Écocide, le 5ème crime contre la paix | Polly Higgins | TEDxExeter
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0:16 - 0:21Il y a sept ans, j'étais à la
Cour royale de justice à Londres. -
0:21 - 0:23Je suis avocate,
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0:23 - 0:26et c'était le dernier jour
d'une longue affaire. -
0:27 - 0:30Je représentais un homme
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0:31 - 0:36qui avait été gravement blessé
sur son lieu de travail. -
0:36 - 0:38J'étais son avocate,
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0:38 - 0:41et je parlais en son nom, devant la cour.
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0:42 - 0:44Il y eut un moment de silence
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0:44 - 0:46alors que nous attendions
l'entrée des juges dans la salle ; -
0:47 - 0:50durant ce moment de silence,
j'ai regardé par la fenêtre, -
0:50 - 0:52et je me suis mise à penser.
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0:56 - 0:58J'ai regardé au dehors et je me suis dit
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0:58 - 1:02que la Terre aussi
a subi de graves préjudices -
1:03 - 1:05et qu'il faut faire quelque chose.
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1:05 - 1:09La pensée qui m'est venue ensuite,
a changé ma vie. -
1:09 - 1:11Je me suis dit :
« La Terre a besoin d'un bon avocat. » -
1:12 - 1:13(Rires)
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1:14 - 1:17Cette pensée ne m'a pas quittée.
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1:18 - 1:20Je n'ai pas cessé d'y réfléchir,
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1:20 - 1:22Je me disais, en tant qu'avocate
devant un tribunal, -
1:23 - 1:28de quels outils ai-je besoin
pour représenter la Terre ? -
1:29 - 1:33Je me suis rendu compte
qu'il n'en existait pas. -
1:33 - 1:38Alors j'ai réfléchi
à ce que je devais mettre en place. -
1:38 - 1:44Et si la Terre avait des droits ?
Après tout, les humains ont des droits, -
1:45 - 1:49le plus important étant le droit à la vie.
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1:49 - 1:52Et si la Terre avait elle aussi
le droit à la vie ? -
1:53 - 1:55J'en ai parlé à d'autres juristes.
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1:55 - 1:59Ils disaient : « Polly, t'es folle.
C'est évident qu'elle n'a aucun droit. -
2:00 - 2:04Et puis, il existe déjà toute une
législation pour protéger l'environnement, -
2:04 - 2:06pourquoi ne pas l'utiliser ? »
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2:06 - 2:08Mais j'ai dit : « Il y a un problème.
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2:08 - 2:10Toutes ces lois pour l'environnement,
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2:11 - 2:14ça ne fonctionne pas,
ça ne peut pas fonctionner ! -
2:14 - 2:18Il suffit de regarder l'Amazonie
pour voir que ça ne marche pas. -
2:18 - 2:21Les destructions massives
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2:21 - 2:23ne cessent d'augmenter chaque jour,
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2:23 - 2:26et les lois existantes n'y peuvent rien. »
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2:28 - 2:32J'ai commencé à regarder autour de moi
pour voir qui pensait comme moi, -
2:32 - 2:35et j'ai en fait découvert,
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2:35 - 2:37que de nombreuses personnes
pensaient comme moi. -
2:38 - 2:42750 millions de personnes,
pour être précise. -
2:42 - 2:46Et parmi elles,
370 millions d'autochtones. -
2:46 - 2:49Ils comprennent que la Terre
a le droit à la vie. -
2:50 - 2:53Ils comprennent que la vie est sacrée,
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2:53 - 2:55pas juste la vie humaine,
mais toute forme de vie. -
2:56 - 3:00J'ai découvert que les bouddhistes
avaient la même façon de penser. -
3:00 - 3:02380 millions de personnes en plus.
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3:02 - 3:06750 millions de personnes, la population
de l'Europe, pensent déjà comme moi. -
3:07 - 3:10Mais cette idée n'est pas écrite
sous forme de loi. -
3:11 - 3:14J'ai continué à réfléchir, car en fait,
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3:14 - 3:19quand les droits de l'homme
et le droit à la vie -
3:19 - 3:24d'une personne sont bafoués,
on parle de meurtre, -
3:24 - 3:26aux États-Unis, d'homicide ;
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3:26 - 3:29quand il s'agit d'une communauté,
on parle de génocide. -
3:29 - 3:32Je faisais un exposé
devant un large public -
3:33 - 3:36il y a deux ans, en 2009,
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3:36 - 3:38sur les droits de la Terre,
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3:38 - 3:40et quelqu'un dans le public a dit :
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3:40 - 3:42« Nous avons besoin de nouveaux mots
-
3:42 - 3:46pour parler des dommages
et destructions de masse -
3:46 - 3:51de la Terre et de nos écosystèmes. »
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3:51 - 3:54Et je me suis dit,
c'est vrai, il a raison. -
3:54 - 3:55C'est comme un génocide,
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3:55 - 3:57C'est un écocide !
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3:58 - 4:00Ce fut une illumination,
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4:00 - 4:03littéralement, j'ai senti l'ampoule
s'allumer au-dessus de ma tête. -
4:04 - 4:06Et j'ai pensé, mon Dieu,
cela devrait être un crime. -
4:07 - 4:10Cela est-il possible ? Pourrions-nous
faire de l'écocide un crime ? -
4:11 - 4:15Je suis vite rentrée chez moi,
et j'ai commencé mes recherches, -
4:15 - 4:18et trois mois plus tard,
j'ai refait surface pour respirer. -
4:18 - 4:24J'ai réalisé non seulement qu'il était
possible d'en faire un crime, -
4:24 - 4:28mais aussi qu'il était le 5ème crime
contre la paix qui nous manquait. -
4:29 - 4:33Vous pouvez voir ici projeté
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4:33 - 4:36ce qu'on appelle les crimes
internationaux contre la paix. -
4:37 - 4:41Il y a les crimes contre l'humanité,
les crimes de guerre et le génocide. -
4:41 - 4:44Ils ont été établis après
la Seconde Guerre mondiale. -
4:44 - 4:48Ces lois cadre concernent le monde entier.
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4:48 - 4:52Ce sont en sorte des super lois,
elles l'emportent sur toutes les autres. -
4:52 - 4:55Toutes les autres lois doivent
s'y conformer. -
4:56 - 4:58Le crime d'agression, perpétré
avant qu'une guerre n'éclate, -
4:58 - 5:00n'a été établi qu'en 2010.
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5:00 - 5:04Moi je dis, il y a un
5ème crime contre la paix, -
5:05 - 5:07l'écocide.
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5:08 - 5:10Nous avons jusqu'à présent
-
5:10 - 5:13des lois qui protègent
le bien-être de la vie. -
5:14 - 5:18En fait, elles protègent
le caractère sacré de la vie. -
5:18 - 5:21Pour moi, il ne s'agit pas seulement
de vie humaine, -
5:21 - 5:25il faut étendre notre champ
de préoccupation -
5:25 - 5:30au bien-être de toutes les formes de vie,
de tous les habitants de la Terre. -
5:31 - 5:36Voici un diagramme de ce qui se passe
dans le monde en ce moment. -
5:37 - 5:40Dégâts et destructions à grande échelle
sont en train de se produire - -
5:40 - 5:45c'est ce que j'appelle un écocide,
et nous analyserons ce terme plus tard - -
5:45 - 5:47cela conduit, entre autres choses,
-
5:47 - 5:49à une diminution des ressources
-
5:49 - 5:51qui mène, entre autres choses,
-
5:51 - 5:52au conflit
-
5:53 - 5:55qui peut alors entraîner la guerre,
-
5:55 - 5:58dont résultera évidemment davantage
de dégâts et destructions, -
5:58 - 5:59et un épuisement des ressources.
-
5:59 - 6:02Ce qu'il se passe en ce moment au Congo
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6:02 - 6:05est un exemple éloquent
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6:05 - 6:09de cette spirale ascendante
qui ne cesse d'accélérer, -
6:09 - 6:12conflit, guerre, dégâts et destructions,
-
6:12 - 6:14écocide.
-
6:14 - 6:17Cette spirale ne s'arrête pas.
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6:19 - 6:23C'est ce que Sir David King appelle :
le siècle de la guerre des ressources. -
6:24 - 6:25C'est ce que nous contemplons.
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6:25 - 6:28Je pense qu'il y a moyen d'éviter cela.
-
6:28 - 6:30On peut arrêter la spirale.
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6:30 - 6:35Il ne s'agit pas de la ralentir,
mais de l'arrêter, -
6:36 - 6:38en intervenant,
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6:38 - 6:40en créant une loi
-
6:40 - 6:44qui entravera cette spirale
-
6:44 - 6:46qui ne cesse de tourner,
-
6:46 - 6:51c'est ce qu'une loi d'écocide peut faire.
-
6:53 - 6:55Voici le début de la proposition juridique
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6:55 - 6:58que j'ai soumise aux Nations Unies.
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6:58 - 7:01L'écocide est un crime
lorsque nous causons, -
7:01 - 7:05la destruction massive, l'endommagement,
ou la perte des écosystèmes. -
7:06 - 7:10Chaque mot est pesé
d'un point de vue juridique. -
7:10 - 7:15Mais le mot le plus important ici
est sans doute le mot « habitants ». -
7:15 - 7:20Il ne s'agit pas juste de personnes,
mais d'habitants. -
7:20 - 7:23On reconnaît ainsi que dans
tout territoire donné, -
7:23 - 7:27il n'y a pas que des êtres humains
qui vivent, -
7:27 - 7:29mais aussi bien d'autres espèces.
-
7:30 - 7:33C'est aussi une reconnaissance de
l'interconnectivité de la vie elle-même. -
7:34 - 7:36Finalement, si on détruit
la Terre sur laquelle on vit, -
7:36 - 7:40on détruit nos possibilités
d'en jouir paisiblement. -
7:41 - 7:44Il existe deux types d'écocide.
-
7:44 - 7:46Le premier : l'écocide causé par l'homme.
-
7:46 - 7:48L'écocide causé par l'homme,
-
7:48 - 7:52c'est lorsque nous pouvons établir
-
7:52 - 7:55que nos actions ont causé
-
7:55 - 7:58des dommages et destructions de masse.
-
7:58 - 8:01Et comme nous l'avons entendu
ici, plus tôt, -
8:02 - 8:05lorsqu'il est causé par l'homme,
-
8:05 - 8:08il peut aussi engendrer
d'autres préjudices, -
8:08 - 8:11comme l'augmentation des gaz
à effet de serre, -
8:11 - 8:15le résultat de dommages
et destructions de masse. -
8:16 - 8:20J'ai soumis récemment
à tous les gouvernements -
8:20 - 8:23un document de réflexion
sur la manière d'utiliser cette loi -
8:23 - 8:27pour fermer la porte aux activités
industrielles dangereuses -
8:27 - 8:32responsables d'écocide causé par l'homme.
-
8:32 - 8:38Mais j'aimerais parler
d'un autre type d'écocide, -
8:38 - 8:41l'écocide naturel.
-
8:42 - 8:49Il s'agit des tsunamis, des inondations,
de la montée des eaux, -
8:49 - 8:52tout ce qui peut causer un effondrement
grave des écosystèmes. -
8:53 - 8:56Nous pouvons créer une loi internationale
-
8:56 - 8:59qui non seulement régit
l'activité des entreprises, -
9:00 - 9:05mais qui surtout impose une obligation
juridique de diligence à tous les pays -
9:05 - 9:09et nous donne un cadre lorsque
quelque chose comme cela arrive. -
9:10 - 9:11Parce qu'en ce moment,
-
9:11 - 9:17des États comme les Maldives se lèvent
et disent : « Aidez-nous ! -
9:17 - 9:20Avec l'élévation du niveau de la mer,
nous serons sous l'eau -
9:20 - 9:22dans les dix années à venir. »
-
9:22 - 9:26Et les gouvernements leur répondent :
« On ne peut rien faire. » -
9:26 - 9:28Ce qu'ils disent en fait, c'est :
-
9:28 - 9:31« Nous n'avons aucune obligation
juridique de venir en aide. » -
9:31 - 9:34En créant une loi d'écocide, nous pouvons
imposer cette obligation juridique -
9:34 - 9:39pour que les nations s'unissent
et préviennent cet état de choses. -
9:39 - 9:43Il y a 54 petits États insulaires
-
9:43 - 9:45menacés par la montée du niveau des eaux.
-
9:45 - 9:49Et il y a d'autres pays concernés,
comme le Bangladesh, -
9:49 - 9:53qui sont menacés non seulement par
les inondations, et la montée des eaux, -
9:53 - 9:58mais ils sont triplement frappés,
avec la fonte des glaces. -
10:00 - 10:03En imposant une obligation juridique
de diligence aux nations, -
10:03 - 10:07un dialogue peut commencer,
-
10:07 - 10:08où nous décidons
-
10:08 - 10:11de ce que nous allons faire pour aider.
-
10:11 - 10:16Il est très important
d'aller de l'avant ensemble. -
10:16 - 10:18Parce qu'en fin de compte,
-
10:18 - 10:21même s'ils sont à l'autre bout du monde,
-
10:21 - 10:23nous sommes dans le même bateau.
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10:25 - 10:27Mais cela va plus loin.
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10:27 - 10:29En droit pénal international,
-
10:29 - 10:33il existe un principe appelé :
« la responsabilité des supérieurs ». -
10:33 - 10:35Oui, il s'agit de prendre
ses responsabilités, -
10:35 - 10:37mais aussi
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10:37 - 10:40d'imposer la responsabilité des supérieurs
-
10:40 - 10:42à ceux qui,
-
10:42 - 10:46au sommet de la pyramide,
-
10:46 - 10:48ont un poste de commandement
et de contrôle. -
10:49 - 10:52Cela veut dire, les chefs d'État,
les ministres, -
10:53 - 10:58les directeurs généraux, chefs de banque,
et administrateurs. -
10:58 - 11:02Ceux qui sont en mesure
de prendre des décisions -
11:02 - 11:07qui peuvent avoir un impact négatif
sur les millions de personnes sous eux. -
11:08 - 11:12En imposant une obligation juridique
de diligence à ces individus, -
11:12 - 11:16nous créons un cadre avec lequel
nous pouvons prendre des décisions -
11:16 - 11:20qui privilégient les personnes
et la planète. -
11:20 - 11:25C'est fermer la porte aux activités
industrielles dangereuses. -
11:29 - 11:32Cela revient à regarder la Terre
de deux points de vue différents. -
11:32 - 11:35On considère la Terre
comme une chose inerte, -
11:35 - 11:38sur laquelle on met un prix.
-
11:38 - 11:40On impose une valeur.
-
11:40 - 11:44On l'achète, on la vend,
on l'utilise, on en abuse, -
11:45 - 11:47on la « marchandise ».
-
11:47 - 11:50Tout cela est régit
par le droit de la propriété. -
11:52 - 11:54Mais il y a une autre façon
de voir la Terre, -
11:54 - 11:57c'est de la considérer
comme un être vivant. -
11:57 - 11:59En faisant cela, nous changeons
de perspective. -
11:59 - 12:04Cela change radicalement notre façon
de voir les choses à long terme. -
12:04 - 12:08Quand nous nous considérons comme
des administrateurs, des garants, -
12:08 - 12:11nous prenons nos responsabilités
envers les générations futures. -
12:11 - 12:15Il faut réaligner les plateaux
de la balance de la justice, -
12:15 - 12:18ils sont en décalage, en déséquilibre.
-
12:19 - 12:22Je crois qu'on peut le faire,
rétablir cet équilibre. -
12:23 - 12:26On l'a fait une fois déjà dans le passé.
-
12:27 - 12:29J'aimerais vous ramener
200 ans en arrière. -
12:30 - 12:32Il y 200 ans, William Wilberforce,
-
12:32 - 12:34ce parlementaire anglais
-
12:34 - 12:37qui fut un des meneurs
du mouvement abolitionniste, -
12:38 - 12:40s'est levé et a dit :
-
12:40 - 12:43« Moralement, l'esclavage est
injustifiable, il faut arrêter cela. » -
12:44 - 12:49Il a été confronté à un barrage
de contestation. -
12:49 - 12:54Les industriels ont dit : « Ce n'est pas
possible ! Nous en avons besoin. -
12:54 - 12:57Le public le demande, de plus,
-
12:57 - 13:01nos économies s'effondreront
si on abandonne l'esclavage. » -
13:01 - 13:04Les 300 sociétés impliquées
dans l'esclavage -
13:04 - 13:06ont proposé d'autres idées.
-
13:06 - 13:10Elles ont dit : « Laissez-nous faire,
on s'en occupe, -
13:10 - 13:11on va s'autoréglementer.
-
13:12 - 13:13Il y a déjà trop de lois.
-
13:13 - 13:15(Rit)
-
13:15 - 13:18De plus, si nécessaire,
on diminuera le nombre. -
13:18 - 13:21En fait, les forces du marché
s'en chargeront. -
13:21 - 13:24On peut créer un système
de plafonnement si vous voulez. » -
13:25 - 13:26Ce qui est intéressant,
-
13:26 - 13:29c'est que le parlement britannique
rejeta toutes ces propositions. -
13:29 - 13:33Et deux jours avant la mort
de William Wilberforce, -
13:33 - 13:34des lois ont été adoptées
-
13:34 - 13:39et se sont répercutées dans le monde
entier, pour en finir avec l'esclavage. -
13:40 - 13:42Si on revient à aujourd'hui,
-
13:42 - 13:46à l'image de ce qu'il s'est passé alors,
nous sommes dans une situation similaire. -
13:46 - 13:47Mais l'image est différente.
-
13:47 - 13:50On y voit les sables bitumineux
de l'Athabasca -
13:50 - 13:51au Canada.
-
13:51 - 13:53Quand j'ai vu ces images
pour la première fois, -
13:55 - 13:58mon cœur s'est arrêté,
j'ai eu les bras coupés. -
13:58 - 14:02J'ai vu ce qu'il se passait là-bas
et je me suis dit que c'était un crime. -
14:03 - 14:08De nos jours, l'industrie avance
les mêmes arguments. -
14:08 - 14:12La différence est que
nous avons essayé ces solutions, -
14:12 - 14:15et découvert qu'elles ne marchaient pas.
-
14:15 - 14:18L'un des succès de l'abolition
de l'esclavage -
14:18 - 14:21est que cela a été géré, il y a eu
une période de transition. -
14:21 - 14:24Aucune de ces sociétés n'a fait faillite.
-
14:24 - 14:27William Wilberforce était gouverné
par quelque chose -
14:27 - 14:28
qui me gouverne moi aussi. -
14:28 - 14:32Il ne s'agit pas de fermer
les grosses industries -
14:32 - 14:35mais de faire du problème une solution.
-
14:35 - 14:37Pas une seule de ces 300 sociétés
-
14:37 - 14:40n'a fait faillite après
l'abolition de l'esclavage. -
14:41 - 14:43Certaines sont parties en Chine
pour le commerce du thé. -
14:43 - 14:45Elles ont reçu des subventions.
-
14:45 - 14:48Certaines sont carrément devenues
la police des mers. -
14:48 - 14:51William Wilberforce disait que
trois choses doivent se passer : -
14:51 - 14:54retirer les subventions,
criminaliser le problème, -
14:54 - 14:57et créer de nouvelles subventions
pour changer de direction. -
14:57 - 14:59Et c'est exactement
ce que nous devons faire aujourd'hui. -
15:00 - 15:02Mais il faut aller plus loin.
-
15:02 - 15:05Il faut remonter aux annales de l'histoire
-
15:05 - 15:09jusqu'à ce que l'on appelle
« la mission sacrée de civilisation ». -
15:09 - 15:14C'est une notion que l'on retrouve
dans de nombreux documents écrits, -
15:14 - 15:17et j'ai pu remonter jusqu'au 16ème siècle.
-
15:17 - 15:21Elle est inscrite dans la
Charte des Nations Unies, -
15:21 - 15:25notre premier document juridique
international efficace, -
15:25 - 15:27mis en place après la
Seconde Guerre mondiale. -
15:28 - 15:29Cela veut dire
-
15:29 - 15:34que les membres des Nations Unies
ont une obligation juridique -
15:34 - 15:36de considérer les intérêts des habitants -
-
15:36 - 15:39ce mot à nouveau, habitants -
-
15:40 - 15:41comme la première priorité.
-
15:41 - 15:44Notre premier devoir
est le devoir de diligence, -
15:44 - 15:47que nous acceptons
comme « mission sacrée ». -
15:48 - 15:49Notre mission !
-
15:49 - 15:52Nous devons être les administrateurs,
les régisseurs, les garants, -
15:53 - 15:55nous avons l'obligation
-
15:55 - 15:59de promouvoir au maximum
le bien-être des habitants. -
15:59 - 16:02Ce sont des dispositions
de santé et de bien-être, -
16:02 - 16:05il s'agit de mettre en premier
les personnes et la planète. -
16:05 - 16:10La loi d'écocide apporte à cet article
de la Charte des Nations Unies -
16:10 - 16:12une validité juridique.
-
16:12 - 16:14Et c'est très important.
-
16:15 - 16:20Parce qu'en droit international,
l'écocide est un crime contre l'humanité, -
16:20 - 16:21mais pas seulement,
-
16:21 - 16:25c'est un crime contre la nature,
un crime contre les générations futures. -
16:25 - 16:30Mais surtout, et ultimement,
c'est un crime contre la paix. -
16:30 - 16:34C'est privilégier les personnes
et la planète -
16:34 - 16:36plutôt que le profit.
-
16:37 - 16:40C'est aussi une reconnaissance
du fait que si nous ouvrons la porte -
16:40 - 16:43à un monde sans conflit,
-
16:43 - 16:46nous l'ouvrons aussi aux innovations,
à un changement de direction, -
16:47 - 16:50qui nous apportent l'abondance
de toutes sortes de façons. -
16:50 - 16:54Je ne suis pas anti-profit, au contraire.
-
16:54 - 16:55Mais ce que je fais,
-
16:55 - 17:01c'est fermer la porte à ce qui cause
la destruction de la vie, -
17:01 - 17:06et je l'ouvre à ce qui soutient
la vie elle-même. -
17:09 - 17:12J'en reviens à il y a sept ans,
-
17:12 - 17:14lorsque tout a commencé
avec une pensée très puissante, -
17:15 - 17:18et qui m'a guidée dans une aventure
et qui me guide encore. -
17:18 - 17:21Il ne s'agit pas juste de proposer
une loi internationale d'écocide, -
17:21 - 17:26mais de continuer à réfléchir, à examiner.
-
17:26 - 17:27De quoi avons-nous besoin ?
-
17:27 - 17:31Un leadership qui soit flexible,
en cette époque en rapide mutation. -
17:31 - 17:34Cette pensée a aussi mené à un livre,
« Eradicating Ecocide », -
17:34 - 17:36qui expose cette loi
-
17:36 - 17:40et explique pourquoi le droit
est en fait à l'origine du problème. -
17:40 - 17:42Le saviez-vous ?
-
17:42 - 17:47C'est le droit des sociétés
qui favorise le profit. -
17:48 - 17:53Une société a pour obligation envers ses
actionnaires de maximiser ses profits. -
17:53 - 17:56Cela nous a bien servi dans le passé.
-
17:56 - 17:59Mais malheureusement,
on n'a pas pensé aux conséquences. -
18:00 - 18:05Une loi d'écocide l'emporterait
et serait une mesure législative -
18:05 - 18:09qui nous permettrait d'envisager
les conséquences. -
18:09 - 18:12Une sorte de disposition
« penser avant d'agir », -
18:13 - 18:15une solution « clé en main ».
-
18:16 - 18:18Pour conclure, j'aimerais dire ceci :
-
18:18 - 18:21Martin Luther King a dit
-
18:21 - 18:26que quand nos lois s'aligneront
-
18:26 - 18:28sur l'égalité et la justice,
-
18:29 - 18:31nous connaîtrons alors la vraie paix
dans ce monde. -
18:31 - 18:36Quand nos lois s'aligneront sur
une meilleure compréhension, -
18:37 - 18:39alors nous aurons une vraie justice.
-
18:40 - 18:45La loi d'écocide nous permet
de nous aligner sur une justice naturelle. -
18:45 - 18:48Et je sais que c'est quelque chose
-
18:48 - 18:53qui mérite que j'y consacre ma vie
-
18:53 - 18:54pour y arriver.
-
18:54 - 18:56Merci beaucoup.
-
18:56 - 18:59(Applaudissements)
- Title:
- Écocide, le 5ème crime contre la paix | Polly Higgins | TEDxExeter
- Description:
-
Alors qu’elle attendait le verdict concernant une injustice commise envers son client, l’avocate Polly Higgins regarda par la fenêtre et se mit à songer que la Terre elle aussi avait besoin d’un avocat. Les lois d’écocide, le « cinquième crime contre la paix » méritent une place au sein du droit international, dans le cadre de ces lois qui protègent « le caractère sacré de la vie elle-même ».
Polly a commencé sa carrière d’avocate à Londres, se spécialisant dans le droit des sociétés et le droit du travail. Elle s’est formée en droit pénal avant de passer au droit civil. Après s’être demandé un jour : « Comment créer une obligation juridique de diligence pour la Terre ? », Polly s’est engagée à plein temps dans la recherche d’une loi à cet effet. Renonçant à sa carrière brillante à la cour, elle se concentra sur un seul client, la Terre. Elle commença à examiner toutes les lois existantes pour déterminer comment faire évoluer de la meilleure façon possible un précepte juridique pour protéger la Terre.
Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx
- Video Language:
- English
- Team:
closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 19:03
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eric vautier approved French subtitles for Ecocide, the fith crime against peace | Polly Higgins | TEDxExeter | |
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eric vautier accepted French subtitles for Ecocide, the fith crime against peace | Polly Higgins | TEDxExeter | |
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eric vautier edited French subtitles for Ecocide, the fith crime against peace | Polly Higgins | TEDxExeter | |
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eric vautier edited French subtitles for Ecocide, the fith crime against peace | Polly Higgins | TEDxExeter | |
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Bernadette De heyder-Vincent edited French subtitles for Ecocide, the fith crime against peace | Polly Higgins | TEDxExeter | |
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Bernadette De heyder-Vincent edited French subtitles for Ecocide, the fith crime against peace | Polly Higgins | TEDxExeter | |
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