 1:33
    En 1921,
    la constitution de Louisiane n'autorise
  • 1:33 - 1:36
    plus l'usage que de la seule
    langue anglaise,
  • 1:36 - 1:38
    les Cajuns sont de plus en plus isolés.
  • 1:38 - 1:40
    Un siècle plus tard,
  • 1:40 - 1:44
    ils représentent encore presque
    10 % de la population de la Louisiane.
  • 1:44 - 1:46
    Même si l'usage du français
    se perd peu à peu,
  • 1:46 - 1:48
    de génération en génération,
  • 1:48 - 1:52
    certains se battent encore
    pour préserver la langue et la tradition.
  • 1:52 - 1:54
    Billet Retour en pays cajun.
  • 1:54 - 1:58
    C'est un reportage de Fanny Allard.
  • 1:58 - 2:02
    [musique]
  • 2:02 - 2:06
    La Louisiane, terre d'aventure.
  • 2:06 - 2:12
    Ici, les influences sont créoles,
    françaises, indiennes et acadiennes,
  • 2:12 - 2:18
    mais la francophonie est aujourd'hui,
    ce qui unit les louisianais.
  • 2:18 - 2:20
    Près de Lafayette, dans le sud de l'État,
  • 2:20 - 2:23
    on parle français avec
    un accent d'ailleurs.
  • 2:23 - 2:27
    Le français cajun du nom donné à ce peuple
  • 2:27 - 2:31
    des Amériques qui vit
    ici depuis trois siècles.
  • 2:31 - 2:33
    [siffle]
  • 2:33 - 2:38
    J'ai trouvé une ruche avec
    des abeilles dans l'arbre, c'est cool.
  • 2:38 - 2:42
    Jourdan Thibodeaux
    est un enfant de la Louisiane.
  • 2:42 - 2:45
    Il a construit cette ferme,
    il y a plus de 10 ans dans les marais
  • 2:45 - 2:49
    et vit ici avec sa
    femme et ses deux filles
  • 2:49 - 2:56
    à quelques kilomètres
    seulement de ses parents.
  • 2:56 - 3:03
    Il y a une chanson, La valse d'héritage,
  • 3:05 - 3:09
    qui dit : « J'étais cajun quand je suis
    né, je serai cajun quand je vais mourir. »
  • 3:09 - 3:12
    Quand j'étais petit, : « Un jour,
    quand je serai grand,
  • 3:12 - 3:16
    j'aurai une ferme et j'aurai
    des vaches et des moutons.»
  • 3:16 - 3:20
    Ce rêve,
    Jourdan l'a réalisé en travaillant dur.
  • 3:20 - 3:23
    Élevé par une grand-mère
    qui lui a transmis le français.
  • 3:23 - 3:28
    Quand il parle de ses concitoyens,
    il les appelle les américains.
  • 3:28 - 3:34
    Plein de jeunes veulent être
    de plus en plus comme les Américains
  • 3:34 - 3:41
    parce que c'est plus cool et plus accepté.
  • 3:43 - 3:49
    Je préfère être ce que je suis
    que quelque chose d'autre.
  • 3:49 - 3:51
    Pour la génération de nos parents,
  • 3:51 - 3:55
    ce n'était pas une bonne
    chose d'être cajun.
  • 3:55 - 4:00
    Tu n'étais pas intelligent.
  • 4:00 - 4:04
    La manière dont sont traités
    les Mexicains aujourd'hui,
  • 4:05 - 4:09
    c'était comme ça pour nos parents.
  • 4:09 - 4:16
    C'est pour ça que la tradition
    et la langue se sont perdues.
  • 4:16 - 4:19
    Jourdan est un cowboy des marécages.
  • 4:19 - 4:21
    Quand il ne chasse pas le crocodile,
  • 4:21 - 4:25
    il élève du bétail et monte
    à cheval loin des villes.
  • 4:25 - 4:29
    C'est sa manière de défendre son héritage,
    perpétuer les traditions.
  • 4:29 - 4:32
    Pour moi, c'était juste d'être
    comme mon grand-père était,
  • 4:32 - 4:34
    comme ma grand-mère était.
  • 4:34 - 4:40
    C'est juste vivre la vie,
    vivre la culture.
  • 4:40 - 4:42
    Je vais continuer de la même
    manière avec ma petite femme,
  • 4:42 - 4:46
    je vais parler ma langue avec mes enfants,
    on va prier tous les soirs.
  • 4:46 - 4:50
    Je ne vais pas aller à 10 000 miles d'ici
  • 4:50 - 4:53
    pour manger des Burger
    King ou des McDonald's.
  • 4:53 - 4:55
    Ça, ce n'est rien pour moi. [glousse]
  • 4:55 - 5:00
    Autrefois, le sud de la Louisiane
    était majoritairement francophone
  • 5:00 - 5:03
    car les cajuns sont
    des descendants des acadiens.
  • 5:03 - 5:05
    Ces Français du Canada chassés par
  • 5:05 - 5:08
    la Couronne britannique
    au milieu du XVIIIᵉ siècle
  • 5:08 - 5:13
    et qui migrèrent vers la Louisiane
    et ses milliers d'hectares de bayous,
  • 5:13 - 5:16
    des bras d'eau du Mississippi qui scindent
  • 5:16 - 5:19
    la terre partout dans le sud de l'État.
  • 5:19 - 5:22
    Norbert Leblanc vient de cette lignée.
  • 5:22 - 5:27
    Ça, c'est le plus gros chêne du bayou.
  • 5:27 - 5:28
    Il n'y en a pas de plus gros.
  • 5:28 - 5:35
    D'après moi,
    il a peut-être 500 ou 600 ans.
  • 5:35 - 5:41
    Comme ses ancêtres, il y a 300 ans,
    Norbert n'a jamais quitté le bayou.
  • 5:41 - 5:45
    Mon papa est né ici, ma maman est née ici.
  • 5:45 - 5:49
    J'ai fait toute ma vie sur le bayou.
  • 5:49 - 5:56
    J'ai coupé et chargé des bûches
    avec mon grand-papa, il y a longtemps.
  • 5:57 - 5:58
    Ça ne date pas d'hier.
  • 5:58 - 6:00
    [rit]
  • 6:00 - 6:04
    Pas un recoin de la rivière
    n'a de secret pour Norbert.
  • 6:04 - 6:07
    À 85 ans,
    ce vieux cajun pêche toutes les semaines
  • 6:07 - 6:11
    et chassait encore l'alligator,
    il y a quelques années.
  • 6:11 - 6:14
    Dans le bayou, les crocodiles
    sont plus nombreux que les hommes,
  • 6:15 - 6:18
    ils peuvent mesurer jusqu'à
    4 mètres et vivre 30 ans.
  • 6:18 - 6:20
    J'en ai tué un tas.
  • 6:20 - 6:25
    Le prix était bon : 80
    $ pour 1/3 de mètre.
  • 6:25 - 6:28
    Aujourd'hui, c'est 5 $.
  • 6:28 - 6:30
    Ça ne paye pas assez.
  • 6:30 - 6:33
    Norbert parle le français
    car c'est sa langue maternelle,
  • 6:33 - 6:35
    mais il le pratique peu.
  • 6:35 - 6:36
    Quand il était enfant,
  • 6:36 - 6:39
    ses professeurs lui ont
    interdit de le parler à l'école.
  • 6:39 - 6:42
    Quand j'ai commencé l'école,
    tout était en français.
  • 6:42 - 6:45
    À partir du CP,
  • 6:45 - 6:51
    le gouvernement nous a dit :
  • 6:51 - 6:54
    « No French.
    », plus de français. C'était dur
  • 6:54 - 7:01
    parce que l'anglais
    n'était pas répandu ici.
  • 7:03 - 7:07
    À partir de 1921,
    la Louisiane a mené une vaste campagne
  • 7:07 - 7:11
    d'assimilation
    dans le but d'américaniser l'État.
  • 7:11 - 7:14
    La Constitution a interdit
    le français dans l'enseignement.
  • 7:14 - 7:17
    Les cajuns ont été stigmatisés.
  • 7:17 - 7:20
    Le jeune monde aujourd'hui,
    c'est juste l'anglais.
  • 7:20 - 7:23
    Je fais partie du vieux monde. [rit]
  • 7:23 - 7:24
    [musique]
  • 7:25 - 7:27
    Comme beaucoup de cajuns de sa génération,
  • 7:27 - 7:30
    Norbert n'a pas transmis
    le français à ses enfants.
  • 7:30 - 7:34
    En Louisiane, les boomers,
    ces enfants de l'après-guerre,
  • 7:34 - 7:38
    sont appelés la génération perdue.
  • 7:38 - 7:41
    Celle qui n'a pas
    appris à parler français.
  • 7:41 - 7:43
    C'est le cas de Francis Pavy.
  • 7:43 - 7:47
    Ce peintre né à Lafayette de parents
    francophones ne parle qu'anglais.
  • 7:47 - 7:50
    The french culture
    is very important to South Louisiana
  • 7:50 - 7:53
    and New Orleans here
    because the acadian culture.
  • 7:53 - 7:55
    My mother was a Wagespack,
  • 7:56 - 7:59
    people that came
    from Alsace-Lorraine in the 1720s.
  • 7:59 - 8:06
    When she was about 6 or 7,
    she had to go to school, of course,
  • 8:07 - 8:09
    they prevented her from speaking French.
  • 8:09 - 8:13
    They got extra work
    or had to stay after school,
  • 8:13 - 8:16
    writes lines or things like that.
  • 8:16 - 8:19
    Souvent punis sévèrement
    par leurs professeurs,
  • 8:19 - 8:22
    les cajuns abandonnent
    alors le français et avec lui,
  • 8:22 - 8:25
    une partie fondamentale de leur identité.
  • 8:25 - 8:30
    À travers ses tableaux,
    Francis célèbre la culture louisianaise,
  • 8:30 - 8:32
    une culture qu'il exprime avec le langage
  • 8:32 - 8:35
    de la peinture à défaut
    de parler français.
  • 8:35 - 8:37
    We grew up primarly speaking English.
  • 8:37 - 8:41
    They thought us English
    at school and most of the television
  • 8:41 - 8:45
    and media that we listen
    to the radio was English.
  • 8:45 - 8:48
    I really do regret the fact
    that I didn't take advantage
  • 8:48 - 8:54
    of learning French as a child
    but I didn't know any better.
  • 8:54 - 8:57
    All my friends spoke English.
  • 8:57 - 9:00
    Dans les cimetières du sud de l'État,
  • 9:00 - 9:02
    les noms sont des témoins de l'histoire.
  • 9:02 - 9:04
    [son de cloche]
  • 9:04 - 9:07
    Champagne, Broussard ou Thibodeaux,
  • 9:07 - 9:10
    ces familles catholiques
    n'ont jamais quitté la Louisiane,
  • 9:10 - 9:13
    leur terre d'exil.
  • 9:13 - 9:17
    L'Ile Cyprès, c'est chez moi.
  • 9:17 - 9:21
    C'est un petit marais des bas-fonds
  • 9:21 - 9:23
    de l'est de Lafayette.
  • 9:23 - 9:26
    J'aime mon petit voisinage.
  • 9:26 - 9:28
    Jourdan Thibodeaux
    travaille dans l'industrie
  • 9:28 - 9:30
    de la viande depuis qu'il a 14 ans.
  • 9:31 - 9:34
    Il gère aujourd'hui sa société
    de production de boudins et de tasseaux.
  • 9:34 - 9:36
    Des spécialités locales.
  • 9:36 - 9:38
    You got something in the mixer right now?
  • 9:38 - 9:43
    Ici, on cuisine du porc,
    des écrevisses ou du crocodile.
  • 9:43 - 9:47
    En pays cajun,
    la nourriture est sacrée et métissée.
  • 9:47 - 9:53
    C'est la meilleure parce qu'elle
    est issue de plein de cultures.
  • 9:53 - 9:57
    Les gens pensent qu'il n'y
    a eu qu'une seule influence,
  • 9:57 - 9:59
    mais ce n'est pas vrai.
  • 9:59 - 10:05
    Le boudin vient des Français,
    mais la cuisson a changé avec les Indiens.
  • 10:06 - 10:09
    Puis, les Africains sont venus
    avec d'autres ingrédients.
  • 10:09 - 10:11
    Voilà pourquoi c'est
    si bon : ça ne peut pas
  • 10:11 - 10:14
    être la meilleure
    si elle n'a qu'une source.
  • 10:14 - 10:17
    Tu as besoin de différences ensemble.
  • 10:17 - 10:21
    À 35 ans, Jourdan est un fervent
    défenseur de la culture
  • 10:21 - 10:24
    cajun qu'il revendique
    jusque dans la cuisine.
  • 10:24 - 10:30
    Les recettes sont anciennes,
    on n'a jamais rien changé.
  • 10:30 - 10:34
    Ce sont les mêmes recettes
    que celles de nos grands-parents.
  • 10:34 - 10:36
    Si je vais commencer
    quelque chose de nouveau,
  • 10:36 - 10:40
    ce ne sera pas la même culture.
    C'est quelque chose de nouveau.
  • 10:40 - 10:41
    C'est une nouvelle culture.
    C'était bon déjà,
  • 10:41 - 10:45
    tu n'as pas besoin de changer
    quelque chose qui est bon.
  • 10:45 - 10:48
    Alors que le français risquait
    de s'éteindre en Louisiane,
  • 10:48 - 10:52
    un mouvement de réhabilitation
    de la langue né dans les années 60.
  • 10:52 - 10:59
    [musique]
  • 11:01 - 11:04
    Des programmes d'immersion franco-anglais
    se développent dans les écoles
  • 11:05 - 11:07
    et permettent à une jeune génération
  • 11:07 - 11:09
    de Louisianais d'apprendre le français.
  • 11:09 - 11:13
    Will et Drake font partie de ces jeunes.
  • 11:13 - 11:16
    Il y a deux ans,
    ils ont lancé Télé Louisiane,
  • 11:16 - 11:21
    premier média audiovisuel
    francophone de la région.
  • 11:21 - 11:24
    En Louisiane, on est très
    déconnecté avec notre histoire,
  • 11:24 - 11:27
    notre littérature, notre héritage
  • 11:27 - 11:29
    qui est beaucoup plus riche
    que ce qu'on pense.
  • 11:30 - 11:33
    On essaye de montrer aux Louisianais,
    ici en Louisiane,
  • 11:33 - 11:39
    mais aussi dans la diaspora,
    partout aux États-Unis et dans le monde,
  • 11:39 - 11:41
    qu'il faut être fier de la Louisiane,
    de notre musique,
  • 11:41 - 11:44
    de notre culture, de nos langues.
  • 11:44 - 11:47
    Le jeune média compte 18 employés qui,
    chaque semaine,
  • 11:47 - 11:50
    construisent une émission
    autour d'un thème différent.
  • 11:50 - 11:53
    Ce jour-là,
    le tournage a lieu à la Nouvelle-Orléans,
  • 11:53 - 11:55
    dans le quartier français du Vieux Carré.
  • 11:55 - 11:58
    Au programme, les créoles de couleur.
  • 11:58 - 12:00
    Qu'est-ce que ça veut
    dire créole en Louisiane ?
  • 12:00 - 12:02
    Créole, c'est compliqué.
  • 12:02 - 12:04
    Ça veut dire beaucoup
    de choses pour beaucoup de gens.
  • 12:04 - 12:08
    Le terme, c'est d'origine
    portugais et ça voulait dire :
  • 12:08 - 12:11
    autrefois né au nouveau monde.
  • 12:11 - 12:14
    Avec plus de 260 000 vues cette année,
  • 12:14 - 12:18
    le jeune média espère être
    bientôt diffusé à la télévision.
  • 12:18 - 12:21
    Pour Will et Drake,
    l'avenir de la francophonie, c'est eux,
  • 12:21 - 12:22
    la jeunesse louisianaise.
  • 12:22 - 12:24
    On n'a pas une histoire.
  • 12:24 - 12:26
    Le français,
    c'est quelque chose de folklorique,
  • 12:26 - 12:27
    c'est quelque chose de très négatif.
  • 12:28 - 12:30
    Ça, c'était le récit,
    c'était le stéréotype.
  • 12:30 - 12:33
    À cette heure,
    on n'a pas une mémoire pour ça.
  • 12:33 - 12:35
    Pour nous autre, le français, c'est ça,
    le français, c'est notre culture.
  • 12:35 - 12:38
    Si on veut que ça
    continue d'être la Louisiane,
  • 12:38 - 12:40
    il faut vraiment investir dans la musique,
    la culture,
  • 12:41 - 12:42
    la langue et toutes les autres choses
  • 12:42 - 12:45
    qui nous font différent et spécial,
    je crois.
  • 12:45 - 12:48
    Noirs, blancs, natives,
    n'importe quoi, je suis Louisianais.
  • 12:48 - 12:49
    Je suis Louisianais, oui.
  • 12:50 - 12:55
    On doit apporter ça avec cette
    perspective chaque jour qu'on vit.
  • 12:55 - 12:58
    Manger, prier, travailler.
  • 12:58 - 13:01
    Être cajun, c'est un mode de vie
    que cette communauté transmet
  • 13:01 - 13:07
    de génération en génération à travers
    la tradition orale et la musique.
  • 13:07 - 13:11
    Jourdan a appris à jouer
    du violon tout seul, sans partitions,
  • 13:11 - 13:14
    mais en écoutant les anciens.
  • 13:14 - 13:17
    Petit,
    il suivait sa mère dans les concerts.
  • 13:17 - 13:19
    Aujourd'hui, il chante avec sa fille.
  • 13:19 - 13:26
    [musique]
  • 13:52 - 13:54
    Mon papa a toujours dit
  • 13:54 - 13:59
    que nous sommes les dernières personnes
  • 13:59 - 14:02
    à parler français dans la Louisiane.
  • 14:02 - 14:09
    C'est vraiment une langue
    importante pour nous.
  • 14:11 - 14:18
    [chants]
  • 14:34 - 14:36
    Charmant, Jo.
  • 14:36 - 14:41
    La musique a aidé beaucoup
    de jeunes à parler français.
  • 14:41 - 14:44
    Ils ont appris grâce à la musique,
  • 14:44 - 14:51
    parce que ça te prend aux tripes.
  • 14:52 - 14:54
    C'est là, c'est dans ton cœur.
  • 14:54 - 14:56
    J'ai fait mon idée
    que je vais chanter en français
  • 14:56 - 15:02
    parce qu'il y a assez
    de monde qui chante en anglais.
  • 15:02 - 15:06
    Les vieilles chansons que j'aime,
    c'est tout en français et ça sonne mieux.
  • 15:06 - 15:09
    Jourdan élève ses
    filles en français malgré
  • 15:09 - 15:11
    l'omniprésence de la culture américaine.
  • 15:11 - 15:14
    Un combat de tous les jours
    qu'il ne compte pas abandonner.
  • 15:14 - 15:18
    Je suis fier d'être d'ici.
  • 15:18 - 15:23
    Si la prochaine génération
    ne prend pas le relais,
  • 15:23 - 15:28
    ça ne sera pas de ma faute.
    Moi, j'ai fait mon job,
  • 15:28 - 15:31
    j'ai continué avec mes enfants.
  • 15:32 - 15:38
    Même s'ils doivent être les derniers,
    je ne serai pas le dernier.
  • 15:38 - 15:42
    C'est ma responsabilité.
  • 15:42 - 15:46
    Ça ne va pas mourir avec moi.
  • 15:46 - 15:52
    Chaque fois que j'entends mes
    filles parler français, ça me rend fier.
  • 15:52 - 15:56
    Je crois que le plus important,
    c'est la langue,
  • 15:56 - 15:58
    parce que sans ça, on n'a rien.
  • 15:58 - 15:59
    [musique]
  • 16:00 - 16:04
    Il y a 40 ans, on comptait à peine
    100 000 francophones en Louisiane.
  • 16:04 - 16:07
    Il y en aurait
    plus de 250 000 aujourd'hui.
  • 16:07 - 16:11
    Les Louisianais se voient comme
    un peuple citoyen des États-Unis,
  • 16:11 - 16:15
    mais dépositaires d'une identité
    qu'ils promettent de défendre à tout prix.
  • 16:15 - 16:21
    La Louisiane,
    un peu de vieille France au Nouveau Monde.
  • 16:21 - 16:23
    Voilà donc pour ce reportage en Louisiane,
  • 16:23 - 16:28
    un reportage que vous pourrez
    retrouver bien sûr sur France24.com.
  • 16:28 - 16:31
    Je vous dis à très vite
    pour un nouveau numéro de Billet Retour.
  • 16:31 - 16:37
    [musique]
Title:
États-Unis : en Louisiane, avec les Cajuns qui veulent préserver leur identité • FRANCE 24
Description:

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Video Language:
French
Duration:
16:37

French subtitles

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