Conférence de presse: Yanis Varoufakis & Democracy in Europe Movement 25
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0:21 - 0:24Nous commencons officiellement la conférence de
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0:24 - 0:28presse de DieM -Mouvement Démocratie en Europe
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0:29 - 0:32Voici Yanis Varoufakis, que vous connaissez sûrement.
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0:32 - 0:33Mon nom est Srecko Horvat.
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0:33 - 0:36Nous sommes uniquement quelques uns des représentants
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0:36 - 0:38qui ont déjà rejoint le mouvement
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0:38 - 0:41et vous allez aujourd'hui voir de quoi il s'agit.
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0:41 - 0:43Nous avons 30minutes pour la conférence de presse
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0:44 - 0:47ensuite nous devrons continuer avec nos... réunions.
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0:47 - 0:53Donc, une courte introduction: En 1969,
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0:53 - 0:56Adorno donna une interview pour Der Spiegel
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0:58 - 1:00et le journaliste posa la question suivante:
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1:01 - 1:04"Professeur, il y a deux mois, le monde semblait encore être en ordre."
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1:04 - 1:06Et vous savez ce qu'Adorno répondit?
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1:06 - 1:07"Pas pour moi!"
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1:09 - 1:11Et je pense que c'est la même chose:
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1:11 - 1:14Peut-être que pour certaines personnes l'UE semble aller bien,
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1:14 - 1:20Mais pour nous, et surtout venant de l'expérience de Yanis comme ministre des finances grecques,
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1:20 - 1:21cela ne semble pas "aller bien".
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1:22 - 1:26L'an dernier, la société allemande pour le language a annoncé
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1:32 - 1:35que les trois mots les plus populaire de l'année 2015
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1:36 - 1:37étaient réfugiés,
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1:39 - 1:40Je suis Charlie
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1:41 - 1:43et à la troisième place "Grexit" ( nom donné au possible retrait de la Grèce de l'UE )
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1:43 - 1:48À la dixième place, c'était "Nous pouvons y arriver", qui est, je crois,
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1:48 - 1:52la phrase de Merkel quant à la crise migratoire.
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1:52 - 1:57Ce que nous voulons c'est mettre cette phrase " nous pouvons y arriver" en première place.
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1:57 - 1:59Et c'est pourquoi nous fondons ensemble avec les quatre coins de l'Europe,
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1:59 - 2:02le Mouvement Démocratie en Europe.
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2:03 - 2:05Mais je vais te laissez parler et ensuite,
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2:05 - 2:07nous répondrons aux questions.
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2:07 - 2:08Je pense que c'est mieux pour la conférence de presse.
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2:09 - 2:11Laissez moi vous souhaiter la bienvenue pour cette conférence,
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2:11 - 2:13merci d'être venus.
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2:13 - 2:19C'est un grand honneur, un privilège, d'être dans le coeur de l'Europe, Berlin.
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2:19 - 2:24Nous avons choisi Berlin, précisément parce que rien ne peut changer
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2:24 - 2:30dans une direction progressive sans l'entier accord de l'allemagne
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2:30 - 2:33dans nos efforts européens.
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2:33 - 2:38Malheureusement, c'est une conviction de certains d'entre nous,
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2:38 - 2:40qui construisent DiEM ensemble,
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2:40 - 2:46que l'union européenne se désintègre et ce, assez rapidement!
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2:46 - 2:50Quand on parle de la crise européenne,
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2:50 - 2:57l'échec, l'incroyable échec de l'UE, à la fois en tant qu'union
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2:57 - 3:02et en tant que membre qui se bat pour résoudre la crise des réfugiés
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3:02 - 3:04de manière sensible, rationnel et humaniste
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3:04 - 3:08Avec une possible exception d'Angela Merkel.
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3:13 - 3:17Le phénomène de renationalisation des ambitions,
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3:17 - 3:25La nationalisation de l'espoir, le fait que, maintenant, nous avons des gouvernements européens
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3:25 - 3:30qui adoptent pleinement la mentalité de " pas dans mon jardin"
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3:30 - 3:34Que ce soit à propos de dettes, de réfugiés, à propos de Schengen
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3:34 - 3:39à propos de géopolitique, de notre attitude quant au Proche Orient ou à la Lybie,
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3:39 - 3:46il suffit de mettre ensemble les mots „européen“ et „politique étrangère“ pour finir avec une blague.
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3:46 - 3:51Ou pire, avec les mots „européen“, „migration“ et „politique“.
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3:53 - 3:56Pourquoi l'Europe se désintègre-t-elle?
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3:56 - 4:05La faute dans cette désintégration,
c'est que, pendant les dernières décennies -les deux, voire trois dernières décennies, -
4:05 - 4:13nous avons permis un processus de dépolitisation dans les prises de décisions au coeur de l'Europe, dans nos principales institutions europénnes.
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4:13 - 4:17Et quand on dépolitise un processus de décision politique
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4:17 - 4:21on finit avec de très mauvaises décisions et une politique économique superficiel.
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4:21 - 4:26Désormais nous avons cela comme -c'est du moins notre estimation- cercle vicieux établi.
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4:26 - 4:31Une mauvaise politique mène à de mauvais résultats économiques et à des taux d'intérêts négatifs.
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4:33 - 4:36Comme les fonds pour la retraite en Allemagne ou la déflation en Espagne.
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4:36 - 4:41Ces mauvais résultats économiques tendent à rendre les processus de décision
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4:41 - 4:48bureaucratiques et technocrates et les font tourner de plus en plus vers l'autoritarisme.
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4:50 - 4:56Ce degré d'autoritarisme grandissant conduit à plus de retrait dans le cadre de la mauvaise politique.
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4:56 - 4:58Ce qui conduit à plus de résultats négatifs
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4:58 - 5:06et nous nous retrouvons dans une sorte de cadre de désintégration des années 30.
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5:06 - 5:10Mélangé à un choc tel que la crise des réfugiés,
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5:10 - 5:14on assiste à une situation telle que celle que nous affrontons en Europe aujourd'hui.
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5:14 - 5:17Nous nous sommes donc posés une très simple question:
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5:17 - 5:20si notre analyse est exacte,
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5:20 - 5:24si L'UE est en train de se désintégrer
à cause de sa terrible politique, -
5:25 - 5:27quelle est la solution?
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5:27 - 5:29Et bien, nous savons quelle n'est pas la solution:
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5:29 - 5:32ce n'est pas de nous réfugier derrière nos états nationaux.
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5:32 - 5:34Ce n'est pas de construire de nouveaux murs,
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5:34 - 5:42la solution n'est pas „ forteresse allemande“ et „forteresse francaise“, „forteresse grecque“.
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5:42 - 5:48Ces murs représentent simplement nos échecs dans l'amour de sécurité. Ils ne sont pas la solution.
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5:48 - 5:52Ce n'est pas non plus une solution d'enfouir nos têtes dans le sable
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5:52 - 5:54pour prétendre être sur la bonne voie,
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5:54 - 5:57et que nous avons juste besoin d'adapter un peu notre politique.
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5:57 - 6:01Donc, si ce ne sont pas là les solutions,
quelles sont-elles? -
6:01 - 6:08Notre réponse est de rechercher à démocratiser
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6:08 - 6:12les institutions de l'UE pour réaliser deux choses:
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6:12 - 6:18d'abord recadrer les institutions existantes,
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6:18 - 6:22afin de stabiliser les cinq crises qui désintègrent l'Europe,
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6:22 - 6:24la dette, le secteur bancaire,
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6:24 - 6:27les investissments bas partout même en Allemagne,
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6:27 - 6:32la pauvreté croissante, qui nourrit la misanthropie et le nationalisme
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6:32 - 6:33et la crise migratoire.
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6:36 - 6:38Et nous voulons faire cela de manière
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6:38 - 6:44à relégitimer le pouvoir politique et la politique européenne.
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6:44 - 6:45Comment?
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6:45 - 6:50Le système démodé de créer un parti politique dans un état national,
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6:50 - 6:56faisant des promesses impossibles à tenir une fois au pouvoir,
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6:56 - 6:58Ce système est fini.
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6:58 - 7:04J'ai vu beaucoup de puissants ministres des finances
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7:04 - 7:10être réduit à l'impuissance face au conseil européen et face à l'Eurogroupe.
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7:11 - 7:15Donc, si nous avons raison et qu'un autre parti politique,
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7:15 - 7:19une autre organisation à l'échelle nationale ne serait pas une solution,
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7:19 - 7:21quelle est la seule alternative?
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7:21 - 7:25La seule alternative est d'essayer quelque chose qui n'a pas encore été essayer.
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7:25 - 7:28Un mouvement politique qui viendrait des quatre coins de l'Europe,
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7:28 - 7:30en même temps, par delà les frontières,
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7:30 - 7:38indépendamment des affiliations à différents partis politiques et qui aurait un seul but:
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7:38 - 7:41amener les européens autour d'une table métaphorique,
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7:41 - 7:44d'une table digitale, comme celle-ci ce soir,
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7:44 - 7:47pour discuter en tant qu'européens de nos problèmes communs
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7:47 - 7:51et de ce que nous voulons comme solutions communes à ces problèmes.
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7:51 - 8:01L'espoir étant qu'un consensus émerge et s'exprime à l'échelle municipale, nationale, à l'échelle de l'UE,
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8:03 - 8:07Maintenant nous attendons de répondre á vos questions.
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8:10 - 8:13Commencons avec celle-ci:
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8:15 - 8:18Q: le président de la Turquie, Erdogan,
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8:18 - 8:25semble avoir menacé aujourd'hui l'Europe en disant que, si la Turquie ne recoit pas d'aides financières,
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8:25 - 8:30il enverra des masses de réfugiés vers l'europe.
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8:30 - 8:37Comment est-ce que ce genre de menace mettent les buts que vous voulez atteindre en question?
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8:37 - 8:42R: Ces menaces, les dangers clairs présents que nous affrontons rehausse notre propos.
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8:43 - 8:47Il est grand temps que nous traitions ces problèmes ensemble.
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8:47 - 8:49Pas comme un problème grec,
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8:49 - 8:52pas comme un problème devant êre réglé
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8:52 - 8:57en transformant la Grèce ou l'Italie ou la Sicile en un camp de concentration.
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8:57 - 9:04Mais comme un problème commun à une union large, puissante et riche,
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9:04 - 9:09qui a spectaculairement échoué ces dernières semaines,
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9:09 - 9:14ces derniers mois et années à gérer ces problèmes communs -de manière systématique.
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9:14 - 9:22La raison d'être de ce que nous faisons est d'être capable de regarder Monsieur Adorno dans les yeux,
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9:22 - 9:28en tant qu'européens avec une politique cohérente et consistante,
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9:28 - 9:32cohérente entre autre avec un royaume de solidarité au travers de l'Europe,
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9:32 - 9:44une stabilisation économique et l'arrêt de cette course qui mène l'Europe à la désintégration.
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9:44 - 9:56Q: Cela n'aide pas lorsque vous essayez de réagir en tant qu'Europe et que vos partenaires externes sont enclin à vous mettre le pistolet sur la tempe.
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9:57 - 9:58R: L'union fait la force!
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9:58 - 10:02Si un pistolet nous est pointé sur la tempe,
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10:02 - 10:07la dernière chose dont nous ayons besoin est une situation où Berlin se retourne contre Athène,
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10:07 - 10:11Athène contre Paris, Paris contre Bratislava.
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10:15 - 10:20Q: Vous avez dit vouloir débuter un mouvement dans tous les pays européens à la fois,
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10:20 - 10:22qu'est-ce qui vous fait croire que vous pouvez réussir
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10:22 - 10:29ce que tous les mouvements et protestations sociaux ou ATTAC par exemple n'ont pas réussi à faire?
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10:30 - 10:32R: Absolument rien.
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10:32 - 10:39Mais c'est le seul moyen pour que je sois éveillé le matin et être énergique à ce qui, je le crois, semble juste.
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10:39 - 10:43Regardez: 2015 fut une année centrale.
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10:43 - 10:56Ce fut une année où nous avons échoué en tant qu'Europe à gérer une politique économique
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10:56 - 11:03qui a condamné de grandes parties de la périphérie à une dépression permanente.
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11:03 - 11:05Une dépression permanente!
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11:05 - 11:08Du même coup, les économies en surplus,
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11:08 - 11:12les économies principales telles que l'Allemagne, les Pays-Bas, etc.
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11:12 - 11:18firent face à un processus de déflation brûlant,
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11:18 - 11:24ce qui sape aujourd'hui la confiance des pays principaux quant à la capacité de l'UE
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11:24 - 11:29et des gouvernements de Berlin, des Pays-Bas etc. de réussir à gérer la situation.
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11:35 - 11:40Pour la première fois, il existe une possibilité de coalition entre les démocrates.
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11:40 - 11:46Qu'ils soient des démocrates libéraux, sociaux ou radicaux, des démocrates verts ( écologiques ).
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11:47 - 11:532015 a montré à beaucoup de gens que notre système de gouvernement en Europe
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11:53 - 11:56est inconsistent avec le partage de la prospérité.
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11:56 - 12:01Maintenant, peut-être que ce que nous allons faire pourrait permettre à cette coalition de prendre forme.
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12:01 - 12:05Ce que d'autres mouvements n'ont pas réussi à faire.
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12:05 - 12:12Rappelez-vous que ce que les défenseurs du capitalisme, du marché libre proposent,
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12:12 - 12:17mettant en avant un point de vue disant que la raison qu'a le capitalisme d'être dynamique,
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12:17 - 12:26c'est que c'est un processus d'erreur où le marché détermine parmi de nombreux échecs quel est le score de réussite.
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12:26 - 12:29Peut-être que nous avons besoin d'essayer différents mouvements
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12:29 - 12:35pour arriver à celui qui permettra à l'Europe de s'intégrer plutôt que de se désintégrer.
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12:35 - 12:38Peut-être que ce mouvement sera aussi un échec,
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12:38 - 12:43mais nous devons continuer à essayer jusqu'à ce que le processus d'évolution,
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12:43 - 12:48le processus historique de l'Europe soit poussé dans la bonne direction,
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12:48 - 12:55sur le sentier de l'intégration et arrêtant la déconstruction actuelle.
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13:02 - 13:07Q: Je veux vous questionner sur la terminologie des médias.
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13:07 - 13:12Les médias -en Allemagne et aux USA utilisent des termes tels que „ ajustements structurels“,
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13:12 - 13:19Flexibilité de marché du travail, paquets de secours, comme si toute la nation était sauvée, programmes de sauvetage.
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13:19 - 13:23Noam Chomsky dit que la flexibilité du marché libéral est une autre expression
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13:23 - 13:26pour quelqu'un qui ne sait pas s'il se réveillera demain avec un job.
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13:26 - 13:30Je voudrais savoir si votre mouvement reprend ces terminologies
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13:30 - 13:35et les change pour former une image plus appropriée de ce qui se déroule actuellement.
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13:35 - 13:41R: Nous devrions tous, chacun de nous, prendre garde au double langage.
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13:41 - 13:53Et à la facon dont chaque langage est tordu pour cacher ce que dissimulent certaines phrases et tournures politiques.
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14:00 - 14:04Ne serait-ce pas bien si notre langage était utile dans le contenu d'un dialogue,
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14:04 - 14:08afin que ce que nous pensons soit transmi ( de manière effective ) à nos interlocuteurs.
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14:08 - 14:14J'ai un exemple favori de double langage:
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14:14 - 14:20lors de nos négociations avec la Troika, les termes qu'eux utilisaient pour réduire les retraites était:
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14:20 - 14:23„ Restauration de justice intergénérationnelle „
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14:27 - 14:36Q: ( impossible à comprendre)
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14:36 - 14:41R: Si vous lisez notre manifeste,
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14:41 - 14:47il est assez clair qu'il s'agit d'un manifeste pour la démocratisation de l'Europe
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14:47 - 14:50et c'est un appel à tous les démocrates,
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14:50 - 14:57indépendamment des idéologies, conception de la société et affiliation à des partis politiques.
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14:57 - 15:04Nous avons tous notre idéologie particulière.
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15:04 - 15:13Mais DiEM n'est pas moi, pas Srecko, ce n'est aucune des personnes qui seront ce soir à Berlin ( Volksbühne ).
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15:13 - 15:16C'est chacun de nous, ensemble, et c'est ce manifest.
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15:16 - 15:26Les termes du manifeste cherchent à embrasser chacun de ceux
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15:26 - 15:30qui veulent une re-démocratisation replacant les peuples au centre de l'Europe.
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15:30 - 15:34Q: Vous pensez vraiment que le Centre de gauche et le Centre de droite peuvent en être?
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15:34 - 15:36R: C'est ce que nous voulons.
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15:36 - 15:47Vous voyez, certains de mes amis politiques associés/collaborateurs,
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15:47 - 15:53sont des gens qui seraient, en Grande-Bretagne, décrits comme des nouveaux libéralistes.
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15:53 - 15:59Des gens qui s'indignent du manque de démocratie,
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15:59 - 16:02à Bruxelles, Francfort, dans les institutions européènnes,
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16:02 - 16:06qui font un si mauvais travail dans la gérance des affaires européènnes.
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16:06 - 16:08Si je peux être ami avec ces personnes,
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16:08 - 16:09je pense qu'il est parfaitement possible
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16:09 - 16:20que DiEM parle à tout ceux qui sont d'accord avec la nécessité de re-politiser les décisions,
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16:20 - 16:31afin d'arrêter la crise économique et la crise de l'autoritarisme excessif, notamment à Bruxelles et Francfort.
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16:44 - 16:50Q: Re-démocratisation signifie donc de défendre les constitutions des états membres?
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16:53 - 16:59R: Bien sûr! Nous sommes des démocrates constitutionnels. Mais laissez-moi vous dire ceci:
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16:59 - 17:02Le moment où nous avons créée une devise commune,
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17:02 - 17:08nous avons transféré la souveraineté de nos états nationaux dans un trou noir.
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17:08 - 17:10Nous n'avons pas créée une fédération,
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17:10 - 17:17si nous l'avions fait, nous aurions transféré notre souveraineté de nos états nationaux à un état fédéral.
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17:17 - 17:24Et nous aurions besoin d'une constitution pour faire cela, qui recouvrirait les constitutions de nos états nationaux.
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17:24 - 17:27Nous n'avons pas fait cela. Donc, non, il n'y a pas de souveraineté.
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17:27 - 17:29Maintenant, il y a juste de l'opacité,
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17:29 - 17:30de l'autoritarisme,
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17:30 - 17:39il y a des fonctionnaires que certains d'entre nous connaissent,
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17:39 - 17:47mais dont la plupart des européens n'ont jamais vu le visage ou entendu le nom et qui prennent des décisions importantes -cruciales, dans leur dos.
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17:47 - 17:51Et le problème est que la grande majorité des européens,
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17:51 - 17:53qu'ils soient d'accord avec moi ou pas,
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17:53 - 17:57ressentent qu'il existe un manque de légitimation.
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17:57 - 18:02Le problème avec cela étant que dans le contexte d'une spirale de déflation
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18:02 - 18:06et avec la crise migratoire qui ne sont pas traités ensemble,
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18:06 - 18:11il existe un danger sèrieux que ce mécontentement pour ce manque de légitimité
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18:11 - 18:16de même que le mépris des constitutions sans avoir de constitution fédéral global
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18:16 - 18:25conduise à la désintégration, au nationalisme, à un retour envisagé dans les états nationaux.
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18:26 - 18:31En d'autres termes, pour faire simple, une version post-moderne des années 1930.
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18:31 - 18:32Les démocrates doivent faire cesser cela.
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18:32 - 18:35Nous devons donner aux gens,
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18:35 - 18:40surtout à ceux qui ne veulent rien entendre de ma part, ou de gens comme moi,
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18:40 - 18:47l'espoir que l'Europe peut utiliser cette occasion de réclamer des processus démocratiques constitutionnels
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18:47 - 18:51de telle manière que ceux-ci soient cohérents avec leurs peurs et leurs aspirations.
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18:58 - 19:02Q: Je me demande pourquoi nous avons besoin de votre mouvement, de ce nouveau mouvement,
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19:02 - 19:07alors que nous avons d'autres parties politique de gauche qui se battent pour la démocratie
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19:07 - 19:12et pour plus d'intégration.
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19:12 - 19:18R: J'espère que vous savez que ce serait un rêve de ne pas avoir à faire cela.
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19:18 - 19:22Cela serait génial, si les mouvements existants pouvaient avoir fait ce travail!
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19:22 - 19:26Mais je ne pense pas qu'ils le peuvent et je ne pense pas qu'un mouvement de gauche puisse le faire.
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19:26 - 19:31Je suis de gauche, je n'en fais pas un secret,
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19:31 - 19:35mais je me dois d'être brutalement honnête:
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19:35 - 19:40la gauche a subit une défaite majeure dans la fin des années 1980, au début des années 1990.
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19:40 - 19:44Nous portons un fardeau de culpabilité énorme.
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19:44 - 19:49Pour tous les crimes que nous avons effectué en tant que gauchistes
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19:50 - 19:52-pas en tant qu'individu,
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19:52 - 19:56mais en tant que culpabilité collective de la gauche au cours du 20ème siècle.
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19:56 - 20:01La gauche n'a pas eu de succès depuis 1991
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20:01 - 20:06et surtout après 2008 lors de la grande crise financière,
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20:06 - 20:12qui fut le déclencheur de la crise de l'euro et de l'UE maintenant.
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20:12 - 20:17Nous avons échoué en tant que gauche a nous détacher de ce passé,
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20:17 - 20:22à nous détacher de notre minorité si confinée.
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20:22 - 20:25Nous avons réussi brièvement en Grèce,
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20:25 - 20:30mais cela n'a pas été reproduit en Allemagne ou en France.
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20:32 - 20:35Les problèmes auxquels nous faisons face, exactement comme dans les années 1970,
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20:35 - 20:40sont des problèmes qui sont existentialistes pour la survie de l'Europe
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20:40 - 20:42et cela au-delà des limites de la Gauche.
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20:42 - 20:46C'est pourquoi nous appelons à une large coalition de démocrates
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20:46 - 20:53libéraux, sociaux, gauchistes, radicaux, verts, qui sont d'accord sur une seule simple idée:
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20:53 - 20:55que le „peuple“ soit plus central dans une „démocratie“
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20:55 - 20:59et non pas traité avec mépris par des bureaucrates
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20:59 - 21:03qui usurpent de leur pouvoir sans que personne ne s'en rende compte.
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21:07 - 21:14Q: La situation des réfugiés est toujours mentionné comme une menace.
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21:14 - 21:21Je me demande si vous pouvez le voir, dans votre mouvement, comme quelque chose de positif?
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21:21 - 21:28Comme un projet commun à l'Europe, une population qui grandit plutôt qu'une simple menace.
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21:29 - 21:31R: Si vous lisez notre manifeste, il est très clair sur ce point:
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21:31 - 21:37une des choses que nous avons attaché à l'Europe de nos rêves et à nos aspirations, c'est une Europe ouverte.
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21:37 - 21:45Une Europe qui comprend que barrières et frontières reflètent l'insécurité
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21:45 - 21:50et diffusent cette même insécurité au nom de la sécurité ( qu'ils prétendent ainsi garantir )
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21:50 - 21:53En parlant en tant que Yanis Varoufakis, moi même et non en tant que DiEM,
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21:53 - 21:55parce que DiEM doit être authentiquement démocratique
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21:55 - 21:59et nous devons convoquez une session avant que nous ayons une position sur quelque chose.
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21:59 - 22:03Je vous parle donc maintenant personellement et non en tant que représentant de DiEM.
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22:03 - 22:11Deux points quant aux réfugiés: D'abord, venant de la philosophie de l'ancienne tradition grècque,
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22:11 - 22:15lorsque quelqu'un frappe à votre porte au milieu de la nuit,
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22:15 - 22:19mouillé et affamé, blessé et effrayé,
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22:19 - 22:23vous ne faites pas d'analyse de coûts et de bénéfices pour deviner si vous devriez ouvrir la porte.
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22:23 - 22:25Vous l'ouvrez!
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22:25 - 22:30Et vous vous préoccupez des conséquences de votre choix bien après,
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22:30 - 22:35après que la personne soit séchée, nourrie, soignée et qu'elle ne soit plus effrayée.
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22:35 - 22:41Premier point. Deuxièmement: l'Europe doit assumer son histoire.
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22:41 - 22:45Depuis des centaines d'années, nous avons peuplé la terre.
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22:45 - 22:52Nous avons exporté des européens en Amérique, en Australie, en Asie, en Afrique.
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22:52 - 22:53Nous avons colonisé.
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22:53 - 22:56Nous avons supprimé des tribus et pris le contrôle du monde.
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22:57 - 23:01C'était bien, cela faisait partie du grand exode européen.
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23:02 - 23:06Et bien vous savez quoi? Devinez donc!
La démographie de notre planète est en train de changer -
23:06 - 23:12et l'Europe sera repeuplé dans une très grande mesure par des gens extèrieurs à l'Europe.
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23:12 - 23:13Nous ferions mieux d'accepter ce fait.
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23:13 - 23:19Apprendre à vivre avec cela et apprendre comment en tirer toute l'énergie que nous pourrons.
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23:19 - 23:26Nous vieillissons l'Europe et nous concentrons sur comment traiter ce problème là.
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23:26 - 23:34Ce que les politiciens nécessitent pour réussir à faire cette transition dynamique
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23:34 - 23:38se rapprochent plus des valeurs humanistes et européennes.
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23:51 - 23:55Q: Pendant la lecture de votre manifeste, j'y ai lu quelques buts à court-terme,
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23:55 - 24:03comme la transparence et la franchise et quelques autres buts
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24:03 - 24:10comme une assemblée constitutionnelle venant directement des citoyens de l'Europe.
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24:10 - 24:19Pourriez-vous expliquer de quelles influences vous disposez pour atteindre ces buts dans un contexte européen?
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24:19 - 24:25R: Nous n'en avons pour l'instant aucune idée. Nous débutons cette nuit, avant cette nuit, nous n'existons pas.
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24:25 - 24:28Nous n'avons donc encore aucune influence donc.
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24:28 - 24:30C'est tout l'intérêt d'un mouvement,
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24:31 - 24:34vous exposez des principes, des objectifs,
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24:34 - 24:38vous appelez vos concitoyens des quatre coins de l'Europe à vous rejoindre
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24:38 - 24:44s'ils pensent qu'il existe un manque quelconque
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24:44 - 24:53et qu'ils ressentent le besoin de vous rejoindre et de promouvoir collectivement ces objectifs.
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24:53 - 25:00Notre influence sera absolument proportionnel au nombre de personnes qui rejoindront DiEM
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25:00 - 25:04et s'engageront activement dans la poursuite de nos objectifs communs.
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25:04 - 25:06C'est cela, la démocratie.
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25:12 - 25:16Q: Maintenant on trouve une véritable militarisation à Lesbos.
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25:16 - 25:19Ma question n'est pas seulement une question européenne,
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25:19 - 25:23nous avons beaucoup de crises avec les réfugiés, nous avons aussi des crises politiques,
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25:23 - 25:24Ma question pour vous est :
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25:24 - 25:28Quelle est votre réponse pour trouver un moyen de sortir de cette situation
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25:28 - 25:32parce que vous trouvez que ni l'Europe, ni les institutions ne fonctionnent?
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25:32 - 25:40Je veux entendre de vous quelque chose de plus concret,
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25:40 - 25:48qui peut retentir ce soir comme un appel pour trouver d'autres chemins que celui de la militarisation,
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25:48 - 25:58pour trouver une solution politique pour résoudre le problème. Il est vraiment temps d'agir là.
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25:59 - 26:00R: Précisément!
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26:00 - 26:04Cet échec que vous décrivez est la raison fondamentale
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26:04 - 26:08pour laquelle nous croyons que nous nécessitons un nouveau mouvement en Europe,
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26:08 - 26:12qui offrent aux européens une opportunité de discuter cela en tant qu'Européens,
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26:12 - 26:15pas en tant que Grecs, Allemands ou Slovaques.
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26:17 - 26:23Ce n'est pas le moment de formuler la réponse politique intégrale, mais permettez moi ceci:
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26:23 - 26:28L'été dernier, notre gouvernement en Grèce -puisque vous parlez de Lesbos-
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26:28 - 26:38fut forcé d'accepter un marché qui apporta à notre gouvernement en faillite 85 billion de plus.
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26:38 - 26:42Avant cela, nous fûmes forcés en tant que nation à accepter
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26:42 - 26:44-contre les manifestations de rues de nombreux d'entre nous-
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26:44 - 26:47130 billion en 2012.
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26:47 - 26:50En 2010, nous fûmes forcés à accepter un autre billion,
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26:50 - 26:54tout cela supposémment comme solidarité envers la Grèce
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26:54 - 26:57-solidarité pour les banquiers plutôt, mais peu importe.
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26:57 - 27:04Si tous ces billions peuvent être mis de force dans la gorge d'une nation
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27:04 - 27:06qui ne peut simplement pas se le permettre,
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27:06 - 27:09certainement est-il possible de trouver un ou deux ( billions)
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27:09 - 27:23pour résoudre les problémes d'une facon qui ne constitue pas de tremplin vers la militarisation.
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27:23 - 27:27Le fait que nous nous querellions à propos de quelques centaine de millier d'euros,
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27:27 - 27:33quand en même temps des centaine de billions de prêts toxiques
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27:33 - 27:40sont réunis est un autre signe de la désintégration de l'UE.
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27:40 - 27:43L'Histoire va nous juger vraiment durement.
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27:46 - 27:50Q: Vous parlez toujours de plus de démocratie.
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27:50 - 27:58Sommes nous plus démocratique par exemple que le parti communiste de Grèce, qui appelle la Grèce a quitté l'UE?
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28:01 - 28:04R: Laissez-moi répondre très sincèrement:
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28:04 - 28:08peut-être que nous n'aurions pas dû créer l'UE comme nous l'avons fait.
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28:08 - 28:10Je suis convaincu que nous n'aurions pas dû,
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28:10 - 28:13nous aurions dû soit ne pas la créer, soit la créer différemment,
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28:13 - 28:24mais une fois créée, la désintégration de l'UE va apporter un écroulement très rapide
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28:24 - 28:29qui ressemblera terriblement à ce qui est arrivé dans les années 1930
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28:31 - 28:35Et ce que je réponds à mes amis du parti communiste de Grèce, radicaux de gauche,
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28:35 - 28:43qui formulent la position que peut-être, la désintègration et le retour aux états nationaux serait la solution,
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28:43 - 28:45c'est que je leur rappelle que,
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28:45 - 28:48lorsque nous avons eu une pareille désintégration en 1930,
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28:48 - 28:52ce ne fut pas l'humanisme et ce ne fut pas la Gauche qui en bénéficièrent.
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28:52 - 29:02Ce furent les fascistes, les nazistes et l'Europe tomba dans un terrible piège aux coûts humains énormes.
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29:02 - 29:06Voulons-nous la même chose? Moi en tout cas, certainement pas.
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29:07 - 29:09Nous avons le temps pour une dernière question.
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29:09 - 29:18Pour ceux qui sont accrédités, nous les invitons à nous questionner plus tard.
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29:18 - 29:26Pour ceux qui n'ont pas de tickets maintenant, nous organisons aussi live-streaming.
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29:27 - 29:31Donc, une dernière question et ensuite nous devrons terminer malheureusement.
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29:34 - 29:38Q: Comment allez-vous engager des personnes de petits pays dans DiEM,
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29:38 - 29:40comme la Slovénie par exemple?
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29:40 - 29:49Y aura -t-il des choses à faire au niveau local ou l'ensemble restera-t-il une sorte d'idée générale?
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29:50 - 29:56R: Nous sommes de grands croyants des actions locales dans le contexte d'un agenda englobant toute l'Europe.
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29:56 - 30:01Il y aura donc différents niveaux de participations.
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30:01 - 30:06Il y aura une application pour les mobiles, il y aura un site internet,
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30:06 - 30:14de sorte que la plateforme digitale qui est essentielle aujourd'hui pour tout,
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30:14 - 30:25permettra aux citoyens de Slovénie à Ljubljana de trouver qui autour d'eux est engagé.
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30:25 - 30:31Notre idée est de passer très rapidement de ces formes de communication digitales
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30:31 - 30:38à des réunions en mairies, dans les villes, dans les villages,
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30:38 - 30:41sur des thèmes dont nous déciderons collectivement au travers de l'Europe.
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30:41 - 30:44Cela nous ménera à de plus gros évènements au fur et à mesure,
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30:44 - 30:48comme celui que nous avons aujourd'hui.
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30:48 - 30:54de sorte que la communication digitale prenne la forme de meetings en face-à-face,
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30:54 - 30:59au niveau local, au niveau national et ce partout en Europe.
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31:00 - 31:01Merci beaucoup.
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31:01 - 31:05Yanis, peut-être que tu veux transmettre un dernier message pour conclure.
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31:05 - 31:06Et bien, le message final,
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31:06 - 31:12c'est qu'il n'y a absolument aucun doute que ce que nous faisons avec DiEM semble être assez utopique.
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31:12 - 31:16L'idée de débuter un mouvement européen,
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31:16 - 31:19qui ne proviennent pas d'un pays particulier,
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31:19 - 31:24ni d'une base organisée existante,
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31:24 - 31:27mais venant plutôt d'une „ perspective horizontale“ au travers de l'Europe,
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31:27 - 31:36afin de changer l'Europe et d'arrêter la descente dans ce trou que la désintégration creuse pour nous,
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31:36 - 31:40cette idée semble aller chercher loin et il se pourrait bien que cela échoue.
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31:40 - 31:43Mais quelle est l'alternative?
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31:43 - 31:46L'alternative est de continuer à prétendre,
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31:46 - 31:50comme le font les pouvoirs en place de l'UE,
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31:50 - 31:53qu'ils peuvent maintenir cette UE que nous avons désormais.
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31:53 - 31:55Ce qu'ils ne peuvent pas faire
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31:55 - 31:59-cela est plus utopique encore que ce que nous faisons!
-
31:59 - 32:04Et finalement, l'alternative à ce projet utopique,
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32:04 - 32:11est une horrible folie qui punira sévèrement tout le monde
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32:11 - 32:14à l'exception de ceux prospérant
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32:14 - 32:20et réussissant à profiter de la situation -profiter de désastres humains.
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32:20 - 32:21Merci beaucoup!
- Title:
- Conférence de presse: Yanis Varoufakis & Democracy in Europe Movement 25
- Description:
-
Le 9 Février 2016, Yanis Varoufakis & Srecko Horvat ont lancé un mouvement nommé " Democracy in Europe Movement 25 (DiEM25) " ( Mouvement de démocratie en Europe ) à Berlin.
- Video Language:
- English
- Duration:
- 32:36
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