Avez-vous déjà rencontré un monstre ? | Amy Herdy | TEDxSanJuanIsland
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0:09 - 0:12Avez-vous déjà rencontré un monstre ?
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0:12 - 0:17Si effrayant qu'il a éveillé
votre cerveau reptilien ? -
0:17 - 0:21Un matin, je me rendais à mon poste
de chroniqueuse judiciaire à Denver. -
0:21 - 0:23Je suis entrée dans un ascenseur bondé,
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0:23 - 0:24tournée vers la porte,
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0:24 - 0:27et j'ai senti que quelqu'un
derrière moi me regardait. -
0:27 - 0:29J'ai regardé par-dessus mon épaule
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0:29 - 0:33et j'ai vu cet homme me fixer
d'une manière très insidieuse -
0:33 - 0:36avec un regard froid et éteint.
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0:36 - 0:37Alors je l'ai fixé,
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0:37 - 0:39mon regard disait : « impoli »
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0:39 - 0:41et il n'a pas baissé le regard.
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0:41 - 0:44Alors j'ai mis fin à cette lutte,
et je me suis retournée, -
0:44 - 0:47des signaux d'alarme résonnant
dans ma tête. -
0:47 - 0:50J'ai aussitôt décidé qu'il ne devait pas
savoir à quel étage j'allais. -
0:50 - 0:53À l'arrêt suivant,
juste avant que la fermeture des portes, -
0:53 - 0:55je suis sortie à la dernière minute.
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0:55 - 0:59J'ai vite monté les escaliers
et couru dans la salle de rédaction, -
0:59 - 1:01le cœur battant.
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1:01 - 1:03La peur des monstres est instinctive.
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1:04 - 1:06À Denver, en 2005,
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1:06 - 1:09des rumeurs sur un violeur en série
effrayaient tellement les habitants -
1:09 - 1:11que certains transportaient
des battes de baseball. -
1:12 - 1:15La police a divulgué un nom, Brent Brents
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1:15 - 1:19et les médias se sont pressés de trouver
toute information possible sur ce type. -
1:19 - 1:23Un chroniqueur d'un journal rival
a téléphoné à sa sœur, qui vie en Arkansas -
1:23 - 1:24et elle a dit :
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1:24 - 1:26« Il a ce qu'il mérite. »
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1:26 - 1:28avant de raccrocher.
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1:28 - 1:31Une seule phrase mais on était devancés.
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1:31 - 1:35« Prenez l'avion pour l'Arkansas. »,
disaient les éditeurs. -
1:35 - 1:38« Trouvez sa famille
et faites en sorte qu'elle vous parle. » -
1:38 - 1:39C'est ce que j'ai fait.
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1:39 - 1:43Sa mère l'a décrit comme étant
déterminé, intelligent. -
1:43 - 1:45Il avait chassé et pêché en grandissant ;
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1:45 - 1:48fait de l'athlétisme, de la lutte,
de la boxe. -
1:48 - 1:49Il avait du mal à apprendre
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1:49 - 1:52et est devenu frustré puis en colère
à l'école. -
1:52 - 1:55Il a commencé à fumer de l'herbe
et à boire à 10 ans. -
1:55 - 1:58Et c'est là qu'il a commencé
à frapper sa mère. -
1:58 - 2:01À 13 ans, il a modifié l'aiguillage
d'une voie ferrée -
2:01 - 2:03et a fini en détention juvénile,
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2:03 - 2:06où il a fait des allers-retours
jusqu'à ses 18 ans, -
2:06 - 2:08quand il a été condamné
pour le viol de 2 enfants. -
2:09 - 2:13Il a passé 16 ans en prison
et est sorti sans supervision. -
2:14 - 2:18Sa sœur a remarqué qu'il avait
beaucoup de colère contre leur père, -
2:18 - 2:20mort un an auparavant.
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2:20 - 2:21J'ai regardé la mère et j'ai dit :
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2:21 - 2:23« Désolée de vous demander
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2:23 - 2:26mais c'est une question habituelle
quand on a affaire à un agresseur : -
2:26 - 2:29Brent a-t-il été agressé
quand il était enfant ? » -
2:30 - 2:31Il y a eut une longue pause,
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2:31 - 2:33puis, en baissant les yeux, elle a dit :
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2:33 - 2:36« Brent invente toutes sortes
de mensonges. » -
2:37 - 2:40La police l'a arrêté quelques jours
après la Saint-Valentin. -
2:40 - 2:41Au début de ce week-end,
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2:41 - 2:43un inspecteur lui a dit, au téléphone :
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2:43 - 2:46« Rends-toi, sale voyou. »
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2:46 - 2:48Brents lui a juste répondu :
« Viens me chercher.» -
2:49 - 2:53Ce même week-end, il a violé 5 personnes,
dont 2 enfants -
2:53 - 2:55et a presque battu une jeune femme à mort.
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2:56 - 2:59L'ADN de ces affaires a été testé
en quelques heures -
2:59 - 3:00et la chasse à l'homme
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3:00 - 3:03a fini en course poursuite spectaculaire
en montagne, -
3:03 - 3:05où la police l'a capturé
sous la menace d'une arme. -
3:06 - 3:09Ce genre d’histoire crée
la frénésie médiatique. -
3:09 - 3:12Les journalistes se sont rués
vers la prison, moi non. -
3:12 - 3:14J'ai pensé que cela ne servirait à rien.
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3:14 - 3:18Au lieu de ça, je lui ai envoyé une lettre
manuscrite, sur du papier à lettres, -
3:18 - 3:20deux phrases :
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3:20 - 3:21« Cher Brent,
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3:21 - 3:25J'ai rencontré votre mère et votre sœur
en Arkansas. -
3:25 - 3:26Si vous leur demandiez,
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3:26 - 3:29elles diraient que je les ai traitées
avec dignité et respect -
3:29 - 3:31et je ferai de même avec vous. »
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3:31 - 3:34Je lui ai donné le numéro de la rédaction
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3:34 - 3:36et lui ai dit d'appeler en PVC
quand il voulait. -
3:36 - 3:39Comme j'ai pensé qu'il recevrait
beaucoup de haine, -
3:39 - 3:40j'ai écrit derrière l'enveloppe :
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3:40 - 3:43« N'ayez pas peur de l'ouvrir. »
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3:45 - 3:46À la fin de la semaine,
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3:46 - 3:50la police a publié un communiqué sur
une autre victime confirmée de Brents. -
3:50 - 3:54Et comme elle protège l'identité
des victimes de viol, -
3:54 - 3:58elle ne dévoile que les intersections
proche du lieu de l'agression. -
3:58 - 4:02« Rendez-vous sur ces intersections avec
un photographe », disaient les éditeurs. -
4:02 - 4:05« Trouvez cette victime anonyme
et faites-la parler. » -
4:06 - 4:07D'accord.
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4:07 - 4:09Alors on a été à ces intersections
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4:09 - 4:13et on a trouvé une multitude de locations,
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4:13 - 4:15comme des Legos géants.
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4:15 - 4:18On a frappé aux portes pendant des heures,
sans succès. -
4:18 - 4:22Il faisait presque nuit quand on a vu
une femme promener son chien. -
4:22 - 4:25Ce genre de personnes ont toujours
des informations. -
4:25 - 4:26Et en effet,
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4:26 - 4:29l'homme à tout faire lui avait parlé
d'une attaque contre une femme. -
4:29 - 4:31Elle nous a donné le numéro
de sa porte -
4:31 - 4:33et il nous a donné celui de la victime.
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4:33 - 4:35J'ai frappé à la porte, un homme a ouvert
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4:35 - 4:38et j'ai vu cette femme, frêle
et brune, cachée derrière la porte. -
4:38 - 4:41Je me suis présentée,
elle est sortie et a dit : -
4:41 - 4:43« Vous m'avez fait peur. »
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4:45 - 4:46Elle s'appelle Margaret
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4:46 - 4:48et elle ma raconté son histoire.
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4:48 - 4:51Elle avait été attaquée
presque 3 semaines plus tôt -
4:51 - 4:55et elle avait toujours les traces jaunes
des bleus sur sa gorge. -
4:55 - 4:57Brents l'a agressé devant sa porte -
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4:57 - 4:59elle revenait des courses.
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4:59 - 5:00Elle s'est débattue.
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5:00 - 5:02Il l'a frappée et étranglée.
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5:02 - 5:04Puis il l'a violée.
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5:04 - 5:06Margaret a montré le canapé,
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5:06 - 5:09sur lequel il manquait un gros morceau
du rembourrage. -
5:09 - 5:11La police l'avait pris comme preuve
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5:11 - 5:13car c'était là où le viol avait eut lieu.
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5:14 - 5:16Et quand vous ne pouvez pas racheter
un canapé -
5:16 - 5:18ni rompre votre bail et déménager -
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5:18 - 5:20et Margaret ne pouvait pas -
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5:20 - 5:23vous êtes forcés de vivre avec
des souvenirs de votre pire cauchemar. -
5:25 - 5:26La police lui a dit
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5:26 - 5:29que l'ADN de son dossier serait traité
sous deux mois. -
5:29 - 5:32Elle ne lui a donné aucun espoir
de résolution de son dossier. -
5:32 - 5:35Puis elle a vu un avis de recherche
sur Brents -
5:35 - 5:38et a reconnu son agresseur
grâce à sa photo. -
5:38 - 5:42Une des dernières choses qu'elle m'a dites
ce soir-là m'a vraiment marquée. -
5:42 - 5:44Elle a dit : « Je le déteste.
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5:44 - 5:46Mais j'ai aussi pitié de lui.
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5:46 - 5:48Un animal - pauvre créature. »
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5:49 - 5:52Une semaine après, Brents m'a appelée.
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5:52 - 5:56Une des premières choses qu'il m'a dite
a été : « Vous ne tirerez rien de moi. » -
5:56 - 5:58J'adore quand on m'appelle et me dit :
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5:58 - 5:59« Je ne vous parlerez pas. »
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5:59 - 6:01D'accord.
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6:02 - 6:03Puis il a dit :
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6:03 - 6:05« J'ai une question pour vous
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6:05 - 6:07et la suite dépend de votre réponse. »
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6:07 - 6:10Il a dit : « Les gens disent me haïr,
que je suis un monstre. -
6:10 - 6:12C'est ce que vous pensez ? »
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6:12 - 6:15Sans réfléchir, j'ai répondu :
« Non, je ne le pense pas. -
6:16 - 6:18Vous avez fait des choses horribles,
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6:18 - 6:20mais vous n'êtes pas un monstre
à mes yeux. » -
6:21 - 6:23Et c'est comme ça qu'a débuté
notre correspondance. -
6:24 - 6:25Dans une lettre, il a écrit :
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6:25 - 6:29« Ne paniquez pas - j'ai été à moins
d'un mètre de vous dans un ascenseur. » -
6:29 - 6:31J'ai levé les yeux au ciel
-
6:31 - 6:33et j'ai pris une feuille pour envoyer
cette réponse : -
6:33 - 6:37« Ne vous foutez pas de moi.
On s'était jurés de ne jamais mentir. » -
6:37 - 6:42Et j'ai réalisé que c'était lui
derrière moi dans l'ascenseur ce matin-là. -
6:42 - 6:44L'homme dont la présence
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6:44 - 6:47m'avait fait courir vers la salle
de rédaction tel un lapin effrayé. -
6:48 - 6:51Il se trouve que Brents suivait
mon travail. -
6:51 - 6:54Quelques mois avant qu'il soit libéré
de prison, -
6:54 - 6:55j'ai co-écrit une trilogie
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6:55 - 7:00sur la mauvaise gestion des viols
et de la violence domestique dans l'armée -
7:00 - 7:03et ça l'a touché.
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7:03 - 7:06Non pas parce qu'il était un criminel
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7:06 - 7:11mais parce que l'homme-enfant en colère
se voyait comme une victime. -
7:12 - 7:16Voici une photo de Brent au CP.
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7:16 - 7:19À ce moment-là, son père le violait
depuis 3 ans. -
7:19 - 7:24Quelques semaines après que cette photo
soit prise, quand Brent avait 12 ans, -
7:24 - 7:26son père l'a battu si violemment
-
7:26 - 7:29qu'il a subi ce que les dossiers médicaux
ont appelé -
7:29 - 7:32« une fracture du plancher
de l'orbite gauche ». -
7:32 - 7:34Son orbite gauche était cassée.
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7:35 - 7:38Les dossiers et les entretiens
avec sa famille -
7:38 - 7:42montrent que son père était un homme
violent et sadique. -
7:42 - 7:44Les deux enfants de son second mariage
-
7:44 - 7:46lui ont été retirés pour cause
de maltraitance. -
7:46 - 7:49Et Brent et son frère lui ont été rendus,
-
7:49 - 7:51même si on ne sait pas pourquoi.
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7:52 - 7:53Son père lui a dit
-
7:53 - 7:56que lui aussi avait été battu et violé
dans son enfance -
7:56 - 7:59par son père, le grand-père de Brent.
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7:59 - 8:02Alors le schéma s'est répété :
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8:02 - 8:07souffrance, humiliation, honte.
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8:07 - 8:11Brent Brents a fait aux autres
ce qu'il a subi étant enfant. -
8:11 - 8:15Et dans son enfance, il s'en est voulu
comme beaucoup de victimes. -
8:16 - 8:17Un jour, il a écrit :
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8:17 - 8:19« Je ne me souviens pas vraiment
de mon enfance -
8:19 - 8:23sauf de la peur, de la honte
et du manque de courage. » -
8:23 - 8:26Brents m'a dit qu'après que cet inspecteur
lui a dit : -
8:26 - 8:28« Rends-toi, sale voyou. »
-
8:28 - 8:33il est entré dans une colère noire.
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8:33 - 8:37Puis il a commis une horrible
dernière série de crimes. -
8:38 - 8:39Je ne dis pas
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8:39 - 8:44que ces facteurs excusent les violences
commises par Brents. -
8:45 - 8:47Il a fait des choix.
-
8:47 - 8:51Il mérite totalement de passer le reste
de sa vie en prison. -
8:52 - 8:54Mais savoir ce qui lui est arrivé
-
8:54 - 8:58aide à expliquer pourquoi une personne
comme Brents puisse être si violente -
8:58 - 9:01avec si peu d'empathie -
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9:01 - 9:04que son cerveau y soit prédisposé
-
9:04 - 9:08et que la violence qu'il avait subi soit
son modèle. -
9:09 - 9:10C'est la nature humaine
-
9:10 - 9:13qui veut qu'on s'éloigne
de personnes comme lui, -
9:13 - 9:16qu'on le qualifie de « monstre »,
qu'on le voit comme mauvais. -
9:16 - 9:19On ne veut rien avoir en commun
avec un tel monstre -
9:19 - 9:23car cela voudrait dire qu'on est aussi
capables de choses monstrueuses. -
9:24 - 9:28Voir un violeur comme un « monstre »
nous rassure peut-être aujourd'hui -
9:28 - 9:31mais c'est plus dangereux pour demain.
-
9:31 - 9:35Car nous n'imaginerons pas
que ce « monstre » peut être un voisin, -
9:35 - 9:37un collègue, un ami proche.
-
9:38 - 9:41Et cela leur permet de se cacher
parmi nous. -
9:42 - 9:45Aujourd'hui, le sujet dominant
de la prévention des viols -
9:45 - 9:48se cache derrière de bons conseils comme :
-
9:48 - 9:52« Ne marchez pas seules, ne buvez
pas trop, ne vous mettez pas en danger. » -
9:52 - 9:54Et le message,
dirigé surtout vers les femmes -
9:54 - 9:56est : « Ne vous faites pas violer. »
-
9:57 - 10:01Pourquoi ne pas plutôt nous focaliser
sur une population différente et dire : -
10:01 - 10:03« Ne violez pas. »
-
10:04 - 10:06Et pourquoi ne pas aller encore plus loin
-
10:06 - 10:07et nous demander
-
10:07 - 10:13ce qu'on fait de mal en tant que culture
pour continuer à engendrer des violeurs ? -
10:13 - 10:17Car que ce soit l'ancien détenu
qui attaque des inconnues, -
10:17 - 10:20l'étudiant qui viole sa copine
-
10:20 - 10:24ou la célébrité qui drogue
et agresse ses victimes - -
10:24 - 10:30ils choisissent tous d'exercer la colère,
la force et le contrôle sur quelqu'un. -
10:30 - 10:34En faisant ce choix,
ils sont tous les mêmes. -
10:34 - 10:37Et ils laissent de la douleur
derrière eux. -
10:39 - 10:42J'ai interviewé plus de 50 survivantes
de viols sur campus -
10:42 - 10:44rien que pendant les 2 dernières années.
-
10:44 - 10:47Et les détails que j'ai appris
sur les auteurs -
10:47 - 10:52dépeignent tellement de jeunes hommes
intentionnellement prédateurs. -
10:53 - 10:55Ils isolent leur victime désignée,
-
10:55 - 10:58ils les gavent de drogues et d'alcool,
-
10:58 - 11:00ils ferment les portes,
-
11:00 - 11:03ils ignorent les pleurs,
ils ignorent les demandes d'arrêter, -
11:03 - 11:08ils ignorent le fait que leur victime
est tétanisée ou évanouie. -
11:09 - 11:14Il y a 10 ans, Brent Brents a été condamné
à 1 509 ans de prison. -
11:14 - 11:19Aujourd'hui, dans tout le pays, on voit
de nouvelles générations de violeurs. -
11:20 - 11:22Pourquoi cela se produit-il encore ?
-
11:22 - 11:27Pourquoi continue t-on à dire
à nos garçons et à nos jeunes hommes -
11:27 - 11:32que leur valeur est liée à leur capacité
à dominer ? -
11:32 - 11:37Et si on s'attachait plus à la compassion
qu'au pouvoir ? -
11:38 - 11:40Quand ils sont petits,
on dit à nos enfants : -
11:40 - 11:43« Jouez gentiment dans le bac à sable. »
-
11:43 - 11:45Ils grandissent et on leur dit :
-
11:45 - 11:46« Ne vous battez pas dans la cour.
-
11:46 - 11:49Respirez, comptez jusqu'à 10,
éloignez-vous. » -
11:50 - 11:52Ils grandissent encore
-
11:52 - 11:57et on leur parle des aspects biologiques
du sexe : la santé et la reproduction. -
11:58 - 12:02Si on faisait évoluer ces conversations
avec nos jeunes -
12:02 - 12:05et qu'on leur disait que de ressentir
de la honte, -
12:05 - 12:07de se sentir impuissant, en colère -
-
12:07 - 12:11sentiments qui dissimulent la douleur
et le rejet - -
12:11 - 12:14pourrait leur donner envie de dominer
une autre personne ? -
12:15 - 12:19Et qu'ils peuvent apprendre à reconnaître
les signes et ne pas y répondre ? -
12:19 - 12:22Si on entamait au moins
cette conversation. -
12:22 - 12:26Et parlez si vous êtes témoin
d'un comportement prédateur - -
12:26 - 12:28et vous le saurez quand vous le verrez.
-
12:28 - 12:32N'inventez pas d'excuses, ne détournez pas
le regard, ne le cachez pas. -
12:33 - 12:36Et parce que le viol est le résultat
d'une série d'événements, -
12:36 - 12:41qui commence par le harcèlement verbal
et dégénère en agression physique, -
12:41 - 12:47parlez-en si vous entendez ou lisez
une blague sur le viol ou l'agression. -
12:47 - 12:51Ce n'est ni drôle, ni sexy.
-
12:51 - 12:53C'est dangereux.
-
12:53 - 12:56Si une personne vous confie
qu'elle a été violée, -
12:56 - 12:58croyez-la.
-
12:58 - 13:02Les faux signalements sont si rares,
alors oui, croyez-la. -
13:02 - 13:04Écoutez-la sans la juger.
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13:04 - 13:05Aidez-la à trouver du soutien
-
13:05 - 13:08et encouragez ses décisions,
quelles qu'elles soient. -
13:09 - 13:11Pour les victimes, Brents m'a dit
-
13:11 - 13:16que les groupes de soutien pour prédateurs
sexuels en prison sont inutiles. -
13:16 - 13:19Le simple fait qu'un détenu se rende à
un de ces groupes -
13:19 - 13:21met en danger sa sécurité.
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13:21 - 13:24Et une fois arrivé, il ne veut pas être vu
comme étant vulnérable. -
13:24 - 13:27Il est difficile de changer
quand on vit dans la peur. -
13:28 - 13:31Si on veut vraiment les aider
à essayer de changer, -
13:31 - 13:35pourquoi ne pas donner plus de respect
et de compassion -
13:35 - 13:39comme lors d'entretiens individuels ?
-
13:39 - 13:42Ce dont une personne brisée
a désespérément besoin. -
13:43 - 13:47Au lieu de construire plus de prisons
et de vouloir punir les criminels, -
13:47 - 13:49pourquoi ne pas essayer
de les en empêcher ? -
13:50 - 13:51Brents a souvent dit,
-
13:51 - 13:55avant ses 9 ans, son cerveau était ruiné.
-
13:57 - 14:00Et si quelqu'un était intervenu plus tôt
dans sa vie ? -
14:00 - 14:02Un voisin, un professeur.
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14:03 - 14:07Pourquoi personne n'a vu ce garçon
qui allait à l'école couvert de bleus, -
14:07 - 14:09en sentant l'urine
-
14:09 - 14:11parce qu'il avait mouillé son lit
la veille -
14:11 - 14:13au lieu d'aller sans bruit aux toilettes
-
14:13 - 14:15et risquer de réveiller son père ?
-
14:16 - 14:18Si vous aidez un enfant maltraité,
-
14:18 - 14:24vous pouvez empêcher une vie de douleur
pour plus d'une personne. -
14:25 - 14:29Aujourd'hui, beaucoup vivent dans
des « maisons garages » -
14:29 - 14:31où le garage est la partie principale.
-
14:31 - 14:33Ils se garent dedans le soir,
-
14:33 - 14:36la porte s'ouvre, la voiture entre,
la porte se ferme -
14:36 - 14:39et ils restent à l'intérieur jusqu'à
leur sortie le lendemain. -
14:39 - 14:42Je ne peux pas nommer la famille
du bout de la rue. -
14:42 - 14:45Ils n’interagissent pas
et n'interviendront pas non plus. -
14:46 - 14:51Et si on se sentait concernés,
sans hésitation ni condition ? -
14:52 - 14:53C'est une dure vérité
-
14:53 - 14:56mais notre société se préoccupe plus
des victimes de viols -
14:56 - 14:59si elles sont le bon type de victimes.
-
14:59 - 15:01Souvenez-vous quand la police a dit
à Margaret -
15:01 - 15:04que l'ADN
ne serait pas traitée avant deux mois ? -
15:05 - 15:08Quand Brents a attaqué des victimes
dans un quartier riche, -
15:08 - 15:10l'ADN a été traité en quelques heures.
-
15:11 - 15:15La justice a beau être aveugle,
elle a quand même des goûts de luxe. -
15:17 - 15:18J'ai gardé contact avec Margaret
-
15:18 - 15:21pendant que son dossier sillonnait
le système judiciaire. -
15:21 - 15:25En juin 2005, Brents a plaidé coupable
de son agression. -
15:26 - 15:30Comme beaucoup de survivantes souffrant
de trouble de stress post-traumatique, -
15:30 - 15:33Margaret était terrifiée à l'idée
de quitter son domicile. -
15:33 - 15:36Elle faisait des cauchemars,
avait des souvenirs. -
15:36 - 15:38Elle n'arrivait pas à garder un travail.
-
15:38 - 15:40Son mariage a été détruit.
-
15:41 - 15:42La veille de l'audience,
-
15:42 - 15:45elle m'a demandé de passer
un message à Brents pour elle -
15:45 - 15:46et j'ai accepté.
-
15:46 - 15:48Voici son message :
-
15:48 - 15:50« Dites-lui...
-
15:51 - 15:52Que je le pardonne. »
-
15:54 - 15:56C'est fou, non ?
-
15:57 - 16:01Comment pouvait-elle pardonner un homme
qui lui avait fait tant de mal ? -
16:01 - 16:04Qui lui avait presque tout pris ?
-
16:05 - 16:06Elle a dit :
-
16:06 - 16:09« Je ne pense pas à l'homme
qui a voulu me tuer. -
16:09 - 16:12Je pense au petit garçon qui a subi
la même chose. » -
16:13 - 16:16Elle a dit : « Il est facile de haïr.
-
16:16 - 16:20Mais si je le déteste,
je ne m'en remettrai jamais. » -
16:21 - 16:22Et elle a ajouté :
-
16:22 - 16:26« Si ça avait été moi, j'aurais voulu que
quelqu'un m'aide ou m'écoute -
16:26 - 16:29au lieu de me regarder comme un animal
ou un monstre. » -
16:31 - 16:33Elle m'inspire.
-
16:33 - 16:38Si Margaret peut pardonner Brent Brents,
on peut pardonner n'importe qui. -
16:40 - 16:44Cette affaire a eu un effet profond
sur ma vie. -
16:44 - 16:48Il m'a appris que l'on est tous connectés
-
16:48 - 16:53et que le fait de nous tourner le dos
revient à nous abandonner. -
16:53 - 16:57J'ai réalisé que je n'aimais pas
la journaliste que j'étais. -
16:57 - 16:59C'est même Brents qui m'a montré
-
16:59 - 17:01que l'on avait une chose en commun :
-
17:01 - 17:03on était tous les deux motivés.
-
17:04 - 17:07J'ai démissionné peu après
la fin de l'affaire -
17:07 - 17:10et je ne travaillerai plus jamais
dans une rédaction, -
17:10 - 17:12car la compétition désespérée
pour l'audimat -
17:12 - 17:15est vraiment malsaine pour moi.
-
17:15 - 17:20Et je ne frapperai plus à la porte
d'une survivante sauf si j'y suis invitée. -
17:21 - 17:23J'ai commencé à parler avec Brents
-
17:23 - 17:27parce qu'en tant que journaliste
ayant passée sa vie à parler de viol, -
17:27 - 17:31je voulais une réponse à la question :
« Pourquoi ? » -
17:31 - 17:34Il était comme un insecte sous
un microscope, c'est ce que je lui ai dit. -
17:36 - 17:41Brent Brents est devenu une leçon
sur l'humanité et la compassion. -
17:42 - 17:46Mêmes les prétendus « monstres »
ont des peurs. -
17:46 - 17:48Brents m'a parlé des siennes.
-
17:49 - 17:50Il a dit :
-
17:50 - 17:53« Ma plus grande peur est de mourir
-
17:53 - 17:57sans avoir fait une chose de bien. »
-
17:59 - 18:01Et c'est pourquoi j'en parle.
-
18:02 - 18:04Merci de votre attention.
-
18:04 - 18:05(Applaudissements)
- Title:
- Avez-vous déjà rencontré un monstre ? | Amy Herdy | TEDxSanJuanIsland
- Description:
-
Les messages de prévention contre les viols sont largement dirigés vers les femmes et dissimulés derrière de bons conseils : ne marchez pas seules, ne soyez pas îvres, ne vous mettez pas en danger. En clair, ne vous faites pas violer.
Et si on portait cette attention sur une population différente et que l'on disait : « Ne violez pas » ? Que fait-on mal en tant que culture pour continuer à engendrer des violeurs ?
À travers une narration poignante, Amy Herdy, auteure récompensée et journaliste d'enquête, explore le cycle de l'abus sexuel et examine les dangers de considérer nos plus violents prédateurs comme des « monstres ».
Pendant plus de 20 ans, la journaliste et auteure Amy Herdy s'est spécialisée dans les reportages sur les traumatismes, plus particulièrement sur les agressions sexuelles. Les engagements professionnels de Mme Herdy incluent des ateliers sur le journalisme d'investigation et le reportage du traumatisme au ministère des Affaires étrangères des États-Unis à Lahore et à Islamabad au Pakistan. Elle a reçu un Emmy, un prix de la Society of Professional Journalists, un prix de la Radio, Television News Directors Association, un prix de la Associated Press, deux prix de la American Society of Newspaper Editors et un prix de la Military Reporters & Editors.
En 2011, Mme Herdy a publié un mémoire primé : « Diary of a Predator » [Journal d'un prédateur] sur son expérience au Denver Post quand elle couvrait le dossier du violeur en série Brent Brents. En 2015, elle a été la productrice d'investigation pour le documentaire « Terrain de chasse ». Elle est à présent productrice d'investigation pour Chain Camera Pictures et vie sur San Juan Island dans l'État de Washington.
Cette conférence a été donnée lors d'un événement TEDx en utilisant le format des conférences TED mais en étant organisée indépendamment par une collectivité locale. Plus d'informations sur http://ted.com/tedx
- Video Language:
- English
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 18:11
Claire Ghyselen approved French subtitles for Have you ever met a monster? | Amy Herdy | TEDxSanJuanIsland | ||
Claire Ghyselen accepted French subtitles for Have you ever met a monster? | Amy Herdy | TEDxSanJuanIsland | ||
Claire Ghyselen edited French subtitles for Have you ever met a monster? | Amy Herdy | TEDxSanJuanIsland | ||
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Christiane Ibrahim edited French subtitles for Have you ever met a monster? | Amy Herdy | TEDxSanJuanIsland | ||
Christiane Ibrahim edited French subtitles for Have you ever met a monster? | Amy Herdy | TEDxSanJuanIsland | ||
Christiane Ibrahim edited French subtitles for Have you ever met a monster? | Amy Herdy | TEDxSanJuanIsland | ||
Christiane Ibrahim edited French subtitles for Have you ever met a monster? | Amy Herdy | TEDxSanJuanIsland |