-
Voilà comment ça se passe.
Je m'appelle Frank Stasio.
-
Une grande partie de la recherche scientifique
a été financée sur fonds publics,
-
mais l'accès au public en est restreint
par de coûteux péages – des « paywalls ».
-
Dans le même temps, certains éditeurs
de revues scientifiques ont des marges
-
plus importantes que des entreprises
comme Walmart, Google ou Apple.
-
Mais il y a un mouvement naissant
qui pourrait changer la donne.
-
Paywall
Le Marché du savoir
-
Les universités servent à instruire les gens,
-
il est totalement contre-productif
d'exercer une rétention de l'information.
-
Il n'y a rien à y gagner
à part de l'argent, du pouvoir.
-
et des choses contre lesquelles
il est important de se battre.
-
Beaucoup d'argent ?
-
Beaucoup d'argent !
-
Un marché se comptant
en milliards de dollars.
-
La publication scientifique est un marché
qui génère 25,2 milliards de dollars par an.
-
Ce journal, Biomaterials, publié par Elsevier,
coûte en moyenne 10 702 $ par an (version électronique)
-
Est-ce de l'argent bien dépensé ?
Difficile à dire.
-
En 1995, le magazine Forbes prédisait que
la recherche serait la première victime d'Internet.
-
Les universitaires sont progressistes et les revues
gagneraient moins si le contenu était en ligne.
-
23 ans plus tard,
rien n'est moins vrai.
-
S'il est une chose à retenir
de l'histoire,
-
C'est que nous sommes très mauvais
pour prédire l'avenir.
-
Pourtant c'est quelque chose
que les médias adorent faire
-
et dont le public raffole.
C'est ironique...
-
[notification d'erreur]
-
Nous sommes désolés.
-
Vous n'êtes pas autorisé
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Merci de sélectionner votre mode de paiement.
-
[blip]
-
L'édition scientifique est une industrie qui
dégage une marge d'environ 35 à 40 %.
-
Au fil des années
j'ai étudié les chiffres,
-
et Walmart, par exemple,
a une marge d'environ 3 % ;
-
et Walmart, pour les gens,
c'est un genre de monstre maléfique.
-
Mais c'est 3 % par rapport à 35 %.
-
Vous voyez, j'aurais pu changer d'idée,
me dire que Walmart n'est pas si mal
-
par rapport à d'autres entreprises
dans d'autres secteurs.
-
En gestion de patrimoine, c'est environ 21 % ;
celle de Toyota environ 12 %.
-
Comment peut-on accepter de telles
marges de profit dans ce secteur
-
alors que leur matière première
ne leur coûte rien ?
-
— Quelles sont les filières
comparables
-
avec ce genre de marges de profit,
à 32-35 % ?
-
— Franchement, je n'ai jamais
entendu parler
-
d'entreprises avec de telles marges.
-
Dans la plupart
des autres branches, les branches normales,
-
ce genre de marge
évoque une logique monopolistique.
-
Même si hors du monde universitaire
les gens ne lisent pas beaucoup ces articles,
-
ne les trouvent pas utiles,
il les paient quand même.
-
Vos impôts vont aux gouvernements
qui vont financer les universités,
-
qui ont elles-mêmes des bibliothèques
qui paient des abonnements aux éditeurs.
-
Les revues et les éditeurs
profitent de votre argent.
-
Que ce soit vous ou votre voisin,
tout le monde met la main à la poche.
-
Et ceux qui en tirent les bénéfices
sont les éditeurs.
-
Tout le monde a droit à une marge de profit.
-
Mais comment des revues – des revues (!)
-
peuvent-elles dégager des marges
supérieures aux plus grosses entreprises techno ?
-
Eh bien, la raison, c'est que
les travailleurs ne sont pas payés.
-
Dans quelle autre industrie
(je n'en vois pas),
-
ceux qui produisent,
-
ici, les auteurs, les relecteurs,
ne gagnent-ils rien ?
-
Les marges de l'édition
n'ont rien à envier à qui que ce soit :
-
il y a quelques années, je les ai comparées
à celle de Facebook et elles sont à peu prés égales
-
à celles des entreprises de logiciels
les plus prospères.
-
Facebook, il va sans dire,
se développe à l'infini
-
et on pourrait dire qu'aucune entreprise
n'a mieux réussi depuis 5 ou 10 ans.
-
Les profits de l'édition sont donc obscènes,
-
ce pourquoi les éditeurs ne sont
pas pressés que cela change.
65
00:04:28,724 --> 00:04:31,324
La vraie question, c'est
pourquoi les marges sont si élevées,
-
de l'ordre de 35 % de plus que
Google ; comment est-ce possible ?
-
C'est simplement lié
au pouvoir de fixer les prix
-
Vous, si vous êtes Elsevier, imaginons,
vous avez un accès exclusif ;
-
vous vendez du contenu
à une université.
-
Ce n'est pas vraiment
comme aller au supermarché,
-
où, par exemple, si une bière est trop chère,
vous en choisissez une autre.
-
Un bibliothécaire de l'université
ne peux pas vraiment dire,
-
"Bon, les revues d'Elsevier sont trop chères,
on prendra celles de Wiley cette année."
-
Il vous faut toutes ces revues.
-
Et donc, les éditeurs peuvent définir
des prix aussi élevés qu'ils le souhaitent,
-
les universités vont en fait rarement rechigner.
-
Elles peuvent faire semblant,
mais en réalité elles doivent y avoir accès,
-
cela place les éditeurs
en position très avantageuse.
-
Il y a là un problème de marché.
-
Le marché de l'édition présente
ce que quelqu'un a appelé un risque moral,
-
ce qui n'a rien a voir avec l'éthique,
c'est un terme économique.
-
Un risque moral survient
quand l'acheteur d'un bien
-
n'en est pas le consommateur.
-
Et quel est ce bien
sur le marché traditionnel de l'édition ?
-
C'est l'accès,
l'accès par les lecteurs.
-
Les consommateurs sont des gens comme moi
qui veulent lire les articles,
-
mais les acheteurs sont d'autres personnes,
je ne suis generalement pas abonné.
-
La bibliothèque de Harvard dépense une fortune
pour s'abonner à toute une panoplie de revues.
-
Mais, je suis insensible au prix de ces revues
car je n'ai pas à payer la facture.
-
Mais c'est de l'argent réel, n'est ce pas ?
-
L'édition de revues
scientifiques est un secteur
-
de 10 milliards de dollars par an.
-
Ce n'est pas rien.
C'est beaucoup d'argent.
-
Quand on voit des marges de profit
de 30 à 40 % de cette somme,
-
qu'on pourrait réinvestir
dans la recherche
-
que ce soit pour soutenir
des projets scientifiques,
-
ou soutenir des universités,
-
recruter plus de chercheurs,
payer plus les professeurs,
-
réduire le coût des études,
-
cet aspect financier est symptomatique
-
du décalage de
ce modèle commercial
-
sur le plan de la pertinence
pour la recherche.
-
D'habitude, on ne pense
pas au rapport
-
entre les bénéfices
de ces entreprises
-
et l'augmentation constante
des droits de scolarité.
-
Or, c'est lié.
-
Ce n'est pas un
problème marginal.
-
Il ne s'agit pas de querelles
internes entre chercheurs,
-
mais de problèmes
sociaux fondamentaux.
-
Quel est l'avenir de nos sociétés ?
-
Le prix des revues
augmente bien au-delà de l'inflation
-
et bien plus
que le budget des bibliothèques,
-
depuis des décennies,
pas juste des années.
-
Et c'est une catastrophe.
-
Il y a à peine 10 heures,
l'université d'Anthem a fermé.
-
L'université Saint-Joseph
va bientôt fermer.
-
Criblée de dettes, l'université
Dowling ferme aussi.
-
Cette fermeture soudaine jette
les professeurs à la rue
-
et oblige des milliers d'étudiants
à se trouver une autre université.
-
Le monde universitaire
n'a pas vraiment étudié
-
le véritable coût
de la diffusion de la recherche.
-
Ce sont les budgets des bibliothèques
qui ont dû faire face au problème,
-
et nous avons souvent dû aller
quémander à l'administration
-
des rallonges pour nous abonner
-
aux revues de science, technologie,
médecine,
-
dont les prix venaient de flamber d'un coup
-
pour telle ou tellle raison
invoquée par les éditeurs.
-
La recette du profit
c'est la rareté.
-
Bienvenue dans le monde des « péage »
qui bloquent la recherche.
-
— Est-ce que vous avez rencontré un péage ?
— Certainement.
-
J'ai absolument rencontré un péage.
-
Je me heurte à des péage fréquemment.
-
— Êtes-vous déjà tombé sur un péage ?
— Oh oui.
-
J'ai heurté un péage
-
Assez souvent, je tombe sur un péage, oui.
-
Quand j'étais étudiant,
J'ai heurté un péage.
-
Je tombe souvent sur des péage.
-
— Qu'en pensez vous?
— Je suis furax.
-
Les étudiants poursuivent leurs études,
obtiennent leur master
-
passent dans une entreprise essaimée
-
et d'un coups se rendent compte
-
qu'ils n'ont plus accès
aux résultats de recherche
-
dont ils ont besoin
parce qu'ils ne sont plus liés à l'université.
-
Ils viennent frapper à ma porte.
Et je suis obligé de leur dire, en tant que documentaliste,
-
Je suis dans cette position délicate,
de bloquer aux utilisateurs non étudiants
-
l'accès à la recherche financée par le public.
-
Ce qui est totalement contraire
aux missions d'une bibliothèque et d'un documentaliste.
-
C'était une vraie révélation.
-
Est-ce que vous pouvez
nous parler un peu de vous ?
-
Je m'appelle Dwight Parker,
-
j'étais en train de travailler pour
ma thèse en psychologie de l'éducation
-
quand j'ai décidé de faire un break,
-
et je vends des voitures.
-
Tant que j'étais dans le programme,
j'avais accès à beaucoup de choses.
-
Mais une fois que vous en sortez,
-
Ces ressources ne sont
tout simplement plus accessibles ;
-
ou elles ne l'étaient plus pour moi en tout cas.
-
J'étais dans la psychologie de l'éducation
-
et la plupart de la recherche
est payée par l'argent public,
-
donc il s'agit de l'argent des contribuables
qui financent la recherche,
-
et qui sont à nouveau facturés,
ce qui est absurde.
-
— Je veux dire, c'est absurde.
— Tout à fait
-
Sans oublier que c'est un bien public.
-
Je veux dire, certaines recherches scientifique.
-
J'ai besoin de pouvoir accéder
à cette recherche sans barrière.
-
Je veux dire, je n'ai pas 79.99 ou..
pour faire ça.
-
Pas en vendant des voitures.
-
Même la plus belle des voitures.
-
Si je travaillais pour Elsevier,
je pourrais me le permettre.
-
Ou l'un des autres éditeurs.
Je veux dire, c'est tellement...
-
Tu vois... Les gens le font,
c'est tellement...
-
L'argent corromps tout, tu sais ?
-
Tu as l'argent, tu as le gouvernement,
et tout le monde est tellement...
-
c'est comme si la science se perdait.
Vraiment, elle s'y perd.
-
Ma femme a
une embolie pulmonaire
-
Ils ne savent pas pourquoi.
-
Personne n'est sûr de pourquoi
elle fait cette embolie pulmonaire.
-
Ça pourrait être un grand nombre de choses,
donc j'ai commencé à faire ce que je fais,
-
c'est à dire aller sur internet et faire
des recherches.En butant sur ces péage
-
derrière lesquels se trouve
des études sur les embolies pulmonaires.
-
et je n'ai pas les moyens de dépenser cet argent,
pour lire un papier de recherche
-
juste pour me rendre compte
qu'il ne s'applique pas à elle. Pertinent pour notre situation.
-
C'est peut-être le cas.
Peut-être pas.
-
Mais je n'ai pas assez d'information
devant moi pour le dire !
-
Alors que ça pourrait sauver sa vie !
-
La raison pour laquelle nous faisons de la recherche
est que nous essayons de résoudre
-
des problèmes dans le monde.
Nous essayons de guérir des maladies ;
-
nous essayons de maintenir l'eau pure ;
-
nous essayons de ramener à zéro la pauvreté.
-
Nous essayons d'éradiquer
certaines maladies une fois pour toutes.
-
Et si vous voulez y arriver,
il faut être sûr que chacun y ait accès.
-
Pas seulement les pays riches,
pas seulement les gens qui ont un doctorat,
-
Mais que tout le monde
puisse lire les publications de recherche,
-
y réfléchir et ensuite participer.
-
Mais quand une large partie de la population
n'a pas accès à la recherche,
-
le nombre d'entre nous qui résoud les grands problèmes
est bien plus faible.
-
Les éditeurs ont participé au partage du
dialogue universitaire
-
pendant des siècles.
Et pour celà, ils sont vitaux.
-
Mais en même temps, toute une population,
la grande majorité,
-
n'a pas accès à la recherche
sur les développements actuels
-
en science, médecine, culture, technologie,
science environnementale.
-
Et ils sont confrontés au fait de devoir essayer de
comprendre le monde sans accéder
-
aux meilleures connaissances à son propos.
Quelque part, c'est tragique
-
Les universités occidentales ont des financements
importants pour leurs bibliothèques,
-
Donc elles sont dans...
-
elles peuvent s'abonner à des revues scientifiques,
donner un accès à leurs étudiants,
-
Mais dans les pays en développement,
les bibliothèques sont vraiment pauvres.
-
Ainsi, on finit par faire tout soi-même
sans aucun soutien
-
de l'université.
-
Et même si vous essayez de vous rapprocher des
membres de l'université ou de vos professeurs,
-
vous avez la même réponse,
« nous avons fait pareil
-
et vous devez faire pareil ».
-
Donc, vous continuez, et personne
n'a de résultats concrets.
-
Donc, mes recherches étaient plus
en recherche fondamentale.
-
Relativité restreinte, plus exactement.
-
Et beaucoup de ces articles,
encore une fois, avaient
-
« Vous devrez payer pour ça ».
-
Je dirais que je ne paierais jamais
pour un article,
-
spécialement dans la situation économique du Venezuela,
actuellement, c'est encore pire, malheureusement.
-
Mais même quand j'étais étudiant là-bas,
-
vous preniez juste votre carte bancaire
et vous achetiez sur Internet.
-
ainsi, de cette impossibilité d'accès
est né un mouvement.
-
Et ce mouvement s'appelle « open acces » [accès libre].
-
Dans sa forme la plus simple,
l'open access est,
-
un accès gratuit
et sans entrave à l'information.
-
Très simplement, c'est un moyen
de démocratiser l'information.
-
Cela réduit la disparité
et promeut l'égalité.
-
Il y a beaucoup de scientifiques
qui peuvent ajouter leur pierre aux recherches
-
qui ont été faites auparavant
s'ils y ont accès.
-
Il y a peut-être certains des plus brillants esprits
de notre génération
-
qui vivent en République centrafricaine et
qui n'ont accès à aucun des contenus.
-
Que peuvent-ils alors construire sur la base de ce qu'on sait déjà ;
comment peuvent-ils participer à aller plus loin, plus vite ?
-
Et je pense que l'open access,
c'est exactement ça.
-
Il permet aux gens
qui veulent accéder aux connaissances
-
d'accéder aux connaissances
et de les enrichir.
-
Je pense qu'être passionné de l'open
access est une bonne chose.
-
Là où je m'inquiète
-
c'est quand la passion de certains pour
l'open access
-
les conduit à ne pas vouloir penser
ni à son prix,
-
ni à ses bénéfices.
-
Je m'inquiète quand l'open access
devient une religion
-
ou quand il devient une auréole
-
que tu dois aimer quoiqu'il
y ait en dessous.
-
Si nous perdons notre capacité, ou pire,
notre volonté à être critique
-
à penser de façon aussi critique et analytique
à un modèle d'open access
-
que pour un modèle d'accès payant
alors nous ne sommes plus
-
dans le cadre de la raison et de la science ;
nous sommes dans le cadre de la religion.
-
Et, étant une personne religieuse moi-même,
je n'ai rien contre la religion,
-
mais c'est important de ne pas la confondre
avec la science.
-
Je me rends compte,
surtout si vous être de l'autre côté,
-
que cela paraîtrait religieux.
Il y a beaucoup de croyances, non ?
-
C'est un mouvement basé sur la croyance
pour beaucoup de gens.
-
Mais les exemples les plus puissants de ce
mouvement viennent de la littérature biomédicale.
-
Des parents qui ne peuvent y avoir accès
des membres de la famille qui n'ont pas accès
-
Et cela donne des éléments de témoins
et témoignages qui s'approchent du religieux,
-
au moins dans les nuances, non ?
-
Et il y a un vrai pouvoir dans ces témoins, ces témoignages,
qui se rapproche des mouvements évangéliques.
-
Nous pouvons avoir une conversation très pointue
à propos de l'innovation,
-
où je peux vous raconter une histoire émotionnellement chargée ;
laquelle sera la plus virale ?
-
Les mouvements doivent être ouvert à tous, non ?
Les mouvements sont plus grands que les organisations ;
-
Ils sont plus grands que les peuples/les gens
quand ils fonctionnent, non ?
-
En quelque sorte, c'est pour ça qu'ils fonctionnent :
ils prennent cet aspect d'avalanche inarrêtable.
-
Pour moi, je fais ça
pour que cela
-
contribue à l'efficacité de la recherche.
-
Je veux voir l'efficacité
de la recherche augmenter au niveau global.
-
C'est mon but principal.
-
Si vous disiez que la science enclose est le bon moyen,
je supporterai la science enclose.
-
Il faut que l'efficacité de la recherche
vienne avec une augmentation de la qualité,
-
une augmentation de l'inclusion, de la diversité,
de l'innovation.
-
Avoir plus de personne
qui peuvent participer est bénéfique.
-
Nous avons de gros problèmes à résoudre
-
J'ai été très impliqué
vraiment très impliqué
-
dès le début de l'Open Access
dans les sciences du vivant.
-
Et notre espoir était que l'Open Access n'apporterait pas seulement
un changement significatif au niveau de l'accès;
-
cela semblait complètement fou
que la plupart des recherches ne soient pas disponibles
-
pour les gens qui en avaient besoin.
-
Je suis allé visiter l'université de Belgrade
il y a quelques années
-
et j'ai rencontré des étudiants
avant de donner mon cours
-
et nous marchions
dans une pièce
-
en discutant de ce que
chacun faisait comme recherche
-
de ce sur quoi chacun travaillait
pour sa thèse
-
Et presque tout le monde dans la pièce
travaillait sur la cognition implicite.
-
Et c'était tellement étonnant
de voir autant d'étudiants
-
travailler sur cet axe particulier de recherche
que j'ai dit,
-
"Comment se fait-il que vous travailliez tous là dessus ?
Comment se domaine de recherche est-il devenu si populaire ?
-
Et la réponse était simplement,
"Nous pouvons accéder à la littérature scientifique sur ce sujet".
-
J'ai demandé : "Que voulez-vous dire ?"
-
"Et bien c'est la norme pour la plupart
des chercheurs de notre domaine
-
de mettre leurs articles en ligne.
Donc nous pouvons y acceder.
-
et savoir ce qui est en cours
dans ce champs de recherche.
-
ce que nous ne pouvons pas
faire dans d'autres sous-disciplines."
-
J'étais attérré.
-
Qu'ils prennent la décision du sujet de leur recherche
uniquement par rapport à ce dont ils peuvent accèder.
-
Quand je dirigeais la bibliothèque
-
et que nous devions faire
des réductions importantes dans nos abonnements
-
à cause des contraintes budgétaires,
comme toute les bibliothèques,
-
nous avons fait une série de focus group
pour essayer de voir comment les gens y faisaient face.
-
Une des personne qui m'a beaucoup marqué
étaient un jeune étudiant de M.D Ph.D
-
qui avait parlé à son directeur de thèse,
qui lui avait dit :
-
Ces domaines sont interessant,
lit beaucoup dans ces domaines."
-
l'étudiant m'a dit "Donc je devais lire beaucoup,
mais ma capacité à lire largement
-
est limité par ce dont vous avez accès.
-
Et donc mon memoire va être limité par
ce à quoi vous allez pouvoir souscrire,
-
parce que je ne peux plus mettre la main et lire
les textes auxquels vous n'avaient plus accès."
-
Certains des défis
les plus important du monde
-
are not going
to be solved
ne vont pas être résolus
-
par un seul groupe de chercheur.
-
Et nous savons que la recherche
interdisciplinaire et la collaboration
-
sont le meilleur moyen
pour obtenir des solutions plus rapidement.
-
Beaucoup de ces challenges
sont très dominants
-
- eau propre, sécurité alimentaire,
réchauffement planétaire, santé publique -
-
ils y a tellement de défis
à résoudre
-
qu'il n'y a aucune raison
de ne pas vouloir faire tout ce que l'on peut
-
pour mettre en place cette collaboration
et lui permettre de se produire.
-
La connaissance médicale et l'expertise pointue
peut être à tous les points du globe;
-
nous n'avons juste pas assez puisé dedans.
-
L'un de mes amis est un chirurgien à Stanford,
spécialisé en cardiologie pédiatrique.
-
Il a observé en allant en Inde
-
dans un établissement qui a déjà
traité 10 fois plus de patients
-
que lui
qu'ils étaient capables d'obtenir
-
des résultats quasi équivalents aux siens
à Stanford
-
et qu'ils pouvaient le faire pour
5 à 10 % du coût.
-
Et pour moi, c'est génial !/du génie
C'est génial !
-
Et vous penseriez que dans le monde occidental
nous voudrions comprendre
-
ce qui se passe en Inde
autant qu'eux voudraient voir
-
ce dont nous sommes capables avec nos
merveilles de technologies.
-
Il est facile de conclure que
la connaissance doit être ouverte
-
pour que la connaissance arrive.
-
Et c'est assez curieux qu'elle ne
soit pas encore ouverte.
-
Et c'est vraiment à cause de la façon
dont nous en sommes arrivés ici.
-
Depuis la création des revues érudites
au milieu du 17e siècle,
-
les auteurs ont écrit pour elles sans payer,
-
et ils écrivaient pour l'impact,
pas pour l'argent.
-
Pour mieux comprendre le processus de recherche,
nous avons été là ou les revues scientifiques ont commencé :
-
la Royal Society de Londres.
-
Je suis Stuart Taylor, je suis
directeur de publication ici, à la Royal Society.
-
La Royal Society est l'académie des sciences nationale
de Grande-Bretagne.
-
Elle a été créée en 1660
en tant que société des premiers scientifiques,
-
comme Robert Hook et Christopher Wren.
-
Quelques années après, en 1665,
Henry Oldenburg
-
qui était le premier secrétaire de la société,
a lancé la première revue de science au monde ici.
-
Elle s'appelait Philosophical Transactions.
-
Et c'était la première fois que
les avancées et découvertes scientifiques
-
des premiers scientifiques
étaient clairement enregistrées.
-
Et cette revue a littéralement
posé le modèle
-
que nous connaissons aujourd'hui
pour les journaux scientifiques.
-
Donnant corps aux quatre principes : archivage,
enregistrement, dissémination et vérification.
-
Ce qui signifie, voir votre découverte
associée à votre nom à une date précise,
-
la voir vérifiée par vos pairs.
la voir disséminée vers d'autres scientifiques,
-
et la voir archivée pour le futur.
-
Dès qu'il y a eu des réseaux numériques,
les chercheurs ont partagé le savoir dessus.
-
Depuis, disons, le début des années 1990,
-
les scientifiques ont largement
promu l'Open Access.
-
Pas seulement en utilisant les réseaux pour
diffuser leurs travaux et recherches
-
mais aussi en en assurant la promotion
et en essayant de le partager à d'autres.
-
On pourrait penser que j'exagère, mais
-
Je pensais vraiment alors
et je n'étais pas seul
-
que si vous avez une
idée formidable
-
ou si vous faites une avancée,
vous aimez à penser que c'est parce que
-
vous avez été inspiré ou
vous avez travaillé plus que tout le monde,
-
mais vous n'aimez pas penser que c'est parce que
vous avez eu un accès privilégié à l'information.
-
Et donc, une part de mes intentions en 1991
était juste de monter le niveau,
-
c'est à dire, donner accès à tout le monde
à la même information au même moment.
-
et de ne pas avoir, vous voyez,
de disparités dans l'accès.
-
40% de tous les articles publiés
dans le "New England Journal of Medicine"
-
- et à ce moment là le "New England Journal of Medicine"
est sans doute
-
le journal avec le plus fort impact au monde -
-
mais 40% des auteurs viennent
de 200 Km autour de Boston
-
où se trouve le siège
du "New England Journal of Medicine".
-
L'édition est vraiment un jeu d'initié.
-
Ceux d'entre nous qui sont à l'intérieur
ont des accès facilités à la publication et l'accès
-
puisque nous appartenons aux institutions les plus riches.
-
Beaucoup de gens
souffrent des conséquences
-
de l'actuel
système académique
-
Un grand nombre de médecins auraient avantages
d'avoir l'information la plus récente
-
à propos des meilleurs traitements
à administrer à leurs patients.
-
Il y a tant de recherches
déjà effectuées
-
C'est ridicule parfois d'essayer d'accéder
à un papier écrit en 1975
-
Et qui est toujours en accès payant.
Cela n'a aucun sens.
-
Les journaux scientifiques ont fait
un long chemin depuis 1665.
-
Nous avons à présent la possibilité d'atteindre
nombre de personnes simultanément sur le globe
-
pour presque rien, et
ceci est une énorme avancée pour les scientifiques.
-
De nombreux auteurs pensent que si
ils publient dans une revue conventionnelle
-
particulièrement une revue importante,
prestigieuse, à fort facteur d'impact,
-
une revue conventionnelle de qualité,
ils atteignent tous ceux
-
qui s'intéressent à leurs travaux.
C'est faux.
-
Ils atteignent tous ceux qui ont la chance
de travailler pour une institution
-
qui a les moyens financiers
de s'abonner à ce journal
-
Et même si ces revues sont des
"best sellers" et qu'ils sont incontournables,
-
que toutes les bibliothèques veulent s'y abonner,
il y en aura toujours qui ne pourront pas payer.
-
et beaucoup de bibliothèques ont depuis longtemps
supprimé même des abonnements incontournables
-
simplement parce qu'elles n'ont plus l'argent
-
Donc les auteurs bénéficient
d'une audience plus large
-
et par cette audience plus large
d'un impact plus grand
-
parce que votre travail ne peut avoir d'impact,
être les fondements d'autres travaux,
-
cité, pris en compte ou utilisé
que si les gens savent ce qu'il est.
-
Et beaucoup d'universitaires travaillent pour l'impact.
-
Une partie du travail des universitaires
est d'étudier des questions,
-
d'essayer d'éclairer un phénomène
à partir de ce qu'ils ont appris
-
et ensuite de partager avec les autres
pour que d'autres puissent dire
-
"Eh, vous êtes sur de ceci ? De celà ?"
-
ou "Laissez-moi utiliser cela
d'une manière différente."
-
Ainsi, en fait, la connaissance est une conversation
et la seule manière d'avoir une conversation
-
est de savoir ce que l'autre dit
et sur quoi il se base pour le dire.
-
Et ainsi l'ouverture est fondamentale pour que la
connaissance fasse se qu'elle est supposée faire.
-
Il y a un mythe originel à propos
de l'open access.
-
Il n'y a pas de relecture par les pairs,
c'est "bas de gamme", et ainsi de suite
-
et nous savons que
-
quand vous ouvrez vos travaux
-
les gens verront vite si vous mentez,
-
vous serez pris très vite.
Si vous loupez quelque chose d'important
-
en termes de preuves
quelqu'un vous le dira.
-
Si vous n'êtes pas attentif à vos arguments
ou si vous oubliez une référence importante
-
quelqu'un vous le dira.
Et alors vous, en tant que chercheur,
-
profiterez de ces remarques et critiques et autres,
-
ainsi votre recherche sera meilleure,
et pas de moindre qualité !
-
Si vous ne travaillez pas dans ce cadre
vous n'avez pas de contacts
-
vous n'avez pas idée de cette espèce
d'impact dramatique
-
que ces tensions/échanges vont avoir
sur les gens.
-
Vous savez, quand vous regardez l'EPA
(agence de protection environnementale américaine)
-
mettre hors ligne la rubrique sur le changement
climatique de son site internet, il y a
-
un impact réel et concret à ne plus avoir d'information.
-
Il y avait là énormément d'informations gratuites
et nous savons comme celà peut être problématique.
-
Ce n'est bon juste parce que c'est gratuit,
ce n'est pas mauvais juste parce que c'est payant
-
et je pense que c'est la problématique que cette communauté
aura toujours à gérer.
-
Bien sûr, dans les tous premiers jours
du mouvement Open access
-
et des revues Open access, cette notion que
l'édition Open access n'est pas de haute qualité
-
était très prédominante
mais maintenant cela a changé.
-
Pour nous, l'Open access,
-
ne remet pas du tout en cause
l'évaluation par les pairs.
-
En fait, vous savez,
cela va même la rendre meilleure.
-
Le système d'évaluation dans nombre de pays,
nombre de pays en voie de développement,
-
reproduit toujours le nôtre,
en Angleterre et aux États-unis.
-
Nous avons mené une enquête récemment, sur
la perception de nos chercheurs
-
à propos de l'Open Access, et un grand nombre,
vous savez, disait
-
"Super, l'Open Access est exactement
ce que nous avons besoin, nous avons besoin
-
d'avertir le monde entier de nos recherches.
Tout le monde doit y avoir accès. C'est super."
-
quoiqu'il en soit, quand nous demandions aux chercheurs
leurs priorités concernant les journaux
-
où ils souhaitent publier,
les critères les plus demandés étaient l'impact
-
l'indexation, et en fin de liste, l'accès libre
-
Donc pendant qu'ils faisait la promotion
du libre accès
-
malheureusement, à cause du
système de récompenses, c'est assez déconsidéré
-
parce qu'ils ont toujours besoin
de faire progresser leur carrière.
-
Nous avons mis en place
le libre accès pendant un certain temps.
-
L'impact n'a pas été aussi
rapide que prévu,
-
et je suis vraiment inquiet pour les 5
années à venir. A quelle vitesse allons nous bouger?
-
Y'a-t-il une raison pour que les journaux
-
soient si lents à changer?
-
Et bien vous pourriez dire
qu'ils sont résilient [rires]
-
Je pense qu'il y a un peu de léthargie.
Comme vous le savez
-
les universitaires sont parmis les personnes
les plus conservatrices de la planète.
-
C'est vrai, il peuvent innover
avec leurs recherches
-
mais les structures académiques sont
très lentes à évoluer.
-
La communauté academique
est très, très conservatrice.
-
C'est très difficile de changer le système
de manière significative
-
dans la communauté universitaire.
Le processus de titularisation
-
est le même
qu'il y a 150 ans.
-
Les auteurs sont bien au courant
que leur chance de progresser
-
de garder leur travail,
d'obtenir des financements,
-
de grands pans de leurs carrières
dépendent de là où ils publient.
-
et ce besoin a créé
une sorte de prison
-
dans laquelle les auteurs ne peuvent
trouver de lieu de publication alternatif
-
excepté dans ces journaux
-
qui sont les plus à même
de les aider dans leurs carrières.
-
Un des plus gros obstacles
au libre accès est en fait
-
l’évaluation des ressources,
et la titularisation, et toute ces choses.
-
Parce qu’il y a toujours cette tendance
à dire, OK,
-
si vous publiez quatre articles
dans les journaux les plus cotés,
-
vous faites un meilleur travail de recherche.
-
Il est tout à fait possible que ces articles
ne soient jamais cités, voire jamais lus.
-
Mais l’influence d’un journal
fait office d’indicateur de qualité.
-
Et nous savons tous que cela
se prête bien au pari et à la fraude
-
Le facteur d'impact est en fait
le nombre moyen des citations
-
qu'une revue obtient
sur une période de 2 ans.
-
Le facteur d'impact est un indicateur pervers
qui a été en quelque sorte ancré
-
dans le système d'évaluation et la façon dont les chercheurs
sont évalués dans le monde.
-
Vous pouvez faire payer pour un sac à main Gucci
bien plus cher
-
que pour un autre que vous
trouvez dans un magasin de la ville
-
les facteurs d'impact ont perverti
l'ensemble du système
-
de communication des connaissances.
-
Même leur créateur, Eugene Garfield,
a dit qu'ils ne devraient pas être utilisés de cette façon.
-
Vous devez commencer à vous dire, à ce stade,
qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
-
Et la nature faussement scientifique de ces chiffres,
-
le fait qu'ils soient [présentés] comme précis
à trois décimales près
-
alors qu'ils ne le sont vraiment pas,
leur donne un vernis faussement scientifique.
-
La Royal Society a signé, il y a quelques années,
un document appelé
-
la Déclaration de San Francisco sur l'évaluation
de la recherche, abrégée D.O.R.A. en anglais,
-
qui demande aux institutions
et aux investisseurs d'évaluer les scientifiques
-
par des techniques qui n'utilisent pas le facteur d'impact.
-
C'est à dire retourner à l'évaluation par ses pairs
et regarder le travail en lui même
-
plutôt que simplement se reposer sur un indicateur
-
que beaucoup pensent être
un indicateur très biaisé.
-
Mais la manière de
s'occuper du problème est de
-
de commencer à séparer
l'évaluation d'un chercheur
-
des revues dans lesquels il publie.
-
Et si vous êtes capable d'évaluer
un chercheur selon les recherches
-
qu'ils produisent eux même, plutôt que
où cette recherche a été publiée,
-
Je pense qu'alors vous pouvez commencer à permettre
aux chercheurs de publier dans
-
des revues qui offrent un meilleur service;
une meilleure diffusion, un coût plus faible, toutes ces choses.
-
Les jounaux qui sont très sélectifs refusent des travaux
qui sont parfaitement publiables et parfaitement corrects,
-
mais ils les rejettent parce que
ce n'est pas une avancée significative,
-
ou que ça ne va pas faire les gros titres,
comme le pourrait un article sur une maladie ou sur les cellules souches.
-
Donc ils sont refusés
et vont voir une autre revue,
-
passent de nouveau une évaluation par leurs pairs
-
et ça peut tourner ainsi, de cycle en cycle.
-
En fait, l'idée derrière le lancement de la revue PLOS One
(projet américain à but non lucratif de publication scientifique anglophone à accès ouvert)
-
était exactement de limiter ces pertes de temps
des scientifiques, des évaluateurs et des éditeurs,
-
qui sont finalement imputés à la science et à la société.
-
Le temps qu'il faut pour envoyer pour évaluation
dans les revues du premier tiers,
-
et peut être ne pas être publié
et aller vers d'autres journaux
-
enferme ce type particulier de recherche
dans une boucle temporelle.
-
C'est dans l'intêret de ceux qui financent
la recherche, qui payent
-
des millions ou des millairds de dollars
pour financer la recherche chaque année,
-
pour que cette recherche soit disponible
de manière ouverte.
-
Il y a eu un grand nombre
de façon différent d'y arriver
-
et beaucoup de gens ont dit
avançons par petits pas,
-
créons d'abord ce que l'on appelle
la voie verte de l'accès libre
-
où vous offrez uniquement l'accès au contenu,
sans droits d'usage associés.
-
La Fondation Gates a dit
"Ce n'est qu'une demi-mesure,
-
Nous ne sommes pas là pour faire
des demi mesure, faisons le bien, ou pas du tout."
-
Je les ai vraiment applaudi de ne pas vouloir
prendre le chemin le plus simple.
-
Ils ont assez de prévoyance,
et, franchement, d'influence,
-
pour demander de bien faire dès le début.
-
Du point de vue de la Fondation
nous en étions capable,
-
grace à nos financement,
en travaillant avec nos bénéficiaires
-
"oui, nous allons vous donner cet argent,
et oui, nous voulons que vous fassiez
-
une certaine recherche scientifique et technique
et que vous ayez des résultats particuliers,
-
mais nous voulons que vous le fassiez
d'une façon particulière."
-
Et l'une des façons dont nous voulons
que les gens travaillent est de s'assurer
-
que les résultats de ce qu'ils font
est largement ouvert et accessible.
-
Et, en plus de ça, nous voulons être surs
que non seulement l'argent que nous dépensons
-
directement dans nos investissements
et de nouvelles sciences et technologies
-
conduit à un bénéfice tangible pour ces gens,
-
mais nous voulons aussi le voir avoir
un effet démultiplicateur pour que l'information
-
et les résultats de ce que nous avons financé sortent
pour une utilisation plus large par la communauté scientifique,
-
que la communauté universitaire les poursuivent
et en quelque sorte les accélère
-
et étende les résultats
que nous obtenons.
-
- A quoi pensez-vous en
entendant parler d'Elsevier ?
-
Oh mon Dieu.
-
Oui. Elsevier est une épine dans le pied
pour nous en Afrique,
-
parce que leurs tarifs sont trop
élevés pour nous,
-
ils ne veulent pas les baisser.
-
Vous savez, je pense
qu'on peut dire que Elsevier est
-
en fait un bon contributeur
à la communauté des éditeurs.
-
- Elsevier. Ce qui vient à l'esprit ?
-
Et bien, un niveau de profit qui
-
je crois est malheureusement
difficile à accepter.
-
Et insupportable, parce que
du point de vue d'une Université
-
bien sur, ce sont uniquement des fonds publics.
-
Leurs pratiques de licence qui ont certainement
évolué dans le temps.
-
Vous savez, si on examine les pratiques commerciales
ou de réutilisation dans les 10 dernières années,
-
je pense qu'ils ont fait beaucoup
de changement qui les ont rendu
-
plus favorables aux auteurs
ou aux chercheurs.
-
Donc il y a vraiment une évolution.
-
Ces éditeurs, quand nous publions
quelque chose chez eux,
-
c'est financé par nos équipes de recherche.
C'est de l'argent public en somme.
-
Donc nous donnons l'argent,
mais ils se l'approprient (??) le verrouillent
-
Je ne les caractériserais pas
comme un mauvais acteur.
-
Je pense qu'ils font beaucoup
pour soutenir l'innovation
-
et des initiatives assez
"inter-industrielles"
-
Il y a beaucoup de raisons qui font
-
que les gens voient Elsevier comme
une sorte de "bad guy".
-
Jetez un oeil à leur rapport annuel,
il est en ligne.
-
leurs profis augmentent ; leurs dividendes augmentent ;
ils se portent très bien ;
-
ils ont fait plusieurs milliards de livres
de bénéfice l'an dernier.
-
Au final, est-ce que notre industrie
traite correctement les chercheurs ?
-
Sommes-nous des passeurs
responsables pour ces importants
-
concepts ou idées,
en les rendant accessibles au monde entier,
-
en les diffusant et les réinjectant
dans la communuaté ? Je dirais oui.
-
Pour ma part, je pense
qu'Elsevier
-
a très mauvaise presse ;
-
une partie est méritée, je pense.
-
Je pense aussi qu'ils ont produit nombre
d'innovations intelligentes dans la publication
-
dont nous avons tous bénéficié.
Je me souviens quand je suis arrivé à UC Press,
-
Je suis passé de 20 années
dans l'édition commerciale
-
au monde de l'édition universitaire non-lucrative, et
il est apparu que l'un des soucis majeurs
-
d'une partie de l'équipe de direction était
que j'allais pousser UC Press dans les bras d'Elsevier.
-
Ce qui évidemment n'est pas arrivé.
Mais je... Plus sérieusement, je pense
-
que ceux parmi nous travaillant dans l'édition
non-lucrative peuvent apprendre
-
énormément de ces grands groupes.
-
J'ai travaillé pour Elsevier pendant une année,
Donc je dois le préciser ;
-
J'ai également travaillé 15 ans
pour des sociétés académiques à but non lucratif.
-
Et j'étais éditrice dans
ces deux types d'environnements.
-
Ce sont des environnements différents. Et pour moi,
ma vision de l'édition commercial a été formée
-
par mon expérience construite
dans l'édition académique.
-
J'ai travaillé pour l'American Astronomical
Society, où notre mission centrale était
-
de mettre la science
dans les mains des scientifiques
-
quand ils le voulaient,
de la manière qu'ils voulaient.
-
Je suis passée chez un éditeur commercial.
J'ai été recrutée par lui.
-
Je pensais que j'allais faire la même chose.
Mais ce n'était vraiment pas le même travail.
-
Le travail consistait à gérer un ensemble de journaux
pour atteindre une marge cible.
-
Et ce n'était pas ma tasse de thé,
ça ne correspondait pas à mes valeurs.
-
Donc je suis retourné vers
l'édition non-commerciale.
-
Je ne pense par que ces éditeurs commerciaux
sont mauvais, mais leur objectif est
-
de générer des profits pour leurs actionnaires.
Ils n'ont pas d'autres missions.
-
Et c'est logique;
ce sont des compagnies commerciales.
-
La question que je pose est, là, au 21ème siècle,
alors que nous avons tous ces mécanismes
-
en mesure de fluidifier la science,
est-ce que ces compagnies nous aident ?
-
Et j'aimerais les voir
ajuster leurs modèles pour être
-
un peu plus utiles à cela,
plutôt que nocifs.
-
Il y a de réelles critiques
que l'on peut faire à Elsevier.
-
Il y a de réelles critiques
que l'on peut faire à PLOS.
-
On peut critiquer à juste titre
n'importe qui, sur n'importe quoi.
-
J'essaie de ne pas juger de la légitimité
d'une critique à partir de ce qu'elle cible.
-
J'essaie de juger de la légitimité d'une critique
à partir de son contenu.
-
Ok, bien, je voulais simplement
m’assurer que quelqu'un dise cela.
-
J'ai besoin de parler du type
d'entreprise qu'est Elsevier.
-
L'hostilité qu'ils rencontrent,
ce n'est pas seulement à cause de l'argent ;
-
c'est à cause du type d'entreprise
qu'ils sont, n’est-ce pas ?
-
C'est à propos des actions qu'ils réalisent,
elles sont anti-universitaires.
-
Par exemple, lorsqu'ils envoient
des menaces de coupures à academia.edu
-
parce que des chercheurs y diffusaient
des pdf de leurs articles
-
et qu'Elsevier les a obligé
à les supprimer.
-
Les poursuites judiciaires vers Sci-Hub
en 2015, évidemment.
-
Certes, ces choses étaient illégales
mais la communauté académique s'en fiche.
-
elle ne les voit pas comme illégales.
-
Quand j’ai reçu mon avis de
retrait, je ne l’ai pas reçu
-
directement de la part
d’Elsevier.
-
Ils l’ont envoyé à un
responsable chez Princeton
-
L’avis lui-même mentionait uniquement une poignée
de publications de deux chercheurs de Princeton.
-
Maintenant, si vous regardez sur le site web de Princeton
vous y verrez probablement des centaines, si ce n’est des milliers
-
de PDFs de publications d’Elsevier.
-
Mais alors, pourquoi ont ils uniquement ciblé
ce petit nombre d'articles, juste ces deux chercheurs ?
-
Je ne suis pas sûr, mais je pense que
c'est parce qu'ils voulaient voir les réactions.
-
Rien n'empecherai Elsevier
de fouiller internet
-
pour trouver tous les pdf de ses articles
et d'envoyer massivement des avis de retrait
-
à tous ceux qui violent leur contrat
de droit d'auteur, mais ce n'est pas ce qu'ils font.
-
They do that, because I think they're
trying to tread softly.
Je pensent qu'ils préfèrent marcher sur des oeuf.
-
Ils ne veulent pas voir naitre une vague
de protestation qui pourrait completement
-
leur alienner la source de travail
gratuit sur laquel ils se basent.
-
Donc, j'ai été reconnaissant
à l'université de Princeton
-
de repousser leur demande,
et finalement ils ont retiré leur avis.
-
Donc je pense qu'ils ont
un avant-goùt de ce qu'il leur arriverai
-
s'ils se dressaient vraiment
contre toute la communauté scientifique.
-
La façon dont Elsevier raisonne
en tant qu'organisation est juste l'antithèse
-
de la façon dont nombre de scientifiques
raisonne concernant leur travail.
-
Nous avons envoyé une demande officielle
d'information à chaque université de Grande-Bretagne.
-
En 2016, Elsevier a reçu 42 millions
de livres des universités du Royaume-Uni
-
Le deuxième éditeur était Wiley,
maintenant c'est à 19 millions.
-
Elsevier, Wiley, Springer,
Taylor and Francis, et Sage,
-
à eux seuls ils prennent environ la moitié
de l'argent, et le reste est dispersé.
-
Elsevier en particulier est un grand lobbyiste
à l'Union Européenne et aussi à Washington.
-
Ils emploient beaucoup de gens qui
sont en fait des lobbyistes à plein temps.
-
Ils ont des réunions régulièrement
avec les gouvernements du monde entier
-
pour faire passer leur point de vue.
-
Il y a une notion que
les éditeurs ont, qui est
-
que publier doit être très cher
et que publier demande des publicitaires
-
et des relecteurs, des agents de relations publiques,
des directeurs de la rédaction, etc...
-
Ainsi plusieurs institutions universitaires,
pour s'en sortir face aux coûts importants,
-
ont choisi d'acheter les publications scientifiques
dans un format de "lot"
-
et pas en tant que titres de revues séparés.
-
Chaque institution,
négocie en général,
-
vous savez,
avec chaque éditeur pour un accès
-
à tout ce que l'éditeur publie comme titres de recherche
-
ou à une grande partie d'entre eux
dans ce qui s'appelle un "contrat global".
-
Ainsi, ces contrats globaux,
-
que beaucoup de bibliothèques
ont signé,
-
parce qu'elles veulent économiser
de l'argent,
-
sont tout à fait comme des bouquets
sur le cable.
-
Vous avez beaucoup de contenu, vous n'aimez peut être
pas toujours tous les programmes.
-
Mais si vous voulez payer juste pour
des titres individuellement,
-
le prix augmente exponentiellement
et vous ne pouvez pas vous le payer.
-
Nous sommes ainsi piégés par des contrats
pour des contenus dont nous avons pas entièrement besoin
-
pour essayer de baisser le prix.
-
Néanmoins, ils peuvent supprimer certains contenus
du contrat global sans avertissement.
-
Donc, si un éditeur décide qu'un vendeur
n'aura plus
-
telle ou telle référence dans son contrat global,
il peut être supprimé immédiatement.
-
Ca ne veut pas dire que vous pouvez annuler
le contrat ;
-
ça veut juste dire que vous n'aurez plus accès,
et nous n'avons aucun contrôle là-dessus.
-
Bien que la plupart des accès institutionnels à la
recherche en cours se fasse comme des abonnements au cable,
-
Nous avons trouvé une bibliothèque qui
est à résisté à ce mouvement.
-
Nous devions trouver une raison de rester
précieux pour la communauté des chercheurs.
-
Comment pouvions nous aller en ce sens,
-
alors même que nous ne pouvions supporter
-
le coût croissant
des publications électroniques ?
-
Et nous avons réalisé que nous le pouvions
-
en restant une bibliothèque centrée
sur le support papier.
-
- vous ne pouvez pas être débranchés
d'une revue papier.
-
- non, ce n'est pas possible. Non.
-
Et si le courant est coupé, vous savez,
on peut toujours lire le contenu à la lampe de poche.
-
Vous n'avez pas besoin de compte en ligne
ou d'une affiliation institutionnelle pour utiliser notre bibliothèque.
-
Nous sommes ouverts au public ; même si nous sommes financés
de façon privée, nous sommes accessibles publiquement.
-
Vous n'avez pas besoin de compte ;
tout le monde peut y accéder.
-
Dans le monde moderne, tout à coup,
l'impression papier semble assez arriéré.
-
La moitié de notre problème est peut-être
de s'être laissé enfermer dans ces négotiations éléctronique.
-
Imaginez un marché pour la télévision par cable
où vous ne savez pas et où vous ne pouvez savoir
-
combien paye votre voisin pour le même
abonnement que vous.
-
- " combien paies-tu pour la chaîne HBO ?"
- "je ne peux pas te le dire,
-
j'ai signé un contrat de confidentialité avec Comcast."
Les bibliothèques, les universités font ça tout le temps.
-
Les éditeurs commerciaux peuvent prendre
ce qui s'appelle le "surplus client".
-
Ils n'ont pas besoin d'élaborer un prix
qui maximise leurs revenus
-
ou leur bénéfice sur tout le marché.
-
Ils peuvent négocier ce prix optimal
avec chacune des institutions séparément.
-
Et c'est important, parce que c'est comme,
si vous achetez des soins de santé
-
et que le docteur regarde vos comptes en banque et
vous dise, "Ah, si vous voulez ce traitement,"
-
et ils voient que vous êtes millionnaire,
"alors, il coûte 500 000 dollars."
-
Et si vous êtes quequ'un sans beaucoup
d'argent,
-
ils vous font payer moins,
mais ont quand même un bon rendement.
-
Il me semble, pour plusieurs raisons, que c'est de cette façon
que fonctionne le marché de l'édition.
-
Les éditeurs peuvent regarder la dotation,
comment se porte une institution,
-
combien ils ont payé,
les décennies précédentes,
-
et alors faire payer directement au niveau
qu'ils pensent possible.
-
Il y a là beaucoup de choix
pour les bibliothèques.
-
Elles ne sont pas obligées de
signer ces contrats.
-
Et les universités publiques, comme
l'université du Michigan, ont fait
-
le choix d'être plus transparentes
sur ce qu'elles paient pour les choses.
-
Et la Big Ten Academic Alliance (NdT : consortium universitaire)
dont nous faisons partie,
-
fait ce travail de transparence les unes
vis-à-vis des autres.
-
Je me suis donc décidé à tester la transparence du Big Ten.
Malheureusement je me suis retrouvé confronté à des problèmes du même ordre
-
J'ai toujours de la sympathie envers les bibliothécaires
qui s'en prennent à Elsevier
-
Mais la réponse que je leur adresse est
"Annulez". Vous n'annulez pas.
-
Nous ne pouvons annuler
Vous le pouvez, mais il vous faut faire un choix
-
et personne ne le fait, ce qui les rend plus fort
-
Oui , et je pense que c'est juste
-
partie du travail de négociation,
-
c'est un facteur traditionnel
-
du travail sur
les collections en bibliothèque,
-
et il y a beaucoup de problème avec cela.
Mais cela partie de ce genre de negociation.
-
Et je ne pense pas que cela va changer parce que ...
-
- Une université comme Rutgers,
peut elle parler publiquement du prix que ça lui coûte?
-
-Non , nous ne pouvons pas. Non.
-Parce que vous êtes engagé contractuellement à ne pas le faire ?
-
-Oui, c'est comme cela que ça fonctionne. Et
encore une fois, ce n'est pas à moi de faire de
-
commentaire sur cet aspect particulier,
mais c'est comme ça que sa marche,
-
avec tous les éditeurs.
Pas seulement ceux dont vous avez entendu parler.
-
Mais voyez vous, je vois pas avec quoi je peux comparer ,
mais c'est comme ça que sa marche
726
00:46:35,096 --> 00:46:38,896
et je ne pense pas que cela va changer de si tôt
-
Vous savez , je comprends pourquoi une bibliothèque
veux avoir un avantage concurrentiel,
728
00:46:43,644 --> 00:46:48,544
veux montrer qu'elle dégage un bénéfice,
-
qu'elle dispose d'une large offre de contenu.
-
Et les bibliothèque publique sont
très différentes les une des autres
-
Et certaine doivent montrer certaines valeurs,
-
mais c'est un choix. Les bibliothèques ne sont pas
obligé de signer des clauses de confidentialité.
-
C'est souvent une contrepartie
pour ce qui ressemble à un avantage compétitif
-
sur le court terme, mais sur le long terme
ce n'est plus un avantage.
-
Cela réduit la transparence des prix
et augmente le risque de payer plus
-
.. et non moins.
-
C'est un sercret fractal,non ?
Chaque niveau est secret à tous les niveaux.
-
Combien ça coute, qui paie, quels étaient les
engagements. Et c'est fait exprès.
-
Ca évite un marchandage collectif, non ?
Et toutes ces choses maintiennent essentiellement
-
un marché radicalement injuste.
-
Il y a des gens qui croient
qu'il y en ce moment assez d'argent
-
dans l'édition universitaire,
qu'il doit simplement être redistribué;
-
Nous ne devons pas trouver plus d'argent. Nous devons
juste changer de quel façon il entre dans le système.
-
Un nombre grandissant de journaux
a trouvé avantageux
-
de quitter le paradigme lucratif.
-
dans le cas de Lingua / Glossa,
-
ce qui s'est passé est que cette
communauté
-
de chercheurs a décidé que
c'était assez et donc
-
le comité éditorial a démissionné.
Et a démarré un autre journal
-
sur une autre plateforme, sans but
lucratif, en accès libre, etc.
-
Il n'y a pas beaucoup de cas de tels changements,
mais ce que cet exemple montre est que
-
cela peut marcher. La communauté
entière, ou les meneurs de cette communauté,
-
- car c'est ce qu'est un comité éditorial :
les meneurs de la communauté -
-
ont décidé de démissionner collectivement;
chacun dans le comité a démissionné
-
et a démarré une nouvelle revue avec exactement
le même sujet et, d'une certaine façon,
-
exactement la même qualité, car
qu'est ce qui donne à une revue sa qualité ?
-
Ce n'est pas l'empreinte des éditeurs.
C'est en fait le rédacteur en chef
-
et le comité éditorial, qui prennent
toutes les décisions scientifiques.
-
Mon nom est Johan Rooryck,
-
Je suis professor de languistique
française
-
à l'université de Leiden.
-
Et je suis aussi éditeur d'une revue.
-
J'ai été pendant 16 ans le rédacteur en chef
de Lingua chez Elsevier.
-
En 2015, nous avons décidé de quitter Elsevier
et de crééer une revue en accès libre appelée Glossa,
-
simplement la traduction grecque du mot latin
pour mettre en évidence la continuité.
-
L'organisation de Lingua était de 5 rédacteurs
en tout, donc une petite équipe.
-
Quatre rédacteurs associés ;
et moi comme rédacteur en chef.
-
Et nous avions aussi un comité éditorial
d'environ 30 personnes.
-
J'ai préparé tout ça deux ans
avant que ça se passe.
-
donc, je veux dire, Elsevier n'a
rien su avant que nous partions.
-
Pendant deux ans, entre 2013 et 2015, j'avais déjà
parlé à pas mal de personnes
-
du comité éditorial, mais bien sûr,
tout était resté entre nous.
-
Et j'avais déjà parlé à tous les membres
de mon équipe éditoriale pour leur dire,
-
"Ecoutez, je suis en train de préparer ça,
si nous faisons ça, vous me suivez"
-
ou pas?
j'ai réellement besoin de savoir.
-
Soit nous le faisons tous,
soit nous ne le faisons pas."
-
Et je les ai tous regardé dans les yeux
et ils ont tous dit,
-
oui, si tu réussis à faire ça
nous le faisons.
-
L'équipe éditoriale de Lingua chez Elsevier
qui change pour l'équivalent en libre accès Glossa
-
a créé un précédent dans la façon dont une revue
qui réussi, respectée, pouvait changer
-
son business model et garder sa crédibilité
dans son domaine,
-
une relecture par les pairs de qualité,
et un impact global.
-
Nous vivons dans une culture qui donne vraiment
priorité aux start-up, à l'innovation et à l'entrepreunariat.
-
Et la réalité est que, à ce moment précis, il y a
une seule société qui peut innover
-
dans la littérature universitaire
et c'est Google.
-
Et c'est ça, Google est génial ;
j'utilise Google pour tout comme beaucoup de gens,
-
Mais je voudrais qu'il y ait une centaine
de sociétés qui se battent pour ça.
-
J'adorerais que des non-lucratifs puissent
se battre avec eux et essayent de
-
créer des alternatives qui disent "vous savez quoi,
cela ne devrait peut-être pas être un produit commercial,
-
ça devrait être un service".
-
Et ce genre de compétition est impossible
sans Accès libre.
-
ce genre de compétition est dans l'ADN
de l'Accès libre.
-
Et si vous regardez ça du point de vue
des grands éditeurs commerciaux,
-
vous voyez qu'ils sont en train de comprendre
que c'est effectivement un argument important.
-
Ils mettent en place des tuyaux qui réduisent
les capacités de mettre en place
-
du text-mining.
Nous savons faire des voitures autonomes.
-
Et vous me dites que nous ne pouvons pas
traiter mieux et massivement la littérature scientifique ?
-
Si une voiture devient autonome grâce
aux techniques computationnelles disponibles
-
et s'il y a une concurrence entre les entreprises
pour construire des voitures autonomes
-
alors ont doit pouvoir traiter massivement
la littérature scientifique biomédicale
-
et nous aider à décider
quel médicament prendre.
-
C'est la conséquence directe
d'un verrouillage de la littérature scientifique.
-
C'est un problème essentiel.
-
Nous avons préconisé au Congrès d'ouvrir les accès
aux résultats de recherches payées sur fonds publics.
-
La réponse la plus fréquente reçue
a été :
-
"Vous voulez dire que le grand public
n'y a pas déjà accès ?"
-
Come s'il y avait eu une incrédulité chez
les décideurs,
-
pour ce qui relevait de l'évidence.
-
Les chercheurs veulent
que leurs travaux soient lus.
-
Ils veulent faire progresser
la science et l'innovation.
-
Et pendant que je gâche
mon temps à me battre
-
pour savoir si le travail
doit être ouvert ou fermé,
-
à la fin, la vraie problématique est,
voulons-nous innover, ou pas ?
-
Et je pense qu'il est évident
que l'ouverture favorise l'innovation.
-
Nous constatons des résistances très inventives
de la part des éditeurs en place.
-
Mais je pense qu'il y a aussi
un facteur générationnel ici.
-
Je pense que pour les jeunes générations ,
de scientifiques,d'étudiants, d'universitaires,
-
l'ancien modèle
ne fait plus du tout sens.
-
Nous devrions avoir honte de tolérer
un modèle de ce type.
-
Nous disposons actuellement d'outils
pour partager le savoir, y compris universitaire
-
d'une manière impensable
il y a 20 ans.
-
Je le vois dans notre engagement
avec le secteur scientifique et universitaire
-
et par là, je renvoie directement
à nos bénéficiaires
-
car nous subventionnons
des institutions universitaires
-
et ce sont les chercheurs qui
y travaillent qui font le travail.
-
Il y a une appréciation beaucoup plus positive
du rôle de l'accès ouvert dans leurs recherches.
-
Vous savez, ils voient cela
comme un bénéfice pour eux,
-
d'être en mesure d'avoir accès
à l'information, aux données, etc
-
qui ont été générées par d'autres
et c'est donc plus confortable
-
d'envisager les choses sous l'angle d'une information
et de données ouvertes et accessibles.
-
Je ne suis jamais certain
de la bonne solution.
-
De fait, quand je parle
à un éditeur, je pense
-
"Puis-je faire ceci ?
Ou ne pas faire cela ?"
-
Vous savez, il y a tant
de questions autour du copyright,
-
il y a tant de questions
à propos de la propriété intellectuelle ;
-
il y a tant de questions à propos
de ce que les auteurs peuvent et ne peuvent pas faire
-
s'ils décident d'aller publier
dans un journal en particulier.
-
Il y a tellement de questions
dans chaque situation.
-
Une chose qui a bousculé le domaine
est l'apparition de Sci-Hub,
-
qui continue de connecter des personnes
directement avec les chercheurs dont ils ont besoin,
-
quand nécessaire, gratuitement.
-
Ceux d'entre nous qui travaillent
dans la communication scientifique
-
devraient vraiment regarder Sci-hub
-
comme une sorte d'aiguillon
qui te dit,
-
"Fait mieux."
-
Nous devons regarder Sci-Hub et nous demander,
"Qu'est ce que l'on peut faire
-
différemment concernant l'infrastructure
que nous avons développée
-
pour distribuer des articles de journaux,
des bourses ?"
-
Parce que Sci-Hub a cassé le code, non?
et qu'ils l'ont fait facilement
-
Et je pense que maintenant nous devons regarder
ce qu'il se passe avec Sci-Hub :
-
Comment cela évolue, qui l'utilise
qui y accède,
-
ce qui nous servira de leçon sur
ce que nous devons faire différemment.
-
Les gens utilisent des sites web tels que Sci-Hub,
considéré comme un pirate de la publication scientifique.
-
C'est comme le Napster de la publication scientifique.
-
Je sais qu'il y a eu des attaques en justice
avec Elsevier qui les a fermé,
-
ils ont simplement ouvert un autre site. Ils tournent
toujours et plus populaires qu'auparavant
-
Donc, si je devais donner un conseil au étudiants diplômés
ou à ceux qui ne sont pas affiliés aux institutions
-
qui donnent accès à beaucoup de ces journaux,
c'est que Sci-Hub est une bonne ressource
-
fournie gratuitement. Beaucoup de personnes
ne se sentent pas coupables d'utiliser ces ressources
-
tout comme quand Napster est sorti, parce que
l'industrie de l'édition actuelle profite trop
-
des personnes qui donnent d'elles mêmes
et font d'excellentes recherches
-
Donc, pour reprendre l'avantage sur les éditeurs,
pour obtenir gratuitement des articles
-
utilisés pour l'éducation
ou le développement de choses bonnes
-
pour le bien public,
c'est une voie que beauoup de gens
-
sont près à prendre.
-
Et je n'y suis pas totalement opposé.
-
Vous savez, j'aime ces actes
que je considère comme de la désobéissance civile.
-
Je pense qu'ils sont importants.
Je pense que nous sommes à un moment où
-
nous devrions discuter librement de ces sujets,
-
et je crains que cette discussion très ouverte
conduise à des débats sans nuances.
-
C'est plutôt, comme nous l'entendons,
Sci-Hub = Le Mal. Comme si cela se résumait à ça.
-
Sci-Hub est fondamentalement illégal.
C'est une activité totalement criminelle,
-
mais dans ce cas, pourquoi pense-t-on
approprié de se saisir
-
de la propriété intellectuelle de quelqu'un
et de juste la voler ?
-
Cela me préoccupe.
Cela ne concerne pas
-
seulement des personnes
qui n'ont pas d'accès.
-
C'est même utilisé par des gens dans
des institutions qui ont un accès complet (payé)
-
parce que cela fonctionne d'une manière
très simple et efficace.
-
Sci-hub montre le niveau de
frustration chez les chercheurs
-
suite au nombre de fois où
ils se heurtent à un paywall.
-
J'ai le sentiment que nous somme au milieu,
nous sommes dans cette période intermédiaire
-
et tout le monde souhaite que ce soit fait
et pas seulement des paroles
-
"Vous savez quoi ? Aucun de nous
n'a aucune idée de ce qui va arriver
-
dans les 15 à 20 prochaines années."
-
Tout ce que nous savons est que nous sommes
près à tomber de la falaise
-
de laquelle la musique est tombée avec Napster.
C'est cela que Sci-Hub montre.
-
Il n'y aurait pas de demande pour Sci-Hub
s'ils avaient trouvé ce qu'ils cherchaient
-
ou si l'industrie de l'édition
avait rempli son office, si ?
-
Ce que nous avons fait a été de créer
les conditions, des deux côtés,
-
nous et l'industrie de l'édition,
pour arriver à cette situation.
-
Et donc, vous savez, maintenant que vous
voyez le potentiel d'un système
-
qui permet de trouver n'importe quel article. J'ai utilisé
Sci-hub pour collecter les articles de mon père, ok.
-
Mon père est mort cette année, il a eu le prix Nobel
pour son travail sur le changement climatique.
-
J'ai essayé de construire une archive de tous ses articles
pour la donner à mon fils, ok.
-
Je n'ai pas pu ! Cela m'aurait coûté
des dizaines de milliers de dollars.
-
Bien. Je ne suis pas le seul qui a besoin de ces articles.
Je ne suis pas le seul à faire comme cela.
-
Je ne suis pas en train d'essayer
de redistribuer ces choses, ok.
-
Je suis littéralement en train de les imprimer.
Puis je vais les relier pour mon fils, ok ?
-
Afin qu'il sache qui était son grand-père, ce qu'il
a fait, parce qu'il ne s'en souviendra pas.
-
C'est un échec du marché.
C'est un énorme échec du marché.
-
Les priorités vont changer.
Et je pense qu'Elsevier est
-
une entreprise pleine de gens intelligents,
qui veulent que la recherche avance,
-
mais n'ont pas d'autre idée pour
faire de l'argent dans ce processus.
-
Et, malheureusement pour eux, l'Internet
est fait de l'histoire de murs qui tombent.
-
Ils sont les vigiles, entre,dans certains cas,
la recherche, et la découverte.
-
Si les recherches de quelqu'un sont derrière un accès payant
et que cela m'empêche de faire de la recherche
-
dans ce champ pendant la durée de ma vie, combien
de vies entières aurons-nous à attendre
-
pour que quelqu'un d'autre soit capable
de franchir une étape décisive ?
-
Parfois, l'innovation, c'est la bonne personne
au bon endroit au bon moment,
-
et tout ce qu'un accès payant a pour conséquences est de
diminuer les chances que la bonne personne
-
sera au bon endroit au
bon moment pour réaliser quelque chose.
-
Transcription : Elena Milova, Joshua Conway,
membre anonyme de lifespan.io
-
Traduction : dr4Ke, olivier ertzscheid,
Jeremy, vero, bullcheat, mmu_man, goofy,
-
véro, Jaam, Lumi, bullcheat, sonj,
Edgar Lori, dbourrion, hello,
-
Serici, véro, Piup, tilquin,
mart1oeil, enpassant, Jaam
-
et autres membre anonyme de Framalang
-
Synchronisation : Giannis Tsakonas