Voilà comment ça se passe. Je m'appelle Frank Stasio. Une grande partie de la recherche scientifique a été financée sur fonds publics, mais l'accès au public en est restreint par de coûteux péages – des « paywalls ». Dans le même temps, certains éditeurs de revues scientifiques ont des marges plus importantes que des entreprises comme Walmart, Google ou Apple. Mais il y a un mouvement naissant qui pourrait changer la donne. Paywall Le Marché du savoir Les universités servent à instruire les gens, il est totalement contre-productif d'exercer une rétention de l'information. Il n'y a rien à y gagner à part de l'argent, du pouvoir. et des choses contre lesquelles il est important de se battre. Beaucoup d'argent ? Beaucoup d'argent ! Un marché se comptant en milliards de dollars. La publication scientifique est un marché qui génère 25,2 milliards de dollars par an. Ce journal, Biomaterials, publié par Elsevier, coûte en moyenne 10 702 $ par an (version électronique) Est-ce de l'argent bien dépensé ? Difficile à dire. En 1995, le magazine Forbes prédisait que la recherche serait la première victime d'Internet. Les universitaires sont progressistes et les revues gagneraient moins si le contenu était en ligne. 23 ans plus tard, rien n'est moins vrai. S'il est une chose à retenir de l'histoire, C'est que nous sommes très mauvais pour prédire l'avenir. Pourtant c'est quelque chose que les médias adorent faire et dont le public raffole. C'est ironique... [notification d'erreur] Nous sommes désolés. Vous n'êtes pas autorisé à regarder ce documentaire. Merci de sélectionner votre mode de paiement. [blip] L'édition scientifique est une industrie qui dégage une marge d'environ 35 à 40 %. Au fil des années j'ai étudié les chiffres, et Walmart, par exemple, a une marge d'environ 3 % ; et Walmart, pour les gens, c'est un genre de monstre maléfique. Mais c'est 3 % par rapport à 35 %. Vous voyez, j'aurais pu changer d'idée, me dire que Walmart n'est pas si mal par rapport à d'autres entreprises dans d'autres secteurs. En gestion de patrimoine, c'est environ 21 % ; celle de Toyota environ 12 %. Comment peut-on accepter de telles marges de profit dans ce secteur alors que leur matière première ne leur coûte rien ? — Quelles sont les filières comparables avec ce genre de marges de profit, à 32-35 % ? — Franchement, je n'ai jamais entendu parler d'entreprises avec de telles marges. Dans la plupart des autres branches, les branches normales, ce genre de marge évoque une logique monopolistique. Même si hors du monde universitaire les gens ne lisent pas beaucoup ces articles, ne les trouvent pas utiles, il les paient quand même. Vos impôts vont aux gouvernements qui vont financer les universités, qui ont elles-mêmes des bibliothèques qui paient des abonnements aux éditeurs. Les revues et les éditeurs profitent de votre argent. Que ce soit vous ou votre voisin, tout le monde met la main à la poche. Et ceux qui en tirent les bénéfices sont les éditeurs. Tout le monde a droit à une marge de profit. Mais comment des revues – des revues (!) peuvent-elles dégager des marges supérieures aux plus grosses entreprises techno ? Eh bien, la raison, c'est que les travailleurs ne sont pas payés. Dans quelle autre industrie (je n'en vois pas), ceux qui produisent, ici, les auteurs, les relecteurs, ne gagnent-ils rien ? Les marges de l'édition n'ont rien à envier à qui que ce soit : il y a quelques années, je les ai comparées à celle de Facebook et elles sont à peu prés égales à celles des entreprises de logiciels les plus prospères. Facebook, il va sans dire, se développe à l'infini et on pourrait dire qu'aucune entreprise n'a mieux réussi depuis 5 ou 10 ans. Les profits de l'édition sont donc obscènes, ce pourquoi les éditeurs ne sont pas pressés que cela change. 65 00:04:28,724 --> 00:04:31,324 La vraie question, c'est pourquoi les marges sont si élevées, de l'ordre de 35 % de plus que Google ; comment est-ce possible ? C'est simplement lié au pouvoir de fixer les prix Vous, si vous êtes Elsevier, imaginons, vous avez un accès exclusif ; vous vendez du contenu à une université. Ce n'est pas vraiment comme aller au supermarché, où, par exemple, si une bière est trop chère, vous en choisissez une autre. Un bibliothécaire de l'université ne peux pas vraiment dire, "Bon, les revues d'Elsevier sont trop chères, on prendra celles de Wiley cette année." Il vous faut toutes ces revues. Et donc, les éditeurs peuvent définir des prix aussi élevés qu'ils le souhaitent, les universités vont en fait rarement rechigner. Elles peuvent faire semblant, mais en réalité elles doivent y avoir accès, cela place les éditeurs en position très avantageuse. Il y a là un problème de marché. Le marché de l'édition présente ce que quelqu'un a appelé un risque moral, ce qui n'a rien a voir avec l'éthique, c'est un terme économique. Un risque moral survient quand l'acheteur d'un bien n'en est pas le consommateur. Et quel est ce bien sur le marché traditionnel de l'édition ? C'est l'accès, l'accès par les lecteurs. Les consommateurs sont des gens comme moi qui veulent lire les articles, mais les acheteurs sont d'autres personnes, je ne suis generalement pas abonné. La bibliothèque de Harvard dépense une fortune pour s'abonner à toute une panoplie de revues. Mais, je suis insensible au prix de ces revues car je n'ai pas à payer la facture. Mais c'est de l'argent réel, n'est ce pas ? L'édition de revues scientifiques est un secteur de 10 milliards de dollars par an. Ce n'est pas rien. C'est beaucoup d'argent. Quand on voit des marges de profit de 30 à 40 % de cette somme, qu'on pourrait réinvestir dans la recherche que ce soit pour soutenir des projets scientifiques, ou soutenir des universités, recruter plus de chercheurs, payer plus les professeurs, réduire le coût des études, cet aspect financier est symptomatique du décalage de ce modèle commercial sur le plan de la pertinence pour la recherche. D'habitude, on ne pense pas au rapport entre les bénéfices de ces entreprises et l'augmentation constante des droits de scolarité. Or, c'est lié. Ce n'est pas un problème marginal. Il ne s'agit pas de querelles internes entre chercheurs, mais de problèmes sociaux fondamentaux. Quel est l'avenir de nos sociétés ? Le prix des revues augmente bien au-delà de l'inflation et bien plus que le budget des bibliothèques, depuis des décennies, pas juste des années. Et c'est une catastrophe. Il y a à peine 10 heures, l'université d'Anthem a fermé. L'université Saint-Joseph va bientôt fermer. Criblée de dettes, l'université Dowling ferme aussi. Cette fermeture soudaine jette les professeurs à la rue et oblige des milliers d'étudiants à se trouver une autre université. Le monde universitaire n'a pas vraiment étudié le véritable coût de la diffusion de la recherche. Ce sont les budgets des bibliothèques qui ont dû faire face au problème, et nous avons souvent dû aller quémander à l'administration des rallonges pour nous abonner aux revues de science, technologie, médecine, dont les prix venaient de flamber d'un coup pour telle ou tellle raison invoquée par les éditeurs. La recette du profit c'est la rareté. Bienvenue dans le monde des « péage » qui bloquent la recherche. — Est-ce que vous avez rencontré un péage ? — Certainement. J'ai absolument rencontré un péage. Je me heurte à des péage fréquemment. — Êtes-vous déjà tombé sur un péage ? — Oh oui. J'ai heurté un péage Assez souvent, je tombe sur un péage, oui. Quand j'étais étudiant, J'ai heurté un péage. Je tombe souvent sur des péage. — Qu'en pensez vous? — Je suis furax. Les étudiants poursuivent leurs études, obtiennent leur master passent dans une entreprise essaimée et d'un coups se rendent compte qu'ils n'ont plus accès aux résultats de recherche dont ils ont besoin parce qu'ils ne sont plus liés à l'université. Ils viennent frapper à ma porte. Et je suis obligé de leur dire, en tant que documentaliste, Je suis dans cette position délicate, de bloquer aux utilisateurs non étudiants l'accès à la recherche financée par le public. Ce qui est totalement contraire aux missions d'une bibliothèque et d'un documentaliste. C'était une vraie révélation. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de vous ? Je m'appelle Dwight Parker, j'étais en train de travailler pour ma thèse en psychologie de l'éducation quand j'ai décidé de faire un break, et je vends des voitures. Tant que j'étais dans le programme, j'avais accès à beaucoup de choses. Mais une fois que vous en sortez, Ces ressources ne sont tout simplement plus accessibles ; ou elles ne l'étaient plus pour moi en tout cas. J'étais dans la psychologie de l'éducation et la plupart de la recherche est payée par l'argent public, donc il s'agit de l'argent des contribuables qui financent la recherche, et qui sont à nouveau facturés, ce qui est absurde. — Je veux dire, c'est absurde. — Tout à fait Sans oublier que c'est un bien public. Je veux dire, certaines recherches scientifique. J'ai besoin de pouvoir accéder à cette recherche sans barrière. Je veux dire, je n'ai pas 79.99 ou.. pour faire ça. Pas en vendant des voitures. Même la plus belle des voitures. Si je travaillais pour Elsevier, je pourrais me le permettre. Ou l'un des autres éditeurs. Je veux dire, c'est tellement... Tu vois... Les gens le font, c'est tellement... L'argent corromps tout, tu sais ? Tu as l'argent, tu as le gouvernement, et tout le monde est tellement... c'est comme si la science se perdait. Vraiment, elle s'y perd. Ma femme a une embolie pulmonaire Ils ne savent pas pourquoi. Personne n'est sûr de pourquoi elle fait cette embolie pulmonaire. Ça pourrait être un grand nombre de choses, donc j'ai commencé à faire ce que je fais, c'est à dire aller sur internet et faire des recherches.En butant sur ces péage derrière lesquels se trouve des études sur les embolies pulmonaires. et je n'ai pas les moyens de dépenser cet argent, pour lire un papier de recherche juste pour me rendre compte qu'il ne s'applique pas à elle. Pertinent pour notre situation. C'est peut-être le cas. Peut-être pas. Mais je n'ai pas assez d'information devant moi pour le dire ! Alors que ça pourrait sauver sa vie ! La raison pour laquelle nous faisons de la recherche est que nous essayons de résoudre des problèmes dans le monde. Nous essayons de guérir des maladies ; nous essayons de maintenir l'eau pure ; nous essayons de ramener à zéro la pauvreté. Nous essayons d'éradiquer certaines maladies une fois pour toutes. Et si vous voulez y arriver, il faut être sûr que chacun y ait accès. Pas seulement les pays riches, pas seulement les gens qui ont un doctorat, Mais que tout le monde puisse lire les publications de recherche, y réfléchir et ensuite participer. Mais quand une large partie de la population n'a pas accès à la recherche, le nombre d'entre nous qui résoud les grands problèmes est bien plus faible. Les éditeurs ont participé au partage du dialogue universitaire pendant des siècles. Et pour celà, ils sont vitaux. Mais en même temps, toute une population, la grande majorité, n'a pas accès à la recherche sur les développements actuels en science, médecine, culture, technologie, science environnementale. Et ils sont confrontés au fait de devoir essayer de comprendre le monde sans accéder aux meilleures connaissances à son propos. Quelque part, c'est tragique Les universités occidentales ont des financements importants pour leurs bibliothèques, Donc elles sont dans... elles peuvent s'abonner à des revues scientifiques, donner un accès à leurs étudiants, Mais dans les pays en développement, les bibliothèques sont vraiment pauvres. Ainsi, on finit par faire tout soi-même sans aucun soutien de l'université. Et même si vous essayez de vous rapprocher des membres de l'université ou de vos professeurs, vous avez la même réponse, « nous avons fait pareil et vous devez faire pareil ». Donc, vous continuez, et personne n'a de résultats concrets. Donc, mes recherches étaient plus en recherche fondamentale. Relativité restreinte, plus exactement. Et beaucoup de ces articles, encore une fois, avaient « Vous devrez payer pour ça ». Je dirais que je ne paierais jamais pour un article, spécialement dans la situation économique du Venezuela, actuellement, c'est encore pire, malheureusement. Mais même quand j'étais étudiant là-bas, vous preniez juste votre carte bancaire et vous achetiez sur Internet. ainsi, de cette impossibilité d'accès est né un mouvement. Et ce mouvement s'appelle « open acces » [accès libre]. Dans sa forme la plus simple, l'open access est, un accès gratuit et sans entrave à l'information. Très simplement, c'est un moyen de démocratiser l'information. Cela réduit la disparité et promeut l'égalité. Il y a beaucoup de scientifiques qui peuvent ajouter leur pierre aux recherches qui ont été faites auparavant s'ils y ont accès. Il y a peut-être certains des plus brillants esprits de notre génération qui vivent en République centrafricaine et qui n'ont accès à aucun des contenus. Que peuvent-ils alors construire sur la base de ce qu'on sait déjà ; comment peuvent-ils participer à aller plus loin, plus vite ? Et je pense que l'open access, c'est exactement ça. Il permet aux gens qui veulent accéder aux connaissances d'accéder aux connaissances et de les enrichir. Je pense qu'être passionné de l'open access est une bonne chose. Là où je m'inquiète c'est quand la passion de certains pour l'open access les conduit à ne pas vouloir penser ni à son prix, ni à ses bénéfices. Je m'inquiète quand l'open access devient une religion ou quand il devient une auréole que tu dois aimer quoiqu'il y ait en dessous. Si nous perdons notre capacité, ou pire, notre volonté à être critique à penser de façon aussi critique et analytique à un modèle d'open access que pour un modèle d'accès payant alors nous ne sommes plus dans le cadre de la raison et de la science ; nous sommes dans le cadre de la religion. Et, étant une personne religieuse moi-même, je n'ai rien contre la religion, mais c'est important de ne pas la confondre avec la science. Je me rends compte, surtout si vous être de l'autre côté, que cela paraîtrait religieux. Il y a beaucoup de croyances, non ? C'est un mouvement basé sur la croyance pour beaucoup de gens. Mais les exemples les plus puissants de ce mouvement viennent de la littérature biomédicale. Des parents qui ne peuvent y avoir accès des membres de la famille qui n'ont pas accès Et cela donne des éléments de témoins et témoignages qui s'approchent du religieux, au moins dans les nuances, non ? Et il y a un vrai pouvoir dans ces témoins, ces témoignages, qui se rapproche des mouvements évangéliques. Nous pouvons avoir une conversation très pointue à propos de l'innovation, où je peux vous raconter une histoire émotionnellement chargée ; laquelle sera la plus virale ? Les mouvements doivent être ouvert à tous, non ? Les mouvements sont plus grands que les organisations ; Ils sont plus grands que les peuples/les gens quand ils fonctionnent, non ? En quelque sorte, c'est pour ça qu'ils fonctionnent : ils prennent cet aspect d'avalanche inarrêtable. Pour moi, je fais ça pour que cela contribue à l'efficacité de la recherche. Je veux voir l'efficacité de la recherche augmenter au niveau global. C'est mon but principal. Si vous disiez que la science enclose est le bon moyen, je supporterai la science enclose. Il faut que l'efficacité de la recherche vienne avec une augmentation de la qualité, une augmentation de l'inclusion, de la diversité, de l'innovation. Avoir plus de personne qui peuvent participer est bénéfique. Nous avons de gros problèmes à résoudre J'ai été très impliqué vraiment très impliqué dès le début de l'Open Access dans les sciences du vivant. Et notre espoir était que l'Open Access n'apporterait pas seulement un changement significatif au niveau de l'accès; cela semblait complètement fou que la plupart des recherches ne soient pas disponibles pour les gens qui en avaient besoin. Je suis allé visiter l'université de Belgrade il y a quelques années et j'ai rencontré des étudiants avant de donner mon cours et nous marchions dans une pièce en discutant de ce que chacun faisait comme recherche de ce sur quoi chacun travaillait pour sa thèse Et presque tout le monde dans la pièce travaillait sur la cognition implicite. Et c'était tellement étonnant de voir autant d'étudiants travailler sur cet axe particulier de recherche que j'ai dit, "Comment se fait-il que vous travailliez tous là dessus ? Comment se domaine de recherche est-il devenu si populaire ? Et la réponse était simplement, "Nous pouvons accéder à la littérature scientifique sur ce sujet". J'ai demandé : "Que voulez-vous dire ?" "Et bien c'est la norme pour la plupart des chercheurs de notre domaine de mettre leurs articles en ligne. Donc nous pouvons y acceder. et savoir ce qui est en cours dans ce champs de recherche. ce que nous ne pouvons pas faire dans d'autres sous-disciplines." J'étais attérré. Qu'ils prennent la décision du sujet de leur recherche uniquement par rapport à ce dont ils peuvent accèder. Quand je dirigeais la bibliothèque et que nous devions faire des réductions importantes dans nos abonnements à cause des contraintes budgétaires, comme toute les bibliothèques, nous avons fait une série de focus group pour essayer de voir comment les gens y faisaient face. Une des personne qui m'a beaucoup marqué étaient un jeune étudiant de M.D Ph.D qui avait parlé à son directeur de thèse, qui lui avait dit : Ces domaines sont interessant, lit beaucoup dans ces domaines." l'étudiant m'a dit "Donc je devais lire beaucoup, mais ma capacité à lire largement est limité par ce dont vous avez accès. Et donc mon memoire va être limité par ce à quoi vous allez pouvoir souscrire, parce que je ne peux plus mettre la main et lire les textes auxquels vous n'avaient plus accès." Certains des défis les plus important du monde are not going to be solved ne vont pas être résolus par un seul groupe de chercheur. Et nous savons que la recherche interdisciplinaire et la collaboration sont le meilleur moyen pour obtenir des solutions plus rapidement. Beaucoup de ces challenges sont très dominants - eau propre, sécurité alimentaire, réchauffement planétaire, santé publique - ils y a tellement de défis à résoudre qu'il n'y a aucune raison de ne pas vouloir faire tout ce que l'on peut pour mettre en place cette collaboration et lui permettre de se produire. La connaissance médicale et l'expertise pointue peut être à tous les points du globe; nous n'avons juste pas assez puisé dedans. L'un de mes amis est un chirurgien à Stanford, spécialisé en cardiologie pédiatrique. Il a observé en allant en Inde dans un établissement qui a déjà traité 10 fois plus de patients que lui qu'ils étaient capables d'obtenir des résultats quasi équivalents aux siens à Stanford et qu'ils pouvaient le faire pour 5 à 10 % du coût. Et pour moi, c'est génial !/du génie C'est génial ! Et vous penseriez que dans le monde occidental nous voudrions comprendre ce qui se passe en Inde autant qu'eux voudraient voir ce dont nous sommes capables avec nos merveilles de technologies. Il est facile de conclure que la connaissance doit être ouverte pour que la connaissance arrive. Et c'est assez curieux qu'elle ne soit pas encore ouverte. Et c'est vraiment à cause de la façon dont nous en sommes arrivés ici. Depuis la création des revues érudites au milieu du 17e siècle, les auteurs ont écrit pour elles sans payer, et ils écrivaient pour l'impact, pas pour l'argent. Pour mieux comprendre le processus de recherche, nous avons été là ou les revues scientifiques ont commencé : la Royal Society de Londres. Je suis Stuart Taylor, je suis directeur de publication ici, à la Royal Society. La Royal Society est l'académie des sciences nationale de Grande-Bretagne. Elle a été créée en 1660 en tant que société des premiers scientifiques, comme Robert Hook et Christopher Wren. Quelques années après, en 1665, Henry Oldenburg qui était le premier secrétaire de la société, a lancé la première revue de science au monde ici. Elle s'appelait Philosophical Transactions. Et c'était la première fois que les avancées et découvertes scientifiques des premiers scientifiques étaient clairement enregistrées. Et cette revue a littéralement posé le modèle que nous connaissons aujourd'hui pour les journaux scientifiques. Donnant corps aux quatre principes : archivage, enregistrement, dissémination et vérification. Ce qui signifie, voir votre découverte associée à votre nom à une date précise, la voir vérifiée par vos pairs. la voir disséminée vers d'autres scientifiques, et la voir archivée pour le futur. Dès qu'il y a eu des réseaux numériques, les chercheurs ont partagé le savoir dessus. Depuis, disons, le début des années 1990, les scientifiques ont largement promu l'Open Access. Pas seulement en utilisant les réseaux pour diffuser leurs travaux et recherches mais aussi en en assurant la promotion et en essayant de le partager à d'autres. On pourrait penser que j'exagère, mais Je pensais vraiment alors et je n'étais pas seul que si vous avez une idée formidable ou si vous faites une avancée, vous aimez à penser que c'est parce que vous avez été inspiré ou vous avez travaillé plus que tout le monde, mais vous n'aimez pas penser que c'est parce que vous avez eu un accès privilégié à l'information. Et donc, une part de mes intentions en 1991 était juste de monter le niveau, c'est à dire, donner accès à tout le monde à la même information au même moment. et de ne pas avoir, vous voyez, de disparités dans l'accès. 40% de tous les articles publiés dans le "New England Journal of Medicine" - et à ce moment là le "New England Journal of Medicine" est sans doute le journal avec le plus fort impact au monde - mais 40% des auteurs viennent de 200 Km autour de Boston où se trouve le siège du "New England Journal of Medicine". L'édition est vraiment un jeu d'initié. Ceux d'entre nous qui sont à l'intérieur ont des accès facilités à la publication et l'accès puisque nous appartenons aux institutions les plus riches. Beaucoup de gens souffrent des conséquences de l'actuel système académique Un grand nombre de médecins auraient avantages d'avoir l'information la plus récente à propos des meilleurs traitements à administrer à leurs patients. Il y a tant de recherches déjà effectuées C'est ridicule parfois d'essayer d'accéder à un papier écrit en 1975 Et qui est toujours en accès payant. Cela n'a aucun sens. Les journaux scientifiques ont fait un long chemin depuis 1665. Nous avons à présent la possibilité d'atteindre nombre de personnes simultanément sur le globe pour presque rien, et ceci est une énorme avancée pour les scientifiques. De nombreux auteurs pensent que si ils publient dans une revue conventionnelle particulièrement une revue importante, prestigieuse, à fort facteur d'impact, une revue conventionnelle de qualité, ils atteignent tous ceux qui s'intéressent à leurs travaux. C'est faux. Ils atteignent tous ceux qui ont la chance de travailler pour une institution qui a les moyens financiers de s'abonner à ce journal Et même si ces revues sont des "best sellers" et qu'ils sont incontournables, que toutes les bibliothèques veulent s'y abonner, il y en aura toujours qui ne pourront pas payer. et beaucoup de bibliothèques ont depuis longtemps supprimé même des abonnements incontournables simplement parce qu'elles n'ont plus l'argent Donc les auteurs bénéficient d'une audience plus large et par cette audience plus large d'un impact plus grand parce que votre travail ne peut avoir d'impact, être les fondements d'autres travaux, cité, pris en compte ou utilisé que si les gens savent ce qu'il est. Et beaucoup d'universitaires travaillent pour l'impact. Une partie du travail des universitaires est d'étudier des questions, d'essayer d'éclairer un phénomène à partir de ce qu'ils ont appris et ensuite de partager avec les autres pour que d'autres puissent dire "Eh, vous êtes sur de ceci ? De celà ?" ou "Laissez-moi utiliser cela d'une manière différente." Ainsi, en fait, la connaissance est une conversation et la seule manière d'avoir une conversation est de savoir ce que l'autre dit et sur quoi il se base pour le dire. Et ainsi l'ouverture est fondamentale pour que la connaissance fasse se qu'elle est supposée faire. Il y a un mythe originel à propos de l'open access. Il n'y a pas de relecture par les pairs, c'est "bas de gamme", et ainsi de suite et nous savons que quand vous ouvrez vos travaux les gens verront vite si vous mentez, vous serez pris très vite. Si vous loupez quelque chose d'important en termes de preuves quelqu'un vous le dira. Si vous n'êtes pas attentif à vos arguments ou si vous oubliez une référence importante quelqu'un vous le dira. Et alors vous, en tant que chercheur, profiterez de ces remarques et critiques et autres, ainsi votre recherche sera meilleure, et pas de moindre qualité ! Si vous ne travaillez pas dans ce cadre vous n'avez pas de contacts vous n'avez pas idée de cette espèce d'impact dramatique que ces tensions/échanges vont avoir sur les gens. Vous savez, quand vous regardez l'EPA (agence de protection environnementale américaine) mettre hors ligne la rubrique sur le changement climatique de son site internet, il y a un impact réel et concret à ne plus avoir d'information. Il y avait là énormément d'informations gratuites et nous savons comme celà peut être problématique. Ce n'est bon juste parce que c'est gratuit, ce n'est pas mauvais juste parce que c'est payant et je pense que c'est la problématique que cette communauté aura toujours à gérer. Bien sûr, dans les tous premiers jours du mouvement Open access et des revues Open access, cette notion que l'édition Open access n'est pas de haute qualité était très prédominante mais maintenant cela a changé. Pour nous, l'Open access, ne remet pas du tout en cause l'évaluation par les pairs. En fait, vous savez, cela va même la rendre meilleure. Le système d'évaluation dans nombre de pays, nombre de pays en voie de développement, reproduit toujours le nôtre, en Angleterre et aux États-unis. Nous avons mené une enquête récemment, sur la perception de nos chercheurs à propos de l'Open Access, et un grand nombre, vous savez, disait "Super, l'Open Access est exactement ce que nous avons besoin, nous avons besoin d'avertir le monde entier de nos recherches. Tout le monde doit y avoir accès. C'est super." quoiqu'il en soit, quand nous demandions aux chercheurs leurs priorités concernant les journaux où ils souhaitent publier, les critères les plus demandés étaient l'impact l'indexation, et en fin de liste, l'accès libre Donc pendant qu'ils faisait la promotion du libre accès malheureusement, à cause du système de récompenses, c'est assez déconsidéré parce qu'ils ont toujours besoin de faire progresser leur carrière. Nous avons mis en place le libre accès pendant un certain temps. L'impact n'a pas été aussi rapide que prévu, et je suis vraiment inquiet pour les 5 années à venir. A quelle vitesse allons nous bouger? Y'a-t-il une raison pour que les journaux soient si lents à changer? Et bien vous pourriez dire qu'ils sont résilient [rires] Je pense qu'il y a un peu de léthargie. Comme vous le savez les universitaires sont parmis les personnes les plus conservatrices de la planète. C'est vrai, il peuvent innover avec leurs recherches mais les structures académiques sont très lentes à évoluer. La communauté academique est très, très conservatrice. C'est très difficile de changer le système de manière significative dans la communauté universitaire. Le processus de titularisation est le même qu'il y a 150 ans. Les auteurs sont bien au courant que leur chance de progresser de garder leur travail, d'obtenir des financements, de grands pans de leurs carrières dépendent de là où ils publient. et ce besoin a créé une sorte de prison dans laquelle les auteurs ne peuvent trouver de lieu de publication alternatif excepté dans ces journaux qui sont les plus à même de les aider dans leurs carrières. Un des plus gros obstacles au libre accès est en fait l’évaluation des ressources, et la titularisation, et toute ces choses. Parce qu’il y a toujours cette tendance à dire, OK, si vous publiez quatre articles dans les journaux les plus cotés, vous faites un meilleur travail de recherche. Il est tout à fait possible que ces articles ne soient jamais cités, voire jamais lus. Mais l’influence d’un journal fait office d’indicateur de qualité. Et nous savons tous que cela se prête bien au pari et à la fraude Le facteur d'impact est en fait le nombre moyen des citations qu'une revue obtient sur une période de 2 ans. Le facteur d'impact est un indicateur pervers qui a été en quelque sorte ancré dans le système d'évaluation et la façon dont les chercheurs sont évalués dans le monde. Vous pouvez faire payer pour un sac à main Gucci bien plus cher que pour un autre que vous trouvez dans un magasin de la ville les facteurs d'impact ont perverti l'ensemble du système de communication des connaissances. Même leur créateur, Eugene Garfield, a dit qu'ils ne devraient pas être utilisés de cette façon. Vous devez commencer à vous dire, à ce stade, qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Et la nature faussement scientifique de ces chiffres, le fait qu'ils soient [présentés] comme précis à trois décimales près alors qu'ils ne le sont vraiment pas, leur donne un vernis faussement scientifique. La Royal Society a signé, il y a quelques années, un document appelé la Déclaration de San Francisco sur l'évaluation de la recherche, abrégée D.O.R.A. en anglais, qui demande aux institutions et aux investisseurs d'évaluer les scientifiques par des techniques qui n'utilisent pas le facteur d'impact. C'est à dire retourner à l'évaluation par ses pairs et regarder le travail en lui même plutôt que simplement se reposer sur un indicateur que beaucoup pensent être un indicateur très biaisé. Mais la manière de s'occuper du problème est de de commencer à séparer l'évaluation d'un chercheur des revues dans lesquels il publie. Et si vous êtes capable d'évaluer un chercheur selon les recherches qu'ils produisent eux même, plutôt que où cette recherche a été publiée, Je pense qu'alors vous pouvez commencer à permettre aux chercheurs de publier dans des revues qui offrent un meilleur service; une meilleure diffusion, un coût plus faible, toutes ces choses. Les jounaux qui sont très sélectifs refusent des travaux qui sont parfaitement publiables et parfaitement corrects, mais ils les rejettent parce que ce n'est pas une avancée significative, ou que ça ne va pas faire les gros titres, comme le pourrait un article sur une maladie ou sur les cellules souches. Donc ils sont refusés et vont voir une autre revue, passent de nouveau une évaluation par leurs pairs et ça peut tourner ainsi, de cycle en cycle. En fait, l'idée derrière le lancement de la revue PLOS One (projet américain à but non lucratif de publication scientifique anglophone à accès ouvert) était exactement de limiter ces pertes de temps des scientifiques, des évaluateurs et des éditeurs, qui sont finalement imputés à la science et à la société. Le temps qu'il faut pour envoyer pour évaluation dans les revues du premier tiers, et peut être ne pas être publié et aller vers d'autres journaux enferme ce type particulier de recherche dans une boucle temporelle. C'est dans l'intêret de ceux qui financent la recherche, qui payent des millions ou des millairds de dollars pour financer la recherche chaque année, pour que cette recherche soit disponible de manière ouverte. Il y a eu un grand nombre de façon différent d'y arriver et beaucoup de gens ont dit avançons par petits pas, créons d'abord ce que l'on appelle la voie verte de l'accès libre où vous offrez uniquement l'accès au contenu, sans droits d'usage associés. La Fondation Gates a dit "Ce n'est qu'une demi-mesure, Nous ne sommes pas là pour faire des demi mesure, faisons le bien, ou pas du tout." Je les ai vraiment applaudi de ne pas vouloir prendre le chemin le plus simple. Ils ont assez de prévoyance, et, franchement, d'influence, pour demander de bien faire dès le début. Du point de vue de la Fondation nous en étions capable, grace à nos financement, en travaillant avec nos bénéficiaires "oui, nous allons vous donner cet argent, et oui, nous voulons que vous fassiez une certaine recherche scientifique et technique et que vous ayez des résultats particuliers, mais nous voulons que vous le fassiez d'une façon particulière." Et l'une des façons dont nous voulons que les gens travaillent est de s'assurer que les résultats de ce qu'ils font est largement ouvert et accessible. Et, en plus de ça, nous voulons être surs que non seulement l'argent que nous dépensons directement dans nos investissements et de nouvelles sciences et technologies conduit à un bénéfice tangible pour ces gens, mais nous voulons aussi le voir avoir un effet démultiplicateur pour que l'information et les résultats de ce que nous avons financé sortent pour une utilisation plus large par la communauté scientifique, que la communauté universitaire les poursuivent et en quelque sorte les accélère et étende les résultats que nous obtenons. - A quoi pensez-vous en entendant parler d'Elsevier ? Oh mon Dieu. Oui. Elsevier est une épine dans le pied pour nous en Afrique, parce que leurs tarifs sont trop élevés pour nous, ils ne veulent pas les baisser. Vous savez, je pense qu'on peut dire que Elsevier est en fait un bon contributeur à la communauté des éditeurs. - Elsevier. Ce qui vient à l'esprit ? Et bien, un niveau de profit qui je crois est malheureusement difficile à accepter. Et insupportable, parce que du point de vue d'une Université bien sur, ce sont uniquement des fonds publics. Leurs pratiques de licence qui ont certainement évolué dans le temps. Vous savez, si on examine les pratiques commerciales ou de réutilisation dans les 10 dernières années, je pense qu'ils ont fait beaucoup de changement qui les ont rendu plus favorables aux auteurs ou aux chercheurs. Donc il y a vraiment une évolution. Ces éditeurs, quand nous publions quelque chose chez eux, c'est financé par nos équipes de recherche. C'est de l'argent public en somme. Donc nous donnons l'argent, mais ils se l'approprient (??) le verrouillent Je ne les caractériserais pas comme un mauvais acteur. Je pense qu'ils font beaucoup pour soutenir l'innovation et des initiatives assez "inter-industrielles" Il y a beaucoup de raisons qui font que les gens voient Elsevier comme une sorte de "bad guy". Jetez un oeil à leur rapport annuel, il est en ligne. leurs profis augmentent ; leurs dividendes augmentent ; ils se portent très bien ; ils ont fait plusieurs milliards de livres de bénéfice l'an dernier. Au final, est-ce que notre industrie traite correctement les chercheurs ? Sommes-nous des passeurs responsables pour ces importants concepts ou idées, en les rendant accessibles au monde entier, en les diffusant et les réinjectant dans la communuaté ? Je dirais oui. Pour ma part, je pense qu'Elsevier a très mauvaise presse ; une partie est méritée, je pense. Je pense aussi qu'ils ont produit nombre d'innovations intelligentes dans la publication dont nous avons tous bénéficié. Je me souviens quand je suis arrivé à UC Press, Je suis passé de 20 années dans l'édition commerciale au monde de l'édition universitaire non-lucrative, et il est apparu que l'un des soucis majeurs d'une partie de l'équipe de direction était que j'allais pousser UC Press dans les bras d'Elsevier. Ce qui évidemment n'est pas arrivé. Mais je... Plus sérieusement, je pense que ceux parmi nous travaillant dans l'édition non-lucrative peuvent apprendre énormément de ces grands groupes. J'ai travaillé pour Elsevier pendant une année, Donc je dois le préciser ; J'ai également travaillé 15 ans pour des sociétés académiques à but non lucratif. Et j'étais éditrice dans ces deux types d'environnements. Ce sont des environnements différents. Et pour moi, ma vision de l'édition commercial a été formée par mon expérience construite dans l'édition académique. J'ai travaillé pour l'American Astronomical Society, où notre mission centrale était de mettre la science dans les mains des scientifiques quand ils le voulaient, de la manière qu'ils voulaient. Je suis passée chez un éditeur commercial. J'ai été recrutée par lui. Je pensais que j'allais faire la même chose. Mais ce n'était vraiment pas le même travail. Le travail consistait à gérer un ensemble de journaux pour atteindre une marge cible. Et ce n'était pas ma tasse de thé, ça ne correspondait pas à mes valeurs. Donc je suis retourné vers l'édition non-commerciale. Je ne pense par que ces éditeurs commerciaux sont mauvais, mais leur objectif est de générer des profits pour leurs actionnaires. Ils n'ont pas d'autres missions. Et c'est logique; ce sont des compagnies commerciales. La question que je pose est, là, au 21ème siècle, alors que nous avons tous ces mécanismes en mesure de fluidifier la science, est-ce que ces compagnies nous aident ? Et j'aimerais les voir ajuster leurs modèles pour être un peu plus utiles à cela, plutôt que nocifs. Il y a de réelles critiques que l'on peut faire à Elsevier. Il y a de réelles critiques que l'on peut faire à PLOS. On peut critiquer à juste titre n'importe qui, sur n'importe quoi. J'essaie de ne pas juger de la légitimité d'une critique à partir de ce qu'elle cible. J'essaie de juger de la légitimité d'une critique à partir de son contenu. Ok, bien, je voulais simplement m’assurer que quelqu'un dise cela. J'ai besoin de parler du type d'entreprise qu'est Elsevier. L'hostilité qu'ils rencontrent, ce n'est pas seulement à cause de l'argent ; c'est à cause du type d'entreprise qu'ils sont, n’est-ce pas ? C'est à propos des actions qu'ils réalisent, elles sont anti-universitaires. Par exemple, lorsqu'ils envoient des menaces de coupures à academia.edu parce que des chercheurs y diffusaient des pdf de leurs articles et qu'Elsevier les a obligé à les supprimer. Les poursuites judiciaires vers Sci-Hub en 2015, évidemment. Certes, ces choses étaient illégales mais la communauté académique s'en fiche. elle ne les voit pas comme illégales. Quand j’ai reçu mon avis de retrait, je ne l’ai pas reçu directement de la part d’Elsevier. Ils l’ont envoyé à un responsable chez Princeton L’avis lui-même mentionait uniquement une poignée de publications de deux chercheurs de Princeton. Maintenant, si vous regardez sur le site web de Princeton vous y verrez probablement des centaines, si ce n’est des milliers de PDFs de publications d’Elsevier. Mais alors, pourquoi ont ils uniquement ciblé ce petit nombre d'articles, juste ces deux chercheurs ? Je ne suis pas sûr, mais je pense que c'est parce qu'ils voulaient voir les réactions. Rien n'empecherai Elsevier de fouiller internet pour trouver tous les pdf de ses articles et d'envoyer massivement des avis de retrait à tous ceux qui violent leur contrat de droit d'auteur, mais ce n'est pas ce qu'ils font. They do that, because I think they're trying to tread softly. Je pensent qu'ils préfèrent marcher sur des oeuf. Ils ne veulent pas voir naitre une vague de protestation qui pourrait completement leur alienner la source de travail gratuit sur laquel ils se basent. Donc, j'ai été reconnaissant à l'université de Princeton de repousser leur demande, et finalement ils ont retiré leur avis. Donc je pense qu'ils ont un avant-goùt de ce qu'il leur arriverai s'ils se dressaient vraiment contre toute la communauté scientifique. La façon dont Elsevier raisonne en tant qu'organisation est juste l'antithèse de la façon dont nombre de scientifiques raisonne concernant leur travail. Nous avons envoyé une demande officielle d'information à chaque université de Grande-Bretagne. En 2016, Elsevier a reçu 42 millions de livres des universités du Royaume-Uni Le deuxième éditeur était Wiley, maintenant c'est à 19 millions. Elsevier, Wiley, Springer, Taylor and Francis, et Sage, à eux seuls ils prennent environ la moitié de l'argent, et le reste est dispersé. Elsevier en particulier est un grand lobbyiste à l'Union Européenne et aussi à Washington. Ils emploient beaucoup de gens qui sont en fait des lobbyistes à plein temps. Ils ont des réunions régulièrement avec les gouvernements du monde entier pour faire passer leur point de vue. Il y a une notion que les éditeurs ont, qui est que publier doit être très cher et que publier demande des publicitaires et des relecteurs, des agents de relations publiques, des directeurs de la rédaction, etc... Ainsi plusieurs institutions universitaires, pour s'en sortir face aux coûts importants, ont choisi d'acheter les publications scientifiques dans un format de "lot" et pas en tant que titres de revues séparés. Chaque institution, négocie en général, vous savez, avec chaque éditeur pour un accès à tout ce que l'éditeur publie comme titres de recherche ou à une grande partie d'entre eux dans ce qui s'appelle un "contrat global". Ainsi, ces contrats globaux, que beaucoup de bibliothèques ont signé, parce qu'elles veulent économiser de l'argent, sont tout à fait comme des bouquets sur le cable. Vous avez beaucoup de contenu, vous n'aimez peut être pas toujours tous les programmes. Mais si vous voulez payer juste pour des titres individuellement, le prix augmente exponentiellement et vous ne pouvez pas vous le payer. Nous sommes ainsi piégés par des contrats pour des contenus dont nous avons pas entièrement besoin pour essayer de baisser le prix. Néanmoins, ils peuvent supprimer certains contenus du contrat global sans avertissement. Donc, si un éditeur décide qu'un vendeur n'aura plus telle ou telle référence dans son contrat global, il peut être supprimé immédiatement. Ca ne veut pas dire que vous pouvez annuler le contrat ; ça veut juste dire que vous n'aurez plus accès, et nous n'avons aucun contrôle là-dessus. Bien que la plupart des accès institutionnels à la recherche en cours se fasse comme des abonnements au cable, Nous avons trouvé une bibliothèque qui est à résisté à ce mouvement. Nous devions trouver une raison de rester précieux pour la communauté des chercheurs. Comment pouvions nous aller en ce sens, alors même que nous ne pouvions supporter le coût croissant des publications électroniques ? Et nous avons réalisé que nous le pouvions en restant une bibliothèque centrée sur le support papier. - vous ne pouvez pas être débranchés d'une revue papier. - non, ce n'est pas possible. Non. Et si le courant est coupé, vous savez, on peut toujours lire le contenu à la lampe de poche. Vous n'avez pas besoin de compte en ligne ou d'une affiliation institutionnelle pour utiliser notre bibliothèque. Nous sommes ouverts au public ; même si nous sommes financés de façon privée, nous sommes accessibles publiquement. Vous n'avez pas besoin de compte ; tout le monde peut y accéder. Dans le monde moderne, tout à coup, l'impression papier semble assez arriéré. La moitié de notre problème est peut-être de s'être laissé enfermer dans ces négotiations éléctronique. Imaginez un marché pour la télévision par cable où vous ne savez pas et où vous ne pouvez savoir combien paye votre voisin pour le même abonnement que vous. - " combien paies-tu pour la chaîne HBO ?" - "je ne peux pas te le dire, j'ai signé un contrat de confidentialité avec Comcast." Les bibliothèques, les universités font ça tout le temps. Les éditeurs commerciaux peuvent prendre ce qui s'appelle le "surplus client". Ils n'ont pas besoin d'élaborer un prix qui maximise leurs revenus ou leur bénéfice sur tout le marché. Ils peuvent négocier ce prix optimal avec chacune des institutions séparément. Et c'est important, parce que c'est comme, si vous achetez des soins de santé et que le docteur regarde vos comptes en banque et vous dise, "Ah, si vous voulez ce traitement," et ils voient que vous êtes millionnaire, "alors, il coûte 500 000 dollars." Et si vous êtes quequ'un sans beaucoup d'argent, ils vous font payer moins, mais ont quand même un bon rendement. Il me semble, pour plusieurs raisons, que c'est de cette façon que fonctionne le marché de l'édition. Les éditeurs peuvent regarder la dotation, comment se porte une institution, combien ils ont payé, les décennies précédentes, et alors faire payer directement au niveau qu'ils pensent possible. Il y a là beaucoup de choix pour les bibliothèques. Elles ne sont pas obligées de signer ces contrats. Et les universités publiques, comme l'université du Michigan, ont fait le choix d'être plus transparentes sur ce qu'elles paient pour les choses. Et la Big Ten Academic Alliance (NdT : consortium universitaire) dont nous faisons partie, fait ce travail de transparence les unes vis-à-vis des autres. Je me suis donc décidé à tester la transparence du Big Ten. Malheureusement je me suis retrouvé confronté à des problèmes du même ordre J'ai toujours de la sympathie envers les bibliothécaires qui s'en prennent à Elsevier Mais la réponse que je leur adresse est "Annulez". Vous n'annulez pas. Nous ne pouvons annuler Vous le pouvez, mais il vous faut faire un choix et personne ne le fait, ce qui les rend plus fort Oui , et je pense que c'est juste partie du travail de négociation, c'est un facteur traditionnel du travail sur les collections en bibliothèque, et il y a beaucoup de problème avec cela. Mais cela partie de ce genre de negociation. Et je ne pense pas que cela va changer parce que ... - Une université comme Rutgers, peut elle parler publiquement du prix que ça lui coûte? -Non , nous ne pouvons pas. Non. -Parce que vous êtes engagé contractuellement à ne pas le faire ? -Oui, c'est comme cela que ça fonctionne. Et encore une fois, ce n'est pas à moi de faire de commentaire sur cet aspect particulier, mais c'est comme ça que sa marche, avec tous les éditeurs. Pas seulement ceux dont vous avez entendu parler. Mais voyez vous, je vois pas avec quoi je peux comparer , mais c'est comme ça que sa marche 726 00:46:35,096 --> 00:46:38,896 et je ne pense pas que cela va changer de si tôt Vous savez , je comprends pourquoi une bibliothèque veux avoir un avantage concurrentiel, 728 00:46:43,644 --> 00:46:48,544 veux montrer qu'elle dégage un bénéfice, qu'elle dispose d'une large offre de contenu. Et les bibliothèque publique sont très différentes les une des autres Et certaine doivent montrer certaines valeurs, mais c'est un choix. Les bibliothèques ne sont pas obligé de signer des clauses de confidentialité. C'est souvent une contrepartie pour ce qui ressemble à un avantage compétitif sur le court terme, mais sur le long terme ce n'est plus un avantage. Cela réduit la transparence des prix et augmente le risque de payer plus .. et non moins. C'est un sercret fractal,non ? Chaque niveau est secret à tous les niveaux. Combien ça coute, qui paie, quels étaient les engagements. Et c'est fait exprès. Ca évite un marchandage collectif, non ? Et toutes ces choses maintiennent essentiellement un marché radicalement injuste. Il y a des gens qui croient qu'il y en ce moment assez d'argent dans l'édition universitaire, qu'il doit simplement être redistribué; Nous ne devons pas trouver plus d'argent. Nous devons juste changer de quel façon il entre dans le système. Un nombre grandissant de journaux a trouvé avantageux de quitter le paradigme lucratif. dans le cas de Lingua / Glossa, ce qui s'est passé est que cette communauté de chercheurs a décidé que c'était assez et donc le comité éditorial a démissionné. Et a démarré un autre journal sur une autre plateforme, sans but lucratif, en accès libre, etc. Il n'y a pas beaucoup de cas de tels changements, mais ce que cet exemple montre est que cela peut marcher. La communauté entière, ou les meneurs de cette communauté, - car c'est ce qu'est un comité éditorial : les meneurs de la communauté - ont décidé de démissionner collectivement; chacun dans le comité a démissionné et a démarré une nouvelle revue avec exactement le même sujet et, d'une certaine façon, exactement la même qualité, car qu'est ce qui donne à une revue sa qualité ? Ce n'est pas l'empreinte des éditeurs. C'est en fait le rédacteur en chef et le comité éditorial, qui prennent toutes les décisions scientifiques. Mon nom est Johan Rooryck, Je suis professor de languistique française à l'université de Leiden. Et je suis aussi éditeur d'une revue. J'ai été pendant 16 ans le rédacteur en chef de Lingua chez Elsevier. En 2015, nous avons décidé de quitter Elsevier et de crééer une revue en accès libre appelée Glossa, simplement la traduction grecque du mot latin pour mettre en évidence la continuité. L'organisation de Lingua était de 5 rédacteurs en tout, donc une petite équipe. Quatre rédacteurs associés ; et moi comme rédacteur en chef. Et nous avions aussi un comité éditorial d'environ 30 personnes. J'ai préparé tout ça deux ans avant que ça se passe. donc, je veux dire, Elsevier n'a rien su avant que nous partions. Pendant deux ans, entre 2013 et 2015, j'avais déjà parlé à pas mal de personnes du comité éditorial, mais bien sûr, tout était resté entre nous. Et j'avais déjà parlé à tous les membres de mon équipe éditoriale pour leur dire, "Ecoutez, je suis en train de préparer ça, si nous faisons ça, vous me suivez" ou pas? j'ai réellement besoin de savoir. Soit nous le faisons tous, soit nous ne le faisons pas." Et je les ai tous regardé dans les yeux et ils ont tous dit, oui, si tu réussis à faire ça nous le faisons. L'équipe éditoriale de Lingua chez Elsevier qui change pour l'équivalent en libre accès Glossa a créé un précédent dans la façon dont une revue qui réussi, respectée, pouvait changer son business model et garder sa crédibilité dans son domaine, une relecture par les pairs de qualité, et un impact global. Nous vivons dans une culture qui donne vraiment priorité aux start-up, à l'innovation et à l'entrepreunariat. Et la réalité est que, à ce moment précis, il y a une seule société qui peut innover dans la littérature universitaire et c'est Google. Et c'est ça, Google est génial ; j'utilise Google pour tout comme beaucoup de gens, Mais je voudrais qu'il y ait une centaine de sociétés qui se battent pour ça. J'adorerais que des non-lucratifs puissent se battre avec eux et essayent de créer des alternatives qui disent "vous savez quoi, cela ne devrait peut-être pas être un produit commercial, ça devrait être un service". Et ce genre de compétition est impossible sans Accès libre. ce genre de compétition est dans l'ADN de l'Accès libre. Et si vous regardez ça du point de vue des grands éditeurs commerciaux, vous voyez qu'ils sont en train de comprendre que c'est effectivement un argument important. Ils mettent en place des tuyaux qui réduisent les capacités de mettre en place du text-mining. Nous savons faire des voitures autonomes. Et vous me dites que nous ne pouvons pas traiter mieux et massivement la littérature scientifique ? Si une voiture devient autonome grâce aux techniques computationnelles disponibles et s'il y a une concurrence entre les entreprises pour construire des voitures autonomes alors ont doit pouvoir traiter massivement la littérature scientifique biomédicale et nous aider à décider quel médicament prendre. C'est la conséquence directe d'un verrouillage de la littérature scientifique. C'est un problème essentiel. Nous avons préconisé au Congrès d'ouvrir les accès aux résultats de recherches payées sur fonds publics. La réponse la plus fréquente reçue a été : "Vous voulez dire que le grand public n'y a pas déjà accès ?" Come s'il y avait eu une incrédulité chez les décideurs, pour ce qui relevait de l'évidence. Les chercheurs veulent que leurs travaux soient lus. Ils veulent faire progresser la science et l'innovation. Et pendant que je gâche mon temps à me battre pour savoir si le travail doit être ouvert ou fermé, à la fin, la vraie problématique est, voulons-nous innover, ou pas ? Et je pense qu'il est évident que l'ouverture favorise l'innovation. Nous constatons des résistances très inventives de la part des éditeurs en place. Mais je pense qu'il y a aussi un facteur générationnel ici. Je pense que pour les jeunes générations , de scientifiques,d'étudiants, d'universitaires, l'ancien modèle ne fait plus du tout sens. Nous devrions avoir honte de tolérer un modèle de ce type. Nous disposons actuellement d'outils pour partager le savoir, y compris universitaire d'une manière impensable il y a 20 ans. Je le vois dans notre engagement avec le secteur scientifique et universitaire et par là, je renvoie directement à nos bénéficiaires car nous subventionnons des institutions universitaires et ce sont les chercheurs qui y travaillent qui font le travail. Il y a une appréciation beaucoup plus positive du rôle de l'accès ouvert dans leurs recherches. Vous savez, ils voient cela comme un bénéfice pour eux, d'être en mesure d'avoir accès à l'information, aux données, etc qui ont été générées par d'autres et c'est donc plus confortable d'envisager les choses sous l'angle d'une information et de données ouvertes et accessibles. Je ne suis jamais certain de la bonne solution. De fait, quand je parle à un éditeur, je pense "Puis-je faire ceci ? Ou ne pas faire cela ?" Vous savez, il y a tant de questions autour du copyright, il y a tant de questions à propos de la propriété intellectuelle ; il y a tant de questions à propos de ce que les auteurs peuvent et ne peuvent pas faire s'ils décident d'aller publier dans un journal en particulier. Il y a tellement de questions dans chaque situation. Une chose qui a bousculé le domaine est l'apparition de Sci-Hub, qui continue de connecter des personnes directement avec les chercheurs dont ils ont besoin, quand nécessaire, gratuitement. Ceux d'entre nous qui travaillent dans la communication scientifique devraient vraiment regarder Sci-hub comme une sorte d'aiguillon qui te dit, "Fait mieux." Nous devons regarder Sci-Hub et nous demander, "Qu'est ce que l'on peut faire différemment concernant l'infrastructure que nous avons développée pour distribuer des articles de journaux, des bourses ?" Parce que Sci-Hub a cassé le code, non? et qu'ils l'ont fait facilement Et je pense que maintenant nous devons regarder ce qu'il se passe avec Sci-Hub : Comment cela évolue, qui l'utilise qui y accède, ce qui nous servira de leçon sur ce que nous devons faire différemment. Les gens utilisent des sites web tels que Sci-Hub, considéré comme un pirate de la publication scientifique. C'est comme le Napster de la publication scientifique. Je sais qu'il y a eu des attaques en justice avec Elsevier qui les a fermé, ils ont simplement ouvert un autre site. Ils tournent toujours et plus populaires qu'auparavant Donc, si je devais donner un conseil au étudiants diplômés ou à ceux qui ne sont pas affiliés aux institutions qui donnent accès à beaucoup de ces journaux, c'est que Sci-Hub est une bonne ressource fournie gratuitement. Beaucoup de personnes ne se sentent pas coupables d'utiliser ces ressources tout comme quand Napster est sorti, parce que l'industrie de l'édition actuelle profite trop des personnes qui donnent d'elles mêmes et font d'excellentes recherches Donc, pour reprendre l'avantage sur les éditeurs, pour obtenir gratuitement des articles utilisés pour l'éducation ou le développement de choses bonnes pour le bien public, c'est une voie que beauoup de gens sont près à prendre. Et je n'y suis pas totalement opposé. Vous savez, j'aime ces actes que je considère comme de la désobéissance civile. Je pense qu'ils sont importants. Je pense que nous sommes à un moment où nous devrions discuter librement de ces sujets, et je crains que cette discussion très ouverte conduise à des débats sans nuances. C'est plutôt, comme nous l'entendons, Sci-Hub = Le Mal. Comme si cela se résumait à ça. Sci-Hub est fondamentalement illégal. C'est une activité totalement criminelle, mais dans ce cas, pourquoi pense-t-on approprié de se saisir de la propriété intellectuelle de quelqu'un et de juste la voler ? Cela me préoccupe. Cela ne concerne pas seulement des personnes qui n'ont pas d'accès. C'est même utilisé par des gens dans des institutions qui ont un accès complet (payé) parce que cela fonctionne d'une manière très simple et efficace. Sci-hub montre le niveau de frustration chez les chercheurs suite au nombre de fois où ils se heurtent à un paywall. J'ai le sentiment que nous somme au milieu, nous sommes dans cette période intermédiaire et tout le monde souhaite que ce soit fait et pas seulement des paroles "Vous savez quoi ? Aucun de nous n'a aucune idée de ce qui va arriver dans les 15 à 20 prochaines années." Tout ce que nous savons est que nous sommes près à tomber de la falaise de laquelle la musique est tombée avec Napster. C'est cela que Sci-Hub montre. Il n'y aurait pas de demande pour Sci-Hub s'ils avaient trouvé ce qu'ils cherchaient ou si l'industrie de l'édition avait rempli son office, si ? Ce que nous avons fait a été de créer les conditions, des deux côtés, nous et l'industrie de l'édition, pour arriver à cette situation. Et donc, vous savez, maintenant que vous voyez le potentiel d'un système qui permet de trouver n'importe quel article. J'ai utilisé Sci-hub pour collecter les articles de mon père, ok. Mon père est mort cette année, il a eu le prix Nobel pour son travail sur le changement climatique. J'ai essayé de construire une archive de tous ses articles pour la donner à mon fils, ok. Je n'ai pas pu ! Cela m'aurait coûté des dizaines de milliers de dollars. Bien. Je ne suis pas le seul qui a besoin de ces articles. Je ne suis pas le seul à faire comme cela. Je ne suis pas en train d'essayer de redistribuer ces choses, ok. Je suis littéralement en train de les imprimer. Puis je vais les relier pour mon fils, ok ? Afin qu'il sache qui était son grand-père, ce qu'il a fait, parce qu'il ne s'en souviendra pas. C'est un échec du marché. C'est un énorme échec du marché. Les priorités vont changer. Et je pense qu'Elsevier est une entreprise pleine de gens intelligents, qui veulent que la recherche avance, mais n'ont pas d'autre idée pour faire de l'argent dans ce processus. Et, malheureusement pour eux, l'Internet est fait de l'histoire de murs qui tombent. Ils sont les vigiles, entre,dans certains cas, la recherche, et la découverte. Si les recherches de quelqu'un sont derrière un accès payant et que cela m'empêche de faire de la recherche dans ce champ pendant la durée de ma vie, combien de vies entières aurons-nous à attendre pour que quelqu'un d'autre soit capable de franchir une étape décisive ? Parfois, l'innovation, c'est la bonne personne au bon endroit au bon moment, et tout ce qu'un accès payant a pour conséquences est de diminuer les chances que la bonne personne sera au bon endroit au bon moment pour réaliser quelque chose. Transcription : Elena Milova, Joshua Conway, membre anonyme de lifespan.io Traduction : dr4Ke, olivier ertzscheid, Jeremy, vero, bullcheat, mmu_man, goofy, véro, Jaam, Lumi, bullcheat, sonj, Edgar Lori, dbourrion, hello, Serici, véro, Piup, tilquin, mart1oeil, enpassant, Jaam et autres membre anonyme de Framalang Synchronisation : Giannis Tsakonas