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Pourquoi la curiosité est la clé de la science et de la médecine | Kevin Jones | TEDxSaltLakeCity

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    Science.
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    Le mot que nombre d'entre nous relient
    à de malheureux moments d'ennui
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    en cours de biologie
    ou de physique au lycée.
  • 0:18 - 0:21
    Je vous garantir que ce que vous faisiez
  • 0:21 - 0:23
    avait peu à voir avec la science.
  • 0:23 - 0:26
    C'était le « quoi » de la science.
  • 0:26 - 0:28
    C'était l'histoire de ce que d'autres
    avaient découvert.
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    En tant que scientifique,
    ce qui m'intéresse,
  • 0:32 - 0:34
    c'est le « comment » de la science.
  • 0:34 - 0:38
    Car la science est un savoir en cours.
  • 0:38 - 0:42
    Nous observons une chose,
    en devinons une explication
  • 0:42 - 0:44
    puis faisons une prédiction testable
  • 0:44 - 0:46
    avec une expérience ou une observation.
  • 0:46 - 0:47
    Voici quelques exemples.
  • 0:47 - 0:51
    Les gens ont remarqué que la Terre
    était en-dessous, le ciel au-dessus
  • 0:51 - 0:55
    et que le Soleil et la Lune
    semblaient tourner autour.
  • 0:56 - 0:57
    Leur conjecture
  • 0:57 - 1:00
    était que la Terre devait être
    au centre de l'univers.
  • 1:01 - 1:04
    La prévision : tout va tourner
    autour de la Terre.
  • 1:05 - 1:07
    Ce fut testé pour la première fois
  • 1:07 - 1:10
    quand Galilée a mis la main
    sur l'un des premiers télescopes
  • 1:10 - 1:12
    et, en regardant le ciel,
  • 1:12 - 1:16
    il a découvert une planète, Jupiter,
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    avec 4 lunes tournant autour.
  • 1:23 - 1:28
    Il a ensuite utilisé ces lunes
    pour suivre le chemin de Jupiter
  • 1:28 - 1:31
    et a découvert que Jupiter
    ne tournait pas autour de la Terre
  • 1:31 - 1:33
    mais autour du Soleil.
  • 1:36 - 1:38
    Le test de la prédiction a échoué.
  • 1:39 - 1:41
    Cela a mené à l'abandon de la théorie
  • 1:41 - 1:43
    disant que la Terre
    était le centre de l'univers.
  • 1:43 - 1:44
    Un autre exemple :
  • 1:44 - 1:48
    Sir Isaac Newton a remarqué
    que les choses tombaient par terre.
  • 1:48 - 1:51
    La conjecture était la gravité,
  • 1:51 - 1:55
    la prévision que tout devrait
    tomber par terre.
  • 1:55 - 1:58
    Bien sûr, tout ne tombe pas par terre.
  • 2:00 - 2:01
    Avons-nous rejeté la gravité ?
  • 2:03 - 2:05
    Non, nous avons revu la théorie
  • 2:05 - 2:07
    et dit que la gravité
    attirait les choses vers la Terre,
  • 2:07 - 2:11
    sauf s'il y avait une force égale
    et opposée dans l'autre direction.
  • 2:12 - 2:14
    Nous avons appris
    quelque chose de nouveau.
  • 2:15 - 2:18
    Nous avons porté plus d'attention
    aux oiseaux et à leurs ailes.
  • 2:18 - 2:21
    Réfléchissez à toutes les découvertes
  • 2:21 - 2:23
    qui sont issues de cette façon de penser.
  • 2:24 - 2:29
    Les échecs aux tests, les exceptions,
    les cas particuliers
  • 2:29 - 2:34
    nous apprennent ce que nous ignorons
    et nous mènent à une chose nouvelle.
  • 2:35 - 2:38
    C'est ainsi que la science avance.
    C'est ainsi que la science apprend.
  • 2:39 - 2:41
    Parfois dans les médias,
    de plus en plus rarement,
  • 2:41 - 2:44
    mais parfois même des scientifiques diront
  • 2:44 - 2:46
    qu'une chose ou une autre
    a été scientifiquement prouvée.
  • 2:47 - 2:52
    J'espère que vous comprenez
    que la science ne prouve jamais rien
  • 2:52 - 2:54
    de façon définitive.
  • 2:55 - 2:59
    On peut espérer que la science
    reste assez curieuse
  • 2:59 - 3:00
    pour chercher
  • 3:00 - 3:02
    et assez humble pour le reconnaître
  • 3:02 - 3:03
    quand nous avons découvert
  • 3:04 - 3:05
    le prochain cas particulier,
  • 3:05 - 3:07
    la prochaine exception
  • 3:07 - 3:09
    qui, comme les lunes de Jupiter,
  • 3:09 - 3:12
    nous apprend ce que nous ignorons.
  • 3:12 - 3:15
    Nous allons changer de sujet un instant.
  • 3:15 - 3:17
    Le caducée, ou le symbole de la médecine,
  • 3:17 - 3:19
    a différents sens
    pour différentes personnes
  • 3:19 - 3:22
    mais notre discours public sur la médecine
  • 3:22 - 3:24
    la transforme en problème d'ingénierie.
  • 3:24 - 3:26
    Les couloirs du Congrès
  • 3:26 - 3:30
    et les compagnies d'assurance
    cherchent comment la financer.
  • 3:31 - 3:32
    Les éthiciens et épidémiologistes
  • 3:33 - 3:35
    cherchent comment distribuer
    au mieux les médicaments.
  • 3:35 - 3:38
    Les hôpitaux et les médecins sont obsédés
  • 3:38 - 3:40
    par leurs protocoles et listes,
  • 3:40 - 3:43
    cherchant comment appliquer
    au mieux la médecine.
  • 3:43 - 3:46
    Ce ne sont que des bonnes choses.
  • 3:46 - 3:49
    Cependant, ils supposent tous,
  • 3:49 - 3:51
    à un certain point,
  • 3:51 - 3:53
    que le manuel de la médecine est fermé.
  • 3:55 - 3:58
    Nous mesurons la qualité
    de nos soins de santé
  • 3:58 - 4:00
    selon leurs rapidité d'accès.
  • 4:00 - 4:02
    Dans ce climat, cela ne me surprend pas
  • 4:02 - 4:05
    que nombre d'institutions
    proposant des soins de santé
  • 4:05 - 4:08
    commencent à ressembler à un garage.
  • 4:08 - 4:10
    (Rires)
  • 4:10 - 4:14
    Le seul problème est que,
    quand j'ai reàu mon diplôme de médecine,
  • 4:14 - 4:16
    je n'ai pas eu un de ces gadgets
  • 4:16 - 4:19
    que le mécanicien
    doit mettre dans votre voiture
  • 4:19 - 4:21
    pour trouver ce qui ne va pas,
  • 4:21 - 4:23
    car le manuel de médecine
  • 4:23 - 4:25
    n'est pas fermé.
  • 4:25 - 4:27
    La médecine, c'est de la science.
  • 4:28 - 4:30
    La médecine est un savoir en cours.
  • 4:31 - 4:33
    Nous faisons une observation,
  • 4:33 - 4:35
    nous conjecturons une explication
  • 4:35 - 4:37
    puis nous faisons une prévision testable.
  • 4:37 - 4:41
    En médecine, le banc d'essai
    pour la plupart des prédictions,
  • 4:41 - 4:43
    ce sont les populations.
  • 4:43 - 4:46
    Vous vous souvenez peut-être
    de ces jours ennuyeux en cours de biologie
  • 4:46 - 4:48
    que les populations sont souvent réparties
  • 4:48 - 4:50
    autour d'une moyenne
  • 4:50 - 4:52
    comme une courbe gaussienne ou normale.
  • 4:52 - 4:54
    De ce fait, en médecine,
  • 4:54 - 4:58
    après avoir fait une prévision
    issue d'une conjecture,
  • 4:58 - 5:00
    nous la testons sur la population.
  • 5:01 - 5:04
    Cela signifie qu'en médecine,
    ce que nous savons,
  • 5:04 - 5:06
    notre connaissance et notre savoir-faire,
  • 5:06 - 5:08
    viennent des populations
  • 5:08 - 5:11
    mais ne s'étendent
  • 5:11 - 5:13
    que jusqu'au prochain cas particulier,
  • 5:13 - 5:14
    la prochaine exception
  • 5:14 - 5:16
    qui, comme les lunes de Jupiter,
  • 5:16 - 5:18
    nous apprendra ce que nous ignorons.
  • 5:20 - 5:21
    Je suis un chirurgien
  • 5:21 - 5:23
    qui prend soin des patients
    ayant un sarcome.
  • 5:23 - 5:26
    Le sarcome est une forme
    très rare de cancer.
  • 5:26 - 5:28
    C'est le cancer de la chair et des os.
  • 5:29 - 5:33
    Chacun de mes patients
    est un cas particulier,
  • 5:33 - 5:34
    une exception.
  • 5:36 - 5:39
    Je n'ai jamais effectué de chirurgie
    sur un patient atteint de sarcome
  • 5:39 - 5:43
    qui a été guidée par un essai clinique
    randomisé et contrôlé,
  • 5:43 - 5:47
    ce qui, en médecine, est considéré être la
    meilleure preuve basée sur la population.
  • 5:48 - 5:50
    Les gens parlent de sortir
    des sentiers battus,
  • 5:50 - 5:53
    mais pour les sarcomes,
    il n'y a même pas de sentier
  • 5:54 - 5:57
    En plongeant dans l'incertitude,
  • 5:57 - 6:01
    les inconnues, les exceptions, les cas
    particuliers qui entourent les sarcomes,
  • 6:01 - 6:06
    il nous faut avoir accès à deux
    des valeurs les plus importantes
  • 6:06 - 6:07
    en science :
  • 6:07 - 6:09
    l'humilité et la curiosité.
  • 6:11 - 6:13
    Car si je suis humble et curieux,
  • 6:13 - 6:15
    quand un patient me pose une question
  • 6:15 - 6:17
    et que j'ignore la réponse,
  • 6:18 - 6:19
    je demande à un collègue
  • 6:19 - 6:22
    qui pourrait avoir un patient
    similaire bien que distint.
  • 6:22 - 6:24
    Nous établirons même
    des collaborations internationales.
  • 6:24 - 6:28
    Ces patients commenceront à se parler
    dans des espaces de discussion,
  • 6:28 - 6:29
    des groupes de soutien.
  • 6:29 - 6:33
    C'est à travers ce genre
    de communication humblement curieuse
  • 6:33 - 6:37
    que nous commençons
    à apprendre de nouvelles choses.
  • 6:38 - 6:40
    En exemple, voici un de mes patients
  • 6:40 - 6:42
    ayant un cancer près de son genou.
  • 6:42 - 6:44
    Grâce à une communication
    humblement curieuse
  • 6:44 - 6:47
    lors de collaborations internationales,
  • 6:47 - 6:51
    j'ai appris qu'on pouvait transformer
    la cheville pour qu'elle serve de genou
  • 6:51 - 6:53
    quand on doit
    ôter le genou avec le cancer.
  • 6:53 - 6:56
    Il peut alors porter une prothèse,
    courir, sauter et jouer.
  • 6:57 - 7:00
    Cette opportunité lui a été offerte
  • 7:00 - 7:03
    grâce à des collaborations
    internationales.
  • 7:03 - 7:04
    Cela était souhaitable pour lui
  • 7:05 - 7:07
    car il avait contacté
    d'autres patients ayant vécu cela.
  • 7:09 - 7:13
    En médecine, les exceptions
    et cas particuliers
  • 7:13 - 7:17
    nous apprenent ce que nous ignorons
    et nous offrent de nouvelles logiques.
  • 7:18 - 7:20
    Une chose importante :
  • 7:20 - 7:23
    en médecine, toutes les nouvelles logiques
    auxquelles les exceptions nous mènent
  • 7:23 - 7:27
    ne s'appliquent pas seulement
    aux exceptions et cas particuliers.
  • 7:28 - 7:31
    Des patients atteints de sarcome,
    nous n'apprenons pas seulement
  • 7:31 - 7:33
    à gérer les patients atteints de sarcome.
  • 7:34 - 7:36
    Parfois, les cas particuliers
  • 7:36 - 7:37
    et les exceptions
  • 7:37 - 7:41
    nous apprennent des choses
    importantes pour le grand public.
  • 7:42 - 7:44
    Comme un arbre en dehors d'une forêt,
  • 7:44 - 7:48
    les cas particuliers et exceptions
    attirent notre attention
  • 7:49 - 7:54
    et nous permettent de mieux comprendre
    ce qu'un arbre peut être.
  • 7:54 - 7:57
    On dit que l'arbre cache la forêt,
  • 7:57 - 8:00
    mais la forêt cache aussi l'arbre.
  • 8:02 - 8:04
    Cet arbre isolé
  • 8:04 - 8:06
    rend ces relations
    qui définissent un arbre,
  • 8:06 - 8:10
    les relations entre le tronc,
    les racines et les branches
  • 8:10 - 8:12
    bien plus apparentes.
  • 8:12 - 8:14
    Même si cet arbre est tordu
  • 8:14 - 8:17
    ou qu'il a des relations
    très inhabituelles
  • 8:17 - 8:19
    entre le tronc, les racines
    et les branches,
  • 8:19 - 8:22
    il attire néanmoins notre attention
  • 8:22 - 8:24
    et nous permet de faire des observations
  • 8:24 - 8:26
    que nous pouvons tester sur la population.
  • 8:27 - 8:29
    Comme je l'ai dit,
    les sarcomes sont rares.
  • 8:29 - 8:31
    Ils représentent environ 1% des cancers.
  • 8:32 - 8:36
    Vous savez probablement que le cancer
    est considéré être une maladie génétique.
  • 8:37 - 8:40
    Cela signifie que le cancer est causé
  • 8:40 - 8:41
    par l'activation des oncogènes
  • 8:41 - 8:44
    et la désactivation des gènes
    suppresseurs de tumeur.
  • 8:45 - 8:49
    On peut penser que les oncogènes,
    les gènes suppresseurs de tumeur
  • 8:49 - 8:52
    sont connus grâce aux cancers communs
    comme le cancer du sein, de la prostate
  • 8:52 - 8:53
    ou du poumon,
  • 8:53 - 8:54
    mais c'est faux.
  • 8:55 - 8:58
    Nous avons découvert ces gènes
  • 8:58 - 8:59
    pour la première fois
  • 8:59 - 9:02
    dans ce petit 1% de cancers
    appelés sarcomes.
  • 9:03 - 9:06
    En 1966, Peyton Rous a reçu le Prix Nobel
  • 9:06 - 9:08
    pour s'être rendu compte que les poulets
  • 9:08 - 9:11
    avaient une forme
    de sarcome transmissible.
  • 9:12 - 9:15
    30 ans plus tard, Harold Varmus
    et Mike Bishop ont découvert
  • 9:15 - 9:17
    quel était cet élément transmissible.
  • 9:17 - 9:19
    C'était un virus
  • 9:19 - 9:20
    avec un gène :
  • 9:20 - 9:22
    l'oncogène SRC.
  • 9:23 - 9:26
    Je ne vous dirai pas que le SRC
    est l'oncogène le plus important.
  • 9:26 - 9:27
    Je ne vous dirai pas
  • 9:28 - 9:31
    que le SRC est l'oncogène le plus souvent
    activé dans tous les cancers.
  • 9:31 - 9:33
    Mais c'était le premier oncogène.
  • 9:35 - 9:37
    L'exception, le cas particulier
  • 9:37 - 9:40
    qui a attiré notre attention
    et nous a menés
  • 9:40 - 9:44
    à l'apprentissage de choses importantes
    pour le reste de la biologie.
  • 9:46 - 9:50
    TP53 est le plus important
    gène suppresseur de tumeur.
  • 9:50 - 9:52
    C'est le gène le plus souvent désactivé
  • 9:52 - 9:54
    dans presque tous les types de cancer.
  • 9:55 - 9:57
    Il n'a pas été découvert
    dans les cancers communs
  • 9:57 - 10:00
    mais quand les docteurs Li et Fraumeni
  • 10:00 - 10:01
    ont observé des familles
  • 10:01 - 10:03
    et ont réalisé que ces familles
  • 10:03 - 10:06
    étaient atteintes de trop de sarcomes.
  • 10:07 - 10:08
    Comme je l'ai dit, le sarcome est rare.
  • 10:08 - 10:12
    Il est diagnostiqué 1 fois sur 1 million,
  • 10:12 - 10:14
    si cela arrive deux fois dans une famille,
  • 10:14 - 10:16
    c'est une probabilité trop importante.
  • 10:17 - 10:20
    Le fait qu'ils soient rares
  • 10:20 - 10:22
    attire notre attention
  • 10:22 - 10:25
    et nous mène à de nouveaux raisonnements.
  • 10:26 - 10:28
    Beaucoup d'entre vous diraient,
  • 10:28 - 10:29
    avec raison,
  • 10:29 - 10:31
    que c'est génial
  • 10:31 - 10:33
    mais que je ne parle pas
    des ailes des oiseaux,
  • 10:33 - 10:37
    des lunes flottant
    autour d'une planète Jupiter,
  • 10:37 - 10:39
    mais d'une personne.
  • 10:39 - 10:42
    Cette exception pourrait mener
    à des avancées scientifiques,
  • 10:42 - 10:43
    mais c'est une personne.
  • 10:45 - 10:47
    Tout ce que je peux dire
  • 10:47 - 10:49
    est que je ne le sais que trop bien.
  • 10:50 - 10:54
    Je discute avec ces patients
    ayant des maladies rares et mortelles.
  • 10:54 - 10:56
    J'écris sur ces conversations.
  • 10:56 - 10:59
    Ces conversations sont très tendues,
  • 10:59 - 11:01
    pleines de phrases horribles
  • 11:01 - 11:04
    comme « J'ai une mauvaise nouvelle »
    ou « On ne peut rien faire de plus ».
  • 11:04 - 11:08
    Parfois, ces conversations
    se réduisent à un seul mot :
  • 11:08 - 11:10
    « terminal ».
  • 11:18 - 11:21
    Le silence peut aussi être inconfortable.
  • 11:22 - 11:25
    En médecine, l'emplacement des blancs
  • 11:25 - 11:27
    peut être tout aussi important
  • 11:27 - 11:29
    que les mots utilisés
    lors de ces conversations.
  • 11:30 - 11:31
    Quelles sont les inconnues ?
  • 11:31 - 11:34
    Quelles expériences sont réalisées ?
  • 11:34 - 11:36
    Effectuez cet exercice avec moi.
  • 11:36 - 11:39
    Sur l'écran, vous voyez :
    « no where » signifiant « nulle part ».
  • 11:39 - 11:41
    Remarquez où est l'espace.
  • 11:41 - 11:45
    Si nous déplaçons l'espace d'un cran,
  • 11:45 - 11:47
    « no where »
  • 11:47 - 11:50
    devient « now here »
    soit « ici, maintenant ».
  • 11:50 - 11:52
    On obtient exactement le sens opposé
  • 11:52 - 11:54
    simplement en déplaçant
    l'espace d'un cran.
  • 11:56 - 11:58
    Je n'oublierai jamais la nuit
  • 11:58 - 12:00
    où je suis entré
    dans la chambre d'un patient.
  • 12:01 - 12:03
    J'avais beaucoup opéré ce jour-là
  • 12:03 - 12:05
    mais je voulais quand même venir le voir.
  • 12:05 - 12:08
    C'était un garçon diagnostiqué
    avec un cancer des os peu auparavant.
  • 12:09 - 12:12
    Lui et sa mère avaient rencontré
    les chimiothérapeutes
  • 12:12 - 12:13
    plus tôt ce jour-là.
  • 12:13 - 12:16
    Il avait été admis à l'hôpital
    pour commencer la chimiothérapie.
  • 12:16 - 12:18
    Je suis allé le voir vers minuit.
  • 12:18 - 12:20
    Il dormait, mais j'ai trouvé sa mère,
  • 12:20 - 12:22
    lisant à la lampe de poche
  • 12:22 - 12:23
    à côté de son lit.
  • 12:23 - 12:26
    Elle est sortie dans le couloir
    pour discuter avec moi.
  • 12:27 - 12:29
    Il s'est avéré que ce qu'elle lisait
  • 12:29 - 12:31
    était le protocole
    que les chimiothérapeutes
  • 12:31 - 12:33
    lui avaient donné ce jour-là.
  • 12:33 - 12:34
    Elle l'avait mémorisé.
  • 12:36 - 12:39
    Elle a dit : « Dr Jones, vous m'avez dit
  • 12:39 - 12:42
    que nous ne gagnons pas toujours
  • 12:42 - 12:43
    avec ce type de cancer
  • 12:44 - 12:48
    mais j'ai étudié ce protocole
    et je pense pouvoir le faire.
  • 12:49 - 12:52
    Je pense pouvoir me conformer
    à ces traitements très difficiles.
  • 12:52 - 12:55
    Je vais démissionner.
    Je vais retourner chez mes parents.
  • 12:55 - 12:57
    Je vais protéger mon bébé. »
  • 13:00 - 13:01
    Je ne lui ai pas dit.
  • 13:03 - 13:05
    Je n'ai pas corrigé son raisonnement.
  • 13:06 - 13:08
    Je n'ai pas modifié
    l'emplacement de ce blanc.
  • 13:09 - 13:13
    Pour l'expérience, il ne s'agissait pas
    de savoir si elle pouvait se conformer
  • 13:13 - 13:14
    à ce protocole très difficile.
  • 13:15 - 13:18
    Elle faisait confiance à un protocole
  • 13:18 - 13:21
    qui, même en s'y conformant,
  • 13:21 - 13:23
    ne sauverait pas forcément son fils.
  • 13:26 - 13:27
    Je ne lui ai pas dit.
  • 13:28 - 13:29
    Je n'ai pas rempli ce blanc.
  • 13:31 - 13:33
    Mais un an et demi plus tard,
  • 13:33 - 13:36
    son fils est néanmoins décédé du cancer.
  • 13:37 - 13:38
    Aurais-je dû lui dire ?
  • 13:41 - 13:44
    Nombre d'entre vous
    pourraient dire : « Et alors ?
  • 13:44 - 13:45
    Je n'ai pas de sarcome.
  • 13:45 - 13:47
    Personne dans ma famille n'a de sarcome.
  • 13:47 - 13:48
    Tout cela c'est bien joli,
  • 13:48 - 13:51
    mais ça n'importe
    probablement pas dans ma vie. »
  • 13:51 - 13:52
    Vous pourriez avoir raison.
  • 13:52 - 13:55
    Le sarcome n'importe
    peut-être pas beaucoup dans votre vie.
  • 13:57 - 13:59
    Mais l'emplacement
    des blancs en médecine
  • 13:59 - 14:01
    compte dans votre vie.
  • 14:02 - 14:05
    Il y a un petit secret
    que je ne vous ai pas dit.
  • 14:05 - 14:09
    Je vous ai dit qu'en médecine, on teste
    les prédictions dans les populations
  • 14:09 - 14:10
    mais je ne vous ai pas dit,
  • 14:10 - 14:13
    et souvent la médecine
    ne vous le dit pas,
  • 14:13 - 14:15
    que chaque fois qu'un individu
  • 14:15 - 14:18
    rencontre la médecine,
  • 14:18 - 14:22
    même si cet individu est fermement
    ancré dans le grand public,
  • 14:24 - 14:27
    ni l'individu ni le médecin ne sait
  • 14:27 - 14:29
    où l'individu se trouve
    dans la population.
  • 14:30 - 14:33
    Par conséquent, chaque rencontre
    avec la médecine
  • 14:33 - 14:34
    est une expérience.
  • 14:35 - 14:37
    Vous serez le sujet
  • 14:37 - 14:38
    dans une expérience.
  • 14:39 - 14:44
    Et le résultat pour vous sera
    un résultat meilleur ou pire.
  • 14:46 - 14:48
    Tant que la médecine fonctionne bien,
  • 14:48 - 14:51
    un service rapide nous convient,
  • 14:51 - 14:54
    des conversations bravaches,
    débordantes de confiance.
  • 14:55 - 14:57
    Mais quand ça ne se passe pas bien,
  • 14:57 - 14:59
    parfois, nous voulons autre chose.
  • 15:00 - 15:03
    Un de mes collègues a enlevé
    une tumeur d'un membre d'une patiente.
  • 15:04 - 15:06
    Cette tumeur l'inquiétait.
  • 15:06 - 15:09
    Lors de nos conférences médicales,
    il a parlé de son inquiétude
  • 15:09 - 15:11
    que ce type de tumeur
  • 15:11 - 15:13
    avait beaucoup de risques
    de revenir dans le même membre.
  • 15:14 - 15:16
    Mais ses conversations avec la patiente
  • 15:16 - 15:18
    étaient exactement ce qu'un patient veut :
  • 15:18 - 15:19
    débordantes de confiance.
  • 15:19 - 15:22
    Il a dit : « J'ai tout eu, c'est bon. »
  • 15:23 - 15:24
    Elle et son mari étaient ravis.
  • 15:24 - 15:28
    Elle est sorti, a fait la fête
    autour d'un dîner, a ouvert du champagne.
  • 15:29 - 15:32
    Mais quelques semaines plus tard,
  • 15:32 - 15:35
    elle a remarqué un autre nodule
    dans la même zone.
  • 15:35 - 15:39
    Il s'est avéré qu'il n'avait pas tout eu,
    ce n'était pas bon du tout.
  • 15:40 - 15:43
    Mais ce qu'il s'est passé à ce point
    m'a vraiment fasciné.
  • 15:44 - 15:46
    Il est venu me voir et a dit :
  • 15:46 - 15:49
    « Accepterais-tu de prendre soin
    de cette patiente pour moi ? »
  • 15:49 - 15:52
    J'ai dit : « Pourquoi ? Tu sais aussi bien
    que moi ce qu'il faut faire.
  • 15:52 - 15:54
    Tu n'as rien fait de mal. »
  • 15:54 - 15:58
    Il a dit : « S'il te plaît,
    prends soin d'elle pour moi. »
  • 16:00 - 16:01
    Il était embarrassé --
  • 16:01 - 16:03
    pas par ce qu'il avait fait,
  • 16:04 - 16:06
    mais par la conversation qu'il avait eue,
  • 16:06 - 16:08
    par l'excès de confiance.
  • 16:09 - 16:12
    J'ai effectué une chirurgie
    bien plus invasive
  • 16:12 - 16:15
    et ai eu une différente conversation
    avec la patiente ensuite.
  • 16:15 - 16:17
    J'ai dit : « J'ai probablement tout eu
  • 16:17 - 16:20
    et c'est probablement bon,
  • 16:20 - 16:23
    mais ce que nous faisons
    est une expérience.
  • 16:24 - 16:26
    Voici ce que vous allez surveiller.
  • 16:26 - 16:28
    Voici ce que je vais surveiller.
  • 16:28 - 16:32
    Nous allons travailler ensemble pour
    savoir si cette chirurgie va fonctionner
  • 16:32 - 16:33
    et vous débarrasser du cancer. »
  • 16:34 - 16:36
    Je peux vous garantir qu'elle et son mari
  • 16:36 - 16:39
    n'ont pas ouvert de bouteille
    de champagne après m'avoir parlé.
  • 16:40 - 16:43
    Mais elle était alors une scientifique,
  • 16:43 - 16:47
    plus seulement le sujet d'une expérience.
  • 16:49 - 16:50
    Je vous encourage
  • 16:50 - 16:54
    à chercher l'humilité et la curiosité
  • 16:54 - 16:55
    chez vos médecins.
  • 16:57 - 17:00
    Chaque année,
    près de 20 milliards de fois,
  • 17:00 - 17:04
    quelqu'un entre
    dans le bureau d'un médecin
  • 17:04 - 17:06
    et cette personne devient un patient.
  • 17:07 - 17:11
    Vous ou quelqu'un que vous aimez
    serez ce patient d'ici peu.
  • 17:12 - 17:14
    Comment parlerez-vous à vos médecins ?
  • 17:15 - 17:16
    Que leur direz-vous ?
  • 17:17 - 17:18
    Que vous diront-ils ?
  • 17:21 - 17:23
    Ils ne peuvent pas vous dire
  • 17:23 - 17:24
    ce qu'ils ignorent,
  • 17:26 - 17:29
    mais ils peuvent vous dire
    quand ils ne savent pas,
  • 17:30 - 17:32
    si seulement vous demandez.
  • 17:32 - 17:35
    S'il vous plaît, joignez-vous
    à la conversation.
  • 17:36 - 17:38
    Merci.
  • 17:38 - 17:40
    (Applaudissements)
Title:
Pourquoi la curiosité est la clé de la science et de la médecine | Kevin Jones | TEDxSaltLakeCity
Description:

Cette présentation a été faite lors d'un événement TEDx local, produit indépendamment des conférences TED.

La science est une processus d'apprentissage qui implique des expérimentations, des échecs et des révisions -- et la science de la médecine n'est pas une exception. Le chercheur sur le cancer Kevin B. Jones fait face aux vastes inconnues de la chirurgie et des soins médicaux avec une réponse simple : l'honnêteté. Dans cette présentation réfléchie sur la nature du savoir, il montre comment la science est meilleure lorsque les scientifiques admettent humblement ce qu'ils ne comprennent pas encore.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
17:45

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