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Ouverture de la retraite des Pluies 2019 - Enseignement par Fr. Phap Huu
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( Cloche )
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Cher Maître respecté, chers Frères, chères Soeurs, chère Noble Communauté,
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Aujourd'hui nous sommes le 19 septembre 2019.
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Aujourd'hui c'est la première Journée de Pleine Conscience
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de notre Retraite des Pluies.
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J'ai un bon Karma, je donne souvent le premier enseignement
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lors de nombreuses retraites du village des Pruniers.
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Je commence à m'installer dans ce rôle.
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C'est aujourd'hui la première journée où nous allons
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pratiquer ensemble en tant que Quadruple Communauté.
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La Quadruple Communauté réunit les moines, les moniales,
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les pratiquants laïques hommes et femmes, pratiquant tous ensemble.
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Durant cette retraite, nous nous retrouverons tous les dimanches en Quadruple Communauté.
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Les jeudis, les monastiques auront leur Journée de Pleine Conscience séparée
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et les laïques auront leur Jour de Pleine Conscience entre laïques de leur côté,
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un jour où vous serez tranquilles sans monastiques... (rires)
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Ainsi vous pourrez apprécier la pratique entre vous,
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apportant à chaque instant l'énergie de la pleine conscience
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qui rend davantage vivant.
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La force de la pratique en communauté réside dans le fait
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que nous apprenons à nous reposer les uns sur les autres.
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Notre Maître compare toujours la Communauté
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à une rivière où chacun de nous est une goutte d'eau.
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Nous venons tous d'endroits différents et nous sommes réunis ici au village,
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où nous apprenons à couler ensemble.
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Et tant que la rivière s'écoule, elle atteindra l'océan.
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La pratique ne consiste pas à être heureux lorsqu'on atteint l'océan.
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La pratique consiste à apprécier le voyage vers l'océan,
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à apprécier de faire partie de cette rivière.
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Parfois on va vite, parfois on va lentement.
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Aussi longtemps que nous prenons refuge
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et que nous restons connectés à cette rivière,
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nous continuons de couler, d'avancer.
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Faire partie de la rivière, cela demande parfois peu d'efforts
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lorsqu'on s'appuie sur l'énergie collective de la communauté,
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l'énergie collective des frères et des soeurs qui sont ici
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depuis plus longtemps que nous.
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Et pour nous qui sommes plus anciens dans la communauté,
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nous comptons aussi sur la fraîcheur des nouvelles gouttes d'eau de cette rivière.
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Parfois, nous regardons la rivière et il semble que l'avant tire l'arrière.
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Parfois, l'arrière pousse l'avant.
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Donc, lorsque je peux me connecter à cette image de couler comme une rivière,
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je peux aussi apprendre à me réfugier et à avoir plus confiance.
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Lorsque nous pratiquons, nous développons également notre patience,
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nous grandissons en tant que pratiquant
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de la pleine conscience, de la méditation.
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Nous apprenons à prendre conscience de qui nous sommes,
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de ce qui se manifeste ici et maintenant à l'intérieur de nous,
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et de ce qui se passe autour de nous.
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Quand nous pouvons toucher cela, nous sommes dans le moment présent,
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nous touchons la vie ici et maintenant.
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Avec une respiration, nous ramenons notre esprit à la maison, dans notre corps,
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nous permettant de nous y établir.
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C'est si simple mais si profond, parce que,
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lorsque nous nous permettons d'être présent en ce moment,
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nous sommes vraiment en contact avec la vie.
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Nous sommes constamment emportés
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par nos pensées, nos projets, nos soucis,
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et de temps en temps nous devons nous inviter à revenir au moment présent.
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C'est l'art de la méditation, comment nous nous construisons
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en nous permettant de revenir à nous-mêmes
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dans le moment présent, dans notre vie quotidienne.
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La retraite des pluies a été mise en place
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par le Bouddha et sa communauté il y a 2600 ans.
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Au début, le Bouddha et la Sangha, son groupe de moines et de nonnes,
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n'avaient pas de monastère.
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Ils voyageaient de village en village afin de diffuser l'enseignement
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et tisser des liens avec la communauté laïque.
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Mais au fil des ans, ils virent que, pendant la saison des pluies,
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à partir de juillet ou même au début de juin et jusqu'à septembre-octobre,
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les fortes pluies rendaient les déplacements beaucoup plus difficiles.
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A cause de la pluie, il y avait toutes sortes de bestioles,
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sangsues, escargots, grenouilles.
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Lorsqu'ils voyageaient pendant la saison des pluies, Ils réalisèrent
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qu'ils pouvaient involontairement marcher sur ces petits insectes .
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Dans les rizières, il y avait aussi de jeunes pousses de riz fraîchement plantées,
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et ils étaient conscients de détruire également
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certaines parcelles des champs de riz en voyageant.
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De sorte que le Bouddha et sa communauté ont commencé à établir
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une période où les moines et les nonnes ne voyageraient pas.
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Ils resteraient ensemble dans un même lieu dont
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ils auront défini les frontières, frontières que
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les moines et les nonnes ne dépasseraient pas.
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Habituellement, durant la saison sèche, ils pratiquaient
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chaque jour la méditation marchée dans le village.
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Ils allaient de maison en maison les mains jointes,
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avec leur bol pour mendier leur nourriture.
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Quoi qu'on leur offre, ils l'acceptaient sans discrimination,
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que ce soit la maison du roi, celle d'un homme d'affaire,
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ou même celle d'un intouchable.
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Quelle que soit la nourriture offerte, ils apprenaient à l'accepter
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sans discrimination. que ce soit du riz, de la soupe
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ou du curry, tout était mélangé dans un même bol.
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Ce n'était pas comme que nous le faisons aujourd'hui,
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la salade d'un côté, le riz d'un côté, le tofu d'un autre,
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Puis ils revenaient dans la forêt où ils résidaient, mélangeaient la nourriture et
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la partageait entre eux.
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Ils prenaient un seul repas quotidien.
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Pendant la retraite des pluies, la communauté laïque soutenait les monastiques
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par des offrandes de nourriture,
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leur évitant ainsi de sortir des frontières.
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Cette pratique était fort bénéfique pour la communauté
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car c'était une occasion rare de passer trois mois en compagnie
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de leur enseignant, le seigneur Bouddha.
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Comme cela devait être magnifique d'être en sa présence,
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d'écouter ses enseignements,
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C'était aussi un moment précieux permettant aux jeunes monastiques
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de nourrir, d'approfondir leur pratique sous la guidance des grands frères
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et grandes soeurs auprès d'eux.
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Cette nourriture ne vient pas seulement
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des cours, des lectures, du tutorat, elle vient de la simple présence.
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Voir nos frères s'asseoir, marcher, manger, prendre le temps de dire:
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"Chers frères, voulez-vous que nous marchions ensemble?" .
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Ces moments très simples peuvent avoir un effet puissant pour
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nous nourrir sur notre chemin spirituel.
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A l'époque, c'était aussi une occasion pour regarder la vie de la Sangha,
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la vie communautaire.
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Regarder notre communauté est aussi une merveilleuse occasion
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de nous relier et voir comment nous vivons en harmonie
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et comment poursuivre notre apprentissage du lâcher-prise.
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Ce matin, je buvais le thé dans la chambre d'un de mes frères
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avant de venir au Hameau nouveau. Sur un tableau blanc, il a écrit
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[ en vietnamien] "l'esprit de la retraite des pluies", puis ça disait
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[ en vietnamien] "apprendre à lâcher avec nos affaires personnelles".
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Je me suis dit: "Oh, c'est une pratique incroyable!".
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Car en tant que moines, nous pouvons accumuler plein de choses (rires).
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Au Village des Pruniers , nous changeons de chambre une fois par an.
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Nous nous réunissons tous, pour moi c'est
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l'un des meilleurs rassemblement du Hameau du haut.
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Nous sommes tous ensemble et nous nous connaissons si bien qu'il est
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impossible de dissimuler quoi que ce soit.
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Nous savons qui ronfle, qui aime faire la fête.
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Ici, faire la fête signifie boire beaucoup de thé, parler beaucoup et
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parfois jouer beaucoup de musique, rien d'autre. (rires)
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Ce moment est l'occasion de vivre avec de nouveaux frères durant une année entière,
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c'est donc un moment très important où nous devons contempler cette question:
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"Vivrai-je en harmonie avec ces trois frères pendant une année?"
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En même temps, je veux ouvrir mon coeur pour créer de l'espace pour ces frères
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et apprendre à vivre ensemble, lâcher prise de mon moi, de mes besoins personnels,
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de ce "je suis comme ça et ça serait bien que vous soyez tous comme moi".
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Quelquefois nous avons une personnalité dont on croit qu'elle est la meilleure.
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On apprend les copier-coller comme en informatique.
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Ainsi je pratique le copier-coller sur mes jeunes frères, sur les membres de la communauté,
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et nous souhaitons qu'ils nous ressemblent.
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Cette pratique nous aide à briser cette barrière.
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Nous avons beaucoup d'amis venus pour 90 jours,
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je pense que c'est un nombre record
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cette année au Hameau du haut et à Son Ha, 70 laïques
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pratiquant avec nous pendant 90 jours.
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Nombre d'entre vous vivent seuls à l'extérieur, disposant de vos propres toilettes,
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de votre chambre, votre salon, votre bureau, votre cuisine,
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et soudain (rires) vous êtes avec 8 autres personnes.
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C'est une expérience monastique vous enseignant le lâcher-prise.
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Quand mon frère est arrivé dans la chambre, je lui dit que
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sa pratique cette année était un vrai modèle, "apprendre à lâcher prise".
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Il a répondu: Non, ce n'est pas [ en vietnamien]
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mais [ en vietnamien]
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( rires )
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ça signifie [ en vietnamien]
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En vietnamien comme en anglais, il y a des synonymes.
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[ en vietnamien] signifie exactement l'opposé :
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ça veut dire qu'il a besoin de faire une étagère pour mettre ses affaires.
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(rires)
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Mon esprit avait élaboré toute une idée comme quoi ce frère avait vraiment
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une incroyable pratique, apprendre à laisser aller les choses...
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Quand il est entré et que je l'ai complimenté, au lieu de répondre
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"Oh oui, oui, c'est ma pratique", il a dit:
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"Ben non, j'ai besoin de faire une étagère pour poser mes affaires."
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J'apprécie cette forme de vérité, d'honnêteté, de la part des frères.
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Donc, quand nous permutons nos chambres, c'est également
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une pratique pour apprendre le lâcher-prise.
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Nous avons beaucoup de vaches, cette terminologie vient
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du temps où le Bouddha enseignait.
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Un jour il était assis avec un groupe de moines pour partager,
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et ils virent un fermier très inquiet venir leur demander :
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"Chers moines, avez-vous vu mes vaches? Elles ont disparu et sans elles,
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je ne peux pas labourer mes champs. S'il vous plaît, aidez-moi."
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Le Bouddha lui répondit avec compassion: "Nous n'avons pas vu vos vaches par ici,
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vous devriez aller voir dans une autre direction."
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Après le départ du fermier, le Bouddha se tourna ves les moines et les moniales et leur dit:
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"Quelle chance nous avons de n'avoir aucune vache à perdre!"
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Regardant en nous-mêmes, nous voyons que nous avons beaucoup de vaches,
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et pas seulement au plan physique, nos vaches peuvent aussi être nos idées,
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nos perceptions auxquelles nous nous accrochons.
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Nos vaches peuvent être l'idée que nous avons de la pratique.
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Nos vaches peuvent être nos efforts pour atteindre un but.
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La pratique consiste alors à identifier quelles vaches sont des obstacles
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m'empêchant d'être joyeux, d'être heureux dans la vie quotidienne.
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Cette pratique concerne autant les débutants que
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les frères et soeurs avancés dans la pratique.
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Notre esprit fabrique des vaches en permanence et
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en tant que gardien de nos vaches, nous devons apprendre
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à guider notre troupeau dans la bonne direction.
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Quand les vaches tournent en rond, nous nous sentons égarés,
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perdant notre liberté et notre simplicité.
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En tant que monastiques, nous apprenons à nous détacher des biens matériels.
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Lâcher prise est une pratique qui allège le corps et l'esprit.
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Parfois on se sent plus heureux en donnant qu'en accumulant.
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Apprendre à relâcher les tensions dans le corps est fondamental dans notre pratique,
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pourtant nous avons tous besoin qu'on nous le rappelle constamment.
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Quand nous revenons à notre inspir et à notre expir,
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cela nous relie à notre corps physique.
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Tous ceux d'entre nous qui travaillent
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devant des écrans perdent la connexion avec leur corps au bout d'un moment,
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et les tensions accumulées amènent des douleurs physiques et du stress.
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Ce sont des formes de souffrances courantes à notre époque, les tensions, le stress.
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En tant que monastiques et pratiquants dans notre tradition, nous devons maîtriser
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l'art d'être conscient de notre corps et apprendre à diriger la pleine conscience
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dans les tensions du corps afin de les relâcher.
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Cela fait partie de l'enseignement du Bouddha
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dans les 16 exercices sur la respiration consciente.
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Je pense que Sr Tu Nghiem / Sr Eleni, offrira un enseignement là-dessus.
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Ces exercices se pratiquent dans n'importe quelle position,
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assis, debout, en marchant ou allongé.
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La pratique de retour au corps, du relâchement des tensions dans le corps,
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c'est un art,
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et plus nous faisons un avec elle, plus nous sommes détendus,
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plus nous générons de paix en nous-mêmes.
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La paix n'est pas à l'extérieur. Thay nous a enseigné cela.
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La paix n'est pas quelque chose d'extérieur que nous nous efforçons d'obtenir.
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La paix, la tranquillité, le calme peuvent être générés de l'intérieur.
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Lorsque nous rendons possible la présence de cette énergie calme et tranquille,
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au début cela peut être très bref, mais plus nous nous investissons
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dans cette pratique, plus elle devient notre fondation.
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La paix devient une énergie naturelle générée au quotidien.
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Dans la paix, il y a la douceur, mais il y a aussi un aspect de fermeté.
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Si vous vous êtes déjà trouvé à proximité de quelqu'un qui a cette énergie de paix,
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non seulement vous ressentez la chaleur, mais aussi la stabilité.
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L'on me posa un jour cette question:
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"Quelle caractéristique de Thay aimerais-tu avoir? "
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C'est comme si on me demandait quel super-pouvoir de Thay j'aimerais avoir.
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Thay est notre Maître.
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C'était une bonne question car j'aime beaucoup de choses chez Thay.
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Il a été mon modèle de référence, aussi mon idole.
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Mais Thay nous a aussi enseigné à être nous-mêmes, à exprimer notre beauté.
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Nous devons aussi développer nos propres capacités.
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Il y a une qualité, un super-pouvoir unique propre à Thay,
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quelle que soit la situation dans la communauté
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ou dans quelque endroit où nous allons, et j'ai participé à maintes retraites avec Thay,
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qu'importe la situation, pour donner une interview
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ou donner un enseignement au parlement.
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Je ne sais pas si vous m'avez aperçu, mais avant l'enseignement,
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j'ai tourné en rond 20 fois autour du Hameau nouveau,
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juste pour apaiser mes émotions et prendre soin de moi.
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Mais quand j'étais avec Thay, il y avait toujours le sentiment que tout irait bien.
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Tout ira bien, il n'a jamais dit cela mais je l'ai toujours senti.
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Ce sentiment que tout ira bien prend sa source dans le calme
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et la paix tellement vivants en lui.
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Ce n'est pas une chose qui peut s'acheter au marché,
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mais c'est une chose qu'il génère et qu'il a pratiqué
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durant de nombreuses années.
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Quelque que soit la situation dans laquelle il se trouve,
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il est capable de se relier à ces fondations et y prendre refuge.
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C'est exceptionnel. Alors l'un de mes voeux est que,
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peu importe la situation dans laquelle moi-même ou la communauté se trouvent,
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je souhaite que nous puissions générer collectivement ce calme et cette paix
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afin que tout aille bien.
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Car si chacun commence à paniquer, alors je ne pense pas
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que le résultat de cette panique soit la meilleure chose
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que nous voudrions offrir.
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Mais si nous pouvons nous appuyer sur ces fondations
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de calme, de tranquillité et de paix,
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alors la solution à laquelle nous pourrons parvenir sera
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plus claire, plus calme et beaucoup beaucoup plus lumineuse.
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J'aimerais partager cette histoire avec vous du temps où
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j'étais l'assistant de Thay, pendant une Retraite des pluies comme maintenant.
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Thay vivait au Hameau du haut avec les moines et tous les matins,
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il s'asseyait avec nous.
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C'était bien avant la rénovation de la salle de méditation de l'Eau Calme.
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Si vous allez au Hameau du bas, regardez la salle du Nectar du Dharma derrière la salle à manger,
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alors vous aurez une idée de ce à quoi ressemblait la salle de méditation à l'époque.
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Ce matin-là, nous étions tous assis à pratiquer,
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d'abord une première assise de 30 mn,
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suivie d'une marche lente, puis une seconde assise de 30 mn.
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Il y avait un chien qui n'appartenait pas au Village,
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comme tous les animaux au Village, mais il est venu
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prendre refuge dans notre communauté.
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Ce chien se nommait Cacahuète et était devenu membre de notre communauté,
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nous suivant pendant la marche, s'asseyant dehors pendant l'assise.
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Il n'y avait pas encore d'entrée où ranger les chaussures comme aujourd'hui.
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Ce jour-là, nous pratiquions la marche lente, une respiration, un pas.
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Soudain le chien s'est mis à aboyer sans s'arrêter.
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Nous étions tous ok, nous disant Cacahuète fait sa routine matinale,
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tout va bien. Nous continuons notre marche.
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Mais soudain un frère n'a plus supporté ces aboiements,
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"Pourquoi ce chien aboit-il autant?"
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Alors il a ouvert la porte, il a regardé dehors, puis
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il a regardé vers la communauté et a hurlé "Au feu!".
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(rires) "Au feu!"
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En pleine marche lente, tout le monde s'est mis à courir
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hors de la salle de méditation.
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C'est l'un de mes moments zen mémorables au Village des pruniers
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et cela devrait faire partie de nos histoires zen.
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Toute la communauté se ruait à l'extérieur et soudain
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je me retournais et vit Thay continuant juste à marcher lentement.
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( rires)
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Toute sa communauté l'avait abandonné. ( rires )
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Thay continuait juste à marcher lentement.
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Je ne savais comment réagir, je me dis que Thay n'avait aucune peur,
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Thay savait que tout irait bien. Thay marchait lentement
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et à la vérité, tout s'est bien passé.
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Thay rangeait toujours ses chaussures devant la porte d'entrée de la salle
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et quand il vint se chausser pour sortir, elles n'étaient plus là.
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Ca signifie qu'un moine, dans sa précipitation, avait
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trouvé les chaussures à sa convenance et avait fui avec. (rires )
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Tout à coup, dehors en plein hiver, on entendit l'assistant de Thay qui criait:
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"Qui a les chaussures de Thay ? Qui a les chaussures de Thay ?
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Regardez vos pieds!"
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Et vous n'allez pas le croire, c'était un aspirant,
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un de ces gars habillé en gris, qui avait les chaussures de Thay aux pieds.
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C'est un moment que je n'ai jamais oublié car
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pour moi, cet épisode témoigne de la stabilité de Thay
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et aussi de sa compréhension de la situation.
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Si à ce moment, au lieu de crier "Au feu!",
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le frère nous avait dit calmement:
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"Chère communauté, je pense que nous devrions cesser
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notre marche et quitter la salle rapidement",
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le résultat eut été différent.
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Je n'oublierais jamais cela. En un battement de coeur,
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la Sangha a laissé tomber la pleine conscience.
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J'essaie toujours de me rappeler cet épisode
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dans les moments de folie ou d'agitation,
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pendant la retraite d'été quand il y a tant de gens,
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que des bols tombent au moment du repas,
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qu' il pleut et manque de place pour les partages du Dharma,
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tout le monde court...cette image me revient toujours:
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le feu et Thay marchant lentement.
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Pour nous pratiquants, il est important, dans les moments de crise,
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d'apprendre à revenir à notre centre, le centre est ce qui nous enracine
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et garde vivante l'énergie de la pratique.
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Dans ces moments, toute notre pratique de l'assise, de la marche
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durant toutes ces années, prend tout son sens pour nous aider à faire face.
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L'assise et la marche, c'est comme couper du bois
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pour pouvoir allumer le feu le moment venu,
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quand on a besoin de rester au chaud, besoin de préserver notre stabilité.
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Ecoutons un son de cloche en nous reliant
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à ce centre à l'intérieur de nous.
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( cloche )
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Pour préparer ce partage, je me suis relié à Thay, essayant
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d'imaginer ce que Thay aurait aimé offrir à la communauté.
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Parcourant mes notes et mes dossiers, je suis heureux d'être tombé sur ce manuscrit original,
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enfin non, ceci n'est pas l'original mais une photocopie
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de notes prises par Thay en 1996.
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Dans une partie de ces notes, Thay a tracé des cercles et il a dit:
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ce sont les entraînements que les monastiques ont besoin de suivre.
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Je vais les écrire au tableau car ce sont des pratiques que chacun de nous peut investir durant ces 90 jours.
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Nous tous, nous les pratiquons déjà, mais nous pouvons toujours approfondir ces pratiques,
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nous pouvons aller plus loin, nous pouvons les enrichir et nous pouvons les rendre
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plus puissantes et plus fortes dans notre pratique quotidienne.
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[ au tableau, Phap Huu trace une première colonne avec 6 cercles contigus les uns sous les autres]
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[ cercle 1: Ecouter / cercle 2: Parler / cercle 3: Manger /
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cercle 4: Marcher / cercle 5: Respirer / cercle 6: S'asseoir ]
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Dans cette première colonne, Thay a noté comment apprendre à pratiquer
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en dirigeant cette flèche vers le bas.
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En tant que membre de la Sangha, nous devons apprendre à écouter,
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nous écouter nous-même et apprendre à écouter nos frères et sœurs.
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La pratique d'un moine ou d'une nonne est d'améliorer et d'enrichir notre Boddhicitta.
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La Bodhicitta est l'un des sujets du premier mois de notre retraite des pluies.
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La Boddicitta est l'esprit d’'amour, l'esprit du débutant.
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Chacun d'entre nous ici présent a l'esprit de débutant.
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L'esprit de qui veut apprendre, qui veut expérimenter, qui veut découvrir,
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et grâce à cet esprit qui veut s'enrichir, qui aiguise la curiosité,
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nous pouvons nous ouvrir et recevoir.
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Parfois nous pourrions penser que nous avons assez reçu
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et que nous ne voulons plus recevoir.
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Alors soyez conscient de cette énergie quand elle survient dans notre pratique dans la communauté.
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L'ouverture est très importante, l'ouverture porte en elle l'énergie de l'humilité.
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L'essence d'un moine ou d'une nonne est d’apprendre à être un mendiant, nous apprenons à mendier.
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En principe nous n'avons rien, nous avons appris à tout abandonner,
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et ce qui nous est offert est comme une transmission, comme une offrande
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que nous recevons de tout notre cœur.
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Demandons-nous: "Comment j'applique cela dans ma pratique?"
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Certains des enseignements que nous recevrons aujourd'hui ou demain,
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nous ne comprendrons peut-être pas sur-le-champ comment les appliquer,
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alors on les stocke au sous-sol, dans la réserve.
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Vous ne savez jamais à quel moment cet enseignement vous paraîtra clair, quand vous le comprendrez.
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Nous continuons donc à apprendre à écouter.
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Tant que nos yeux et nos oreilles restent ouverts, nous continuons à nous enrichir.
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Lorsque vous êtes ouvert, l’offrande et le partage viennent à vous.
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Mais si vous vous refermez sur vous-même
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et que vous vous laissez emporter par votre ego, alors
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il devient beaucoup plus difficile d'entrer en contact avec vous.
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C'est une qualité que nous recherchons chez tous nos aspirants
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lorsqu' ils veulent rejoindre la communauté monastique.
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Aspirants, écoutez-vous?
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Lorsque nous vous rencontrons,
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nous regardons la qualité de votre ouverture.
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Etes-vous capables de recevoir un feedback de la part des frères?
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Peut-être ce frère est-il plus jeune que vous en âge,
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mais il est plus ancien que vous au sein de la communauté.
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Quelle est votre réaction, comment réagissez-vous?
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Cela nous permet de voir si vous êtes ouvert à recevoir les retours et les instructions.
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Parfois, nous ne pouvons pas voir nos propres habitudes, nous ne pouvons pas voir nos propres difficultés,
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il est nécessaire d’avoir quelqu'un pour nous éclairer.
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Nous ne nous attendons pas à ce que vous changiez aussitôt,
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nous ne recherchons pas la perfection
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mais nous pouvons percevoir votre ouverture,
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nous pouvons percevoir si vous êtes capable d'accepter,
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si vous êtes capable de regarder et explorer comment vous pouvez vous transformer.
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En tant que membre de la communauté, nous apprenons à parler,
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à parler d'une manière qui apporte l'harmonie, qui soit encourageante et compassionnée.
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Il existe un moyen de donner un avis sans être critique,
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sans porter en soi l'énergie de la haine ou de la discrimination.
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C’est très concret, lorsque vous êtes en colère, frustré et que vous voulez rester en harmonie,
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mieux vaut ne rien dire et attendre le retour du calme
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et de la tranquillité en vous afin de créer une communication.
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Si vous êtes venu au Village de pruniers
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à la recherche d'une retraite silencieuse ...
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surprise,...nous parlons beaucoup,
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nous partageons beaucoup,
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et de cette façon, nous apprenons
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aussi à nous exprimer.
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Quand nous pouvons commencer à metttre des mots sur
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nos émotions et à identifier comment est notre pratique,
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à pouvoir offrir et à partager cela,
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alors cela peut être très guérissant.
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Lorsque nous parlons avec cette énergie,
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cela crée la communication,
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cela crée ce sentiment de confiance.
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Pour certains d'entre nous,
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cela prendra plus de temps,
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certains d'entre nous sont très
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extravertis et nous pouvons trop parler,
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et notre pratique consiste à atténuer cela.
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Pendant la retraite des pluies,
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cette pratique soutient cette énergie de calme,
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alors nous parlons
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d'une manière qui soutient également
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l'énergie collective de pratique de la communauté.
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Notre discours est aussi un moyen de consommation.
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Lorsque nous parlons,
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que nous avons de nombreuses conversations
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pas toujours très fructueuses,
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c'est aussi une habitude de combler
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le vide, de combler le silence.
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Durant cette retraite, nous vous encourageons
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également à regarder le type de
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conversation que nous amenons:
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est-ce un soutien pour notre pratique ou
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est-ce parce qu'il y a trop d'espace,
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trop de silence, que nous parlons, parlons ?
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C'est aussi une façon de consommer,
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alors soyez conscient de cela.
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Remarquez où votre conversation est emportée.
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Parfois, nous devons apprendre à
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être habiles et à nous retirer.
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J'ai également appris ici, en tant que moine,
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que parfois, boire trop
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de thé n'est plus nourrissant.
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Et il y a aussi un point où c'est trop,
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il faut trouver le chemin du milieu,
-
la voie du milieu pour ne pas être emporté.
-
Manger. Manger est une pratique si facile,
-
il suffit de manger.
-
Mais ici, nous apprenons à apprécier
-
la nourriture que nous mangeons.
-
Je souhaite vraiment que nous
-
nous souvenions de l'esprit de la
-
communauté bouddhiste, nous apprenions
-
à manger ce qui est offert, et dans
-
la communauté, nous sommes très chanceux
-
d'avoir une alimentation saine et
-
que cette nourriture nous soit offerte grâce
-
à l'énorme travail de notre frères et sœurs.
-
Si nous pouvons nous connecter à cela
-
et avoir plus de gratitude, alors automatiquement
-
la nourriture devient bien plus délicieuse,
-
et nous parvenons aussi à
-
manger plus lentement.
-
Marcher. La méditation marchée.
-
Je me souviens que dans l'un des ses discours
-
sur le Dharma, Thay a partagé cela,
-
de manière à rappeler à tous les moines
-
et nonnes du Village des pruniers,
-
qu'au Village des pruniers,
-
il n'y a qu'une seule façon de marcher
-
et c'est la marche méditative.
-
J'ai vu les frères et sœur commencer
-
à transpirer parce que nous en sommes encore loin.
-
Mais nous avons besoin de cet encouragement.
-
C'est un rappel de la part de notre Maître
-
qui a créé cette pratique pour nous tous,
-
il est si facile d'oublier et l'on doit nous le rappeler.
-
Ce rappel peut passer par un discours
-
mais peut aussi venir de l'exemple,
-
l’exemple de pratiquants dans la communauté.
-
Parfois vous vous surprenez à marcher très vite
-
et vous voyez quelqu'un marcher
-
plus lentement et plus calmement.
-
Cette personne pourrait être votre cloche de pleine
-
conscience pour vous aider à ralentir,
-
à apprécier vos pas.
-
Si vous pensez que c'est difficile,
-
Thay a placé la barre bien plus haut
-
et nous l'a également rappelé maintes et maintes fois :
-
Thay a dit: lorsque vous marchez,
-
ne faites que marcher,
-
vous ne pouvez pas marcher et parler en même temps.
-
Wow... là, c'est un enseignement de haut niveau !
-
Et Thay est fidèle à ses paroles.
-
J'ai été son assistant pendant très longtemps
-
et Thay ne parle jamais en marchant.
-
Quand Thay a besoin de parler, il s'arrête,
-
puis il parle et ensuite seulement nous continuons à marcher.
-
Une fois, j'étais son assistant et ce jour-là,
-
il y avait un groupe de jeunes moines et moniales.
-
Nous étions tous des adolescents
-
et Thay voulait faire une promenade avec nous.
-
Oui, au début, nous marchions avec Thay !
-
Peu à peu nous avons commencé à nous éloigner
-
afin de pouvoir discuter entre nous
-
pendant que nous marchions,
-
- pouvez-vous le croire - alors que Thay était là parmi nous !
-
Mais l'habitude était si forte!
-
La seule chose que Thay a eu besoin de faire: se retourner,
-
et soudain nous nous sommes tous tus ! (rires)
-
Cela montre que cette habitude
-
nous a été transmise de génération en génération,
-
ainsi que l'énergie collective de la société,
-
ce bruit incessant dont
-
nous continuons à nous remplir
-
même si notre intention est très pure.
-
Donc je me mets au défi durant cette retraite des pluies
-
de réapprendre cette pratique de ne pas parler en marchant.
-
Vous devez m'aider, chers frères et sœurs, chers amis.
-
Je vous encourage aussi, frères et sœurs et amis,
-
à revenir à cette simple pratique
-
mais qui nous définit en tant qu'étudiants de Thay.
-
Thay a toujours été très fier de nous, monastiques,
-
quand nous pouvons faire des pas qui nous amènent la liberté,
-
des pas qui nous amènent la solidité.
-
Un de nos amis présent durant cette retraite des pluies,
-
a partagé que son aspiration en venant pendant 90 jours,
-
est d'apprendre à être une continuation de Thay
-
Je crois que beaucoup d'entre nous
-
ont également cette aspiration.
-
Si vous souhaitez être la continuation de Thay, c'est une pratique
-
que vous pouvez appliquer dès aujourd'hui.
-
Lorsque nous marchons
-
ensemble en tant que communauté,
-
pendant la marche méditative nous marchons comme une rivière,
-
chaque pas que nous faisons est un sceau
-
que nous imprimons sur cette planète.
-
Lorsque nous marchons avec cette énergie
-
collective de pleine conscience,
-
non seulement nous faisons partie de la nature,
-
nous sommes en contact avec les merveilles de la vie,
-
mais nous nous guérissons et guérissons cette planète.
-
Nous pratiquons aussi la marche méditative lente.
-
En ralentissant
-
pendant la marche méditative,
-
il m'est beaucoup plus facile de me concentrer
-
et ressentir de la solidité à chaque pas.
-
Cette pratique est vraiment
-
l’application de la pleine conscience
-
et de l'attention portée à chaque pas.
-
C'est une véritable unification de la respiration et des pas,
-
et c'est aussi un rappel
-
pour nous tous, de revenir à cette pratique simple.
-
Je vois parfois les frères marcher
-
en faisant trois pas pour une respiration,
-
on oublie ce qu'est la pratique,
-
une respiration pour un pas,
-
et il y a une profondeur en cela:
-
entraîner notre concentration,
-
nous pouvons nous concentrer et maintenir notre attention
-
et notre pleine conscience à chaque pas.
-
Revenons donc, s’il vous plaît,
-
à ces pratiques fondamentales de notre communauté
-
telles que notre Maître nous les a enseignées
-
et prenons réellement racine dans cette pratique.
-
[ au tableau, Phap Huu trace une 2° colonne de cercles]
-
[ cercle1: Renouveau - cercle 2: Entraînements à la pleine conscience/ Préceptes- cercle 3: Chant ]
-
[ cercle 4: Etude- cercle 5: Regard profond- cercle 6: Arrêt]
-
Tous les jours, nous avons l'occasion de
-
pratiquer la méditation assise.
-
La méditation assise dans notre pratique,
-
c'est tout d'abord apprendre à nous asseoir
-
comme une personne libre.
-
Je sais que pendant l'orientation, on vous a déjà parlé de cette pratique
-
ceci est un bref rappel.
-
Quand nous nous asseyons,
-
nous essayons de nous asseoir comme si nous étions sur une fleur de lotus.
-
Chaque fois qu'un artiste a dessiné le Bouddha,
-
il a toujours représenté
-
le Bouddha assis sur une fleur de lotus.
-
Ceci nous encourage
-
à voir que la méditation assise
-
peut être fraîche et légère.
-
La première fois, cela peut être très difficile
-
il peut sembler que
-
nous sommes assis sur un tas de braises chaudes
-
et nous sommes très mal à l'aise,
-
il y a un peu d'agitation présente en nous.
-
En tant que pratiquant de la pleine conscience,
-
nous sommes comme le gardien
-
conscient de ce qui se manifeste durant notre méditation,
-
- pensée, sentiments, émotions -
-
que nous ramenons et laissons prendre racine dans la respiration,
-
dans l'énergie de pleine conscience.
-
Nous pouvons également faire le scan de notre corps.
-
Parfois en méditation assise, nous pourrions
-
penser qu’aujourd’hui c'est le jour
-
où je vais atteindre l'éveil - ça y est !-
-
et nous arrivons avec ce désir très intense.
-
J'ai vécu de nombreux moments comme ça.
-
Il y avait des jours, en tant que moine novice,
-
où je me réveillais et je pensais:
-
aujourd'hui je vais être conscient à 100%
-
et bien sûr, au bout de trente minutes j'oubliais.
-
Mais au moins j'avais cette intention,
-
j’avais cette aspiration.
-
Mais j'ai appris au cours de ma pratique qu’il faut
-
adopter une attitude beaucoup plus
-
détendue et beaucoup plus facile.
-
Le premier chapitre du livre "Sur les traces de Siddharta" est intitulé
-
« Marcher juste marcher ».
-
Parfois je m'assois pour juste m'asseoir,
-
je viens et je m'assois pour m'asseoir.
-
Assis et juste être présent, car lorsque vous êtes présent,
-
vous pouvez prendre soin de ce qui se manifeste.
-
Dans notre méditation assise, nous devons
-
également être conscient de notre posture.
-
S'il vous plaît, chers amis, vous avez des mentors pendant cette retraite,
-
veuillez en profiter, vous avez des moines
-
qui sont vos mentors.
-
Il est important d'avoir la bonne posture en position assise.
-
Parfois l'esprit dirige le corps,
-
parfois le corps soutient l'esprit.
-
Si nous ne trouvons pas la bonne posture,
-
nous n’ établissons pas les bonnes fondations
-
pour notre méditation assise.
-
Trouver le bon coussin, la bonne taille de coussin et la bonne posture
-
et s'y habituer, c'est très important car
-
l'intention de s'asseoir est d'allumer l'énergie de la pleine conscience,
-
d’y amener la présence.
-
Mais si nous ne permettons pas à notre corps
-
de parvenir à cette rectitude,
-
nous ne soutenons pas notre assise.
-
Si nous sommes assis d'une manière
-
paresseuse ou incorrecte,
-
il sera beaucoup plus difficile
-
d'apprécier l'assise et
-
de progresser dans notre pratique.
-
Soyez donc conscient que parfois
-
le corps aide également à diriger l'esprit.
-
C'est pourquoi nous les moines,
-
les nonnes et les novices,
-
nous entraînons notre esprit de manière consciente:
-
la façon dont nous marchons,
-
la façon dont nous parlons,
-
la façon dont nous nous inclinons,
-
la façon dont nous mangeons,
-
car l'action du corps peut également aider à diriger l'esprit
-
et à entraîner l'esprit.
-
Au début, nous devrons peut-être ralentir dans tout
-
ce que nous faisons.
-
Mais la pleine conscience ne signifie pas être lent.
-
Lorsque nous débutons, notre habitude est normalement
-
d’être plus rapide, donc revenir à un pas plus lent,
-
c'est aussi contraindre nos habitudes
-
et être conscient des énergies qui se manifestent.
-
Un jour j'étais avec Thay à l'aéroport lorsque
-
la porte d'embarquement de notre vol a modifiée au dernier moment
-
seulement 15 minutes avant l'heure, nous avons tous couru
-
et Thay a couru aussi parce qu'il y a des moments
-
où nous devons être rapides.
-
Il y a des moments où nous devons être rapides et
-
il y a des moments où nous pouvons ralentir.
-
Quand vous savez que vous cuisinez
-
pour la communauté, que vous cuisinez pour 400 ou 600 personnes
-
les jours de pleine conscience,
-
vous devez être à l'heure, vous devez être ponctuel,
-
vous devez cuisiner avec suffisamment d'efficacité,
-
vous ne pouvez pas simplement dire:
-
" Oh...notre pleine conscience rythme avec lenteur"
-
et toute la communauté devra attendre deux heures
-
pour manger !
-
La pleine conscience est aussi la capacité de s'adapter à chaque situation.
-
Dans notre communauté, nous pratiquons le Renouveau
-
pour rétablir la communication quand il y a un blocage
-
dans notre relation avec quelqu’un ou s'il y a un malentendu.
-
De la même façon, nous pratiquons l’arrosage des fleurs.
-
Arroser les fleurs est une chose que nous pouvons
-
faire tous les jours, c'est quand nous apprécions
-
une qualité de nos frères, de nos sœurs, de nos amis,
-
et que nous leur offrons notre gratitude,
-
nous arrosons la fleur de cette personne.
-
Vous pourriez aussi avoir besoin de temps en temps
-
d'arroser votre propre fleur, vous devez vous regarder
-
dans le miroir et réapprendre à sourire, sourire à vous-même.
-
Les entraînements à la pleine conscience sont les préceptes
-
pour vivre en harmonie au village des Pruniers.
-
Que vous ayez ou non reçu les 5 entraînements à la pleine conscience,
-
vous devez les appliquer lorsque vous vivez avec nous.
-
Les 5 entraînements à la pleine conscience,
-
portent en eux l'essence de l'entraînement de notre pratique,
-
c'est aussi une vision portée
-
par le Village des Pruniers.
-
En pratiquant au Village des Pruniers,
-
nous apprenons les entraînements
-
et les mettons également en pratique.
-
Si vous ne les connaissez pas, s’il vous plait demandez à vos mentors.
-
Chanter. Le chant est également
-
une pratique au Village des Pruniers.
-
L'année dernière, nous avons eu de nombreuses sessions
-
où nous nous sommes réunis pour produire un nouveau CD
-
comme une offrande à la communauté,
-
ainsi qu'à notre communauté mondiale,
-
à nos sanghas à travers le monde.
-
Chanter en harmonie, chanter à l'unisson, c'est très puissant,
-
ça éleve notre esprit et ça nous porte.
-
J'ai été très impressionné par la cérémonie d'ouverture
-
avec les tambours et les cloches,
-
le chant de la communauté était si puissant
-
comme si ça annonçait : "Bien, ça va être une bonne retraite",
-
à cause de l'harmonie et de la qualité de la communauté présente.
-
Tout au long de la retraite, nous avons également
-
de nombreuses occasions d'étudier.
-
Je ne sais pas comment c'est organisé au Hameau du bas et au Hameau nouveau,
-
mais au Hameau du haut, avec les frères, nous offrons
-
environ huit cours qui ont lieu le matin
-
et s’adressent à différents groupes.
-
Pendant ces moments d'étude,nous devons toujours nous demander
-
comment appliquer les enseignements dans notre vie quotidienne,
-
comment les intégrer dans notre vie quotidienne
-
en regardant profondément et en s'arrêtant :
-
ce sont les deux ailes de la méditation.
-
apprendre à faire une pause, apprendre l'immobilité.
-
Chaque fois que nous entendons le son de la cloche,
-
nous nous arrêtons tous ensemble, nous revenons tous à nous-mêmes
-
et nous nous connectons tous au moment présent :
-
c'est une signature du Village des pruniers.
-
Chaque fois que nous entendons le son de la cloche,
-
nous devons en faire une habitude, que cela devienne automatique,
-
cette cloche est là pour nous rappeler de revenir
-
à notre inspiration et à notre expiration.
-
Il y aurait des choses à ajouter
-
mais le temps passe,
-
et je dois aborder d'autres points.
-
Écoutons ensemble un son de cloche
-
pour nous arrêter et juste
-
être conscients de notre inspiration et de notre expiration.
-
( cloche )
-
Pendant la Retraite des pluies, en tant que communauté,
-
nous examinerons collectivement trois thèmes.
-
Notre frère aîné l'a évoqué lors de la journée d'ouverture,
-
mais j'aimerais rappeler à la communauté
-
que le but n'est pas d'apporter une solution, trouver une réponse,
-
mais de contempler ces sujets en tant que corps collectif.
-
Voir comment nous pouvons les enrichir,
-
comment nous pouvons soutenir et de contribuer.
-
Le premier sujet est:
-
comment enrichir notre bodhicitta,
-
notre esprit d'amour, en tant qu’individu et en tant que groupe.
-
Le deuxième sujet que nous aborderons au cours du
-
deuxième mois de retraite: nous chercherons les ressources
-
dans notre pratique, au plan collectif et individuel,
-
pour aider la planète Terre et la question du changement climatique,
-
cette prise de conscience qui émerge
-
à travers le monde en ce moment, pour passer à l'action.
-
Le dernier sujet que nous aborderons en tant que
-
communauté est la construction de la sangha.
-
En juin 2020, nous organiserons la retraite de 21 jours.
-
L'esprit de la retraite de 21 jours est d'inviter
-
tous les membres de l'Ordre de l'Inter-être à travers le monde
-
à se rassembler pour trois semaines de pratique
-
et de réflexion sur différents sujets.
-
Cette année , nous aimerions particulièrement porter notre regard
-
sur la croissance de notre communauté du Village des Pruniers
-
jusqu’aux différentes ramifications des nombreuses sanghas
-
hors du village des Pruniers.
-
Au village des Pruniers, nous apprenons à vivre en harmonie
-
afin d’être un refuge et un soutien pour l'extérieur.
-
Je me souviens d'une fois où Thay a partagé quelque chose
-
avec nous tous, les moines, il a dit:
-
tant qu’il y a l'harmonie, tout est possible,
-
mais en l'absence d'harmonie, faites un pas en arrière,
-
pour vous ressaisir, vous reconstruire, vous rassembler,
-
et comprendre d'où vient la dysharmonie
-
afin de rétablir l'harmonie pour ensuite repartir.
-
L'harmonie est le fondement de notre communauté monastique
-
et de la quadruple communauté.
-
C'est un processus de transformation continue que nous devons mener
-
car notre communauté est très vivante,
-
sans cesse changeante.
-
Ce groupe est présent aujourd'hui pour les prochains 90 jours,
-
ensuite ce sera un groupe différent.
-
Nous changeons constamment
-
et nous grandissons également constamment,
-
grandissant en tant qu'individu et grandissant
-
en tant que collectif, et comme nous le savons,
-
plus nous grandissons en tant que collectif,
-
plus il y a d'énergie nous tirant dans toutes les directions.
-
Nous recevons de nombreuses demandes,
-
nous recevons de nombreuses invitations à nous rendre ici ou là.
-
En tant que communauté, en tant que corps d'enseignants du Dharma,
-
nous devons avoir conscience de nos capacités
-
afin de préserver notre sangha monastique, de préserver
-
l'essence du service comme une offrande
-
au coeur de notre pratique monastique.
-
Je voudrais inviter tous les enseignants du Dharma
-
à prendre le temps d'observer
-
notre communauté du Village des Pruniers en France,
-
à prendre le pouls de la Sangha,
-
à entendre les battements du coeur de la Sangha,
-
à voir comment la retraite de 90 jours cet automne se déroule
-
au plan individuel et collectif.
-
J'aimerais inviter tous les enseignants du Dharma
-
à se réunir le 3 octobre pour ouvrir un partage
-
sur le déroulement de ces 90 jours.
-
Comme certains d'entre vous ne le savent peut-être pas,
-
normalement notre retraite des pluies
-
n’a pas lieu en automne; elle a lieu généralement en hiver,
-
de novembre à début février.
-
Mais après avoir écouté la communauté, la Sangha monastique,
-
beaucoup ont vu qu'en hiver,
-
nous faisions une pause pendant les vacances de Noël
-
et du Nouvel An. Après cette interruption dans notre retraite des pluies,
-
le retour à la pratique nous demandait beaucoup d'énergie.
-
Alors la Sangha a collectivement décidé
-
de modifier la date de la retraite des pluies à l'automne,
-
période plus cohérente pour les études, la pratique et la présence.
-
Nous avons décidé d'essayer pendant deux ans
-
puis de faire le point pour voir si
-
nous continuons ainsi
-
ou si nous changeons de nouveau.
-
Alors s'il vous plaît, frères et sœurs enseignants du Dharma,
-
prenez un moment, prenez le pouls pour estimer l'impact de ce changement.
-
Nous sommes également conscients que
-
notre décision affecte celles des autres
-
centres aux États-Unis et en Allemagne,
-
nous le prenons en considération
-
lorsque nous étudions cela ensemble.
-
Lors de nos partages,
-
nous n'avons pas à prendre de décision tout de suite,
-
mais nous devons lancer le processus,
-
car de nombreux autres centres observent
-
ce que nous faisons au Village des Pruniers
-
afin de s'inspirer.
-
Ce sera donc le 3 octobre, chers enseignants du Dharma.
-
Donc l'équipe monastique en charge
-
de l'organisation, veuillez s'il vous plaît
-
veiller à ce que les enseignants du Dharma puissent
-
se réunir et ne pas faciliter ce jour-là.
-
Il y a bien d'autres choses mais je voudrais terminer,
-
j'ai un autre discours sur le Dharma à préparer
-
pour un autre jour, alors je vais m'économiser.
-
Avant de terminer, j'aimerais inviter Thay Phap Dung à venir,
-
il a une annonce pour notre communauté.
-
(Phap Dung:) Cher Thay, chère noble communauté,
-
merci Phap Huu et la Sangha de nous avoir permis
-
de partager un peu. Il y a un groupe parmi nous
-
qui se rendra à Bordeaux demain pour se joindre
-
à un rassemblement.
-
Ce matin, nous avons partagé
-
l'image de Thay marchant lentement tandis que quelqu'un criait au feu,
-
c’ est une belle image.
-
Nombre d'entre vous savent que le climat est lui aussi en feu
-
au point de faire peser une menace sur l'avenir.
-
Comment réagissons-nous face à cela?
-
Cette interrogation est venue au devant de la scène
-
ces derniers mois. Ce mois-ci
-
et le suivant, les gens appellent à l'action pour
-
demander au gouvernement de bien vouloir se réveiller.
-
Une petite délégation, moines et nonnes et amis laïcs,
-
ira à Bordeaux demain,
-
juste pour montrer notre soutien
-
et apporter de l'énergie d'amour.
-
Beaucoup participants viennent de groupes religieux,
-
il y a aussi des étudiants,ce mouvement est inspiré
-
par les étudiants et les enfants du monde.
-
Chaque vendredi depuis longtemps maintenant,
-
ils font grève, ils ne vont pas à l'école,
-
et c'est tellement beau.
-
Les enfants, pouvez-vous imaginer les enfants face à la police,
-
que va-t'il se passer?
-
C'est très beau. Le pape, le dalaï-lama
-
et tous les chefs spirituels soutiennent ce mouvement,
-
également les adultes, les parents, les enseignants
-
soutiennent ces enfants.
-
C'est un mouvement très inspirant allumé comme la mèche
-
d’une bougie par une jeune adolescente suédoise.
-
Certains d'entre vous la connaissent
-
et elle inspire beaucoup d'enfants,
-
même ma nièce la connait et elle n'a que 8 ans.
-
Donc demain nous irons là-bas et nous voulons le partager avec la Sangha.
-
S'il vous plaît soutenez-nous depuis ici, car pour vous qui venez
-
passer trois mois ici, votre démarche est la même.
-
Nous empruntons une voie différente mais
-
nous sommes dans ce même mouvement
-
vers un éveil collectif.
-
Demain nous voulons simplement montrer notre soutien en amenant
-
une énergie d'amour, la conscience du moment présent.
-
Les gens viennent avec des intentions différentes,
-
et nous espérons faire une marche et une assise méditatives,
-
apprécier de la terre mère, tomber amoureux de la terre mère.
-
Nous transmettrons l'enseignement de Thay,
-
le message de Thay, à travers notre pratique.
-
Nous irons demain dans cet esprit pour offrir cela
-
en emmenant toute la communauté avec nous.
-
Cet après-midi il y aura un groupe de partage sur le Dharma par affinité,
-
nous aurons donc une opportunité de partager sur ce sujet
-
parce que certains d'entre nous souffrent face à ces questions
-
et pratiquent avec cela.
-
Profiter de la terre mère est également une pratique.
-
A trois heures cet après-midi, nous aurons un groupe de partage sur le Dharma
-
afin de partager davantage.
-
Merci pour votre soutien. Que vous y alliez ou non demain, c'est la même chose
-
Merci. S'il vous plaît, profitez de la Terre Mère
-
avec la marche d'ici quelques minutes.
-
(Phap Huu:) Merci Thay Phap Dung.
-
Pour terminer, écoutons trois sons de cloche.
-
Revenons à notre respiration et
-
restons en contact avec la Terre mère, la planète terre.
-
( Cloche )