Mon invention, très simple, pour protéger mon grand-père

60% des personnes atteintes de démence s'enfuient et se perdent. Il s'agit d'un problème très angoissant, pour les patients et les aides soignants.

Dans sa présentation, Kenneth Shinozuka, adolescent et inventeur, a développé une solution innovante pour aider son grand-père, qui erre souvent la nuit, et sa tante, qui prend soin de lui. Il espère que son invention sera utile à toutes les autres personnes atteintes par la maladie d'Alzheimer.

Quelle est la menace la plus importante
pour la santé des Américains ?

Le cancer ? Les crises cardiaques ?
Le diabète ?

En fait, ce n'est aucune des trois ;

c'est la maladie d'Alzheimer.

Toutes les 67 secondes,

une personne est diagnostiquée
porteuse d'Alzheimer aux États-Unis.

Alors que le nombre de victimes
d'Alzheimer va tripler d'ici 2050,

prendre soin d'eux, mais aussi
du reste de la population vieillissante,

va vite devenir
un défi sociétal insurmontable.

Ma famille a vécu de près

la difficulté de la charge
d'une victime d'Alzheimer.

Ayant grandi auprès de 3 générations,

j'ai toujours été proche
de mon grand-père.

Quand j'avais 4 ans,

nous nous promenions
dans un parc au Japon,

quand mon grand-père s'est perdu.

Ce fut l'un des moments
les plus effrayants de ma vie.

Ce fut aussi le premier signe
nous informant

que mon grand-père était atteint
d'Alzheimer.

Ces dernières 12 années, son état
s'est dégradé progressivement,

et en particulier, ses fugues ont été
une source d'anxiété pour ma famille.

Ma tante, la principale personne l'aidant,

s'est battue pour veiller
la nuit et le surveiller,

et malgré tout échouait souvent
à le voir se lever.

J'ai commencé à m'inquiéter
du bien-être de ma tante,

et de la sécurité de mon grand-père.

J'ai cherché intensivement une solution
pour aider ma famille.

Mais je n'en ai pas trouvé.

C'est alors, qu'une nuit, il y a deux ans,

alors que je surveillais mon grand-père,
je l'ai vu se lever de son lit.

Au moment où il a mis le pied au sol,

j'ai pensé, pourquoi ne pas fixer
un capteur de pression à son pied ?

Dès qu'il pose un pied au sol
et sort du lit,

le capteur de pression détecterait
la pression de son poids

et enverrait un signal
sur le téléphone de l'aidant.

Ainsi, ma tante peut dormir la nuit,

sans s'inquiéter des fugues éventuelles
de mon grand-père.

Je vais vous faire une démonstration
de mes chaussettes.

Voici mon mannequin.

Merci.

Dès que le patient met les pieds au sol -

(Sonnerie)

une alarme sonne sur le téléphone
de l'aide-soignant.

Merci.
(Applaudissements)

Merci mademoiselle.

Voici un dessin de mon premier modèle.

J'ai opté pour une technologie
basée sur les capteurs

parce que cette technologie
me passionne depuis toujours.

Quand j'avais 6 ans,

un ami âgé de ma famille
s'est gravement blessé

en tombant dans sa salle de bain.

J'ai pensé à mes grands-parents,

et j'ai créé
une salle de bain intelligente,

avec des capteurs de mouvements installés
dans les pavés de la salle de bain.

Ils détecteraient
la chute des personnes âgées.

Je n'avais que 6 ans.

Je n'étais pas encore à l'école primaire.

Je n'avais pas les ressources nécessaires
pour concrétiser mes idées.

Cependant, ces expériences
ont ancré en moi le désir profond

d'utiliser des capteurs
pour aider les personnes âgées.

Je suis persuadé que les capteurs
peuvent améliorer leur bien-être.

En dessinant mes plans,
j'ai découvert 3 défis :

d'abord, développer les capteurs,

ensuite, concevoir le circuit,

et développer l'appli du smartphone.

J'ai compris à ce moment
que mon projet était plus complexe

que je ne le pensais.

Il fallait d'abord créer
un capteur portable

suffisamment flexible
pour être confortable aux pieds.

J'ai testé des matériaux différents,
comme le caoutchouc.

Mais c'était trop épais pour être porté
sur des chaussettes.

J'ai imprimé une membrane
avec des particules d'encre

conductrices d'électricité
et sensibles à la pression.

Celle-ci augmente
la connectivité entre les particules.

Cela m'a permis de développer
un circuit qui mesure la pression

en mesurant la résistance électrique.

Ensuite, j'ai du créer
un circuit sans fil et portable.

Le problème est que les transmissions
sans fil sont énergivores,

et requièrent des batteries encombrantes.

La solution était dans le Bluetooth
que j'ai découvert à ce moment.

Ça consomme peu d'électricité,
et une pile bouton suffit.

Le système ne s'arrête plus
au milieu de la nuit.

Enfin, j'ai dû développer l'appli
pour le smartphone de l'aidant

pour le transformer
en télé-surveillance.

J'ai donc approfondi mes connaissances
en langage de programmation, Java, Xcode,

et en programmation pour les dispositifs
associés au Bluetooth.

J'ai regardé des formations sur Youtube
et lu des manuels.

J'ai réussi à intégrer les composants
en deux prototypes.

Le premier est un capteur
intégré sur une chaussette.

Le deuxième est un capteur ré-attachable.

Il adhère à toutes les surfaces
entrant en contact

avec les pieds du patient.

Je teste ce dispositif depuis un an
avec mon grand-père.

Le taux de réussite est de 100%.

Le système a détecté
plus de 900 tentatives de fugue.

L'été dernier, j'ai testé une version bêta

dans plusieurs maisons
de retraite en Californie.

Je suis en train d'analyser les résultats

pour améliorer le système
et en faire un produit vendable.

A travers ces tests,
je me suis rendu compte

que certains patients ne portent pas
de chaussettes la nuit.

Je dois donc développer
un système pour eux aussi.

Les données collectées par les capteurs

peuvent servir à améliorer
les soins des patients,

et pourraient contribuer
à aider la guérison.

Par exemple, j'étudie pour le moment

la corrélation
entre la fréquence des fugues

et l'hygiène de vie des patients.

Je n'oublierai jamais mon système
détectant pour la première fois

mon grand-père en train
de sortir de son lit.

Cet instant m'a fait comprendre
que la technologie

a la capacité d'améliorer nos vies.

Des gens heureux et en bonne santé -

voilà mon rêve pour un monde meilleur.

Merci beaucoup.

(Applaudissements)