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Les 10 étapes du zen

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    Si vous pouvez vous asseoir en zazen dans un dojo,
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    vous n’êtes pas malade.
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    Vous n’êtes pas fou.
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    Si vous êtes malade, si vous êtes fou,
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    vous ne pouvez pas faire zazen dans un dojo.
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    En fait, on est accepté dans un dojo.
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    On est accepté dans la posture de zazen.
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    C’est un don qui nous est fait.
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    Une acceptation très précieuse.
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    Et ça ne va pas de soi.
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    Si on tombe malade,
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    si on se casse une jambe, par exemple,
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    on ne peut plus rentrer dans un dojo et pratiquer zazen.
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    Évidemment, on fait nos propres efforts dans le dojo.
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    On fait nos propres efforts pour aller pratiquer le matin.
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    Prendre la décision d’y aller.
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    On fait nos propres efforts pour oser s’installer avec les autres,
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    côte à côte, dans la posture.
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    On fait nos propres efforts sur notre propre corps.
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    Les jambes, le dos font mal.
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    On trouve nos solutions.
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    On abandonne.
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    On supporte parfois une grande douleur.
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    Mais on est accepté dans la posture.
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    C’est un grand cadeau dans la vie.
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    Je continue à lire le livre « Vrai zen ».
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    Le premier livre écrit par Maître Deshimaru quand il est arrivé en Europe.
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    Maître Deshimaru dit :
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    « Shikantaza est la définition de la bonne attitude de l’esprit. »
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    Shikantaza, en japonais,
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    ça veut dire « seulement s’asseoir ».
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    On va seulement s’asseoir.
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    Mais en prenant bien la position.
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    En suivant les directives.
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    Par exemple, la première phalange.
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    Le gras de la première phalange de la main droite.
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    Du majeur de la main droite
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    qui touche le pli de la 2e phalange de la main gauche.
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    Première phalange de la main droite.
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    Deuxième phalange de la main gauche.
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    Vous vous habituez à ce point.
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    Les doigts superposés les uns aux autres.
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    Dans le prolongement les uns des autres.
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    Les pouces se joignent à l’aplomb des deux majeurs.
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    Ça peut varier un peu selon votre morphologie.
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    La position des mains ça s’appelle une « mudra ».
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    La position des mains en [marche lente] kin-hin, c’est une mudra.
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    Celle des mains en zazen est une mudra qui s’appelle Hokkai jo in.
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    La mudra de l’universalité.
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    On ajuste son corps, ses affaires, son kesa, et on s’assoit.
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    Shikantaza [simplement s’asseoir].
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    Maître Deshimaru dit : « On doit être concentré sur la posture ».
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    On dit « c’est surtout pour les débutants,
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    les anciens n’ont pas besoin de se concentrer sur la posture ! »
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    Si, c’est très important.
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    Les cinq points importants, dit Maître Deshimaru c’est :
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    1 - Les lombaires
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    La bascule du bassin au niveau de la 5e vertèbre lombaire.
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    Pour ça il faut avoir un zafu [coussin] à la bonne hauteur.
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    Ça aide au basculement du bassin.
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    Les genoux touchent par terre.
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    Quand on prend la posture,
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    on commence par mettre les genoux par terre.
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    Ensuite on ajuste son bassin son zafu.
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    On bascule le bassin en avant.
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    On redresse la colonne.
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    2 - Les pouces.
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    Je vous ai parlé des mains.
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    Si on met les mains correctement,
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    les pouces ont une jolie posture.
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    3 - Le menton rentré.
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    4 - La langue contre le palais.
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    5 - Le regard naturel, posé à 1 mètre sur le sol, à 45 degrés vers le bas.
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    Maître Deshimaru dit :
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    « Les soutras bouddhiques décrivent »
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    « 10 conditions spécifiques de l’esprit pendant zazen ».
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    « Depuis l’état infernal, naraka, »
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    « jusqu’à l’état de Bouddha. »
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    Évidemment, ces dix conditions,
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    même un Bouddha peu les expérimenter.
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    Ce n’est pas progressif.
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    Ce n’est pas « j’en suis arrivé à tel stade, »
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    « et puis après je vais arriver à l’autre. »
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    N’importe qui peut tomber en enfer.
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    N’importe qui peut être un Bouddha ici et maintenant.
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    « Ces dix étapes constituent un processus changeant, »
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    « mais sans séparation vraiment nette. »
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    On peut dire qu’il y a des étapes intermédiaires-supérieures
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    et intermédiaires-inférieures.
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    1er état : naraka, l’enfer.
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    - « C’est bien, le zazen ? »
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    - « Non, c’est l’enfer ! »
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    « C’est l’état de souffrances éprouvé au commencement de la pratique. »
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    « L’esprit est confus, le corps inconfortable. »
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    « L’élève est contracté, anxieux, tourmenté, »
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    « attendant avec impatience la fin du zazen. »
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    « Le corps en posture de zazen hait le zazen, »
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    « à cause de la souffrance des genoux, des jambes, des épaules, »
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    « de la colonne vertébrale, etc. »
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    « Le maître, qui se tient derrière les pratiquants, »
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    « reconnaît en chaque posture l’état d’esprit du pratiquant. »
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    « L’état de naraka s’accompagne de mouvements de gêne, »
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    « causés par la douleur. »
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    « Le visage est contracté, crispé, dur. »
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    C’est le pire état de zazen.
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    2e état : gaki.
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    Gaki, ça veut dire l’avidité.
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    Maître Deshimaru dit « preta gaki ».
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    « Les Pretas sont des trépassés qui sont toujours affamés »
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    « et qui ne peuvent manger. »
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    « Ils sont conditionnés par le désir et l’avidité. »
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    « Pendant le zazen, à cette étape, on est avide de satori, »
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    « de paix, »
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    « de santé, »
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    « on désire les pouvoirs, »
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    « l’arrêt des pensées, »
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    « l’illumination. »
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    À cette étape-là, on ne peut pas supprimer
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    la relation aux choses à travers le désir.
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    On veut obtenir quelque chose du zazen.
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    3e état : l’état animal.
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    À cette étape, le pratiquant devient comme un animal
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    possédé par les désirs animaux de nourriture de sexe,
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    mais aussi parfois par la torpeur le sommeil, l’inertie animale.
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    Souvent on voit des gens qui s’assoient en zazen et qui s’endorment.
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    Parfois, les gens restent la bouche grande ouverte et bavent.
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    Leur respiration devient gênante et bruyante pour les voisins.
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    Ensuite vient l’état de asura.
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    Les asuras sont des êtres combatifs, toujours en guerre.
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    Toujours à se à se quereller.
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    À être agressifs.
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    Toujours à désirer être supérieur aux autres.
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    Comme si on voulait gagner la course.
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    Faire mieux que les autres.
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    Assurer sa supériorité.
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    On pense que son zazen est meilleur que celui des autres.
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    On ne veut pas recevoir le kyosaku.
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    Le maître reconnaît l’état asura à l’attitude agressive, combative.
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    Au faciès contracté et coléreux.
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    L’étape suivante : ningen.
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    La posture est bonne, humaine et naturelle.
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    Elle n’est pas encore lumineuse comme dans les étapes supérieures.
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    C’est la posture de l’homme ordinaire, normal.
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    L’esprit est surtout occupé par les circonstances de la vie.
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    Par les affaires familiales, le métier.
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    Il n’est pas coupé des préoccupations de la vie.
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    Il n’arrive pas à oublier véritablement
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    les préoccupations ordinaires.
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    Ensuite viennent les devas.
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    Les devas, ce sont les dieux.
  • 11:50 - 11:53
    Mais ce n’est pas tout à fait une traduction correcte.
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    Ça viendrait plutôt des dieux grecs.
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    Les devas sont des êtres brillants, lumineux, radieux.
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    Ils ont une existence agréable.
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    Tellement agréable, qu’ils tombent dans le narcissisme.
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    Cet état est celui des pratiquants qui sont très heureux pendant zazen.
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    Très content d’eux-mêmes.
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    Ils se complaisent en eux-mêmes.
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    Certains d’entre eux prennent cet état pour le satori.
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    Mais c’est une grande erreur.
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    Ensuite vient l’état de shomon, shravaka.
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    Dans cet état on pense avoir le satori.
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    Mais en fait c’est un état où on comprend tout le zen,
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    toute la philosophie,
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    mais de manière dogmatique.
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    On pense :
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    « Je comprends tout. »
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    « Je comprends la vacuité. »
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    « Je comprends l’esprit de Bouddha. »
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    « Je comprends les soutras. »
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    « J’ai le satori. »
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    Mais ce n’est qu’une compréhension intellectuelle.
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    Une connaissance pour en discuter.
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    De la philosophie.
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    On a l’impression d’être un Bouddha.
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    Mais c’est faux.
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    Ça n’est pas encore le vrai satori.
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    Ensuite vient l’état de engaku.
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    Cet état ressemble à l’état de shomon.
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    Il apparaît lorsque l’on a continué zazen très longtemps,
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    sans maître, sans étude, en pratiquant solitaire.
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    Une pratique dogmatique.
  • 13:58 - 14:01
    La posture devient rigide.
  • 14:01 - 14:04
    Le pratiquant n’accepte pas les corrections.
  • 14:05 - 14:06
    Il pense :
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    « Je suis un Bouddha parfait ! »
  • 14:09 - 14:12
    L’esprit devient dur, sans compassion.
  • 14:14 - 14:17
    Et ainsi, on ne peut plus progresser pour suivre la voie.
  • 14:17 - 14:19
    Il y a arrêt.
  • 14:21 - 14:26
    Ensuite vers l’état de bodhisattva : bosatsu.
  • 14:27 - 14:34
    C’est l’état excellent, correct, selon le bouddhisme mahayana.
  • 14:37 - 14:39
    La posture est belle.
  • 14:40 - 14:43
    L’esprit, celui d’un Bouddha ayant compris la vacuité.
  • 14:44 - 14:47
    C’est en quelque sorte un Bouddha vivant.
  • 14:49 - 14:53
    « Les statues de Bouddha ne sont pas décorées » dit Maître Deshimaru.
  • 14:53 - 14:56
    « Elles ne portent pas de bijoux. »
  • 14:56 - 15:00
    « Par contre, celles des bodhisattvas en portent. »
  • 15:00 - 15:03
    Le bodhisattva ne cherche pas le satori pour lui-même,
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    mais pour les êtres, pour les autres.
  • 15:06 - 15:09
    Il aide à la compréhension de tous les êtres.
  • 15:10 - 15:12
    Ils ne sont pas enfermés dans des temples.
  • 15:12 - 15:16
    Ils aiment être dans la vie avec tout le monde.
  • 15:21 - 15:24
    Pour finir, vient l’état de Bouddha.
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    Cette étape est la plus haute.
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    L’étape finale, le vrai « ku ».
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    La vraie vacuité.
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    Hishyrio.
  • 15:32 - 15:34
    « Que j’ai décrit dans ce livre. »
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    « La posture est accomplie. »
  • 15:38 - 15:42
    « L’esprit atteint la complète illumination, la suprême sagesse. »
  • 15:42 - 15:44
    Anutara Samyak San Bodai.
  • 15:51 - 15:54
    Un des noms du Bouddha en japonais est :
  • 15:54 - 15:55
    Hotoke
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    Cela veut dire :
  • 15:57 - 16:00
    Défaire, dénouer, démêler.
  • 16:00 - 16:03
    Débrouiller, laisser aller.
  • 16:03 - 16:05
    Se mettre à nu, devenir rien.
  • 16:10 - 16:12
    (Je finirai là.)
  • 16:14 - 16:18
    C’est tout simple, c’est le premier livre de Maître Deshimaru.
  • 16:20 - 16:28
    Il aimait bien répéter les degrés.
  • 16:33 - 16:38
    Évidemment, on a tous les degrés en nous.
  • 16:42 - 16:45
    Même celui du Bouddha le plus parfait.
  • 16:47 - 16:50
    Kaïjo !
Title:
Les 10 étapes du zen
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French
Duration:
16:51
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