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Pourrait-on brasser de la bière dans l'espace ? | Andrew Walsh | TEDxPerth

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    À la lecture du titre, vous devez penser :
  • 0:17 - 0:22
    « Pourquoi ce type parle-t-il de
    deux sujets sans aucun lien entre eux,
  • 0:22 - 0:25
    la bière et l'espace ? »
  • 0:25 - 0:28
    Grâce à cette introduction,
    vous avez dû comprendre
  • 0:28 - 0:30
    que je suis astronome
  • 0:30 - 0:33
    et que mon hobby, c'est de brasser
    ma propre bière.
  • 0:33 - 0:37
    Mais cela va un peu plus loin.
  • 0:37 - 0:39
    Tout a commencé avec ce type-là.
  • 0:39 - 0:42
    C'est mon père.
  • 0:42 - 0:45
    Il était une fois, alors que
    je commençais ma carrière d'astronome,
  • 0:45 - 0:46
    mon père m'a dit :
  • 0:46 - 0:48
    « Alors, sur quoi travailles-tu ? »
  • 0:48 - 0:52
    J'ai répondu : « He bien, Papa,
    le sujet de ma thèse doctorale est :
  • 0:52 - 0:56
    L'association
    de régions HII ultra-compacte
  • 0:56 - 0:58
    et d'émissions de maser de méthanol. »
  • 0:58 - 0:59
    (Rires)
  • 0:59 - 1:01
    Rien que lui dire ça
  • 1:01 - 1:03
    a rendu ses yeux vitreux et vagues.
  • 1:03 - 1:07
    Il avait déjà perdu tout intérêt
    avant que je ne termine ma phrase.
  • 1:07 - 1:09
    Mais quand j'ai prononcé
    le mot « méthanol »,
  • 1:09 - 1:11
    ses yeux ont pétillé et il a dit :
  • 1:11 - 1:16
    « Du méthanol ? De l'alcool donc.
    Tu as trouvé de la bière dans l'espace ? »
  • 1:16 - 1:17
    (Rires)
  • 1:17 - 1:21
    Je lui ai dit : « Papa, je crains que
    le méthanol soit un très mauvais alcool.
  • 1:21 - 1:24
    C'est toxique et si tu en bois,
  • 1:24 - 1:27
    ça va te rendre aveugle ou te tuer.
  • 1:27 - 1:29
    Ce n'est pas recommandé d'en boire. »
  • 1:29 - 1:31
    L'éthanol est le bon alcool
  • 1:31 - 1:35
    contenu dans la bière
    et d'autres boissons alcoolisées.
  • 1:35 - 1:38
    Mais jusqu'à présent, on n'en pas
    encore trouvé dans l'espace.
  • 1:39 - 1:42
    Cela avait suffi pour annihiler
    l'intérêt de mon père
  • 1:42 - 1:45
    et il n'écoutait plus.
  • 1:45 - 1:48
    Cette conversation est l'explication
    que mon père a
  • 1:48 - 1:50
    pour ma carrière en astronomie.
  • 1:50 - 1:52
    (Rires)
  • 1:53 - 1:55
    Avec comme point de départ la question :
  • 1:55 - 1:57
    « Pourrait-on brasser de la bière
    dans l'espace ? »,
  • 1:57 - 2:00
    regardons ses ingrédients
  • 2:00 - 2:03
    et si on peut les trouver sur place.
  • 2:04 - 2:08
    Jusqu'à présent, l'eau est l'ingrédient
    principal de la bière.
  • 2:08 - 2:11
    Elle constitue 95 % de son volume.
  • 2:11 - 2:15
    Ensuite, il y a l'orge qui fournit
    les sucres, les amidons
  • 2:15 - 2:19
    et la saveur maltée
    caractéristique de la bière.
  • 2:20 - 2:24
    Il faut aussi du houblon qui ajoute
    une autre saveur propre à la bière
  • 2:24 - 2:27
    et lui confère son amertume.
  • 2:29 - 2:32
    Et il faut de la levure,
    un organisme unicellulaire
  • 2:32 - 2:36
    qui à lui seul, convertit les sucres
  • 2:36 - 2:38
    en éthanol et en dioxyde de carbone.
  • 2:40 - 2:43
    Et c'est à peu près tout.
  • 2:43 - 2:47
    Voilà les quatre ingrédients nécessaires
    pour brasser une bière de classe mondiale.
  • 2:48 - 2:51
    Quand on se tourne vers l'espace
    pour tenter d'y trouver ces éléments,
  • 2:52 - 2:55
    on part sur un bon pied en fait,
  • 2:55 - 2:58
    car il y a plein d'eau dans l'espace.
  • 2:58 - 3:01
    Mais au-delà de ça,
    les choses sont moins simples.
  • 3:01 - 3:03
    La levure, par exemple,
  • 3:03 - 3:06
    qu'on puisse trouver des organismes
    unicellulaires dans l'espace
  • 3:06 - 3:08
    est déjà sujet à controverse,
  • 3:08 - 3:11
    mais il est totalement improbable
    de trouver les bons organismes
  • 3:11 - 3:15
    qui pourront transformer les sucres
    en éthanol et en dioxyde de carbone.
  • 3:16 - 3:21
    Et j'ose à peine évoquer
    les autres ingrédients.
  • 3:21 - 3:23
    Trouverons-nous du houblon dans l'espace ?
  • 3:23 - 3:25
    Peu probable.
  • 3:25 - 3:29
    Des champs d'orge dans l'espace ?
  • 3:29 - 3:30
    Je crains que non.
  • 3:30 - 3:32
    Mais sur ce point précis,
  • 3:32 - 3:35
    je me dois de mentionner qu'avec
    des preuves circonstanciées,
  • 3:35 - 3:37
    quelqu'un dans l'espace
    pourrait savoir où les trouver.
  • 3:37 - 3:38
    (Rires)
  • 3:38 - 3:41
    Il faut donc approcher le problème
    avec un autre angle.
  • 3:41 - 3:44
    Une perspective chimique par exemple.
  • 3:44 - 3:47
    Quels sont les éléments chimiques
    de la bière
  • 3:47 - 3:49
    et pouvons-nous les trouver
    dans l'espace ?
  • 3:50 - 3:54
    Comme précédemment, on commence
    par l'eau, l'ingrédient le plus important,
  • 3:54 - 3:57
    et puis les alcools,
    principalement l'éthanol
  • 3:57 - 4:00
    qui donne le goût sec
    caractéristique de la bière
  • 4:00 - 4:03
    et qui est aussi la substance enivrante.
  • 4:04 - 4:07
    Il y a le dioxyde de carbone,
    les bulles de la bière.
  • 4:07 - 4:12
    Les sucres et les amidons qui construisent
    les saveurs de la bière
  • 4:12 - 4:15
    se résument assez bien
    avec une seule molécule.
  • 4:15 - 4:18
    La molécule du sucre, le glucose.
  • 4:18 - 4:20
    Le glucose est génial
  • 4:20 - 4:23
    parce qu'on peut associer
    deux molécules de glucose côte à côte
  • 4:23 - 4:28
    et créer ainsi un nouveau sucre,
    le maltose.
  • 4:28 - 4:32
    Le maltose est le sucre principal
    extrait de l'orge.
  • 4:32 - 4:37
    On ajoute une autre molécule de glucose :
    ça donne le maltotriose, un autre sucre.
  • 4:37 - 4:41
    Et ainsi de suite
  • 4:41 - 4:44
    pour créer de très longs brins
    de molécules de glucose.
  • 4:44 - 4:47
    C'est ce qu'on appelle l'amidon.
  • 4:48 - 4:50
    En avançant ainsi,
    on obtient les protéines
  • 4:50 - 4:53
    qui ont les caractéristiques
    gustatives de la bière.
  • 4:53 - 4:56
    Que la bière soit ample en bouche
    et charpentée
  • 4:56 - 4:58
    ou qu'elle soit légère et aqueuse,
  • 4:58 - 5:00
    dépend en fait des protéines.
  • 5:01 - 5:05
    Il y a les esters
    aux saveurs et arômes fruités.
  • 5:05 - 5:09
    On trouve les esters dans les ales
    mais beaucoup moins dans les lagers.
  • 5:10 - 5:13
    Les composés amers proviennent du houblon.
  • 5:13 - 5:17
    Ça apporte l'amertume à la bière
    et joue un rôle pour sa conservation.
  • 5:18 - 5:22
    En plus de ces groupes,
    je me dois de mentionner
  • 5:22 - 5:25
    quatre molécules particulièrement
    intéressantes au niveau des saveurs.
  • 5:27 - 5:30
    La première est le sulfure de diméthyle,
    DMS en abrégé.
  • 5:31 - 5:36
    En basse concentration, elle apporte
    une saveur et un nez agréables et doux
  • 5:36 - 5:38
    qui évoquent le maïs grillé.
  • 5:40 - 5:44
    Ensuite, on a le méthanethiol,
    qui lui aussi est très agréable
  • 5:44 - 5:47
    en faible concentration
    mais quand il y en a trop,
  • 5:47 - 5:53
    c'est lui qui cause la mauvaise haleine
    et une odeur d'œuf pourri à l'urine.
  • 5:53 - 5:55
    (Rires)
  • 5:55 - 5:57
    Vous devez vous demander
  • 5:57 - 6:00
    pourquoi vouloir ajouter ces éléments
    chimiques dans la bière.
  • 6:00 - 6:04
    Mais ils sont très importants
    pour ses caractéristiques gustatives,
  • 6:04 - 6:05
    en faible quantité.
  • 6:05 - 6:08
    Jamais en grande quantité, naturellement.
  • 6:08 - 6:11
    Tout brasseur digne de ce nom
  • 6:11 - 6:14
    sait exactement comment contrôler
    leur dosage.
  • 6:15 - 6:18
    Ensuite, on a l'éthanal,
  • 6:18 - 6:22
    qui apporte un arôme proche
    des pommes vertes fraîchement cueillies
  • 6:22 - 6:25
    ou de l'herbe fraîchement tondue.
  • 6:25 - 6:27
    C'est une molécule produite par la levure
  • 6:27 - 6:31
    quand elle se nourrit des sucres
    et les convertit en éthanol.
  • 6:31 - 6:34
    Quand on sent ça dans la bière,
    c'est un indicateur typique
  • 6:34 - 6:36
    que la fermentation n'est pas terminée
  • 6:36 - 6:39
    et qu'il faut encore un peu de patience.
  • 6:40 - 6:42
    La dernière molécule est le diacétyle
  • 6:42 - 6:46
    qui apporte un goût et un arôme prononcés
    de beurre ou de caramel.
  • 6:46 - 6:51
    C'est l'élément chimique utilisé
    pour aromatiser le popcorn.
  • 6:52 - 6:54
    En faible concentration,
  • 6:54 - 6:59
    il apporte une saveur distincte à la bière
    douce, crémeuse et maltée.
  • 6:59 - 7:02
    Mais en aucun cas ne doit on l'utiliser
    en forte concentration
  • 7:02 - 7:05
    car personne n'aime boire
    une chope de beurre.
  • 7:07 - 7:09
    C'est tout ce qu'il faut
    pour brasser de la bière.
  • 7:09 - 7:13
    C'est une espèce de liste de courses.
  • 7:13 - 7:17
    Tournons-nous vers l'espace
    pour voir si on les trouve là-haut.
  • 7:18 - 7:22
    La première question est de savoir
    où chercher pour les trouver.
  • 7:23 - 7:27
    En fait, le meilleur endroit où chercher
    se trouve dans notre galaxie,
  • 7:27 - 7:30
    dans des régions
    où les plus grosses étoiles sont nées.
  • 7:30 - 7:33
    Je vais vous expliquer en quelques mots
    ce processus.
  • 7:34 - 7:37
    Au départ, on a un nuage
    de gaz et de poussières
  • 7:37 - 7:41
    et certaines zones de ce nuage
    sont plus denses que d'autres.
  • 7:42 - 7:47
    Ces zones denses se contractent
    sous l'influence de la gravité
  • 7:47 - 7:50
    pour générer ces taches nettes.
  • 7:50 - 7:53
    Quand on observe les profondeurs
    de ces taches,
  • 7:53 - 7:56
    on trouve des structures discales
    comme celle-ci.
  • 7:56 - 7:59
    Clairement,
    c'est là que les planètes se formeront.
  • 7:59 - 8:01
    Le disque lui-même
    est très dense au centre,
  • 8:01 - 8:04
    moins dense à ses extrémités
  • 8:04 - 8:07
    au fur et à mesure que de la matière
    s'accumule sur le disque
  • 8:07 - 8:10
    et à travers le centre du disque,
  • 8:10 - 8:15
    le centre devient
    de plus en plus dense et chaud
  • 8:15 - 8:17
    pour donner naissance à une étoile.
  • 8:18 - 8:24
    Cette étoile grandit et devient
    de plus en plus lumineuse et chaude.
  • 8:24 - 8:27
    À son tour, elle réchauffe un peu
    son environnement.
  • 8:29 - 8:31
    Quelque temps après ça,
  • 8:31 - 8:36
    un vent stellaire puissant tourne
    autour de cette étoile
  • 8:36 - 8:41
    et exerce une poussée
    centrifuge des matériels.
  • 8:41 - 8:45
    Cette petite bulle qui vient de naître
    va se dilater très rapidement,
  • 8:45 - 8:49
    traverser le disque
    jusqu'à son enveloppe externe
  • 8:49 - 8:54
    jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien
    qu'une étoile seule.
  • 8:56 - 9:00
    Cette jolie image est une
    de mes régions favorites dans le ciel
  • 9:00 - 9:03
    mais avec un nom modeste : G305.
  • 9:03 - 9:05
    (Rires)
  • 9:08 - 9:10
    Si vous voulez savoir où se trouve G305,
  • 9:10 - 9:12
    voici une image de La Croix du Sud.
  • 9:12 - 9:14
    G305 est ici en bas
  • 9:14 - 9:18
    sur le bord de cet amas d'étoiles
    appelé Cossack.
  • 9:20 - 9:21
    Ce qui est génial avec G305,
  • 9:21 - 9:25
    c'est qu'elle montre la formation
    des étoiles très clairement.
  • 9:26 - 9:31
    La phase de démarrage,
    les nuages moléculaires,
  • 9:31 - 9:34
    où la densité est élevée
  • 9:34 - 9:37
    mais avant la formation des étoiles.
  • 9:37 - 9:40
    Hélas, on ne voit pas grand-chose
    sur cette image
  • 9:40 - 9:43
    car les nuages sont froids et sombres.
  • 9:43 - 9:48
    Mais on obtient des petites taches
    rouges et floues comme celle-ci,
  • 9:48 - 9:49
    un nuage chaud
  • 9:49 - 9:51
    et maintenant, on a une étoile au centre
  • 9:51 - 9:54
    qui se réchauffe
    et qui chauffe son environnement
  • 9:54 - 9:57
    avant l'émergence
    du puissant vent stellaire.
  • 9:57 - 10:02
    Quand le vent arrive, on a des petites
    bulles toutes mimi qui se forment.
  • 10:02 - 10:05
    Vous devriez pouvoir distinguer
    celle sur la gauche,
  • 10:05 - 10:10
    une petite structure en coquillage
    avec une étoile brillante au centre.
  • 10:11 - 10:16
    Là, on voit un très bel exemple
    d'une bulle ancienne,
  • 10:16 - 10:18
    le trou circulaire très large
    qui apparaît ici.
  • 10:20 - 10:25
    Et chimiquement, comment cela
    se goupille-t-il dans le processus ?
  • 10:25 - 10:28
    Aux prémisses,
    dans les nuages moléculaires,
  • 10:28 - 10:31
    la chimie est très très simple,
    voire ennuyeuse.
  • 10:31 - 10:34
    Mais l'action a lieu
    dans les nuages chauds
  • 10:34 - 10:37
    car la chaleur supplémentaire permet
    aux réactions chimiques d'avoir lieu
  • 10:38 - 10:41
    et ça devient bien plus passionnant.
  • 10:41 - 10:45
    Avec les vents stellaires,
    cela redevient peu passionnant
  • 10:45 - 10:49
    car ces vents détruisent
    les molécules complexes.
  • 10:50 - 10:52
    Dans les premières phases,
  • 10:52 - 10:56
    on trouve toutes ces molécules
    fréquemment ;
  • 10:56 - 10:59
    cela reste simple :
    2, 3, 4 voire 5 atomes.
  • 11:00 - 11:02
    Mais au centre de tout cela,
  • 11:02 - 11:05
    il y a deux molécules nécessaires
    pour la bière :
  • 11:05 - 11:08
    l'eau et le dioxyde de carbone.
  • 11:08 - 11:10
    On peut déjà faire de l'eau gazeuse.
  • 11:11 - 11:15
    Pendant la phase du nuage chaud,
    cela devient plus intéressant,
  • 11:15 - 11:17
    plus organique
    et plus de grosses molécules.
  • 11:17 - 11:22
    Au centre à nouveau, deux molécules
    qui nous intéressent pour la bière :
  • 11:23 - 11:25
    les pommes vertes et l'urine d'œuf pourri.
  • 11:25 - 11:27
    (Rires)
  • 11:29 - 11:33
    Au cas où vous vous demanderiez comment
    on trouve ces molécules dans l'espace :
  • 11:33 - 11:38
    on utilise un radiotélescope
    comme celui-ci, le Mopra 22-m Telescope.
  • 11:38 - 11:42
    Il est basé en Nouvelle-Galles du Sud
    et il est super cool
  • 11:42 - 11:44
    car je peux être à mon bureau, à Perth,
  • 11:44 - 11:47
    et le contrôler directement via Internet.
  • 11:48 - 11:52
    Un radiotélescope fonctionne
    sur des principes semblables
  • 11:52 - 11:56
    que la radio dans la voiture
    sauf qu'il n'y a pas de boutons
  • 11:56 - 12:01
    et qu'on ne peut pas choisir la fréquence
    spécifique d'une station.
  • 12:01 - 12:05
    En fait, on obtient toutes les fréquences
    dans un spectre comme celui-ci.
  • 12:05 - 12:08
    Toutes les pointes que vous voyez
  • 12:08 - 12:12
    sont comme des stations radio
    avec des fréquences spécifiques.
  • 12:12 - 12:16
    Mais ce ne sont pas des radios car elles
    proviennent de molécules dans l'espace.
  • 12:16 - 12:20
    Quand on connaît la fréquence
    des molécules
  • 12:20 - 12:24
    grâce aux expériences réalisées sur Terre,
    on peut les comparer
  • 12:24 - 12:28
    avec celles rencontrées dans l'espace
    et identifier chaque pointe.
  • 12:28 - 12:32
    En observant les identifications
    minutieusement,
  • 12:32 - 12:36
    la deuxième depuis la gauche
    et la deuxième depuis la droite,
  • 12:36 - 12:41
    on découvre EtOh, l'abrégé de l'éthanol,
    le bon alcool.
  • 12:41 - 12:43
    On a donc de l'alcool dans l'espace.
  • 12:46 - 12:51
    Voici la liste entière des molécules
    que nous savons exister dans l'espace.
  • 12:52 - 12:56
    Il y a quelques semaines,
    il y en avait un peu plus de 170.
  • 12:58 - 13:02
    Celles en blanc sont celles qu'on trouve
    dans la bière.
  • 13:02 - 13:05
    Ça se recoupe plutôt bien.
  • 13:06 - 13:10
    Reprenons notre liste de courses
    et vérifions nos ingrédients.
  • 13:11 - 13:15
    Je l'ai dit souvent, il y a plein d'eau
    dans l'espace.
  • 13:15 - 13:19
    Rien qu'en prenant un seul nuage chaud,
  • 13:19 - 13:22
    si on prend toute l'eau qui s'y trouve,
    il y en aura assez
  • 13:22 - 13:25
    pour remplir le volume d'une planète
    de la taille de Jupiter.
  • 13:25 - 13:27
    Plein d'eau donc.
  • 13:27 - 13:31
    On a de l'éthanol, je vous l'ai montré,
    mais en quelle quantité ?
  • 13:31 - 13:33
    L'espace est rempli d'éthanol.
  • 13:33 - 13:37
    Notre nuage chaud banal,
    un seul d'entre eux
  • 13:37 - 13:41
    contient suffisamment d'éthanol
    pour brasser une bière standard
  • 13:41 - 13:46
    en suffisance pour remplir la Swan
  • 13:46 - 13:51
    20 fois pour chaque habitant
    de notre planète.
  • 13:51 - 13:52
    (Rires)
  • 13:52 - 13:54
    On ne risque pas la rupture de stock.
  • 13:54 - 13:55
    (Rires)
  • 13:56 - 13:59
    Il y a aussi plein de dioxyde de carbone
    dans l'espace
  • 13:59 - 14:01
    et du sucre.
  • 14:01 - 14:06
    Il y a ce glycolaldéhyde
    mais celui qui est important pour la bière
  • 14:06 - 14:10
    est le glucose et on n'en a pas encore vu.
  • 14:10 - 14:13
    Hélas, aucune molécule dans les groupes
    des protéines, des esters
  • 14:13 - 14:16
    ou des composants amers.
  • 14:16 - 14:21
    Dit simplement, c'est dû au fait
    que plus les molécules sont grandes,
  • 14:21 - 14:24
    plus c'est difficile de les détecter.
  • 14:24 - 14:28
    Voici l'humulone, la molécule principale
    responsable de l'amertume de la bière.
  • 14:29 - 14:33
    On peut constater qu'elle est bien
    plus grosse que les autres molécules
  • 14:33 - 14:35
    qu'on a pu détecter jusqu'à présent.
  • 14:36 - 14:39
    Ici, sur la ligne du bas,
  • 14:39 - 14:43
    on trouve les 4 molécules intéressantes
    que j'ai évoquées, il y en a deux.
  • 14:43 - 14:46
    Mais on n'a pas encore
    de sulfure de diméthyle,
  • 14:46 - 14:49
    ni le popcorn au beurre.
  • 14:50 - 14:52
    Je ne souhaite pas
    vous donner l'impression
  • 14:52 - 14:56
    que ça signifie que ces molécules
    n'existent pas dans l'espace.
  • 14:56 - 14:58
    Au contraire, il y a de bonnes raisons
  • 14:58 - 15:00
    de croire qu'elles y sont présentes.
  • 15:00 - 15:04
    C'est simplement qu'on n'est pas encore
    capable de les détecter.
  • 15:04 - 15:08
    Rappelez-vous ce spectre sur notre manière
    de détecter les molécules.
  • 15:08 - 15:11
    Au fait, quand on observe ces fréquences,
  • 15:11 - 15:15
    on doit connaître les fréquences
    des molécules sur Terre.
  • 15:15 - 15:18
    La seule manière d'y arriver,
    c'est d'aller chez un chimiste
  • 15:18 - 15:20
    et d'être très très gentil
    avec lui ou elle
  • 15:20 - 15:23
    et de lui demander d'étudier une molécule
    scrupuleusement,
  • 15:23 - 15:26
    de réaliser des calculs
  • 15:26 - 15:30
    et de nous dire quelles sont
    les fréquences exactes
  • 15:30 - 15:33
    avant de partir à leur recherche
    dans l'espace.
  • 15:33 - 15:36
    Pour toutes les molécules
    qu'il nous manque actuellement,
  • 15:36 - 15:39
    on ignore où se trouve leur pointe.
  • 15:39 - 15:42
    Elles pourraient bien faire partie
    d'un spectre tel que celui-ci.
  • 15:43 - 15:46
    Quand on l'observe bien,
  • 15:46 - 15:48
    on constate qu'il y a plusieurs endroits
  • 15:48 - 15:51
    où on trouve des petites pointes
    et on ignore entièrement
  • 15:51 - 15:54
    quelles molécules en sont responsables.
  • 15:54 - 15:57
    Ça pourrait être les molécules
    qu'il nous manque.
  • 15:57 - 16:01
    Avant de conclure, je souhaite revenir
    un peu en arrière.
  • 16:02 - 16:06
    On a démarré avec une question simple :
  • 16:06 - 16:08
    pourrait-on brasser
    de la bière dans l'espace ?
  • 16:09 - 16:13
    Certaines personnes penseront
    que la question est absurde.
  • 16:13 - 16:17
    Mais elle procure une démonstration
    très élégante
  • 16:17 - 16:19
    des mécanismes scientifiques.
  • 16:20 - 16:22
    On s'est posé une question simple
  • 16:22 - 16:27
    et le processus pour trouver
    une réponse à cette question
  • 16:27 - 16:32
    nous a amenés à associer deux disciplines
    scientifiques apparemment indépendantes :
  • 16:32 - 16:34
    l'astronomie et la chimie.
  • 16:36 - 16:38
    Je ne prétends évidemment pas
  • 16:38 - 16:41
    que la seule poursuite de l'astronomie
    est de trouver des molécules de bière
  • 16:41 - 16:42
    dans l'espace.
  • 16:42 - 16:43
    (Rires)
  • 16:43 - 16:48
    Mais la question fournit un lien
    pertinent et tangible
  • 16:48 - 16:50
    entre les deux disciplines.
  • 16:50 - 16:53
    Je vous l'ai dit,
    l'astrochimie nous montre
  • 16:53 - 16:58
    une complexité foisonnante dans l'univers
    dont nous ignorions tout de l'existence.
  • 16:59 - 17:03
    Et naturellement,
    l'astrochimie nous rapproche un peu
  • 17:03 - 17:05
    d'un des objectifs ultimes
    et des plus nobles :
  • 17:05 - 17:07
    trouver de la bière dans l'espace.
  • 17:07 - 17:08
    (Rires)
  • 17:08 - 17:09
    Merci.
  • 17:09 - 17:11
    (Applaudissements)
Title:
Pourrait-on brasser de la bière dans l'espace ? | Andrew Walsh | TEDxPerth
Description:

Andre Walsh a invité sa passion pour le brassage de bière dans sa carrière professionnelle en astrochimie en comparant les molécules trouvées dans l'espace et dans la bière. Il espère répondre à la question : « Peut-on brasser de la bière dans l'espace ? »

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus: http: //ted. com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
17:31

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