La vérité sur l'excitation sexuelle non désirée
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0:00 - 0:04[Contient du contenu destiné aux adultes
et s'adresse à un public averti.] -
0:05 - 0:09Ma spécialité, en tant qu'éducatrice
en sexualité, est de parler science. -
0:10 - 0:14Par contre, ma première et
primordiale tâche est de demeurer neutre -
0:14 - 0:17lorsque je parle
de tout sujet lié au sexe : -
0:17 - 0:21pas de gêne, pas d'excitation,
pas de jugement, pas de honte, -
0:21 - 0:22peu importe où je me trouve,
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0:22 - 0:26et peu importe la question qu'on me pose.
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0:26 - 0:29Un jour, dans un lobby d'hôtel,
à la fin d'une conférence ; -
0:29 - 0:32j'étais sur le pas de la porte
quand une collègue m'arrêta : -
0:32 - 0:34« Emily, juste une question rapide.
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0:35 - 0:36J'ai une amie --
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0:36 - 0:38(Rires)
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0:38 - 0:41qui voudrait savoir s'il est possible
de devenir accro à un vibromasseur. » -
0:42 - 0:45La réponse est non,
mais il est possible d'être comblée. -
0:46 - 0:50À une autre conférence,
tenue dans un paradis tropical extérieur, -
0:50 - 0:53un couple m'approche alors que je suis
au buffet, pour le petit-déjeuner. -
0:54 - 0:55« Salut, Emily ! Désolé de t'interrompre
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0:55 - 1:00mais on aurait une petite question
sur l'éjaculation précoce. » -
1:01 - 1:04« D'accord ! Laissez-moi vous parler
de la méthode marche-arrêt. » -
1:05 - 1:06C'est ma vie !
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1:07 - 1:10Je demeure neutre, alors que d'autres
risquent de ressentir le « squick ». -
1:11 - 1:14Le « squick » est une émotion
qui combine la surprise -
1:14 - 1:17et la gêne, en plus du dégoût.
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1:17 - 1:20Aussi, vous ne savez jamais
quoi faire de vos mains. -
1:22 - 1:23Et c'est un produit.
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1:23 - 1:25La raison pour laquelle il est là
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1:25 - 1:28est que vous passez
les 20 premières années de votre vie -
1:28 - 1:31à apprendre que le sexe est dangereux,
une source dégoûtante de honte constante -
1:32 - 1:35et que si vous n'êtes pas doué
personne ne pourra jamais vous aimer. -
1:35 - 1:37(Rires)
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1:37 - 1:40Il se peut que vous le ressentiez
en m'écoutant parler de sexe, -
1:40 - 1:42dans une salle remplie d'inconnus ;
c'est normal. -
1:42 - 1:44Prenez le temps de respirer.
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1:44 - 1:46Les émotions sont des tunnels.
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1:46 - 1:49Nous les traversons dans la noirceur
pour rejoindre la lumière au bout. -
1:49 - 1:50Croyez-moi, ça vaut le coup.
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1:50 - 1:53Car je veux partager avec vous
une donnée scientifique -
1:53 - 1:55qui a changé ma vision
sur à peu près tout, -
1:55 - 1:59du comportement des neurotransmetteurs
dans notre cerveau émotionnel, -
1:59 - 2:03jusqu'à la dynamique
de nos relations interpersonnelles. -
2:03 - 2:05Jusqu'à notre système de justice.
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2:06 - 2:07Et ça commence dans le cerveau.
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2:07 - 2:10Il y a une région de votre cerveau
que vous connaissez sûrement ; -
2:10 - 2:12le « centre de récompense ».
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2:12 - 2:13Je crois que le désigner de la sorte
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2:13 - 2:16est un peu comme désigner
un visage comme « un nez ». -
2:16 - 2:18C'est bien sûr
une caractéristique majeure, -
2:18 - 2:22mais ça ne tient pas compte
des autres parties et vous laisse confus -
2:22 - 2:25si vous tentez de comprendre
comment un visage fonctionne. -
2:25 - 2:29Ce sont plutôt trois systèmes
entremêlés, mais séparés. -
2:29 - 2:30Le premier système, c'est le goût.
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2:30 - 2:32Un peu comme la récompense,
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2:32 - 2:34c'est le foyer des opioïdes
dans votre cerveau émotionnel. -
2:34 - 2:37Il évalue l'impact hédonique :
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2:37 - 2:38« Est-ce que ce stimulus me plaît ?
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2:38 - 2:39À quel point ?
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2:39 - 2:41Est-ce que ce stimulus me déplaît ?
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2:41 - 2:42À quel point ? »
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2:42 - 2:46Si vous placez une goutte d'eau sucrée
sur la langue d'un nouveau-né, -
2:46 - 2:48ce système semblable aux opioïdes
fera des étincelles. -
2:49 - 2:51Puis, il y a le système du vouloir.
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2:51 - 2:54Le vouloir est médiée par
un vaste réseau dopaminergique -
2:54 - 2:56à l'intérieur et au-delà
du cerveau émotionnel. -
2:56 - 3:01Ça nous motive à s'approcher
ou à s'éloigner d'un stimulus. -
3:01 - 3:04Le vouloir est comme le gamin
qui vous suit partout -
3:04 - 3:06et vous demande un autre biscuit.
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3:06 - 3:08Donc, le vouloir et le goût sont reliés.
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3:08 - 3:10Ils ne sont pas identiques.
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3:10 - 3:12Le troisième système est l'apprentissage.
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3:12 - 3:14Comme avec les chiens de Pavlov.
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3:14 - 3:15Vous vous en souvenez ?
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3:15 - 3:17Il fait saliver des chiens
en sonnant une cloche. -
3:17 - 3:20C'est facile :
nourrissez un chien, il salivera, -
3:20 - 3:21puis sonnez la cloche.
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3:21 - 3:22Nourriture, salive, cloche.
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3:22 - 3:24Nourriture, cloche, salive.
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3:24 - 3:25Cloche, salive.
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3:27 - 3:31Est-ce que cette salivation veut dire
que le chien veut manger la cloche ? -
3:33 - 3:36Est-ce que ça veut dire que le chien
aime le goût de la cloche ? -
3:36 - 3:37Non.
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3:37 - 3:42Ce qu'a fait Pavlov, c'est de relier
la cloche à la nourriture. -
3:43 - 3:46Quand on observe la séparabilité
du vouloir, du goût et de l'apprentissage -
3:46 - 3:49on trouve une structure explicative
qui nous permet de comprendre -
3:49 - 3:53ce que les chercheurs appellent
l'excitation non concordante. -
3:53 - 3:54La non-concordance, pour simplifier,
-
3:54 - 3:57c'est quand il y a un manque de
corrélation prévisible -
3:57 - 4:00entre votre réponse physiologique,
comme la salivation, -
4:00 - 4:03et votre expérience subjective
de plaisir et de désir. -
4:04 - 4:09Cela survient dans chacun de nos systèmes
émotionnels et motivationnels, -
4:09 - 4:10incluant le sexe.
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4:10 - 4:12Les recherches des 30 dernières années
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4:12 - 4:16démontrent que le flux sanguin
vers les organes génitaux peut accroître -
4:16 - 4:17en réponse à un stimulus lié au sexe,
-
4:17 - 4:21même si ce stimulus
n'est pas également associé -
4:21 - 4:24à l'expérience subjective
du vouloir et du goût. -
4:24 - 4:26En réalité, la corrélation prévisible
-
4:26 - 4:28entre la réponse génitale
et l'expérience subjective -
4:28 - 4:32se situe entre 10% et 50%.
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4:32 - 4:35C'est un écart immense !
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4:35 - 4:38Vous ne pouvez simplement pas prédire
-
4:38 - 4:41comment une personne se sent
par rapport à un stimulus relié au sexe -
4:41 - 4:44en n'observant que
le flux sanguin génital. -
4:44 - 4:47Quand j'ai expliqué ça à mon mari,
il m'a donné un exemple parfait. -
4:47 - 4:49Il m'a dit :
-
4:49 - 4:53« Ça pourrait donc expliquer l'épisode où,
quand j'étais au lycée, j'ai... -
4:53 - 4:56j'ai eu une érection en entendant
les mots 'trou de beignet. » -
4:56 - 4:57(Rires)
-
4:57 - 4:58Voulait-il vraiment
-
4:58 - 5:00faire l'amour à un beignet ?
-
5:00 - 5:01Non.
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5:01 - 5:04Il était adolescent,
submergé de testostérone, -
5:04 - 5:07ce qui rend à peu près tout
relié au sexe. -
5:07 - 5:08Et ça peut aller dans les deux sens.
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5:08 - 5:12Une personne avec un pénis peut avoir
des problèmes d'érection un soir, -
5:12 - 5:15puis se réveiller le lendemain matin
avec une érection, -
5:15 - 5:17alors que ça n'est plus qu'une nuisance.
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5:17 - 5:20J'ai reçu un appel d'une amie
dans la trentaine, -
5:20 - 5:23elle m'a dit : « Mon partenaire et moi
étions en train de faire des trucs -
5:23 - 5:25et j'ai dit : « Oh ! Je te veux ! »
-
5:25 - 5:29Et il m'a dit : « Non, tu es encore sèche,
tu veux simplement être gentille. » -
5:30 - 5:31Pourtant, j'étais prête !
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5:31 - 5:33Quel est le problème ? Est-ce hormonal ?
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5:33 - 5:36J'en parle à un médecin ?
Qu'est-ce que c'est ? » -
5:36 - 5:38La réponse ?
L'excitation non concordante. -
5:38 - 5:42Si vous vivez de la douleur non désirée,
consultez un spécialiste de la santé. -
5:42 - 5:44Sinon... excitation non concordante.
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5:44 - 5:47Votre comportement génital
ne peut pas nécessairement prédire -
5:47 - 5:51votre expérience subjective
de goût et de vouloir. -
5:51 - 5:52Une autre amie, à l'université,
-
5:52 - 5:56m'a parlé de ses premières expériences de
jeux de pouvoir dans un rapport sexuel. -
5:56 - 5:58Son partenaire l'a attachée,
-
5:58 - 6:01comme ceci, debout avec les bras
au-dessus de la tête. Il la positionne -
6:01 - 6:05pour qu'elle chevauche une barre qui
s'appuyait sur son clitoris. -
6:05 - 6:07La voilà donc, debout dans cette position,
et le gars part. -
6:07 - 6:09C'est un jeu de pouvoir.
-
6:09 - 6:10Il la laisse seule.
-
6:10 - 6:12Mon amie est donc là et elle se dit :
-
6:12 - 6:13« Je m'ennuie. »
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6:13 - 6:15(Rires)
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6:15 - 6:18Le gars revient et elle lui dit :
« Je m'ennuie. » -
6:19 - 6:21Il la regarde donc, puis regarde la barre,
-
6:21 - 6:23et lui dit : « Alors pourquoi
es-tu si mouillée ? » -
6:24 - 6:26Pourquoi était-elle mouillée ?
-
6:27 - 6:30Est-ce relié au sexe d'exercer
une pression directement sur le clitoris ? -
6:30 - 6:32Ouais.
-
6:32 - 6:33Est-ce que ça lui révèle
-
6:33 - 6:36qu'elle aime ou veut
ce qui est en train de se produire ? -
6:36 - 6:37Non.
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6:37 - 6:41Qu'est-ce qui lui dit qu'elle aime ou
veut ce qui est en train de se produire ? -
6:42 - 6:43Elle !
-
6:43 - 6:47Elle a reconnu puis verbalisé
son désir et son goût. -
6:47 - 6:50Tout ce qu'il avait à faire
est d'écouter ses mots. -
6:50 - 6:54Mon amie au téléphone ;
quelle est la solution ? -
6:54 - 6:57Parle à ton partenaire :
« Écoute les mots ». -
6:57 - 6:59Et aussi, achète du lubrifiant.
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7:00 - 7:01(Rires)
-
7:02 - 7:03(Applaudissements)
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7:03 - 7:05On applaudit le lubrifiant, oh oui !
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7:05 - 7:06(Applaudissements)
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7:06 - 7:08Tout le monde, partout.
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7:09 - 7:12Je veux vous raconter une histoire
plus sombre de « écoute les mots ». -
7:12 - 7:14Elle vient d'un message
que j'ai reçu d'une étudiante, -
7:14 - 7:17après une conférence sur
l'excitation non concordante. -
7:17 - 7:20Elle était avec un nouveau partenaire,
heureuse de faire des trucs, -
7:20 - 7:21puis est arrivé un moment
-
7:21 - 7:24marquant la limite
de ce qu'elle voulait faire ; -
7:24 - 7:25elle a donc dit non.
-
7:25 - 7:29Le partenaire a dit : « Tu es si mouillée,
si prête, non, ne sois pas timide. » -
7:30 - 7:32Timide ?
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7:32 - 7:35Comme si ça n'avait pas déjà pris
tout son courage et sa confiance en elle -
7:35 - 7:38pour dire non à quelqu'un qui lui plaît.
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7:38 - 7:40Quelqu'un qu'elle ne voulait pas blesser.
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7:41 - 7:42Elle a donc répété.
-
7:43 - 7:45Elle a dit non.
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7:46 - 7:48A-t-il écouté ses mots ?
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7:50 - 7:53À l'époque du #MeToo et #TimesUp,
les gens me demandent : -
7:53 - 7:56« Comment puis-je savoir ce que
mon partenaire veut et aime ? -
7:56 - 7:59Le consentement doit-il être
verbal et contractuel ? » -
7:59 - 8:02Il y a des situations où
le consentement est ambigu, -
8:02 - 8:05et une conversation de société plus large
serait nécessaire à ce sujet. -
8:05 - 8:09Mais assurons-nous tout au moins de porter
attention à la clarté du consentement -
8:09 - 8:11en éliminant ce mythe ?
-
8:11 - 8:13Dans tous les exemples donnés jusqu'à ici,
-
8:13 - 8:17un partenaire a reconnu puis verbalisé
ce qu'il voulait et aimait : -
8:17 - 8:19« Oh ! Je te veux ! »
-
8:19 - 8:20« Non. »
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8:21 - 8:23Mais leur partenaire
leur a dit qu'ils avaient tort. -
8:24 - 8:25C'est de la manipulation.
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8:25 - 8:27Profonde et dégradante.
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8:27 - 8:29Tu dis que tu te sens comme ci,
-
8:29 - 8:32mais ton corps prouve que
tu te sens comme ça. -
8:32 - 8:34Et c'est juste avec la sexualité
qu'on agit ainsi, -
8:34 - 8:36même si l'excitation non concordante
-
8:36 - 8:39se produit avec chaque système
émotionnel et motivationnel. -
8:39 - 8:43Si j'ai l'eau à la bouche en mordant
dans une pomme pleine de vers, -
8:43 - 8:45est-ce que quelqu'un me dira :
-
8:45 - 8:47« Tu dis non, mais ton corps dit oui. »
-
8:47 - 8:49(Rires)
-
8:49 - 8:52Et ce ne sont pas que nos partenaires
qui ne saisissent pas. -
8:52 - 8:55Le programme national d'éducation
de la magistrature a publié -
8:55 - 8:58un document intitulé « Les juges parlent :
ce que j'aurais aimé savoir -
8:58 - 9:02avant de présider un cas d'agression
sexuelle sur une victime adulte. » -
9:02 - 9:04Numéro 13 :
-
9:04 - 9:08il arrive à l'occasion que la victime,
femelle ou mâle, ait une réponse physique, -
9:08 - 9:12mais cela n'est pas une réaction sexuelle
au sens du désir ou de la réciprocité. » -
9:12 - 9:14Cela m'amène un pas plus loin
dans la noirceur, -
9:14 - 9:17et ensuite je vous jure
qu'on avancera vers la lumière. -
9:17 - 9:20J'ai en tête un procès récent
sur de nombreuses occasions -
9:20 - 9:22de contacts sexuels non consentis.
-
9:22 - 9:24Imaginez que vous êtes un juré,
-
9:24 - 9:27et que vous apprenez que la victime
a eu des orgasmes. -
9:27 - 9:30Est-ce que cela affecte votre réaction
instinctive face au cas ? -
9:31 - 9:33Rappelons qu'un orgasme
est physiologique ; -
9:33 - 9:35c'est un relâchement de tension
spontané et involontaire -
9:35 - 9:38généré en réponse à un stimulus
relié au sexe. -
9:39 - 9:44Mais l'avocat de l'accusé s'est assuré
que le jury soit informé de ces orgasmes, -
9:44 - 9:47car il croyait que les orgasmes pourraient
être interprétés comme un consentement. -
9:49 - 9:52J'ajouterais que la victime était enfant,
abusée par un adulte de sa famille. -
9:53 - 9:54Prenez le temps de respirer.
-
9:55 - 9:57Ce genre d'histoires peut générer
toutes sortes d'émotions, -
9:57 - 10:01de la rage à la honte, en passant
par de l'excitation confuse, -
10:01 - 10:03car c'est relié au sexe,
-
10:03 - 10:05même si c'est répugnant.
-
10:07 - 10:10Mais, même si je sais que c'est difficile
-
10:10 - 10:12de contenir ces émotions
dans une salle pleine d'inconnus, -
10:12 - 10:16si nous arrivons à nous frayer un chemin
dans toutes ces émotions mélangées, -
10:16 - 10:20je crois que nous trouverons la voie
qui mène vers la lumière de la compassion -
10:20 - 10:22pour cet enfant,
-
10:22 - 10:25dont le rapport à son propre corps
a été abimé -
10:25 - 10:27par un adulte dont le boulot
était de le protéger. -
10:29 - 10:33Nous trouverons de l'espoir dans le fait
qu'il y avait un adulte digne de confiance -
10:33 - 10:35qui a pu dire : « La réponse génitale
-
10:35 - 10:39veut juste dire que c'est un stimulus lié
au sexe ; ça ne veut dire ni voulu ni aimé -
10:39 - 10:40et certainement pas consenti.
-
10:41 - 10:46(Applaudissements)
-
10:46 - 10:51C'est pour cette compassion et cet espoir
que je voyage autant, -
10:51 - 10:53pour parler de cela à qui veut écouter.
-
10:53 - 10:57Je sais que ça peut aider des gens,
au moment même où je prononce ces mots. -
10:59 - 11:02Je vous invite à dire les mots.
-
11:04 - 11:06Nul besoin de dire « clitoris »
devant 1 000 étrangers ; -
11:07 - 11:10mais ayez une conversation courageuse.
-
11:10 - 11:13Dites-le à quelqu'un qui a vécu
de la violence sexuelle -- -
11:14 - 11:15vous en connaissez sûrement.
-
11:15 - 11:17Aux États-Unis, c'est une femme sur trois.
-
11:17 - 11:19Un homme sur six.
-
11:19 - 11:22Près de la moitié des gens transgenres.
-
11:22 - 11:25Dites : « Une réponse génitale signifie
que c'est un stimulus lié au sexe, -
11:25 - 11:27et non pas que
c'était voulu ou apprécié. » -
11:28 - 11:30Dites-le à un juge que vous connaissez,
ou à un avocat, -
11:30 - 11:34ou à un policier, ou à un juré potentiel
dans un procès pour agression sexuelle. -
11:34 - 11:37Dites-le : « Certains pensent que
le corps ne réagit pas -
11:37 - 11:39si vous ne voulez ou n'aimez pas
ce qui se produit, -
11:40 - 11:41si seulement c'était vrai !
-
11:41 - 11:44C'est plutôt : excitation non concordante.
-
11:44 - 11:47Dites-le à l'adolescent confus
de votre entourage -
11:47 - 11:51qui tente simplement de comprendre
ce que c'est, ce que ça signifie. -
11:51 - 11:57Dites-le : si tu salives
en mordant dans un fruit pourri, -
11:57 - 11:58personne ne te dira :
-
11:58 - 12:02« Tu ne veux simplement pas
admettre à quel point ça te plaît ! » -
12:02 - 12:05C'est aussi vrai pour vos organes
génitaux ; excitation non concordante. -
12:05 - 12:07Dites-le à votre partenaire.
-
12:07 - 12:10Mes parties génitales ne te disent pas
ce que je veux et apprécie. -
12:11 - 12:12Je te le dis moi-même.
-
12:13 - 12:18(Applaudissements)
-
12:18 - 12:20Les racines de ce mythe sont profondes
-
12:20 - 12:23et sont entrelacées avec de fortes
puissances obscures de notre culture. -
12:23 - 12:27Mais, avec chaque conversation courageuse
que nous avons, -
12:27 - 12:29nous créons un monde un peu meilleur,
un peu plus simple, -
12:29 - 12:31pour tous les adolescents confus.
-
12:31 - 12:35Un peu plus facile pour l'amie inquiète
au téléphone, qui a peur d'être anormale. -
12:36 - 12:39Un peu plus facile et sécuritaire
-
12:39 - 12:42pour les survivants : une femme sur trois.
-
12:42 - 12:43Un homme sur six.
-
12:44 - 12:46La moitié des personnes transgenres.
-
12:47 - 12:48Moi aussi.
-
12:49 - 12:52Pour chaque conversation courageuse
que vous aurez, je vous dis : -
12:53 - 12:54merci.
-
12:54 - 13:01(Applaudissements)
-
13:01 - 13:02Merci beaucoup.
-
13:03 - 13:05Merci.
-
13:05 - 13:08(Applaudissements)
-
13:08 - 13:10Helen Walters : Emily, approche-toi.
-
13:10 - 13:11Merci beaucoup.
-
13:12 - 13:13Je sais que tu fais cela fréquemment,
-
13:13 - 13:17et pourtant, oui, je te suis
si reconnaissante d'avoir le courage -
13:17 - 13:19de venir sur cette scène pour en parler.
-
13:19 - 13:22Ça demande beaucoup et
nous t'en sommes reconnaissants. -
13:22 - 13:22Donc, merci à toi.
-
13:22 - 13:24Emily Nagoski :
Je suis heureuse d'être ici. -
13:24 - 13:26HW : Dans ton boulot au quotidien,
-
13:26 - 13:28j'imagine, comme
tu l'as mentionné au début, -
13:28 - 13:30qu'on te pose beaucoup de questions.
-
13:30 - 13:33Dis-moi, quelle est la question
qu'on te pose sans arrêt -
13:33 - 13:38et que tu peux partager avec nous ici
pour éviter d'y répondre mille fois -
13:38 - 13:40pendant toute la semaine ?
-
13:40 - 13:42EN : La question qu'on me pose
le plus souvent -
13:42 - 13:45est en fait la question en filigrane
de toutes les autres : -
13:45 - 13:47Peut-on être accro à un vibromasseur ?
-
13:47 - 13:49Aidez-moi avec mes problèmes d'érection !
-
13:49 - 13:53Derrière chaque question
se trouve la question « Suis-je normal ? » -
13:53 - 13:55Pour moi, la réponse est :
-
13:55 - 13:59qu'est-ce que c'est « normal » et est-ce
le genre de sexualité que vous souhaitez ? -
14:00 - 14:02Pourquoi ne veut-on
qu'être normal sexuellement ? -
14:02 - 14:04Ne veut-on donc pas être extraordinaire ?
-
14:04 - 14:08Sans blague, voulez-vous du sexe normal
ou du sexe fantastique dans votre vie ? -
14:08 - 14:10Par contre, je crois
qu'il y a beaucoup de peur -
14:10 - 14:13associée à l'idée d'être
sexuellement différent. -
14:13 - 14:14Quand les gens me demandent :
-
14:14 - 14:16« Est-ce que ce que je vis est normal ? »
-
14:16 - 14:20en réalité ils me demandent :
« Suis-je à la bonne place ? » -
14:20 - 14:22À la bonne place dans ma relation ?
-
14:22 - 14:24À la bonne place dans cette communauté ?
-
14:24 - 14:27À la bonne place sur Terre,
en tant que personne sexuée ? -
14:27 - 14:31À toutes ces questions je réponds :
Oh que oui ! -
14:31 - 14:35La seule barrière, la seule limite
qui existe -- en fait il y en a deux. -
14:35 - 14:38Premièrement, si vous ressentez
une douleur sexuelle non désirée, -
14:38 - 14:41consultez un professionnel.
-
14:41 - 14:44Deuxièmement, d'autant que tous ceux
impliqués sont libres et heureux d'y être, -
14:44 - 14:46et libres de quitter à tout moment,
-
14:46 - 14:49vous avez le droit de faire
tout ce que vous voulez. -
14:49 - 14:52Il n'y a ni script, ni moule
dans lequel vous devez entrer, -
14:52 - 14:55vous avez le droit, tant que c'est
consenti et sans douleur non désirée, -
14:55 - 14:58vous avez la liberté de faire
tout ce que vous voulez. -
14:58 - 14:59HW : Incroyable. Merci beaucoup.
-
14:59 - 15:00EN : Merci.
-
15:00 - 15:03HW : Merci, vous êtes fantastique.
- Title:
- La vérité sur l'excitation sexuelle non désirée
- Speaker:
- Emily Nagoski
- Description:
-
Emily Nagoski, éducatrice en sexualité, déconstruit puis explique l'un des plus dangereux mythes sur le sexe et nous initie à la science derrière l'excitation non concordante, qui se produit quand il y a une déconnexion entre la réponse physique et l'expérience de plaisir et de désir. Bien que parler de moments aussi intimes et privés peut mettre mal à l'aise ou paraître difficile, Emily Nagoski, dans son TED direct et sans détour, nous somme tous de partager cette information cruciale avec une autre personne -- juges, avocats, partenaires, enfants. « Avec chaque conversation courageuse que nous avons, nous améliorons le monde un tout petit peu, » explique-t-elle. (Ce TED contient du contenu destiné aux adultes.)
- Video Language:
- English
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDTalks
- Duration:
- 15:16
eric vautier approved French subtitles for The truth about unwanted arousal | ||
eric vautier edited French subtitles for The truth about unwanted arousal | ||
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Houzefa Onaly accepted French subtitles for The truth about unwanted arousal | ||
Houzefa Onaly edited French subtitles for The truth about unwanted arousal | ||
Natalie Thibault edited French subtitles for The truth about unwanted arousal | ||
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