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L'art d'être soi-même | Caroline McHugh | TEDxMiltonKeynesWomen

  • 0:07 - 0:08
    Il y a des chances pour
  • 0:08 - 0:11
    que vous vous soyez vu au moins
    une fois dans un miroir aujourd'hui.
  • 0:11 - 0:14
    Vous vous êtes rasé,
    vous vous êtes coiffé,
  • 0:14 - 0:17
    ou vous avez vérifié
    qu'il n'y avait rien entre vos dents,
  • 0:17 - 0:19
    mais ce que vous ne saviez pas,
  • 0:19 - 0:21
    c'est que le visage qui se reflète
  • 0:21 - 0:23
    n'est pas le visage
    que les autres voient.
  • 0:23 - 0:26
    C'est une image qui est comme à l'envers,
  • 0:26 - 0:27
    inversée et distordue.
  • 0:27 - 0:30
    Il y a quelques années,
    j'étais sur un vol pour New-York,
  • 0:30 - 0:32
    et j'ai lu un article
    dans le Financial Times,
  • 0:32 - 0:36
    qui parlait d'un phénomène appelé
    True Mirror -
  • 0:36 - 0:39
    et pour les Américains qui écoutent,
    c'est un miroir.
  • 0:39 - 0:42
    En fait, le True Mirror a été inventé
  • 0:42 - 0:44
    par un frère et une sœur de New-York,
  • 0:44 - 0:46
    nommés John et Catherine Walters.
  • 0:46 - 0:48
    Ils ont découvert que si vous
    prenez 2 miroirs,
  • 0:48 - 0:50
    et que vous les rassemblez en angle droit,
  • 0:50 - 0:52
    et que vous enlevez les joints,
  • 0:52 - 0:54
    les reflets se raccordent.
  • 0:54 - 0:56
    Ce que vous voyez
    dans le True Mirror
  • 0:56 - 1:00
    est exactement ce que les autres voient
    lorsqu'ils vous regardent.
  • 1:00 - 1:02
    Quand j'ai atterri à New-York,
    j'ai appelé John,
  • 1:02 - 1:04
    lui ai demandé
    si je pouvais aller le voir,
  • 1:04 - 1:07
    et je me suis retrouvée dans
    sa galerie à Brooklyn ;
  • 1:07 - 1:10
    c'était comme être dans une attraction
    de cirque.
  • 1:10 - 1:11
    Dans toute sa galerie,
  • 1:11 - 1:14
    il y avait des True Mirror
    de toutes tailles.
  • 1:14 - 1:17
    La première fois que je me suis approchée
    du True Mirror,
  • 1:17 - 1:19
    et que j'ai regardé dans le miroir,
  • 1:19 - 1:24
    ce fut l'une des expériences
    les plus déroutantes de toute ma vie.
  • 1:24 - 1:26
    La première chose que vous remarquez,
  • 1:26 - 1:29
    c'est que votre tête n'est pas droite.
  • 1:29 - 1:31
    La vôtre penche un peu par là,
  • 1:31 - 1:33
    et la vôtre est plutôt droite finalement,
  • 1:33 - 1:34
    et vous, elle part un peu par ici ;
  • 1:34 - 1:37
    la plupart d'entre nous penchent
    la tête d'un côté ou de l'autre.
  • 1:37 - 1:39
    Lorsque vous approchez
    d'un True Mirror,
  • 1:39 - 1:41
    vous tentez d'abord
    de redresser votre tête,
  • 1:41 - 1:44
    or comme c'est inversé
    vous la penchez du mauvais côté ;
  • 1:44 - 1:46
    c'est donc très, très déroutant.
  • 1:46 - 1:51
    Mais ce qui m'a le plus interpelée,
    c'est ce flashback que j'ai eu.
  • 1:51 - 1:53
    Il m'a ramenée à l'époque
    de mon enfance.
  • 1:53 - 1:54
    J'ai grandi à Glasgow -
  • 1:54 - 1:57
    si vous ne l'aviez pas remarqué,
    je suis Écossaise.
  • 1:57 - 1:59
    J'ai donc grandi à Glasgow,
  • 1:59 - 2:04
    j'adorais m'asseoir et regarder
    ma mère se maquiller,
  • 2:04 - 2:06
    vous savez, avec ma tête
    entre les mains.
  • 2:06 - 2:08
    Et parfois, je lui disais :
  • 2:08 - 2:12
    « N'est-ce pas étrange qu'un côté
    de ta lèvre supérieure
  • 2:12 - 2:14
    soit plus haute que l'autre ? »
  • 2:14 - 2:18
    Elle regardait dans le miroir
    et répondait : « N'importe quoi. »
  • 2:18 - 2:20
    Et je répliquais :
    « Seulement de quelques mm,
  • 2:20 - 2:22
    mais de ce côté, ta lèvre est
    clairement plus haute
  • 2:22 - 2:24
    que de l'autre. »
  • 2:24 - 2:26
    Elle répondait : « Tu dis des bêtises. »
  • 2:26 - 2:29
    Et en regardant dans le True Mirror,
  • 2:29 - 2:31
    cette même lèvre,
  • 2:31 - 2:35
    celle que j'avais depuis
    à peu près 45 ans,
  • 2:35 - 2:37
    je ne l'avais jamais vue.
  • 2:37 - 2:41
    Ce qui change lorsqu'on regarde dans
    un miroir normal,
  • 2:41 - 2:43
    c'est qu'on recherche du réconfort.
  • 2:43 - 2:45
    On tente de se rassurer que
    l'on est beau,
  • 2:45 - 2:47
    jeune ou élégant,
  • 2:47 - 2:49
    ou que nos fesses vont bien dans ce jeans.
  • 2:49 - 2:52
    Mais lorsqu'on regarde
    dans le True Mirror,
  • 2:52 - 2:54
    on ne se regarde pas,
  • 2:54 - 2:55
    on se cherche.
  • 2:55 - 2:58
    On espère une révélation
    et non pas un réconfort.
  • 2:58 - 3:00
    Et j'ai trouvé cela hautement intéressant
  • 3:00 - 3:03
    car mon travail consiste à aider
    les gens à être eux-mêmes.
  • 3:03 - 3:07
    Pas d'une manière narcissiste ou
    solipsiste,
  • 3:07 - 3:10
    mais parce que je crois que
    la réforme sociale
  • 3:10 - 3:13
    commence toujours avec l'individu.
  • 3:13 - 3:16
    Lorsque vous voyez
    des personnes remarquables -
  • 3:16 - 3:19
    quand je dis remarquables
    ou qui ont réussi,
  • 3:19 - 3:22
    je ne parle pas de réussite financière ;
  • 3:22 - 3:24
    J'entends qui ont réussi
  • 3:24 - 3:27
    à atteindre leurs objectifs,
    quels qu'ils soient -
  • 3:27 - 3:29
    vous verrez que leur point commun
  • 3:29 - 3:32
    est qu'ils n'en ont pas.
  • 3:32 - 3:34
    Vous savez, ce sont des personnes
  • 3:34 - 3:36
    qui travaillent dans de nombreux domaines
    que je côtoie.
  • 3:36 - 3:39
    Je collabore
    avec des employés de sociétés,
  • 3:39 - 3:40
    des chefs d'entreprises,
  • 3:40 - 3:42
    des politiciens triés sur le volet,
  • 3:42 - 3:44
    mais aussi, avec des géophysiciens,
  • 3:44 - 3:46
    des orchestres de chambre,
  • 3:46 - 3:50
    des danseurs de ballet,
    des pop stars et des chanteurs d'opéra.
  • 3:50 - 3:54
    Et j'ai pu identifier
    le lien qui les unit.
  • 3:54 - 3:57
    Ce sont des personnes qui ont réussi
    à détecter leur don unique
  • 3:57 - 4:00
    qui leur a été dédié par l'univers
    lorsqu'ils se sont incarnés,
  • 4:00 - 4:03
    et qui s'en sont servis pour
    atteindre leurs buts.
  • 4:03 - 4:05
    Je pense que nous sommes
    des êtres complets.
  • 4:05 - 4:09
    Nous sommes nés destinés à chanter
    une seule et vraie note.
  • 4:09 - 4:12
    Et ces personnes-là
    sont arrivées à le comprendre.
  • 4:13 - 4:16
    Ce don ne dicte pas ce qu'il faut faire ;
  • 4:16 - 4:19
    mais il dicte comment le faire.
  • 4:19 - 4:20
    En voyant ces personnes,
  • 4:20 - 4:22
    on se dit qu'elles sont prodigieuses.
  • 4:22 - 4:25
    Vous croisez quelqu'un
    comme Roberto Benigni,
  • 4:25 - 4:26
    et vous pensez : « Oh mon Dieu. »
  • 4:26 - 4:29
    Eve Ensler, elle est prodigieuse,
  • 4:29 - 4:31
    ce qui me fait toujours sourire
  • 4:31 - 4:34
    car pourquoi ne seriez-vous pas
    prodigieux ?
  • 4:35 - 4:36
    Nous sommes tous capables de prodiges.
  • 4:36 - 4:39
    Mais la majorité d'entre nous
    ne s'approprie même pas
  • 4:39 - 4:41
    l'espace que l'univers lui
    a attribué.
  • 4:41 - 4:44
    Nous enroulons ce petit espace
    autour de nos orteils.
  • 4:44 - 4:47
    C'est pourquoi, lorsque l'on voit
    quelqu'un en osmose avec son humanité,
  • 4:47 - 4:48
    c'est remarquable.
  • 4:48 - 4:51
    Ils ont toujours un train d'avance
  • 4:51 - 4:53
    sur le reste d'entre nous
    et ils brillent,
  • 4:53 - 4:54
    ils resplendissent,
  • 4:55 - 4:56
    et ils rayonnent ;
  • 4:57 - 4:58
    on dirait qu'ils ont avalé la lune.
  • 5:00 - 5:02
    Et tout mon travail
    m'a amenée à croire
  • 5:02 - 5:06
    que l'individualité est aussi palpitante
    qu'on le dit.
  • 5:06 - 5:09
    À vrai dire, les gens qui sont effrayés
    d'être eux-mêmes
  • 5:09 - 5:11
    seront au service
    de ceux qui n'ont pas peur.
  • 5:11 - 5:16
    Alors, votre mission
    n'est pas d'imiter ceux
  • 5:16 - 5:18
    que je viens d'évoquer.
  • 5:18 - 5:21
    En fait, votre objectif
    est de leur ressembler le moins possible.
  • 5:22 - 5:25
    Votre seul but pendant que vous êtes
    sur cette planète
  • 5:25 - 5:27
    est d'être aussi bon à être vous-même
  • 5:27 - 5:29
    qu'ils le sont à être eux-mêmes.
  • 5:29 - 5:31
    C'est la clef.
  • 5:32 - 5:35
    Aujourd'hui, je voudrais commencer
    par vous poser
  • 5:35 - 5:37
    une question incroyablement personnelle.
  • 5:37 - 5:39
    Pas celle qui dit :
  • 5:39 - 5:43
    «Pourquoi y a-t'il autant de syllabes dans
    le mot 'monosyllabique' ? » Non.
  • 5:43 - 5:44
    Pas non plus celle qui dit :
  • 5:44 - 5:47
    « Savais-tu que Britney Spears est
    l'anagramme de presbytariens ? » Non.
  • 5:47 - 5:49
    (Rires)
  • 5:49 - 5:50
    Quelque chose d'un peu plus essentiel.
  • 5:50 - 5:54
    En fait, c'est une question qui
    vous a taraudé toute votre vie.
  • 5:55 - 5:56
    C'est certainement la question
  • 5:56 - 5:59
    la plus simple et la plus compliquée
    à poser.
  • 6:00 - 6:02
    Et pourtant,
    combien de fois dans votre vie
  • 6:02 - 6:05
    quelqu'un vous a-t'il offert
    ce bon conseil
  • 6:05 - 6:07
    d'être juste soi-même ?
  • 6:07 - 6:09
    Combien de fois
    l'avez-vous dit à autrui ?
  • 6:09 - 6:11
    Un de vos enfants
  • 6:11 - 6:13
    ou un de vos collègues
    vient à vous
  • 6:13 - 6:14
    et vous dit qu'il est inquiet,
  • 6:14 - 6:15
    qu'il a peur.
  • 6:15 - 6:18
    Il a des choses à accomplir
    et son assurance s'est envolée,
  • 6:18 - 6:20
    et vous lui dites :
    « Sois juste toi,
  • 6:20 - 6:22
    car quand tu es toi-même,
    tu es formidable. »
  • 6:23 - 6:26
    Et cela résonne toujours en nous
    car c'est le désir de tous.
  • 6:26 - 6:28
    Si vous dites à John d'être lui-même,
  • 6:28 - 6:29
    il ne veut pas être Mary.
  • 6:29 - 6:31
    Il est plutôt content d'être lui-même,
  • 6:31 - 6:35
    mais c'est l'utilisation du mot « juste »
    qui me paraît intéressante
  • 6:35 - 6:36
    car elle implique deux choses.
  • 6:36 - 6:39
    D'abord, que c'est une chose facile
    à faire.
  • 6:39 - 6:41
    Et deuxièmement,
    que c'est un conseil original.
  • 6:41 - 6:44
    Vous savez, John n'y avait jamais
    pensé lui-même.
  • 6:46 - 6:48
    Quand on parle d'être soi-même,
  • 6:48 - 6:50
    quand on parle d'être dans le monde,
  • 6:50 - 6:52
    à la minute où vous êtes apparu,
  • 6:52 - 6:54
    à la minute où vous vous êtes incarné,
  • 6:54 - 6:56
    vous avez pris perpétuité.
  • 6:57 - 6:59
    Bien sûr, vous ne savez pas
    combien de temps vous avez.
  • 7:00 - 7:03
    Peut-être que vous avez 70 ans à vivre,
    et que j'en ai 62.
  • 7:03 - 7:05
    Nous n'avons aucune idée du temps
    qui nous est imparti.
  • 7:05 - 7:08
    En revanche,
    vos parents,
  • 7:08 - 7:10
    vos date et lieu de naissance,
  • 7:10 - 7:13
    toutes ces choses
    ont une certaine influence
  • 7:13 - 7:16
    ou impact sur comment vous êtes devenu
    ce que vous êtes.
  • 7:16 - 7:17
    Si vous êtes né en Suisse,
  • 7:17 - 7:20
    il y a des chances que vous ayez du temps
    pour chercher à comprendre.
  • 7:20 - 7:25
    Si vous êtes né au Zimbabwe ou
    dans certains quartiers de Glasgow,
  • 7:25 - 7:29
    et ce n'est pas une blague,
    cela limite considérablement votre temps.
  • 7:29 - 7:32
    Je ne veux pas que vous réfléchissiez
    à votre espérance de vie,
  • 7:32 - 7:35
    mais à ce que vous attendez de la vie.
  • 7:35 - 7:37
    Et ce que la vie attend de vous ?
  • 7:37 - 7:39
    Ce sont des questions plus importantes.
  • 7:40 - 7:45
    Il y a deux stades dans la vie
    où nous sommes doués à être nous-mêmes,
  • 7:45 - 7:48
    où nous sommes fantastiques
    à être nous-mêmes,
  • 7:48 - 7:50
    et l'un d'eux est l'enfance.
  • 7:51 - 7:53
    Quand on est enfant,
    on est super à être soi-même
  • 7:53 - 7:56
    car on ne sait pas cacher
    notre différence.
  • 7:57 - 7:59
    C'est pourquoi sur la plage,
    vous voyez
  • 7:59 - 8:01
    des enfants nus jusqu'à l'âge de 5 ans,
  • 8:01 - 8:02
    et soudain,
    à l'âge de 6 ou 7 ans,
  • 8:02 - 8:05
    ils veulent un maillot de bain,
    ils veulent un bikini.
  • 8:05 - 8:07
    Qui a un fils de 4 ans ?
  • 8:07 - 8:09
    Quelqu'un a-t'il un garçon de 4 ans ?
  • 8:09 - 8:11
    J'en prendrai un de trois.
  • 8:11 - 8:13
    Jose, tu as un petit garçon de trois ans.
  • 8:14 - 8:17
    J'aimerais que vous imaginiez
    que j'aille dans la classe d'Eduardo,
  • 8:17 - 8:20
    une classe de garçons de 3 ans,
  • 8:20 - 8:22
    et je leur dis :
    « Qui est le plus fort de la classe ? »
  • 8:22 - 8:24
    Que va-t'il arriver ?
  • 8:25 - 8:26
    Tout le monde va
    lever la main, non ?
  • 8:26 - 8:28
    Toutes les mains seront levées.
  • 8:28 - 8:30
    Ils vont rivaliser de force.
  • 8:30 - 8:31
    Si je vais dans la même classe,
  • 8:31 - 8:35
    mais remplie de garçons de 7 ans
    et que je pose la même question,
  • 8:35 - 8:39
    ils pointeront un de leurs camarades
    parce qu'à cet âge, ils savent
  • 8:40 - 8:41
    qui est le plus fort,
  • 8:41 - 8:43
    qui court le plus vite,
  • 8:43 - 8:44
    qui est le plus drôle,
  • 8:44 - 8:45
    qui est le dur à cuire.
  • 8:45 - 8:47
    Les archétypes de la société émergent
  • 8:47 - 8:49
    vers l'âge de 5, 6, 7 et 8 ans.
  • 8:49 - 8:51
    C'est dans le Jésuite :
  • 8:51 - 8:54
    « Donne-moi un garçon jusqu'à 7 ans,
    et je te montrerai l'homme. »
  • 8:54 - 8:55
    C'est la naissance de la conscience.
  • 8:55 - 8:59
    Et à partir de là nous devenons de plus
    en plus conscients de nous-mêmes
  • 8:59 - 9:02
    et devenons alors moins bons à l'être.
  • 9:03 - 9:05
    L'autre moment où l'on est bon à être soi
  • 9:05 - 9:07
    est lorsqu'on est tout ridé
  • 9:07 - 9:09
    parce qu'on ne se prend plus la tête.
  • 9:09 - 9:10
    On arrive à cette étape de la vie
  • 9:10 - 9:13
    où on réalise
    qu'il y a plus d'étés derrière nous
  • 9:13 - 9:14
    que devant nous
  • 9:14 - 9:16
    et tout s'intensifie.
  • 9:16 - 9:17
    On devient plus honnête ;
  • 9:17 - 9:20
    on fait moins de compromis.
  • 9:20 - 9:21
    Donc on dit aux gens,
  • 9:21 - 9:24
    « Pas d'épinards, je ne vais
    pas les manger, j'aime pas ça.
  • 9:24 - 9:27
    Et j'aime pas le jazz,
    donc arrête ce boucan.
  • 9:27 - 9:29
    Et tant que j'y suis, je ne t'aime pas ! »
  • 9:29 - 9:30
    (Rires)
  • 9:30 - 9:33
    Nous les appelons excentriques.
  • 9:33 - 9:35
    Nous appelons nos vieux excentriques.
  • 9:35 - 9:38
    Alors qu'en réalité,
    ils sont juste authentiques.
  • 9:38 - 9:39
    C'est un peu comme un effet sablier :
  • 9:39 - 9:42
    quand on est jeune,
    on est bon à être soi-même,
  • 9:42 - 9:44
    quand on est vieux,
    on est bon à être soi-même,
  • 9:44 - 9:47
    mais ce laps de temps au milieu
    est parfois le plus compliqué.
  • 9:47 - 9:49
    C'est le moment
    où l'on doit se socialiser,
  • 9:49 - 9:52
    on doit s'accommoder,
    on doit s'adapter.
  • 9:52 - 9:55
    J'ai ainsi développé
    la sphère du « je »,
  • 9:55 - 9:58
    c'est une formule qui aide
    à découvrir
  • 9:58 - 10:01
    de quel « je » on parle
    lorsqu'on dit « je ».
  • 10:03 - 10:05
    Vous connaissez bien
    le complexe de supériorité.
  • 10:05 - 10:08
    Si vous avez ce complexe,
    vous pensez
  • 10:08 - 10:10
    que vous êtes la personne
    la plus importante dans la pièce.
  • 10:10 - 10:13
    Si vous avez au contraire
    un complexe d'infériorité,
  • 10:13 - 10:16
    vous souffrez
    d'un manque de confiance en vous.
  • 10:16 - 10:20
    Ces deux cas traduisent un ego fragile.
  • 10:20 - 10:22
    L'un est l'illusion de grandeur,
  • 10:22 - 10:25
    et l'autre, l'illusion d'insignifiance.
  • 10:25 - 10:28
    Il y a une troisième manière
    d`être dans ce monde,
  • 10:29 - 10:30
    je l'appelle « intériorité »;
  • 10:30 - 10:32
    c'est l'un de mes néologismes.
  • 10:32 - 10:35
    Le mot intériorité décrit
    une certaine disposition,
  • 10:35 - 10:38
    et cela peut vous être utile
    pour deux raisons.
  • 10:38 - 10:40
    La 1ère, car elle ne souffre
    pas la comparaison.
  • 10:40 - 10:43
    Si vous avez un complexe
    de supériorité ou d'infériorité,
  • 10:43 - 10:45
    vous avez besoin de monde autour de vous.
  • 10:45 - 10:47
    Pour le complexe de supériorité,
  • 10:47 - 10:49
    il faut que les autres s'écrasent.
  • 10:49 - 10:51
    Pour un complexe d'infériorité,
    vous pâtissez
  • 10:51 - 10:53
    du syndrome de l'imposteur,
  • 10:53 - 10:55
    donc quelqu'un doit vous démasquer.
  • 10:56 - 10:58
    L'intériorité
    est entièrement indépendante,
  • 10:58 - 11:01
    et depuis cette position d'intériorité,
    il faut donc agir
  • 11:01 - 11:04
    d'un point de vue perceptuel.
  • 11:04 - 11:05
    C'est une sensibilité.
  • 11:05 - 11:07
    C'est une orientation.
  • 11:09 - 11:11
    Et c'est le seul moment de votre vie,
  • 11:11 - 11:13
    le seul moment de votre vie,
  • 11:13 - 11:15
    où vous n'avez pas de compétition.
  • 11:16 - 11:18
    Cherchez une comparaison de vous-même,
  • 11:18 - 11:19
    et vous n'en trouverez pas.
  • 11:21 - 11:25
    Je pourrais vous parler d'intériorité
    jusqu'à ce que ma langue saigne,
  • 11:25 - 11:27
    ou je pourrais juste vous montrer
    ce que c'est.
  • 11:27 - 11:30
    Je voudrais vous présenter une femme,
    Jill Scott.
  • 11:30 - 11:32
    Vous l'avez peut-être sur votre playlist
    Itunes,
  • 11:32 - 11:35
    Jill est chanteuse, elle est sur le point
    de monter sur scène et de jouer,
  • 11:35 - 11:37
    et au cas où vous rateriez la question,
  • 11:37 - 11:40
    il y a un réalisateur français qui
    la filme.
  • 11:40 - 11:42
    Elle monte sur scène juste après
    Erykah Badu,
  • 11:42 - 11:45
    et il lui demande : « T'as pas le trac,
  • 11:45 - 11:47
    de passer après Erykah ? »
  • 11:48 - 11:50
    Et écoutez ce qu'elle lui répond.
  • 11:51 - 11:52
    (Vidéo)
  • 11:52 - 11:53
    Jill Scott : Cette fille juste là
  • 11:53 - 11:57
    nous a ouvert le chemin à moi et
    à beaucoup d'autres sœurs.
  • 11:57 - 11:58
    Tu sais, je lui en suis reconnaissante.
  • 11:59 - 12:02
    Interviewer : Es-tu stressée
    de jouer après elle ?
  • 12:02 - 12:07
    (Rires)
  • 12:07 - 12:09
    JS : M'as-tu déjà vu jouer ?
  • 12:11 - 12:13
    Je suis lady Jill Scott.
  • 12:13 - 12:16
    Je suis une poète et une chanteuse,
  • 12:16 - 12:18
    et plein d'autres choses encore.
  • 12:18 - 12:21
    On a tous notre truc,
    et c'est ça la magie,
  • 12:21 - 12:24
    et chacun vient avec ses propres forces
  • 12:24 - 12:25
    et son propre royaume.
  • 12:25 - 12:27
    On ne peut comparer le mien au sien,
  • 12:27 - 12:29
    et le sien ne peut être comparé au mien.
  • 12:30 - 12:33
    Caroline McHugh : Vous ne saviez
    même pas que vous aviez un royaume.
  • 12:33 - 12:35
    Voilà à quoi cela ressemble.
  • 12:35 - 12:36
    Comprendre comment être soi-même
  • 12:36 - 12:40
    est une manière incroyablement
    libératrice et légère de parcourir la vie.
  • 12:41 - 12:42
    On ne développe pas une identité
  • 12:42 - 12:45
    basée sur un patchwork de personnalités.
  • 12:45 - 12:47
    Vous n'êtes pas un composant,
    un amalgame,
  • 12:47 - 12:50
    de toutes vos expériences et influences.
  • 12:50 - 12:53
    Vous n'êtes pas juste le patron ou la mère
    de quelqu'un,
  • 12:53 - 12:56
    ou la chose de qui que ce soit.
  • 12:56 - 12:57
    Vous êtes vous-même.
  • 12:58 - 13:00
    Cependant, il y a une chance
  • 13:00 - 13:03
    que sur chacune de ces chaises,
    il y a au moins quatre « vous »
  • 13:03 - 13:05
    alors laissez-moi vous présenter.
  • 13:06 - 13:09
    Le « soi » le plus visible est celui
    que vous projetez sur le monde extérieur,
  • 13:10 - 13:13
    c'est ce que les autres
    pensent de vous,
  • 13:13 - 13:15
    et il y a autant d'opinions sur vous
    qu'il y a de gens.
  • 13:15 - 13:18
    J'aimerais que vous vous imaginiez comme
    une grosse clé USB
  • 13:18 - 13:20
    que vous branchez au monde.
  • 13:20 - 13:23
    Vous apparaissez sur le bureau du monde.
  • 13:23 - 13:24
    C'est le pouvoir du contexte.
  • 13:24 - 13:26
    Si vous ne comprenez pas ce morceau,
  • 13:26 - 13:28
    être vous-même peut-être
    une stratégie mal avisée.
  • 13:28 - 13:32
    Donc, bien entendu, il est important
    que vous compreniez la perception,
  • 13:32 - 13:35
    mais une chose que j'ai remarquée,
    en terme de genres,
  • 13:35 - 13:38
    d'ailleurs je suis foncièrement
    une femme,
  • 13:38 - 13:41
    sans pour autant me sentir femme.
  • 13:41 - 13:46
    Je me décris plus comme une womanist
    qu'une féministe,
  • 13:46 - 13:49
    mais je porte quand même
    la carte du féminisme.
  • 13:49 - 13:52
    Je pense qu'il y a très peu de choses
    qui incombent au genre,
  • 13:52 - 13:55
    mais l'une d'elle est le besoin
    de reconnaissance.
  • 13:55 - 13:59
    Le besoin d'être aimé,
    d'être approuvé,
  • 13:59 - 14:03
    d'être reconnu, ou encore le besoin
    d'une présence apaisante.
  • 14:03 - 14:06
    Je crois que les femmes en
    souffrent plus que les hommes,
  • 14:06 - 14:09
    et je pense que c'est quelque chose
    d'affreusement débilitant.
  • 14:09 - 14:11
    Quant à être soi-même,
  • 14:11 - 14:13
    requérir l'approbation des autres,
  • 14:13 - 14:15
    adhérer à l'opinion des autres,
  • 14:15 - 14:16
    et la confondre avec la sienne
  • 14:16 - 14:20
    est l'une des erreurs les plus
    débilitantes dans votre quête de soi.
  • 14:20 - 14:23
    Vous ne serez jamais sans perception,
  • 14:23 - 14:26
    mais il est important de vous en libérer.
  • 14:27 - 14:31
    Pour vous y aider,
    vous devez
  • 14:31 - 14:35
    réajuster le nouveau périmètre
    de la sphère du « je ».
  • 14:35 - 14:36
    C'est l'image de vos désirs.
  • 14:36 - 14:39
    C'est ce que vous aimeriez que tout
    le monde pense de vous,
  • 14:39 - 14:44
    et ça ne veut pas dire être faux
    ou jouer la comédie.
  • 14:44 - 14:46
    C'est plus de l'ordre du mouvement,
    des possibilités,
  • 14:46 - 14:49
    du potentiel ;
    on est dans le domaine de l'imagination.
  • 14:49 - 14:53
    Alors qu'une partie de vous
    est comme votre épine dorsale,
  • 14:53 - 14:55
    cette partie de vous est comme
    le pilier de vos envies.
  • 14:55 - 14:59
    Ce pilier est votre capacité d'adaptation,
    votre « vous » créateur,
  • 14:59 - 15:01
    et ça c'est unique
  • 15:01 - 15:02
    car personne au monde
  • 15:02 - 15:06
    n'a eu les mêmes expériences ou
    influences que vous.
  • 15:06 - 15:09
    C'est le « vous » en mouvement,
  • 15:09 - 15:11
    en perpétuelle métamorphose.
  • 15:11 - 15:13
    Cela vous permet d'éviter d'être
    de ces personnes...
  • 15:13 - 15:16
    Vous savez, ceux qui vous disent
    qu'ils ont 15 ans d'expérience
  • 15:16 - 15:19
    quand ils n'ont fait que 15 fois
    la même année ?
  • 15:19 - 15:21
    Ils se répètent,
  • 15:21 - 15:24
    année après année après année.
  • 15:24 - 15:27
    J'aimerais que vous pensiez
    qu'à chaque année qui passe,
  • 15:27 - 15:30
    votre mission est de vous améliorer
  • 15:30 - 15:32
    à être ce que vous êtes déjà.
  • 15:32 - 15:34
    Il ne s'agit pas de se travestir.
  • 15:34 - 15:36
    Vous êtes déjà différent.
  • 15:36 - 15:38
    Vous devez démasquer votre différence,
  • 15:38 - 15:40
    et ensuite l'alimenter.
  • 15:41 - 15:43
    Puis, il y a ces moments dans la vie
  • 15:43 - 15:46
    qui conduisent eux-mêmes au changement,
  • 15:46 - 15:48
    qui l'accélèrent
    et l'ancrent plus profondément.
  • 15:50 - 15:53
    C'est ce que j'appelle
    « interstices de possible ».
  • 15:54 - 15:57
    Ils ne sont pas toujours aussi bien
    signalisés qu'ici,
  • 15:57 - 15:59
    mais vous savez,
    ces moments dans la vie
  • 15:59 - 16:01
    où vous êtes à un croisement,
  • 16:01 - 16:05
    et vous avez un choix décisif à faire.
  • 16:05 - 16:07
    Vous rencontrez un inconnu dans un bar,
  • 16:08 - 16:11
    vous devez décider de ce que vous
    allez faire.
  • 16:11 - 16:13
    Votre patron vous offre
    une nouvelle position.
  • 16:13 - 16:16
    Que désirez-vous,
    conserver votre travail,
  • 16:16 - 16:17
    ou passer à autre chose ?
  • 16:17 - 16:20
    Et vous savez que sauter le pas,
  • 16:20 - 16:22
    changera le rythme de votre vie.
  • 16:23 - 16:26
    Hélas, certaines de ces interventions,
  • 16:26 - 16:29
    ces « interstices de possible »
    sont catastrophiques.
  • 16:29 - 16:31
    En fait, la plupart le sont ;
  • 16:31 - 16:32
    nous préférons jouer les somnambules
  • 16:32 - 16:35
    tant que rien ne vient nous réveiller.
  • 16:35 - 16:39
    Et que se passerait-il
    si l'un de vos proches tombait malade,
  • 16:39 - 16:40
    si vous tombiez malade,
  • 16:40 - 16:42
    ou si vous vous faisiez virer.
  • 16:42 - 16:44
    Si une catastrophe vous touchait.
  • 16:44 - 16:46
    Peut-être 9/11,
    un tsunami,
  • 16:46 - 16:48
    ou le séisme au Cachemire,
  • 16:48 - 16:53
    ces événements qui ébranlent
    votre être tout entier,
  • 16:53 - 16:57
    et nous interrogent
    sur qui nous sommes.
  • 16:57 - 16:59
    Le problème est que,
    lorsque survient une catastrophe
  • 16:59 - 17:02
    vous êtes vulnérable, vous êtes faible.
  • 17:03 - 17:04
    Et ma question est :
  • 17:04 - 17:07
    pourquoi ne pas se poser ces questions
    lorsque vous êtes fort,
  • 17:07 - 17:09
    en pleine santé ?
  • 17:09 - 17:11
    Quand vous avez un emploi,
  • 17:11 - 17:12
    quand vous êtes aimé :
  • 17:12 - 17:14
    c'est pourtant le moment où elles sont
    les plus utiles.
  • 17:15 - 17:16
    Donc la question est :
  • 17:16 - 17:20
    « Si vous pouviez être la femme
    de vos rêves, qui seriez-vous ? »
  • 17:20 - 17:22
    et ce n'est pas ironique
  • 17:22 - 17:24
    quand je vous pose cette question.
  • 17:24 - 17:27
    Ce qui vous empêche
    d'être la femme de vos rêves
  • 17:27 - 17:28
    est ce prochain cercle,
  • 17:28 - 17:30
    et c'est ce que vous pensez de vous.
  • 17:30 - 17:32
    Puisque vous savez
    ce qu'on pense de vous,
  • 17:32 - 17:34
    comment vous aimeriez
    qu'on vous voit,
  • 17:34 - 17:36
    et c'est ce que vous pensez de vous.
  • 17:36 - 17:38
    On a tous des jours avec
    et des jours sans, non ?
  • 17:38 - 17:41
    Il y a des jours où l'on se réveille,
    on croirait avoir mangé du lion.
  • 17:41 - 17:43
    Et d'autres jours,
  • 17:43 - 17:45
    où l'on peut à peine prononcer son nom.
  • 17:45 - 17:47
    Même notre portable
    nous semble trop lourd.
  • 17:47 - 17:49
    Les jours où l'on se réveille,
  • 17:49 - 17:50
    où l'on se sent au top du top,
  • 17:50 - 17:52
    il n'y a pas forcément de raison.
  • 17:52 - 17:55
    C'est comme si la joie irradiait
    notre corps
  • 17:55 - 17:56
    cherchant une cible,
  • 17:56 - 18:00
    et vous savez ce qu'on ressent
    ces jours-là car (grésillement).
  • 18:00 - 18:01
    On pense juste,
  • 18:01 - 18:03
    « qu'on me donne un public,
    je suis en feu !
  • 18:03 - 18:05
    Vite, dites-moi où ! »
  • 18:07 - 18:09
    Et vos cheveux sont fabuleux,
    tout fonctionne,
  • 18:09 - 18:11
    tout roule toujours ces jours-là.
  • 18:11 - 18:13
    Mais il y a des jours
    où tout se passe mal.
  • 18:13 - 18:16
    Vos jambes ne bougent pas,
    votre bouche non plus.
  • 18:16 - 18:20
    Le voleur de mots vient
    et vole tout votre vocabulaire.
  • 18:20 - 18:22
    Ce sont les deux extrêmes de votre ego,
  • 18:22 - 18:25
    et l'un d'eux est l'auto-congratulation,
  • 18:25 - 18:27
    et l'autre, l'auto-flagellation.
  • 18:27 - 18:29
    Toute votre vie,
    je me fiche de qui vous êtes,
  • 18:29 - 18:31
    et de l'âge que vous avez,
  • 18:31 - 18:34
    votre vie entière,
    de votre naissance à aujourd'hui
  • 18:34 - 18:38
    a eu pour but de construire
    une relation stable avec votre ego.
  • 18:39 - 18:42
    L'ego est indispensable pour vivre
    en Occident, dans un monde capitaliste,
  • 18:42 - 18:45
    Sans ego vous seriez fichu.
  • 18:45 - 18:49
    Mais votre défi est de prendre l'ego
    à son point le plus fort
  • 18:49 - 18:53
    et de le récupérer pour vous en servir.
  • 18:53 - 18:56
    Là, il devient utile,
    et pour faire cela,
  • 18:56 - 19:00
    il vous faut trouver un juste milieu
    entre ces deux extrêmes.
  • 19:00 - 19:03
    J'appellerais ça équanimité,
    ou équilibre,
  • 19:03 - 19:05
    une sorte d'état d'esprit
  • 19:05 - 19:07
    qu'aucune catastrophe
  • 19:07 - 19:09
    ne pourrait perturber.
  • 19:09 - 19:12
    Ce type de confiance qui en émane
  • 19:12 - 19:14
    est comme la confiance du ciel.
  • 19:14 - 19:16
    À cette heure-ci, il fait sombre dehors,
  • 19:16 - 19:18
    mais si vous montiez dans un avion,
  • 19:18 - 19:20
    même les jours les plus orageux,
  • 19:20 - 19:23
    le ciel est bleu au dessus.
  • 19:24 - 19:27
    Quand vous regardez le ciel,
    et qu'il y a un arc-en-ciel,
  • 19:27 - 19:28
    et que c'est juste sublime,
  • 19:28 - 19:30
    il est évident que le ciel
    ne dit pas :
  • 19:30 - 19:32
    « Ha, as-tu vu mon arc-en-ciel ? »
  • 19:32 - 19:34
    Mais il ne va pas non plus s'excuser
  • 19:34 - 19:36
    d'une journée affreuse, morne,
  • 19:36 - 19:38
    vous savez, où tout est gris, lugubre.
  • 19:38 - 19:40
    Non, le ciel est juste ce qu'il est,
  • 19:40 - 19:43
    car le ciel perçoit
    l'impermanence des nuages,
  • 19:43 - 19:45
    et des arcs-en-ciel,
  • 19:45 - 19:47
    or vous devez développer un état d'esprit
  • 19:47 - 19:52
    imperméable à tout ce qui vous arrive,
    bien comme mal,
  • 19:52 - 19:54
    tel le ciel l'est avec le temps.
  • 19:55 - 19:57
    Dans un contexte occidental,
    on appellerait ça
  • 19:57 - 20:00
    un sentiment d'humilité.
  • 20:00 - 20:04
    La semaine dernière,
    en collaboration avec UK Sport,
  • 20:04 - 20:08
    j'ai pu travailler
    avec des entraîneurs incroyables,
  • 20:08 - 20:11
    qui préparaient de prodigieux
    athlètes olympiques,
  • 20:11 - 20:14
    qui ont tous obtenu de superbes résultats
    aux Jeux Olympiques.
  • 20:14 - 20:18
    C'était incroyable d'être
    dans la même pièce que ces 400 personnes.
  • 20:19 - 20:22
    Celle qui dirige UK Sport
    s'appelle Baroness Campbell.
  • 20:22 - 20:24
    Elle m'a donné
    une définition d'humilité
  • 20:24 - 20:26
    que j'ai trouvée remarquable.
  • 20:26 - 20:30
    Elle m'a dit : « L'humilité,
    ce n'est pas penser moins de soi ;
  • 20:30 - 20:33
    l'humilité, c'est de moins penser à soi.»
  • 20:35 - 20:38
    Et je me souviens avoir appris cette leçon
    étant plus jeune,
  • 20:38 - 20:40
    je ne devais pas avoir plus de 7 ou 8 ans,
  • 20:40 - 20:43
    la femme à la bouche qui louche
    me l'a apprise.
  • 20:43 - 20:44
    Ma mère n'a pas réalisé
  • 20:44 - 20:46
    l'impact qu'elle a eu sur moi,
  • 20:46 - 20:49
    mais à l'époque,
    à Glasgow,
  • 20:49 - 20:52
    notamment dans la classe ouvrière
    de l'industrie sidérurgique,
  • 20:52 - 20:54
    personne n'avait d'argent,
  • 20:54 - 20:57
    donc on ne pouvait pas sortir et s'amuser.
  • 20:57 - 21:00
    La vie sociale se passait à la maison,
  • 21:00 - 21:02
    donc les week-ends, tous les vieux
    et les enfants
  • 21:02 - 21:04
    allaient les uns chez les autres,
  • 21:04 - 21:06
    et buvaient
    jusqu'à ne plus pouvoir tenir debout,
  • 21:06 - 21:08
    et tout ce qui va avec,
  • 21:08 - 21:11
    mais arrivait le moment où
    chacun devait se mettre en scène.
  • 21:11 - 21:14
    C'était un sacré bazar car
    ces chauffeurs de bus,
  • 21:14 - 21:17
    ces soudeurs et ces charpentiers,
  • 21:17 - 21:19
    le soir venu, troquaient
    leurs bleus de travail,
  • 21:19 - 21:21
    pour l'habit de Frank Sinatra,
  • 21:21 - 21:23
    Dean Martin, Sarah Vaughan,
  • 21:23 - 21:24
    et Billy Eckstine.
  • 21:24 - 21:27
    Ils étaient tous...
    un festival des plus grands artistes
  • 21:27 - 21:29
    prenait place chez moi,
  • 21:29 - 21:31
    et les enfants n'y échappaient pas.
  • 21:31 - 21:33
    Je suis l'aînée de 4 filles-
  • 21:33 - 21:35
    ma mère a eu 4 filles.
  • 21:35 - 21:37
    Mon père aussi, apparemment.
  • 21:37 - 21:41
    Nous avions appris
    dès le plus jeune âge à jouer.
  • 21:41 - 21:43
    A chaque fête, c'était la même chose,
  • 21:43 - 21:45
    j'étais avec ma guitare,
    et mes sœurs autour,
  • 21:45 - 21:46
    et nous devions chanter.
  • 21:46 - 21:49
    Nous étions placées,
    Jose, comme les Von Trapps.
  • 21:49 - 21:52
    Vous savez, mon père disait :
    « Beneda ici, Louise là. »
  • 21:52 - 21:54
    Et puis on chantait, et on était nulles.
  • 21:54 - 21:56
    Nous étions lamentables.
  • 21:57 - 22:00
    Un soir, en pleine bataille de polochons,
    ma mère est venue nous chercher
  • 22:00 - 22:03
    elle est montée et a dit :
    « Les filles, tout le monde est prêt.
  • 22:03 - 22:05
    Descendez leur offrir une chanson. »
  • 22:05 - 22:07
    Et ce soir-là c'en était trop.
  • 22:07 - 22:10
    J'ai répondu :
    « Je ne veux pas chanter. »
  • 22:10 - 22:12
    Elle a répliqué : «Pourquoi ? »
  • 22:12 - 22:14
    J'ai dit : « Je suis timide. »
  • 22:14 - 22:16
    Elle a répondu :
    « De quoi as-tu peur ? »
  • 22:16 - 22:19
    « Ben, tout le monde va me regarder. »
  • 22:19 - 22:21
    Je n'oublierai jamais son expression.
  • 22:21 - 22:25
    Elle m'a regardée et m'a dit :
    « Caroline, ne te flatte pas, ma chérie. »
  • 22:25 - 22:26
    (Rires)
  • 22:26 - 22:28
    « Tu crois qu'ils s'intéressent
    à toi ? C'est faux.
  • 22:28 - 22:31
    Ta boulot est de les rendre
    heureux, vas-y et chante. »
  • 22:31 - 22:34
    J'ai dit : « OK »,
    et j'ai attrapé ma guitare,
  • 22:34 - 22:36
    pris mes sœurs, et vous savez quoi ?
  • 22:36 - 22:39
    Ce conseil ne m'a jamais quittée.
  • 22:39 - 22:41
    Et ce que j'en ai gardé
  • 22:41 - 22:45
    est un mépris foudroyant
    pour les limites de mes compétences,
  • 22:45 - 22:48
    et un dédain absolu pour l'egocentrisme.
  • 22:48 - 22:52
    En fait, depuis ce jour, je n'ai plus
    jamais été au centre de l'attention.
  • 22:52 - 22:55
    Vous êtes le centre de mon attention,
  • 22:55 - 22:57
    et c'est un sentiment bien différent.
  • 22:58 - 23:00
    Et finalement, le dernier « vous »,
  • 23:00 - 23:02
    et pas des moindres,
  • 23:02 - 23:05
    C'est le « vous » éternel.
  • 23:05 - 23:08
    C'est le « vous » de vos 7 ans,
  • 23:08 - 23:12
    et si Dieu le veut,
    le « vous » de vos 107 ans.
  • 23:12 - 23:15
    J'ai passé beaucoup de temps en Inde,
  • 23:15 - 23:19
    là-bas, tu es élevé avec ce sentiment
  • 23:19 - 23:22
    qu'on est un être spirituel
    se trouvant être un corps physique.
  • 23:22 - 23:26
    Nous, les Occidentaux
    sommes plus centrés sur le corps physique,
  • 23:26 - 23:29
    puis, à partir d'un certain âge,
    quand on a de la bouteille,
  • 23:29 - 23:31
    on commence à s'intéresser à l'esprit.
  • 23:31 - 23:34
    Mais si vous êtes déjà allés
    au musée de Gandhi, à Delhi,
  • 23:34 - 23:36
    vous avez vu ce qui est écrit
    au-dessus de la porte,
  • 23:36 - 23:39
    et ce fut d'ailleurs une réponse de Gandhi
  • 23:39 - 23:41
    à la question d'un journaliste.
  • 23:41 - 23:43
    Gandhi montait dans un train
  • 23:43 - 23:44
    quand le journaliste l'a interpelé :
  • 23:44 - 23:48
    «Gandhi, Gandhi, quel est
    votre message au monde ? »
  • 23:48 - 23:50
    Gandhi se retourna et dit :
  • 23:50 - 23:52
    « Ma vie.
  • 23:52 - 23:54
    Ma vie est mon message. »
  • 23:54 - 23:57
    Et votre vie aussi est un message.
  • 23:57 - 23:59
    Peut-être pas aussi grand
    que celui de Gandhi
  • 23:59 - 24:00
    - en tout cas pas le mien -
  • 24:00 - 24:02
    mais votre vie doit être votre message.
  • 24:02 - 24:04
    Sinon, pourquoi sommes-nous ici ?
  • 24:05 - 24:08
    Ce n'est pas comme si
    on en avait une 2e,
  • 24:09 - 24:11
    Alors, quand vous pensez à votre identité,
  • 24:11 - 24:14
    à ce que ça signifie d'être en vie,
  • 24:14 - 24:18
    et pourquoi vous méritez d'exister,
  • 24:18 - 24:22
    vous n'êtes pas vos pensées
    parce que vous les pensez.
  • 24:22 - 24:24
    Ni vos sentiments d'ailleurs,
  • 24:24 - 24:27
    car sinon,
    qui est le « vous » qui les éprouve ?
  • 24:27 - 24:31
    Vous n'êtes pas ce que vous avez,
    vous n'êtes pas ce que vous faites,
  • 24:31 - 24:34
    vous n'êtes pas même qui vous aimez,
    ou qui vous aime.
  • 24:34 - 24:37
    Cela doit cacher quelque chose.
  • 24:38 - 24:43
    Quand vous regardez les gens qui
    ont réussi à surpasser,
  • 24:43 - 24:46
    tous ces jugements
    qu'on leur porte...
  • 24:46 - 24:51
    Cet homme-là ne pouvait pas être jugé
    en tant qu'homme,
  • 24:51 - 24:53
    ou comme un homme noir,
    ou un jeune, ou un vieux,
  • 24:53 - 24:55
    ou un démocrate, ou un républicain,
  • 24:55 - 24:56
    ou en tant que gay, ou hétéro.
  • 24:56 - 24:59
    Ça n'aurait franchement
    pas eu d'importance
  • 24:59 - 25:01
    puisqu'il savait pourquoi il était là.
  • 25:02 - 25:03
    Oui, nous pouvons.
  • 25:04 - 25:06
    Voyez, on dirait un verbe.
  • 25:07 - 25:09
    Et même à votre naissance
  • 25:09 - 25:13
    sans les attributs
    que certains de vos pairs ont pu avoir,
  • 25:13 - 25:16
    même si vous êtes né de telle sorte
  • 25:16 - 25:17
    que vous vous sentez impotent,
  • 25:17 - 25:20
    si vous pouvez puiser dans cette voix,
  • 25:20 - 25:22
    cette voix intérieure
  • 25:22 - 25:24
    dont je vous ai parlé,
  • 25:24 - 25:26
    peut-être serez-vous,
  • 25:26 - 25:30
    à 12 ans,
    la plus jeune personne recrutée
  • 25:30 - 25:33
    par l'équipe nationale de natation.
  • 25:33 - 25:36
    Peut-être même qu'à l'âge de 13 ans,
  • 25:36 - 25:40
    vous deviendrez le plus jeune olympien
    à gagner une médaille d'or.
  • 25:40 - 25:42
    Et à 14 ans, être la plus jeune personne
  • 25:42 - 25:45
    à recevoir le titre honorifique de
    chevalier de la légion d'honneur.
  • 25:45 - 25:49
    Voilà le résultat, lorsque nous permettons
    à notre « je » de monter en puissance.
  • 25:49 - 25:51
    Donc, si vous pouvez le faire,
  • 25:51 - 25:54
    ce n'est pas seulement le rythme
    de votre vie qui va s'accélérer,
  • 25:54 - 25:58
    ou l'essence de votre vie
    qui va s'enrichir,
  • 25:58 - 26:02
    mais jamais plus
    vous ne vous sentirez superflu.
  • 26:02 - 26:05
    (Applaudissements)
Title:
L'art d'être soi-même | Caroline McHugh | TEDxMiltonKeynesWomen
Description:

Cette présentation a été faite lors d'un événement TEDx local, produit indépendamment des conférences TED.

Dans cette conférence pleine d'inspiration, Caroline McHugh nous pousse à accomplir notre but ultime qui est d'être soi-même.

Caroline est fondatrice et présidente d'IDOLOGY, un mouvement dédié à aider les individus et organisations à affirmer leur différence et leur originalité. Elle est aussi l'auteur du livre « Never Not a Lovely Moon ».

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
26:24

French subtitles

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