Le régime qui sauve des vies | Rip Esselstyn | TEDxAustin

Rip Esselstyn est un pompier d'Austin qui a transformé la santé et le bien-être de l'ensemble du service d'incendie d'Austin grâce à son programme Engine2Diet (www.theengine2diet.com), qui est maintenant décrit dans un livre du même nom. Fervent défenseur d'une approche alimentaire à base de plantes, Rip illustre comment nous pouvons tous tirer profit d'un examen plus attentif de ce qui se trouve dans notre assiette.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED, mais organisé indépendamment. Pour en savoir plus : http://ted.com/tedx

Alors, quelqu'un peut-il
me dire ce que c'est ?

Quelqu'un l'a dit,
un détecteur de fumée Redneck.

(Rires)

C'est un détecteur de fumée Redneck,
et sachez qu'en tant qu'ancien pompier,

je peux vous dire que ce n'est pas
un très bon détecteur.

(Rires)

Et sérieusement, quand vous
rentrerez chez vous ce soir,

ce serait bien que tout le monde
vérifie ses détecteurs

pour être sûr qu'ils fonctionnent.

Les détecteurs de fumée
en état de marche sauvent des vies.

(Audience) Merci !

De rien !

Je m'appelle Rip Esselstyn, et je suis
un ancien triathlète professionnel,

et un ancien pompier
du service d'incendie d'Austin.

Et depuis 23 ans, je mange
un régime à base de plantes

pour m'alimenter en tant
qu'athlète, pompier et homme.

Et je ne vous dit pas combien
de personnes m'ont dit au fil des ans :

« C'est vraiment, vraiment trop !

C'est trop radical,
je ne pourrai jamais faire ça. »

Ce dont je veux vous parler aujourd'hui,

c'est pourquoi ce qui est radical,
c'est l'alimentation standard américaine,

pourquoi une alimentation
à base de plantes

a le potentiel d'être
absolument révolutionnaire,

et pourquoi elle peut révolutionner
votre santé et celle de tout ce pays.

Si vous suivez le régime
américain standard,

il est probable que vous mourrez
de la mort standard américaine,

et que vous aurez les maladies
américaines standards, d'accord ?

Voyons un peu pourquoi

le régime alimentaire américain
est une telle abomination.

Soixante-trois pourcent
des calories de l'Amérique

viennent des aliments
raffinés et transformés

qui ne sont rien d'autre
que des calories vides

qui n'améliorent pas votre santé
et ne font que lui nuire, 63 % !

Vingt-cinq pourcent proviennent
des produits d'origine animale,

comme la viande,
les produits laitiers, les œufs,

qui ont tous les éléments
de base qui créent les maladies,

c'est-à-dire les graisses, le cholestérol
et les protéines animales.

Enfin, 12 % proviennent
des aliments d'origine végétale,

ces merveilleux aliments à base
de plantes, et croyez-le ou non,

la moitié de ces 12 % provient des frites.

(Rires)

Donc, vraiment...

(Rires)

Vraiment, seuls 6 %
des calories de l'Amérique

proviennent des fruits, légumes,
céréales complètes, haricots, et graines.

Nous sommes donc vraiment un pays
incroyablement pauvre en plantes,

et c'est ma mission, c'est mon but,

c'est ma croisade que
l'Amérique devienne plus végétale.

D'accord ?

L'année dernière, cinq maladies

ont été responsables de 75 %

des 2,3 millions de billions de dollars
du coût des soins de santé en Amérique.

Et, chacune de ces maladies

est soit évitable, soit réversible
avec une alimentation végétalienne.

Et la recherche est irréfutable.

La cardiopathie, première cause de décès
des Américains, ça, c'est radical.

Ce qui est radical,
c'est qu'un sur deux d'entre vous

mourra d'une maladie cardiaque.

Ce sont les faits.

Ce qui est radical,
c'est que dans 50 % des cas,

quel est le premier signe
d'une maladie cardiaque ?

La mort instantanée !

C'est vrai.

Ce qui est radical,
c'est que 50 millions d'Américains

prennent une statine, un médicament
pour réduire leur cholestérol,

et le seul sous-groupe
qui en tire marginalement bénéfice

sont les personnes
qui ont déjà eu une crise cardiaque.

Pour tous les autres,
les bénéfices sont d'environ 1 %.

Les grandes entreprises pharmaceutiques
ont tellement embrouillé les chiffres

que tout le monde pense
être aidé à 30, 40, 50 %.

La réalité, c'est 1 %.

Vous feriez aussi bien
de prendre un placebo.

Ce qui est radical, c'est le pontage,
la chirurgie à cœur ouvert,

où, en gros, on vous coupe le sternum,

on prend une veine de votre jambe
et on la greffe aux extrémités du blocage,

ou bien on met un ballon là-dedans -
ça s'appelle une angioplastie -

et on le gonfle,

ou on y met une cage
métallique appelée « stent » -

le Président Clinton vient d'en
avoir un autre - et on l'ouvre,

le problème avec ces
procédures-là, croyez-le ou non,

c'est qu'elles font peu ou rien
pour prolonger votre vie

ou vous protéger contre
une autre crise cardiaque.

C'est parce que ces types
de blocages sont stables.

Croyez-le ou non,
90 % des crises cardiaques

se produisent quand
une petite plaque,

presque comme un petit bouton
à l'intérieur de l'artère,

se rompt et un caillot de sang s'ensuit,

et maintenant, le sang
n'arrive plus au cœur.

Donc toutes ces procédures et toutes
ces pilules que les Américains prennent

font vraiment très peu

pour nous protéger contre la cause
de décès majeure des Américains.

Par contre, les recherches
indiquent très clairement,

que si nous décidons de jouer gros,

si nous optons pour les plantes,
nous pouvons éradiquer cette maladie.

Cette meurtrière,
nous pouvons l'éradiquer.

Et je suis intimement lié
aux 25 années de recherche

à la Clinique de Cleveland,

qui ont montré qu'on peut prévenir,
arrêter et inverser la maladie du cœur,

parce que ce chercheur était mon père.

En fait, vous pouvez mourir avec
des artères aussi propres que celle-ci.

Elles n'ont pas besoin
d'être toutes bouchées.

Ce qui est radical, c'est
qu'on prévoit que le cancer

supplantera la maladie cardiaque comme
première cause de décès des Américains.

Ce qui est radical pour moi,
c'est que le cancer...

...c'est que le cancer est une lutte
que nous menons depuis 1972,

quand Richard Nixon a déclaré
la guerre contre le cancer.

Selon moi, c'est presque
comme si on avait forcé

tout cet argent, toute cette recherche
pour la lutte contre le cancer.

Nous faisons des marches,
des courses pour le cancer,

des achats pour le cancer,
des vols pour le cancer,

mais le fait est que nous
connaissons son remède.

Il s'agit de manger contre le cancer.

Si vous mangez pour le prévenir,
vous ne contracterez pas

les deux principaux cancers
qui font tomber l'Amérique :

le cancer du sein
et le cancer de la prostate.

Et la recherche
est absolument claire à ce sujet.

Le Dr Dean Ornish, à l'université
de Californie à San Francisco,

a montré que l'on peut ralentir,

arrêter et même inverser les cancers
de la prostate et du sein.

Et il a également montré que vous pouvez
modifier l'expression de vos gènes,

que vous pouvez désactiver
les gènes favorisant le cancer,

et activer ceux qui préviennent le cancer.

Ce qui est radical,
c'est que le diabète de type 2,

qui était autrefois appelé diabète
de l'adulte, est devenu une pandémie.

Un enfant sur trois né après l'an 2000
sera atteint du diabète de type 2,

et c'est le point de départ vers
les maladies du cœur, l'amputation,

l'insuffisance rénale,
et une foule d'autres maux.

Et encore une fois, c'est une maladie
qui ne devrait pas se produire.

Le Dr Neal Barnard

à l'Université George Washington

a montré que le diabète
de type 2 est réversible

grâce un régime majoritairement végétal.

Mangez bien, mangez végétal.

Et bien sûr, tout le monde est au courant
de l'épidémie d'obésité en Amérique.

Près de 70 % des Américains sont
en surpoids, près de 34 % sont obèses,

et c'est une tragédie,
car une fois de plus,

c'est un tremplin vers les maladies du
cœur, Alzheimer, les cancers majeurs.

J'ai rejoint les sapeurs-pompiers
d'Austin en 1997, et j'étais convaincu

qu'à chaque garde, j'allais éteindre
un grand feu comme celui-ci.

La réalité est que 80 % de nos appels,
et ce n'est pas seulement à Austin,

mais à San Francisco,
Chicago, et New York,

pour 80 % de nos appels,

nous répondons et luttons
contre les maladies occidentales.

Nous pouvons donc voir
de près et directement

la destruction causée
par la fourchette et le couteau,

et c'est absolument désespérant.

Voici une petite vidéo qui montre

ce qu'une caserne ordinaire
mange au petit-déjeuner.

(Vidéo) RE : Ah, ah, ah ! Et des œufs.

"Et des œufs, des œufs de Lune!"

RE : Alors, comment on les mange
aujourd'hui ? Sur le plat ?

VV : Non, je vais les retourner,
je pense que je vais les faire frire.

RE : Et ça se sont des saucisses ?

VV : Oui, des saucisses de porc.

RE : Ensuite, qu'est-ce qu'on a là ?

VV : Des croissants, mon cher !

RE : Des croissants. Et ça ?

VV : Quelqu'un a fait ça
pendant notre absence.

RE : D'accord. Très bien.

Et là, on des petits plaisirs.

On a des frites, des galettes
à la crème et aux flocons d'avoine,

On a des Granola, des Nutty.

On a des Big Texas, Skittles,
Starburst, M&M's.

On a des Oreos,

et ça, ce sont des popcorns Butter Lovers.

On a des Monster Drinks en bas,

et ensuite, qu'est-ce qu'on a ? Oh oui !

(Sur scène) : Vous voyez le tableau !

C'est pire pour le déjeuner
et encore pire pour le dîner.

Et ça doit être la même chose
dans tous les foyers américains.

C'est Station 2, à deux pas d'ici.

C'est là que j'ai passé les huit dernières
années de ma carrière de pompier,

et nous sommes une île de santé
dans une mer de fast-foods.

Nous avons McDonald's, Wendy's,
Papa John's, Domino's et Pizza Hut.

Juste à côté, nous avions
un Burt's Barbecue.

Il a brûlé il y a trois ans
environ, et ils accusent encore

la caserne de pompiers végétariens
de ne pas l'avoir éteint.

(Rires)

Mais, nous n'avons pas toujours
été une « île de santé ».

Ce qui s'est passé, c'est que -
ces chiffres sont un peu drôles -

en 2003, nous avons parié sur
qui avait le cholestérol le plus bas.

Les résultat sont revenus : le cholestérol
de J. R. était de 344, à 33 ans.

Donc, dans un acte de solidarité
pour sauver la vie de J. R.,

tout le groupe a commencé un régime
à base de plantes, dès la garde suivante.

Après un mois, il a retesté
son niveau de cholestérol,

et il était passé de 344 à 196.

Nous avons suscité énormément
d'attention dans les médias.

La nouvelle s'est répandue
sur ce que nous faisions à la Station 2,

la charmante dissonance
d'une bande de pompiers texans mâles

mangeant ce régime végétarien
à base de plantes.

...New York Times, NPR,
Austin American Statesman...

J'ai été sollicité par des agents
littéraires pour écrire un livre,

et tout d'un coup, j'ai réalisé
qu'en tant que pompier,

pas médecin ou nutritionniste,
mais pompier,

je pouvais toucher
un segment de l'Amérique

qui n'aurait jamais entendu ce message sur
la nécessité de manger plus de plantes.

Donc, je me suis presque senti obligé
d'aller de l'avant et d'écrire ce livre,

et d'enseigner aux gens
le lien absolu et indéniable

entre ce que nous mettons
dans notre bouche,

et notre capacité à avoir
un poids parfait, une santé idéale,

et être à l'épreuve des maladies
chroniques occidentales.

Et vraiment, tout est question de...

Vraiment, tout est question de nourriture.

Tout, tout est question de nourriture.

Ici, par exemple,

on a de la viande rouge.

Tout le monde sait, la viande rouge,
ce n'est pas ce qu'il y a de plus sain.

Mais combien savent que le poulet a
autant de cholestérol que la viande rouge,

et aussi, qu'il contient des protéines
animales productrices d'acidité,

qu'il retire le calcium des os,

qu'il favorise tumeurs et cancers,
et qu'il enflamme les artères ?

Et les poissons ?

On pense tous que le poisson
est bon pour la santé, non ?

Les acides gras oméga-3 !

En réalité, si vous obtenez
un morceau de poisson,

non contaminé par du mercure,
des PCP et des dioxines,

c'est encore un morceau de chair
qui contient des protéines animales,

du cholestérol animal,
et de la graisse animale.

Qu'en est-il des œufs ?

Deux choses ne vont pas
avec les œufs, le jaune et le blanc.

(Rires)

Le jaune contient
plus de 200 mg de cholestérol,

et le blanc est une forme concentrée
de quoi ? De protéines animales.

Et les produits laitiers,
ce n'est que du lait,

de la chair sous forme liquide,
crémeuse ou solide.

Ils contiennent les mêmes quantités de
protéines, cholestérol et graisse animale.

Maintenant, ces aliments, ici,
sont ceux qui vont nous redonner vie...

Les fruits, les légumes,
les céréales complètes,

les haricots, contiennent
les agents phytochimiques,

tous les antioxydants,
plus de 100 000 micro-nutriments

qui n'attendent que
de travailler pour vous,

et vous protéger des maladies cardiaques,
du diabète, de l'obésité, Alzheimer,

toutes ces maladies.

Et avant que j'oublie,
qu'en est-il de l'huile d'olive ?

C'est bon pour le cœur, non ?

Non, ça ne l'est pas.

Les huiles extraites sont la source
de calories la plus concentrée sur Terre,

à 120 calories par cuillère à soupe,

et elles ont plus de calories vides
que le sucre blanc ou la farine blanche.

Comme vous le verrez ici, c'est 15 % de
la graisse saturée obstruant les artères,

et il n'y a absolument aucun nutriment.

Et ça, c'est l'huile d'olive, d'accord ?

Quand vous mangez des plantes, les
résultats peuvent être révolutionnaires.

Ce ne sont là que quelques-uns des
résultats qui peuvent changer votre santé.

Cet individu a perdu
5 kilos en 28 jours,

son cholestérol a baissé de 45 %,

et son LDL, qui est le plus
mortel, a chuté de 55 %.

Ce gentleman semble avoir
perdu 15 ans de sa vie,

il a l'air d'avoir 15 ans de moins.

La diapo est un peu coupée en haut.
C'est assez étonnant ce qu'il a fait.

Il a aussi diminué ses triglycérides,

c'est-à-dire la quantité de graisse
dans le sang, par trois.

Et Tim a perdu 16 kilos en 28 jours.

Son cholestérol est descendu à 93,

soit l'équivalent d'un paysan chinois.

(Rires)

Et Tim a écrit dans un
de ses relevés alimentaires :

« Pour dessert, de la pastèque »,
et entre parenthèses « toute entière ».

(Rires)

Et ce qui est beau,
c'est qu'en mangeant des aliments

pauvres en calories
et riches en nutriments,

vous en mangez autant que vous voulez,

contrairement aux aliments riches
en calories et pauvres en nutriments.

Voici un de mes héros,
Sir Winston Churchill,

il a une citation que j'aime qui dit :

« L'Amérique s'y prend toujours bien,
mais seulement après avoir tout essayé ».

(Rires)

Je pense qu'il est juste de dire
qu'en tant que pays,

nous avons tout essayé, et il est temps
de faire les choses correctement.

Il est temps de jouer gros.

Nous avons tous un intérêt
dans cette affaire.

Et la réponse à cette crise des soins
de santé que nous avons,

ce n'est pas une question
de pilule, de procédure,

plus de législation, ou une
nouvelle révision des chiffres.

Il s'agit pour tout le monde
de se regarder dans le miroir,

et d'approfondir son engagement
personnel pour sa santé.

Et nous pouvons faire demi-tour,
nous le pouvons absolument.

Et ça, c'est mon souhait à TED !

(Applaudissements)