Et si vous pouviez échanger un trombone contre une maison ? | Kyle MacDonald | TEDxVienna

Kyle MacDonald raconte comment il est passé d'un trombone rouge à une maison en seulement un an ! C'est un voyage improbable et incroyable empli de surprises.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

Je m'appelle Kyle,
le type au trombone rouge.

Mais avant de raconter mon histoire,

je voudrais attirer votre attention
sur cette diapo.

Au début de chaque vidéo TED,

la photo qui précède la vidéo,

là où tout le monde est comme cela...

tous.

Demandez-en plus à TED,
postez un commentaire raillant ça,

on a besoin d'une meilleure intro
pour ces vidéos.

TED pourrait être meilleur
avec une meilleure intro.

Revenons au trombone.

C'est le genre d'idée folle que j'avais...

Vous savez, il y a environ 10 ans,
je regardais mon bureau,

et j'y ai vu un trombone rouge.

Je me suis souvenu de ce jeu appelé
« Plus c'est grand, plus c'est bon »

où on commence avec un petit truc,
qu'on échange contre un plus grand, etc.

Que se passerait-il si j'essayais
d'échanger ce trombone rouge ?

J'en ai posté une photo
sur « craigslist ».

Deux filles, Ronnie et Karina,
ont répondu et ont dit :

« Hé ! C'est cool !

On voudrait l'échanger
contre un bic en forme de poisson. »

(Rires)

J'étais super excité, quel stylo cool !

Il était plus grand qu'un trombone rouge.

« Jusqu'où je peux pousser l'idée ?

Est-ce que quelqu'un veut
un stylo en forme de poisson ?

- Oui, je m'appelle Annie, et j'ai un
bouton de porte avec un visage marrant. »

(Rires)

Deux échanges
et j'étais déjà loin du trombone.

Et je me suis dit :

« Jusqu'où je peux aller ?

Pourquoi ne pas continuer
jusqu'à avoir une maison ? »

Shawn m'a dit : « Viens chez moi,
je vais te faire des hamburgers,

et échangerai mon réchaud de camping
contre ton bouton de porte,

parce que je dois réparer
le bouton de ma cafetière italienne. »

(Rires)

On se sert de choses inutilisées,
on crée de la valeur.

On améliore la vie l'un de l'autre,
même à petite échelle.

Un Marine, le Sergent David J, m'a dit :

« Je cherchais ce modèle
précis de réchaud.

J'ai des groupes électrogènes en trop.
Tu en veux un ? »

Pour moi, un rêve devenait réalité :
un groupe électrogène.

Enfin, mon rêve d'adolescent de créer
ma propre énergie se réalisait.

(Rires)

Hélas, la plupart des gens sur Internet
n'ont pas connu de panne d'électricité.

Ils n'en ont pas besoin.

Donc mes échanges toujours plus haut
que je pensais avoir de la valeur

étaient devenus inutiles.

Il m'a fallu des semaines
pour pouvoir l'échanger.

Mais j'ai effectivement trouvé quelqu'un
récemment sorti de l'adolescence

qui voulait créer de l'électricité.

Il s'appelait Martin et vivait à New York.

Il m'a dit :
« J'ai un fût de bière vide.

En échange, je te promets de le remplir

et une pub Budweiser avec un néon.

Qu'est-ce que tu en dis ? »

Je l'ai rencontré,

on a fait l'échange ; nous voici
montrant les pièces de l'accord.

(Rires)

J'ai renommé le lot du fût :
néon « Budweiser »

en kit « Soirée instantanée ».

Quelqu'un veut faire la fête ?

« Je m'appelle Michel Brett,

je suis une personnalité connue
de la télé et de la radio au Québec,

je voudrais faire un échange.

- Absolument Michel,
qu'avez-vous à échanger ?

- Ma pire motoneige. »

J'étais intrigué par l'idée
d'une « pire motoneige ».

Ça impliquait qu'il avait
plus d'une motoneige,

mais qu'il était du genre à me prouver

qu'il en avait de meilleures,
mais qu'il échangerait la pire.

J'ai été heureux d'échanger avec lui.

C'est un gars super,
et c'était une motoneige sympa.

Comme c'était le milieu de l'hiver
au Canada, qu'il faisait très froid,

et qu'une motoneige à cette époque
de l'année a plus de valeur qu'en été,

une revue sur les motoneiges,
« SnoRiders West »,

m'a appelé :

« Nous voudrions vous offrir deux voyages
pour deux personnes dans les Rocheuses

en échange de cette motoneige.

Cela fera de la publicité
pour notre magazine.

Et qui ne voudrait pas aller
dans les Rocheuses en ce moment ? »

J'ai répondu : « Ok, où est le piège ?

- Vous pouvez venir dans les Rocheuses,

mais pas dans la ville de Yahk,
en Colombie-Britannique.

- D'accord , je vais trouver un moyen. »

On a imaginé une sorte de chantage
envers un organe de presse national.

C'est une très longue histoire,
qui s'est finie en gros

par mon passage à la télé
avec une chemise avec un gros logo.

C'était celui de Cintas,
une société d'uniformes.

C'était une sorte de blague perso :

le mari de ma cousine
m'avait donné cette chemise.

Une histoire trop longue
pour tout expliquer.

Cependant, le patron de cette société

m'a vu à la télé avec son logo

et a dit : « Une seconde,
c'est un risque énorme pour moi,

mais aussi une opportunité. »

Et on s'est rencontrés :

« Je veux faire un échange.
Qu'en dites-vous ?

- C'est la meilleure manière
de faire des affaires ensemble

sans vendre nos âmes
au diable capitaliste.

- OK. Rencontrons-nous. »

Et on s'est rencontrés.

Il m'a échangé cette camionnette
contre le voyage,

j'ai conduit la camionnette jusque là-bas,
il a pris l'avion - c'était compris.

Et je me retrouve avec cet énorme,
gigantesque, engin,

beaucoup plus gros qu'un trombone, plus
pratique, plus consommateur en carburant,

mais beaucoup mieux
pour transporter quelque chose.

Et je demande :
« Qui veut faire un échange ? »

« Plus c'est grand, plus c'est bon » -
grand, c'était fait,

mais bon ?
Quel serait le prochain échange ?

Et je me suis souvenu qu'on m'avait offert
un contrat d'enregistrement,

un bout de papier, une promesse,

une occasion pour quelqu'un
de doué en musique.

« Qui veut enregistrer un disque ? »

J'ai échangé avec Brandon
la camionnette contre le contrat.

Il s'en sert pour transporter son groupe,

qui roulait dans une Jetta de 1988.

La camionnette l'a vraiment aidé.

J'ai pris le contrat.

« Qui veut enregistrer un disque ? »

Apparemment,
presque tout le monde ici-bas.

(Rires)

Un chanteur soul m'a proposé son âme.

Un auriculaire.

Quelqu'un m'a offert
sa virginité, c'est...

(Rires)

Je ne sais pas si c'est légal...

Évidemment, j'ai dit non,

parce que Jody m'a dit :

« J'ai un duplex à Phoenix,
dans l'Arizona.

Une moitié est libre.

Un an de loyer dans mon duplex
contre ça. Qu'en dites-vous ? »

J'ai dit oui. J'y suis allé.

On a fait l'échange devant
une barrière en bois - très américain.

J'avais maintenant un an sans loyer.

La voisine, Lesley,
qui était aussi locataire, l'a appris :

« Moi non plus,
je ne veux plus payer mon loyer. »

Elle m'a proposé un après-midi
avec son patron.

Au début, je me suis dit
que ça craignait...

(Rires)

mais je ne savais pas
qui était son patron.

« Je vais te le montrer. »
« Bizarre, son truc. »

Elle me montre la tête de son patron :
c'était Alice Cooper.

Elle travaillait dans la ville
d'Alice Cooper à Phoenix

comme gérante du restaurant.

Je me dis :
« Un après-midi avec Alice Cooper,

c'est plutôt rare,
qu'est-ce que ça peut valoir ? »

Son régisseur m'appelle et me dit :

« On est en tournée à Fargo.

Viens passer une après-midi avec
Alice Cooper, pour voir ce que c'est. »

Après notre après-midi,
voici ce qu'il s'est passé sur scène.

(Début de la vidéo) (Acclamations )

(Applaudissements )

(Fin de la vidéo)

Alice est un gars vraiment sympa -
cette photo vous montre à quel point.

(Rires)

« C'est super ce que tu fais.

Tu trouveras sûrement un milliardaire
italien qui est fan de moi.

Il aura probablement plusieurs maisons
et t'en donnera facilement une.

Tu me promets une chose ?
- Quoi ?

- Que tu n'échangeras pas
un après-midi avec moi

contre un week-end avec les Rolling Stones
ou une nuit avec KISS.

(Rires)

- Ok, je vais essayer. »

Le téléphone sonne, c'était Mark :

« Je suis un photographe amateur,
j'ai plein de souvenirs KISS.

Ça peut vous intéresser ? »

Aïe. Je voulais vraiment
échanger avec lui.

« Vous avez quoi ?

- Eh bien, des affiches KISS, des
guitares KISS, une boule de neige KISS. »

Quand il a dit boule de neige,
j'ai immédiatement dit :

« Oui, et seulement la boule de neige. »

Alors j'ai rencontré Mark, échangé
l'après-midi avec Alice Cooper,

d'une valeur inestimable,
contre une boule de neige KISS.

Tout le monde faisait la grimace,

mais je me disais : « Elle est super,
elle s'allume, elle change de couleur. »

(Rires)

Voici quelques-uns des commentaires
sur la vidéo.

« C'est le pire échange dont j'aie
jamais entendu parler, le pire. »

(Rires)

« Peut-être la décision la plus stupide
que j'aie jamais vue.

(Rires)

A part ceux qui sont passés
chez Jerry Springer. »

(Applaudissements)

D'autres ont été beaucoup plus éloquents.

« Abruti. »

(Rires)

Et ce fut la seule fois
dans tout le projet

où un échange a été préparé à l'avance.

Tous les échanges furent
le fruit du hasard,

simplement une expérience extraordinaire.

Cependant, deux mois avant tout cela,
quelqu'un m'avait appelé :

« Je m'appelle Corbin Bernsen,
je suis un acteur connu à Hollywood.

Je fais un film

et je voudrais offrir un rôle payé,
avec du texte, listé au générique.

Ça vous intéresserait comme échange ? »

Je venais d'échanger l'enregistrement,

je réponds : « Oui, ça serait parfait. »

Il raccroche et je me dis :
« C'est qui, ce Corbin Bernsen ? »

Il se trouve qu'il est très connu,
il a joué dans de nombreux films,

et il a, selon Wikipédia,

la plus grande collection de boules
de neige au monde, plus de 6 500.

(Rires)

C'était sur Wikipedia, c'était donc vrai,

(Rires)

et j'avais gardé ça
dans un coin de ma tête.

Quand Mark m'a parlé de la boule de neige
KISS, j'ai pensé : « C'est parfait. »

J'ai appelé Corbin :

« J'ai une boule de neige KISS.
- Envoyez une photo. »

Je le fais, il me rappelle :

« Non seulement je la veux,
mais j'en ai besoin. »

(Rires)

Bien que je recevais
des commentaires d'insultes,

je n'avais pas de plan B,

et heureusement pour le projet,
et pour Corbin,

il n'a pas eu d'accident

et on a fait l'échange.

Il nous a montré sa collection
de plus de 6 000 boules de neige,

qui ressemble un peu à cela.

(Rires)

Ensuite,

le responsable du développement économique
de Kipling, dans le Saskatchewan,

un certain Bert Roth, m'a appelé :

« On suit votre projet.

Notre ville possède quelques maisons.

Serait-il possible

que nous échangions l'une d'elles
contre quelque chose que vous avez ?

- J'ai un rôle dans un film.

- Ça serait parfait.

On a imaginé organiser
une pendaison de crémaillère,

une grande fête, en invitant
le monde entier à venir à Kipling.

Nous pourrions proposer un concours,
qu'on appellerait le 'Kipling Idol'.

Nous ferions les auditions
pour le film en direct, ici, en ville.

- Parfait, Bert.
De quoi avez-vous besoin pour cela ?

- De l'approbation du conseil municipal.

- Ok, si vous pouvez l'obtenir,
ce serait super. »

Deux semaines plus tard :

« C'est bon, c'est approuvé,
on peut faire l'échange. »

Apparemment, l'approbation,

c'est faire que deux personnes
lèvent la main.

(Rires)

Mais, il faut le reconnaître à Bert,
il l'a fait.

Et nous voilà à Kipling.

C'est comme ça qu'on échange
un trombone contre une maison.

Voilà la maison.

(Applaudissements)

Le meilleur dans ce projet,
c'est le plaisir,

l'échange des choses.

C'est plus facile de parler des objets,
mais c'était surtout les gens.

A Kipling, apparemment, la Police Montée
signe les actes de propriété.

On a fait la pendaison de crémaillère,

plus de 3 500 personnes
sont venues à Kipling -

une ville de moins de 1 000 habitants -

passer tout le week-end.

On a fait les auditions
en direct sur scène,

500 à 600 personnes,
y compris les pompiers volontaires,

dans un bâtiment
d'une capacité de 300 personnes.

Mais ce n'est pas grave,
c'était une expérience incroyable.

Corbin Bernsen est venu sur scène
le lendemain

et montre son T-shirt :
« Voici le vainqueur. »

Le nom sur son dos était
celui de Nolan Hubbard.

Nolan Hubbard venait juste
de finir le lycée,

il était au SMIC chez Bottle Depot.

Deux mois après cette photo,

il était à Los Angeles
à travailler sur le film avec Corbin.

Il a un talent incroyable,

et, sans cette opportunité,

il n'aurait peut-être pas eu sa chance.

Et les gens disaient tous :

« Oui, faisons quelque chose ensemble,

collaborons, on verra ce qu'il arrive. »

Voici tout ce que
ce trombone rouge a déclenché.

A cette crémaillère à Kipling,

Karina avait le trombone rouge originel
autour du cou dans un cadre photo.

Et les gens me disaient :

« Waouh, tu as échangé ce trombone,
mais tu ne voudrais pas le récupérer ?

(Rires)

Il doit valoir beaucoup d'argent.
Il est vraiment célèbre. »

Et je leur ai dit
ce que je dis encore aujourd'hui :

« Le trombone ne compte pas.

Il ne s'agit pas de l'avoir
ou de le vendre à un certain prix.

Si je n'avais pas échangé ce trombone,

je serais juste un type assis
à son bureau avec un trombone,

à me demander ce qu'il se passerait
si j'en faisais quelque chose.

Donc si vous avez un trombone,
échangez-le.

Vous pourriez n'obtenir qu'un stylo,

mais ça pourrait être le premier pas
d'un voyage incroyable.

Et pour moi, ce sera
en dehors de ce cercle rouge.

Bonne chance à tous.

(Applaudissements) (Acclamations)