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Peter Tyack : le son fascinant des mammifères marins

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    Merci beaucoup. Je vais essayer de vous embarquer
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    dans un voyage dans le monde acoustique et sous-marin
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    des baleines et des dauphins.
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    Comme nous sommes une espèce très visuelle
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    il nous est difficile de le comprendre.
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    J'utiliserai donc un mélange de tableaux et de sons
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    en espérant que cela vous parlera.
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    Mais pensons aussi, en tant qu'espèce visuelle,
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    à ce qui se passe quand on fait de la plongée
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    et qu'on essaie de regarder sous l'eau.
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    On ne peut pas voir très loin.
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    Notre vision, qui fonctionne très bien à l'air libre,
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    devient soudainement très restreinte et claustrophobe.
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    Et les mammifères marins ont évolué
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    depuis ces dix derniers millions d'années,
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    ils ont changé leur dépendance au son
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    pour explorer leur monde
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    et pour rester en contact entre eux.
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    Les dauphins et les baleines à dents utilisent l'écholocalisation.
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    Ils peuvent émettre des cliquetis
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    et écouter les échos des fonds marins afin de s'orienter.
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    Ils peuvent écouter les échos de leurs proies
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    pour déterminer où est leur nourriture
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    et pour choisir ce qu'ils veulent manger.
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    Tous les mammifères marins utilisent les sons pour communiquer.
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    Ainsi, les larges baleines à fanons
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    produisent de longues et magnifiques chansons
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    qui sont utilisées pendant la période de reproduction
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    par les mâles et les femelles pour se trouver
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    et se choisir comme partenaires.
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    Ainsi une mère et les jeunes animaux très liés entre eux
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    utilisent des sons pour rester connecter.
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    Les sons sont donc essentiels à leur vie.
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    La première chose qui m'a intéressé dans les sons
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    de ces animaux sous-marins,
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    dont le monde m'était étranger,
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    c'était la preuve que
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    les dauphins en captivité pouvaient imiter les sons humains.
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    J'ai dit que j'utiliserai
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    des représentations visuelles des sons.
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    Voici le premier exemple.
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    Ceci est un tracé de fréquences selon le temps.
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    une sorte de partition musicale,
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    où les notes aigües sont plus aigües et les notes graves plus graves,
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    et le temps s'écoule ainsi.
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    Voici la représentation du sifflet d'un dresseur,
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    sifflet utilisé pour dire au dauphin
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    qu'il a bien travaillé et peut venir chercher un poisson.
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    Ça ressemble à un "twiiiiiiiiit". Comme ça.
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    Et voici un petit en captivité
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    faisant une imitation
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    du sifflet de cet entraîneur.
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    Si vous sifflez cette note à votre chien ou chat
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    et qu'il vous le siffle en retour,
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    vous seriez plutôt surpris.
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    Très peu de mammifères non humains
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    peuvent imiter les sons.
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    C'est très important pour notre musique et notre langage.
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    C'est donc un mystère: les quelques autres mammifères qui font cela,
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    pourquoi le font-ils ?
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    Une grande partie de ma carrière à été consacrée
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    à essayer de comprendre
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    comment ces animaux utilisent leurs connaissances,
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    utilisent leur faculté d'adapter ce qu'ils disent
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    à ce qu'ils entendent
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    dans leur propre système de communication.
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    Commençons donc avec les appels des primates non humains.
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    Beaucoup de mammifères peuvent produire des appels de contact
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    quand, par exemple, une mère et son petit sont séparés.
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    C'est un exemple d'appel produit par les singes écureuils
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    quand ils sont isolés les uns des autres.
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    Et vous le constatez, il n'y a pas beaucoup
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    de variabilité dans ces appels.
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    Au contraire, la signature du sifflement
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    que les dauphins utilisent pour rester en contact
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    est totalement différente en fonction des individus.
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    Ils peuvent utiliser cette capacité pour apprendre les appels
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    afin de développer des appels plus complexes et plus distincts
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    pour identifier chaque individu.
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    Qu'en est-il des conditions d'utilisation de cet appel ?
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    Et bien, regardons les mères et leurs petits.
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    En condition normal, les dauphins et leurs petits
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    nagent séparément si maman est en chasse de poisson.
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    Et quand ils sont séparés
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    ils doivent se retrouver.
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    Ce que ce chiffre montre, c'est le pourcentage de séparations
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    pour lesquelles les dauphins sifflent,
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    en fonction de la distance maximum.
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    Donc, quand les dauphins sont séparés de moins de 20 mètres,
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    ils sifflent moins de la moitié du temps.
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    La plupart du temps, ils peuvent se retrouver
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    simplement en nageant.
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    Mais à chaque fois qu'ils sont séparés de plus de 100 mètres,
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    ils doivent utiliser ces sifflements distinctifs
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    pour se retrouver.
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    La plupart de ces sifflements de signatures distinctifs
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    sont stéréotypés et stables
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    durant la vie d'un dauphin
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    Mais il y a des exceptions.
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    Quand un jeune mâle quitte sa mère,
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    il rejoindra souvent un autre mâle
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    pour former une alliance qui peut durer des dizaines d'années.
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    Et comme ces deux animaux ont un lien social,
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    leurs sifflements distinctifs auront tendance à converger
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    et devenir très proche.
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    Cette courbe montre les deux membres d'une paire.
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    Et comme vous le voyez tout en haut,
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    ils partagent un cri aigu, comme "woop, woop, woop."
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    Ils ont tous les deux ce genre de cri.
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    Alors que les membres d'une autre paire feront "wo-ot, wo-ot, wo-ot."
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    Ce qui se produit est
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    qu'ils ont utilisé ce processus d'apprentissage
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    pour développer un nouveau signe qui identifie ce nouveau groupe social.
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    C'est une très intéressante manière pour eux
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    de former un nouvel identifiant
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    pour leur nouveau groupe social.
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    Faisons maintenant machine arrière
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    et regardons ce que ce message peut nous dire
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    sur la protection des dauphins
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    contre la nuisance humaine.
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    Quiconque regarde cette photo
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    sait que ce dauphin est entouré
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    et visiblement sont comportement est anormal.
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    C'est une mauvaise situation.
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    Il se trouve que quand un seul bateau
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    approche d'un groupe de dauphins
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    à quelques 200 mètres,
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    les dauphins vont commencer à siffler,
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    ils vont changer ce qu'ils font, ils se rassemblent,
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    en attendant que le bateau passe
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    et puis ils vont retourner à leurs occupations habituelles.
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    Dans un lieu comme Sarasota en Floride,
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    l'intervalle moyen entre deux passages
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    de bateau à 200m d'un groupe de dauphins
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    est de 6 minutes.
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    Donc même dans une situation qui ne semble pas si mauvaise,
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    cela affecte le temps que ces animaux ont
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    pour leur travail normal.
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    Et si on regarde un environnement très pur comme l'ouest de l'Australie,
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    Lars Bider a fait un travail sur
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    la comparaison du comportement et de la distribution des dauphins
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    avant d'être des dauphins qui regardent les bateaux.
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    Quand il y avait un bateau, pas beaucoup d'impact.
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    Et deux bateaux, quand le second bateau a été ajouté,
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    ce qui s'est passé est que quelques dauphins
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    ont complètement quitté la zone.
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    Et pour ceux qui sont restés, le taux de reproduction a chuté.
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    Donc, ca pourrait avoir un impact négatif sur toute la population.
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    Quand on pense aux zones maritimes protégées pour les animaux comme les dauphins,
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    cela signifie que nous devons être
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    conscients des actes qui nous paraissaient bénins.
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    Nous aurions peut être besoin de réguler l'intensité
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    de la navigation touristique et les visites des baleines
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    pour prévenir ce type de problèmes.
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    J'aimerais aussi souligner que les sons
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    n'ont pas de limites.
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    Donc on peut tracer une ligne pour protéger une zone,
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    mais la pollution chimique et le bruit
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    continueront à traverser cette zone.
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    J'aimerais maintenant passer de cet environnement
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    local, familier, côtier
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    au monde plus vaste des baleines et de l'océan.
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    Ceci est une carte que nous connaissons tous.
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    Le monde est principalement bleu.
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    Mais j'aimerais aussi souligner que les océans
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    sont beaucoup plus liés que ce que nous pensons.
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    Notez le peu de barrières qui délimitent
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    les océans en comparaison des terres.
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    Pour moi, l'exemple le plus suprenant
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    de l'interconnexion des océans
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    provient d'une expérience accoustique
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    où des océanographes
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    ont pris un bateau vers le sud de l'Océan Indien
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    ont déployé un haut parleur sous-marin
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    et ont diffusé un son.
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    Ce même son
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    a voyagé vers l'ouest et a pu être entendu aux Bermudes,
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    et a voyagé vers l'est et a pu être entendu à Monterey --
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    le même son.
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    Nous vivons dans un monde où la communication par satellite
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    permet une communication globale,
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    mais ca m'étonne toujours autant.
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    L'océan a la propriété
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    de permettre aux sons de basses fréquences
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    de se déplacer globalement.
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    Le temps de transit acoustique pour chacun de ces chemins est d'environ 3 heures.
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    C'est à peu près la moitié du globe.
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    Au début des années 70,
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    Roger Payne et un acousticien océanique
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    ont publié un papier théorique
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    soulignant qu'il est possible
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    qu'un son puisse se transmettre sur ces longues distances,
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    mais très peu de biologistes l'ont cru.
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    Ca s'est pourtant vérifié,
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    même si nous connaissons la propagation sur longue distance depuis quelques dizaines d'années,
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    les baleines ont clairement évolué
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    sur quelques dizaines de million d'années
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    une manière d'exploiter cette propriété étonnante des océans.
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    La baleine bleue et le rorqual
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    produisent des sons à très basse fréquence
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    qui peuvent traverser de très longues distances.
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    Le graphique du haut montre
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    une série complexe d'appels
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    qui sont répétés par des mâles.
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    Cela forme des chansons, qui jouent un rôle dans la reproduction
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    du même type que les chants d'oiseau.
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    En bas, on voit les appels fait par les mâles et les femelles
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    qui parcourent aussi de très longues distances.
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    Les biologistes ont continué à être sceptique
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    sur le problème des communications longue distance
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    bien après les années 70
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    jusqu'à la fin de la Guerre Froide.
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    Ce qui s'est passé, c'est que pendant la Guerre Froide
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    l'US Navy avait un système qui était secret à cet époque,
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    ils l'utilisaient pour tracer les sous-marins russes.
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    Ils avaient des micros en eau profonde, ou hydrophones,
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    reliés à la côte,
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    et tous connectés à un central qui pouvait écouter
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    les sons de tout l'Atlantique Nord.
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    Et après la chute du mur de Berlin, la Navy a rendu ce système disponible
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    aux bio-acousticiens des baleines
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    pour voir ce qu'ils pouvaient entendre.
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    Voici un tracé de Christopher Clark
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    qui a pisté une baleine bleue particulière
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    quand elle est passée par les Bermudes,
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    est descendu à la latitude de Miami et est revenu.
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    Elle a été suivie pendant 43 jours,
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    nageant 1 700 km,
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    soit plus de 1 000 miles.
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    Cela nous montre que les appels
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    sont détectables sur des centaines de miles,
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    et que les baleines ont l'habitude de nager des centaines de miles.
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    Ce sont des animaux centrés sur l'océan et à l'échelle de l'océan
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    qui communiquent sur des distances beaucoup plus larges
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    que ce que nous anticipions.
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    Contrairement aux Rorquals et aux baleines bleues, qui
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    s'étendent dans les océans tempérés et tropicaux,
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    les baleines à bosse se rassemblent
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    dans des zones de reproduction locales et traditionnelles.
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    Et donc elles peuvent produire des sons de fréquence un peu plus haute,
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    sur un spectre plus large et plus complexes.
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    Vous écouter un chant complexe
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    produit par ces baleines à bosse.
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    Quand les baleines à bosse développent
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    la capacité de chanter cette chanson,
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    elles écoutent les autres baleines
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    et modifient leur chant en fonction de ce qu'elles entendent,
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    tout comme les chants d'oiseaux ou les sifflements de dauphin que j'ai décrits.
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    Cela signifie que la chanson des baleines à bosse
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    est une forme de culture animale,
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    tout comme le serait la musique des hommes.
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    Je pense qu'un des plus intéressant exemple
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    vient d'Australie.
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    Les biologistes sur la côte Est de l'Australie
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    ont enregistré les chansons des baleines à bosse dans cette zone.
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    Cette ligne orange délimite les chants typiques
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    des baleines de la côte Est.
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    En 1995, elles chantaient toutes la chanson normale.
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    Mais en 1996, elles ont entendu quelques chants étranges.
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    Et il est apparu que ces chants étranges
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    étaient typiques des baleines de la côte Ouest.
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    Les chants de la côte Ouest sont devenu de plus en plus célèbre,
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    jusqu'à ce qu'en 1998,
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    plus aucune baleine ne chantait le chant de la côte Est; il avait complètement disparu.
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    Elles ont simplement chanté la super, nouvelle chanson de la côte Ouest.
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    C'est comme si un nouveau style
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    avait complètement été effacé
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    le style démodé d'avant,
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    et sans radio pour diffuser les vieux tubes.
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    Personne ne chante plus les vieilleries.
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    J'aimerais vous montrer rapidement ce que les océans font de ces appels.
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    Vous écoutez un enregistrement de Chris Clark,
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    à 0.2 miles d'une baleine à bosse.
  • 10:29 - 10:32
    Vous pouvez entendre le spectre total. C'est plutôt fort.
  • 10:32 - 10:34
    On se croit très proche.
  • 10:34 - 10:36
    L'enregistrement suivant
  • 10:36 - 10:38
    est la même chanson de baleine à bosse
  • 10:38 - 10:40
    à 50 miles de distance.
  • 10:40 - 10:42
    Vous le voyez en bas.
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    Vous n'entendez que les basses fréquences.
  • 10:44 - 10:46
    Vous entendez la réverbération
  • 10:46 - 10:48
    quand le son traverse de longue distance dans les océans
  • 10:48 - 10:51
    et ce n'est plus aussi fort.
  • 10:51 - 10:54
    Après ces enregistrement de baleines à bosse,
  • 10:54 - 10:57
    je lancerai les appels des baleines bleues, mais on doit les accélerer
  • 10:57 - 10:59
    car ils sont si bas en fréquence
  • 10:59 - 11:01
    que vous ne pourriez pas les entendre.
  • 11:01 - 11:03
    Voici l'appel d'une baleine bleu à 50 miles,
  • 11:03 - 11:05
    qui paraissait distant pour la baleine à bosse
  • 11:05 - 11:08
    C'est fort, clair -- vous pouvez l'entendre très clairement.
  • 11:08 - 11:11
    Voici le même appel enregistré avec un hydrophone
  • 11:11 - 11:13
    à 500 miles.
  • 11:13 - 11:16
    Il y a beaucoup de bruits parasites, qui sont pour la plupart d'autres baleines.
  • 11:16 - 11:19
    Mais vous pouvez toujours entendre ce faible appel.
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    Changeons de registre et pensons
  • 11:21 - 11:23
    au potentiel pour les impacts humains.
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    Le son le plus dominant que les hommes envoient dans l'océan
  • 11:26 - 11:28
    vient des bateaux.
  • 11:28 - 11:30
    Voici le son d'un navire,
  • 11:30 - 11:32
    et je vais devoir parler un peu plus fort pour me faire entendre.
  • 11:32 - 11:35
    Imaginez ce que les baleines entendent à 500 miles.
  • 11:35 - 11:37
    Il y a un problème potentiel qui peut être
  • 11:37 - 11:39
    que ce genre de bateau empêcherait les baleines
  • 11:39 - 11:41
    de s'entendre les unes des autres.
  • 11:41 - 11:43
    Voici quelque chose que l'on sait depuis pas mal de temps.
  • 11:43 - 11:46
    C'est un graphique qui vient d'un livre sur les sons sous-marins.
  • 11:46 - 11:48
    Et sur l'axe des Y
  • 11:48 - 11:51
    est la force des bruits ambiants moyens en eau profonde
  • 11:51 - 11:53
    en fonction de la fréquence.
  • 11:53 - 11:56
    Et dans les basses fréquences, cette ligne indique
  • 11:56 - 11:59
    que le son vient de l'activité sismique de la terre.
  • 11:59 - 12:01
    Là-haut, ces lignes des variable
  • 12:01 - 12:04
    indiquent l'acroissement des bruits dans cette gamme de fréquence
  • 12:04 - 12:06
    des vent et des vagues.
  • 12:06 - 12:09
    Mais juste au milieu ici où il y a un point d'optimisation,
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    le bruit est principalement celui des bateaux.
  • 12:11 - 12:13
    Réflêchissez-y. C'est une chose étonnante.
  • 12:13 - 12:16
    Dans cette gamme de fréquence où les baleines communiquent,
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    la source principale, sur notre planète, pour le bruit
  • 12:19 - 12:21
    provient de la navigation humaine,
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    des milliers de bateaux, distants, éloignés,
  • 12:24 - 12:26
    tous rassemblés.
  • 12:26 - 12:29
    Le prochain slide l'impact que cela peut avoir
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    sur la distance de communication des baleines.
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    Ici, vous voyez la force d'un appel à une baleine.
  • 12:34 - 12:36
    Et quand on s'éloigne,
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    le son devient de plus en plus éteint.
  • 12:38 - 12:41
    Dans un océan pré-industriel, que nous évoquions,
  • 12:41 - 12:43
    cet appel pouvait être facilement détecté.
  • 12:43 - 12:45
    C'est plus fort que le bruit
  • 12:45 - 12:47
    à une distance de milles kilomètres.
  • 12:47 - 12:50
    Considérons maintenant l'augmentation du bruit
  • 12:50 - 12:52
    qui provient de la navigation, comme nous l'avons vu.
  • 12:52 - 12:54
    Soudainement, la portée effective de la communication
  • 12:54 - 12:57
    chute de 100 km à 10 km.
  • 12:57 - 12:59
    Si ce signal est utilisé pour les mâles et les femelles
  • 12:59 - 13:02
    pour se retrouver pour l'accouplement alors qu'ils sont dispersés,
  • 13:02 - 13:04
    imaginez l'impact que cela peut avoir
  • 13:04 - 13:07
    sur le repeuplement d'une population menacée.
  • 13:07 - 13:09
    Nous avons aussi des appels de contacts
  • 13:09 - 13:12
    comme je l'ai décrit pour les dauphins.
  • 13:12 - 13:14
    Voici le son d'un appel de contact utilisé
  • 13:14 - 13:16
    par les baleines franches pour rester en contact.
  • 13:16 - 13:18
    C'est le type d'appel qui est uilisé par,
  • 13:18 - 13:20
    disons, les mères et les bébés
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    quand ils sont séparés, afin de se retrouver.
  • 13:22 - 13:24
    Imaginez que l'on intègre le bruit des navires dans ce tableau.
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    Que font les mères
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    si le bateau approche et que le petit n'est pas là?
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    Je vais vous décrire quelques stratégies.
  • 13:31 - 13:33
    Une stratégie est que si votre appel est ici
  • 13:33 - 13:35
    et que le bruit est dans le spectre,
  • 13:35 - 13:38
    vous pouvez changer la fréquence de votre appel hors de bande de fréquence du bruit
  • 13:38 - 13:40
    afin de mieux communiquer.
  • 13:40 - 13:43
    Susan Parks de Penn State a étudié cela.
  • 13:43 - 13:46
    Elle est allé dans l'Atlantique. Voici les données de l'Atlantique Sud.
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    Voici un appel typique de l'Atlantique Sud dans les années 70.
  • 13:49 - 13:52
    Regardez ce qu'il arrive à la moyenne des appels en 2000.
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    La même chose dans l'Atlantique Nord,
  • 13:54 - 13:56
    dans les années 50 contre l'an 2000.
  • 13:56 - 13:58
    Ces 50 dernières années,
  • 13:58 - 14:00
    alors que nous avons produit plus de bruits dans les océans,
  • 14:00 - 14:02
    ces baleines ont dues changer de fréquence.
  • 14:02 - 14:04
    C'est comme si l'ensemble de la population avait changé de fréquence
  • 14:04 - 14:07
    était passé de basse à tenor.
  • 14:07 - 14:09
    Ce changement étonnant, provoqué par les humains
  • 14:09 - 14:11
    sur cette large échelle,
  • 14:11 - 14:13
    dans l'espace et le temps.
  • 14:13 - 14:15
    Et nous savons désormais que les baleines peuvent compenser le bruit
  • 14:15 - 14:18
    en appelant plus fort, comme je l'ai fait quand on entendait le navire,
  • 14:18 - 14:20
    en attendant le silence
  • 14:20 - 14:23
    et en changeant la fréquence des appels hors de la bande de fréquence du bruit.
  • 14:23 - 14:25
    Il y a probablement un prix à appeler plus fort
  • 14:25 - 14:27
    ou augmenter la fréquence plus que la normal.
  • 14:27 - 14:29
    Et il y a probablement des opportunités perdues.
  • 14:29 - 14:31
    Si nous devons aussi attendre le silence,
  • 14:31 - 14:34
    elles peuvent manquer une opportunité importante pour communiquer.
  • 14:34 - 14:36
    Donc, on doit se sentir concerné
  • 14:36 - 14:38
    quand le bruit dans les habitats
  • 14:38 - 14:40
    dégrade suffisamment l'habitat
  • 14:40 - 14:43
    pour que les animaux doivent soit payer trop pour pouvoir communiquer,
  • 14:43 - 14:45
    soit ne puissent plus faire des fonctions critiques.
  • 14:45 - 14:48
    C'est vraiment un problème essentiel.
  • 14:48 - 14:50
    Et je suis heureuse de dire qu'il y a quelques
  • 14:50 - 14:53
    avancés prometteuses dans cette direction,
  • 14:53 - 14:56
    en regardant l'impact de la navigation sur les baleines.
  • 14:56 - 14:58
    En terme de bruit des navires,
  • 14:58 - 15:01
    l'Organisation Maritime Internale des Nations Unies
  • 15:01 - 15:04
    a formé un groupe dont le travail est d'établir
  • 15:04 - 15:06
    des recommandations pour rendre les bateaux plus silencieux,
  • 15:06 - 15:08
    pour dire à l'industrie comment faire taire les navires.
  • 15:08 - 15:10
    Et ils ont déjà trouvé
  • 15:10 - 15:13
    qu'être plus intelligent sur le design de meilleurs propulseurs,
  • 15:13 - 15:16
    vous pouvez réduire le bruit de 90%.
  • 15:16 - 15:19
    Si vous isolez
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    la machinerie du bateau de la coque,
  • 15:21 - 15:24
    vous réduisez le bruit de 99%.
  • 15:24 - 15:27
    Aujourd'hui, c'est principalement un problème de coût et de standard.
  • 15:27 - 15:29
    Si ce groupe peut établir des standards,
  • 15:29 - 15:32
    et si la construction navale les adopte pour construire leurs bateaux,
  • 15:32 - 15:34
    nous pourrons voir un déclin graduel
  • 15:34 - 15:36
    de ce problème potentiel.
  • 15:36 - 15:39
    Mais il y a aussi un autre problème au sujet des bateau que j'illustre ici,
  • 15:39 - 15:41
    c'est le problème de collision.
  • 15:41 - 15:44
    C'est une baleine qui vient d'éviter de justesse
  • 15:44 - 15:47
    un bateau porte container et évite la collision.
  • 15:47 - 15:49
    Mais les collisions sont des sérieux problèmes.
  • 15:49 - 15:52
    Les baleines menacées sont tuées chaque année par des collisions avec des bateaux.
  • 15:52 - 15:55
    Et c'est très important de le réduire.
  • 15:55 - 15:58
    Je vais vous montrer deux approches très prometteuses.
  • 15:58 - 16:00
    Le premier cas vient de la Bay de Fundy
  • 16:00 - 16:02
    Ces lignes noires montrent les voies navigables
  • 16:02 - 16:04
    pour entrer et sortir de Bay Fundy.
  • 16:04 - 16:06
    Les zones en couleur
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    montre le risque de collision des baleines franches
  • 16:09 - 16:11
    à cause des bateaux naviguant dans ces voies.
  • 16:11 - 16:14
    Il se trouve que ces voies
  • 16:14 - 16:17
    vont droit au travers d'une zone de nourriture des baleines franche à l'été.
  • 16:17 - 16:20
    Cela fait une zone de risque significatif de collision.
  • 16:20 - 16:22
    Alors, les biologistes
  • 16:22 - 16:24
    qui ne voulait pas laisser faire
  • 16:24 - 16:26
    sont aller voir l'Organisation Maritime Internationale
  • 16:26 - 16:28
    et ont fait une pétition pour dire
  • 16:28 - 16:30
    "Ne peut-on pas déplacer cette voie? Ce ne sont que des lignes sur le sol.
  • 16:30 - 16:32
    Ne peut-on pas les déplacer vers un lieu
  • 16:32 - 16:34
    où il y a moins de risque?"
  • 16:34 - 16:36
    Et l'Organisation Maritime Internationale a répondu très fermement,
  • 16:36 - 16:38
    "Voici les nouveaux tracés"
  • 16:38 - 16:40
    Les voies navigables ont été déplacées.
  • 16:40 - 16:43
    Et comme vous le voyez, les risques de collision sont beaucoup plus faibles.
  • 16:43 - 16:45
    C'est donc très prometteur.
  • 16:45 - 16:47
    Et nous pouvons être très créatifs en pensant
  • 16:47 - 16:49
    aux différents moyens de réduire les risques.
  • 16:49 - 16:51
    Une autre action qui a été prise indépendamment
  • 16:51 - 16:54
    par un compagnie maritime, elle même,
  • 16:54 - 16:57
    a été initiée par l'inquiétude que la compagnie avait
  • 16:57 - 17:00
    sur les émissions de gaz à effet de serre sur le réchauffement climatique.
  • 17:00 - 17:03
    La Maersk Line a regardé leurs concurrents
  • 17:03 - 17:06
    et a vu que tout le monde pense que le temps c'est de l'argent.
  • 17:06 - 17:08
    Ils vont aussi vite que possible pour atteindre leur port.
  • 17:08 - 17:10
    Mais là, ils attendent souvent.
  • 17:10 - 17:12
    Et ce que Maersk a fait, c'est trouver des moyens pour ralentir.
  • 17:12 - 17:15
    Ils peuvent ralentir d'environ 50%.
  • 17:15 - 17:18
    Cela réduit la consommation de carburant de 30%,
  • 17:18 - 17:20
    ce qui économise de l'argent
  • 17:20 - 17:23
    et en même temps, cela a des bénéfices significatifs pour les baleines.
  • 17:23 - 17:26
    Si vous ralentissez, vous réduisez le bruit que vous faites
  • 17:26 - 17:28
    et vous réduisez le risque de collision.
  • 17:28 - 17:30
    Pour conclure, j'aimerais juste souligner,
  • 17:30 - 17:32
    vous savez, les baleines vivent dans
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    un environnement acoustique étonnant.
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    Elles ont évoluées sur des dizaines de millions d'années
  • 17:36 - 17:38
    pour en tirer avantage.
  • 17:38 - 17:41
    Et nous devons être très attentifs et vigilants
  • 17:41 - 17:43
    en pensant aux choses que l'on fait
  • 17:43 - 17:45
    et qui peuvent les empêcher
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    d'être capable de faire leur activités importantes.
  • 17:48 - 17:50
    En même temps, nous devons être très créatifs
  • 17:50 - 17:53
    en pensant à des solutions pour réduire ces problèmes.
  • 17:53 - 17:55
    Et j'espère que ces exemples ont montré
  • 17:55 - 17:57
    différentes directions que nous pouvons prendre
  • 17:57 - 17:59
    en plus pour les zones protégées.
  • 17:59 - 18:02
    Pour être capable de garder les océans sûrs pour la communication des baleines.
  • 18:02 - 18:04
    Merci beaucoup.
  • 18:04 - 18:06
    (Applaudissements)
Title:
Peter Tyack : le son fascinant des mammifères marins
Speaker:
Peter Tyack
Description:

Peter Tyack de Woods Hole parle des merveilles cachées de la mer : les sons sous-marins. Sur scène à Mission Blue, il explique l'étonnante utilisation des sons et des chansons par les baleines pour communiquer sur des centaines de milles sous l'océan.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
18:07
Erick Dauvin added a translation

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