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  • 0:03 - 0:05
    Fouteurs et fouteuses de Trouble,
    salut.
  • 0:05 - 0:07
    Mon nom n'est pas important.
  • 0:07 - 0:10
    Qu'on les considère comme
    des sites d'isolement punitif,
  • 0:10 - 0:13
    conçus pour protéger le public
    et réprimer les criminels,
  • 0:13 - 0:16
    ou comme des institutions
    profondément illégitimes
  • 0:16 - 0:19
    qu'il faut abolir
    et détruire systématiquement...
  • 0:19 - 0:21
    il est clair que les prisons
    sont des lieux abominables
  • 0:21 - 0:23
    à éviter autant que possible.
  • 0:23 - 0:25
    Avec la police et les tribunaux,
  • 0:25 - 0:26
    la prison est un pilier
    de cet appareil de contrôle d'État
  • 0:26 - 0:28
    qu'on appelle
    le système de justice pénale.
  • 0:28 - 0:30
    Et ce si ce système à trois têtes
    n'était pas assez intimidant,
  • 0:30 - 0:32
    il n'est qu'une partie
    du complexe carcéral industriel,
  • 0:32 - 0:34
    ce gigantesque convoyeur
    de misère humaine,
  • 0:34 - 0:37
    dont les seuls à tirer parti
    sont les politiciens, lobbyistes,
  • 0:37 - 0:40
    syndicats de gardiens (les screws),
    agents de probation,
  • 0:40 - 0:43
    entreprises de construction
    et entrepreneurs privés.
  • 0:43 - 0:47
    Lorsque nos actions
    transgressent sérieusement
  • 0:47 - 0:50
    les règles
    établies par les autorités,
  • 0:50 - 0:53
    nous nous exposons
    à toute une série de punitions,
  • 0:53 - 0:54
    de l'arrestation brutale
    aux procédures judiciaires
  • 0:54 - 0:57
    souvent très longues
    et toujours stressantes,
  • 0:57 - 0:59
    qui mènent parfois
    à de longues peines de réclusion.
  • 0:59 - 1:00
    C'est une perspective intimidante.
  • 1:00 - 1:02
    Mais si nous espérons
    gagner la lutte,
  • 1:02 - 1:05
    il nous faut
    prendre conscience
  • 1:05 - 1:08
    des risques
    qu'entraînent nos actions.
  • 1:08 - 1:10
    Que ce soit au sein
    de groupes d'affinité,
  • 1:10 - 1:12
    ou de réseaux plus large,
    faisons preuve d'initiative,
  • 1:12 - 1:13
    et préparons-nous d'avance
    à la répression.
  • 1:13 - 1:15
    Faute de préparation,
  • 1:15 - 1:18
    nous risquons d'être monté-e-s
    les un-e-s contre les autres,
  • 1:18 - 1:21
    puis d'être
    isolé-e-s et paralysé-e-s,
  • 1:21 - 1:22
    ce qui est exactement
    ce que souhaite l'ennemi.
  • 1:22 - 1:24
    Au fil des trente
    prochaines minutes,
  • 1:24 - 1:25
    nous donnerons la parole
    à des gens
  • 1:25 - 1:27
    qui guident les accusé-e-s à travers
    des situations juridiques complexes,
  • 1:27 - 1:29
    offrent du soutien
    aux camarades incarcéré-e-s,
  • 1:29 - 1:31
    aident à bâtir une infrastructure
    de défense collective...
  • 1:31 - 1:34
    ... et foutent un char de Trouble!
  • 1:34 - 1:35
    Le climat politique actuel
    aux États-Unis,
  • 1:35 - 1:37
    est malsain pour la gauche radicale,
  • 1:37 - 1:39
    et très dangereux aussi.
  • 2:05 - 2:07
    Non seulement à cause
    de la répression d'État,
  • 2:07 - 2:11
    mais aussi parce que la droite
    est de plus en plus menaçante,
  • 2:11 - 2:13
    que ce soit les trolls
    et le doxxing de l'alt-right
  • 2:13 - 2:16
    les diffusions en direct des manifs
  • 2:16 - 2:20
    pour identifier les gens
    et les attaquer en ligne,
  • 2:20 - 2:23
    ou les actes ultraviolents
  • 2:23 - 2:26
    comme ce qu'on a vu
    à Portland récemment.
  • 2:26 - 2:29
    Il y a aussi la menace
    que pose la police,
  • 2:29 - 2:32
    qui travaille manifestement
    main dans la main
  • 2:32 - 2:34
    avec l'extrême droite
    pour cibler
  • 2:34 - 2:37
    les militant-e-s
    de la gauche radicale.
  • 2:37 - 2:40
    Actuellement, les enjeux sont
    très élevés pour les gens.
  • 2:40 - 2:42
    La résistance populaire
    est très forte,
  • 2:42 - 2:44
    non seulement
    à l'administration Trump,
  • 2:44 - 2:46
    mais aussi à la montée
    du suprémacisme blanc
  • 2:46 - 2:48
    et du fascisme partout au pays.
  • 2:48 - 2:51
    Une forte résistance
    à la brutalité policière...
  • 2:51 - 2:52
    aux projets d'extraction.
  • 2:52 - 2:58
    Au fur et à mesure
    que la résistance s'amplifie,
  • 2:58 - 2:59
    la répression d'État
    augmente également.
  • 2:59 - 3:01
    Depuis l'élection,
  • 3:01 - 3:04
    des centaines d'accusations criminelles
    ont été portées partout au pays,
  • 3:04 - 3:07
    que ce soit dans le cadre
    de la résistance à Standing Rock,
  • 3:07 - 3:10
    ou de l'inauguration à Washington.
  • 3:10 - 3:12
    De nombreuses arrestations aussi
    le 1er mai, dans plusieurs villes.
  • 3:12 - 3:14
    Lorsque les arrestations
    sont politiques,
  • 3:14 - 3:17
    les accusations sont maintenant
    plus sévères
  • 3:17 - 3:19
    que ce à quoi
    nous étions habitué-e-s.
  • 3:19 - 3:21
    J20 (l'inauguration de Trump)
    en est un bon exemple.
  • 3:21 - 3:23
    Le 20 janvier 2017,
  • 3:23 - 3:25
    lors d'une marche anticapitaliste
    et antifasciste à Washington,
  • 3:25 - 3:28
    plus de 200 personnes,
    dont je fais partie,
  • 3:28 - 3:29
    ont été attaquées
    aux armes chimiques,
  • 3:29 - 3:32
    encerclées, capturées en souricière,
    et arrêtées.
  • 3:32 - 3:34
    L'accusation initiale,
    d'avoir participé à une émeute
  • 3:34 - 3:38
    s'est multipliée
    en 8 accusations distinctes,
  • 3:38 - 3:40
    soit, participation à une émeute,
  • 3:40 - 3:42
    incitation à l'émeute,
    complot,
  • 3:42 - 3:45
    et diverses accusations
    de méfait.
  • 3:45 - 3:46
    La somme de ces accusations
  • 3:46 - 3:48
    entraîne une peine maximale
    de 75 ans de prison.
  • 3:48 - 3:50
    Bref, nous risquons
    de passer le reste de notre vie
  • 3:50 - 3:52
    en prison pour avoir participé
    à une manif.
  • 3:52 - 3:53
    L'accusation de complot
    est un outil prisé du procureur
  • 3:53 - 3:55
    parce que c'est essentiellement
    un crime de pensée.
  • 3:55 - 3:57
    C'est un moyen pour la poursuite
    d'accuser un groupe de personnes
  • 3:57 - 3:59
    en les rendant toutes
    également responsables
  • 3:59 - 4:01
    d'une action posée
    par une seule personne.
  • 4:01 - 4:03
    En somme, ils disent
    que 200 personnes
  • 4:03 - 4:05
    sont également responsables
    d'avoir pété quelques vitrines.
  • 4:05 - 4:07
    Les accusations de complot
    sont utilisées
  • 4:07 - 4:09
    dans le cadre de la prétendue
    Guerre au terrorisme,
  • 4:09 - 4:13
    surtout contre les musulmans,
    ici aux États-Unis.
  • 4:13 - 4:17
    Elles sont aussi utilisées
    dans la Guerre contre la drogue,
  • 4:17 - 4:19
    contre les populations urbaines
    défavorisées
  • 4:19 - 4:20
    et les populations rurales.
  • 4:20 - 4:22
    Les arrestations et procès de masse
    n'ont rien de nouveau.
  • 4:22 - 4:23
    Ce qui fait exception,
    dans notre cas,
  • 4:23 - 4:26
    est le nombre
    de manifestant-e-s accusé-e-s
  • 4:26 - 4:28
    et le nombre
    d'accusations criminelles.
  • 4:28 - 4:31
    C'est la première
    arrestation politique
  • 4:31 - 4:35
    de la présidence Trump.
  • 4:35 - 4:38
    L'objectif est d'accroître
    le pouvoir du gouvernement
  • 4:38 - 4:39
    de criminaliser
    et supprimer la dissidence.
  • 4:39 - 4:42
    Au début, nous répondions
    à des questions à propos des droits
  • 4:42 - 4:44
    et nous donnions des conseils
    aux gens
  • 4:44 - 4:47
    à propos des risques et conséquences
    des actions...
  • 4:47 - 4:49
    puis quand il y a eu
    la première arrestation de masse,
  • 4:49 - 4:51
    c'est devenu beaucoup plus intense.
  • 4:51 - 4:53
    Au cours de l'année,
  • 4:53 - 4:55
    plus de 800 personnes
    ont été arrêtées,
  • 4:55 - 4:58
    et les accusations
    sont très variées.
  • 4:58 - 5:00
    Au début, c'était des choses
    comme intrusion criminelle,
  • 5:00 - 5:05
    quand les gens se rendaient
    sur les chantiers
  • 5:05 - 5:08
    et tentaient de perturber
    le travail sur l'oléoduc.
  • 5:08 - 5:11
    Au fil des mois,
  • 5:11 - 5:15
    les arrestations
    se sont multipliées,
  • 5:15 - 5:18
    et les accusations
    se sont aggravées.
  • 5:18 - 5:20
    Le procureur spécial, Ladd Erickson,
    a écrit dans une motion :
  • 5:20 - 5:23
    Il n'y a aucune pertinence
    aux preuves et témoignages
  • 5:23 - 5:27
    relatifs aux traités historiques,
    à la souveraineté tribale,
  • 5:28 - 5:30
    aux mérites de l'oléoduc
    aux changements climatiques,
  • 5:30 - 5:32
    aux sites sacrés, au pouvoir
    des entreprises et des médias
  • 5:32 - 5:34
    ou à toute autre cause
    sociale ou politique.
  • 5:34 - 5:37
    Autrement dit, il discrédite
    la résistance
  • 5:37 - 5:38
    des défenseur-e-s de l'eau,
  • 5:38 - 5:40
    et le pouvoir des prières
  • 5:40 - 5:43
    et le devoir de protéger
    le premier et principal remède...
  • 5:43 - 5:47
    notre eau.
  • 5:47 - 5:51
    Sept personnes sont sous le coup
    d'accusations fédérales,
  • 5:51 - 5:55
    dont Red Fawn Fallis,
  • 5:55 - 5:58
    qui risque jusqu'à 25 ans
    dans un pénitencier fédéral.
  • 5:58 - 6:02
    Elle est actuellement détenue
    en attente de procès,
  • 6:02 - 6:05
    elle attend son procès,
  • 6:05 - 6:09
    détenue par les US marshals
    au Dakota du Nord.
  • 6:09 - 6:13
    Six autres personnes
    sont accusées au fédéral.
  • 6:13 - 6:14
    Elles sont toutes accusées
    de désordre public
  • 6:14 - 6:17
    et d'utilisation du feu
    dans un désordre public.
  • 6:17 - 6:19
    Elles risquent jusqu'à 15 ans
    dans un pénitencier fédéral.
  • 6:19 - 6:23
    Elles sont toutes
    des défenseur-e-s autochtones.
  • 6:23 - 6:26
    Alors que celles
    accusées au niveau de l'État,
  • 6:26 - 6:27
    ont des identités très variées.
  • 6:27 - 6:30
    Il semble que l'appareil
    de répression fédéral
  • 6:30 - 6:32
    soit centré sur
    les personnes autochtones,
  • 6:32 - 6:36
    leur résistance et l'affirmation
    de leur souveraineté
  • 6:36 - 6:39
    sur les territoires
    et les cours d'eau.
  • 6:39 - 6:43
    Le cours normal de la loi
    ne sera pas garanti à ces gens,
  • 6:43 - 6:45
    vu la manière dont les procès
    sont organisés.
  • 6:45 - 6:46
    Un grand jury a été formé
  • 6:46 - 6:50
    pour examiner les activités
    des défenseurs de l'eau.
  • 6:50 - 6:52
    Historiquement, les grands jurys
    ont servi à la répression politique,
  • 6:52 - 6:54
    à étouffer la résistance.
  • 6:54 - 6:57
    à déchirer les communautés
    en répandant la paranoïa,
  • 6:57 - 6:59
    la méfiance,
    et en menant les gens à s'isoler.
  • 6:59 - 7:02
    L'une des victoires
    que nous avons eues
  • 7:02 - 7:04
    dans le mouvement de défense
    qui s'est organisé à Standing Rock,
  • 7:04 - 7:08
    concerne ce grand jury.
  • 7:08 - 7:10
    Nous avons appris son existence
    et nous sommes organisé-e-s très vite,
  • 7:10 - 7:13
    non seulement avec la personne
    qui a été convoquée,
  • 7:13 - 7:15
    mais aussi en diffusant
    le jour même
  • 7:15 - 7:19
    de l'information et des ressources
    partout dans le campement.
  • 7:19 - 7:22
    Nous avons aussi organisé
    une tournée d'un mois
  • 7:22 - 7:26
    pour joindre les défenseurs de l'eau
    partout au pays.
  • 7:26 - 7:28
    Le procureur général des É.-U.,
    le FBI, l'ATF, le JTTF,
  • 7:28 - 7:30
    et d'autres organisations fédérales
    avaient une vision claire
  • 7:30 - 7:34
    de la manière dont le grand jury
    allait se dérouler.
  • 7:34 - 7:35
    On les a complètement fourrés,
    et je crois qu'on a bien fait ça.
  • 7:35 - 7:36
    La plupart des gens
    qui n'ont pas une expérience directe
  • 7:36 - 7:38
    en tant qu'accusé-e
    dans le système de justice
  • 7:38 - 7:39
    ont une idée déformée
    de ce à quoi s'attendre.
  • 7:39 - 7:42
    Vu la manière dont
    le processus judiciaire est illustré
  • 7:42 - 7:45
    au cinéma, à la télévision,
    et dans les grands médias,
  • 7:45 - 7:48
    il n'est pas étonnant
    que le public s'imagine
  • 7:48 - 7:51
    deux avocats tirés à quatre épingles
    débattant dans une salle d'audience,
  • 7:51 - 7:54
    défendant leurs arguments
    devant un juge à l'air sévère,
  • 7:54 - 7:58
    et un jury indécis et inquiet.
  • 7:58 - 8:02
    -J'ordonne par conséquent
    la libération de Ruben Carter--
  • 8:02 - 8:05
    En fait, ça ressemble moins
    à un roman de John Grisham
  • 8:05 - 8:07
    qu'à un délire de Franz Kafka.
  • 8:07 - 8:09
    Si vous avez la chance
    d'être libéré-e sous caution,
  • 8:11 - 8:14
    privilège que la plupart des gens
    n'ont pas,
  • 8:14 - 8:16
    attendez-vous à une longue période
  • 8:16 - 8:19
    où votre vie sera bouleversée
    par votre dossier juridique.
  • 8:19 - 8:22
    Ça peut prendre des mois...
  • 8:22 - 8:24
    ou même, si vous choisissez
    d'aller en procès, des années.
  • 8:24 - 8:26
    Dans tous les cas,
    il faut s'attendre
  • 8:26 - 8:29
    à une longue série d'audiences
    plus ou moins inutiles,
  • 8:29 - 8:31
    et à de fréquentes rencontres
    avec votre avocat-e.
  • 8:31 - 8:32
    Plus souvent qu'autrement,
  • 8:32 - 8:36
    ce processus est super déroutant,
    stressant et dispendieux.
  • 8:36 - 8:38
    Si vous avez des coaccusé-e-s,
  • 8:38 - 8:44
    vous ne pourrez communiquer
    qu'en présence d'un-e avocat-e...
  • 8:45 - 8:48
    même si c'est votre partenaire
    ou un-e ami-e proche.
  • 8:48 - 8:51
    Avec un peu de chance, votre avocat
    respectera votre indépendance,
  • 8:51 - 8:53
    et sera même sympathique
    à vos idées politiques.
  • 8:53 - 8:56
    Avec le soutien
    de camarades solides,
  • 8:56 - 8:58
    vous trouverez peut-être le moyen
  • 8:58 - 9:00
    de faire avancer
    votre cause en cour.
  • 9:00 - 9:02
    Les accusations pourraient
    même être retirées subitement,
  • 9:02 - 9:05
    parfois de manière inexplicable.
  • 9:05 - 9:07
    Pour simplifier à outrance,
  • 9:07 - 9:09
    une défense juridique
    est ce qu'une personne répond
  • 9:09 - 9:11
    aux allégations de l'État
    à l'effet qu'elle a enfreint la loi.
  • 9:11 - 9:14
    Si une personne est accusée
    de destruction de propriété,
  • 9:14 - 9:16
    d'avoir cassé des vitres,
    disons,
  • 9:16 - 9:17
    la défense pourrait être
    « non coupable »,
  • 9:17 - 9:20
    c.-à-d.,
    elle ne l'a pas fait.
  • 9:20 - 9:23
    Une défense politique,
    au contraire,
  • 9:23 - 9:26
    consiste à examiner
    le climat politique et à chercher
  • 9:26 - 9:28
    les leviers qui pourraient
    être utilisés
  • 9:28 - 9:30
    pour politiser l'affaire
  • 9:30 - 9:32
    et mettre de l'avant
    la cause du mouvement ciblé.
  • 9:32 - 9:34
    Une défense politique s'appuie
  • 9:34 - 9:37
    sur les objectifs politiques
    d'un mouvement,
  • 9:37 - 9:39
    alors qu'une défense juridique
    s'appuie sur l'objectif
  • 9:39 - 9:41
    de minimiser l'impact négatif
    de l'épreuve du système pénal.
  • 9:41 - 9:44
    Qu'il soit question de se battre
    contre des flics racistes,
  • 9:44 - 9:47
    ou de s'enchaîner
    à une machine destructrice,
  • 9:47 - 9:50
    vous n'êtes pas seul-e
    à être mis-e en procès...
  • 9:50 - 9:52
    ... votre cause l'est aussi.
  • 9:52 - 9:54
    Une défense réussie combine
    des tactiques juridiques et politiques
  • 9:54 - 9:56
    pour limiter les effets négatifs
    que peut avoir un dossier
  • 9:56 - 9:58
    sur les individus
    et sur le mouvement.
  • 9:58 - 10:01
    La défense juridique est balisée
    par les limites du système,
  • 10:01 - 10:04
    et le but de la défense
    est de démentir les accusations,
  • 10:04 - 10:07
    de faire en sorte
    d'être acquitté-e au procès,
  • 10:07 - 10:09
    ou de négocier une entente
    favorable à la défense
  • 10:09 - 10:11
    pour éviter d'aller en procès
    si cela est jugé préférable
  • 10:11 - 10:13
    dans une situation
    en particulier.
  • 10:13 - 10:16
    Tandis qu'une défense politique
    peut parfois
  • 10:16 - 10:19
    entrer en conflit avec
    une défense juridique normale.
  • 10:19 - 10:20
    L'investissement est différent.
  • 10:20 - 10:23
    Mais il y a aussi beaucoup à gagner
    d'une approche plus politique.
  • 10:23 - 10:25
    Cette approche s'éloigne
  • 10:25 - 10:27
    de ce qui considéré légal
    par les législateurs
  • 10:27 - 10:30
    et se rapproche de considérations
    éthiques et morales,
  • 10:30 - 10:31
    comme la libération
    de toute forme d'oppression.
  • 10:31 - 10:34
    Des accusé-e-s
    peuvent aussi décider de refuser
  • 10:34 - 10:37
    de coopérer avec les procédures
    engagées contre eux ou elles.
  • 10:37 - 10:39
    Par exemple, des militant-e-s
    pour l'indépendance de Puerto Rico
  • 10:39 - 10:43
    et de la Black Liberation Army,
    dans les années 1970 et 1980,
  • 10:43 - 10:46
    ont choisi de se représenter
    comme des prisonniers de guerre,
  • 10:46 - 10:49
    en rejetant la légitimité
    du gouvernement américain
  • 10:49 - 10:52
    à les poursuivre en justice,
  • 10:52 - 10:54
    et en refusant totalement
    de coopérer aux procédures.
  • 10:54 - 10:57
    Ces prisonniers de guerre
    ont été condamnés
  • 10:57 - 11:00
    malgré leur refus de participer.
  • 11:00 - 11:03
    Bon nombre ont passé
    des décennies en prison,
  • 11:03 - 11:05
    et plusieurs s'y trouvent
    encore aujourd'hui.
  • 11:05 - 11:06
    Ça peut aussi vouloir dire de mettre
    de la pression sur le système.
  • 11:06 - 11:08
    Les campagnes d'appels
    au bureau du procureur ou au juge.
  • 11:08 - 11:10
    Les campagnes d'envoi de lettres
    à un juge,
  • 11:10 - 11:12
    de partout au pays
    ou de partout dans le monde,
  • 11:12 - 11:14
    en appui à un-e accusé-e
    ou à un groupe de coaccusé-e-s.
  • 11:14 - 11:16
    Au cours des dernières années,
  • 11:16 - 11:19
    on a eu quelques réussites
    en matière de défense politique.
  • 11:19 - 11:22
    Malheureusement, la plupart
    des réussites sont mitigées.
  • 11:22 - 11:24
    On a gagné à certains égards
    et perdus à d'autres égards.
  • 11:24 - 11:29
    Prenons le cas de Cece McDonald,
    au Minnesota.
  • 11:29 - 11:33
    Cece est une femme trans noire
    qui a été attaquée
  • 11:33 - 11:35
    en se rendant au marché
    tard le soir.
  • 11:35 - 11:38
    Dans l'empoignade
    qui s'en est suivie,
  • 11:38 - 11:40
    l'un des assaillants
    a été poignardé près du cœur
  • 11:40 - 11:45
    et est mort sur le coup.
  • 11:45 - 11:47
    On a su plus tard qu'il avait
    un swastika tatoué sur la poitrine
  • 11:47 - 11:49
    depuis qu'il s'était impliqué
    dans un gang néonazi en prison.
  • 11:49 - 11:53
    Cece était initialement
    la seule personne accusée,
  • 11:53 - 11:58
    et elle risquait 20 ans de prison
    pour meurtre.
  • 11:58 - 12:01
    Après un certain temps,
  • 12:01 - 12:04
    la poursuite lui a fait une offre
    pour dix ans.
  • 12:04 - 12:06
    Elle a refusé,
  • 12:06 - 12:07
    alors les procureurs ont ajouté
    une accusation plus grave,
  • 12:07 - 12:11
    qui faisait grimper
    la peine maximale à 40 ans.
  • 12:11 - 12:14
    Je participais
    à son comité de défense
  • 12:14 - 12:17
    et nous avons recueilli
    beaucoup d'aide et de solidarité
  • 12:17 - 12:21
    partout au pays
    et ailleurs dans le monde
  • 12:21 - 12:24
    en démontrant que le procès
    était une extension
  • 12:24 - 12:26
    de la violence raciste
    et transphobe
  • 12:26 - 12:28
    que les suprémacistes
    avaient déchainée dans la rue,
  • 12:28 - 12:31
    en attaquant Cece et ses ami-e-s.
  • 12:31 - 12:32
    Suite à cette campagne de pression,
  • 12:32 - 12:35
    combinée à la défense menée
    par son équipe de défense,
  • 12:35 - 12:39
    elle a accepté
    une entente négociée
  • 12:39 - 12:42
    de plaidoyer de culpabilité
    pour meurtre involontaire.
  • 12:42 - 12:46
    Elle a passé une autre année
    en prison.
  • 12:46 - 12:48
    Elle est libre depuis
    quelques années maintenant
  • 12:48 - 12:51
    et milite activement,
    notamment en faisant des conférences
  • 12:51 - 12:52
    où elle réclame justice
    pour les personnes trans,
  • 12:52 - 12:55
    les femmes trans noires,
    en particulier.
  • 12:55 - 12:57
    Parce qu'un nombre élevé
    de personnes trans,
  • 12:57 - 12:59
    et de femmes trans noires
    en particulier,
  • 12:59 - 13:03
    sont ciblées, agressées
    et assassinées dans les rues.
  • 13:03 - 13:05
    Le système judiciaire cherche
    à individualiser les gens
  • 13:05 - 13:10
    et à les isoler les uns des autres.
  • 13:10 - 13:12
    Il excelle à ça.
  • 13:12 - 13:15
    Alors, plus nous sommes capables
  • 13:15 - 13:16
    de maintenir la communication
    entre nous,
  • 13:16 - 13:18
    plus nous pouvons
    préserver notre solidarité.
  • 13:18 - 13:22
    Il est fréquent que des gens
    accusés au criminel
  • 13:22 - 13:24
    dénoncent quelqu'un
    pour sauver leur propre peau.
  • 13:24 - 13:29
    Mais si ça s'inscrit en faux
    contre vos valeurs et convictions,
  • 13:29 - 13:31
    vous devez trouver un avocat
    qui respectera vos valeurs
  • 13:31 - 13:33
    et n'essaiera pas de vous pousser
    à faire un coup foireux
  • 13:33 - 13:36
    simplement parce que
    c'est bon pour votre propre cause.
  • 13:36 - 13:40
    Si vous avez des coaccusé-e-s,
  • 13:40 - 13:41
    assurez-vous
    que votre entente négociée
  • 13:41 - 13:44
    ou que l'énoncé des faits
    que vous signez
  • 13:44 - 13:46
    n'incrimine personne d'autre,
  • 13:46 - 13:49
    notamment si vous avez
    des coaccusé-e-s connu-e-s,
  • 13:49 - 13:52
    – et surtout s'il y a
    des complices inconnu-e-s.
  • 13:52 - 13:54
    Si l'État ignore certains faits,
    on veut que ça reste comme ça.
  • 13:54 - 13:55
    Il est important de comprendre
    les implications
  • 13:55 - 13:57
    et les conséquences
    de la délation
  • 13:57 - 13:59
    et de faire en sorte
    que tous les accusé-e-s
  • 13:59 - 14:02
    se sentent soutenu-e-s
    et évitent le piège tendu par l'État
  • 14:02 - 14:04
    pour leur faire accepter
    ses conditions.
  • 14:04 - 14:08
    Une entente de non coopération
    établit la confiance
  • 14:08 - 14:11
    et la solidarité
    entre les coaccusé-e-s
  • 14:11 - 14:13
    et confirme que les accusé-e-s
    refuseront d'aider l'État
  • 14:13 - 14:16
    dans ses efforts
    pour les poursuivre.
  • 14:16 - 14:17
    Dans le cas de J20,
  • 14:17 - 14:19
    plus de la moitié des accusé-e-s
    adhèrent à une base d'unité
  • 14:19 - 14:22
    comportant une entente
    de non coopération,
  • 14:22 - 14:24
    un rejet de la délation
    et de la coopération avec l'État,
  • 14:24 - 14:27
    et le refus de cibler ou d'isoler
    des coaccusé-e-s.
  • 14:27 - 14:29
    L'entente inclus un engagement
    à partager les ressources
  • 14:29 - 14:33
    et à contribuer
    à la défense collective.
  • 14:33 - 14:35
    Des gens sont visés
    par des accusations partout au pays.
  • 14:35 - 14:38
    Des gens qui ne se connaissaient
    peut-être pas avant ça,
  • 14:38 - 14:39
    et des communautés qui n'étaient
    peut-être pas connectées,
  • 14:39 - 14:40
    sont maintenant mieux connectées.
  • 14:40 - 14:42
    Si l'État croit qu'il peut
    utiliser ces tactiques
  • 14:42 - 14:44
    pour nous diviser,
  • 14:44 - 14:46
    c'est pour nous l'occasion
    de nous consolider
  • 14:46 - 14:49
    si nous osons essayer.
  • 14:49 - 14:52
    Le romancier russe
    Fiodor Dostoïevski a écrit :
  • 14:52 - 14:54
    « On peut mesurer le degré
    de civilisation d'une société
  • 14:54 - 14:56
    en visitant ses prisons. »
  • 14:56 - 14:59
    Lui-même ancien prisonnier,
  • 14:59 - 15:01
    il savait que la manière
    dont le pouvoir fonctionne
  • 15:01 - 15:02
    dans une société donnée
    détermine qui l'État enferme,
  • 15:02 - 15:05
    dans quelles conditions,
    et à quelles fins.
  • 15:05 - 15:07
    Prenons les États-Unis.
  • 15:07 - 15:10
    Sa position dominante
    au sommet de l'économie mondiale
  • 15:10 - 15:12
    découle du lucratif
    système de plantations
  • 15:12 - 15:14
    érigé sur le travail non payé
    de générations d'esclaves africains.
  • 15:14 - 15:16
    L'esclavage n'est jamais
    vraiment disparu aux É.-U.,
  • 15:16 - 15:17
    il a seulement changé de forme.
  • 15:17 - 15:21
    Il y a littéralement une exception
    au 13e amendement...
  • 15:21 - 15:24
    Checkez ça :
  • 15:24 - 15:28
    « Ni l'esclavage,
    ni la servitude involontaire,
  • 15:28 - 15:30
    sauf en cas de punition
    pour un crime,
  • 15:30 - 15:34
    ne seront permis aux États-Unis. »
  • 15:34 - 15:36
    Cela se traduit aujourd'hui
  • 15:36 - 15:39
    par un système
    d'incarcération massive,
  • 15:42 - 15:45
    où un homme noir sur trois
  • 15:45 - 15:47
    se retrouve enfermé
    à un moment de sa vie,
  • 15:47 - 15:49
    et est forcé de travailler
    contre un salaire dérisoire
  • 15:49 - 15:50
    pour garnir la marge de profit
    d'entreprises prospères
  • 15:50 - 15:53
    comme McDonald's et Verizon.
  • 15:53 - 15:55
    Le système carcéral américain
  • 15:55 - 15:57
    est le sous-produit
    d'une société donnée
  • 15:57 - 16:00
    avec une histoire donnée,
  • 16:00 - 16:03
    comme le sont les prisons
    partout ailleurs.
  • 16:03 - 16:05
    Mais où qu'elles soient situées,
  • 16:05 - 16:09
    toutes les prisons ont au moins
    une chose en commun :
  • 16:09 - 16:13
    elles sont remplies de personnes
    qui ont toutes sortes de raisons
  • 16:13 - 16:17
    pour détester l'État.
  • 16:17 - 16:17
    L'histoire de
    la Croix noire anarchiste
  • 16:18 - 16:20
    commence en Russie,
    entre 1900 et 1905,
  • 16:20 - 16:22
    pour soutenir les camarades
  • 16:22 - 16:24
    qui étaient persécutés
    et emprisonnés
  • 16:24 - 16:28
    dans le contexte de la lutte
    contre le tsarisme.
  • 16:28 - 16:30
    Ici au Mexique, le premier groupe
    est fondé au milieu des années 1990.
  • 16:30 - 16:32
    La manière dont nous décidons
    quel-le-s camarades soutenir
  • 16:32 - 16:35
    repose principalement
    sur l'affinité politique.
  • 16:35 - 16:38
    Si un-e camarade anarchiste
    est emprisonné-e,
  • 16:38 - 16:40
    peu importe qu'iel soit
    « coupable » ou «innocent-e »,
  • 16:40 - 16:43
    coupable ou non,
  • 16:43 - 16:44
    pour nous,
    ça n'a pas d'importance.
  • 16:44 - 16:46
    Ce qui importe, c'est que ce soit
    un-e camarade anarchiste
  • 16:46 - 16:48
    qui est en prison.
  • 16:48 - 16:50
    L'un d'eux est Fernando Barcenas,
  • 16:50 - 16:52
    un jeune qui tire trois ans
    de prison,
  • 16:52 - 16:54
    pour avoir cramé
    un sapin de noël de Coca Cola.
  • 16:54 - 16:58
    Parmi les choses que nous faisons
    avec les camarades détenu-e-s,
  • 16:58 - 17:01
    nous faisons le suivi
    de comment ça se passe
  • 17:01 - 17:06
    pour eux et elles en dedans,
  • 17:06 - 17:09
    physiquement et émotionnellement.
  • 17:09 - 17:14
    Nous les visitons pour établir
    un rapport de solidarité.
  • 17:14 - 17:19
    L'intention est de lutter contre
    l'érosion de la personnalité
  • 17:19 - 17:23
    qui tend à se produire
    en prison.
  • 17:23 - 17:28
    Nous essayons de maintenir
    la communication
  • 17:28 - 17:32
    en écrivant des lettres.
  • 17:32 - 17:34
    Parmi les actions qui ont été menées
    depuis l'intérieur de la prison,
  • 17:34 - 17:36
    et que nous avons soutenues,
  • 17:36 - 17:39
    il y a eu des grèves de la faim.
  • 17:39 - 17:40
    Par exemple,
    une grève de la faim coordonnée
  • 17:40 - 17:43
    entre différentes prisons
  • 17:43 - 17:46
    par quatre camarades anarchistes
  • 17:46 - 17:50
    qui étaient
    dans différentes prisons.
  • 17:50 - 17:53
    L'objectif de la grève de la faim
    était de dénoncer
  • 17:53 - 17:57
    l'existence des prisons
    en tant que telles,
  • 17:57 - 18:00
    ainsi que la fonction sociale
    des prisons
  • 18:00 - 18:03
    au sein du régime disciplinaire
  • 18:03 - 18:07
    de la société en général.
  • 18:07 - 18:09
    Nous essayons aussi de soutenir
    des projets d'organisation
  • 18:09 - 18:15
    qui concernent
    la vie quotidienne en prison.
  • 18:15 - 18:16
    Il y avait un collectif
    qui se concentrait sur ça,
  • 18:16 - 18:20
    qui animait des ateliers de musique,
    de création littéraire,
  • 18:20 - 18:22
    et des ateliers
    sur les soins de santé,
  • 18:22 - 18:24
    et des choses comme ça,
    qui ont donné des résultats.
  • 18:24 - 18:27
    Un recueil de chroniques
    a été produit.
  • 18:27 - 18:28
    Ils ont même enregistré
    un album punk.
  • 18:28 - 18:30
    Nous sommes le groupe de coordination
    anticarcérale La Fuga (la fuite).
  • 18:30 - 18:32
    Nous sommes actifs depuis 2015
  • 18:32 - 18:35
    et avons commencé en tant que
    comité de coordination
  • 18:35 - 18:37
    entre petits groupes et individus
  • 18:37 - 18:40
    partageant une perspective
    anticarcérale et antisystème.
  • 18:40 - 18:43
    Nous organisons surtout
    des actions de sensibilisation
  • 18:43 - 18:45
    en particulier des actions de rue
    comme des marches,
  • 18:45 - 18:49
    et des assemblées
    à différents endroits.
  • 18:49 - 18:52
    Des journées de sensibilisation.
  • 18:52 - 18:56
    Sur les places publiques,
  • 18:56 - 19:00
    dans les universités
    ou les écoles secondaires.
  • 19:00 - 19:03
    Les manifestations sont surtout
    dans les rues et les lieux publics.
  • 19:03 - 19:04
    Nous mobilisons aussi
    contre le terrorisme d'État.
  • 19:04 - 19:06
    À partir du principe
    de solidarité internationale,
  • 19:06 - 19:10
    nous avons manifesté
    devant différentes ambassades
  • 19:10 - 19:12
    pour sensibiliser les gens
    à la réalité des prisonnier-e-s,
  • 19:20 - 19:23
    mais aussi au terrorisme d'État
    et à la répression.
  • 19:23 - 19:25
    Nous avons une structure
    horizontale, flexible et affinitaire.
  • 19:25 - 19:27
    Notre fonctionnement est dynamique.
  • 19:27 - 19:30
    Aucun rôle n'est prédéterminé,
  • 19:30 - 19:34
    tout repose plutôt
    sur l'initiative des individus,
  • 19:35 - 19:39
    et sur ce que chaque personne
    veut apporter à chaque action.
  • 19:39 - 19:42
    Nous sommes davantage
    une coordination de bénévoles
  • 19:42 - 19:43
    qu'une structure fixe.
  • 19:43 - 19:46
    Le Comité d'organisation
    des travailleur-euses incarcéré-e-s
  • 19:46 - 19:49
    est un comité des IWW.
  • 19:49 - 19:55
    Il est inspiré de l'appel
    de George Jackson
  • 19:55 - 19:57
    pour la formation d'un syndicat
    des travailleur-euses en milieu carcéral,
  • 19:57 - 20:01
    - c'est un prisonnier Black Panther
  • 20:01 - 20:03
    qui a été tué par les gardiens
    en Californie –
  • 20:03 - 20:06
    et par les récents soulèvements.
  • 20:06 - 20:10
    Il y a eu une grosse grève
    en Georgie en 2010,
  • 20:11 - 20:13
    le Free Alabama Movement
  • 20:13 - 20:15
    paralysait des prisons
    un peu partout
  • 20:15 - 20:17
    et quelques membres des IWW
    qui avaient déjà fait de la prison
  • 20:17 - 20:19
    ont saisi l'idée de former
  • 20:19 - 20:24
    le Comité d'organisation
    des travailleur-euses incarcéré-e-s.
  • 20:24 - 20:29
    Nous avons plus de 800 membres
    actuellement en dedans,
  • 20:29 - 20:32
    et quand les gens sortent,
  • 20:32 - 20:34
    ils restent dans le syndicat
    et continuent de participer
  • 20:41 - 20:43
    et d'enrichir l'organisation.
  • 20:43 - 20:45
    La structure est très expérimentale
  • 20:45 - 20:48
    et les activités quotidiennes
    varient d'un État à l'autre,
  • 20:48 - 20:51
    et d'un établissement à l'autre.
  • 20:51 - 20:54
    À certains endroits, nous essayons
    de créer des sections locales
  • 20:54 - 20:56
    en mettant les détenu-e-s
    en contact à l'échelle de l'État.
  • 20:56 - 20:58
    Ailleurs, nous nous concentrons
    sur des communautés en particulier,
  • 20:58 - 21:02
    ou sur une prison,
    ou même sur un bloc de cellules.
  • 21:02 - 21:03
    Une grande partie
    du travail quotidien
  • 21:03 - 21:05
    consiste à gérer
    les correspondances.
  • 21:05 - 21:08
    Écrire et faciliter la communication
  • 21:08 - 21:10
    au-delà des barreaux
    et des clôtures.
  • 21:10 - 21:13
    Le 9 septembre 2016
  • 21:13 - 21:16
    a eu lieu la plus grosse
    grève des détenu-e-s de l'histoire.
  • 21:16 - 21:18
    Des dizaines de milliers
    de détenu-e-s
  • 21:18 - 21:21
    y ont participé partout au pays,
  • 21:21 - 21:22
    ont mené diverses actions
    et employé diverses tactiques.
  • 21:22 - 21:24
    L'appel avait été lancé
    par des détenu-e-s
  • 21:24 - 21:27
    d'Alabama, d'Ohio et d'ailleurs.
  • 21:27 - 21:29
    Ils ont d'abord rédigé
    un appel à l'action,
  • 21:29 - 21:32
    que nous avons ensuite relayé
    aussi largement que possible,
  • 21:32 - 21:34
    et des détenu-e-s de partout au pays
    l'ont reçu.
  • 21:34 - 21:38
    En même temps,
    nous avons organisé en dehors,
  • 21:38 - 21:40
    pour multiplier les manifs
    et les actions d'appui.
  • 21:40 - 21:44
    Plusieurs prisons ont été paralysées
  • 21:44 - 21:46
    à cause de la grève
    ou des rumeurs de grève,
  • 21:46 - 21:48
    ou parce que
    des détenu-e-s ont mené
  • 21:49 - 21:53
    des actions spontanées
    ou inattendues.
  • 21:53 - 21:57
    Il y a eu des grèves de la faim
    en Ohio et au Wisconsin
  • 21:57 - 22:01
    et des arrêts de travail au Texas,
    dans la région Pacifique nord-ouest.
  • 22:01 - 22:05
    En Floride et au Michigan,
    il y a eu des actions
  • 22:05 - 22:10
    où les prisonniers
    ont pété une coche
  • 22:10 - 22:14
    et se sont mis à tout
    décrisser dans la prison.
  • 22:14 - 22:16
    Chaque individu
    a une expérience unique
  • 22:16 - 22:19
    du système pénal,
  • 22:19 - 22:22
    et les probabilités
    que nous nous retrouvions en prison
  • 22:22 - 22:24
    sont déterminées
    par plusieurs facteurs.
  • 22:24 - 22:28
    Certains des principaux facteurs
    sont liés à l'identité,
  • 22:28 - 22:32
    comme la nationalité,
    la race et le genre,
  • 22:32 - 22:35
    qui nous sont assignés
    à la naissance.
  • 22:35 - 22:40
    D'autres sont liés à nos expériences
    personnelles de traumatisme,
  • 22:40 - 22:44
    les conditions de santé,
    la pauvreté et la position sociale,
  • 22:44 - 22:48
    qui conditionnent souvent
    nos habitudes
  • 22:48 - 22:51
    et limitent sévèrement nos options.
  • 22:51 - 22:53
    D'autres sont liés à la force
    de nos convictions politiques,
  • 22:56 - 22:57
    et à notre refus de les trahir.
  • 22:57 - 22:59
    Mais il y a un facteur
    dont nous avons le contrôle...
  • 22:59 - 23:01
    À savoir si, le temps venu,
  • 23:01 - 23:02
    nous nous soutiendrons
    mutuellement.
  • 23:02 - 23:05
    Le système de justice pénal
    est conçu de manière à nous diviser,
  • 23:05 - 23:09
    car lorsque nous sommes isolé-e-s,
    nous sommes affaibli-e-s.
  • 23:09 - 23:11
    Il le fait par un mélange grossier
    de peur,
  • 23:11 - 23:14
    d'égoïsme et de glorification
    des hiérarchies sociales
  • 23:14 - 23:18
    formées et renforcées
    par l'oppression systémique.
  • 23:18 - 23:20
    Si nous voulons vraiment
    bâtir des mouvements
  • 23:20 - 23:21
    capables de démanteler
    les institutions idéologiques
  • 23:21 - 23:23
    que sont la suprématie blanche,
    le patriarcat, le capacitisme,
  • 23:23 - 23:25
    et les États capitalistes
    qui les soutiennent,
  • 23:25 - 23:27
    il faut nous tourner vers les
    institutions physiques
  • 23:27 - 23:30
    où elles se déploient.
  • 23:30 - 23:32
    Cela implique de bâtir des mouvements
    offrant une solidarité réelle
  • 23:32 - 23:34
    à celles et ceux qui sont le plus durement
    affecté-e-s par l'appareil répressif de l'État,
  • 23:34 - 23:36
    tout en renforçant une infrastructure
    de défense collective
  • 23:36 - 23:39
    qui nous permettra
    de survivre aux luttes à venir.
  • 23:39 - 23:41
    Lorsqu'on confronte l'État,
  • 23:41 - 23:43
    la réaction immédiate de l'État
    est la répression,
  • 23:43 - 23:46
    et l'éthique élémentaire
    de nos mouvements doit en tenir compte.
  • 23:46 - 23:48
    Tenir compte de la nécessité
    de soutenir
  • 23:48 - 23:50
    et d'inclure les camarades
    qui sont persécuté-e-s.
  • 23:50 - 23:51
    C'est en fait
    vraiment contre-intuitif,
  • 23:51 - 23:54
    lorsqu'on est visé
    par ce genre de répression,
  • 23:54 - 23:57
    mais l'un des meilleurs outils
    dont on dispose,
  • 23:57 - 23:59
    dans nos mouvements,
  • 23:59 - 24:01
    est de rendre
    ces causes publiques.
  • 24:03 - 24:06
    Les accusé-e-s ont besoin
    de beaucoup de soutien,
  • 24:06 - 24:10
    nous sommes confronté-e-s
    à de longues batailles juridiques,
  • 24:10 - 24:13
    à des milliers de dollars
    en amendes,
  • 24:13 - 24:16
    et à de possibles
    peines d'emprisonnement.
  • 24:16 - 24:20
    Nous avons été placé-e-s
    ensemble par l'État
  • 24:21 - 24:23
    dans une situation
    incroyablement stressante,
  • 24:23 - 24:25
    et devons maintenant
    trouver le moyen
  • 24:25 - 24:31
    de combiner des stratégies
    politiques et juridiques
  • 24:31 - 24:32
    qui nous permettront
    d'éviter la prison.
  • 24:32 - 24:35
    Ce soutien peut se traduire
    par un kiosque à un événement,
  • 24:35 - 24:38
    une campagne de financement,
  • 24:38 - 24:41
    ou une campagne d'info
    dans les médias sociaux
  • 24:41 - 24:42
    pour faire connaître la cause
  • 24:42 - 24:44
    et tenir les gens au courant.
  • 24:44 - 24:47
    Expliquer quelles sont
    les implications de cette affaire
  • 24:47 - 24:50
    pour les gens partout au pays.
  • 24:50 - 24:53
    Cette cause est très importante,
    ne serait-ce que par son ampleur,
  • 24:53 - 24:55
    et son caractère sans précédent,
    le fait que ça se soit produit
  • 24:55 - 24:59
    au premier jour
    de la présidence Trump.
  • 24:59 - 25:01
    Ce n'est pas une coïncidence
  • 25:01 - 25:04
    s'ils mettent le paquet comme ça
    contre ces accusé-e-s.
  • 25:04 - 25:06
    Ce n'est pas un hasard
    s'ils essaient de donner le ton
  • 25:06 - 25:08
    de ce à quoi ressemblera
    la répression sous Trump.
  • 25:08 - 25:10
    Les accusations qu'a porté
    le procureur d'État de Morton County
  • 25:10 - 25:17
    contre les défenseurs de l'eau...
  • 25:17 - 25:20
    il y a plus de 569
    dossiers en instance
  • 25:20 - 25:22
    dans les comtés
    de Morton and Burleigh.
  • 25:22 - 25:24
    Lorsqu'on parle d'un aussi grand
    nombre de personnes,
  • 25:24 - 25:26
    et des coûts exorbitants
    des frais d'avocat,
  • 25:26 - 25:30
    des cautions, des voitures
    mises en fourrière,
  • 25:30 - 25:32
    des chevaux mis en fourrière,
  • 25:33 - 25:36
    des chiens mis en fourrière,
  • 25:36 - 25:38
    des canots confisqués...
  • 25:38 - 25:44
    en plus des frais de déplacement...
  • 25:44 - 25:47
    Nous avons besoin
    de l'aide des gens
  • 25:47 - 25:53
    pour qui cette cause est importante,
  • 25:53 - 25:56
    qui veulent détruire
    le capitalisme,
  • 25:56 - 25:58
    qui veulent éroder...
    qui croient en la stratégie
  • 25:58 - 25:59
    consistant à corroder
    le ciment qui tient le capitalisme,
  • 25:59 - 26:01
    la suprématie blanche
    et le patriarcat ensemble,
  • 26:01 - 26:03
    -- soit, le système carcéral.
  • 26:04 - 26:09
    Notre stratégie est de maintenir
    une bonne coordination,
  • 26:09 - 26:11
    d'éviter le sectarisme,
  • 26:11 - 26:14
    et de chercher à établir
  • 26:14 - 26:16
    entre différents
    groupes et individus
  • 26:16 - 26:18
    la possibilité d'organisations
    permanentes efficaces.
  • 26:18 - 26:20
    Il y aura rarement
    un mode d'emploi
  • 26:20 - 26:25
    ou un programme à suivre
    qui dira :
  • 26:25 - 26:27
    « en faisant A, B et C,
    vous aiderez les accusé-e-s,
  • 26:27 - 26:29
    iels gagneront leur procès,
    et seront libres comme l'air. »
  • 26:29 - 26:33
    J'encourage les gens
    à ne pas se laisser intimider
  • 26:33 - 26:37
    par tout le jargon juridique,
  • 26:37 - 26:41
    et toutes les particularités
    du système judiciaire.
  • 26:41 - 26:44
    C'est compliqué.
  • 26:44 - 26:47
    Et même si les avocats
    se présentent comme des experts,
  • 26:47 - 26:50
    même eux ne le sont pas vraiment.
  • 26:51 - 26:55
    Parce que l'État essaie constamment
  • 26:55 - 26:59
    de changer la manière dont
    elle utilise le jargon et les règles
  • 26:59 - 27:03
    à son propre avantage.
  • 27:03 - 27:04
    Les situations dans les prisons
    varient d'un État à l'autre,
  • 27:04 - 27:07
    et d'un établissement à l'autre.
  • 27:07 - 27:10
    Il n'y a pas une seule
    marche à suivre,
  • 27:10 - 27:12
    qui fonctionnerait partout au pays.
  • 27:12 - 27:16
    Il faut plutôt participer
    aux efforts d'organisation locaux,
  • 27:16 - 27:17
    trouver ce qui est approprié
    et se brancher sur le travail
  • 27:18 - 27:21
    qui est mené en-dedans
    là où vous vous trouvez.
  • 27:21 - 27:23
    Souvent, j'ai l'impression
    que les gens s'épuisent facilement
  • 27:23 - 27:26
    ou sont vite accablés
    par la somme d'information
  • 27:26 - 27:28
    qu'il faut assimiler
    sur le système de justice pénale,
  • 27:28 - 27:31
    et se sentent paralysés
    dans leur travail.
  • 27:31 - 27:33
    Alors, quand les gens s'engagent
    dans la défense collective,
  • 27:33 - 27:35
    ils doivent adopter une optique
    où ils plongent dans l'inconnu
  • 27:35 - 27:37
    pour livrer une bataille
  • 27:39 - 27:42
    qui est à la base
    biaisée contre les accusé-e-s
  • 27:42 - 27:43
    afin de trouver les moyens
    et trouver l'espace
  • 27:43 - 27:48
    pour empêcher
    l'État de gagner complètement,
  • 27:48 - 27:51
    ou, idéalement,
    remporter la victoire.
  • 27:51 - 27:53
    Pour nous,
    l'une des meilleurs façons
  • 27:53 - 27:55
    de se solidariser avec
    les camarades détenu-e-s
  • 27:55 - 27:57
    est de se rappeler que c'est la lutte
    qui les a mené-e-s là.
  • 27:57 - 28:00
    Ne jamais oublier
    qu'iels sont là
  • 28:00 - 28:04
    parce qu'iels ont choisi
    de combattre le système,
  • 28:04 - 28:07
    et qu'il est nécessaire
    de poursuivre la lutte
  • 28:07 - 28:10
    et de continuer
    à combattre le système.
  • 28:10 - 28:12
    Il faut que les gens comprennent
    que la solidarité,
  • 28:13 - 28:15
    ne se limite pas
    à réagir à la répression
  • 28:15 - 28:17
    en faisant du financement
    et de la sensibilisation.
  • 28:17 - 28:19
    Il faut aussi poursuivre la lutte.
  • 28:19 - 28:21
    Les gens ne doivent pas
    se laisser intimider
  • 28:21 - 28:23
    par ce qui nous arrive.
  • 28:23 - 28:26
    La résistance n'est pas
    moins nécessaire
  • 28:26 - 28:27
    parce que quelque 200 personnes
    sont accusées au criminel.
  • 28:28 - 28:30
    En fait, ça ne fait que confirmer
    que le système est pourri.
  • 28:30 - 28:33
    Nous sommes visé-e-s
    par la répression d'État.
  • 28:33 - 28:36
    Nous sommes visé-e-s
    par les violences de la droite.
  • 28:36 - 28:38
    Mais, par contre, nous organisons
    la résistance et la solidarité,
  • 28:38 - 28:39
    de manière
    remarquablement efficace.
  • 28:39 - 28:42
    Il y a toujours
    matière à amélioration,
  • 28:42 - 28:45
    on pourrait mieux collaborer,
    améliorer la manière
  • 28:45 - 28:47
    dont on répond à ces menaces...
  • 28:47 - 28:49
    mais de nombreuses
    actions inspirantes sont menées,
  • 28:50 - 28:52
    qui solidarisent les gens
    face à toutes ces menaces...
  • 28:52 - 28:55
    Et espérons-le,
    nous en ressortirons plus fort-e-s.
  • 28:55 - 28:59
    La même ardeur
    qui motive les gens
  • 28:59 - 29:01
    à prendre la rue,
  • 29:01 - 29:03
    planifier des actions,
  • 29:03 - 29:04
    accrocher des bannières
    au milieu de la nuit,
  • 29:04 - 29:06
    ou saboter quelque chose,
  • 29:06 - 29:09
    est la même ardeur qui
    les motive
  • 29:09 - 29:11
    à protéger les gens
    qui résistent.
  • 29:11 - 29:13
    Au fur et à mesure que la résistance
    à la réaction nationaliste,
  • 29:13 - 29:15
    aux inégalités grandissantes
  • 29:15 - 29:16
    et à l'extraction des ressources
    gagnera en vigueur,
  • 29:16 - 29:18
    nos mouvements seront
    de plus en plus réprimés par l'État.
  • 29:19 - 29:23
    La question de savoir
    si la répression
  • 29:23 - 29:25
    renforcera ou anéantira
    nos mouvements,
  • 29:25 - 29:27
    dépendra en bonne partie
    de notre capacité à développer
  • 29:27 - 29:30
    les outils, les ressources
    et l'infrastructure nécessaires
  • 29:30 - 29:31
    pour renforcer
    notre défense collective
  • 29:31 - 29:33
    et notre capacité à contrecarrer
    les efforts de l'État
  • 29:33 - 29:36
    visant à isoler nos camarades
  • 29:39 - 29:41
    derrière des murs
    de béton et d'acier.
  • 29:41 - 29:42
    Pour conclure,
    nous vous rappelons
  • 29:42 - 29:45
    que Trouble est conçu
    pour être visionné en groupe
  • 29:45 - 29:48
    et favoriser la discussion
    et l'organisation collective.
  • 29:48 - 29:50
    S'il n'y a aucun projet
    de défense juridique
  • 29:50 - 29:51
    ou de soutien aux détenu-e-s
    dans votre région,
  • 29:51 - 29:53
    envisagez la possibilité
    de vous réunir entre camarades
  • 29:53 - 29:56
    pour visionner ce film
    et discuter des étapes
  • 29:56 - 29:58
    nécessaires pour en créer un.
  • 29:58 - 30:00
    Les événements de financement
  • 30:00 - 30:01
    et de rédaction de lettres
    aux prisonnier-e-s politiques
  • 30:01 - 30:03
    sont un bon point de départ.
  • 30:03 - 30:05
    Jetez un coup d'œil
    au kit de projection
  • 30:05 - 30:07
    de cet épisode pour plus d'info
    sur comment démarrer.
  • 30:07 - 30:09
    Vous aimeriez organiser
    des projections de Trouble
  • 30:09 - 30:10
    à l'université, à l'infoshop,
    au centre communautaire
  • 30:10 - 30:12
    ou même entre ami-e-s?
  • 30:12 - 30:14
    Devenez fouteurs
    et fouteuses de Trouble!
  • 30:14 - 30:16
    Pour 10$ par mois,
  • 30:16 - 30:18
    nous vous enverrons
    une copie du show en avance
  • 30:18 - 30:20
    avec un kit de projection
    comprenant des ressources
  • 30:20 - 30:20
    et des questions
    pour animer la discussion.
  • 30:20 - 30:22
    Si vous n'avez pas les moyens
    de nous soutenir financièrement,
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    écrivez à trouble@sub.media.
  • 30:32 - 30:34
    Nous sommes ravi-e-s
    de voir des camarades
  • 30:34 - 30:35
    soutenir notre travail en devenant
    fouteurs et fouteuses de Trouble,
  • 30:35 - 30:37
    et tenons à saluer Marvin, Noah,
  • 30:37 - 30:39
    Cameron, Liam, Joshua,
    Thomas, Johnny,
  • 30:39 - 30:42
    Richard, Dark, Badger,
    BJ, Tino, Filip, Thomas,
  • 30:42 - 30:44
    Maciej et Leslie.
  • 30:44 - 30:44
    Cet épisode a été rendu possible
  • 30:44 - 30:47
    grâce à l'aide généreuse
    d'Anda, Felipe, Whitney,
  • 30:47 - 30:50
    Roger et Liberation Frequency.
  • 30:50 - 30:52
    Maintenant, sortez
    et aller foutre le Trouble!
Title:
vimeo.com/.../222905424
Video Language:
English
Duration:
31:41

French (Canada) subtitles

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