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Teorema (1968) [MultiSub] - [Paolo Pasolini]

  • 0:01 - 0:15
    25.000
  • 0:15 - 0:18
    Votre patron
    vous a donné cette usine.
  • 0:18 - 0:20
    Que pensez-vous de son geste?
  • 0:20 - 0:24
    Le vrai héros dans tout ça,
    c'est votre patron.
  • 0:24 - 0:28
    Ne vous prive-t-il pas de l'espoir
    d'une révolution future?
  • 0:28 - 0:31
    Est-ce un acte isolé
  • 0:31 - 0:33
    ou correspond-t-il
    à une tendance du monde moderne?
  • 0:33 - 0:35
    A une tendance du monde moderne.
  • 0:35 - 0:39
    Il semble s'agir d'une nouvelle
    forme de course au pouvoir.
  • 0:39 - 0:42
    N'est-ce pas un premier pas
  • 0:42 - 0:46
    vers une transformation des hommes
    en petits-bourgeois?
  • 0:46 - 0:53
    La bourgeoisie n'arrivera jamais
    à faire des hommes des bourgeois.
  • 0:53 - 0:57
    Alors, un bourgeois,
    par ce geste,
  • 0:57 - 1:01
    commet donc un erreur?
  • 1:01 - 1:03
    Je ne peux pas vous répondre.
  • 1:03 - 1:07
    La bourgeoisie change
    de façon révolutionnaire.
  • 1:07 - 1:11
    Si la bourgeoisie faisait
    de l'humanité une bourgeoisie,
  • 1:11 - 1:14
    elle n'aurait plus à triompher
    d'une lutte de classe
  • 1:14 - 1:17
    ni avec l'armée, ni la nation,
    ni l'Eglise confessionnelle.
  • 1:17 - 1:20
    Et sans des alliés naturels,
    elle perdrait la lutte.
  • 1:20 - 1:28
    Vous voilà devant
    des données toutes neuves.
  • 1:28 - 1:45
    Vous devez me répondre...
  • 1:45 - 3:30
    THEOREME
  • 3:30 - 3:34
    Sous-titres: Pierre KALFON
  • 3:34 - 3:50
    Sous-titrage vidéo: C.M.C.
  • 3:50 - 7:53
    "Et Dieu conduisit son peuple
    au désert..."
  • 7:53 - 8:07
    Arrive demain.
  • 8:07 - 12:48
    Mets-nous de la musique.
  • 12:48 - 12:50
    Alors, tu te sens mieux?
  • 12:50 - 14:56
    Ce n'est rien.
  • 14:56 - 15:06
    Ce n'est pas très confortable.
  • 15:06 - 15:13
    Quelle invasion!
  • 15:13 - 18:03
    C'est ici que je couchais, petit.
  • 18:03 - 22:34
    Excuse-moi...
  • 22:34 - 22:59
    Je suis ici.
  • 22:59 - 24:43
    Excuse-moi...
  • 24:43 - 24:52
    Voilà tes amis.
  • 24:52 - 28:52
    Tu es un vrai sportif.
  • 28:52 - 28:54
    Quelle heure est-il donc?
  • 28:54 - 28:56
    Je ne sais pas.
  • 28:56 - 28:57
    Quelle importance?
  • 28:57 - 30:06
    Il est six heures!
  • 30:06 - 30:13
    Il s'agit d'un homme malade,
    comme moi.
  • 30:13 - 30:18
    "Dans un tel état, lvan Illitch
    trouva une consolation.
  • 30:18 - 30:20
    "Guérassime
    était chargé du nettoyage.
  • 30:20 - 32:08
    "C'était un jeune paysan
    propre, sain..."
  • 32:08 - 32:35
    Merci.
  • 32:35 - 32:37
    Que lis-tu?
  • 32:37 - 32:40
    "Elle était toute sa vie.
  • 32:40 - 32:45
    "Le tour de bonté serait plus long
    à se reproduire qu'une étoile.
  • 32:45 - 32:48
    "L'Adorable
    qui s'était rendue chez moi
  • 32:48 - 36:21
    "n'est pas revenue
    et ne reviendra jamais."
  • 36:21 - 36:23
    Tu n'es pas comme Guérassime.
  • 36:23 - 36:29
    Avec toi,
    la controverse est difficile.
  • 36:29 - 36:34
    Deux raisons
    m'obligent à te parler.
  • 36:34 - 36:39
    La première,
    c'est mon sens moral.
  • 36:39 - 36:46
    Et puis,
    quelque chose de confus...
  • 36:46 - 38:54
    que je n'entrevois clairement
    qu'en te parlant.
  • 38:54 - 38:59
    Tu m'as séduit, mon Dieu!
    Et je me suis laissé faire.
  • 38:59 - 39:03
    Tu m'as violenté et tu as gagné.
  • 39:03 - 39:07
    Je suis la risée de tous,
  • 39:07 - 39:11
    on se moque de moi.
  • 39:11 - 39:16
    La calomnie hurlait,
    autour de moi:
  • 39:16 - 39:19
    "Dénoncez-le!"
    ...et tu m'as accusé.
  • 39:19 - 39:24
    Mes amis gueulaient ma chute.
  • 39:24 - 39:28
    "Ll se laissera sûrement séduire.
    Alors nous vaincrons.
  • 39:28 - 39:59
    "Nous prendrons sur lui
    notre revanche."
  • 39:59 - 40:01
    Comment?
  • 40:01 - 40:03
    Tu parles?
  • 40:03 - 40:38
    Je suis content.
  • 40:38 - 40:40
    Je dois m'en aller...
  • 40:40 - 40:50
    demain.
  • 40:50 - 40:52
    Je ne me reconnais plus.
  • 40:52 - 40:56
    Ce qui me faisait l'égal
    des autres n'existe plus.
  • 40:56 - 40:59
    Je leur ressemblais,
    malgré mes défauts.
  • 40:59 - 41:01
    Les miens et ceux de mon monde.
  • 41:01 - 41:05
    Tu m'as soustrait
    à l'ordre naturel des choses.
  • 41:05 - 41:10
    Je ne m'en suis pas rendu compte
    lors de ton séjour.
  • 41:10 - 41:13
    Je m'en aperçois,
    alors que tu t'en vas.
  • 41:13 - 41:18
    En te perdant, je prends
    conscience de ma diversité.
  • 41:18 - 41:21
    Qu'adviendra-t-il de moi?
  • 41:21 - 41:23
    Ce sera comme vivre tout près
    d'un autre moi-même,
  • 41:23 - 41:26
    qui n'a rien de commun avec moi.
  • 41:26 - 41:29
    Faut-il toucher le fond
    de cette diversité
  • 41:29 - 41:31
    que tu m'as révélée,
  • 41:31 - 41:34
    et qui est ma vraie
    nature angoissée?
  • 41:34 - 41:37
    Sans le vouloir,
  • 41:37 - 41:45
    ne vais-je pas dresser
    tout et tous contre moi?
  • 41:45 - 41:49
    Je n'ai jamais eu...
  • 41:49 - 41:55
    d'intérêt pour rien.
  • 41:55 - 41:58
    Je ne parle pas
    d'intérêts majeurs...
  • 41:58 - 42:02
    mais simples, comme ceux
    de mon mari pour son usine,
  • 42:02 - 42:08
    de mon fils pour ses études,
    de ma fille pour la famille.
  • 42:08 - 42:10
    Moi... Rien.
  • 42:10 - 42:15
    J'ignore comment j'ai pu
    supporter un tel vide.
  • 42:15 - 42:19
    S'il existait quelque chose...
  • 42:19 - 42:23
    c'était l'amour instinctif
    d'une vie stérile...
  • 42:23 - 42:27
    comme un jardin
    où personne ne passe plus.
  • 42:27 - 42:33
    Ce vide était en fait
    plein de valeurs erronées
  • 42:33 - 42:39
    et d'un horrible fouillis
    d'idées fausses.
  • 42:39 - 42:40
    Je m'en rends compte
    aujourd'hui.
  • 42:40 - 42:46
    Tu as rempli ma vie
    d'un intérêt total et réel.
  • 42:46 - 42:51
    Ton départ ne détruit rien
    de ce qui était en moi,
  • 42:51 - 42:57
    sauf une réputation
    de bourgeoise chaste.
  • 42:57 - 43:01
    Ce que toi, tu m'as apporté:
  • 43:01 - 43:05
    L'Amour dans le vide de ma vie.
  • 43:05 - 43:10
    Tu le détruis en me laissant.
  • 43:10 - 43:13
    Notre rencontre a fait de moi
    une fille normale.
  • 43:13 - 43:17
    J'ai finalement trouvé
    une solution à ma vie.
  • 43:17 - 43:19
    Avant,
    je ne savais rien des hommes.
  • 43:19 - 43:25
    J'en avais peur,
    je n'aimais que mon père.
  • 43:25 - 43:31
    Maintenant, tu me laisses...
    tu me précipites encore plus loin.
  • 43:31 - 43:34
    Est-ce cela que tu as voulu?
    La douleur de te perdre
  • 43:34 - 43:36
    provoquera ma rechute,
  • 43:36 - 43:40
    plus horrible
    que le mal qui m'accablait
  • 43:40 - 43:44
    avant la brève guérison
    due à ta présence.
  • 43:44 - 43:48
    Je n'avais jamais décelé ce mal.
    Maintenant, si!
  • 43:48 - 43:53
    Par le bien que tu m'as fait,
    j'ai mesuré mon mal.
  • 43:53 - 43:56
    Comment te remplacer?
  • 43:56 - 44:00
    Peut-être quelqu'un...
  • 44:00 - 44:38
    je ne pourrais plus vivre.
  • 44:38 - 44:43
    Tu es venu ici pour détruire.
  • 44:43 - 44:49
    En moi,
    cette destruction est totale.
  • 44:49 - 44:54
    Tu as anéanti l'idée
    que je me faisais de moi-même.
  • 44:54 - 44:58
    Je ne trouve rien maintenant...
  • 44:58 - 45:01
    qui puisse me réintégrer
    dans mon identité.
  • 45:01 - 45:04
    Que me proposes-tu?
  • 45:04 - 45:09
    Un tel scandale est pareil
    à une mort civile:
  • 45:09 - 45:12
    Ma totale destruction.
  • 45:12 - 45:16
    Comment peut en arriver là
    un homme formé pour l'ordre,
  • 45:16 - 45:35
    pour l'avenir,
    et surtout pour la possession?
  • 45:35 - 45:37
    Laisse, je vais la porter.
  • 45:37 - 45:38
    Non, je la porte.
  • 45:38 - 52:58
    Portons-la ensemble, veux-tu?
  • 52:58 - 56:34
    Tu me donnes un mètre?
  • 56:34 - 57:34
    C'est servi, Mademoiselle.
  • 57:34 - 57:36
    Je ne peux rien faire.
  • 57:36 - 58:30
    Je suis désolé.
  • 58:30 - 58:32
    Mademoiselle, je vous en prie!
  • 58:32 - 58:37
    Desserrez le poing, Mlle Odetta.
  • 58:37 - 62:38
    Ouvrez votre poing.
  • 62:38 - 62:40
    Quelle horreur!
  • 62:40 - 63:03
    Que je suis con!
  • 63:03 - 63:04
    Tu as faim?
  • 63:04 - 63:08
    Non, je ne mange pas.
  • 63:08 - 63:13
    Mange quelque chose!
  • 63:13 - 63:16
    Je ne veux pas.
  • 63:16 - 63:21
    Tu ne veux pas manger?
  • 63:21 - 65:00
    Dis au moins ce que
    tu veux manger... parle!
  • 65:00 - 65:02
    Il faut inventer
    de nouvelles techniques,
  • 65:02 - 65:06
    impossibles à reconnaître,
  • 65:06 - 65:10
    qui ne ressemblent
    à aucune opération existante,
  • 65:10 - 65:15
    pour éviter
    la puérilité du ridicule,
  • 65:15 - 65:18
    se construire un monde propre,
  • 65:18 - 65:23
    sans confrontation possible...
  • 65:23 - 65:27
    pour lequel il n'existe pas
    de mesures de jugement...
  • 65:27 - 65:32
    qui doivent être nouvelles
    comme les techniques.
  • 65:32 - 65:35
    Nul ne doit comprendre
    qu'un auteur ne vaut rien,
  • 65:35 - 65:39
    qu'il est anormal, inférieur,
  • 65:39 - 65:45
    que comme un ver, il se tord
    et s'étire pour survivre.
  • 65:45 - 65:51
    Nul ne doit le prendre
    en péché d'ingénuité.
  • 65:51 - 65:56
    Tout doit paraître parfait,
  • 65:56 - 65:59
    fondé sur des règles inconnues...
  • 65:59 - 66:02
    donc, non mises en doute...
  • 66:02 - 66:05
    comme chez un fou, oui, un fou.
  • 66:05 - 66:10
    Verre sur verre,
    car je ne sais rien corriger...
  • 66:10 - 66:14
    et nul ne doit s'en apercevoir.
  • 66:14 - 66:18
    Un signe sur un verre...
  • 66:18 - 66:21
    corrige sans le salir...
  • 66:21 - 66:27
    un signe peint auparavant
    sur un autre verre.
  • 66:27 - 66:30
    Il ne faut pas qu'on croie...
  • 66:30 - 66:34
    à l'acte d'un incapable,
  • 66:34 - 66:37
    d'un impuissant.
  • 66:37 - 66:42
    Ce choix doit paraître sûr,
  • 66:42 - 66:48
    solide, élevé
    et presque prépondérant.
  • 66:48 - 66:52
    Nul ne doit se douter qu'un signe
    est réussi "par hasard".
  • 66:52 - 66:56
    "Par hasard", c'est horrible.
  • 66:56 - 67:03
    Lorsqu'un signe est réussi,
    par miracle,
  • 67:03 - 67:10
    il faut immédiatement
    le garder, le conserver...
  • 67:10 - 67:14
    Personne ne doit s'en apercevoir.
  • 67:14 - 67:18
    L'auteur est un idiot frissonnant,
  • 67:18 - 67:20
    aussi mesquin que médiocre.
  • 67:20 - 67:22
    Il vit dans le hasard
    et dans le risque,
  • 67:22 - 67:25
    déshonoré comme un enfant.
  • 67:25 - 67:28
    Sa vie se réduit
    à la mélancolie et au ridicule...
  • 67:28 - 67:31
    d'un être qui survit
    dans l'impression...
  • 67:31 - 68:27
    d'avoir perdu quelque chose
    pour toujours.
  • 68:27 - 68:30
    A bas les états.
  • 68:30 - 68:33
    A bas toutes les églises.
  • 68:33 - 68:49
    Vive celui qui peint.
  • 68:49 - 68:51
    Le bleu est son portrait.
  • 68:51 - 68:54
    Mais le bleu ne suffit pas.
  • 68:54 - 68:56
    Le bleu n'est qu'une partie.
  • 68:56 - 68:59
    De quel droit ferais-je
    une telle mutilation?
  • 68:59 - 69:02
    Quelle idéologie
    pourrait le justifier?
  • 69:02 - 69:32
    N'étais-je pas sur la bonne voie
    avec mes premiers portraits?
  • 69:32 - 69:35
    Regardez...
  • 69:35 - 69:38
    ce qu'elle est devenue
    à force de manger des orties.
  • 69:38 - 73:59
    Mon Dieu! Quel scandale!
  • 73:59 - 81:04
    Désolé, je ne fume pas.
  • 81:04 - 81:09
    Quelle est la route de Milan?
  • 81:09 - 84:24
    A gauche et tout droit.
  • 84:24 - 84:28
    Qu'arriverait-il si je décidais...
  • 84:28 - 89:21
    de me dépouiller de tout et
    de donner mon usine aux ouvriers?
  • 89:21 - 91:26
    Allons!
  • 91:26 - 91:31
    N'aie pas peur, je ne viens pas ici
    pour mourir, mais pour pleurer.
  • 91:31 - 91:34
    Mes larmes ne sont pas
    des larmes de douleur.
  • 91:34 - 91:37
    Elles formeront une source,
    qui ne sera pas
  • 91:37 - 91:42
    une source de douleur.
  • 91:42 -
    Allez va... maintenant.
Title:
Teorema (1968) [MultiSub] - [Paolo Pasolini]
Description:

Theorem // Théorème [Paolo Pasolini] - A strange visitor in a wealthy family. He seduces the maid, the son, the mother, the daughter and finally the father before leaving a few days after. After he's gone, none of them can continue living as they did. Who was that visitor ? Could he be God ?
_______________________________

A una familia de clase alta italiana, compuesta por un matrimonio, un hijo y una hija, llega un misterioso joven que irá alterando el comportamiento de todos ellos. Polémica película -fue declarada inmoral por la Iglesia- del siempre controvertido Pier Paolo Pasolini. (FILMAFFINITY)

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Duration:
01:34:11
Amara Bot edited French subtitles for Teorema (1968) [MultiSub] - [Paolo Pasolini]
Amara Bot added a translation

French subtitles

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