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Gary Wilson : La grande expérience du porno

  • 0:07 - 0:09
    Inspiré par le précédent orateur,
  • 0:09 - 0:10
    je vais vous interpréter
    une petite chansonnette
  • 0:10 - 0:13
    sur la cyber-pornographie.
    (Rires)
  • 0:13 - 0:16
    Non, je plaisante.
    (Rires)
  • 0:16 - 0:18
    La consommation généralisée
    de la pornographie sur Internet
  • 0:18 - 0:21
    est l'une des plus grandes
    expériences jamais menées
  • 0:21 - 0:23
    de façon aussi rapide et fortuite.
  • 0:24 - 0:26
    Quasiment chaque
    jeune homme ayant
  • 0:26 - 0:30
    accès à Internet devient
    un cobaye enthousiaste.
  • 0:30 - 0:32
    Le chercheur canadien
    Simon Lajeunesse a établi
  • 0:32 - 0:35
    que la plupart des garçons
    commençaient à s’intéresser
  • 0:35 - 0:37
    à la pornographie
    à l'âge de 10 ans,
  • 0:37 - 0:41
    stimulés par un cerveau
    soudainement fasciné par le sexe.
  • 0:41 - 0:44
    Les consommateurs perçoivent
    la pornographie sur internet
  • 0:44 - 0:46
    comme étant plus attrayante
    que l'ancien porno.
  • 0:46 - 0:48
    Pourquoi cela ?
  • 0:48 - 0:51
    La nouveauté infinie.
  • 0:51 - 0:52
    Durant cette expérience
    australienne,
  • 0:52 - 0:54
    on a observé que ce n'était
    pas la simple nudité
  • 0:54 - 0:58
    mais la nouveauté qui faisait
    monter l'excitation en flèche.
  • 0:58 - 1:01
    Les cobayes ont regardé
    22 images pornographiques.
  • 1:01 - 1:02
    Et vous voyez ce pic?
  • 1:02 - 1:04
    C'est là que les chercheurs
    ont montré aux garçons
  • 1:04 - 1:07
    du porno qu'ils n'avaient
    pas vu auparavant.
  • 1:07 - 1:08
    Qu'est-il arrivé?
  • 1:08 - 1:11
    Les érections ont explosé
    dans leurs cerveaux.
  • 1:11 - 1:13
    Mais pourquoi toute cette excitation ?
  • 1:13 - 1:17
    Dame nature souhaite que les mâles
    fertilisent des femelles consentantes,
  • 1:17 - 1:20
    tant qu'il y en a
    de nouvelles à proximité.
  • 1:20 - 1:22
    D’après la courbe supérieure
    du graphe, le bélier
  • 1:22 - 1:26
    a besoin de plus en plus de temps
  • 1:26 - 1:29
    pour éjaculer
    avec la même femelle.
  • 1:29 - 1:33
    Mais si ce n'est pas la même femelle,
    la courbe inférieure...
  • 1:33 - 1:38
    (Rires)
    Ce n'est pas la même.
  • 1:38 - 1:40
    Il peut faire le travail
    en 2 minutes chrono,
  • 1:40 - 1:43
    et continuer ainsi jusqu'à
    ce qu'il soit complètement épuisé.
  • 1:43 - 1:46
    Ceci est plus connu sous
    le nom d'effet Coolidge.
  • 1:46 - 1:51
    Sans l'effet Coolidge, il n'y aurait
    pas de cyber-pornographie.
  • 1:51 - 1:55
    Cet ancien programme mammifère
    qu'est l'effet Coolidge,
  • 1:55 - 1:59
    fait en sorte que le mâle perçoive
    chaque nouvelle femelle
  • 1:59 - 2:02
    comme une occasion
    de s'accoupler.
  • 2:02 - 2:06
    Pour maintenir l'homme en érection,
    la vision donne l'ordre au cerveau
  • 2:06 - 2:09
    d'aller chercher le neurotransmetteur
    qu'est la dopamine
  • 2:09 - 2:11
    à chaque apparition d'une nouvelle
    prétendante ou image.
  • 2:11 - 2:14
    En fin de compte,
    le bélier s'en lassera,
  • 2:14 - 2:16
    contrairement au garçon qui,
    aussi longtemps qu'il cliquera,
  • 2:16 - 2:19
    continuera à libérer
    de la dopamine.
  • 2:19 - 2:22
    Avec la cyber-pornographie,
    un homme peut voir
  • 2:22 - 2:23
    plus de femmes nues
    en 10 minutes,
  • 2:23 - 2:27
    que ses ancêtres ne pouvaient le faire
    durant plusieurs vies.
  • 2:27 - 2:31
    Le problème, c'est qu'il a
    un cerveau de chasseur-cueilleur.
  • 2:31 - 2:36
    Le cerveau d'un gros consommateur
    se reconnecte lui-même
  • 2:36 - 2:39
    à cette aubaine génétique.
  • 2:39 - 2:44
    Ainsi, son cerveau devient lentement
    lié à ce harem du porno.
  • 2:44 - 2:49
    Les comportements qui y sont
    associés sont la solitude,
  • 2:49 - 2:52
    le voyeurisme, le fait de cliquer,
    rechercher, multiplier les onglets
  • 2:52 - 2:54
    les avances rapides,
  • 2:54 - 2:57
    le choc et la surprise
    constante de la nouveauté.
  • 2:57 - 2:59
    Comme le demanda
    un jeune homme :
  • 2:59 - 3:03
    « Sommes-nous la première génération
    à se masturber de la main gauche ? »
  • 3:03 - 3:05
    (Rires)
  • 3:05 - 3:08
    Le sexe réel en revanche est
    associé a des choses telles que :
  • 3:08 - 3:10
    faire la cour, toucher,
    être touché,
  • 3:10 - 3:14
    les odeurs, les phéromones,
    le lien affectif,
  • 3:14 - 3:17
    l'interaction avec
    une personne réelle.
  • 3:17 - 3:19
    Maintenant, qu'est-ce qui se passe
  • 3:19 - 3:23
    quand notre consommateur de porno
    se retrouve avec une partenaire réelle ?
  • 3:23 - 3:26
    Eh bien, les chercheurs n'ont pas
    beaucoup de connaissances
  • 3:26 - 3:30
    sur les effets de la cyber-pornographie
    et ce pour plusieurs raisons.
  • 3:30 - 3:35
    En 2009, lorsque Lajeunesse
    a essayé d'étudier l'impact du porno,
  • 3:35 - 3:38
    il n'a pas pu trouver de jeune homme
    (en âge de l'université)
  • 3:38 - 3:40
    qui n'en avait pas consommé.
  • 3:40 - 3:43
    Donc, le premier dilemme grave était,
  • 3:43 - 3:46
    que les études n'avaient pas
    de groupes témoins sains.
  • 3:46 - 3:49
    Ce qui rend les choses
    complètement floues.
  • 3:49 - 3:53
    Imaginez si tous les garçons
    commençaient à fumer à l'âge de 10 ans
  • 3:53 - 3:54
    et qu'on ne puisse pas
    constituer de groupes
  • 3:54 - 3:56
    pour lesquels
    ce ne serait pas le cas,
  • 3:56 - 3:58
    nous penserions alors que
    le développement du cancer du poumon
  • 3:58 - 4:00
    est normal chez l'homme.
  • 4:00 - 4:03
    Ne se laissant pas abattre
    par l'absence de non-consommateurs,
  • 4:03 - 4:06
    Lajeunesse a demandé à 20
    étudiants de sexe masculin,
  • 4:06 - 4:11
    si la pornographie sur Internet avait
    affecté leur attitude envers les femmes.
  • 4:11 - 4:14
    Ils ont répondu :
    « Non, nous ne le pensons pas. »
  • 4:14 - 4:17
    Mais comme ils avaient consommé
    du porno non-stop
  • 4:17 - 4:20
    pendant quasiment dix ans,
  • 4:20 - 4:24
    ça revenait à demander à un poisson
    ce qu'il pensait de l'eau ?
  • 4:24 - 4:27
    Ce qui nous amène
    à un second problème.
  • 4:27 - 4:30
    Les chercheurs n'ont pas questionné
    les consommateurs de porno,
  • 4:30 - 4:32
    au sujet des symptômes,
  • 4:32 - 4:35
    que Zimbardo a décrit dans
    « La Disparition des Hommes. »
  • 4:36 - 4:38
    Les symptômes d'addiction à l'excitation
    sont facilement confondus
  • 4:38 - 4:44
    avec des choses telles que le TDAH,
    l'anxiété sociale, la dépression,
  • 4:44 - 4:48
    les problèmes de concentration,
    l'anxiété liée à la performance,
  • 4:48 - 4:51
    les TOC et un tas d'autres choses.
  • 4:51 - 4:53
    Les fournisseurs de soins de santé
  • 4:53 - 4:56
    supposent souvent que
    ces conditions sont primaires,
  • 4:56 - 4:59
    qu'elles sont peut-être
    la cause de la dépendance
  • 4:59 - 5:02
    mais jamais vraiment
    le résultat d'une addiction.
  • 5:02 - 5:06
    En conséquence, ils mettent souvent
    ces hommes sous traitement médical,
  • 5:06 - 5:11
    sans vraiment se soucier de savoir
    s'ils ont une dépendance à Internet.
  • 5:11 - 5:14
    Ces hommes ne réalisent pas
    qu'ils peuvent surmonter
  • 5:14 - 5:18
    ces symptômes simplement
    en modifiant leur comportement.
  • 5:18 - 5:22
    Maintenant, le troisième problème
    est qu'il est difficile de croire que
  • 5:22 - 5:24
    l'activité sexuelle puisse
    causer une dépendance
  • 5:24 - 5:26
    parce que le sexe est censé
    être bon pour la santé.
  • 5:26 - 5:29
    Mais la cyber-pornographie
    n'est pas le sexe.
  • 5:29 - 5:33
    La pornographie sur Internet est
    aussi différente du vrai sexe
  • 5:33 - 5:37
    que le sont les jeux vidéo
    du jeu de dames.
  • 5:37 - 5:40
    Regarder sur son écran plein
    de parties nues du corps
  • 5:40 - 5:43
    ne protège pas
    automatiquement quelqu'un
  • 5:43 - 5:46
    contre une dépendance
    à l'excitation.
  • 5:46 - 5:49
    Dans cette étude néerlandaise,
    voici le titre,
  • 5:49 - 5:53
    ils ont constaté que parmi toutes
    les activités présentes sur Internet,
  • 5:53 - 5:57
    la pornographie avait le plus de potentiel
    pour devenir une source de dépendance.
  • 5:57 - 5:58
    Voici pourquoi.
  • 5:58 - 6:01
    Cet ancien programme qu'est
    le circuit de la récompense,
  • 6:01 - 6:03
    est conçu pour nous inciter
    à effectuer des activités
  • 6:03 - 6:06
    qui nous procurent
    des récompenses naturelles
  • 6:06 - 6:09
    telles que le sexe, les liens affectifs
    et la nourriture.
  • 6:09 - 6:13
    En conséquence, abuser de
    ces récompenses naturelles
  • 6:13 - 6:18
    ne peut que nous conduire
    à la dépendance.
  • 6:18 - 6:22
    Par exemple, les aliments riches
    en calories ou les pin-up,
  • 6:22 - 6:25
    nous procurent une quantité
    supplémentaire de dopamine.
  • 6:25 - 6:31
    Trop de dopamine peut outrepasser
    nos mécanismes de satiété naturels.
  • 6:31 - 6:36
    Par exemple, donnez à des rats
    un accès illimité à la malbouffe
  • 6:36 - 6:39
    et la quasi-totalité d'entre eux
    va s'empiffrer jusqu'à l'obésité.
  • 6:39 - 6:43
    C'est aussi la raison pour laquelle 4
    Américains sur 5 sont en surpoids
  • 6:43 - 6:45
    et qu'environ la moitié
    de ces derniers sont obèses.
  • 6:45 - 6:47
    C'est de l'addiction
    à la nourriture.
  • 6:47 - 6:51
    En revanche, les récompenses
    naturelles liées aux drogues comme
  • 6:51 - 6:54
    la cocaïne ou l'alcool
    n'engendrent une accoutumance
  • 6:54 - 6:59
    que chez 10 % des consommateurs,
    qu'ils soient des rats ou des humains.
  • 7:00 - 7:06
    Cette insatiabilité pour la nourriture ou
    le sexe était un avantage évolutif.
  • 7:07 - 7:10
    En substance, on prend
    ce qui est bon à prendre.
  • 7:10 - 7:14
    Vous pouvez penser aux loups qui traînent
    20 kilos de carcasse de viande,
  • 7:14 - 7:18
    ou c'est la saison des amours
    et vous êtes le mâle alpha.
  • 7:18 - 7:22
    Qu'en serait-il si la saison
    des amours ne finissait jamais ?
  • 7:22 - 7:26
    Tous ces shoots de dopamine disent à
    votre cerveau de faire deux choses.
  • 7:26 - 7:30
    Premièrement, ils disent : « Mon gars,
    tu as touché le jackpot de l'évolution. »
  • 7:30 - 7:33
    Deuxièmement, ils actionnent
    un interrupteur moléculaire,
  • 7:33 - 7:36
    appelé Delta-FosB.
  • 7:36 - 7:40
    Je sais que c'est un mot qui en jette,
    mais la dopamine actionne la Delta-FosB,
  • 7:40 - 7:44
    qui commence à s'accumuler dans
    le circuit de la récompense du cerveau.
  • 7:44 - 7:47
    Maintenant, avec une consommation
    chronique et excessive
  • 7:47 - 7:49
    de drogues ou
    de récompenses naturelles,
  • 7:49 - 7:53
    cette accumulation de Delta-FosB
    commence à modifier le cerveau
  • 7:53 - 7:57
    et à promouvoir le cycle
    de la boulimie et de l'avidité.
  • 7:58 - 8:01
    Si la boulimie continue,
    la Delta-FosB s'accumule
  • 8:01 - 8:03
    et cela peut conduire
    à des modifications cérébrales,
  • 8:03 - 8:05
    qui ont été observées
    chez tous les dépendants.
  • 8:05 - 8:06
    L'effet domino est donc :
  • 8:06 - 8:10
    la consommation excessive,
    l'excès de dopamine,
  • 8:10 - 8:13
    la Delta-FosB puis enfin
    les modifications cérébrales.
  • 8:13 - 8:16
    L'un des premiers changements
    est une atténuation du plaisir.
  • 8:16 - 8:20
    Ce qui engendre une certaine
    lassitude du porno-dépendant
  • 8:20 - 8:23
    pour les activités quotidiennes.
  • 8:23 - 8:27
    Dans le même temps d'autres
    changements physiques dans le cerveau,
  • 8:27 - 8:30
    rendent le cerveau
    hyper-réactif à la pornographie.
  • 8:30 - 8:33
    Toutes les activités semblent lassantes
    dans la vie du porno-dépendant,
  • 8:33 - 8:36
    mais la pornographie
    reste super excitante.
  • 8:36 - 8:40
    Enfin sa volonté diminue en conséquence
    de la modification du cortex frontal.
  • 8:40 - 8:42
    Je ne peux insister
    assez sur ce point.
  • 8:42 - 8:45
    Toutes les addictions partagent
    ces mêmes modifications cérébrales
  • 8:45 - 8:51
    et le même interrupteur
    moléculaire : Delta-FosB.
  • 8:52 - 8:55
    Les scientifiques ont utilisé
    un scanner cérébral pour mesurer
  • 8:55 - 8:57
    ces changements
    chez les toxicomanes.
  • 8:57 - 9:00
    Les résultats ont montré une réduction
    de la réponse du plaisir
  • 9:00 - 9:02
    chez les toxicomanes.
  • 9:02 - 9:06
    Cela et plusieurs autres changements
    ont également été observés,
  • 9:06 - 9:08
    chez les accros aux jeux de hasard,
    les boulimiques,
  • 9:08 - 9:11
    très récemment chez
    les accros aux jeux vidéo,
  • 9:11 - 9:14
    et maintenant chez les accros à Internet.
  • 9:14 - 9:17
    Je m'excuse d'avoir rempli la diapo
    d'études sur le cerveau.
  • 9:17 - 9:19
    Observez simplement les dates.
  • 9:19 - 9:23
    Je voulais que vous sachiez
    que ces études existent.
  • 9:23 - 9:26
    Jusqu'à présent, toutes
    les recherches sur le cerveau
  • 9:26 - 9:28
    ont pointé dans une même
    et seule direction.
  • 9:28 - 9:30
    La constante nouveauté,
    disponible au simple clic,
  • 9:30 - 9:33
    peut causer une dépendance.
  • 9:33 - 9:36
    Nous le savons parce que
    lorsque les scientifiques
  • 9:36 - 9:38
    ont examiné d'anciens accros
    à Internet, ils ont trouvé
  • 9:38 - 9:42
    que ces modifications cérébrales
    étaient réversibles.
  • 9:42 - 9:47
    Malheureusement, aucune de ces études
    n'a isolé de consommateurs de porno,
  • 9:47 - 9:49
    mais ils y sont inclus.
  • 9:49 - 9:51
    Voici ce qui change la donne.
  • 9:51 - 9:56
    Enfin, nous avons un groupe d'hommes qui
    ne visionnent plus de porno sur Internet.
  • 9:56 - 9:59
    C'est vrai ! Il existe des milliers de
    grands consommateurs
  • 9:59 - 10:02
    qui ont choisi de renoncer au porno.
  • 10:02 - 10:05
    Ces hommes-là représentent
    le groupe témoin manquant
  • 10:05 - 10:08
    dans la grande expérience du porno.
  • 10:08 - 10:09
    Ils ont montré aux experts,
  • 10:09 - 10:11
    ce que le changement
    d'une seule variable,
  • 10:11 - 10:12
    pouvait engendrer.
  • 10:12 - 10:16
    Je l'ai appelé « La résurrection
    des hommes » par opposition à
  • 10:16 - 10:18
    « La disparition des hommes. »
    Maintenant, avant de poursuivre,
  • 10:18 - 10:20
    vous voulez probablement savoir
  • 10:20 - 10:22
    ce qui pousse un amoureux du porno
    à rompre avec le porno.
  • 10:22 - 10:24
    (Rires)
  • 10:24 - 10:28
    Deux mots :
    dysfonctionnement érectile.
  • 10:28 - 10:31
    La cyber-pornographie tue
    les performances sexuelles
  • 10:31 - 10:34
    des jeunes hommes. Zimbardo
    a déclaré que les jeunes hommes
  • 10:34 - 10:36
    sont « en panne » avec les femmes.
  • 10:36 - 10:39
    Cette enquête, réalisée par
    des neurologues italiens,
  • 10:39 - 10:42
    confirme ce que nous avons observé
    au cours de ces dernières années.
  • 10:45 - 10:48
    Les drogues d'amélioration sexuelle
    ne fonctionnent plus
  • 10:48 - 10:51
    pour ces gars-là, si jamais
    c'était le cas auparavant,
  • 10:51 - 10:53
    car le problème ne se trouve pas
    en dessous de la ceinture,
  • 10:53 - 10:54
    c'est-à-dire là où le Viagra agit.
  • 10:54 - 10:57
    Ce n'est pas non plus un problème
    d'ordre psychologique.
  • 10:57 - 10:59
    C'est plutôt dû à des changements
    physiques dans le cerveau,
  • 10:59 - 11:02
    ces changements qui sont
    liés à la dépendance.
  • 11:02 - 11:04
    En fait, leurs cerveaux engourdis
  • 11:04 - 11:05
    envoient des signaux
    de plus en plus faibles
  • 11:05 - 11:07
    à leurs bananes.
  • 11:07 - 11:10
    (Rires)
    Comme a dit le médecin Foresta :
  • 11:10 - 11:13
    « Ça commence par de plus faibles
    réponses aux sites pornographiques.
  • 11:13 - 11:16
    Ensuite, il y a une baisse
    générale de la libido,
  • 11:16 - 11:20
    et puis enfin, il devient impossible
    d'obtenir une érection.
  • 11:21 - 11:23
    Il y a 3 choses à retenir de cela ;
  • 11:23 - 11:28
    tout d'abord, Foresta décrit un processus
    de dépendance classique,
  • 11:28 - 11:31
    une désensibilisation progressive.
  • 11:31 - 11:36
    Deuxièmement, le porno sur Internet
    est qualitativement différent de Playboy.
  • 11:36 - 11:41
    Les troubles de l'érection n'ont jamais
    été aussi répandus auparavant.
  • 11:41 - 11:45
    Et enfin le trouble de l'érection
    est souvent le seul symptôme,
  • 11:45 - 11:48
    qui inquiète ces dépendants.
  • 11:48 - 11:51
    La question est : quels sont
    les symptômes moins évidents à déceler
  • 11:51 - 11:53
    qu'ils ne remarquent pas ?
  • 11:53 - 11:54
    La plupart n'en prennent
    conscience
  • 11:54 - 11:56
    qu'après être sortis
    de leur dépendance.
  • 11:56 - 12:01
    Voici l'exemple d'un homme
    proche de la trentaine.
  • 12:01 - 12:02
    « Je suis allé chez des psychologues
    et des psychiatres
  • 12:02 - 12:04
    durant les 8 dernières années...
  • 12:04 - 12:05
    et j'ai été diagnostiqué
    comme étant atteint
  • 12:05 - 12:08
    de dépression,
    d'anxiété sociale sévère,
  • 12:08 - 12:11
    de graves troubles de la mémoire
    et de quelques autres troubles.
  • 12:11 - 12:14
    J'ai essayé le Fexer, la Ritalin,
    le Xanax et le Paxil.
  • 12:14 - 12:16
    J'ai été abandonné par
    deux psychologues différents
  • 12:16 - 12:18
    et viré à deux reprises.
  • 12:18 - 12:21
    J'ai utilisé le cannabis pour
    calmer mon anxiété sociale.
  • 12:21 - 12:23
    J'ai été approché par un assez
    grand nombre de femmes,
  • 12:23 - 12:25
    grâce à mon apparence
    et mon statut,
  • 12:25 - 12:28
    mais elles ont rapidement pris la fuite
    à cause de mon incroyable étrangeté.
  • 12:28 - 12:32
    Je suis accro au porno hard
    depuis l'âge de 14 ans.
  • 12:32 - 12:35
    Durant les 2 dernières années,
    j'ai fait des recherches
  • 12:35 - 12:38
    et j'ai enfin pu réaliser que
    la pornographie était un problème.
  • 12:38 - 12:41
    J'ai totalement mis fin à cette pratique
    il y a maintenant de cela 2 mois.
  • 12:41 - 12:45
    Cela a été très difficile
    mais incroyablement bénéfique.
  • 12:45 - 12:49
    J'ai, depuis, même cessé la prise
    de mes médicament restants.
  • 12:49 - 12:52
    Mon anxiété est inexistante.
  • 12:52 - 12:55
    Ma mémoire et ma concentration
    n'ont jamais été aussi bonnes.
  • 12:55 - 12:57
    Je me sens être un énorme
    « aimant à nanas »
  • 12:57 - 12:58
    et mon trouble de l’érection
    a également disparu.
  • 12:58 - 13:02
    Je pense sérieusement avoir vécu
    une sorte de renaissance.
  • 13:02 - 13:05
    J'ai eu une seconde chance
    dans cette vie. »
  • 13:06 - 13:09
    C'est pourquoi de nombreux hommes
    regardent partout sur le web,
  • 13:09 - 13:12
    sur des sites de musculation,
    des sites sportifs,
  • 13:12 - 13:15
    des sites d'artistes de la drague,
    tout ce qui peut rassembler les hommes.
  • 13:15 - 13:18
    En substance, ils sont à la recherche
    d'une renaissance neurochimique.
  • 13:18 - 13:22
    Voici un groupe sur reddit.com
    qui s'est surnommé « Fapstronauts. »
  • 13:22 - 13:26
    Fapping [se taper] est un mot d'argot
    qui désigne le sexe solitaire,
  • 13:26 - 13:29
    mais ce que ça signifie vraiment
    c'est l'abandon du porno.
  • 13:29 - 13:32
    Ils ont eu environ
    2 000 nouveaux membres
  • 13:32 - 13:35
    depuis que j'ai effectué la capture
    de cette image, il y a de cela un mois.
  • 13:35 - 13:39
    Ce mouvement qui incite
    à décrocher du porno,
  • 13:39 - 13:42
    se déploie rapidement.
  • 13:42 - 13:45
    En fait, les groupes se propagent
    à travers tout le Web
  • 13:45 - 13:47
    et cela même en Europe.
  • 13:47 - 13:50
    Mais il existe un hic.
  • 13:51 - 13:54
    Les hommes qui ont la vingtaine,
  • 13:54 - 13:57
    ne retrouvent pas leur santé érectile
    aussi rapidement
  • 13:57 - 14:03
    que les hommes plus âgés.
    Comment un homme dans la cinquantaine,
  • 14:03 - 14:06
    peut-il retrouver ses capacités plus
    rapidement qu'un homme de 20 ans ?
  • 14:06 - 14:09
    La réponse est que même
    si les hommes plus âgés
  • 14:09 - 14:11
    ont eu recours au porno
    durant une plus longue période,
  • 14:11 - 14:15
    ils n'ont pas- commencé
    avec le cyber porno d'aujourd'hui.
  • 14:15 - 14:17
    Maintenant, nous savons
    que c'est une variable clé,
  • 14:17 - 14:21
    car les hommes plus âgés n'ont
    commencé à avoir des problèmes sexuels
  • 14:21 - 14:24
    qu'après avoir obtenu
    une connexion à Internet haut débit.
  • 14:24 - 14:28
    (Rires)
  • 14:28 - 14:30
    Mais les jeunes
    adolescents d'aujourd'hui,
  • 14:30 - 14:32
    commencent directement
    avec l'Internet à haut débit,
  • 14:32 - 14:35
    alors que leurs cerveaux sont
  • 14:35 - 14:38
    au top de leur production de dopamine
    et de leur neuroplasticité.
  • 14:38 - 14:39
    Cela correspond aussi à
    une période où ils sont
  • 14:39 - 14:44
    les plus vulnérables à la dépendance.
    Mais il y a un autre risque.
  • 14:44 - 14:46
    Arrivés à l'âge adulte,
    les adolescents
  • 14:46 - 14:48
    renforcent les circuits
    qu'ils ont le plus utilisés
  • 14:48 - 14:49
    et élaguent les moins utilisés.
  • 14:49 - 14:54
    Ainsi, vers 22 ans, les envies
    sexuelles d'un jeune homme
  • 14:54 - 14:57
    peuvent être déjà bien
    ancrées dans son cerveau.
  • 14:57 - 14:59
    Cela peut provoquer
    une panique chez le jeune homme
  • 14:59 - 15:03
    si sa consommation a dégénéré
    vers un contenu violent,
  • 15:03 - 15:06
    ou vers une pornographie qui ne
    correspond pas à son orientation sexuelle.
  • 15:06 - 15:10
    Heureusement, le cerveau
    dispose d'une plasticité
  • 15:10 - 15:14
    qui permet à l'ex-dépendant de revenir
    vers une sexualité plus conventionnelle.
  • 15:14 - 15:17
    Comme l'homme revient à
    une sensibilité normale,
  • 15:17 - 15:22
    son cerveau retrouve un attrait pour
    des récompenses naturelles
  • 15:22 - 15:25
    telles qu'une relation amicale
    et, bien sûr, les vrais partenaires.
  • 15:25 - 15:29
    Voici un autre exemple de ce que
    nous entendons tous les jours :
  • 15:29 - 15:34
    « Je me sens être le prochain
    Isaac Newton ou Léonard de Vinci.
  • 15:34 - 15:35
    Depuis que j'ai arrêté,
    il y a un mois,
  • 15:35 - 15:39
    j'ai lancé une entreprise,
    j'ai repris le piano,
  • 15:39 - 15:41
    j'étudie le français tous les jours,
  • 15:41 - 15:45
    je programme, je dessine, j'écris,
    j'ai commencé à gérer mes finances
  • 15:45 - 15:47
    et j'ai plus d'idées géniales
  • 15:47 - 15:49
    que de temps pour les réaliser.
  • 15:49 - 15:51
    Ma confiance est extraordinaire.
  • 15:51 - 15:54
    Je sens déjà que je peux parler
    à n'importe quelle fille !
  • 15:54 - 15:56
    Je suis pourtant ce même gars,
  • 15:56 - 15:58
    à qui il a fallu 2 années et demie
    supplémentaires
  • 15:58 - 16:00
    pour obtenir son diplôme
    d'études universitaires
  • 16:00 - 16:03
    en raison de la procrastination
    et de la dépression. »
  • 16:03 - 16:06
    Je terminerai par un souhait :
  • 16:06 - 16:08
    Je voudrais voir
    les gars de Zimbardo
  • 16:08 - 16:12
    qui sont menés à leur perte
    et leurs soignants et les experts
  • 16:12 - 16:16
    écouter ces milliers d'hommes
    qui nous en apprennent tous les jours
  • 16:16 - 16:20
    un peu plus sur la dépendance
    à l'excitation en la quittant.
  • 16:20 - 16:22
    Merci de m'avoir écouté.
  • 16:22 - 16:27
    (Applaudissements)
Title:
Gary Wilson : La grande expérience du porno
Description:

En réponse à la conférence TED de Philip Zimbardo « La disparition des hommes ? » Gary Wilson se demande si nos cerveaux ont évolué pour gérer l’hyper-stimulation résultant des tentations qui se trouvent aujourd'hui sur Internet. Il aborde également les symptômes inquiétants observés chez certains accros à Internet, le retournement étonnant de ces symptômes et la place de la science vis-à vis de ces phénomènes du 21e siècle.

A propos de Gary Wilson :

Gary est le propriétaire du site www.yourbrainonporn.com . Ce site est venu répondre à une demande croissante d'informations scientifiques solides, émise par les grands consommateurs de contenu pornographique, connaissant des troubles et des effets secondaires inattendus, tels que la recherche de contenus de plus en plus violents, des difficultés de concentration, des problèmes de performance sexuelle, des changements radicaux dans les goûts sexuels, de l'anxiété sociale, de l'irritabilité, une incapacité à stopper leurs consommations et des symptômes obsessionnels-compulsifs.

En tant que professeur de physiologie portant un intérêt particulier aux dernières découvertes en neurosciences, Gary était au courant que leurs symptômes pouvaient être le résultat de changements dans le cerveau liés à la dépendance. En appliquant les concepts de la plasticité du cerveau décrits sur son site web, de nombreux anciens consommateurs ont mit fin à leurs pratiques, renversé leurs symptômes et restauré une réponse sexuelle normale.

Le site rassemble des centaines de discussions de forums de plus de trente pays différents, avec des milliers de messages. Les blogs de Gary « Psychology Today » et « The Good Men Project » traitent de la plasticité extrême du cerveau des adolescents, du contexte évolutif et de l'inondation d'aujourd'hui de nouvelles cyber « copines », et des raisons neurochimiques des effets inattendus sur le cerveau de l’hyper-stimulation liée à internet.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
16:29
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