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Les cloches, une poésie et un supplément d'âme au cœur de la Cité | Anne PACCARD | TEDxAnnecy

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    (Tintement de cloche)
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    « Une cloche sonne, sonne
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    Sa voix, d'écho en écho,
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    Dit au monde qui s'étonne :
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    « C'est pour Jean-François Nicot,
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    C'est pour accueillir une âme
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    Une fleur qui s'ouvre au jour
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    A peine, à peine une flamme
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    Encore faible qui réclame
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    Protection, tendresse, amour.
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    Toutes les cloches sonnent, sonnent
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    Leurs voix, d'écho en écho,
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    Merveilleusement couronnent
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    La noce à François Nicot.
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    « Un seul cœur, une seule âme,
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    Dit le prêtre et pour toujours
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    Soyez une pure flamme
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    Qui s'élève et qui proclame
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    La grandeur de votre amour. »
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    Une cloche sonne, sonne
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    Sa voix, d'écho en écho,
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    Lancinante et monotone
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    Elle redit aux vivants :
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    ' Ne tremblez pas, cœurs fidèles
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    Dieu vous fera signe un jour
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    Vous trouverez sous son aile
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    Avec le repos éternel
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    L'éternité de l'amour. ' »
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    Cette très belle chanson
    de Jean Villard-Gilles,
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    immortalisée par Édith Piaf,
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    résume à mon sens toute
    la poésie de la cloche,
  • 1:29 - 1:30
    et sa vocation,
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    qui est d'accompagner la vie des hommes,
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    de leur naissance à leur mort.
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    Il est possible que parmi vous,
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    certains n'aient pas cette
    conception poétique de la cloche,
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    peut-être voyez-vous plus un instrument,
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    une gamelle peut-être.
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    C'était peut-être ce que
    je pensais mais voilà,
  • 1:50 - 1:54
    la vie m'a amenée à épouser
    un fondeur de cloches.
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    Et je suis tombée, donc, amoureuse
    des cloches, du clochard et de son métier.
  • 2:02 - 2:06
    Et j'avoue que mon regard sur
    les cloches a nettement changé.
  • 2:07 - 2:10
    Tout d'abord, ce qui m'a vraiment
    fascinée avec cet objet,
  • 2:10 - 2:12
    c'est de me rendre compte à quel point
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    les gens sont attachés
    à leur patrimoine campanaire,
  • 2:15 - 2:19
    à quel point pratiquement
    toutes les personnes ont une cloche
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    qui a marqué leur enfance
    ou qui a marqué leur inconscient.
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    D'ailleurs pas forcément
    une cloche qui sonne juste.
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    On peut être attaché à la cloche de son
    village qui sonne un peu petit peu faux.
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    Et j'en veux pour preuve que
    pas plus tard que jeudi dernier,
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    j'ai accueilli une délégation
    d'un petit village du Morbihan
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    qui a traversé toute la France
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    pour venir assister
    à la coulée de sa cloche.
  • 2:43 - 2:46
    Voilà, la cloche du village s'est fêlée
  • 2:46 - 2:50
    et comme le veut la tradition,
    l'ancienne cloche a été cassée
  • 2:50 - 2:53
    pour donner vie à une nouvelle cloche.
  • 2:53 - 2:58
    Parmi cette délégation
    se trouvait une petite fille,
  • 2:58 - 3:00
    Noémie, neuf ans,
  • 3:00 - 3:02
    et je peux vous dire qu'elle
    n'était pas peu fière d'être là,
  • 3:02 - 3:07
    certainement elle était aussi contente
    car elle avait le droit de rater l'école.
  • 3:07 - 3:11
    Mais ce n'était pas la seule raison
    de sa joie et de son excitation,
  • 3:11 - 3:14
    c'est que Noémie a donné
    son nom à la cloche,
  • 3:14 - 3:18
    puisqu'elle a été choisie et désignée
    comme marraine de la cloche du village.
  • 3:18 - 3:22
    Ce qui montre bien
    que la cloche est un objet intemporel
  • 3:22 - 3:25
    qui parle à toutes les générations.
  • 3:25 - 3:28
    Une autre chose
    qui m'a frappée rapidement,
  • 3:28 - 3:31
    en faisant des recherches
    notamment dans les archives,
  • 3:31 - 3:34
    c'est de me rendre compte
    à quel point notre histoire
  • 3:34 - 3:38
    est gravée dans le bronze de nos cloches.
  • 3:38 - 3:43
    J'illustrerai mon propos par une petite
    histoire vraie, qui m'a beaucoup touchée.
  • 3:43 - 3:49
    Nous sommes en 1796,
    en pleine tourmente révolutionnaire.
  • 3:49 - 3:52
    Dans un petit village qui
    se trouve pas très loin d'ici,
  • 3:52 - 3:55
    Quintal pour ne pas le nommer,
  • 3:55 - 3:58
    ce petit village, rappelons-nous,
    il n'est pas français,
  • 3:58 - 4:02
    à l'époque en tout cas, il résiste
    encore et toujours à l'envahisseur
  • 4:02 - 4:04
    et n'est pas sans rappeler
    un certain village gaulois.
  • 4:04 - 4:09
    Seulement l'envahisseur à cette époque,
    ce sont les révolutionnaires français.
  • 4:09 - 4:12
    Pourtant, les habitants du village
  • 4:12 - 4:19
    ont entendu parler
    de « Liberté, Égalité, Fraternité ».
  • 4:19 - 4:20
    Ce sont des idées qui leur parlent.
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    Dans les Allobroges,
    la liberté, on sait ce que c'est.
  • 4:23 - 4:25
    Ils se disent : « Mais c'est nous ça !
  • 4:25 - 4:29
    On est libres, on est frères,
    on est égaux. »
  • 4:30 - 4:32
    Ils vont rapidement déchanter.
  • 4:32 - 4:35
    Ils vont devoir se rendre à l'évidence,
  • 4:35 - 4:39
    c'est que manifestement ils n'ont pas
    la même notion de la liberté,
  • 4:39 - 4:45
    de l'égalité et de la fraternité que
    leurs voisins révolutionnaires français.
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    Ce qui fait qu'en 1796
    à Quintal, il n'y a plus de curé.
  • 4:51 - 4:53
    Aujourd'hui peut-être
    ce n'est pas un drame
  • 4:53 - 4:56
    mais je peux vous dire
    qu'en 1796 c'est un problème.
  • 4:56 - 5:00
    C'est un peu comme s'il n'y a plus
    de Panoramix dans le village gaulois.
  • 5:00 - 5:02
    Pas pour un problème de potion magique,
  • 5:02 - 5:04
    mais à l'époque sans prêtre
    il n'y a pas de mariage,
  • 5:04 - 5:08
    il n'y a pas de baptême,
    pas d'enterrement.
  • 5:08 - 5:11
    Alors au passage,
    les révolutionnaires français
  • 5:11 - 5:15
    ont réquisitionné les deux cloches
    du clocher du village.
  • 5:15 - 5:17
    Parce que malheureusement
    pour les cloches,
  • 5:17 - 5:20
    les canons à cette époque
    sont encore faits en bronze,
  • 5:20 - 5:23
    du même métal que les cloches.
  • 5:23 - 5:27
    Et on réquisitionne donc les cloches
    de France et de Navarre,
  • 5:27 - 5:29
    et de Savoie malheureusement,
  • 5:29 - 5:34
    pour en faire des canons car la France
    est en guerre contre tous ses voisins.
  • 5:34 - 5:37
    Plus de cloches en 1796,
  • 5:37 - 5:39
    il faut bien penser
    qu'on n'est pas à l'ère du numérique,
  • 5:39 - 5:43
    et on n'a pas de montre, on n'a pas
    d'iPhone, on n'a pas d'ordinateur,
  • 5:43 - 5:45
    il n'y a pas d'horloges électroniques,
  • 5:45 - 5:49
    ce sont les cloches qui
    rythment la vie quotidienne.
  • 5:49 - 5:52
    Ce sont les cloches qui
    le matin disent qu'il faut se lever,
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    ce sont les cloches qui à midi sonnent
    l'angélus pour arrêter le travail,
  • 5:57 - 6:01
    ce sont encore les cloches le soir
    qui annoncent aussi l'arrêt du travail,
  • 6:01 - 6:03
    souvent dans les champs.
  • 6:03 - 6:06
    Et puis ce sont les cloches
    qui annoncent les dangers.
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    Ce sont encore les cloches
    qui annoncent les naissances,
  • 6:10 - 6:13
    les mariages, les événements heureux,
  • 6:13 - 6:18
    mais aussi l'au-delà, qui annoncent
    un décès dans le village.
  • 6:18 - 6:23
    Et ne dit-on pas :
    « Qu'elle chante ou qu'elle pleure,
  • 6:23 - 6:27
    une cloche toujours prie » ?
  • 6:27 - 6:30
    (Musique : Ave Maria, piano et cloche)
  • 6:47 - 6:53
    (Chante) Ave
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    Maria
  • 6:58 - 7:03
    Ave
  • 7:03 - 7:08
    Maria
  • 7:08 - 7:16
    Aaaa -
  • 7:16 - 7:21
    Ave
  • 7:21 - 7:27
    Maria
  • 7:29 - 7:32
    Ave
  • 7:32 - 7:38
    Maria
  • 7:38 - 7:42
    Ave
  • 7:42 - 7:49
    Maria
  • 7:49 - 8:06
    Aaaa -
  • 8:06 - 8:10
    Ave.
  • 8:10 - 8:13
    (Musique seule, diminuant)
  • 8:17 - 8:20
    (Applaudissements)
  • 8:27 - 8:31
    Quand je vous disais que
    les cloches apportaient de la poésie.
  • 8:31 - 8:37
    A la demande des habitants du village,
    le maire va trouver l'évêque,
  • 8:37 - 8:40
    et lui demande d'envoyer un nouveau
    missionnaire dans le village.
  • 8:40 - 8:44
    Monseigneur est un homme avisé et prudent.
  • 8:44 - 8:49
    « Vous aurez [un prêtre], quand vous aurez
    une cloche dans votre clocher. »
  • 8:49 - 8:51
    C'était une manière de s'assurer
    que la demande était sérieuse
  • 8:51 - 8:55
    puisqu'il faut savoir qu'à l'époque,
    il est parfaitement interdit
  • 8:55 - 8:58
    de fabriquer des cloches pour les églises.
  • 8:58 - 9:02
    Notre maire, c'est un bon Savoyard,
    il est bien têtu, et il se dit :
  • 9:02 - 9:05
    « Qu'à cela ne tienne,
    on va faire cette cloche,
  • 9:05 - 9:08
    on s'arrangera avec les autorités,
  • 9:08 - 9:10
    et il sera bien obligé
    de nous envoyer un curé. »
  • 9:10 - 9:14
    Il faut avoir aussi qu'à l'époque, la
    fonte des cloches se fait à pied-d'œuvre,
  • 9:14 - 9:18
    c'est-à-dire que les fondeurs de cloche,
    ce sont des artisans itinérants
  • 9:18 - 9:22
    qui se déplacent de village
    en village pour fabriquer sur place
  • 9:22 - 9:23
    le moule de la cloche,
  • 9:23 - 9:27
    ils construisent sur place le four
    qui servira à la fusion du métal.
  • 9:27 - 9:33
    Et ces artisans portent le joli nom
    de saintiers, S-A-I-N-T-I-E-R-S.
  • 9:33 - 9:36
    Dans la région, il y a
    un saintier de bonne réputation,
  • 9:36 - 9:37
    du nom de Jean-Baptiste Piston,
  • 9:37 - 9:40
    et c'est à lui que le maire
    de Quintal va faire appel.
  • 9:40 - 9:45
    Donc un beau matin de 1796, Jean-Baptiste
    Piston arrive avec tout son attirail
  • 9:45 - 9:48
    dans le petit village savoyard.
  • 9:48 - 9:51
    Il s'adresse aux habitants
    et demande s'il est possible
  • 9:51 - 9:56
    que durant les semaines que va durer
    la fabrication de cette cloche,
  • 9:56 - 9:58
    il puisse bénéficier
    de l'aide d'un apprenti,
  • 9:58 - 10:01
    si possible quelqu'un
    qui sache lire et écrire.
  • 10:01 - 10:05
    Ça ne court pas forcément les rues,
    on l'a vu, à cette époque.
  • 10:05 - 10:09
    Et il se trouve que le seul
    lettré du village, c'est le maire.
  • 10:09 - 10:12
    Il s'appelle Antoine Paccard, il a 24 ans.
  • 10:12 - 10:17
    Et de manière tout à fait fortuite, il
    découvre le métier de fondeur de cloches.
  • 10:17 - 10:19
    Et c'est une révélation pour lui.
  • 10:19 - 10:23
    Il tombe littéralement amoureux
    du métier de fondeur de cloches
  • 10:23 - 10:26
    et décide de devenir fondeur à son tour.
  • 10:26 - 10:31
    Il ignorait sans doute qu'on en parlerait
    encore au TEDx d'Annecy en 2018.
  • 10:31 - 10:34
    Je ne sais pas s'il a pensé à ce moment-là
  • 10:34 - 10:39
    que ses descendants enverraient
    ses cloches dans le monde entier,
  • 10:39 - 10:42
    que ses cloches deviendraient
    les ambassadrices de la Savoie,
  • 10:42 - 10:46
    puis de la France parce que, quand même
    on a fini par devenir Français,
  • 10:46 - 10:47
    aux quatre coins du monde.
  • 10:47 - 10:50
    Et je ne sais pas non plus
    s'il s'imaginait
  • 10:50 - 10:57
    que sa cloche sonnerait toujours dans
    le clocher de Quintal 222 ans plus tard.
  • 10:57 - 11:00
    Et si par chance -
    ce n'est pas très courant -
  • 11:00 - 11:04
    mais si vous avez la chance
    de monter au clocher de Quintal -
  • 11:04 - 11:08
    ça vaut le détour parce que c'est l'une
    des plus vieilles églises du département -
  • 11:08 - 11:14
    eh bien, vous découvrirez cette
    vieille fille de bronze de 222 ans,
  • 11:14 - 11:19
    sur laquelle il est inscrit la devise
    choisie par Antoine Paccard :
  • 11:19 - 11:23
    « Si je survis à la Terreur,
    je chanterai le bonheur. »
  • 11:24 - 11:27
    (Applaudissements)
  • 11:33 - 11:37
    Un autre aspect qui
    m'a fascinée avec la cloche,
  • 11:37 - 11:40
    vous l'aurez compris,
    je suis un peu musicienne.
  • 11:40 - 11:42
    Alors je ne suis pas toujours sûre,
  • 11:42 - 11:47
    parce que quand les gens entendent
    mes prestations avec les cloches,
  • 11:47 - 11:50
    m'entendent chanter, il y en a
    régulièrement qui viennent me dire :
  • 11:50 - 11:52
    « Mais, vous êtes musicienne ? »
  • 11:52 - 11:55
    C'est qu'apparemment être chanteur
    ne veut pas dire être musicien,
  • 11:55 - 11:57
    donc j'ai parfois quelques doutes.
  • 11:57 - 12:00
    Mais comme je pianote,
    on dira que je suis musicienne,
  • 12:00 - 12:03
    mais en tout cas, j'étais fascinée
    par le côté musical de l'instrument.
  • 12:03 - 12:07
    La cloche a une particularité
    dans l'univers musical :
  • 12:07 - 12:09
    elle a un timbre mineur.
  • 12:09 - 12:12
    Je ne vais pas rentrer dans les
    explications précises et scientifiques
  • 12:12 - 12:16
    mais sachez que c'est le seul instrument
    de musique dans le monde musical
  • 12:16 - 12:21
    dont le timbre, la composition harmonique
    du son, donne un son mélancolique.
  • 12:21 - 12:26
    Peut-être est-ce pour ça qu'elle
    nous aide à élever notre âme.
  • 12:26 - 12:29
    Est-ce pour ça qu'elle déclenche
    en nous un attachement sentimental,
  • 12:29 - 12:31
    je ne saurai le dire.
  • 12:31 - 12:36
    Sachez simplement que ce timbre
    est la résultante d'un profil.
  • 12:36 - 12:39
    Le plus important pour le fondeur
    de cloches, c'est de bien maîtriser
  • 12:39 - 12:45
    la forme, le tracé de la forme intérieure
    et de la forme extérieure de la cloche
  • 12:45 - 12:49
    qui constituent donc
    le profil de la cloche.
  • 12:49 - 12:51
    Ce profil, c'est l'ADN de la cloche.
  • 12:51 - 12:56
    Il détermine toutes les caractéristiques :
    la taille, le poids, la note,
  • 12:56 - 13:00
    qu'on connaît déjà avant
    même de couler la cloche.
  • 13:00 - 13:03
    Donc c'est vraiment un savoir-faire
    extrêmement pointu.
  • 13:03 - 13:08
    Mais au-delà de la note, il y a quelque
    chose qui à mon sens est plus important :
  • 13:08 - 13:10
    c'est le timbre de l'instrument.
  • 13:10 - 13:12
    Le timbre, c'est cette
    qualité particulière du son
  • 13:12 - 13:16
    qui fait qu'on reconnaît un instrument
    de musique d'un autre.
  • 13:16 - 13:19
    Pas besoin d'être musicien
    pour entendre la différence
  • 13:19 - 13:22
    entre un do sur un piano,
    un do au violon
  • 13:22 - 13:25
    ou un do avec une cloche,
    si petite soit-elle.
  • 13:25 - 13:27
    Simplement parce que la note,
    c'est la même
  • 13:27 - 13:29
    mais la composition harmonique...
  • 13:29 - 13:31
    En fait cette note est
    enrichie de plusieurs notes,
  • 13:31 - 13:35
    mais notre oreille qui est
    un synthétiseur, synthétise ce son
  • 13:35 - 13:38
    et nous restitue ce qu'on
    appelle une note « au-coup ».
  • 13:38 - 13:39
    Pourquoi le timbre est important ?
  • 13:39 - 13:41
    Je prendrai une analogie.
  • 13:41 - 13:45
    Dans une pouponnière,
    il peut y avoir 20 bébés,
  • 13:45 - 13:49
    mais une maman reconnaîtra
    le cri de son enfant.
  • 13:49 - 13:51
    C'est un sujet qui me
    touche particulièrement
  • 13:51 - 13:53
    parce que j'ai quand même...
  • 13:53 - 13:58
    Ma plus grande fierté est
    d'avoir livré cinq petits clochards,
  • 13:58 - 14:01
    qui constituent la 8e génération -
    que des garçons.
  • 14:01 - 14:03
    Pour les Savoyards
    je n'ai eu que des enfants.
  • 14:03 - 14:06
    Je précise car il paraît que
    les filles, ce sont des filles,
  • 14:06 - 14:07
    et les garçons, des enfants,
  • 14:07 - 14:09
    je n'ai eu que des enfants.
  • 14:09 - 14:11
    Mais, quand j'ai vu
    les petites filles tout à l'heure,
  • 14:11 - 14:14
    j'avoue que moi,
    une petite fille, je n'aurais pas...
  • 14:14 - 14:17
    Mais toujours est-il que
    le timbre est très important
  • 14:17 - 14:20
    et sachez qu'un fondeur de cloches,
    quand il entend les cloches sonner
  • 14:20 - 14:23
    il est capable de vous dire
    si c'est lui qui les a fabriquées,
  • 14:23 - 14:27
    ou si elles viennent de Hollande, si
    elles viennent de Normandie ou d'ailleurs.
  • 14:28 - 14:32
    Cette qualité d'instrument de musique
  • 14:32 - 14:36
    nous permet aussi d'entrer
    dans le troisième millénaire.
  • 14:36 - 14:41
    Et d'associer la cloche au design
    et à l'architecture urbaine,
  • 14:41 - 14:44
    grâce à un concept novateur
    qui s'appelle « Art Sonora ».
  • 14:44 - 14:47
    Art Sonora : l'art sonore.
  • 14:47 - 14:49
    L'art sonore, et ce concept d'Art Sonora,
  • 14:49 - 14:55
    en fait permettent d'allier,
    de marier l'esthétique de la cloche,
  • 14:55 - 14:59
    car c'est un bel objet qui malheureusement
    n'est pas vu très longtemps,
  • 14:59 - 15:02
    le temps de la bénédiction
    de la cloche, hop ça monte au clocher,
  • 15:02 - 15:04
    Pourtant on se donne
    du mal pour la faire !
  • 15:04 - 15:07
    Mais ça permet donc d'associer
    cette esthétique de la cloche
  • 15:07 - 15:09
    à la sculpture et au design,
  • 15:09 - 15:14
    car ces sculptures musicales
    sont installées sur la place publique :
  • 15:14 - 15:18
    devant la mairie, dans un jardin,
    devant l'office du tourisme,
  • 15:18 - 15:23
    pour habiller notre quotidien de poésie.
  • 15:23 - 15:27
    Voilà une manière originale de
    rentrer dans le troisième millénaire.
  • 15:27 - 15:29
    Un autre avantage de ce concept,
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    c'est qu'il permet d'associer
    la très belle musicalité de la cloche
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    à celle d'autres instruments de musique.
  • 15:36 - 15:39
    Et je peux vous dire qu'on peut
    faire un répertoire très éclectique,
  • 15:39 - 15:41
    que je vous propose de
    découvrir dans un extrait,
  • 15:41 - 15:43
    car si vous me laissez,
    je reste trois heures,
  • 15:43 - 15:46
    mais ce n'est pas ce qui était prévu.
  • 15:46 - 15:48
    S'il vous plaît, maestro.
  • 15:48 - 15:51
    (Musique : When you believe,
    synthétiseur et cloche)
  • 15:51 - 15:56
    (Chante) Many nights we prayed
  • 15:56 - 16:00
    With no proof anyone could hear
  • 16:00 - 16:04
    In our hearts a hope for a song
  • 16:04 - 16:08
    We barely understood
  • 16:08 - 16:12
    Now we are not afraid
  • 16:12 - 16:16
    Although we know there's much to fear
  • 16:16 - 16:20
    We were moving mountains
  • 16:20 - 16:27
    Long before we knew we could
  • 16:28 - 16:32
    There can be miracles
  • 16:32 - 16:36
    When you believe
  • 16:36 - 16:39
    Though hope is frail
  • 16:39 - 16:43
    It's hard to kill
  • 16:43 - 16:47
    Who knows what miracles
  • 16:47 - 16:51
    You can achieve
  • 16:51 - 16:58
    When you believe somehow you will
  • 16:59 - 17:05
    You will when you believe
  • 17:05 - 17:12
    They don't always happen when you ask
  • 17:13 - 17:20
    And it's easy to give in to your fears
  • 17:20 - 17:24
    But when you're blinded by your pain
  • 17:24 - 17:28
    Can't see the way, get through the rain
  • 17:28 - 17:32
    A small but still resilient voice
  • 17:32 - 17:37
    Says hope is very near
  • 17:37 - 17:41
    There can be miracles
  • 17:41 - 17:44
    When you believe
  • 17:44 - 17:47
    Though hope is frail
  • 17:47 - 17:52
    It's hard to kill
  • 17:52 - 17:55
    Who knows what miracles
  • 17:55 - 17:59
    You can achieve
  • 17:59 - 18:06
    When you believe somehow you will
  • 18:06 - 18:10
    Somehow you will
  • 18:10 - 18:17
    You will when you believe
  • 18:18 - 18:23
    You will when you
  • 18:23 - 18:30
    believe
  • 18:30 - 18:33
    (Fin de la musique)
  • 18:33 - 18:36
    (Applaudissements)
  • 18:45 - 18:49
    Voilà comment les cloches
    ont changé ma vie.
  • 18:49 - 18:52
    Alors j'espère que
    cette petite intervention
  • 18:52 - 18:55
    aura peut-être changé
    votre regard sur les cloches.
  • 18:55 - 18:58
    J'espère que ce témoignage
    vous donnera l'envie
  • 18:58 - 19:01
    de défendre votre patrimoine campanaire,
  • 19:01 - 19:04
    de faire en sorte que les cloches
    sonnent dans votre village,
  • 19:04 - 19:05
    parce qu'elles sont souvent menacées,
  • 19:05 - 19:08
    soit par manque d'entretien,
    soit par méconnaissance aussi,
  • 19:08 - 19:11
    on a souvent tendance à arrêter
    les cloches parce que le beffroi bouge,
  • 19:11 - 19:15
    ou le clocher bouge, mais c'est normal,
    il n'y a pas de problème !
  • 19:15 - 19:18
    Et puis si ce concept vous a plu,
    parlez-en autour de vous
  • 19:18 - 19:21
    de manière à apporter au cœur de la cité
  • 19:21 - 19:24
    un peu plus de poésie
    et un supplément d'âme.
  • 19:24 - 19:27
    (Applaudissements)
  • 19:32 - 19:35
    (Tintement de cloche)
Title:
Les cloches, une poésie et un supplément d'âme au cœur de la Cité | Anne PACCARD | TEDxAnnecy
Description:

Amoureuse des cloches, Anne Paccard nous amène à la découverte d'un savoir-faire local annécien qui porte les couleurs de la France à travers le monde entier, en abordant les notions de patrimoine, de poésie et de musicalité, de tradition et de communauté.

Mon histoire : Née en 1973 à Vichy, d'une mère pied-noire, née à Dakar, et d'un père normand, né à Arles, rien ne me prédisposait à me passionner pour… les cloches ! Sauf, peut-être, un goût prononcé pour la musique, en particulier le chant que je pratique depuis l'âge de quatre ans. En 1991, je découvre la Fonderie Paccard : cette rencontre devait changer ma vie puisque je tombai alors amoureuse à la fois d’un métier, d’une entreprise et d’un fondeur de cloches... en la personne de Philippe Paccard, mon époux depuis 23 ans ! Cette passion ne m’a jamais quittée depuis, et c’est elle qui, aujourd’hui, me permet d'associer ma vocation de chanteuse à la musicalité des cloches et me pousse à faire découvrir un savoir-faire qui porte les couleurs de la France à travers le monde entier.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
19:48

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