Qu'est-ce qui nous rend spécial ? | Mariana Atencio | TEDxUniversityofNevada
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0:09 - 0:11Merci beaucoup.
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0:12 - 0:14Je suis journaliste
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0:15 - 0:18et mon travail consiste à parler
à des personnes venues de tout horizon -
0:18 - 0:20de partout dans le monde.
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0:20 - 0:21Je souhaite vous parler
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0:21 - 0:26pourquoi j'ai décidé de faire ça de ma vie
et ce que j'ai appris. -
0:27 - 0:29Mon histoire démarre
à Caracas, au Venezuela, -
0:29 - 0:32en Amérique du Sud, où j'ai grandi.
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0:32 - 0:35Un lieu qui fut pour moi,
et le restera à jamais, -
0:35 - 0:37empreint de magie et d'émerveillement.
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0:38 - 0:39Très jeune,
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0:39 - 0:43mes parents ont voulu
élargir mon regard sur le monde. -
0:43 - 0:46Je me souviens d'une fois,
quand je devais avoir sept ans, -
0:46 - 0:49mon père s'est approché et m'a dit :
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0:49 - 0:52« Mariana, je vais t'envoyer
avec ta sœur - -
0:52 - 0:54qui avait six ans -
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0:54 - 0:57là où personne ne parle espagnol.
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0:57 - 0:59Je veux que vous viviez
dans des cultures différentes. » -
1:00 - 1:04Il a continué sur les avantages
de passer un été entier -
1:04 - 1:07dans un colonie de vacances aux États-Unis
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1:07 - 1:09mettant en emphase une petite phrase
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1:09 - 1:12qui m'avait paru anodine à l'époque :
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1:12 - 1:14« On ne sait jamais ce que
l'avenir nous réserve. » -
1:15 - 1:17Dans mon esprit de sept ans,
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1:17 - 1:21je pensais que nous allions
en colo à Miami. -
1:21 - 1:22(Rires)
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1:22 - 1:25Mais ça allait être encore mieux
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1:25 - 1:28car nous allions aller
un peu plus au nord, à Orlando, -
1:28 - 1:30là où vit Mickey.
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1:30 - 1:30(Rires)
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1:30 - 1:32Je me réjouissais vraiment.
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1:32 - 1:35Mais mon père ne nourrissait pas
le même projet. -
1:36 - 1:40De Caracas, il nous a envoyé
à Brainerd, dans le Minnesota. -
1:40 - 1:41(Rires)
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1:41 - 1:43Pas de Mickey là-bas.
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1:43 - 1:44(Rires)
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1:44 - 1:48Sans portable, sans Snapchat,
sans Instagram. -
1:48 - 1:50Impossible de chercher une seule info.
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1:50 - 1:51Arrivée là-bas.
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1:51 - 1:54une des premières choses
que j'ai remarquées, -
1:54 - 1:57c'est toutes les nuances de blond
des autres enfants -
1:57 - 1:59et la majorité d'yeux bleus.
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1:59 - 2:02Voilà à quoi nous ressemblions.
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2:03 - 2:07La première nuit, le directeur a réuni
tout le monde autour d'un feu de camp -
2:07 - 2:08et il a dit :
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2:08 - 2:12« Les enfants, notre camp
est très international cette année. -
2:12 - 2:15Les Atencio viennent du Venezuela. »
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2:15 - 2:16(Rires)
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2:16 - 2:18Les autres enfants nous ont dévisagées
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2:18 - 2:20comme si on débarquait
d'une autre planète. -
2:20 - 2:22Ils nous demandaient :
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2:22 - 2:24« Vous savez ce qu'est un hamburger ? »
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2:24 - 2:28ou encore : « Vous allez à l'école
à dos d'âne, ou en canoé ? » -
2:28 - 2:29(Rires)
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2:29 - 2:31J'essayais de répondre
avec mes trois mots d'anglais -
2:31 - 2:33et cela les faisait rire.
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2:33 - 2:35Je sais qu'ils ne voulaient pas se moquer.
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2:35 - 2:37Ils essayaient de comprendre
qui nous étions -
2:37 - 2:40et de faire le lien avec le monde
qu'ils connaissaient. -
2:40 - 2:42Nous pouvions être comme eux
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2:42 - 2:45ou comme des personnages
issus de livres d'aventures -
2:45 - 2:47comme Aladin ou le Livre de la jungle.
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2:48 - 2:50Clairement, nous ne leur ressemblions pas.
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2:50 - 2:51Nous ne parlions pas la même langue.
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2:51 - 2:53Nous étions différentes.
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2:53 - 2:55Quand on a sept ans, ça fait mal.
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2:56 - 2:58Mais je devais m'occuper de ma sœur
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2:58 - 3:01et elle a pleuré tous les jours
cet été-là. -
3:01 - 3:04Alors, j'ai décidé d'être courageuse
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3:04 - 3:07et d'accueillir tout ce que je pouvais
dans la manière de vivre américaine. -
3:08 - 3:12Plus tard, nous avons participé
à plusieurs « colos expérimentales ». -
3:12 - 3:16Pendant huit ans, dans huit villes dont
aucun Américain n'a jamais entendu parler. -
3:17 - 3:22Je me souviens en particulier des moments
où je me suis connectée avec quelqu'un. -
3:22 - 3:26Se faire une amie était
une récompense spéciale. -
3:26 - 3:29Tout le monde cherche à se sentir
valorisé et accepté. -
3:29 - 3:33Nous pensons que cela doit arriver
spontanément mais ce n'est pas le cas. -
3:33 - 3:37Quand on et différent,
il faut vouloir appartenir. -
3:37 - 3:41Il faut être soit très serviable,
très malin, ou très drôle, -
3:41 - 3:45n'importe quoi pourvu que ce soit cool
aux yeux de ceux que vous recherchez. -
3:45 - 3:47Plus tard, au lycée,
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3:47 - 3:50mon père a élargi son projet d'été
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3:50 - 3:54et de Caracas, il m'a envoyée
à Wallingford dans le Connecticut -
3:54 - 3:56pour y passer la dernière année de lycée.
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3:56 - 3:59Cette fois-là je me souviens
avoir rêvé éveillée dans l'avion -
3:59 - 4:04de l'expérience du lycée américain
avec mon casier personnel. -
4:04 - 4:05Ça allait être le paradis,
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4:05 - 4:08comme dans mon feuilleton préféré :
« Sauvés par le gong ». -
4:08 - 4:09(Rires)
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4:10 - 4:11J'arrive et on me dit
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4:11 - 4:15que ma compagne de chambre
m'attend avec impatience. -
4:16 - 4:17J'ouvre la porte
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4:17 - 4:19et elle est là, en effet,
assise sur le lit, -
4:20 - 4:21avec un voile.
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4:22 - 4:25Elle s'appelle Fatima et était
musulmane, venue de Bahreïn. -
4:25 - 4:28Ce n'était pas la compagne que j'espérais
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4:28 - 4:31et elle a dû sentir ma déception
quand je l'ai aperçue -
4:31 - 4:34car je n'ai rien fait pour la cacher.
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4:35 - 4:37Adolescente, je voulais
m'intégrer encore plus, -
4:37 - 4:39être populaire,
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4:39 - 4:42avoir un petit copain pour le bal
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4:42 - 4:45et je pensais que Fatima allait me gêner
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4:45 - 4:48avec sa timidité et ses tenues sévères.
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4:49 - 4:52Je n'ai pas compris que
je lui faisais ressentir -
4:52 - 4:55ce que les enfants aux camps
m'avaient fait ressentir. -
4:55 - 4:57Mon attitude était l'équivalent
adolescent de : -
4:58 - 5:00« Tu sais ce que c'est un hamburger ? »
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5:00 - 5:03Mon égocentrisme m'aveuglait
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5:03 - 5:05et j'étais incapable
de me mettre à sa place. -
5:06 - 5:08Pour être honnête,
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5:09 - 5:11nous sommes restées ensemble
quelques mois uniquement -
5:11 - 5:14car on lui a demandé d'aller vivre
avec une conseillère -
5:14 - 5:16au lieu d'étudiants.
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5:16 - 5:19Je me souviens avoir pensé :
« Ah, ça va bien se passer pour elle. -
5:19 - 5:21Elle est juste différente. »
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5:22 - 5:24Quand on donne l'étiquette
« différent » à quelqu'un, -
5:24 - 5:26on le déshumanise en quelque sorte.
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5:26 - 5:28Il devient « l'autre ».
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5:28 - 5:31Il ne vaut plus la peine de s'y attarder,
ce n'est plus notre problème. -
5:31 - 5:36D'ailleurs, « l'autre » est sans doute
la cause de tous nos problèmes. -
5:37 - 5:40Comment reconnaître nos angles morts ?
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5:40 - 5:45D'abord, en comprenant
ce qui nous rend différent -
5:45 - 5:47et en acceptant ces traits.
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5:48 - 5:52C'est seulement alors qu'on peut commencer
à apprécier ce qui rend l'autre différent. -
5:53 - 5:55Je me souviens du moment
où j'ai compris ça. -
5:55 - 5:57C'était quelques mois plus tard,
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5:57 - 5:59j'avais trouvé un petit ami pour le bal,
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5:59 - 6:00j'avais un groupe d'amis
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6:00 - 6:03et pratiquement tout oublié de Fatima
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6:03 - 6:07mais un jour, tout le monde s'est engagé
à participer à un spectacle caritatif. -
6:07 - 6:10Il fallait faire une prestation
et la vendre aux enchères. -
6:10 - 6:14Tout le monde semblait avoir un don.
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6:14 - 6:17Certains jouaient du violon,
-
6:17 - 6:19d'autres savaient réciter
un monologue théâtral. -
6:20 - 6:21Je me souviens avoir pensé
-
6:21 - 6:24que nous n'avions pas cultivé
de tels talents à la maison. -
6:24 - 6:27Mais j'étais déterminée à trouver
une chose à valoriser. -
6:28 - 6:29Le jour du spectacle est arrivé
-
6:29 - 6:32et je monte sur scène
avec mon enregistreur -
6:32 - 6:34et je pousse sur le bouton « play ».
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6:34 - 6:39Et la voix de Shakira s'élève,
mon artiste favorite, qui débutait alors. -
6:40 - 6:45Je l'invoque : « Quand et où que ce soit,
nous sommes faits pour être ensemble. -
6:45 - 6:49Je m'appelle Mariana et je mets
aux enchères un cours de danse. » -
6:50 - 6:54Toute l'école a levé la main
pour acheter mon cours. -
6:54 - 6:57Mon cours de danse
est vraiment sorti de l'ordinaire -
6:57 - 7:00comparé au dixième morceau de violon
mis aux enchères ce jour-là. -
7:00 - 7:03Ce soir-là, dans ma chambre,
je ne me sentais pas différente. -
7:03 - 7:04Je me sentais particulière.
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7:05 - 7:08C'est à ce moment que
je me suis rappelée Fatima, -
7:08 - 7:13une personne qui ne m'était pas apparue
particulière quand je l'ai rencontrée. -
7:13 - 7:15Elle venait du Moyen-Orient,
-
7:15 - 7:17comme la famille de Shakira, en fait.
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7:17 - 7:21Elle aurait sans doute pu m'apprendre
un ou deux pas de danse du ventre -
7:21 - 7:23si je lui avais porté attention.
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7:24 - 7:25Prenez l'autocollant
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7:25 - 7:28qu'on vous a remis à l'entrée
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7:28 - 7:31et sur lequel vous avez écrit
ce qui vous rend spécial. -
7:31 - 7:32Lisez-le.
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7:32 - 7:35Si vous êtes à la maison,
prenez un morceau de papier -
7:35 - 7:37et inscrivez-y ce qui
vous rend particulier. -
7:38 - 7:41En le lisant, vous pourriez
vous sentir timoré, -
7:41 - 7:43un peu gêné peut-être
ou pourquoi pas, fier. -
7:44 - 7:46Mais vous devez l'accepter.
-
7:47 - 7:52Souvenez-vous, c'est le premier pas pour
apprécier ce qui rend l'autre spécial. -
7:53 - 7:55Quand je suis rentrée au Venezuela,
-
7:55 - 8:00j'ai commencé à comprendre comment
ces expériences m'influençaient. -
8:00 - 8:03Pouvoir parler plusieurs langues
-
8:03 - 8:07et pouvoir naviguer parmi
des gens et des lieux différents, -
8:07 - 8:10me donnaient une sensibilité unique.
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8:10 - 8:12Je comprenais enfin
-
8:12 - 8:15l'importance de se mettre
à la place de l'autre. -
8:16 - 8:21C'est une des raisons principales pour
lesquelles je suis devenue journaliste. -
8:21 - 8:26Venant d'une région du monde
méprisée, du tiers-monde, -
8:26 - 8:29on me voyait comme l'étrangère
sans papiers, l'autre. -
8:30 - 8:32Je voulais agir pour changer cette vision.
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8:33 - 8:35Toutefois, c'était au moment précis
-
8:35 - 8:37où le gouvernement vénézuélien a fermé
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8:37 - 8:39la plus grande télévision du pays.
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8:40 - 8:41La censure montait en puissance
-
8:42 - 8:45et mon père est venu me trouver
pour me demander : -
8:45 - 8:47« Comment vas-tu exercer
ton métier de journaliste ici ? -
8:47 - 8:49Tu dois partir. »
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8:49 - 8:51Et là, j'ai compris.
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8:51 - 8:54C'était le moment pour lequel
il m'avait préparée. -
8:54 - 8:57C'est ce que mon avenir me préparait.
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8:58 - 9:03Alors, en 2008, j'ai fait mes valises
et je suis partie aux États-Unis -
9:04 - 9:06avec un aller-simple.
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9:07 - 9:10J'avais douloureusement
conscience qu'à 24 ans, -
9:10 - 9:15je devenais une sorte de réfugiée,
une immigrante, l'autre, -
9:15 - 9:18une fois de plus, et pour de bon.
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9:19 - 9:23J'ai pu venir ici avec une bourse
d'étude en journalisme. -
9:23 - 9:26Je me souviens de ma première mission :
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9:27 - 9:30couvrir l'élection historique
du président Barack Obama. -
9:31 - 9:34Je me sentais si privilégiée
et emplie d'espoir. -
9:34 - 9:35Je pensais : « Oui ! On y est arrivé !
-
9:35 - 9:38Je suis dans l'Amérique post-raciste,
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9:38 - 9:41où la notion de nous et des autres
est en cours d'érosion -
9:41 - 9:44et sera éradiquée durant ma vie. »
-
9:45 - 9:48Mais je me suis trompée.
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9:49 - 9:54Pourquoi la présidence d'Obama n'a-t-elle
pas pu soulager les tensions raciales ? -
9:54 - 9:57Pourquoi certaines personnes
se sentent-elles encore menacées -
9:57 - 10:00par les immigrants,
les LGBTQ et les minorités -
10:00 - 10:03qui essaient simplement
de trouver un espace -
10:03 - 10:06qui devrait exister
pour tous aux États-Unis ? -
10:06 - 10:08Je n'avais pas les réponses à l'époque.
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10:09 - 10:12Mais le 8 novembre 2016,
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10:12 - 10:15quand Donald Trump est devenu
notre président, c'est devenu évident -
10:15 - 10:19qu'une majorité de l'électorat
les considèrait comme l'autre. -
10:19 - 10:22Ils pensent que l'autre
va prendre leur emploi, -
10:22 - 10:25ou que l'autre est un terroriste potentiel
qui parle une autre langue. -
10:26 - 10:32A l'inverse, les minorités
voient souvent chez l'autre -
10:32 - 10:34la haine, l'intolérance
et leur esprit étriqué. -
10:35 - 10:39C'est comme si nous étions prisonniers
de bulles dont personne ne veut s'évader. -
10:39 - 10:42La seule manière d'y arriver,
de nous évader, -
10:42 - 10:48est de réaliser que la différence
signifie aussi penser différemment. -
10:48 - 10:50Montrer du respect exige du courage.
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10:51 - 10:53Pour citer Voltaire :
-
10:53 - 10:56« Je ne suis pas d'accord
avec ce que vous dites, -
10:56 - 11:00mais je me battrai jusqu'à la mort pour
que vous ayez le droit de le dire. » -
11:01 - 11:04Si on ne peut pas voir une seule
chose positive chez l'autre, -
11:04 - 11:06le dialogue est impossible.
-
11:06 - 11:09Sans dialogue, on répète
les mêmes erreurs, encore et encore, -
11:09 - 11:12car on n'apprend rien de nouveau.
-
11:13 - 11:17J'ai fait la couverture des élections
en 2016 pour NBC News. -
11:18 - 11:22Ce fut une de mes premières grosses
missions dans un média national -
11:22 - 11:24et j'avais établi des liens
avec la télévision espagnole. -
11:25 - 11:28Je voulais faire quelque chose
de différent. -
11:28 - 11:32J'ai regardé le résultat des élections
avec des familles sans papiers. -
11:33 - 11:37Nous sommes peu nombreux à avoir voulu
passer ce moment avec des sans papiers -
11:38 - 11:41qui en fait avaient le plus
à perdre ce soir-là. -
11:42 - 11:45Quand la victoire de Donald Trump
a été certaine, -
11:45 - 11:49une petite fille de huit ans, Angelina,
s'est jetée dans mes bras en pleurant. -
11:50 - 11:54Elle m'a demandé en sanglotant
si sa maman allait être déportée. -
11:55 - 11:58Je l'ai serrée contre moi en lui disant
que tout se passerait bien. -
11:58 - 12:00Mais en fait, je l'ignorais.
-
12:00 - 12:05Voilà la photo que nous avons prise
cette nuit-là, je ne l'oublierai jamais. -
12:05 - 12:07Cette petite fille
-
12:07 - 12:11a à peu près le même âge que moi
quand j'ai participé à ma première colo. -
12:11 - 12:14Elle sait déjà qu'elle est « l'autre ».
-
12:14 - 12:17Chaque matin, elle part à l'école
angoissée à l'idée -
12:17 - 12:19que sa mère soit déportée.
-
12:20 - 12:23Comment nous mettre
dans la peau d'Angelina ? -
12:24 - 12:27Comment lui faire comprendre
qu'elle est particulière, -
12:27 - 12:31et pas uniquement une petite fille qui
ne mérite pas d'avoir sa famille réunie. -
12:32 - 12:36En la mettant dans la lumière
et ceux dans la même situation qu'elle, -
12:37 - 12:40j'essaie de les rendre humains
aux yeux des spectateurs -
12:40 - 12:42et de leur ôter leur étiquette
de sans papiers. -
12:43 - 12:46Bien sûr, ils ont enfreint la loi
et ils doivent payer pour cela, -
12:46 - 12:49mais ils ont aussi tout donné
pour notre pays -
12:49 - 12:52comme les nombreux immigrants
qui les ont précédés. -
12:53 - 12:57J'ai évoqué avec vous mon cheminement
pour grandir. -
12:57 - 13:02Pour conclure, j'aimerais partager
avec vous ma plus grosse difficulté -
13:02 - 13:05jusqu'à présent et qui m'a bouleversée.
-
13:05 - 13:08Le 10 avril 2014,
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13:09 - 13:13je conduisais vers le studio
et mes parents m'ont appelée. -
13:14 - 13:16Ils m'ont demandé si j'étais en direct.
-
13:16 - 13:18J'ai compris que
quelque chose n'allait pas. -
13:18 - 13:20« Qu'est-ce qui est arrivé ? »
ai-je demandé. -
13:20 - 13:23« Ta sœur a eu un accident de voiture. »
-
13:25 - 13:28Mon cœur s'est arrêté sur le coup.
-
13:29 - 13:31Je me suis agrippée au volant
-
13:32 - 13:33et je me rappelle avoir entendu :
-
13:34 - 13:36« Elle ne marchera probablement
plus jamais. » -
13:38 - 13:40On dit que la vie peut
basculer en un instant. -
13:41 - 13:44C'est ce qu'a fait la mienne
à ce moment-là. -
13:44 - 13:48Ma sœur est passée
de frangine à qui la vie sourit, -
13:48 - 13:50un an plus jeune que moi,
-
13:50 - 13:53à incapable de bouger ses jambes,
-
13:54 - 13:56se lever ou s'habiller seule.
-
13:57 - 14:01Fini les colos où j'améliorais
les choses comme par magie. -
14:01 - 14:03C'était terrifiant.
-
14:04 - 14:08Les deux années suivantes,
ma sœur a subi 15 opérations -
14:09 - 14:11et elle a passé presque tout ce temps
en chaise roulante. -
14:12 - 14:14Mais le pire n'était pas encore arrivé.
-
14:15 - 14:20Le pire a fait tellement mal qu'encore
aujourd'hui, c'est difficile d'en parler. -
14:21 - 14:24C'est le regard des gens sur elle,
-
14:25 - 14:28sur nous, qui a changé.
-
14:28 - 14:33Les gens n'arrivaient plus à voir
la brillante avocate -
14:33 - 14:37ou la milléniale à l'esprit fin
et au cœur en or. -
14:38 - 14:39Partout,
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14:40 - 14:43je réalisais que les gens ne voyaient
qu'une pauvre fille en chaise roulante. -
14:43 - 14:46Ils étaient incapables de voir plus loin.
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14:48 - 14:50Après avoir combattu avec férocité,
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14:50 - 14:55ma sœur peut marcher à nouveau
-
14:55 - 14:58et a retrouvé sa mobilité
au-delà de toute attente. -
14:58 - 15:00(Applaudissements)
-
15:00 - 15:01Merci.
-
15:03 - 15:05Mais pendant ces années traumatisantes,
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15:05 - 15:08j'ai appris qu'il y a des différences
qui sont intolérables -
15:09 - 15:12et pour lesquelles il est difficile
de trouver un point positif. -
15:12 - 15:15Ma sœur ne se porte pas mieux
de par ce qui lui est arrivé. -
15:16 - 15:18Mais elle m'a appris
-
15:18 - 15:21qu'on ne doit pas laisser ces différences
définir qui nous sommes. -
15:23 - 15:27Pouvoir se réinventer
au-delà du regard des autres -
15:28 - 15:30est la chose la plus difficile qu'il soit,
-
15:31 - 15:33mais aussi la plus belle.
-
15:34 - 15:37Nous venons tous au monde avec un corps.
-
15:38 - 15:41Certains ont des défis physiques
ou neurologiques, -
15:41 - 15:46des communautés sous pression,
des immigrants, des garçons, des filles, -
15:47 - 15:51des garçons qui veulent s'habiller
en filles et des filles qui ont un voile, -
15:51 - 15:53des femmes qui ont été
agressées sexuellement, -
15:53 - 15:56des athlètes qui s'agenouillent
en signe de protestation, -
15:56 - 16:02Noir, Blanc, asiatique, amérindien,
ma sœur, vous, moi. -
16:02 - 16:07Nous voulons tous la même chose :
rêver et nous accomplir. -
16:08 - 16:11Mais parfois, la société nous dit,
et nous nous en convainquons, -
16:11 - 16:13que nous n'entrons pas dans le moule.
-
16:15 - 16:17Si vous écoutez mon histoire,
-
16:17 - 16:21je suis née ailleurs,
j'ai fait de la danse du ventre au lycée, -
16:21 - 16:25et maintenant je raconte des histoires
qui ne devraient pas passer à la télé. -
16:25 - 16:27Ce qui me rend différente,
-
16:27 - 16:31c'est ce qui m'a fait sortir du lot
et permis de réussir. -
16:32 - 16:34J'ai voyagé dans le monde
-
16:34 - 16:36et j'ai parlé à des gens si différents.
-
16:37 - 16:39Savez-vous ce que j'ai appris ?
-
16:39 - 16:45La seule chose commune que
nous partageons est notre humanité. -
16:46 - 16:51Alors, levez-vous pour défendre
votre race, la race humaine. -
16:51 - 16:53Faisons appel à elle.
-
16:53 - 16:57Soyons humanistes, avant,
pendant et après tout le reste. -
16:58 - 17:01Maintenant, prenez en main cet autocollant
-
17:01 - 17:04où vous avez écrit
ce qui vous rend différent. -
17:04 - 17:07Célébrez-le dès aujourd'hui
et tous les jours à venir. -
17:07 - 17:09Clamez-le.
-
17:09 - 17:12Je vous encourage aussi à être curieux
et à vous demander -
17:12 - 17:15ce qui est écrit sur
les autocollants des autres. -
17:15 - 17:17Qu'est-ce qui les rend différents ?
-
17:17 - 17:21Célébrons ces imperfections
qui nous rendent uniques. -
17:22 - 17:28J'espère qu'il vous ouvrira les yeux
sur le fait que la normalité n'existe pas. -
17:28 - 17:30Nous sommes tous différents.
-
17:30 - 17:32Nous sommes tous excentriques et uniques.
-
17:33 - 17:36Et c'est ça qui nous rend
magnifiquement humains. -
17:37 - 17:38Merci beaucoup.
-
17:38 - 17:41(Applaudissements)
- Title:
- Qu'est-ce qui nous rend spécial ? | Mariana Atencio | TEDxUniversityofNevada
- Description:
-
Mariana Atencio est journaliste à la NBC News. Elle a visité le monde, de Haiti à Hong-Kong. Elle nous explique comment les personnes qu'elle a rencontrées et sa propre expérience d'immigrante lui ont appris que la seule chose que nous partageons en commun est notre humanité.
Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus: http: //ted. com/tedx
- Video Language:
- English
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 17:47
eric vautier approved French subtitles for What makes you special? | Mariana Atencio | TEDxUniversityofNevada | ||
eric vautier accepted French subtitles for What makes you special? | Mariana Atencio | TEDxUniversityofNevada | ||
eric vautier edited French subtitles for What makes you special? | Mariana Atencio | TEDxUniversityofNevada | ||
eric vautier edited French subtitles for What makes you special? | Mariana Atencio | TEDxUniversityofNevada | ||
Claire Ghyselen edited French subtitles for What makes you special? | Mariana Atencio | TEDxUniversityofNevada | ||
Claire Ghyselen edited French subtitles for What makes you special? | Mariana Atencio | TEDxUniversityofNevada | ||
Claire Ghyselen edited French subtitles for What makes you special? | Mariana Atencio | TEDxUniversityofNevada | ||
Claire Ghyselen edited French subtitles for What makes you special? | Mariana Atencio | TEDxUniversityofNevada |