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La plus importante conversation que vous aurez avec vos enfants | Jason Reid | TEDxLakeForestCollege

  • 0:20 - 0:23
    C'était le 21 mars 2018.
  • 0:24 - 0:28
    J'étais au Mexique avec ma femme,
    pour fêter son anniversaire.
  • 0:28 - 0:30
    Nous venions de faire un festin.
  • 0:30 - 0:32
    Nous parlions de notre
    chouette vie de famille
  • 0:32 - 0:35
    et de la prochaine étape,
    vu que les enfants grandissaient.
  • 0:38 - 0:40
    Il était 23 h 00
  • 0:42 - 0:44
    quand nous avons eu le sms .
  • 0:46 - 0:48
    Ma femme a crié.
  • 0:50 - 0:53
    J'ai saisi mon téléphone pour le lire,
    il finissait par :
  • 0:53 - 0:55
    « Désolé. Je vous aime.
  • 0:57 - 0:58
    Au revoir. »
  • 0:58 - 1:00
    J'ai paniqué et appelé la maison.
  • 1:00 - 1:04
    J'ai réveillé ma belle-mère et j'ai crié :
    « Trouve Ryan ! »
  • 1:08 - 1:10
    Elle a couru dans la maison,
  • 1:11 - 1:13
    et l'a finalement trouvé.
  • 1:14 - 1:16
    Il était dans le grenier.
  • 1:16 - 1:19
    Elle a crié - je l'entendrai toute ma vie,
  • 1:19 - 1:22
    elle a dit : « Jay, il s'est pendu ! »
  • 1:26 - 1:28
    Les heures suivantes ont été mouvementées.
  • 1:28 - 1:32
    Il y a eu des textos et des coups de fil,
    des ambulances, la police et des docteurs.
  • 1:33 - 1:35
    Ils l'ont ranimé et l'ont emmené
  • 1:35 - 1:38
    à Rady, l'hôpital
    pour enfants de San Diego.
  • 1:39 - 1:40
    Cela a transformé
  • 1:41 - 1:44
    ce qui devait être
    un voyage de trois heures,
  • 1:44 - 1:46
    en un cauchemar de quinze heures,
  • 1:46 - 1:48
    tandis que nous essayions
    de rentrer sur San Diego.
  • 1:51 - 1:54
    Ryan a été dans un coma artificiel
  • 1:54 - 1:57
    les trois jours suivants.
  • 1:57 - 1:59
    L'équipe médicale a été admirable,
  • 1:59 - 2:03
    contrebalançant l'espoir et la réalité,
  • 2:03 - 2:06
    mais finalement, le scanner a montré
    que le cerveau était mort.
  • 2:08 - 2:12
    Nous avons pu passer
    les 36 heures suivantes avec lui,
  • 2:14 - 2:15
    pour lui dire au revoir.
  • 2:16 - 2:18
    J'ai d'ailleurs pu regarder
  • 2:18 - 2:20
    notre série favorite,
    les trois derniers épisodes,
  • 2:20 - 2:23
    avec un écouteur dans mon oreille,
    et un dans la sienne.
  • 2:24 - 2:28
    La dernière nuit, mon fils aîné a apporté
    une bouteille de vin en douce,
  • 2:28 - 2:30
    et nous avons porté un toast à Ryan
  • 2:30 - 2:33
    tout en cachant la bouteille
    aux infirmières et aux docteurs.
  • 2:35 - 2:37
    Le lendemain,
    ils sont venus nous chercher,
  • 2:38 - 2:41
    et nous ont amenés dans une pièce à part
  • 2:41 - 2:43
    où nous l'avons tous entouré,
  • 2:44 - 2:47
    et ils ont débranché le respirateur.
  • 2:51 - 2:55
    Nous avons regardé pendant que
    ce qu'il lui restait de vie se dissipait,
  • 2:55 - 2:57
    et que sa peau devenait cendres.
  • 3:04 - 3:06
    Et ils l'ont déclaré mort.
  • 3:09 - 3:11
    Je veux que vous imaginiez
  • 3:11 - 3:13
    un monde
  • 3:13 - 3:17
    où il existe une maladie
    qui attaque nos enfants,
  • 3:17 - 3:21
    où un demi-million deviennent
    si malades qu'ils frôlent la mort,
  • 3:21 - 3:24
    et où 5 000 meurent chaque jour.
  • 3:24 - 3:27
    Que feriez-vous en tant que parent
    pour protéger vos enfants ?
  • 3:29 - 3:32
    Que verrait-on sur CNN 24h/24?
  • 3:33 - 3:34
    De quoi parleraient-ils ?
  • 3:34 - 3:37
    Que verrait-on surgir
    sur les réseaux sociaux ?
  • 3:39 - 3:43
    Je veux que vous imaginiez
    ce monde car il existe.
  • 3:48 - 3:50
    Cette maladie, c'est la dépression.
  • 3:50 - 3:53
    C'est la deuxième cause
    de décès de nos enfants.
  • 3:54 - 3:57
    Trop souvent, elle se termine en suicide.
  • 3:57 - 4:00
    Et la dépression est une maladie
    dont on ne parle pas
  • 4:00 - 4:01
    comme d'une maladie.
  • 4:03 - 4:05
    Nous ne la traitons pas
    comme nous traitons le cancer.
  • 4:06 - 4:10
    Nous faisons comme s'il y avait juste
    à la chasser pour se sentir bien,
  • 4:10 - 4:12
    ou comme si elle n'existait pas.
  • 4:12 - 4:14
    C'est presque comme au Moyen Âge,
  • 4:16 - 4:17
    vous cachez
  • 4:17 - 4:20
    ce qu'il se passe à votre famille
    ou à vos amis,
  • 4:20 - 4:22
    de peur qu'ils ne vous jugent.
  • 4:23 - 4:29
    Le 26 mars 2018,
    cette maladie a pris mon fils.
  • 4:33 - 4:35
    Comment trouvez-vous
    cette entrée en matière ?
  • 4:37 - 4:40
    Vous savez, même dans l'obscurité
    il y a de la lumière,
  • 4:40 - 4:42
    il y a parfois des choses drôles.
  • 4:42 - 4:46
    Je vais vous en raconter quelques-unes,
    et vous pouvez rire si vous le voulez.
  • 4:48 - 4:49
    J'étais tellement pressé !
  • 4:49 - 4:51
    Je suis rentré cet après-midi ;
  • 4:51 - 4:54
    je voulais créer une fondation,
    changer les choses,
  • 4:54 - 4:56
    car c'est le genre de gars que je suis.
  • 4:56 - 4:58
    Donc j'ai dit : « Choisis la vie. »
  • 4:58 - 5:00
    Car tout le monde devrait choisir la vie,
  • 5:00 - 5:02
    et Choisislavie.org était disponible.
  • 5:04 - 5:07
    Donc je l'ai acheté ; je ne savais pas
    pourquoi ça coûtait 10 000$,
  • 5:07 - 5:09
    je l'ai juste acheté.
  • 5:10 - 5:13
    J'ai fait faire des bracelets
    avec « Choisis la vie » dessus
  • 5:13 - 5:14
    et c'était parti.
  • 5:15 - 5:17
    La semaine suivante,
    un de mes potes m'a dit :
  • 5:17 - 5:21
    « Hé Jay, tu sais que c'est le site
    anti-avortement des années 80 ?»
  • 5:21 - 5:23
    J'étais genre « Oh ! »
  • 5:23 - 5:25
    (Rires)
  • 5:25 - 5:28
    Et c'étaient les premiers
    12 000 $ que j'ai dépensés.
  • 5:28 - 5:30
    (Rires)
  • 5:31 - 5:33
    Ryan nous a envoyé des textos à tous...
  • 5:35 - 5:36
    à 11 h 03.
  • 5:36 - 5:39
    Il les avait tous pré-écrits,
    y compris au petit ami de ma fille.
  • 5:40 - 5:42
    Il lui a dit des choses très gentilles ;
    il a dit :
  • 5:44 - 5:49
    « Si tu n'es pas sympa avec ma sœur,
    je reviendrai te hanter, Monsieur. »
  • 5:50 - 5:54
    Même moi, je me sens mal pour ce gamin !
  • 5:54 - 5:55
    (Rires)
  • 5:55 - 5:58
    Ma fille, en revanche, trouve ça génial.
  • 6:00 - 6:04
    Ryan s'est renseigné sur tout.
    C'était son genre.
  • 6:04 - 6:06
    Dans sa lettre de suicide,
  • 6:06 - 6:09
    il a parlé des différentes méthodes
    qu'il avait envisagées.
  • 6:09 - 6:14
    L'une d'entre elles était de se jeter
    par la fenêtre de mon bureau au grenier,
  • 6:14 - 6:17
    mais ensuite il a dit : « Tu sais,
    je ne pèse que 35 kilos,
  • 6:18 - 6:21
    et j'avais peur que
    mes habits fassent parachute. »
  • 6:22 - 6:23
    C'était Ryan.
  • 6:24 - 6:27
    Si j'étais assis dans le public,
    je dirais :
  • 6:27 - 6:31
    « Jay, c'est une histoire tragique. »
    Et oui, c'est une histoire tragique.
  • 6:31 - 6:33
    Mais je penserais :
  • 6:33 - 6:37
    « Ça ne pourrait pas m'arriver.
    Je connais mes enfants. »
  • 6:37 - 6:40
    Eh bien moi aussi,
    je pensais les connaître.
  • 6:40 - 6:42
    Laissez-moi vous présenter ma famille :
  • 6:43 - 6:47
    Ma femme Kim, 25 ans de mariage,
  • 6:47 - 6:50
    maman au foyer dévouée à ses enfants ;
  • 6:50 - 6:52
    mon fils de 21 ans, Derek ;
  • 6:52 - 6:56
    ma fille Ashlynn ;
    mon fils de 17 ans, Kyle ;
  • 6:56 - 6:58
    et Ryan, le cadet.
  • 7:04 - 7:08
    J'ai écrit « The protector bug »
    pour Ryan,
  • 7:08 - 7:11
    des histoires que je lui inventais
    quand il était petit.
  • 7:12 - 7:15
    Étant une famille,
    les dîners étaient notre truc.
  • 7:15 - 7:18
    Nous restions autour de la table
    des heures à discuter,
  • 7:18 - 7:22
    et des choses amusantes arrivaient,
    sans ordinateur ou téléphone, rien.
  • 7:22 - 7:25
    Des choses dont j'ai fait un livre
    appelé « Dinner Conversations »
  • 7:25 - 7:28
    pour inciter les autres familles
    à passer plus de temps ensemble.
  • 7:31 - 7:35
    J'ai fait des voyages en tête à tête
    avec chacun de mes enfants.
  • 7:37 - 7:39
    Ryan et moi étions travaillions
    sur le voyage à Boston
  • 7:39 - 7:43
    qu'il devait faire en juin, et son voyage
    de l'année prochaine à Dubaï,
  • 7:43 - 7:46
    une semaine avant qu'il ne se suicide.
  • 7:49 - 7:50
    Voici Ryan.
  • 7:50 - 7:52
    C'est comme ça que je me le rappelle :
  • 7:53 - 7:55
    Un gamin heureux
    qui ensoleillait une pièce.
  • 7:55 - 7:59
    C'est ce qu'il a porté quasi
    jusqu'à ses 13 ans.
  • 8:01 - 8:03
    À un moment, il a changé.
  • 8:04 - 8:06
    13 ans, je sens qu'il est
    un peu plus réservé.
  • 8:06 - 8:09
    Je le réalise avec le recul,
    je ne l'avais pas vu alors.
  • 8:10 - 8:12
    Un peu plus silencieux, plus grincheux.
  • 8:12 - 8:16
    J'ai pensé que c'était juste un autre
    ado grincheux, j'en ai quatre !
  • 8:17 - 8:19
    J'ai pensé que c'était juste ça.
  • 8:21 - 8:25
    Après sa mort, j'ai fouillé
    sa chambre et ses tiroirs,
  • 8:25 - 8:29
    et le tiroir en haut à droite était vide,
    à l'exception de deux notes,
  • 8:29 - 8:31
    deux post-it.
  • 8:31 - 8:34
    Une note disait : « Voici mon identifiant
    et mon mot de passe. »
  • 8:37 - 8:39
    L'autre disait : « Raconte mon histoire. »
  • 8:46 - 8:48
    C'est ce que je fais.
  • 8:49 - 8:53
    Donc à votre place, je dirais : « D'accord
    Jay, mais que veux-tu que je fasse ?»
  • 8:53 - 8:56
    Eh bien, je vais vous donner
    quelques conseils.
  • 8:56 - 8:59
    Il nous faut d'abord réaliser
    que nous vivons dans un monde
  • 8:59 - 9:02
    et élevons nos enfants
    à la manière de nos parents,
  • 9:02 - 9:04
    mais le monde a changé.
  • 9:04 - 9:10
    Le taux de suicide chez les adolescents
    a augmenté de 70 % depuis 2006,
  • 9:10 - 9:12
    Et Facebook a commencé en 2004.
  • 9:12 - 9:15
    Je ne blâme pas les réseaux sociaux.
  • 9:15 - 9:17
    Je ne veux pas batailler
    avec chaque philosophe
  • 9:17 - 9:21
    sur les causes et les conséquences,
    je ne le ferai pas.
  • 9:21 - 9:23
    Je dis juste que le monde a changé,
  • 9:23 - 9:25
    mais nous, non.
  • 9:29 - 9:32
    Nos enfants sont bombardés
    par les réseaux sociaux,
  • 9:32 - 9:35
    et par tellement plus de stimulus
    que nous enfants.
  • 9:36 - 9:38
    J'ai été harcelé, enfant.
  • 9:39 - 9:42
    J'étais chétif, j'étais une proie facile.
  • 9:42 - 9:43
    Mais vous savez quoi ?
  • 9:43 - 9:46
    À 15 h chaque jour,
    quand la cloche sonnait,
  • 9:46 - 9:50
    je rentrais chez moi, dans un lieu sûr,
    où j'étais hors de portée des brutes.
  • 9:51 - 9:55
    Pour les enfants d'aujourd'hui,
    la cloche ne sonne jamais.
  • 9:57 - 10:02
    Je suis désolé, mais les brutes
    sont avec eux 24h/24.
  • 10:02 - 10:05
    Et les gamins populaires
    assis ensemble à la cantine ?
  • 10:05 - 10:08
    Ils ne sont plus juste à la cantine,
    ils sont chez vous,
  • 10:09 - 10:11
    et ils continuent à vous exclure.
  • 10:12 - 10:14
    Nous devons comprendre
    leurs réseaux sociaux.
  • 10:14 - 10:18
    Nous devons comprendre
    qui sont leurs soi-disant « amis, »
  • 10:18 - 10:20
    qui ils suivent.
  • 10:20 - 10:22
    Nous devons comprendre que pour certains -
  • 10:22 - 10:25
    pas tous les enfants, mais certains -
    c'est trop.
  • 10:25 - 10:28
    Nous devons nous assurer
    que nos enfants comprennent
  • 10:28 - 10:31
    que la vie des autres
    n'est pas meilleure que la leur,
  • 10:31 - 10:36
    et que la vraie fake news est ce post sur
    Instagram qu'ils viennent de regarder.
  • 10:39 - 10:41
    La seconde chose à contrôler,
    c'est le changement.
  • 10:41 - 10:43
    Comment était votre enfant
  • 10:44 - 10:48
    il y a trois ans, deux ans, un an,
    peu importe la durée ?
  • 10:48 - 10:50
    Est-il différent ?
  • 10:50 - 10:52
    Est-il plus réservé ? Plus silencieux ?
  • 10:52 - 10:55
    Est-il plus agressif ?
    Avez-vous plus de disputes ?
  • 10:55 - 10:57
    Sort-il avec ses amis ?
  • 10:57 - 11:00
    Si vous repérez un changement,
    il faut s'en occuper
  • 11:00 - 11:02
    et le pousser à communiquer.
  • 11:02 - 11:05
    Et quand vous dites :
    « Hé, comment ça va ? »
  • 11:07 - 11:09
    et qu'il répond :
    « Ça va... Ouais, ça va, »
  • 11:09 - 11:12
    mais que vos tripes
    vous disent le contraire,
  • 11:12 - 11:16
    ne prenez pas « Oui, ça va »
    pour une réponse.
  • 11:16 - 11:19
    J'ai pris « Oui, ça va » pour une réponse.
  • 11:22 - 11:25
    Il faut les pousser à communiquer,
    et une façon d'y arriver,
  • 11:25 - 11:28
    c'est d'être accessible
    en tant que parent.
  • 11:28 - 11:30
    Ryan me voyait probablement comme...
  • 11:33 - 11:35
    Un directeur général,
  • 11:35 - 11:36
    un entrepreneur,
  • 11:36 - 11:38
    un auteur,
  • 11:38 - 11:41
    un triathlète, ceinture noire,
  • 11:41 - 11:44
    qui peut tout réussir - peu importe
    le problème, je le résoudrai -
  • 11:44 - 11:48
    un homme qui ne s'est jamais plaint,
    et surtout, n'a jamais pleuré.
  • 11:51 - 11:55
    C'est ce qu'il a vu car c'est l'image
    que je lui ai donnée de moi.
  • 11:55 - 11:59
    Je pensais en tant que père
    que je devais montrer cette image
  • 11:59 - 12:01
    (Hoquet)
  • 12:01 - 12:02
    à mon fils.
  • 12:04 - 12:06
    Et que m'a montré Ryan ?
  • 12:06 - 12:08
    La même chose,
  • 12:08 - 12:10
    un gamin qui se prenait en charge,
  • 12:10 - 12:14
    avec de bonnes notes,
    toujours souriant, toujours joyeux.
  • 12:15 - 12:18
    J'aurais dû me montrer plus vulnérable.
  • 12:19 - 12:23
    J'aurais dû partager avec lui
    mes craintes, mes soucis,
  • 12:24 - 12:25
    et ce qui m'effrayait,
  • 12:25 - 12:29
    et peut-être, juste peut-être,
    il aurait aussi partagé avec moi.
  • 12:30 - 12:34
    J'ai tellement passé de temps
    à essayer d'être son héros,
  • 12:37 - 12:39
    que j'ai failli en tant que père.
  • 12:43 - 12:47
    Vous savez, nous, parents,
    voulons le meilleur pour nos enfants.
  • 12:47 - 12:49
    Et parfois, nous voulons
    qu'ils s'endurcissent,
  • 12:49 - 12:51
    et disons des choses comme :
  • 12:51 - 12:54
    « C'est dans les moments difficiles
    qu'on voit le courage »
  • 12:54 - 12:56
    ou « Tu t'en es pris plein la figure ?
  • 12:56 - 12:58
    N'y pense plus, tout ira bien. »
  • 12:59 - 13:01
    Et vous savez quoi ?
  • 13:01 - 13:03
    Certains vont dire :
    « Ils en ont besoin. »
  • 13:03 - 13:06
    Et oui, certains ont besoin de ça.
  • 13:07 - 13:10
    Mais pour les enfants qui sont
    réellement en dépression,
  • 13:10 - 13:14
    pour les enfants qui sont
    réellement malades, ça n'aide pas.
  • 13:14 - 13:17
    Et oui, j'ai probablement dit
    ce genre de phrases.
  • 13:20 - 13:21
    Des parents me disent :
  • 13:21 - 13:24
    « Jay, tu veux que j'aille
    parler à mes enfants.
  • 13:24 - 13:27
    Tu veux que je leur dise : « As-tu
    déjà pensé à te faire du mal ?
  • 13:27 - 13:30
    As-tu déjà eu des idées suicidaires ? »
  • 13:30 - 13:33
    Je ne peux pas, je ne veux pas
    leur mettre cette idée dans la tête. »
  • 13:34 - 13:39
    La vérité, c'est que cette idée
    est déjà dans leur tête.
  • 13:40 - 13:42
    Ne pas en parler, c'est là, le problème.
  • 13:42 - 13:47
    Ne pas parler de suicide avec vos enfants,
    ne pas parler de se faire du mal,
  • 13:47 - 13:50
    c'est faire l'autruche.
  • 13:50 - 13:53
    La seule façon de les aider,
    c'est de les pousser à communiquer.
  • 13:56 - 14:00
    Ce que je veux que vous compreniez aussi,
    et c'est difficile pour moi,
  • 14:02 - 14:06
    c'est que les personnes en dépression,
    les enfants qui sont en dépression
  • 14:06 - 14:09
    ne voient pas le monde
    de la même façon que nous.
  • 14:12 - 14:14
    Le jour le plus ensoleillé,
  • 14:14 - 14:17
    quand le soleil brille
    et qu'il n'y a aucun nuage,
  • 14:17 - 14:19
    Ils voient quand même un ciel gris.
  • 14:22 - 14:25
    Et nous ne saisissons pas ça.
  • 14:26 - 14:29
    Ceux qui n'ont jamais été en dépression
    ne le comprendront jamais.
  • 14:32 - 14:34
    Mon voyage a commencé
  • 14:35 - 14:38
    le 21 mars au Mexique.
  • 14:40 - 14:42
    Il m'a amené sur cette scène.
  • 14:42 - 14:45
    Et mon prochain projet
  • 14:45 - 14:48
    est un documentaire appelé
    « Raconte mon histoire, »
  • 14:49 - 14:51
    sur le suicide chez les adolescents,
  • 14:51 - 14:56
    dans l'espoir que ça puisse vous aider
    à voir les choses un peu différemment.
  • 14:57 - 14:59
    Donc que pouvez-vous faire ?
  • 14:59 - 15:01
    Je veux que vous agissiez maintenant.
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    Vous devez comprendre que le suicide
    est à un niveau épidémique
  • 15:08 - 15:10
    parmi les adolescents d'aujourd'hui.
  • 15:11 - 15:14
    Vous devez faire attention
    à leurs réseaux sociaux.
  • 15:15 - 15:17
    Surveillez les changements,
    et s'il y en a,
  • 15:17 - 15:19
    il faut s'en occuper, parlez-leur.
  • 15:19 - 15:22
    Soyez leurs parents, pas leurs héros.
  • 15:24 - 15:27
    Parlez-leur, faites-leur savoir
    qu'ils ont le droit d'être triste.
  • 15:31 - 15:33
    Prenez conscience
  • 15:33 - 15:35
    qu'ils voient le monde
    d'une façon différente.
  • 15:37 - 15:41
    Et si vous êtes inquiet,
    faites-les consulter un professionnel.
  • 15:47 - 15:50
    un demi-million d'enfants tentent
    de se suicider chaque année,
  • 15:50 - 15:52
    et 5 000 y parviennent.
  • 15:52 - 15:53
    Nous devons changer ça.
  • 15:54 - 15:57
    Je veux que vous rentriez
    et preniez vos enfants dans vos bras.
  • 15:57 - 16:00
    Demandez-leur comment ils se sentent,
    pas dans leur ventre,
  • 16:00 - 16:03
    mais dans leur cœur et dans leur tête.
  • 16:03 - 16:06
    Je veux que vous les poussiez
    à communiquer,
  • 16:07 - 16:09
    ne vous arrêtez pas au « Oui, ça va »,
  • 16:09 - 16:12
    creusez plus profond.
  • 16:14 - 16:15
    Encore une chose.
  • 16:15 - 16:18
    C'est comme un film de super-héros,
    vous pensez que j'ai fini,
  • 16:18 - 16:20
    mais je n'ai pas tout à fait fini.
  • 16:22 - 16:24
    Depuis que je fais ça,
    les gens demandent :
  • 16:24 - 16:28
    « Jay, ça doit vraiment t'apaiser
  • 16:28 - 16:31
    de préparer et effectuer
    cette présentation ? »
  • 16:33 - 16:35
    La réponse est non.
  • 16:36 - 16:38
    Ces deux derniers mois,
  • 16:38 - 16:42
    j'ai dû revivre la mort de mon fils
    au moins un millier de fois.
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    Il n'y a rien d'apaisant là-dedans.
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    Donc pourquoi je fais ça ?
  • 16:49 - 16:51
    Je le fais parce que Ryan...
  • 16:51 - 16:53
    (Sanglot)
  • 16:54 - 16:56
    Ryan me l'a demandé.
  • 16:58 - 16:59
    Et je le fais dans l'espoir
  • 17:00 - 17:03
    qu'au moins l'un d'entre vous,
    voire beaucoup plus,
  • 17:03 - 17:06
    rentrera et aura cette conversation
    avec ses enfants,
  • 17:06 - 17:10
    qui changera peut-être leur vie
    et sauvera quelqu'un.
  • 17:10 - 17:13
    Et j'ai besoin de votre aide
  • 17:13 - 17:17
    car je ne peux pas changer ce monde, seul,
  • 17:17 - 17:19
    et ce monde doit changer.
  • 17:20 - 17:22
    Je veux que vous commenciez
    cette conversation,
  • 17:22 - 17:24
    et diffusiez cette présentation
  • 17:24 - 17:27
    à toutes les personnes
    que vous connaissez.
  • 17:27 - 17:29
    Merci.
  • 17:29 - 17:30
    (Applaudissements)
Title:
La plus importante conversation que vous aurez avec vos enfants | Jason Reid | TEDxLakeForestCollege
Description:

En mars 2018, le fils de Jason, âgé de 14 ans, s'est suicidé dans le grenier de son domicile, pendant que ses parents étaient en vacances. « Ma vie, en apparence parfaite, a éclaté en morceaux. À mes yeux, j'élevais des enfants intelligents, beaux et heureux. Mais ce qui se tramait réellement au plus profond de l'âme de mon fils était bien caché. Il n'y a pas de mode d'emploi pour les parents, en revanche, nous avons les outils pour s'aider l'un l'autre. J'ai pour mission de changer la façon dont les parents communiquent avec leurs enfants. »

Jason Reid est le Co-fondateur de National Services Group, une société nationale qui emploie plus de 2 000 personnes au plus haut de la saison chaque année. Il est également associé chez CEO Coaching International. Jason a écrit sept livres, incluant deux livres pour enfants et un livre sur les conversations familiales. Il est également triathlète Ironman et ceinture noire.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
17:43

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