-
Il y a environ deux mille ans,
-
sous le règne de Cléopâtre,
la Reine des Reines,
-
les Egyptiens parlaient comme ça...
-
Ce langage n'est certes
pas facile à comprendre.
-
Le film que vous allez voir
sera donc doublé en français.
-
Mais les techniques de l'époque
-
étant moins parfaites
que celles d'aujourd'hui,
-
vous remarquerez que, parfois,
-
les mouvements des lèvres
sont en léger décalage
-
avec les paroles prononcées.
-
Après ce prologue,
aussi intéressant qu'instructif...
-
nous avons l'honneur et l'avantage...
-
de vous présenter
une grande fresque historique.
-
Moi, Cléopâtre, je ne puis
accepter ton mépris, ô César !
-
Je ne tolérerai pas les propos
injurieux du chef de barbares
-
qui n'occupent mon pays
que parce que je le veux bien !
-
Les Romains sont incapables
de construire des monuments solides.
-
Alors que nos monuments
-
accumuleront les millénaires
sans en souffrir le moins du monde.
-
Et toi, tu oses
me dire que nous ne sommes
-
plus capables
de construire correctement !
-
Tout autre que toi aurait déjà
-
fait connaissance
avec mes crocodiles sacrés.
-
On ne m'insulte pas impunément !
-
Si encore tu avais
la courtoisie de m'écouter,
-
mais les Romains ignorent
le sens du mot courtoisie.
-
Dire que nous,
les descendants des pharaons,
-
sommes incapables de construire,
-
c'est ignoble, immonde,
ridicule, grotesque, inconvenant !
-
Pour en finir,
ce que tu dis là est infâme, César.
-
Rends-toi à l'évidence.
-
- Ton peuple est décadent.
- Il a construit les pyramides.
-
La tour de Pharos,
les temples, les obélisques !
-
C'est vieux, tout ça.
-
Assez !
-
Je te prouverai
que mon peuple n'est pas décadent.
-
Dans 3 mois, je t'aurai fait
construire un palais somptueux,
-
ici, à Alexandrie.
-
Eh bien, c'est entendu.
-
Si tu gagnes ton pari,
je reconnaîtrai que ton peuple
-
est encore un grand peuple.
-
Elle est mignonne, mais les épices
lui montent au nez...
-
qu'elle a joli, d'ailleurs.
-
Numérobis,
-
tu es le meilleur architecte
d'Alexandrie, et c'est peu de chose.
-
Tes maisons sont la risée
de ceux qui n'y habitent pas.
-
C'est que moi, ma spécialité,
ça serait plutôt les pyramides.
-
Tu as 3 mois pour te racheter
en construisant un palais.
-
Ici, à Alexandrie, pour Jules César.
-
3 mois ?
-
Si tu réussis,
je te couvrirai d'or, sinon,
-
je te jetterai
aux crocodiles. Va !
-
3 mois ! Pour réussir, il faudrait
que je sois aidé par un mage.
-
Un mage ?
-
Je suis sauvé !
-
Je connais l'homme qu'il me faut.
-
Je vais le dresser
à porter des menhirs.
-
En attendant, dresse la table.
-
Le druide Panoramix, je vous prie.
-
Sur l'arbre,
en train de cueillir du gui.
-
Panoramix !
-
Ouille !
-
Oh, quelle bonne surprise !
-
Je suis, mon cher ami,
très heureux de te voir.
-
C'est un alexandrin.
-
Je vous présente
mon ami Numérobis,
-
un architecte d'Alexandrie.
-
Je dois construire
un palais pour César
-
dans un délai de 3 mois.
-
Faute de quoi,
-
Cléopâtre va me jeter
aux crocodiles.
-
- Ça se mange les crocodiles ?
- Chut, Obélix.
-
Et si tu ne m'aides pas,
je ne réussirai pas.
-
Calme-toi, Numérobis.
-
Je vais t'accompagner en Egypte.
-
Nous aussi, par Toutatis !
Nous aussi, par Toutatis !
-
Par Osiris ! Vous dites vrai ?
-
Nous allons faire
un beau voyage, ldéfix.
-
Tu l'emmènes ?
-
Et pourquoi pas,
môssieur Astérix ?
-
Il est trop petit
pour un si grand voyage.
-
Va faire tes bagages.
-
Moi je suis
le faire-valoir, le comparse.
-
J'ai pas voix au chapitre.
-
Mes amis, soyez dignes de nous,
-
et que le ciel
ne vous tombe pas sur la tête.
-
J'ai préparé
un petit chant de départ.
-
Ah non !
-
Ignares !
-
Ouah, ouah !
-
C'est moi
qui ai fait ouah-ouah.
-
- Je n'en ai plus le droit ?
- Allez, gros têtu.
-
Laisse-le sortir du sac,
ton ldéfix.
-
Nous pouvons
appareiller, Tumehéris.
-
Mettez les voiles !
-
En Egypte, nous aurons à lutter
contre de nombreuses
-
difficultés.
Et pendant le voyage,
-
nous risquons
de rencontrer des pirates.
-
On s'en occupe.
Pas vrai, Obélix ?
-
Oh oui !
-
Navire à tribord !
-
Les pirates ? Les pirates !
-
Youhou ! Youhou !
-
Attendez-nous, on arrive.
Youhou !
-
Alors, les enfants,
on s'énerve pas.
-
On les aborde, on les égorge,
-
on les étripe, on les massacre
-
et on les coule.
-
La routine habituelle, quoi.
-
Quand je crierai à l'abordage !
-
A l'abordage !
-
Comment, à l'abordage ?
-
Je suis à vous tout de suite.
-
Je ne vous ai pas fait attendre ?
-
Tricheurs !
-
Comment, à l'abordage ?
-
A'i'e !
-
Ouille !
-
Hou là !
-
Comment, à l'abordage ?
-
Ouille !
-
Viens, Obélix.
-
On s'en va.
-
Oui, Astérix,
-
mais il en reste
encore un en haut.
-
Non, non !
-
Comment, à l'abordage ?
-
La routine habituelle, quoi.
-
Après un long et calme voyage
sans incident notable,
-
par une nuit paisible,
-
le navire approche
de la fin de son tranquille périple.
-
Cette lueur à l'horizon ?
-
C'est la tour de l'île de Pharos,
dont le feu guide les navires.
-
Nous serons à Alexandrie demain.
-
Une tour
pour guider les navires ?
-
Ils sont fous ces Egyptiens !
-
Le bain de Cléopâtre !
-
Le bain de Cléopâtre !
-
Le bain de Cléopâtre !
-
C'est le bain de Cléopâtre
-
Bain limpide et parfumé
-
Pour baigner son corps d'albâtre
-
Versons les amphores de lait
-
Le savon de Cléopâtre !
-
Le savon de Cléopâtre !
-
Le savon de Cléopâtre !
-
Cléopâtre souveraine
-
Tu es belle, nous le savons
-
C'est pour toi, Reine des Reines,
-
Qu'on apporte le savon
-
Lalalalala lalala lala !
-
Le lion de Cléopâtre !
-
Le lion de Cléopâtre !
-
Le lion de Cléopâtre !
-
C'est le lion de Cléopâtre
-
C'est le roi des animaux
-
Du courage comme quatre
-
Et de l'esprit...
Alors ça, zéro, hein !
-
La lalalalala lalala !
-
Badabadabada badabada !
-
Li lilililili lilili !
-
Badabadaba bada badabada !
-
Numérobis demande
la faveur d'une audience.
-
Qu'il entre.
-
O ma Reine,
voici les amis gaulois :
-
Un mage puissant
et les guerriers valeureux
-
qui m'aideront
dans mon entreprise.
-
Bien, mais faites vite.
Le temps presse.
-
Si vous réussissez,
de l'or pour tout le monde.
-
Sinon, tout le monde
pour les crocodiles.
-
A ce propos, je te préviens
qu'Amonbofis, ton rival,
-
t'en veut
d'avoir été choisi à sa place.
-
Je crois qu'il verrait avec plaisir
ta carrière finir dans un...
-
- Crocodile ?
- C'est ça.
-
Maintenant, allez !
-
Mauvais caractère, mais joli nez.
-
Très joli nez.
-
Je vous emmène chez moi.
-
C'est de moi, ça.
-
Ça aussi, c'est de moi.
-
Ça, c'est encore de moi.
-
Ça, c'était de moi.
-
Ça, c'est chez moi.
-
Je l'aurai deviné.
-
La porte est encore coincée.
-
L'humidité...
-
Je vais vous donner
un coup de main.
-
Non, Obélix !
-
Ne le grondez pas,
c'est le bois qui est trop sec.
-
Vous êtes ici chez vous.
-
Veuillez me suivre.
-
Tu viens, Obélix ?
-
C'est ici que je travaille.
-
Maître, l'architecte Amonbofis
demande à vous voir.
-
Mon rival ? Qu'il entre.
-
Je vais droit au but.
-
Construisons ensemble
le palais de César.
-
Si nous réussissons,
nous nous partagerons l'or.
-
Sinon, tu iras te faire dévorer
seul par les crocodiles.
-
Après tout,
là où il y en a un à manger,
-
inutile d'en mettre deux.
-
Je refuse ! Tu es fourbe,
-
malhonnête et antipathique.
-
Sors de chez moi !
-
Tu le regretteras.
-
Tu finiras
dans un saurien, vaurien !
-
Je vous emmène sur le chantier.
-
Oui, il sera intéressant de voir
comment tu travailles.
-
Idéfix !
-
Ce sont des esclaves ?
-
Non, ce sont
des travailleurs libres.
-
Ils sont fous ces Egyptiens !
-
C'est la pause de midi.
Venez voir les plans du palais.
-
Que font-ils ?
-
Des heures supplémentaires.
-
Voici le plan,
je l'ai dessiné moi-même.
-
Je reconnais ta patte.
-
Mes amis !
-
Ne vous laissez pas exploiter
par ce minable architecte.
-
Il vous bat trop
et ne vous paie pas assez.
-
Cessez le travail !
-
Réagissez contre ceux
qui se moquent de vous.
-
Abandonnez-les !
-
Faites la grève !
-
Rentrez chez vous !
-
Maître, les ouvriers refusent
de reprendre le travail.
-
Quelqu'un
les a montés contre moi.
-
Mais qui ?
-
Qui quoi ?
-
Amonbofis, ton rival, sans doute.
-
Tous ces soucis me rendent malade.
-
Les crocodiles sacrés
vont me trouver immangeable.
-
Vous tenez tant que ça
à être un bon repas ?
-
Ce sont des crocodiles sacrés,
tout de même.
-
Ils sont fous ces architectes !
-
Allons voir ce qui se passe.
-
Nous refusons de continuer.
Le travail est trop dur.
-
Ouais !
-
Ils ne veulent plus travailler.
-
Ah, le travail est trop dur ?
-
Astérix, allume-moi
un bon feu sous cette marmite.
-
Non.
-
Pas toi. Tu es tombé dedans
quand tu étais petit.
-
Fais-leur
une petite démonstration, Astérix.
-
C'est un vrai prodige.
-
Mais oui.
Appelle tes ouvriers.
-
Je vais leur donner
une ration de ma potion magique.
-
Non !
-
Non !
-
Non !
-
Non !
-
Il arrive à me reconnaître ?
-
Et hop !
-
Hop !
-
Il faut que je fasse quelque chose.
-
Tournevis !
-
Oui, ô Amonbofis, mon maître ?
-
Numérobis attend des pierres
-
qui arrivent du sud par le Nil.
-
Ces pierres ne doivent pas arriver.
-
Voici de l'or
pour traiter cette affaire.
-
Tu seras obéi,
ô Amonbofis, mon maître.
-
Amonbofis t'envoie cet or
-
pour que les pierres
n'arrivent pas à destination.
-
D'ac, par Osiris !
-
Balancez-moi ces pierres !
-
Hop, hop, hop !
-
Hop, hop, hop !
-
Hop, hop, hop !
-
Hop, hop, hop !
-
Y a plus de pierres.
-
C'est un coup d'Amonbofis.
-
Sans pierres, pas de palais.
-
Sans palais, les crocodiles.
-
Du calme, nous irons
chercher tes pierres.
-
Nous reviendrons vite
avec les pierres.
-
Il nous reste peu de temps
pour finir le palais.
-
Ils ne doivent pas revenir
de ce voyage, Tournevis.
-
Ils ne reviendront pas, maître.
-
C'est lent. C'est trop lent.
-
Que l'on relie les bateaux
avec des cordes.
-
Enfin, un peu d'exercice !
-
Par Toutatis,
ce garçon m'étonnera toujours.
-
Ça manque de sanglier
et de cervoise ici.
-
Bah, l'appétit vient en mangeant.
-
La cervoise d'Astérix !
-
Quand l'appétit va, tout va
-
Quand l'appétit va, tout va
-
Vidons les futailles
A nous la ripaille
-
Quand l'appétit va, tout va
-
Quand l'appétit va, tout va
Quand l'appétit va, tout va
-
Vive les quenottes
Qui croquent et grignotent
-
Quand l'appétit va, tout va
-
Les sangliers d'Obélix !
-
Ecoutez ce qui va suivre
-
Le vieux proverbe est changé
-
On ne mange pas pour vivre
-
Il faut vivre pour manger
-
Quand l'appétit va, tout va
Pour la santé y a que ça
-
La pire émotion, c'est d'avoir
son estomac dans les talons
-
Petits goinfres et bons gros
Sur un rythme d'allegro
-
Pour manger et boire
Font jouer les mâchoires
-
Quand l'appétit va, tout va
-
Les os d'ldéfix !
-
Obélix, mon cher amour
-
Je t'obéirai toujours
-
Et le Roi des Rois
Désormais, c'est toi
-
Quand Obélix va, tout va
-
Cléo, j'aime ton nez mignon
-
J'aime aussi les champignons
-
Et puis les saucisses
Et le pain d'épice
-
Quand l'appétit va, tout va
-
Quand l'appétit va, tout va
-
Un bon repas sans fromage
-
C'est une bête qui n'a qu'un œil
-
C'est un oiseau sans plumage
-
Une forêt sans écureuil
-
- Quand l'appétit va...
- Tout va !
-
- Quand l'appétit va...
- Tout va !
-
- Venez rendre hommage...
- Aux rois des fromages.
-
- Quand l'appétit va...
- Tout va !
-
Quand le chameau passe, hélas
Quand le chameau passe, hélas
-
Il nous faut vanter sa sobriété
-
Quand le chameau passe, hélas
-
Mais non, j'ai une bosse,
-
je suis un dromadaire,
pas un chameau.
-
Oh, c'est agaçant à la fin.
-
Quand l'appétit va, tout va
Quand l'appétit va, tout va
-
Vive les quenottes
Qui croquent et grignotent
-
Quand l'appétit va, tout va
-
Ne l'oubliez pas, braves gens
L'appétit vient en mangeant
-
Vidons les futailles
A nous la ripaille
-
Quand l'appétit va, tout vaaaa !
-
Demain, nous irons visiter
le sphinx et les pyramides.
-
Ça en vaut la peine.
-
Qu'en dites-vous ?
-
Ldéfix, ici !
-
Lci, ldéfix !
-
Ldéfix, ici !
-
Laisse-le tranquille, ldéfix.
-
Il doit y avoir
une belle vue de là-haut.
-
Idéfix, attends-moi ici.
-
Obélix !
-
Ouille, ouille, ouille !
-
Ne nous attardons pas ici, venez !
-
Du haut de ces pyramides,
vingt siècles vous contemplent.
-
Il doit y avoir
une belle vue de là-haut.
-
Obélix, tiens-toi tranquille.
-
Bof, ça vaut pas
un beau menhir, ces pyramides.
-
Je me demande si on peut visiter.
-
Mais si, mais si, mais si, mais si.
-
Je suis guide et je peux
faire visiter les pyramides
-
aux nobles touristes étrangers.
-
Eh bien,
nous acceptons avec plaisir.
-
Suivez le guide !
-
Là-dedans,
c'est pas pour les petits chiens.
-
Attends-nous ici.
-
Si t'es sage, t'auras un bel os.
-
Très intéressantes, ces pyramides.
-
Ne me perdez pas de vue,
nobles étrangers.
-
Sans moi, vous ne sortiriez pas
vivants de ce labyrinthe.
-
Entrez, entrez...
-
Les hiéroglyphes qui ornent
cette salle sont magnifiques.
-
Vous ne sortirez jamais d'ici,
-
étrangers !
Ce tombeau sera votre tombeau.
-
Très intéressants, ces bas-reliefs.
-
En attendant,
-
il faut sortir d'ici.
-
Ça ne serait pas arrivé
dans un menhir.
-
Vu les circonstances, Obélix,
-
pour la première fois,
-
je vais te donner à boire
de la potion magique.
-
Vrai ?
-
Moi je vais avoir
de la potion magique !
-
Moi je vais avoir
de la potion magique !
-
Lalalère, lalalère !
-
Je suis content
d'être venu dans la pyramide.
-
Obélix, après toi.
-
Je peux en avoir encore un peu ?
-
Alors, vous venez ?
-
Très intéressants, ces labyrinthes.
-
Essayons cette porte.
-
Je peux en avoir encore ?
-
Non, Obélix !
-
Oh ben, c'est pas juste, alors.
-
J'ai à peine le temps
d'y goûter qu'il me rationne.
-
C'est pas juste.
-
J'ai bien peur
que ce guide ait eu raison.
-
Nous ne sortirons pas vivants d'ici.
-
Je suis triste pour Numérobis.
-
Sans nous,
il ne finira jamais à temps.
-
Moi, ça me fait de la peine
pour mon pauvre petit ldéfix.
-
Idéfix !
-
Il nous a retrouvés
grâce à son flair.
-
Il peut retrouver son chemin
et nous sortir d'ici.
-
T'auras 2 gros os.
-
T'auras un tas de gros os.
-
On dirait qu'il comprend
tout ce que je lui dis.
-
Suivons le guide !
-
Des mages...
Vous êtes des mages.
-
Des mages... Ce sont des mages.
-
Ils sont sortis de la pyramide.
-
Ces Gaulois sont prodigieux.
-
Mais les Gaulois ne sont pas
encore arrivés à Alexandrie.
-
Ils ont tout le Nil à remonter.
-
Il faut les arrêter.
-
J'ai les hommes
qu'il vous faut, maître :
-
Des pirates redoutables
-
ayant perdu leur navire
à la suite, paraît-il,
-
d'une fausse manœuvre.
-
Amène-les-moi.
-
Les voici, maître.
-
Je t'offre un bateau.
-
Avec lui,
tu descendras le cours du Nil.
-
Tu croiseras une caravane
de navires transportant des pierres.
-
Si ces navires n'atteignent pas
Alexandrie, tu auras de l'or,
-
beaucoup d'or.
-
Aborde-les, égorge-les,
étripe-les, massacre-les,
-
extermine-les
-
et coule-les !
-
La routine habituelle, quoi.
-
C'est monotone, les croisières.
-
Je m'ennuie, Astérix.
-
J'ai l'impression
qu'on va bientôt s'amuser.
-
Caravane transportant
des pierres, droit devant !
-
Bon, les enfants, on s'énerve pas...
-
C'est plein de Gaulois, là-dedans !
-
Des Gaulois ? Arrière toute !
-
Sauve qui peut ! Demi-tour !
-
Tu vas pouvoir te distraire.
Pirates, droit devant !
-
Des pirates ?
Chic, chic, chic, chic !
-
Youhou ! Youhou !
-
Attendez-moi, j'arrive !
-
Plus vite, plus vite !
-
Trop tard.
-
Je crois que nous pouvons
reprendre notre route.
-
Tiens ? Ça mord.
-
Beurk, je ne mange pas de ça.
-
Ben... euh...
encore une fausse manœuvre.
-
Mais c'est qu'ils commencent
à m'énerver, ces Gaulois.
-
Eh bien, puisque c'est comme ça,
-
j'ai une idée horrible !
-
C'est une bonne idée, maître ?
-
C'est du gâteau.
Suis-moi !
-
Pâtisserie empoisonnée.
-
- Les beignets mortels.
- Oui.
-
- Macarons foudroyants.
- Pas mal.
-
- Tarte au venin de vipère.
- Classique.
-
- Clafoutis au curare.
- Bof !
-
Le pudding à l'arsenic.
-
Oh oui !
-
Dans un grand bol de strychnine
Délayez de la morphine
-
Faites tiédir à la casserole
-
Un bon verre de pétrole
-
Je vais en mettre deux.
-
Quelques gouttes de ciguë
De la bave de sangsue
-
Un scorpion coupé très fin
-
Et un peu de poivre en grain
-
- Non.
- Ah.
-
Emiettez votre arsenic
-
Dans un verre de narcotique
-
Deux cuillers de purgatif
Qu'on fait bouillir à feu vif
-
Je vais en mettre trois.
-
Dans un petit plat à part
Tiédir du sang de lézard
-
La valeur d'un dé à coudre
-
Et un peu de sucre en poudre
-
Non !
-
Ah bon.
-
Vous versez la mort aux rats
Dans du venin de cobra
-
Pour adoucir le mélange
Presser trois quartiers d'orange
-
Je vais en mettre un seul.
-
Décorez de fruits confits
Moisis dans du vert-de-gris
-
Tant que votre pâte est molle
-
Et un peu de vitriol
-
Non.
-
Oui !
-
Je savais bien que ça serait bon.
-
Le pudding à l'arsenic
-
Nous permet ce pronostic
-
Demain sur les bords du Nil
Que mangeront les crocodiles ?
-
Des...
-
Gau...
-
...lois !
-
Un cadeau pour vous, ô ma Reine.
-
Qu'il entre.
-
Les trois Gaulois offrent
ce gâteau à la Reine des Reines.
-
Très aimable.
-
Tu les remercieras
de la part de Cléopâtre.
-
Mon goûteur !
Que l'on appelle mon goûteur !
-
Voilà, voilà, voilà.
-
Goûte, goûteur.
-
Avec joie, ô ma Reine.
-
Hou là, hou là, hou là...
-
Hou là, hou là, hou là...
-
Enfin, mes amis.
-
Vous voici de retour.
-
Nous t'apportons assez de pierres
pour achever la construction.
-
Gaulois ! Au nom de la Reine,
je vous arrête.
-
On leur donne des baffes ?
-
Non, Obélix, du calme.
-
Allons plutôt voir ce qui se passe.
-
Hou là, hou là, hou là...
-
Vous avez essayé
de m'empoisonner avec ce gâteau.
-
Quel gâteau ?
-
Jetez-les au cachot
pendant que je décide de leur sort.
-
Pas un instant à perdre.
-
Buvons cet antidote et sortons.
-
Cette potion
-
va nous immuniser
contre le poison.
-
On est en train de servir l'apéritif
aux crocodiles sacrés.
-
Ecartez-vous, on sort.
-
On peut entrer ?
-
Gardes,
emparez-vous de ces hommes !
-
Gaulois venus de loin
pour m'accabler de haine,
-
je saurai vous montrer
comment meurt une reine
-
et quel courage est le mien.
-
Je suis prête, Osiris.
-
Comme elle joue bien.
-
On veut juste savoir
ce que vous nous reprochez.
-
Ce que je vous reproche ? Ça !
-
Mais ce gâteau a l'air très bon.
-
Obélix, va chercher
une pelle à tarte.
-
Vous permettez ?
-
Coupe trois parts de ce gâteau.
-
Trois parts, j'ai dit.
-
Ah oui, trois parts.
-
Gourmand, va !
-
Eh bien,
il est excellent, ce gâteau.
-
Qu'a-t-il donc de particulier ?
-
Demande-le à mon goûteur.
-
Hou là, hou là,
hou là, hou là, hou là...
-
Hum, voyons...
-
C'est une petite indigestion,
tout simplement.
-
Hou là, hou là, hou là, hou là...
-
Ça va mieux.
-
J'ai faim.
-
J'ai été injuste
envers vous, Gaulois.
-
Je vous rends la liberté. Allez !
-
Quelqu'un a voulu nous nuire.
-
- Oui, mais qui ?
- Amonbofis !
-
- Le rival de Numérobis ?
- Sans doute.
-
- On lui rend visite ?
- J'allais te le proposer.
-
Amonbofis, je vous prie ?
-
Par là !
-
Buvons à la victoire, Tournevis !
-
Le moment est venu
pour nous de trinquer.
-
Nous allons te donner l'occasion
de travailler avec Numérobis.
-
La construction du palais
avance bien, Numérobis.
-
Tu finiras dans les temps.
-
C'est Cléopâtre
qui va être contente.
-
Très contente.
Le palais s'achève, César.
-
Je crois que je vais
gagner mon pari, Jules.
-
Tu m'en vois ravi,
ô ma Reine, absolument ravi.
-
Je vais perdre la face
devant Cléopâtre.
-
On m'avait pourtant décrit
son architecte comme un incapable.
-
Il se passe
des choses que j'ignore.
-
Que l'on appelle mon espion !
-
Je suis là, maître, je suis là.
-
Approche.
-
Va voir ce qui se passe
dans le chantier de Numérobis.
-
Je veux savoir pourquoi
le travail avance aussi vite.
-
Faut le faire, hein !
-
Trois Gaulois ?
-
Un vieux druide,
un petit malin et un gros ahuri ?
-
Astérix, Obélix et Panoramix !
-
Ces trois-là sont capables
de tous les prodiges.
-
Il faut agir.
-
Que l'on convoque
mes mercenaires égyptiens !
-
Ave César !
-
Ceux qui vont te servir
pour un prix modique te saluent.
-
Introduisez-vous
dans le chantier de Numérobis
-
sans vous faire remarquer.
-
Renversez
la marmite de potion magique
-
et emparez-vous du druide.
-
Un sac d'or si vous réussissez.
-
Exécution, par Jupiter !
-
C'est parti, ô César, par Osiris !
-
Je me charge de la marmite.
-
Vous deux,
occupez-vous du druide.
-
Entendu, frérot.
-
D'accord, frérot.
-
Si cette potion
a les vertus que l'on dit,
-
je crois que je n'aurai pas
à partager le sac d'or.
-
Que voulez-vous ?
-
Moi j'ai pas le sens de la famille.
-
Oh, regardez !
-
Qui êtes-vous ?
Et où est Panoramix,
-
notre druide ?
-
Jules César nous a envoyés
pour capturer le druide.
-
Notre grand frère nous a doublés
pour se garder la récompense.
-
Sans potion magique ni Panoramix,
nous sommes perdus.
-
- Les crocodiles sacrés, ils...
- Pas encore !
-
Allons chez Jules
récupérer notre druide.
-
D'accord, Astérix.
-
Idéfix, je te confie
la garde du chantier.
-
Ouvre l'œil.
-
Un des mercenaires
est de retour, ô César.
-
Qu'il entre.
-
Mission accomplie, ô César.
-
Tu as bien mérité
de César, mercenaire.
-
Voici la récompense promise.
-
Que l'on enferme ce druide
-
à double tour
dans les prisons du palais.
-
Je suis le plus malin !
-
Je suis le plus riche !
Je suis le plus...
-
Où est notre druide ?
-
César l'a enfermé
dans les prisons du palais.
-
Ne frappez plus, s'il vous plaît.
-
- Allons-y, Obélix.
- Oui, Astérix.
-
C'est frérot.
-
Viens, frérot.
-
Junior et moi,
on a deux mots à te dire.
-
Ouais.
-
Pourvu qu'on retrouve notre druide.
-
Tu sais,
toutes les prisons sont pareilles.
-
On y entre
aussi facilement qu'on en sort.
-
Halte ! On n'entre pas.
-
- Mais si, on entre.
- Tu permets, Obélix ?
-
Excusez-moi.
-
Astérix ! Obélix !
-
Ecartez-vous, on sort.
-
Non, on ne sort pas.
-
Mais si, on sort.
-
Ben oui, on entre et on sort.
-
Comment ?
Le druide est sorti de la prison ?
-
Ces Gaulois
vont savoir ce qu'il en coûte
-
de braver la colère
de César, par Mercure !
-
Demain, à leur réveil,
-
je leur réserve une petite surprise
dont vous me direz des nouvelles.
-
Maître, maître !
Le chantier est désert.
-
Les ouvriers
ne sont pas venus ce matin.
-
Que se passe-t-il ?
-
Mais que se passe-t-il encore ?
-
Au nom de César...
-
Des dissidents gaulois
se cachent dans ce chantier.
-
Nous leur donnons l'ordre
de se rendre,
-
faute de quoi, nous attaquerons,
par Jupiter !
-
Nous sommes ici
par la volonté de Cléopâtre
-
et nous finirons le travail,
par Toutatis !
-
Vous le regretterez,
par Mercure !
-
Qu'allons-nous faire,
par Osiris ?
-
Construire des défenses,
par Bélénos !
-
Tu as raison, par Bélisama !
-
Est-ce qu'on ne pourrait pas
s'en aller, par hasard ?
-
A l'attaque !
-
Retournez à l'attaque !
-
Engagez-vous,
rengagez-vous, qu'y disaient...
-
Les revoilà !
-
A l'attaque !
-
Vous verrez du pays,
qu'y disaient...
-
A l'attaque !
-
Hé oh !
-
- Ça va pas, non ?
- Sans blague !
-
Puisque c'est comme ça,
nous allons les bombarder.
-
Regardez, des machines de guerre.
-
Hum, je n'aime guère ces machins.
-
Feu !
-
Mon palais !
Ils cassent mon palais !
-
Il faudrait prévenir Cléopâtre.
-
Elle seule peut convaincre César
d'arrêter les hostilités.
-
Bonne idée.
-
J'écris un message
pour la Reine.
-
C'est ldéfix
qui portera le message.
-
Idéfix ?
-
Mais il est trop petit.
-
Non, il n'est pas trop petit.
-
Ne sois pas têtu.
Idéfix ne peut porter ce message.
-
Si ! Monsieur Astérix sait tout.
-
Monsieur Astérix,
il faut qu'il commande,
-
Tu sais ce qu'il te dit,
monsieur Astérix ?
-
Non, qu'est-ce qu'il me dit,
monsieur Astérix ?
-
Voici le message.
-
Mais comment le faire parvenir ?
Nous sommes assiégés.
-
Demandez à monsieur
Astérix, il sait tout.
-
Allons, Obélix.
-
Ne te vexe pas.
Je voulais te taquiner.
-
Pas bien, mon chien...
-
Idéfix portera le message.
-
Et je porterai ldéfix.
-
Alerte ! Un des assiégés
essaie de passer !
-
Il est parti comme il est venu.
-
Il faisait que passer.
-
Gaulois venus de loin
pour m'accabler de haine,
-
je saurai vous montrer
comment meurt une reine.
-
- Je saurai...
- Mais non, regardez. Mon chien
-
a un message pour vous.
-
Oh, qu'il est mignon.
-
Que l'on apporte un os
pour ce petit chien.
-
Ça ne se passera pas
comme ça, par Osiris !
-
Jules César est un tricheur.
-
Va, Gaulois, je m'occupe de tout.
-
Alerte ! Un des assiégés
essaie de rentrer !
-
Et voilà, Obélix. Idéfix
a parfaitement rempli sa mission.
-
Ah, tu vois ? Qui avait raison ?
-
Pourvu que Cléopâtre agisse vite.
-
Ces machines démolissent
complètement le palais.
-
Tu vois, César ?
-
Même sans capturer ces Gaulois,
le résultat sera le même
-
car le palais sera détruit.
-
Bien, très bien.
-
Ave César !
-
Y a quelqu'un
qui demande à vous voir, là...
-
Ma Reine, quel bon vent ?
-
Assez !
-
Je suis sortie sans me changer
en apprenant la nouvelle.
-
Quand on fait un pari,
on ne triche pas.
-
J'ai fait appel aux Gaulois.
-
Je te montrerai de quoi
mon peuple est capable.
-
J'exige que tu laisses
les constructeurs tranquilles.
-
Et permets-moi de te dire que...
-
Bon, ça va, je te demande pardon.
-
Ah, tout de même !
-
A la maison, les enfants.
-
Qu'est-ce qu'on fait, ô César ?
-
On lève le siège, ô imbécile !
-
Les Romains
lèvent le siège, par Bélénos !
-
Victoire, par Toutatis !
-
Je suis bien content.
-
Tout ça grâce à mon ldéfix.
-
Et maintenant, au travail !
-
Et le travail reprit, en effet.
-
Il reprit avec acharnement
car, ne l'oublions pas,
-
quand l'architecte
ne respectait pas ses délais,
-
il était jeté aux crocodiles.
-
Ancienne coutume
un peu oubliée de nos jours.
-
Enfin, un beau matin...
-
O ma Reine,
le palais est terminé.
-
Tu as tenu ta promesse, Numérobis.
-
Cléopâtre tiendra
la sienne, par Osiris.
-
Qu'on le couvre d'or !
-
O ma Reine,
la plus belle des Reines,
-
j'ai perdu et je m'incline
devant ton triomphe.
-
A toi l'honneur
de couper ce ruban.
-
Je vous suis redevable, Gaulois,
-
et vous avez droit
à ma gratitude.
-
Vous rentrerez
à bord de ma galère d'apparat,
-
avec les remerciements
de Cléopâtre.
-
Il n'y a pas de quoi, Cléopâtre.
Nous te saluons.
-
Il y aura des sangliers
sur votre bateau ?
-
Obélix !
-
Faut toujours
qu'il crie après moi.
-
Une galère d'apparat sans sangliers,
-
c'est pas la peine de...
-
Tout le monde mange,
tout le monde boit,
-
tout le monde est content
-
et fête l'heureuse issue
de cette aventure.
-
Tout le monde boit,
tout le monde mange.
-
Tout le monde ?
-
Enfin, presque tout le monde.
-
Et avec le printemps,
-
le magnifique vaisseau de Cléopâtre
approche des côtes de la Gaule,
-
où le village accueille ses héros
-
avec son enthousiasme
et son banquet habituels.
-
Et c'est ldéfix qui a tout fait.
-
Un nez, mon cher, un nez !
-
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