Comment cultiver des légumes gratuitement en ville

Bonjour,
je suis Rob Greenfield.

Nous sommes dans mon potager
de démonstration

du programme
Food is Free.

Je vais vous faire un cours intensif

sur la manière de cultiver
des légumes gratuitement

ou avec très peu d'argent.

Je vais passer en revue
les contraintes du jardinage.

On va parler des planches de culture,
des semences,

de l'eau, du terreau,
du paillage, du compost,

tout ce dont on a besoin

pour faire pousser des légumes
gratuitement

ou pour très peu d'argent.

Tout d'abord,

les planches surélevées ou les pots
où vous allez cultiver les légumes.

Comme c'est
un jardin de démonstration,

j'ai voulu présenter
plusieurs manières de cultiver

dans des environnements urbains
ou à la campagne.

Je vais vous présenter
les dix potagers que nous avons ici.

Ici, nous avons une ancienne
table de nuit.

Il suffit de la mettre sur le côté,
de la remplir de terre,

et d'y mettre vos plants.

Vous pouvez utiliser
des bibliothèques,

des tiroirs,
n'importe quel objet

mis sur le côté
et rempli de terre.

Ici, c'est une vieille palette.

Une palette forme la base,

et le pourtour est composé
de morceaux de palettes.

Là, ce sont des planches de clôture.

Aux États-Unis,
99 % des palettes

ne sont utilisées qu'une fois,
avant de finir à la décharge.

Les palettes sont infinies.

Sur Craigslist, derrière les supermarchés…
il y a plein de façons d'en trouver.

Voici une autre planche surélevée
très simple, en bois de récupération.

Il est possible d'acheter des planches
dans un magasin,

mais on en trouve
à peu près partout.

Voilà quatre seaux de 18 litres.

Il y en a partout,

par exemple derrière les supermarchés
ou les restaurants.

Ils reçoivent leurs commandes
comme ça,

par exemple la mayonnaise,
ou les cornichons.

Ces seaux sont parfaits pour les balcons
ou les cours.

Ici, nous avons des pneus.

Dans des quartiers comme celui-ci,
Bankhead, à Atlanta,

on trouve des pneus partout.

On en fait très facilement
des jardins surélevés,

et ça leur évite la décharge.

Ici, nous avons des cageots de lait,
jetés massivement aussi.

Vous pouvez en faire
de jolis petits potagers.

Une autre ressource gaspillée,
c'est les briques.

J'ai trouvé celles-ci
dans un immeuble abandonné,

comme il y en a beaucoup
partout dans le quartier.

Et voici mon préféré,
une vieille voiture pour enfants.

Je ne sais pas si c'était un bac à sable
ou autre chose.

Tout ce qui peut contenir de la terre,
vous pouvez l'utiliser.

L'idée est de fabriquer des choses
gratuitement et de rester simple.

Ici, nous avons un potager vertical.

Voilà un moyen d'utiliser
une vieille échelle

trouvée dans un immeuble abandonné.

Vous prenez ensuite
de vieux seaux

ou tout autre récipient récupéré.

On les empile,
et on obtient un jardin vertical.

Pour les gens qui vivent en ville,
dans des appartements,

le jardinage vertical est un bon moyen
de gagner de la place.

Celui-ci n'est pas fini.

C'est juste une vieille palette.

On ferme l'arrière,

puis on remplit les trous
avec du terreau

et on y plante
des herbes aromatiques.

Pour l'instant
j'ai quelques herbes en haut.

On a une astuce ici.

Je vous parlais de réutiliser
les ressources gaspillées.

Voilà un climatiseur.

J'y ai placé
les plants en dessous.

Elles récupèrent cette eau
qui aurait autrement été perdue.

C'est incroyable la quantité d'eau
qu'on peut récupérer

sous une climatisation.

La clé pour faire un potager surélevé
gratuitement est d'être créatif,

d'utiliser des ressources de récupération,
trouvées localement,

avec le moins d'impact possible
sur l'environnement

et en utilisant le moins
de ressources neuves possible.

Ce sont des principes essentiels
pour qui fait du jardinage libre

et cultive gratuitement
ses légumes.

Le compostage est extrêmement simple

et n'est complexe que si vous le voulez.

Beaucoup de gens pensent
que le compostage est difficile.

En fait, le pire est
de ne pas composter.

À partir du moment
où vous y jetez vos épluchures,

vos déchets verts, etc.

et même si vous pensez
ne pas faire comme il faut,

c'est toujours beaucoup mieux
que de les mettre à la décharge.

Fabriquer un composteur
est aussi simple que de faire du compost.

Celui-ci est composé
de trois palettes clouées ensemble.

Vous pouvez aussi les relier
avec du fil de fer.

L'idée est de tout garder dedans
et d'empêcher les animaux d'y entrer.

Empilez vos déchets de cuisine,
de jardin ou de papier.

L'objectif est d'avoir
un rapport carbone/azote de 30:1.

Le carbone,
c'est ce qui est brun.

L'azote, c'est ce qui est vert.

Le brun, c'est par exemple
les feuilles sèches ou le carton.

Le vert,
c'est les déchets de cuisine

ou ce qui vient du jardin
et qui est vert.

Comment obtenir gratuitement
du compost quand on débute ?

D'abord, vous pouvez aller
dans une déchetterie.

Cherchez sur Google,

demandez à votre déchetterie
si elle donne du compost.

C’est du compost
à base de déchets verts

ou parfois de déchets alimentaires
s'il existe une collecte.

Vous pouvez aussi aller sur Craigslist
et chercher "compost".

Ça peut-être du compost
de champignons

ou un jardin partagé
qui a fermé.

Allez sur Craigslist,
tapez "compost,"

vous verrez qu’il est souvent
gratuit ou très bon marché.

Vous pouvez aussi faire
votre propre compost.

Il y a des ressources partout
pour faire du compost.

Il vous faut juste
vos déchets verts et bruns.

Votre azote et votre carbone.

Vous pouvez vous servir
des déchets de jardin.

Vous trouverez des tas de feuilles
ou de gazon chez vos voisins

et ça vous fera votre azote.

Vous pouvez récupérer des déchets
alimentaires dans les bennes à ordures.

Les supermarchés sont parfaits
pour trouver des fruits et légumes

mis au rebut
et qui feront du bon compost.

Vous pouvez demander à des voisins,
des restaurants ou des entreprises

de mettre de côté
leurs déchets alimentaires,

dans des seaux
que vous viendrez chercher ensuite.

Vous pouvez récupérer
du marc de café dans des cafés.

Il y a des ressources inutilisées partout

pour avoir gratuitement
vos matériaux pour le compost.

Pendant qu'on y est,
parlons du paillage et du terreau.

On trouve du paillage gratuit
partout.

Par exemple,
les feuilles mortes.

Récupérez-les chez vos voisins.
C'est un bon moyen d'obtenir du paillage.

Il y a aussi le carton.

Le paillage a deux objectifs.

D'abord, il garde l'humidité.

Il empêche l'évaporation
et garde le sol humide.

Ensuite, il réduit le désherbage

en empêchant le soleil de passer
et de faire pousser les mauvaises herbes.

Pour le terreau,

vous pouvez aller sur Craigslist
et taper "déblais" ou "terreau".

Vous trouverez souvent
des déblais de chantiers.

Ils ont besoin de s'en débarrasser.

Vous pouvez chercher s'il existe
un jardin partagé abandonné,

vous y trouverez souvent de la terre.

Ou vous pouvez en prendre de votre jardin,

tant que vous ne perturbez pas
l'environnement d'origine.

Récupérer l'eau de pluie.

Encore une chose
que les gens imaginent compliquée.

C'est tout simple en réalité.

Il suffit d'acheminer l'eau du toit
vers un récipient.

Ce qu'on a ici…

Cette maison,
lorsque je suis arrivé ici,

n'avait aucune gouttière.

Si vous en avez,
90 % du travail est déjà fait.

J'ai mis trois mètres de gouttière
le long du toit,

puis installé une descente
qui va dans le réservoir.

J'ai juste besoin d'une descente,

puis je découpe un trou
dans le couvercle du réservoir

et je mets une grille.

Ça empêche les moustiques
d'aller à l'intérieur.

Je mets ensuite des pierres
pour m'assurer

que la descente va directement
dans le réservoir.

En bas, il est très pratique
d'avoir un robinet.

Mais vous pouvez très bien
prendre l'eau par en haut.

Mais j'aime bien le système du robinet,
ça facilite les choses.

Ensuite,
je pose un vieux seau en dessous.

Pour arroser le jardin,
je prends ce seau.

Je l'ai trouvé dans la rue,
il allait partir aux ordures.

J'y ai fait des trous.
C'est très pratique pour arroser.

En arrosant votre jardin
avec de l'eau de pluie,

vous ne dépensez rien.

Aucune dépense pour arroser votre jardin.

Une autre manière
d'utiliser de l'eau

qui est perdue en temps normal.

C'est un seau de 18 litres
qui vient de la cuisine.

Vous le mettez sous l'évier,
vous dévissez le siphon

et l'eau s'évacue
dans le seau placé sous l'évier.

Et vous l'emmenez dehors
quand il est plein.

Vous pouvez aussi
le poser près de l'évier

et y jeter l'eau de vaisselle
par exemple.

On appelle ça
les "eaux grises".

Pour quelque chose de plus élaboré
tout en restant simple,

vous pouvez dévier
votre eau de lessive.

Vous prenez votre machine à laver
et vous vous arrangez

pour que l'eau aille dans le jardin.

Vous pouvez aussi mettre un seau
dans votre douche,

ou faire pareil
et évacuer l'eau directement dehors.

Vous pouvez aussi prendre votre douche
au tuyau d'arrosage,

à côté de votre potager,
pour que l'eau y aille directement.

Il y a plein de façons
d'avoir de l'eau gratuite

et de réutiliser les eaux usées.

Quand j'ai commencé à jardiner,
je n'imaginais pas

qu'on puisse avoir
des semences gratuites.

Mais même les semences peuvent l'être
et de différentes façons.

Si vous avez déjà un jardin,
mettez de côté vos semences.

Laissez quelques plants
monter en graine

et récoltez-les
pour les utiliser la prochaine fois.

Mais si vous débutez,
vous n'en avez pas.

Ce que vous pouvez faire,

c'est aller dans des potagers
de votre ville.

Souvent, dans les jardins partagés,
il y a des parcelles négligées

avec des tonnes de plantes
montées en graines.

Demandez si vous pouvez y aller
et les récolter.

Vous pouvez aussi
parler à vos voisins,

aux gens
qui font du jardinage,

et leur demander
s'ils ont des semences.

Quelques graines seulement
peuvent durer des années.

Demandez aux gens du quartier
s'ils ont des graines à jeter.

Des vieilles graines
qu'ils n'utiliseront pas.

Si les graines sont vieilles,

il faut d'abord les planter
dans des terrines

pour voir si elles germent,
avant de les repiquer.

Vous pouvez aussi en récolter
dans la nature, sur des plantes sauvages.

Il y a pleins de façons
d'avoir des graines gratuitement.

Enfin, si vous n'avez
pas d'argent

et que vous voulez vraiment
commencer à cultiver

je peux vous en fournir.
C'est quelque chose que je fais.

Pour savoir comment faire,
ou pour en savoir plus,

allez sur mon site internet

et vous pourrez avoir des graines.

Avec tout ça,
il n'y a aucune raison

pour que vous n'ayez pas de graines
à planter dans votre jardin.

Un autre facteur limitant,
c'est la place.

Mais si vous êtes créatif
et plein de ressources,

vous en trouverez partout.

Balcons,
rebords de fenêtres,

vérandas, patios,

espaces verticaux…

Vous pouvez transformer
votre pelouse en jardin.

Faites pousser des légumes,
pas du gazon.

Vous pouvez utiliser les espaces vides
d'autres personnes.

Il y a des gens qui ont des jardins
mais qui ne s'en servent pas.

Cultivez dans leur jardin,
avec leur accord, évidemment.

Et donnez-leur une partie de vos récoltes
pour qu'ils aient des légumes gratuits.

Vous pouvez aussi rejoindre
un jardin partagé

ou en créer un
s'il n'y en a pas.

Ou faire du jardinage libre
dans des parcelles abandonnées

ou des terrains vagues.

Il y a une chose importante
que j'aimerais dire :

la nourriture pousse gratuitement
partout autour de vous

si vous ouvrez l’œil.

Vous pouvez manger des plantes sauvages,
comme le grand plantain,

le pissenlit,
le chénopode blanc.

Certaines des plantes les plus nutritives
poussent autour de nous,

dans les villes et les campagnes.

Il n'y a rien à faire.

Elles poussent toutes seules,
prêtes à nous nourrir.

Partez cueillir des plantes
dans la nature.

J'espère que vous aurez pu
vous rendre compte

que le jardinage
n'est pas forcément cher.

Ce n'est pas compliqué.
Ça peut être amusant.

Vous pouvez avoir un impact
sur l'environnement très faible,

tout en ayant un impact positif
sur le monde autour de vous.

Vous pouvez impliquer vos voisins,
votre quartier,

et faire pousser des légumes
pour vous nourrir, nourrir vos voisins

et rendre le monde meilleur.

Si vous voulez en savoir plus,
avoir plus de détails

et savoir comment faire,

allez sur www.robgreenfield.tv/foodforfree

Merci beaucoup de m'avoir regardé,

et bonnes cultures !
(Traduction : Laura Stéphan et Julien Couturier)