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Être le catalyseur du changement | Erin Gruwell |TEDxChapmanU

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    Quand j'étais enfant, à la table du dîner,
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    je me délectais des histoires de mon père
    sur le mouvement des droits civiques.
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    J'avais beaucoup d'imagination,
    et je me représentais mon père
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    dans tous ces lieux emblématiques :
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    traversant le pont à Selma,
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    au milieu des sit-ins
    dans les restaurants,
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    debout sur les marches
    du mémorial de Lincoln.
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    Je l'imaginais même brûler
    des soutiens-gorge en soutien aux femmes.
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    Je ne sais pas à qui il les avait pris,
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    mais c'était génial d'imaginer mon père
    se battre pour des bonnes causes.
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    Mais à mesure que je grandissais
    et que mon père avait davantage de succès,
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    les seules batailles dont il semblait
    se réjouir
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    c'était ses points au golf.
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    Et soudain voilà qu'on habitait
    dans une résidence fermée,
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    mon père conduisait
    une Mercedes décapotable,
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    alors j'ai décidé que si je voulais
    lutter pour une bonne cause
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    et aller à l'université, peut-être que
    je le ferai en me tenant face à un juge.
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    Je suis allée à l'université, et alors que
    j'étudiais le droit, il y a eu ce jour,
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    ce jour où je regardais la télévision,
    comme tant d'autres personnes,
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    et où j'ai vu ce jeune homme,
    debout face à un tank
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    sur la place Tiananmen.
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    Jamais je n'oublierai ce moment.
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    Il est resté là, debout, si déterminé,
    si impétueux.
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    Et ça le dépassait complètement,
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    qu'il s'agisse de démocratie,
    de liberté ou d'éducation.
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    Mon obsession pour ce moment m'a révélé
    que je voulais me battre pour une cause.
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    En pensant à mes crampons ou mes pompons,
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    au diadème, ou même aux noms grecs
    des sororités,
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    j'ai réalisé que je n'avais jamais défendu
    de cause.
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    C'est là que j'ai décidé
    que je voulais devenir enseignante.
  • 1:38 - 1:41
    Je me souviens que j'ai appelé mon père,
    et qu'il ne l'a pas très bien pris.
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    Il m'a aussitôt rappelé que les profs
    sont mal payés,
  • 1:44 - 1:45
    ce qui est vrai.
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    Il a aussi dit qu'habiter à Newport Beach
    me serait impossible,
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    ce qui est vrai encore aujourd'hui.
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    Mais malgré le cynisme de mon père
    sur « mon nouveau choix de carrière »,
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    je me disais : « C'est plus important
    qu'un billet ou qu'un salaire. »
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    C'est comparable à l'effet « Eurêka ! ».
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    Peu après avoir pris cette décision
    de défendre une cause,
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    j'ai de nouveau allumé ma télé pour voir
    éclater les émeutes à Los Angeles,
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    et je me souviens
    des visages de ces jeunes si en colère,
  • 2:12 - 2:14
    une colère légitime,
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    des jeunes qui étaient dos au mur,
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    des jeunes qui n'avaient pas la parole,
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    qui usaient de leurs poings,
    de bombes aérosol, ou pire encore,
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    de cocktails Molotov
    et semaient la destruction.
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    J'ai alors eu une autre révélation.
  • 2:28 - 2:31
    J'ai compris que non seulement
    je voulais enseigner,
  • 2:31 - 2:33
    mais que c'était à ces jeunes
    que je voulais enseigner.
  • 2:33 - 2:37
    J'ai de nouveau appelé mon père
    sur le terrain de golf,
  • 2:37 - 2:40
    et il a fait un tas de blagues cyniques,
    la meilleure étant :
  • 2:40 - 2:43
    « Quoi qu'il arrive,
    ne touche pas aux pommes »,
  • 2:43 - 2:46
    parce qu'il les imaginait pleines
    de strychnine ou de lames de rasoir.
  • 2:47 - 2:50
    Je vais donc vous raconter
    mon premier jour en tant que prof.
  • 2:50 - 2:54
    Je portais exactement la même robe
    que Julia Robert dans « Pretty Woman ».
  • 2:54 - 2:56
    Je portais des pois et un collier.
  • 2:56 - 2:58
    Et alors que j'allais sortir de chez moi
  • 2:58 - 3:02
    et faire le trajet de 45 minutes
    sur Pacific Coast Highway
  • 3:02 - 3:04
    dans ma Golf blanche décapotable,
  • 3:04 - 3:07
    j'ai repensé à toutes ces super histoires
    que j'avais lues
  • 3:07 - 3:09
    parmi les classiques,
  • 3:09 - 3:12
    des histoires d'Homère,
    des histoires de Shakespeare.
  • 3:12 - 3:14
    Et pendant le trajet,
  • 3:14 - 3:17
    je me suis demandée quel genre d'histoires
    je lirais avec mes élèves.
  • 3:17 - 3:19
    Mais d'histoire, ils en avaient déjà une.
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    Comme je l'ai vite appris,
  • 3:21 - 3:24
    dans leur ville,
    peu après les émeutes de Los Angeles,
  • 3:24 - 3:27
    il y a eu 126 morts.
  • 3:27 - 3:28
    126.
  • 3:29 - 3:31
    Je suis entrée en classe,
  • 3:31 - 3:34
    il n'y avait pas de livres,
    pas d'équipement,
  • 3:34 - 3:36
    et sous mes yeux,
    j'avais des élèves malheureux.
  • 3:37 - 3:41
    Des élèves de 14 ans à qui on disait
    qu'ils allaient échouer
  • 3:41 - 3:44
    et laisser tomber l'école
    dès la fin du collège.
  • 3:44 - 3:47
    Des élèves convaincus
    qu'ils se retrouveraient en prison
  • 3:47 - 3:49
    dès l'âge de seize ans.
  • 3:49 - 3:52
    Et encore pire, des élèves qui pensaient
  • 3:52 - 3:55
    qu'ils seraient morts
    avant d'avoir dix-huit ans.
  • 3:56 - 3:58
    Mes élèves n'avaient jamais lu
    de livre du début à la fin,
  • 3:58 - 4:00
    et ils n'en avaient pas l'intention.
  • 4:00 - 4:02
    Ils détestaient lire,
  • 4:02 - 4:03
    ils détestaient écrire,
  • 4:03 - 4:07
    et la seule chose sur laquelle
    ils semblaient parfaitement d'accord
  • 4:07 - 4:08
    c'était qu'ils me détestaient,
  • 4:08 - 4:13
    moi et ma bonne humeur agaçante,
    avec mes pois et mes colliers de perles.
  • 4:13 - 4:16
    Et si vous ne me croyaient pas,
    laissez-moi vous montrer une vidéo
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    sur ce à quoi ce premier jour ressemblait
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    et ce que mes élèves pensaient
    de leur prof,
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    cette pompom-girl infernale.
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    (Rires)
  • 4:23 - 4:26
    (Vidéo) (Musique de fond) Elève n°1 :
    Je les regardais tous
  • 4:26 - 4:28
    et c'était comme regarder dans le vide
  • 4:29 - 4:30
    parce que je m'en fichais.
  • 4:30 - 4:33
    Elève n°2 : Il y avait beaucoup
    de mauvais élèves,
  • 4:33 - 4:37
    et je ne m'attendais pas à ce qu'Erin
    tente de nous apprendre quoi que ce soit.
  • 4:38 - 4:41
    Je savais qu'elle n'était rien de plus
    qu'une babysitter.
  • 4:43 - 4:46
    Erin Grunwell : C'était évident
    qu'ils ne voulaient pas être là.
  • 4:46 - 4:49
    En entrant en classe, je voyais bien
    qui était énervé,
  • 4:50 - 4:53
    qui était blasé, qui avait faim,
    qui s'ennuyait,
  • 4:53 - 4:56
    qui avait hâte de partir,
    qui me détestait.
  • 4:57 - 5:00
    C'est facile d'être attentive,
    dans l'instant présent,
  • 5:00 - 5:03
    mais être présent, c'est être vulnérable.
  • 5:03 - 5:06
    Je devais entrer en classe
    et baisser ma garde.
  • 5:07 - 5:09
    Elève n°1 : Je pense que
    dans cette situation
  • 5:09 - 5:11
    n'importe qui serait terrifié,
  • 5:11 - 5:14
    n'importe qui doit être terrifié.
  • 5:14 - 5:15
    C'est obligé.
  • 5:15 - 5:16
    Obligé.
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    Parce que non seulement
    vous êtes face à des gens
  • 5:19 - 5:22
    qui se fichent que vous soyez prof,
  • 5:22 - 5:24
    mais qui se fichent aussi de vous.
  • 5:25 - 5:26
    Personnellement.
  • 5:26 - 5:27
    (Fin du fond musical)
  • 5:27 - 5:29
    « Personnellement. »
  • 5:29 - 5:31
    En observant ces élèves,
  • 5:31 - 5:34
    j'ai pensé : « Comment puis-je
    leur faire desserrer les poings,
  • 5:34 - 5:38
    reposer leurs bombes aérosols,
    ou pire encore, leur pistolet ? »
  • 5:39 - 5:43
    Parce que j'avais des élèves
    qui venaient de prison pour mineurs,
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    bracelet électronique à la cheville,
  • 5:45 - 5:47
    et avaient un agent de probation.
  • 5:47 - 5:51
    Des élèves qui sortaient de désintox
    pour addiction à la meth ou au crack.
  • 5:52 - 5:56
    Des élèves allant de famille d'accueil
    en foyer et en refuge.
  • 5:57 - 5:59
    Des élèves ne m'apportant
    jamais leurs devoirs
  • 5:59 - 6:01
    ni de brownies faits maison,
  • 6:01 - 6:04
    ou bien alors il valait mieux
    que je n'y goûte pas.
  • 6:04 - 6:10
    La plupart se fichaient totalement
    de ces Blancs morts et en collants.
  • 6:11 - 6:15
    Des types blancs morts depuis longtemps
    comme les Grecs ou Shakespeare.
  • 6:15 - 6:18
    Mon objectif, c'était donc de trouver
    comment montrer à mes élèves
  • 6:18 - 6:22
    qu'ils avaient une histoire,
    parce que nous avons tous une histoire.
  • 6:23 - 6:25
    Alors j'ai décidé
    que nous allions faire un jeu,
  • 6:25 - 6:27
    un jeu qui n'en était pas vraiment un.
  • 6:27 - 6:31
    J'allais simplement coller
    une ligne de ruban adhésif par terre
  • 6:31 - 6:33
    et leur poser des questions.
  • 6:33 - 6:35
    Avec un peu de chance,
    cette ligne aurait force de gravité.
  • 6:36 - 6:38
    Et quand mes élèves
    se tiendraient sur cette ligne,
  • 6:38 - 6:42
    je saurais d'où ils venaient,
    je connaitrais leur histoire.
  • 6:42 - 6:44
    Avec les premières questions,
  • 6:44 - 6:50
    j'ai appris que sur les 150 gamins
    qui sont entrés dans ma classe à 14 ans,
  • 6:51 - 6:53
    tous étaient pauvres.
  • 6:53 - 6:55
    En réalité, ils connaissaient tous
    dans leurs tripes
  • 6:55 - 6:58
    la sensation de ne pas savoir
    d'où viendrait leur prochain repas,
  • 6:58 - 7:03
    d'avoir trop de fierté
    pour manger au restaurant scolaire.
  • 7:04 - 7:06
    Ils savaient tous
    ce que ça faisait de rentrer
  • 7:06 - 7:08
    et trouver l'électricité encore coupée.
  • 7:08 - 7:10
    De trouver un frigo vide une fois encore.
  • 7:10 - 7:15
    Et les mères seules, travaillant dur,
    les blattes, les cafards,
  • 7:15 - 7:17
    rien de tout ça n'allait s'améliorer.
  • 7:18 - 7:21
    La plupart savait ce que ça faisait
    de ne pas avoir de foyer,
  • 7:22 - 7:23
    d'être pointé du doigt.
  • 7:23 - 7:26
    La plupart connaissait
    cette envie d'en finir,
  • 7:26 - 7:30
    de se tenir au bord du vide,
    poser une lame de rasoir sur son poignet,
  • 7:30 - 7:33
    ou de fixer des médicaments.
  • 7:33 - 7:37
    La plupart s'était fait harceler
    ou faisait partie des harceleurs.
  • 7:37 - 7:41
    La plupart connaissait quelqu'un
    en prison, pour mineur comme pour adulte,
  • 7:41 - 7:43
    ou bien eux-mêmes y avaient été.
  • 7:44 - 7:47
    Mais la question la plus éprouvante
    que je leur ai posée
  • 7:47 - 7:49
    c'était de savoir
    s'ils avaient déjà perdu quelqu'un.
  • 7:50 - 7:53
    Et quand l'un après l'autre
    ils firent tous un pas sur la ligne,
  • 7:53 - 7:55
    je me suis dit, « Voilà notre histoire. »
  • 7:56 - 7:59
    Parce qu'à 14 ans,
    ils avançaient dans la vie
  • 7:59 - 8:02
    avec l'impression d'avoir
    une cible sur la poitrine ;
  • 8:02 - 8:05
    à 14 ans, ils restaient sur leurs gardes
  • 8:05 - 8:08
    priant pour rentrer chez eux sain et sauf,
  • 8:08 - 8:10
    pour retrouver leur mère seule
    et travaillant dur.
  • 8:10 - 8:15
    Ils avaient 14 ans, et ni vision ni espoir
    pour leur avenir.
  • 8:16 - 8:19
    Alors j'ai voulu leur apprendre
    à prendre la parole.
  • 8:19 - 8:23
    Peut-être qu'ils ne pouvaient pas changer
    qui ils étaient,
  • 8:23 - 8:25
    mais « si la plume
    était plus forte que l'épée »,
  • 8:26 - 8:29
    alors peut-être qu'ils pourraient
    réécrire leur propre dénouement.
  • 8:29 - 8:32
    J'ai décidé
    que nous allions porter un toast,
  • 8:32 - 8:34
    « un toast pour le changement. »
  • 8:34 - 8:35
    Cela n'importait pas
  • 8:35 - 8:39
    que la plupart de mes élèves
    avaient été renvoyés de partout.
  • 8:39 - 8:42
    Cela n'importait pas qu'ils aient
    une moyenne très faible.
  • 8:42 - 8:45
    A partir de ce moment-là,
  • 8:45 - 8:49
    nous allions lever un flûte en plastique
    remplie de jus de pomme pétillant,
  • 8:49 - 8:52
    et nous allions recommencer à zéro.
  • 8:52 - 8:55
    La première qui a levé
    cette flûte à champagne en plastique
  • 8:55 - 8:56
    est devenue très sérieuse.
  • 8:56 - 8:59
    Et ce changement n'avait rien à voir
    avec un simple crayon.
  • 8:59 - 9:02
    Ce n'avait rien à voir avec un contrôle,
  • 9:03 - 9:06
    avec des notes, des données
    ou des statistiques.
  • 9:07 - 9:11
    Elle a levé ce verre en plastique
    à l'âge de 14 ans et a simplement dit,
  • 9:12 - 9:16
    « Je ne veux pas être enceinte
    à 15 ans, comme ma mère,
  • 9:17 - 9:21
    ni passer le reste de ma vie en prison,
    comme mon père,
  • 9:21 - 9:27
    et je ne veux pas être morte et enterrée
    à 18 ans, comme mon cousin.
  • 9:27 - 9:29
    Je veux du changement. »
  • 9:29 - 9:31
    Et ce moment de vulnérabilité,
  • 9:32 - 9:34
    ce moment où elle se dévoilait
  • 9:34 - 9:36
    face à une classe remplie
    de soi-disant ennemis,
  • 9:36 - 9:41
    a donné à chacun d'entre eux l'opportunité
    de lever une flûte en plastique
  • 9:41 - 9:44
    et d'oser rêver, avec ambition.
  • 9:44 - 9:47
    Les garçons en avaient assez
    de devoir agir comme un homme
  • 9:47 - 9:51
    alors qu'il n'y avait pas d'homme chez eux
    pour leur montrer comment faire.
  • 9:51 - 9:54
    Ils en avaient assez de devoir
    attendre assis sur leur lit
  • 9:54 - 9:57
    « ce Noël » ou « cet anniversaire »
    que leur bon à rien de père
  • 9:57 - 10:01
    se montre et leur offre un cadeau
    ou leur dise qu'il les aime.
  • 10:01 - 10:02
    Parce qu'ils ne venaient jamais.
  • 10:03 - 10:06
    Les jolies filles en avaient assez
    qu'on les touche à des endroits
  • 10:06 - 10:08
    où on n'aurait pas dû les toucher.
  • 10:08 - 10:11
    Et ceux qui les touchaient
    avaient des noms comme « Oncle Joe ».
  • 10:12 - 10:16
    Et tandis que chacun d'entre eux
    levait une flûte en plastique
  • 10:16 - 10:18
    et parlait de changement,
  • 10:18 - 10:20
    je leur ai donné un carnet.
  • 10:20 - 10:24
    L'idée, c'était qu'ils choisissent un lieu
    où ils se sentaient en sécurité,
  • 10:24 - 10:27
    et qu'ils écrivent, qu'ils s'en emparent.
  • 10:27 - 10:30
    Et peut-être que ces mots
    les rendraient immortels.
  • 10:30 - 10:33
    Ensemble, nous allions lire
    les histoires d'autres gamins
  • 10:33 - 10:34
    qui avaient écrit avec leurs mots.
  • 10:34 - 10:37
    Des enfants ayant vécu des guerres
    non-déclarées,
  • 10:37 - 10:39
    ou déclarées.
  • 10:39 - 10:41
    Des petites filles
    dans un grenier minuscule
  • 10:41 - 10:43
    qui voyaient par la fenêtre leurs amis
  • 10:43 - 10:45
    que l'on emmenait
    tel un mouton à l'abattoir.
  • 10:45 - 10:47
    Elle s'emparait de son histoire.
  • 10:47 - 10:50
    Chaque jour, cette petite fille,
    Anne Franck, a écrit son histoire.
  • 10:51 - 10:52
    Ou encore Elie Wiesel,
  • 10:52 - 10:56
    entassé dans un wagon à bestiaux,
    conduit à Auschwitz-Birkenau,
  • 10:56 - 10:59
    témoin de la mort de toute sa famille
    réduite en cendres.
  • 10:59 - 11:01
    Et il en a fait le récit.
  • 11:02 - 11:05
    Ou encore de courageuses fillettes
    en Bosnie-Herzegovine,
  • 11:05 - 11:07
    qui ont vu leurs amis
    descendus par des snipers,
  • 11:07 - 11:10
    et pourtant chaque jour, elle aussi
    écrivait à ce sujet.
  • 11:11 - 11:14
    Mes élèves ont donc commencé
    à écrire leur histoire.
  • 11:14 - 11:16
    Et ce faisant, on a commencé
    à envoyer des lettres
  • 11:16 - 11:19
    comme autant de bouteilles à la mer.
  • 11:20 - 11:22
    Peut-être que quelqu'un nous écoutera.
  • 11:22 - 11:25
    Peut-être que nos cris
    ne seront pas vains.
  • 11:25 - 11:28
    Peut-être que ces icônes
    viendront nous voir,
  • 11:28 - 11:30
    150 voyous.
  • 11:31 - 11:32
    Et ils sont venus.
  • 11:33 - 11:36
    La femme qui a aidé Anne Frank
    dans ce tout petit grenier,
  • 11:36 - 11:38
    cette simple secrétaire,
  • 11:38 - 11:40
    a reçu 150 lettres,
  • 11:41 - 11:44
    et elle a sauté dans un avion,
    malgré les fautes de frappe et de langue,
  • 11:45 - 11:48
    pour faire honneur à mes élèves
    et à leur histoire.
  • 11:49 - 11:52
    Les survivants de Schindler
    qui ont marché le long de ces rails
  • 11:52 - 11:54
    menant à Auschwitz-Birkenau,
  • 11:54 - 11:56
    eux aussi ont reçu
    des lettres de mes élèves.
  • 11:56 - 11:58
    Eux aussi sont venus.
  • 11:58 - 12:03
    Des réfugiés Bosniens sont venus
    dans notre classe et les ont contemplés,
  • 12:03 - 12:05
    se moquant bien
    de la couleur de leur peau,
  • 12:05 - 12:07
    de quel côté de la rue ils venaient,
  • 12:07 - 12:10
    ou même plus, de ce que
    leurs parents faisaient ou non.
  • 12:10 - 12:12
    Ils sont venus.
  • 12:12 - 12:15
    Et puis un jour,
    ils sont devenus très sûrs d'eux,
  • 12:15 - 12:19
    et ils ont dit, « Vous savez, Miss G.,
    on continue d'envoyer ces lettres au monde
  • 12:19 - 12:23
    et tous ces gens viennent en salle 203,
  • 12:23 - 12:25
    et ils partagent leur monde avec nous.
  • 12:25 - 12:29
    Il est temps qu'on aille nous aussi
    dans le monde. »
  • 12:29 - 12:31
    Mes élèves voulaient partir en voyage.
  • 12:31 - 12:33
    Ils voulaient se rendre à Washington D.C.
  • 12:33 - 12:37
    Ils voulaient marcher sur les traces
    des activistes,
  • 12:37 - 12:40
    les Voyageurs de la Liberté, qui montèrent
    à bord des bus et à chaque arrêt
  • 12:40 - 12:43
    buvaient aux fontaines à eau,
    s'asseyaient aux fameux comptoirs,
  • 12:43 - 12:46
    et dans le bus, peu importe où.
  • 12:46 - 12:49
    Pour ceux qui parmi vous
    ne sont pas habitués aux ados
  • 12:49 - 12:52
    la perspective d'emmener 150 élèves
    en voyage à Washington D.C.,
  • 12:52 - 12:56
    m'évoquait tout simplement l'expression
    « sexe, drogues et rock'n'roll ».
  • 12:56 - 12:59
    Et j'avais douloureusement conscience
    que j'avais 150 élèves
  • 13:00 - 13:02
    qui vivaient en-dessous
    du seuil de pauvreté.
  • 13:02 - 13:04
    Et qu'ils ne pouvaient pas
    rentrer chez eux
  • 13:04 - 13:06
    et demander à leur mère
  • 13:06 - 13:08
    de sortir sa carte Visa
  • 13:08 - 13:11
    ou la convaincre de signer un chèque,
  • 13:11 - 13:14
    ni même de retirer un billet
    de 20 dollars à un automate,
  • 13:14 - 13:16
    parce que s'ils avaient ces 20 dollars,
  • 13:16 - 13:18
    ils payeraient l'électricité
  • 13:18 - 13:20
    ou serviraient à remplir le frigo.
  • 13:20 - 13:23
    Alors je leur ai dit,
    « Il faut que vous trouviez une solution.
  • 13:23 - 13:26
    Si vous voulez que l'on aille
    d'un point A à un point B,
  • 13:26 - 13:29
    si vous voulez qu'on fasse ce voyage,
  • 13:29 - 13:31
    vous devez trouver un moyen. »
  • 13:31 - 13:33
    Et tandis qu'on collectait des fonds,
  • 13:33 - 13:35
    un élève m'a prise au dépourvu,
    comme le font les enfants,
  • 13:35 - 13:39
    et a dit : « Miss G, on fera quoi
    si on recueille plein d'argent
  • 13:39 - 13:41
    mais qu'on n'arrive pas à voyager ? »
  • 13:41 - 13:44
    À ce moment-là, je me suis dit,
    « On n'y arrivera pas. »
  • 13:44 - 13:46
    Alors, comme prise au piège, j'ai dit :
  • 13:46 - 13:50
    « Si on collecte tout cet argent
    sans arriver à Washington D.C.,
  • 13:50 - 13:52
    on peut acheter d'autres livres.
  • 13:52 - 13:55
    On peut peut-être aller en sortie
    au Musée de la Tolérance.
  • 13:56 - 13:58
    Ou bien s'offrir une soirée pizza.
  • 13:58 - 14:01
    En tout cas, ce sera tout bénéf
    car on l'aura fait ensemble. »
  • 14:01 - 14:05
    Puis je me suis arrêtée, et à ce jour
    je ne sais ni comment ni pourquoi,
  • 14:06 - 14:09
    mais j'ai ajouté : « Si on réussit
    à faire ce chouette voyage,
  • 14:09 - 14:11
    et que l'on récolte vraiment cet argent,
  • 14:11 - 14:14
    vos vies
    ne seront plus jamais les mêmes. »
  • 14:14 - 14:16
    Et ils l'ont fait.
  • 14:16 - 14:19
    Laissez-moi donc vous montrer un extrait
    de notre voyage scolaire,
  • 14:19 - 14:24
    durant lequel 150 jeunes
    ont desserré le poing, posé leur arme,
  • 14:24 - 14:27
    ont pris un crayon et écrit leur histoire,
  • 14:27 - 14:32
    ont amené leurs mots et leur histoire
    jusqu'à notre capitale.
  • 14:32 - 14:35
    (Vidéo) (Musique de fond) Elève n°3 :
    Quelqu'un s'est dit
  • 14:35 - 14:39
    que nous devrions rendre hommage
    à nos amis morts de manière absurde.
  • 14:41 - 14:45
    Elève n°4 : Alors on a écrit
    les noms de nos morts sur des pins,
  • 14:45 - 14:49
    et on les a portés comme pour montrer
    que leur esprit est toujours là.
  • 14:49 - 14:52
    Qu'ils ont encore à nos côtés
    font encore partie de nous.
  • 14:55 - 14:57
    Elève n°5 :
    On s'est tous pris par la main,
  • 14:58 - 15:01
    et on a quitté l'hôtel comme ça,
    en se tenant par la main.
  • 15:05 - 15:09
    Elève n°6 : On a marché
    jusqu'au Washington Monument,
  • 15:10 - 15:12
    ce qui faisait une bonne route,
  • 15:13 - 15:17
    et on était 150.
  • 15:18 - 15:19
    Et on a tenu bon.
  • 15:20 - 15:23
    On se faisait klaxonner de partout,
    mais on a continué à marcher.
  • 15:24 - 15:26
    Elève n°7 : Les gens avancent,
  • 15:26 - 15:29
    mais personne ne s'arrête
    pour regarder l'autre en face,
  • 15:29 - 15:31
    regarder les autres
    pour qui ils sont vraiment.
  • 15:31 - 15:34
    On était là, à interrompre la circulation,
  • 15:36 - 15:41
    et on sentait bien qu'il se passait
    quelque chose de plus grand que nous.
  • 15:47 - 15:50
    EG : Je ne oublierai jamais cet homme,
    baissant sa vitre, très mécontent,
  • 15:50 - 15:52
    criant : « Qu'est-ce que vous faites ? »,
  • 15:52 - 15:56
    et l'un des Écrivains de la Liberté
    a dit : « On change le monde ! ».
  • 16:02 - 16:04
    (Fin de la musique de fond)
  • 16:04 - 16:07
    (Sur scène) EG :
    Pour un groupe de 150 élèves,
  • 16:07 - 16:10
    changer voulait dire qu'ils pouvaient
    se démarquer de leur mère,
  • 16:10 - 16:12
    cette mère au bout du rouleau,
  • 16:12 - 16:14
    ou de leur père à la ramasse,
  • 16:14 - 16:17
    qu'ils pouvaient écrire
    leur propre dénouement,
  • 16:17 - 16:21
    qu'ils pouvaient ramener
    le premier diplôme de la famille,
  • 16:21 - 16:24
    être le premier à aller à la fac,
  • 16:24 - 16:27
    le premier à s'emparer de ces histoires,
  • 16:28 - 16:29
    en faire un livre,
  • 16:29 - 16:30
    et les envoyer,
  • 16:30 - 16:33
    - encore une fois,
    comme une bouteille à la mer -
  • 16:33 - 16:36
    avec l'espoir que leurs cris
    seraient entendus.
  • 16:37 - 16:40
    Alors j'ai envoyé 150 exemplaires
    de ce livre
  • 16:40 - 16:42
    à chaque maison d'édition de notre pays.
  • 16:43 - 16:45
    Et elles l'ont toutes refusé.
  • 16:46 - 16:48
    Toutes, sauf une,
  • 16:49 - 16:51
    la même qui avait donné sa chance
  • 16:51 - 16:54
    à une petite fille
    dans un grenier minuscule.
  • 16:54 - 16:55
    Et c'est donc ainsi
  • 16:55 - 16:59
    que la maison d'édition ayant publié
    « Le Journal d'Anne Frank »
  • 16:59 - 17:03
    a décidé de miser sur 150 jeunes
    et de publier leur livre.
  • 17:04 - 17:08
    Ce livre écrit par des jeunes, pour eux
    et sur eux, trouverait-il des lecteurs ?
  • 17:08 - 17:10
    Apparement oui,
  • 17:10 - 17:14
    parce que ce petit livre est devenu
    le numéro un aux États-Unis.
  • 17:15 - 17:18
    Si je vous dis cela, c'est parce que
    mes élèves l'ont surnommé
  • 17:18 - 17:20
    « Le Petit Livre qui en était Capable »
  • 17:20 - 17:23
    en hommage au Petit train bleu
    chantonnant :
  • 17:23 - 17:26
    « Je peux le faire, je peux le faire,
    je peux le faire ».
  • 17:27 - 17:31
    Je me tiens devant vous
    en tant que prof ordinaire
  • 17:31 - 17:34
    qui a vécu une expérience extraordinaire.
  • 17:34 - 17:38
    Et même si je n'ai pas tout à fait
    eu le courage
  • 17:38 - 17:41
    de tenir tête à un tank sur une place,
  • 17:41 - 17:46
    ou comme mes élèves,
    de stopper la circulation par moi-même,
  • 17:46 - 17:50
    j'ai bel et bien eu le courage
    de me tenir devant vous aujourd'hui,
  • 17:50 - 17:53
    et j'espère que,
    alors que je me tiens devant vous,
  • 17:53 - 17:55
    quand vous me regardez,
  • 17:55 - 17:57
    vous voyez mes élèves.
  • 17:57 - 17:59
    Quand vous m'écoutez,
  • 17:59 - 18:01
    vous entendez leurs cris.
  • 18:01 - 18:04
    De même qu'une belle survivante
    de l'Holocauste leur a dit :
  • 18:04 - 18:08
    « Le mal gagne
    quand les bonnes personnes ne font rien, »
  • 18:08 - 18:10
    je me tiens devant vous,
  • 18:10 - 18:13
    et je défie chacun d'entre vous,
  • 18:13 - 18:15
    la bonne personne en chacun de vous,
  • 18:15 - 18:17
    de faire quelque chose.
  • 18:17 - 18:20
    Ne soyez pas sourds à ces cris.
  • 18:20 - 18:22
    Ne tendez pas l'autre joue.
  • 18:22 - 18:23
    Faites quelque chose.
  • 18:23 - 18:25
    Aidez un enfant qui en a besoin.
  • 18:26 - 18:27
    Merci.
  • 18:27 - 18:30
    (Applaudissements)
Title:
Être le catalyseur du changement | Erin Gruwell |TEDxChapmanU
Description:

Dans son émouvant discours TEDxChapman, Erin raconte comment elle a décidé de devenir une enseignante qui croit au changement, et qui a cru ses élèves capables de décider de leur propre avenir au lieu de devenir une nouvelle victime des guerres de gangs ou devenir mère à quatorze ans. Elle guide le public tout au long du périple qu'elle a mené avec ses étudiants pour raconter à l'écrit leur propre histoire, dialoguant avec certaines des figures les plus iconiques de l'histoire.

Erin Gruwell est reconnue et récompensée pour son engagement indéfectible en matière d'éducation et de son avenir. Son travail en faveur du changement a eu un impact profond. Si profond, en réalité, que son histoire a attiré l'attention d'Hollywood. En janvier 2007, Paramount diffusait le film « Écrire pour exister », avec l'actrice Hilary Swank, lauréate de deux Oscars, dans le rôle d'Erin. Le film s'inspire du « Journal des Écrivains de la Liberté », le « New York Times » best-seller racontant l'incroyable histoire d'Erin et de ses 150 élèves de lycée qui avait été ignorés par le système éducatif.

Aujourd'hui, son influence en tant que professeur va bien au-delà de ses 150 élèves. Erin a fondé la Freedom Writers Foundation, où elle apprend à des enseignants du pays entier à mettre en œuvre ses techniques pédagogiques innovantes au sein de leurs propres classes. Erin est diplômée de l'Université de Californie à Irvine, où elle a reçu les honneurs et félicitations pour s'être distinguée en tant qu'étudiante. Elle s'est vu délivrer son diplôme de Master et d'enseignement par l'Université d'Etat de Californie à Long Beach, où la School of Education lui a attribué un Distinguished Alumni Award.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus: http: //ted. com/tedx

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English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
18:34

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