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Francis Collins : Nous voulons de meilleurs médicaments -- maintenant

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    Je vais vous demander de lever la main.
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    Combien d'entre vous
    ont plus de 48 ans ?
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    Il semble qu'il y en ait quelques-uns.
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    Félicitations,
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    parce que si on regarde cette diapo
    montrant l'espérance de vie des Américains,
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    vous êtes au-delà de la durée de vie moyenne
  • 0:19 - 0:22
    de quelqu'un né en 1900.
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    Mais regardez ce qui s'est passé
    au cours de ce siècle.
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    Si vous suivez cette courbe,
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    vous verrez qu'elle commence bien bas.
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    Ce creux-là, c'est la grippe de 1918.
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    Et nous voici en 2010 où
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    l'espérance de vie moyenne
    d'un enfant né aujourd'hui, 79 ans,
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    et nous n'avons pas encore fini.
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    Ça, c'est la bonne nouvelle.
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    Mais il y a encore du boulot.
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    Par exemple, si vous demandez,
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    de combien de maladies connaissons-nous
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    la base moléculaire exacte ?
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    Il s'avère qu'on en est à environ 4000,
    ce qui est assez étonnant,
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    sachant que la plupart de
    ces découvertes moléculaires
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    ont eu lieu assez récemment.
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    Si on considère tout ce qu'on a appris,
    c'est passionnant,
  • 1:01 - 1:03
    mais combien de ces 4 000 maladies
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    ont maintenant des traitements ?
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    Environ 250 seulement.
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    C'est donc un immense problème,
    un immense fossé auquel nous sommes confrontés.
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    On pourrait penser que
    ce ne serait pas trop difficile,
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    que nous pourrions simplement
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    tirer des informations fondamentales,
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    que nous apporte la biologie de base
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    sur les causes de maladies
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    et construire un pont sur ce fossé béant
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    pour relier ce que nous avons appris
    sur la science fondamentale
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    et son application,
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    un pont qui ressemblerait peut-être à ça,
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    où on trouverait une jolie petite solution
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    pour passer d'un côté à l'autre.
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    Est-ce que ça ne serait pas bien
    si c'était si facile ?
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    Malheureusement, ce n'est pas le cas.
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    En réalité, essayer de passer
    du savoir fondamental
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    à son application ressemble plutôt à ça.
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    Il n'y a pas de ponts rutilants.
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    On prend des paris, en quelque sorte.
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    Imaginez un nageur, un bateau à rames,
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    un voilier et un remorqueur
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    on les lance,
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    il se met à pleuvoir, il y a des éclairs,
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    et oh mon dieu, il y a des requins dans l'eau
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    et le nageur est en difficulté,
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    et, oh-oh, le nageur s'est noyé
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    le voilier a chaviré,
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    le remorqueur a heurté les rochers,
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    et avec un peu de chance,
    quelqu'un réussit à traverser.
  • 2:13 - 2:15
    A quoi est-ce que ça ressemble vraiment ?
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    Qu'est-ce que créer une thérapie ?
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    Qu'est-ce qu'un médicament ?
    Un médicament est fait
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    d'une petite molécule composée
    d'hydrogène, de carbone,
  • 2:22 - 2:25
    d'oxygène, d'azote, et de quelques autres atomes
  • 2:25 - 2:27
    tous emboîtés dans une forme,
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    et ce sont ces formes
    qui déterminent si, en fait,
  • 2:29 - 2:33
    un médicament donné va frapper sa cible.
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    Est-ce qu'il va atterrir au bon endroit ?
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    Regardez cette image -
    de nombreuses formes qui dansent pour vous.
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    Ce qu'il faut faire, si vous essayez de développer
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    un nouveau traitement contre l'autisme
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    ou la maladie d'Alzheimer, ou le cancer,
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    c'est trouver la bonne forme
    dans ce mélange
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    qui finira par offrir un avantage
    et sera un élément sûr.
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    Et quand on regarde ce qui arrive
    à cette projection,
  • 2:52 - 2:53
    on commence peut-être avec des milliers,
  • 2:53 - 2:55
    des dizaines de milliers de composés.
  • 2:55 - 2:57
    On passe à travers plusieurs étapes
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    qui élimineront bon nombre d'entre eux.
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    En fin de compte, on peut peut-être
    faire un essai clinique avec 4 ou 5 d'entre eux,
  • 3:02 - 3:05
    et si tout va bien, 14 ans après avoir commencé,
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    on obtiendra une approbation.
  • 3:07 - 3:09
    Et cette unique réussite
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    va coûter plus d'un milliard de dollars.
  • 3:11 - 3:14
    Il faut donc se pencher sur cette projection
    comme le ferait un ingénieur
  • 3:14 - 3:16
    et se dire : « Comment faire mieux ? »
  • 3:16 - 3:18
    C'est le thème principal
    de ce que j'ai à vous dire ce matin.
  • 3:18 - 3:20
    Comment pouvons-nous
    accélérer les choses ?
  • 3:20 - 3:23
    Comment être plus efficace ?
  • 3:23 - 3:25
    Eh bien, laissez-moi vous parler
    de quelques exemples
  • 3:25 - 3:27
    où ça a vraiment marché.
  • 3:27 - 3:30
    Celui qui vient de se produire
    au cours de ces derniers mois
  • 3:30 - 3:33
    est l'approbation d'un médicament
    pour la mucoviscidose.
  • 3:33 - 3:35
    Mais ça a pris longtemps
    pour y arriver.
  • 3:35 - 3:40
    Mon groupe en collaboration avec
    un autre groupe à Toronto
  • 3:40 - 3:42
    a découvert la cause moléculaire
    de la mucoviscidose en 1989,
  • 3:42 - 3:44
    en découvrant la nature d'une mutation
    dans un gène particulier
  • 3:44 - 3:46
    du chromosome 7.
  • 3:46 - 3:48
    Cette photo que vous voyez là :
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    Voilà. C'est le même enfant.
  • 3:50 - 3:53
    C'est Danny Bessette, 23 ans plus tard,
  • 3:53 - 3:55
    parce que c'est l'année,
  • 3:55 - 3:57
    c'est aussi celle où Danny s'est marié,
  • 3:57 - 4:00
    où nous avons eu , pour la première fois,
    l'approbation de la FDA [Agence du médicament]
  • 4:00 - 4:04
    pour un médicament qui cible précisément
    le défaut de la mucoviscidose
  • 4:04 - 4:06
    en fonction de toute cette compréhension moléculaire.
  • 4:06 - 4:07
    Ça, c'est la bonne nouvelle.
  • 4:07 - 4:11
    La mauvaise nouvelle c'est que ce médicament
    ne traite pas vraiment tous les cas de mucoviscidose
  • 4:11 - 4:13
    et il ne marchera pas pour Danny,
    nous attendons toujours
  • 4:13 - 4:15
    la prochaine génération pour l'aider.
  • 4:15 - 4:19
    Mais il a fallu 23 ans pour en arriver là.
    C'est trop long.
  • 4:19 - 4:20
    Comment accélérer les choses ?
  • 4:20 - 4:23
    Une façon d'aller vite est
    de profiter de la technologie,
  • 4:23 - 4:26
    et nous dépendons
    d'une technologie très importante
  • 4:26 - 4:28
    pour tout ça, c'est le génome humain,
  • 4:28 - 4:30
    la capacité d'observer un chromosome,
  • 4:30 - 4:33
    de le disséquer, d'en sortir tout l'ADN,
  • 4:33 - 4:36
    et de pouvoir ensuite lire
    les lettres du code ADN,
  • 4:36 - 4:38
    les A, les C, les G et les T
  • 4:38 - 4:41
    qui sont notre mode d'emploi
    et celui de tous les êtres vivants,
  • 4:41 - 4:43
    et le coût pour le faire,
  • 4:43 - 4:46
    qui tournait autour
    de centaines de millions de dollars,
  • 4:46 - 4:48
    a, au cours des 10 dernières années
  • 4:48 - 4:50
    baissé plus rapidement
    que la loi de Moore, au point
  • 4:50 - 4:54
    d'être inférieur à 10 000 dollars aujourd'hui
    pour séquencer votre génome, ou le mien.
  • 4:54 - 4:58
    et nous nous rapprochons assez rapidement
    du génome à 1 000 dollars.
  • 4:58 - 4:59
    C'est passionnant.
  • 4:59 - 5:03
    Comment interpréter ça
    pour l'appliquer à une maladie ?
  • 5:03 - 5:05
    Je veux vous parler d'une autre maladie.
  • 5:05 - 5:07
    Elle est assez rare.
  • 5:07 - 5:10
    On l'appelle la progéria de Hutchinson-Gilford,
  • 5:10 - 5:14
    et c'est la forme la plus radicale
    de vieillissement prématuré.
  • 5:14 - 5:17
    Environ 1 enfant sur 4 millions,
    seulement, est touché
  • 5:17 - 5:21
    et d'une manière assez simple, ce qui se passe,
  • 5:21 - 5:23
    c'est qu'à cause d'une mutation
    dans un gène donné,
  • 5:23 - 5:26
    une protéine toxique
    pour la cellule est produite
  • 5:26 - 5:28
    et provoque un vieillissement
    chez ces individus
  • 5:28 - 5:31
    environ 7 fois plus rapide que la normale.
  • 5:31 - 5:34
    Je vais vous montrer une vidéo
    de ce que ça fait à la cellule.
  • 5:34 - 5:37
    La cellule normale,
    si on la regarde au microscope,
  • 5:37 - 5:40
    aurait un noyau au milieu de la cellule,
  • 5:40 - 5:44
    aux contours joliment ronds et lisses
  • 5:44 - 5:46
    et qui ressemble un peu à ça.
  • 5:46 - 5:48
    Une cellule progéria, en revanche,
  • 5:48 - 5:51
    à cause de cette protéine toxique
    appelée progérine,
  • 5:51 - 5:53
    présente des grosseurs et des bosses.
  • 5:53 - 5:56
    Donc, ce que nous aimerions faire,
    après cette découverte
  • 5:56 - 5:58
    faite en 2003
  • 5:58 - 6:01
    c'est trouver un moyen d'essayer de corriger ça.
  • 6:01 - 6:04
    Encore une fois, en s'y connaissant un peu
    dans les voies moléculaires,
  • 6:04 - 6:06
    il était possible de choisir
  • 6:06 - 6:09
    l'un de ces très nombreux composés
    qui auraient pu être utiles
  • 6:09 - 6:10
    et de l'essayer.
  • 6:10 - 6:13
    Au cours d'une expérience réalisée
    dans une culture cellulaire
  • 6:13 - 6:15
    représentée ici dans une animation,
  • 6:15 - 6:18
    si on prend ce composé-là,
  • 6:18 - 6:21
    et on l'ajoute à cette cellule
    atteinte de progéria,
  • 6:21 - 6:23
    et qu'on l'observe pour voir
    ce qui se passe
  • 6:23 - 6:26
    en seulement 72 heures,
    cette cellule devient,
  • 6:26 - 6:28
    à toutes fins utiles
    que nous puissions déterminer,
  • 6:28 - 6:30
    une cellule presque normale.
  • 6:30 - 6:34
    C'était passionnant, mais est-ce que
    ça marcherait vraiment chez l'être humain ?
  • 6:34 - 6:38
    En l'espace de quatre ans seulement,
    ça a conduit,
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    depuis le moment où le gène a été découvert
    au début d'un essai clinique,
  • 6:41 - 6:44
    à un test de ce même composé.
  • 6:44 - 6:45
    Et les enfants que vous voyez ici
  • 6:45 - 6:48
    se sont tous portés volontaires
    pour en faire partie,
  • 6:48 - 6:49
    ils étaient 28,
  • 6:49 - 6:53
    et vous verrez dès qu'on aura l'image,
  • 6:53 - 6:56
    qu'ils sont en fait
    un groupe remarquable de jeunes
  • 6:56 - 6:57
    qui sont tous atteints de cette maladie,
  • 6:57 - 7:00
    et qui se ressemblent pas mal.
  • 7:00 - 7:01
    Plutôt que vous en dire plus,
  • 7:01 - 7:05
    je vais inviter l'un d'eux,
    Sam Berns de Boston,
  • 7:05 - 7:08
    qui est ici ce matin,
    à monter sur scène
  • 7:08 - 7:10
    et nous parler de son expérience
  • 7:10 - 7:12
    en tant qu'enfant atteint de progéria.
  • 7:12 - 7:16
    Sam a 15 ans. Ses parents,
    Scott Berns et Leslie Gordon,
  • 7:16 - 7:18
    tous deux médecins,
    sont parmi nous ce matin.
  • 7:18 - 7:21
    Sam, assieds-toi je t'en prie.
  • 7:21 - 7:28
    (Applaudissements)
  • 7:28 - 7:30
    Alors Sam, et si tu disais à ces gens
  • 7:30 - 7:33
    ce que c'est que d'être touché
    par cette maladie appelée la progéria ?
  • 7:33 - 7:37
    Sam Burns : Eh bien, la progéria
    me limite à certains égards.
  • 7:37 - 7:41
    Je ne peux pas faire de sport
    ni d'activités physiques,
  • 7:41 - 7:44
    mais j'ai pu m'intéresser à des choses
  • 7:44 - 7:47
    que la progéria, heureusement,
    ne limite pas.
  • 7:47 - 7:50
    Mais quand il y a quelque chose
    que j'ai vraiment envie de faire
  • 7:50 - 7:53
    et que la progéria m'en empêche,
    comme la fanfare
  • 7:53 - 7:56
    ou l'arbitrage, on trouve toujours
    une solution pour le faire,
  • 7:56 - 8:00
    et ça montre que la progéria
    ne contrôle pas ma vie.
  • 8:00 - 8:02
    (Applaudissements)
  • 8:02 - 8:04
    Francis Collins : Qu'aimerais-tu dire
    aux chercheurs
  • 8:04 - 8:07
    présents dans l'auditorium
    et à ceux qui nous écoutent ?
  • 8:07 - 8:09
    Que que leur dirais-tu
    de la recherche sur la progéria
  • 8:09 - 8:11
    et peut-être aussi d'autres conditions ?
  • 8:11 - 8:14
    SB : Eh bien, la recherche sur la progéria
    a progressé jusqu'ici
  • 8:14 - 8:17
    en moins de 15 ans,
  • 8:17 - 8:21
    ça montre bien la volonté
    qu'ont les chercheurs
  • 8:21 - 8:24
    pour en arriver jusque là,
    et ça nous touche beaucoup,
  • 8:24 - 8:28
    moi-même et les autres enfants
    atteints de progéria,
  • 8:28 - 8:30
    et ça montre que si cette volonté existe,
  • 8:30 - 8:33
    n'importe qui peut guérir
    n'importe quelle maladie,
  • 8:33 - 8:37
    et j'espère que la progéria
    pourra être guérie dans un avenir proche,
  • 8:37 - 8:41
    et qu'on pourra ainsi
    éliminer ces 4 000 maladies
  • 8:41 - 8:44
    dont Francis parlait.
  • 8:44 - 8:47
    FC: Excellent. Donc, Sam s'est absenté
    de l'école aujourd'hui
  • 8:47 - 8:52
    pour être ici, et il - (Applaudissements) -
  • 8:52 - 8:57
    Au fait, il est premier
    de sa classe de Seconde
  • 8:57 - 8:58
    dans son école à Boston.
  • 8:58 - 9:00
    Joignez-vous à moi pour remercier
    et souhaiter la bienvenue à Sam.
  • 9:00 - 9:04
    SB: Je vous remercie beaucoup.
    FC: C'est bien. Bravo, mon pote.
  • 9:04 - 9:16
    (Applaudissements)
  • 9:17 - 9:19
    Donc, je voudrais juste rajouter
    quelques petites choses
  • 9:19 - 9:22
    à propos de cette histoire en particulier,
    puis essayer de généraliser :
  • 9:22 - 9:24
    comment pouvons-nous multiplier les victoires
  • 9:24 - 9:28
    contre ces maladies, comme le dit Sam,
  • 9:28 - 9:30
    ces 4 000 qui attendent des réponses ?
  • 9:30 - 9:32
    Vous avez sans doute remarqué
    que le médicament
  • 9:32 - 9:35
    qui est actuellement
    en essai clinique pour la progéria
  • 9:35 - 9:37
    n'est pas un médicament
    qui a été conçu pour ça.
  • 9:37 - 9:40
    C'est une maladie si rare
    qu'il serait difficile pour une entreprise
  • 9:40 - 9:43
    de justifier des dépenses de centaines de millions
    de dollars pour produire un seul médicament.
  • 9:43 - 9:45
    Ce médicament a été développé pour le cancer.
  • 9:45 - 9:48
    Il ne s'est pas avéré très efficace
    contre le cancer,
  • 9:48 - 9:50
    mais il a exactement
    les bonnes propriétés, la bonne forme,
  • 9:50 - 9:53
    pour marcher contre la progéria,
    et c'est ce qui est arrivé.
  • 9:53 - 9:56
    Ça ne serait pas merveilleux si on pouvait
    faire ça plus systématiquement ?
  • 9:56 - 10:00
    Est-ce qu'on pourrait, en effet, encourager
    toutes les entreprises là-dehors
  • 10:00 - 10:02
    qui ont des médicaments
    dans leurs congélateurs
  • 10:02 - 10:04
    connus pour être sûrs
    pour un usage humain
  • 10:04 - 10:06
    mais qui n'ont jamais vraiment
    été efficaces
  • 10:06 - 10:09
    pour les traitements auxquels ils étaient destinés ?
  • 10:09 - 10:11
    Nous découvrons toutes
    ces nouvelles voies moléculaires -
  • 10:11 - 10:14
    certaines pourraient être
    repositionnées ou réorientées,
  • 10:14 - 10:17
    appelez ça comme vous voudrez,
    vers de nouvelles applications,
  • 10:17 - 10:20
    en gros, en apprenant de nouveaux trucs
    aux vieux médicaments.
  • 10:20 - 10:23
    Ce serait aussi phénoménal qu'appréciable.
  • 10:23 - 10:26
    En ce moment, nous échangeons beaucoup,
    entre le NIH et d'autres compagnies
  • 10:26 - 10:28
    au sujet de ce projet très prometteur.
  • 10:28 - 10:30
    Et on peut en attendre pas mal de choses.
  • 10:30 - 10:33
    Il y a pas mal d'histoires de réussite
    que l'on pourrait citer,
  • 10:33 - 10:36
    qui illustrent les avancées considérables
    qui en ont découlé.
  • 10:36 - 10:38
    Le premier médicament
    pour le VIH / SIDA
  • 10:38 - 10:40
    n'a pas été développé pour le VIH / SIDA.
  • 10:40 - 10:42
    Il a été développé pour le cancer.
    C'était l'AZT.
  • 10:42 - 10:44
    Il n'a pas très bien marché
    contre le cancer, mais il est devenu
  • 10:44 - 10:46
    le premier antirétroviral efficace,
  • 10:46 - 10:49
    et vous pouvez le voir sur ce tableau,
    il y a aussi d'autres exemples.
  • 10:49 - 10:52
    Alors, comment peut-on
    rendre cet effort plus généralisable ?
  • 10:52 - 10:55
    Eh bien, nous devons arriver à un partenariat
  • 10:55 - 10:58
    entre le milieu universitaire,
    le gouvernement, le secteur privé,
  • 10:58 - 11:00
    et les associations de patients.
  • 11:00 - 11:02
    Au NIH, nous avons créé ce nouveau
  • 11:02 - 11:05
    Centre National pour l'Avancement
    des Sciences Translationnelles (NCATS)
  • 11:05 - 11:08
    Il vient d'être lancé en décembre dernier,
    et c'est l'un de ses objectifs.
  • 11:08 - 11:10
    Permettez-moi de vous montrer
    ce que l'on pourrait faire d'autre
  • 11:10 - 11:13
    Ce serait intéressant
    de pouvoir tester un médicament,
  • 11:13 - 11:15
    pour voir s'il est sûr et efficace
  • 11:15 - 11:17
    sans avoir à exposer les patients
    à des risques, n'est-ce pas ?
  • 11:17 - 11:20
    Parce que la première fois,
    on est jamais vraiment sûr.
  • 11:20 - 11:22
    Comment savons-nous, par exemple,
    si les médicaments sont sûrs
  • 11:22 - 11:25
    avant de les donner aux gens ?
    On les teste sur les animaux.
  • 11:25 - 11:28
    Et ce n'est pas tout à fait fiable,
    c'est coûteux,
  • 11:28 - 11:30
    et c'est chronophage.
  • 11:30 - 11:32
    Supposons qu'on puisse le faire
    sur des cellules humaines.
  • 11:32 - 11:35
    Vous le savez peut-être déjà,
    si vous avez un peu suivi
  • 11:35 - 11:36
    la littérature scientifique
  • 11:36 - 11:38
    qu'on peut désormais
    prendre une cellule de la peau
  • 11:38 - 11:41
    et l'encourager à devenir
    une cellule de foie
  • 11:41 - 11:44
    ou une cellule cardiaque, rénale ou cérébrale,
    pour n'importe lequel d'entre nous.
  • 11:44 - 11:47
    Et si on utilisait ces cellules comme test
  • 11:47 - 11:50
    pour savoir si un médicament
    va être efficace et sans danger ?
  • 11:50 - 11:54
    Ici vous voyez l'image
    d'un poumon sur une puce.
  • 11:54 - 11:57
    C'est une création
    de l'Institut Wyss à Boston,
  • 11:57 - 12:01
    et ce qu'ils ont fait ici,
    si on peut lancer la petite vidéo,
  • 12:01 - 12:03
    c'est prendre les cellules d'un individu,
  • 12:03 - 12:06
    les transformer en cellules
    qu'on trouve dans le poumon,
  • 12:06 - 12:08
    et déterminer ce qu'il adviendrait
  • 12:08 - 12:11
    si on y ajoutait
    divers composés médicamenteux
  • 12:11 - 12:13
    pour voir s'ils sont toxiques ou sûrs.
  • 12:13 - 12:16
    On voit que cette puce
    arrive même à respirer.
  • 12:16 - 12:18
    Elle a un canal d'air.
    Elle a un canal de sang.
  • 12:18 - 12:20
    Et elle a des cellules
    entre les deux
  • 12:20 - 12:22
    qui nous permettent de voir
    ce qui se passe lorsqu'on ajoute un composé.
  • 12:22 - 12:24
    Est-ce que les cellules sont contentes ?
  • 12:24 - 12:27
    On peut utiliser
    le même genre de technologie à puce
  • 12:27 - 12:29
    pour les reins, les cœurs, les muscles,
  • 12:29 - 12:32
    partout là où on veut voir
    si un médicament
  • 12:32 - 12:34
    peut devenir un problème,
    pour le foie.
  • 12:34 - 12:37
    Et finalement, parce qu'on peut
    le faire pour l'individu,
  • 12:37 - 12:39
    nous pourrions même voir ceci
    évoluer jusqu'au point où
  • 12:39 - 12:43
    la capacité de développer
    et de tester des médicaments
  • 12:43 - 12:46
    sera dans une puce,
    ce que nous essayons de dire par là c'est que
  • 12:46 - 12:49
    l'individualisation du processus
    de développement et de test
  • 12:49 - 12:52
    de sécurité des médicaments.
  • 12:52 - 12:53
    Alors, résumons.
  • 12:53 - 12:56
    Nous vivons un moment remarquable ici.
  • 12:56 - 12:58
    Pour moi, qui suis à NIH
    depuis presque 20 ans,
  • 12:58 - 13:00
    nous n'avons jamais été aussi enthousiastes
  • 13:00 - 13:03
    quant du potentiel devant nous.
  • 13:03 - 13:05
    Nous avons fait toutes ces découvertes
  • 13:05 - 13:07
    qui sortent des laboratoires
    du monde entier.
  • 13:07 - 13:10
    Comment en tirer parti ?
    Tout d'abord, nous avons besoin de ressources.
  • 13:10 - 13:14
    C'est de la recherche à haut risque,
    parfois à coût élevé.
  • 13:14 - 13:16
    Les bénéfices seront énormes,
    tant en termes de santé
  • 13:16 - 13:19
    que de croissance économique.
    Nous devons encourager ça.
  • 13:19 - 13:21
    Deuxièmement, nous avons besoin
    de nouveaux types de partenariats
  • 13:21 - 13:23
    entre le milieu universitaire,
    le gouvernement, le secteur privé
  • 13:23 - 13:27
    et les associations de patients,
    tout comme celle que j'ai décrite ici,
  • 13:27 - 13:30
    en termes de direction à prendre après
    avoir réorienté les nouveaux composés.
  • 13:30 - 13:33
    Et troisièmement, c'est peut-être le point
    le plus important, nous avons besoin de talent.
  • 13:33 - 13:36
    Nous avons besoin que les meilleurs
    et les plus brillants,
  • 13:36 - 13:38
    dans tout un éventail de disciplines,
    nous rejoignent dans cet effort --
  • 13:38 - 13:41
    de tout âge, toutes catégories confondues --
  • 13:41 - 13:43
    parce que c'est le moment !
  • 13:43 - 13:47
    C'est la biologie du 21e siècle
    que vous attendiez,
  • 13:47 - 13:49
    et nous avons l'opportunité de la prendre
  • 13:49 - 13:52
    et de la transformer
    en quelque chose qui, véritablement,
  • 13:52 - 13:54
    pourra balayer la maladie.
    Voilà mon but.
  • 13:54 - 13:56
    J'espère que c'est le vôtre.
  • 13:56 - 13:58
    Je pense que ce sera celui
    des poètes et des Muppets,
  • 13:58 - 14:00
    et des surfeurs, et des banquiers
  • 14:00 - 14:03
    et de tous ceux qui
    nous rejoignent sur cette scène
  • 14:03 - 14:05
    et réfléchissent à ce que
    nous essayons de faire ici,
  • 14:05 - 14:06
    et à pourquoi c'est important.
  • 14:06 - 14:08
    C'est important pour maintenant.
    C'est important dès que possible.
  • 14:08 - 14:12
    Si vous ne me croyez pas,
    demandez à Sam.
  • 14:12 - 14:13
    Merci beaucoup à tous.
  • 14:13 - 14:18
    (Applaudissements)
Title:
Francis Collins : Nous voulons de meilleurs médicaments -- maintenant
Speaker:
Francis Collins
Description:

Aujourd'hui, nous connaissons la cause moléculaire de 4 000 maladies, et nous ne pouvons en traiter que 250. Pourquoi sommes nous si lents ? Le médecin et généticien Francis Collins nous explique en quoi la découverte systématique de médicaments est vitale, même pour les maladies rares et complexes. Il nous propose quelques solutions -- comme apprendre de nouveaux trucs aux vieux médicaments.

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English
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