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Adam Davidson: Ce que nous avons appris en nous balançant au bord de la falaise fiscale

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    J'ai un ami politologue,
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    qui m'a dit, il y a quelques mois,
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    exactement comment ce mois-ci se déroulerait.
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    Il m'a dit, tu sais, on va bientot avoir une crise budgétaire,
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    qui va commencer début 2013.
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    Les deux partis doivent absolument la résoudre,
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    mais aucun des deux ne veut être le premier à le faire.
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    Aucun des partis n'a de raison de la résoudre une seconde avant qu'elle n'arrive.
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    Donc il m'a dit, en Décembre, tu vas voir
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    un tas de négociations féroces, de négociations échouées,
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    des rapports de conférences téléphoniques qui n'aboutissent pas,
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    des gens qui disent que rien du tout ne se passe,
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    et soudain, aux environs de Noël ou du jour de l'An,
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    on va entendre: « Ok, ils ont tout résolu. »
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    Il m'a dit cela il y a quelques mois. Il disait qu'il était sur à 98% qu'ils arriveraient à résoudre le problème.
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    Et aujourd'hui, j'ai reçu un email de lui disant, d'accord,
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    nous sommes sur la bonne voie, mais maintenant
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    je suis sûr à 80% qu'ils arriveront à résoudre le problème.
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    Et du coup, ça m'a fait réfléchir. J'adore étudier
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    ces moments de l'histoire américaine
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    quand il y a ces folies de colère partisane,
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    que l'économie est sur le bord de l'effondrement total.
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    L'une des premières célèbres disputes, c'était entre
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    Alexander Hamilton et Thomas Jefferson,
    pour savoir sur quoi et comment le dollar
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    serait soutenu, avec Alexander Hamilton qui disait:
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    « Nous avons besoin d'une banque centrale,
    la Première Banque des Etats-Unis
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    ou alors le dollar n'aura aucune valeur.
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    Cette économie ne tiendra pas. »
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    Et Thomas Jefferson disait: « Les gens n'auront pas confiance.
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    Ils viennent juste de se battre contre un roi.
    Ils ne vont pas accepter une autorité centrale. »
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    Cette lutte définit les 150 premières années
    de l'économie américaine,
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    et à chaque instant, différents partisans disaient:
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    « Oh mon Dieu, l'économie est sur le point de s'effondrer »,
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    et le reste d'entre nous continuait notre vie,
    dépensant notre argent
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    un peu n'importe comment.
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    Pour vous donner un petit aperçu de notre situation,
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    voici un bref rappel.
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    Donc, le "fiscal cliff", la falaise fiscale, on m'a dit
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    que c'était une expression trop partisane à utiliser,
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    bien que je ne me rappelle pas
    quel parti elle soutient ou attaque.
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    Certains disent que nous devrions l'appeler "pente fiscale"
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    ou que nous devrions l'appeler une crise d'austérité,
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    mais alors d'autres personnes disent que c'est encore plus partisan.
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    Donc je l'appelle simplement la date butoir auto-imposée,
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    auto-destructive et arbitraire
    pour résoudre un problème inévitable.
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    Et voilà ce à quoi ressemble ce problème inévitable.
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    Ceci est une projection de la dette américaine
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    en pourcentage de notre économie globale, du PIB.
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    La ligne en pointillée bleue claire représente
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    la meilleure estimation du Bureau du Budget du
    Congrès américain
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    de ce qu'il arrivera si le Congrès ne fait strictement rien.
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    Et comme vous pouvez le voir, quelque part vers 2027,
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    nous atteignons les niveaux de dette de la Grèce,
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    quelque part autour de 130% du PIB,
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    ce qui nous dit que dans les vingt prochaines années,
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    si le Congrès ne fait absolument rien,
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    nous allons atteindre un moment où les investisseurs à travers le monde,
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    les acheteurs de dettes du monde, vont dire:
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    « Nous ne faisons plus confiance aux Etats-Unis.
    Nous n'allons plus leur prêter d'argent,
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    sauf à un très gros taux d'intérêt. »
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    Et à ce moment, notre économie s'effondrera.
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    Mais rappelez-vous, la Grèce en est là aujourd'hui.
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    Nous y serons dans 20 ans.
    Nous avons encore plein de temps
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    pour éviter cette crise,
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    et le "fiscal cliff" était juste un essai de plus
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    pour essayer de forcer les deux côtés à résoudre la crise.
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    Voici une autre façon d'aborder le même problème.
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    La ligne bleue foncée représente ce que
    le gouvernement dépense.
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    La ligne bleue claire représente ce que
    le gouvernement reçoit.
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    Et comme vous le voyez,
    pour la plupart de l'histoire récente,
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    à l'exception d'une brève période, nous avons constamment dépensé
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    plus que ce que nous recevons. D'où la dette nationale.
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    Mais comme vous pouvez aussi le constater,
    via une projection future,
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    l'écart se creuse et s'agrandit un peu,
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    et ce graphe ne va que jusqu'en 2021.
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    Cela devient très très moche à l'horizon 2030.
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    Et ce graphe résume en quelque sorte le problème.
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    Les Démocrates disent que ce n'est pas un drame.
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    Nous pouvons juste augmenter les impôts un petit peu
    et réduire l'écart
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    surtout si nous augmentons les impôts des riches.
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    Les Républicains disent, hey, non, non, nous avons une meilleure idée
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    Pourquoi ne baisserions-nous pas les deux lignes ?
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    Pourquoi ne baisserions-nous pas les dépenses du gouvernement ainsi que les impôts gouvernementaux
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    et alors nous aurions une trajectoire du déficit à long-terme
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    encore plus favorable ?
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    Et derrière ce désaccord important sur
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    comment supprimer ou combler cet écart,
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    on trouve la plus cynique espèce des politiques partisanes,
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    la pire espèce de petite réglementation, de lobbying et tout
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    mais il y a aussi ce désaccord, profondément interessant
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    et respectueux entre deux philosophies économiques
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    fondamentalement différentes.
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    Et j'aime à penser que,
    quand j'imagine comment les Républicains
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    voient notre économie, ce qu'ils imaginent est juste une
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    machine superbement bien faite, une machine parfaite.
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    Malheureusement, je l'imagine faite
    en Allemagne ou au Japon,
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    mais cette incroyable machine qui ne cesse de récurer
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    chaque aspect de l'effort humain
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    et confisque ressources, argent, travail, capital, machines
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    aux parties les moins productives
    au profit des parties les plus productives
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    et malgré le fait que cela puisse causer
    des mises à l'écart temporaires
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    ce qu'elle fait c'est qu'elle construit
    les domaines les plus productifs
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    et laisse les domaines les moins productifs
    disparaitre et mourir
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    et en conséquence, le système entier
    est tellement plus efficace,
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    tellement plus riche et plus efficace pour tout le monde.
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    Et cette façon de voir les choses croit généralement
    qu'il y a un rôle à jouer pour le gouvernement,
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    un petit rôle, pour définir les règles
    pour que les gens ne mentent pas
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    et ne trichent ou fassent souffrir les autres,
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    comme peut-être une force de police ou des pompiers
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    ou une armée, mais qui ait une portée très limitée
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    dans le mécanisme de la machine.
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    Et quand je pense à comment les Démocrates et
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    les économistes sympathisants imaginent l'économie,
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    eh bien, la plupart des économistes Démocrates sont capitalistes,
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    ils pensent que c'est un bon système
    une grande partie du temps.
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    C'est une bonne chose de laisser les marchés déplacer les ressources vers des utilisations plus productives.
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    Mais ce système a des tonnes de problèmes.
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    L'argent s'accumule dans les mauvais endroits.
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    L'argent est arraché aux gens qui ne devraient pas être considérés comme improductifs.
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    Cela ne va pas créer une société juste et équitable.
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    Cette machine se fiche de l'environnement,
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    du racisme, de tous ces problèmes
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    qui rendent cette vie plus accablante pour tous,
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    et donc le gouvernement a en effet le rôle
    de prendre des ressources
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    des endroits plus productifs ou de sources plus riches,
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    et de les donner à d'autres sources.
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    Et quand vous réfléchissez à l'économie
    sous ces deux aspects,
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    vous comprenez pourquoi cette crise est
    si compliquée à résoudre,
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    car plus la crise empire, plus les enjeux sont élevés,
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    et plus chacun des camps pense qu'il a la réponse
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    et que l'autre camp va tout détruire.
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    Et je suis parfois vraiment désespéré. J'ai passé
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    pas mal d'années vraiment déprimé sur le sujet,
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    jusqu'à cette année, j'ai appris quelque chose qui
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    m'enthousiasme beaucoup.
    Je pense que c'est une très bonne nouvelle,
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    et c'est tellement choquant, je n'aime pas dire cela,
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    car je pense que les gens ne vont pas me croire.
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    Mais voici ce que j'ai appris.
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    Les américains, pris dans leur entièreté,
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    quand il s'agit de ces problèmes, de problèmes fiscaux,
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    sont des centristes pragmatiques et modérés.
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    Et je sais que c'est difficile à croire, que les américains
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    soient des centristes pragmatiques et modérés.
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    Mais laissez-moi vous expliquer ma pensée.
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    Quand on regarde comment le gouvernement fédéral dépense l'argent,
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    ce qui est le sujet de dispute ici,
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    55%, plus de la moitié, va à la Sécurité Sociale,
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    Medicare, Medicaid
    et quelques autres programmes de santé,
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    20% à la défense, 19% sont discrétionnaire,
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    et 6% aux intérêts.
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    Donc quand on parle de couper
    dans les dépenses gouvernementales,
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    c'est l'assiette dont nous parlons,
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    et les Américains, de manière écrasante, peu importe
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    le parti auquel ils appartiennent, de manière écrasante, ils
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    apprécient cette énorme tranche de 55%.
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    Ils aiment la Sécurité Sociale. Ils aiment Medicare.
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    Ils aiment même Medicaid,
    malgré le fait que ça aille aux pauvres et indigents,
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    ce que l'on aurait pu penser avoir moins de soutien.
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    Et ils ne veulent pas qu'elle soient fondamentalement réformée
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    même si les Américains sont remarquablement à l'aise,
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    Démocrates et Républicains à peu près à égalité,
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    avec des ajustements mineurs
    pour créer un système plus stable.
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    La Sécurité Sociale est assez facile à réparer.
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    Les rumeurs de sa mort sont toujours
    grandement exagérée.
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    Ainsi l'âge de la retraite augmente graduellement,
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    peut-être seulement pour les gens
    qui ne sont pas encore nés.
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    Les Américains sont à 50/50,
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    qu'ils soient Démocrates ou Républicains, pour
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    réduire Medicare pour les personnes âgées très riches,
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    les personnes âgées qui gagnent beaucoup d'argent.
    Ne les supprimons pas, réduisons-les juste un peu.
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    Les gens sont généralement d'accord avec cela,
    Démocrates comme Républicains.
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    Augmenter les contributions aux soins médicaux ?
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    Tout le monde déteste cela de la même manière,
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    Républicains et Démocrates détestent tous les deux cela.
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    Et donc qu'est-ce que cela me dit ? Quand on étudie
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    cette discussion sur comment résoudre
    nos problèmes fiscaux,
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    nous ne sommes pas une nation fortement divisée sur les problèmes les plus importants.
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    Nous sommes d'accord avec l'idée de l'ajuster un peu,
    mais nous voulons la garder.
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    Nous ne sommes pas ouverts à une discussion où il serait question de l'éliminer.
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    Maintenant, il y a un problème qui reste hyper partisan,
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    et où un parti ne fait que dépenser, dépenser, dépenser,
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    on s'en fiche, dépensons plus
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    et bien sûr, ce sont les Républicains
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    quand il s'agit des dépenses de défenses militaires.
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    Ils font plus que contre-balancer les Démocrates.
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    La grande majorité veut protéger
    les dépenses de la Défense.
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    Cela représente 20% du budget,
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    et cela présente un problème bien plus difficile.
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    Je devrais aussi préciser que les dépenses discrétionnaires,
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    qui forment 19% du budget,
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    sont un problème des Démocrates et des Républicains,
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    donc nous pourrions avoir allocations, bons alimentaires et autres programmes
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    qui ont tendance à être populaire chez les Démocrates,
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    mais vous avez aussi les lois sur l'agriculture et
  • 9:53 - 9:56
    toute sorte d'incitations du Département de l'Intérieur
    pour le forage pétrolier et autres
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    qui ont tendance à être populaire chez les Républicains.
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    Maintenant quand il s'agit des impôts,
    il y a plus des désaccords.
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    C'est un sujet plus partisan.
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    Vous avez les Démocrates soutenant de manière écrasante
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    une augmentation des impôts sur les salaires des gens
    qui gagnent 250 000 dollars par an.
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    Les Républicains sont plutôt contre, bien que,
    si vous ventilez cela par revenu,
  • 10:18 - 10:22
    les Républicains qui gagnent moins de
    75 000 dollars par an apprécient cette idée.
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    Donc en fait, les Républicains qui gagnent plus de
    250 000 dollars par an ne veulent pas être taxés.
  • 10:27 - 10:30
    Augmenter les impôts sur les revenus financiers,
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    environ deux tiers des Démocrates
    et seulement un tiers des Républicains
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    sont d'accord avec cette idée.
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    Ce qui nous amène à un point très important, qui est que
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    nous avons tendance dans ce pays à parler de Démocrates
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    et Républicains et penser qu'il y a un petit groupe là-bas
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    appelé indépendants qui représente quoi, 2% ?
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    Si vous ajoutez Démocrates, et les Républicains,
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    vous obtenez le peuple Américain.
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    Mais ce n'est pas du tout le cas.
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    Et cela n'a pas été le cas
    pour la plupart de l'histoire moderne des Etats-Unis.
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    A peu près un tiers des américains se disent Démocrates.
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    Environ un quart dit qu'ils est Républicain.
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    Une toute petit frange se définit libertaire ou socialiste
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    ou quelqu'autre petit parti tiers
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    et le large bloc, 40%, dit qu'ils est indépendants.
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    Donc la plupart des américains ne sont pas partisans,
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    et la plupart des gens dans le camps de indépendants
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    tombe quelque part au milieu, donc même si nous avons
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    énormément de chevauchement sur les points de vue
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    des questions fiscales des Démocrates et Républicains,
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    nous avons encore plus de chevauchement
    quand vous y ajoutez les indépendants.
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    Maintenant nous nous battons
    sur plein de problèmes différents.
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    Nous nous détestons sur le contrôle des armes,
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    et l'avortement, et l'environnement,
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    mais sur ces problèmes fiscaux,
    ces importants problèmes fiscaux,
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    nous ne sommes pas du tout aussi divisé
    que ce que les gens disent.
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    Et en fait, il y a cet autre groupe de gens
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    qui ne sont pas aussi divisés qu'on le dit,
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    et ce groupe est celui des économistes.
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    J'ai discuté avec de nombreux économistes.
    Dans les années 70 et 80,
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    être économiste était très moche.
  • 12:06 - 12:09
    Vous étiez dans ce qu'ils appelaient
    le camps "des eaux de mer"
  • 12:09 - 12:14
    à savoir Harvard, Princeton, MIT, Stanford, Berkeley,
  • 12:14 - 12:17
    ou vous étiez dans le camps des eaux fraîches,
    Université de Chicago,
  • 12:17 - 12:18
    Université de Rochester.
  • 12:18 - 12:21
    Vous étiez un économiste capitaliste de libre marché
  • 12:21 - 12:23
    ou vous étiez un économiste libéral Keynesien,
  • 12:23 - 12:25
    et ces gens n'allaient pas au marriage des autres,
  • 12:25 - 12:27
    ils s'ignoraient aux conférences.
  • 12:27 - 12:30
    C'est toujours plutôt moche encore maintenant,
    mais d'expérience,
  • 12:30 - 12:34
    c'est très très dur de trouver
    un économiste de moins de 40 ans
  • 12:34 - 12:38
    qui a toujours cette vision du monde.
  • 12:38 - 12:41
    La plupart des économistes - ça semble tellement nul
  • 12:41 - 12:44
    de s'appeler idéologue de l'un ou l'autre camp.
  • 12:44 - 12:46
    Ce que vous voulez dire, si vous êtes étudiant
  • 12:46 - 12:49
    ou post-doctorant ou professeur,
  • 12:49 - 12:52
    un professeur d'économie de 38 ans, c'est : « Je suis un empiriste.
  • 12:52 - 12:53
    Je me fie aux données. »
  • 12:53 - 12:56
    Et les données sont très claires.
  • 12:56 - 13:00
    Aucune de ces théories majeures
    n'a complètement réussi.
  • 13:00 - 13:01
    Le 20ème siècle, les 100 dernières années,
  • 13:01 - 13:04
    sont criblées d'exemples désastreux
  • 13:04 - 13:08
    de périodes où une école ou une autre a essayé
  • 13:08 - 13:10
    d'expliquer le passé ou de prévoir le futur
  • 13:10 - 13:12
    et a juste fait un terrible, terrible travail.
  • 13:12 - 13:17
    Donc la profession des économistes a acquis
    un certain degré de modestie.
  • 13:17 - 13:21
    Ils forment toujours un groupe de gens terriblement arrogants, je vous rassure,
  • 13:21 - 13:24
    mais ils sont maintenant arrogants sur leur impartialité
  • 13:24 - 13:31
    et, eux aussi, voient un énorme éventail
    de débouchés potentiels.
  • 13:31 - 13:36
    Et ce non-partisianisme est quelque chose qui existe,
  • 13:36 - 13:37
    qui a existé en secret
  • 13:37 - 13:39
    aux Etats-Unis pendant des années et des années.
  • 13:39 - 13:43
    J'ai passé beaucoup de temps cet automne à discuter avec
  • 13:43 - 13:47
    trois grandes organisations qui enquêtent sur les tendances politiques des Américains:
  • 13:47 - 13:48
    Pew Research,
  • 13:48 - 13:52
    le Centre de Recherche de l'Opinion National
    à l'Université de Chicago
  • 13:52 - 13:55
    et la plus importante mais la moins connue
  • 13:55 - 13:58
    est le groupe d'Etudes sur les Elections Nationales Américaines
  • 13:58 - 14:02
    qui est l'institut de sondage des tendances politiques
    le plus ancien et le plus respecté.
  • 14:02 - 14:04
    Ils font cela depuis 1948,
  • 14:04 - 14:08
    et ce qu'ils montrent constamment
  • 14:08 - 14:12
    c'est qu'il est presque impossible de trouver des Américains
  • 14:12 - 14:15
    qui soient idéologiquement loyaux,
  • 14:15 - 14:19
    qui constamment soutiennent, « Non, ne devons pas taxer
  • 14:19 - 14:22
    et nous devons limiter la taille du gouvernement »,
  • 14:22 - 14:25
    ou « Non, nous devons encourager le gouvernement à jouer un rôle plus important
  • 14:25 - 14:29
    pour redistribuer et corriger les maux du capitalisme. »
  • 14:29 - 14:31
    Ces groupes sont très, très restreints.
  • 14:31 - 14:34
    La vaste majorité des gens, ils font les difficiles,
  • 14:34 - 14:37
    ils voient des compromis et ils changent au fil du temps
  • 14:37 - 14:39
    quand ils entendent un meilleur ou un pire argument.
  • 14:39 - 14:43
    Et cette portion des gens n'a pas changé.
  • 14:43 - 14:47
    Ce qui a changé, c'est comment les gens
    répondent à de vagues questions.
  • 14:47 - 14:49
    Si vous posez de vagues questions aux gens, comme
  • 14:49 - 14:52
    « Pensez-vous qu'il faudrait plus de gouvernement
    ou moins de gouvernement ? »
  • 14:52 - 14:57
    « Pensez-vous que le gouvernement devrait » - surtout si vous utilisez des expressions biaisées
  • 14:57 - 14:59
    « Pensez-vous que le gouvernement devrait
    fournir des allocations ? »
  • 14:59 - 15:01
    ou bien, « Pensez-vous que le gouvernement
    devrait redistribuer ? »
  • 15:01 - 15:04
    Alors vous pouvez voir
    des changements partisans radicaux.
  • 15:04 - 15:06
    Mais quand vous devenez précis,
    quand vous posez une vraie question sur
  • 15:06 - 15:10
    les taxes réelles
    et les problèmes de dépenses considérés,
  • 15:10 - 15:13
    les gens sont remarquablement centristes,
  • 15:13 - 15:16
    ils sont remarquablement ouverts aux compromis.
  • 15:16 - 15:20
    Donc quand on considère le problème fiscal,
  • 15:20 - 15:24
    ne pensez pas à cela comme si les Américains ne peuvent
  • 15:24 - 15:26
    fondamentalement pas se supporter sur ces problèmes
  • 15:26 - 15:28
    et nous devrions être divisés
  • 15:28 - 15:30
    en deux nations séparées qui s'opposent.
  • 15:30 - 15:36
    Pensez plutôt que c'est
    un tout petit nombre de vieux économistes
  • 15:36 - 15:40
    et d'idéologues non représentatifs
    qui ont capté le processus.
  • 15:40 - 15:43
    Et ils ont capté le processus via des moyens familiers,
  • 15:43 - 15:46
    à travers un système primaire qui encourage
  • 15:46 - 15:48
    les voix d'un petit nombre de personne,
  • 15:48 - 15:50
    car ce petit groupe de personnes,
  • 15:50 - 15:53
    ces personnes qui répondent que oui ou non
  • 15:53 - 15:55
    sur ces questions idéologiques,
  • 15:55 - 15:58
    elle sont peut-être peu nombreuses,
    mais chacune d'entre elles a un blog,
  • 15:58 - 16:02
    chacune d'entre elles a été sur Fox ou MSNBC
    la semaine dernière.
  • 16:02 - 16:05
    Chacune d'entre elles devient une voix de plus en plus forte
  • 16:05 - 16:07
    mais elles ne nous représentent pas.
  • 16:07 - 16:10
    Elles ne représentent pas ce qu'est notre vision.
  • 16:10 - 16:12
    Et cela me ramène au dollar,
  • 16:12 - 16:15
    et cela m'amène à me rappeler que
  • 16:15 - 16:17
    nous connaissons cette expérience.
  • 16:17 - 16:19
    Nous savons ce que c'est que d'avoir
  • 16:19 - 16:24
    ces gens à la télé, au Congrès,
  • 16:24 - 16:27
    hurlant que la fin du monde approche
  • 16:27 - 16:30
    si nous n'adoptons pas complètement leur vision,
  • 16:30 - 16:32
    car cela s'est produit concernant le dollar
  • 16:32 - 16:34
    et ce, depuis que le dollar existe.
  • 16:34 - 16:38
    Nous avons eu la bataille entre Jefferson et Hamilton.
  • 16:38 - 16:43
    En 1913, nous avons eu cette affreuse lutte
    à propos de la Réserve Fédérale,
  • 16:43 - 16:47
    quand elle a été créée,
    avec des arguments brutaux et violents
  • 16:47 - 16:48
    sur comment elle devrait être constituée,
  • 16:48 - 16:50
    et un accord général sur le fait qu'elle a été constituée sur
  • 16:50 - 16:53
    le pire compromis possible,
  • 16:53 - 16:56
    un compromis qui garantissait
    de détruire cette chose précieuse,
  • 16:56 - 16:59
    le dollar, mais après, chacun a dit d'accord
  • 16:59 - 17:01
    tant que nous sommes alignés sur l'étalon-or,
    ça devrait passer.
  • 17:01 - 17:03
    La Fed ne peut pas tout fiché en l'air.
  • 17:03 - 17:08
    Mais quand nous avons décroché de l'étalon-or
  • 17:08 - 17:10
    durant la Grande Dépression et nous avons décroché
  • 17:10 - 17:14
    afin de coordonner les monnaies internationales
  • 17:14 - 17:16
    durant la présidence de Richard Nixon.
  • 17:16 - 17:20
    A chacune de ces fois,
    nous avons été au bord de l'effondrement.
  • 17:20 - 17:22
    Et rien ne s'est produit du tout.
  • 17:22 - 17:24
    A travers tous cela, le dollar a été
  • 17:24 - 17:27
    l'une des monnaies les plus anciennes,
  • 17:27 - 17:29
    les plus stables et raisonnables
  • 17:29 - 17:31
    et nous l'utilisons tous les jours,
  • 17:31 - 17:34
    peu importe ce que les gens qui hurlent ont à nous dire
  • 17:34 - 17:37
    peu importe combien nous devrions être effrayés.
  • 17:37 - 17:41
    Et cette image fiscale à long-terme
    dans laquelle nous sommes actuellement,
  • 17:41 - 17:45
    je pense que ce qui en est le plus énervant
  • 17:45 - 17:49
    si le Congrès était simplement capable
  • 17:49 - 17:51
    de montrer non pas qu'ils se mettent d'accord ensemble,
  • 17:51 - 17:54
    non pas qu'ils sont capables
    de trouver le meilleur compromis possible
  • 17:54 - 17:58
    mais qu'ils sont simplement capables de
    démarrer le processus
  • 17:58 - 18:02
    vers un compromis,
    nous serions tous instantanément mieux lottis.
  • 18:02 - 18:06
    La peur, c'est que le monde nous regarde.
  • 18:06 - 18:10
    La peur, c'est que plus nous retardons une solution,
  • 18:10 - 18:11
    plus le monde va regarder les US
  • 18:11 - 18:15
    non pas comme un socle de stabilité
    dans l'économie mondiale,
  • 18:15 - 18:19
    mais comme un lieu
    qui ne peut pas résoudre ses propres disputes
  • 18:19 - 18:22
    et plus nous repoussons cela,
    plus nous rendons le monde nerveux,
  • 18:22 - 18:24
    plus les taux d'intérêts vont s'accroître,
  • 18:24 - 18:27
    plus vite nous devrons faire face
  • 18:27 - 18:29
    à un jour d'horrible calamité.
  • 18:29 - 18:33
    Et donc rien que l'acte de compromis lui-même,
  • 18:33 - 18:34
    un compromis réel et prolongé,
  • 18:34 - 18:36
    nous donnerait un peu plus de temps,
  • 18:36 - 18:39
    donnerait à chaque camps
    plus de temps pour étaler la douleur
  • 18:39 - 18:42
    et atteindre un plus grand compromis en chemin.
  • 18:42 - 18:45
    Donc je suis dans les media.
    Je pense que mon boulot pour que cela arrive
  • 18:45 - 18:49
    est d'aider à promouvoir
    les choses qui semblent mener à un compromis,
  • 18:49 - 18:53
    de ne pas parler de cela en termes vagues et effrayants
  • 18:53 - 18:55
    qui nous polarisent,
  • 18:55 - 18:58
    mais simplement de parler de cela tel que c'est,
  • 18:58 - 19:00
    pas une crise existentielle,
  • 19:00 - 19:04
    pas une bataille entre
    deux visions religieuses complètement différentes,
  • 19:04 - 19:07
    mais comme un problème de math,
    un problème de math vraiment résoluble,
  • 19:07 - 19:09
    où nous n'allons pas tous obtenir ce que nous voulons
  • 19:09 - 19:13
    et où il y aura un peu de douleur à étaler.
  • 19:13 - 19:17
    Mais plus nous l'abordons comme un problème pratique,
  • 19:17 - 19:18
    plus tôt nous pourrons le résoudre,
  • 19:18 - 19:22
    et plus nous aurons le temps de le résoudre, paradoxalement.
  • 19:22 - 19:27
    Merci.
    (Applaudissements)
Title:
Adam Davidson: Ce que nous avons appris en nous balançant au bord de la falaise fiscale
Speaker:
Adam Davidson
Description:

C'est la fin 2012 et le système politique américain est empêtré dans le problème du "fiscal cliff" de l'année suivante - une impasse budgétaire qui ne peut être résolue qu'avec un accord bipartisan. (Et le monde regarde.) Adam Davidson, co-animateur de "Planet Money", partage des données surprenantes qui montrent comment ce problème pourrait être résolu.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
19:48

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