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Des robots pour percer les secrets des manchots | Yvon LE MAHO | TEDxAnnecy

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    Comme vous le savez tous,
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    la robotique
    et l'intelligence artificielle
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    sont en train de révolutionner
    l'exploration de l'espace.
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    Nous n'en sommes qu'au début.
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    La NASA va bientôt envoyer
    ce robot sur Mars.
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    Non seulement il se déplacera en nous
    rapportant des images exceptionnelles,
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    mais il est muni d'un bras articulé
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    qui va nous permettre d'explorer
    les origines de la vie sur cette planète.
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    Je pense, et je vais vous le démontrer,
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    que la robotique peut aussi révolutionner
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    notre approche de la vie
    qui est sur notre planète, cette fois-ci,
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    et notamment dans
    ces populations animales
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    que j'étudie depuis
    le début des années 1970.
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    Il s'agit du manchot royal,
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    et nous sommes dans les terres
    australes, dans l'archipel de Crozet,
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    que nous appelons
    « les Galapagos françaises »,
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    25 millions d'oiseaux de mer.
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    Alors, à la base de toute étude -
  • 1:10 - 1:14
    notamment une étude
    qui nous a permis de découvrir
  • 1:14 - 1:20
    une molécule anti-microbienne
    dans l'estomac des manchots,
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    qui leur permet de conserver
    du poisson intact,
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    pendant trois semaines,
    à leur température de 37 degrés...
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    Avez-vous essayé de conserver
    du poisson à 37 °C ?
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    C'est un poison violent en quelques jours.
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    Ça leur permet de conserver
    pendant trois semaines,
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    et de nourrir le poussin à l'éclosion
    si le conjoint n'est pas revenu à temps.
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    Mais, je vais vous parler
    d'une autre approche,
  • 1:43 - 1:47
    à travers ces identifications,
    c'est celle qui consiste
  • 1:47 - 1:53
    à suivre l'évolution de leur succès
    reproducteur et de leur survie
  • 1:53 - 1:55
    comme des indicateurs
    du changement climatique.
  • 1:56 - 2:01
    Évidemment, il faut pour cela
    qu'il n'y ait aucun biais expérimental.
  • 2:04 - 2:08
    Impossible de savoir
    si la technique utilisée
  • 2:08 - 2:13
    pour les suivre,
    les identifier et les localiser,
  • 2:13 - 2:15
    si cette technique,
  • 2:15 - 2:19
    en raison de la gêne apportée
    au déplacement dans l'eau,
  • 2:19 - 2:20
    avait un impact.
  • 2:20 - 2:22
    En tout cas, ça a duré vingt ans.
  • 2:24 - 2:25
    Et un jour,
  • 2:25 - 2:29
    en lisant un journal
    de programmes télévisés,
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    j'ai découvert l'existence
    de cette nouvelle technique,
  • 2:32 - 2:35
    aujourd'hui banale
    pour les chats et les chiens :
  • 2:35 - 2:38
    la petite puce que l'on met sous la peau.
  • 2:38 - 2:43
    Elle permet au vétérinaire
    d'identifier l'animal
  • 2:43 - 2:47
    en approchant une antenne
    à quelques dizaines de centimètres,
  • 2:47 - 2:51
    car le problème, la limitation
    de cette technique,
  • 2:51 - 2:56
    c'est que l'identification se fait
    en utilisant une radio-fréquence,
  • 2:56 - 2:58
    car il n'y a pas de batterie.
  • 2:59 - 3:04
    Et son absence est ce qui permet
    d'avoir une puce aussi petite -
  • 3:04 - 3:07
    0,8 gr pour celle que nous utilisons.
  • 3:09 - 3:12
    Alors, on a évidemment commencé
  • 3:12 - 3:16
    par équiper de puces des manchots
  • 3:17 - 3:22
    dont la moitié d'entre eux
    était baguée et l'autre non.
  • 3:22 - 3:25
    Le résultat a été effarant.
  • 3:25 - 3:30
    Nous étions au début des années 1990
    quand nous avons commencé ce travail,
  • 3:30 - 3:33
    et nous avons publié en 2011.
  • 3:33 - 3:35
    Il a fallu dix ans.
  • 3:36 - 3:37
    Comment on a fait ?
  • 3:37 - 3:42
    On a installé des antennes,
    dans le sol, sur leurs lieux de passage.
  • 3:42 - 3:45
    La première franchie
    nous permet de savoir
  • 3:45 - 3:48
    si l'animal revient de la mer
    ou quitte sa colonie,
  • 3:48 - 3:54
    la puce étant située le plus près du sol,
    donc au niveau des pattes,
  • 3:54 - 3:57
    justement pour être à courte distance.
  • 3:57 - 4:01
    On peut suivre, ainsi, des milliers
    d'oiseaux sans les perturber,
  • 4:01 - 4:02
    sauf qu'évidemment,
  • 4:02 - 4:07
    on en a équipé un certain nombre
    pour étudier l'effet des bagues.
  • 4:07 - 4:12
    Et cet effet effarant, lié à la
    gêne au déplacement en mer,
  • 4:12 - 4:16
    fait que lorsqu'ils vont partir,
    par exemple, pour 20 jours,
  • 4:16 - 4:19
    ils vont mettre dix jours de plus -
  • 4:19 - 4:21
    résultat absolument effarant,
  • 4:21 - 4:26
    puisque le succès reproducteur
    est diminué de 40 %
  • 4:26 - 4:28
    et la survie de 16 %.
  • 4:30 - 4:32
    C'est pour ça que nous avons
    fait la couverture de Nature
  • 4:32 - 4:38
    avec les commentaires - vous voyez ces
    petits mots choisis par les éditeurs :
  • 4:38 - 4:40
    « Marqués à vie ».
  • 4:41 - 4:43
    Dans ce cas évidemment,
  • 4:43 - 4:47
    le succès reproducteur qui avait été
    suivi par de nombreux collègues,
  • 4:47 - 4:52
    dans le monde entier, par toutes
    les équipes, y compris étrangères,
  • 4:52 - 4:56
    tous ces résultats avaient
    été évidemment biaisés.
  • 4:56 - 4:59
    On ne peut pas utiliser
    le succès reproducteur
  • 4:59 - 5:02
    comme un indicateur
    du changement climatique
  • 5:02 - 5:05
    quand il est diminué de 40 % en dix ans.
  • 5:05 - 5:09
    Alors on s'en passe aujourd'hui,
    puisqu'on met des puces
  • 5:09 - 5:16
    et, actuellement, nous suivons 18 000
    manchots de différentes espèces,
  • 5:16 - 5:19
    notamment beaucoup de manchots
    royaux, sans les perturber.
  • 5:20 - 5:22
    Mais, je voulais aller plus loin.
  • 5:22 - 5:25
    Mon ambition, c'était de comprendre
  • 5:25 - 5:29
    comment est structurée une telle
    colonie de 20 000 couples.
  • 5:30 - 5:34
    Pas question évidemment qu'un homme
    circule à pied dans la colonie,
  • 5:34 - 5:39
    pour s'approcher de chacun de ces
    individus pour savoir s'il a une puce.
  • 5:40 - 5:42
    Donc,
  • 5:42 - 5:47
    j'ai eu cette idée, qui a fait sourire
    certains de mes collègues en disant :
  • 5:47 - 5:50
    « C'est une lubie de pré-retraité,
    ça ne marchera jamais »,
  • 5:50 - 5:54
    de construire des robots
    pour les identifier.
  • 5:54 - 5:59
    Il fallait leur prouver
    si l'approche par le robot
  • 5:59 - 6:02
    était susceptible
    de provoquer une perturbation,
  • 6:02 - 6:05
    sinon ce n'était évidemment pas la peine.
  • 6:05 - 6:08
    Donc, pour ça, on a utilisé
    ces espèces de montres
  • 6:08 - 6:10
    qui sont utilisées
    dans le cas du jogging.
  • 6:11 - 6:13
    Ça mesure la fréquence cardiaque,
  • 6:13 - 6:18
    or la fréquence cardiaque
    est un excellent indicateur du stress.
  • 6:19 - 6:22
    On a comparé l'évolution
    de la fréquence cardiaque
  • 6:22 - 6:27
    avec une approche humaine
    ou une approche réalisée par le robot.
  • 6:27 - 6:29
    L'approche dure 30 secondes,
  • 6:29 - 6:32
    ensuite, l'homme ou le robot s'immobilise.
  • 6:33 - 6:36
    L'augmentation de la fréquence
    cardiaque avec le robot
  • 6:36 - 6:38
    est relativement faible : 16 %.
  • 6:38 - 6:41
    C'est exactement la valeur
    que nous observons
  • 6:41 - 6:45
    quand des manchots transitent
    dans la colonie à côté des couveurs -
  • 6:45 - 6:47
    donc, une perturbation minime,
  • 6:47 - 6:50
    puisqu'ils défendent leur territoire,
    vous allez le voir.
  • 6:50 - 6:53
    Et dès que le robot s'immobilise,
  • 6:53 - 6:56
    la fréquence cardiaque
    du couveur redescend
  • 6:56 - 7:00
    à sa valeur de fluctuation initiale.
  • 7:01 - 7:04
    Il en va tout autrement
    lorsqu'il s'agit de l'homme.
  • 7:04 - 7:08
    On voit que l'augmentation de la fréquence
    cardiaque est beaucoup plus élevée.
  • 7:08 - 7:13
    Et qui plus est, elle reste
    à cette valeur très élevée
  • 7:13 - 7:16
    durant toute la présence
    de l'homme, même immobile.
  • 7:16 - 7:21
    Et il faut même attendre six
    ou sept minutes après son départ
  • 7:22 - 7:26
    pour que l'on retrouve
    la valeur de fluctuation initiale.
  • 7:26 - 7:31
    C'est lié au fait que, contrairement
    à la présence du robot,
  • 7:31 - 7:35
    l'homme, même parfaitement immobile,
  • 7:35 - 7:38
    provoque un écartement
    de tous les manchots.
  • 7:38 - 7:40
    Ils reculent, avec leur œuf
    sur les pattes,
  • 7:40 - 7:42
    ce qui déstructure la colonie.
  • 7:42 - 7:44
    Donc, c'est un stress énorme.
  • 7:44 - 7:49
    Vous imaginez, sur une colonie
    de 20 000 couples, ce que ça provoquerait.
  • 7:50 - 7:53
    (Vidéo) (Cris de manchots)
  • 7:54 - 7:57
    Nous avons pu démarrer une étude
    de ce manchot royal,
  • 7:57 - 8:01
    avec, vous allez le voir,
    un robot qui s'approche,
  • 8:01 - 8:06
    qui provoque l'écartement
    des individus qui n'ont pas d'œuf,
  • 8:06 - 8:08
    donc qui ne défendent pas leur territoire.
  • 8:08 - 8:12
    Par contre, ceux qui ont un œuf -
  • 8:12 - 8:15
    vous voyez un petit curieux
    qui suit... (Rires)
  • 8:15 - 8:17
    ... la progression du robot -
  • 8:17 - 8:21
    ceux qui ont un œuf
    défendent leur territoire,
  • 8:21 - 8:23
    à coups de becs et à coups d'ailerons.
  • 8:25 - 8:28
    Alors, ça va nous permettre -
    et on commence à le faire -
  • 8:28 - 8:33
    l'identification et la localisation
    grâce à un GPS extrêmement perfectionné,
  • 8:33 - 8:35
    à quelques centimètres près,
  • 8:35 - 8:41
    de savoir comment les animaux
    sont distribués dans la colonie,
  • 8:41 - 8:44
    donc comment elle est structurée
  • 8:44 - 8:49
    en fonction de leur
    expérience et de leur âge,
  • 8:49 - 8:52
    ce qui nous permettra de comprendre,
    pour la première fois,
  • 8:52 - 8:54
    le fonctionnement d'une colonie.
  • 8:54 - 8:55
    Je vais vous montrer maintenant,
  • 8:55 - 9:02
    lorsque le même robot
    est équipé avec une caméra,
  • 9:02 - 9:06
    vous allez mieux voir ce comportement
    de défense territoriale.
  • 9:07 - 9:10
    L'impression de plus grande rapidité -
    en fait, c'est la même vitesse -,
  • 9:10 - 9:13
    c'est parce que la
    caméra est sur le robot.
  • 9:13 - 9:16
    Vous voyez, avec leur bec -
  • 9:16 - 9:22
    c'est ce qui provoque cette augmentation
    de 16 % de la fréquence cardiaque -
  • 9:22 - 9:24
    ils attaquent le robot.
  • 9:25 - 9:28
    Parfois, on avait du mal à passer,
    donc on vient d'en construit un nouveau.
  • 9:28 - 9:33
    On a mis un an, parce qu'on est aux
    limites de la miniaturisation possible.
  • 9:33 - 9:39
    Ce nouveau robot, étant un peu plus
    petit, progressera plus facilement.
  • 9:39 - 9:45
    On va laisser ce robot se garer
    près du biologiste qui le télécommande,
  • 9:45 - 9:49
    et nous allons passer chez le plus
    proche parent du manchot royal
  • 9:49 - 9:51
    qui est le manchot empereur -
  • 9:51 - 9:57
    le manchot empereur, l'animal vedette
    de « La marche de l'empereur ».
  • 9:58 - 10:02
    D'ailleurs, nous sommes dans la colonie
    où le film a été tourné, en Terre Adélie.
  • 10:03 - 10:06
    Alors là, je suis tombé sur un os.
  • 10:07 - 10:08
    Pourquoi ?
  • 10:08 - 10:10
    Parce que le manchot empereur -
  • 10:10 - 10:13
    et vous l'avez probablement
    vu dans ce film -
  • 10:13 - 10:16
    n'a pas de comportement
    de défense territoriale.
  • 10:16 - 10:19
    C'est une exception dans le monde animal.
  • 10:19 - 10:22
    La plupart des animaux,
    sauf quelques espèces
  • 10:22 - 10:25
    qui vivent comme par hasard
    dans les régions froides,
  • 10:25 - 10:28
    ont un comportement
    de défense territoriale.
  • 10:28 - 10:32
    Donc, ce qui se passe,
    c'est que le manchot empereur,
  • 10:32 - 10:36
    alors qu'il est beaucoup plus
    puissant que le manchot royal,
  • 10:36 - 10:38
    quand il voit approcher le petit robot,
  • 10:38 - 10:40
    il recule,
  • 10:40 - 10:42
    parce qu'il n'a pas
    cette défense territoriale.
  • 10:42 - 10:47
    Il fait comme les manchots royaux
    que vous avez vus tout à l'heure,
  • 10:47 - 10:50
    en limite de la colonie, qui se sont
    poussés à l'arrivée du robot,
  • 10:50 - 10:53
    mais eux, c'est parce
    qu'ils n'avaient pas d'œufs.
  • 10:54 - 10:56
    Pourquoi n'y a-t-il pas
    de défense territoriale ?
  • 10:57 - 11:00
    En hiver, ils se serrent
    les uns contre les autres.
  • 11:00 - 11:03
    C'est ce qui va leur permettre
    de jeûner pendant quatre mois.
  • 11:03 - 11:07
    Ils réduisent de moitié
    leur vitesse d'amaigrissement
  • 11:07 - 11:09
    en se serrant les uns contre les autres.
  • 11:09 - 11:13
    Et donc - j'ai fait un suspense, là -
  • 11:13 - 11:16
    je vais vous montrer la solution adoptée :
  • 11:16 - 11:18
    (Exclamations) (Rires)
  • 11:20 - 11:25
    en camouflant le petit robot
    avec un faux poussin.
  • 11:25 - 11:28
    Et vous voyez cette attitude
    de l'adulte et du poussin.
  • 11:28 - 11:32
    Non seulement ils ont
    laissé approcher le robot,
  • 11:33 - 11:37
    mais leur mouvement indique
    qu'ils sont en train de chanter
  • 11:37 - 11:41
    pour tenter de communiquer avec lui.
  • 11:42 - 11:45
    Et ce petit poussin
    peut même s'intégrer...
  • 11:45 - 11:47
    (Exclamations)
  • 11:47 - 11:50
    ... à une crèche de poussins.
  • 11:51 - 11:53
    Mais, il fallait aller plus loin.
  • 11:53 - 11:56
    En effet, aux moments
    les plus froids en Terre Adélie,
  • 11:56 - 12:00
    dans certaines colonies,
    la température descend à moins 50.
  • 12:01 - 12:04
    Rien que pour avoir
    l'autonomie suffisante,
  • 12:04 - 12:06
    il faudrait, à cette époque-là,
  • 12:06 - 12:10
    des batteries deux fois
    plus grandes que ce robot.
  • 12:11 - 12:14
    Et avec un petit poussin,
    on ne peut cacher qu'un petit robot.
  • 12:15 - 12:18
    Qui plus est, le faux petit poussin
  • 12:18 - 12:21
    n'est utilisable qu'à l'époque
    des petits poussins.
  • 12:21 - 12:22
    (Rires)
  • 12:22 - 12:26
    Donc, je me suis lancé un autre défi,
  • 12:26 - 12:30
    qui est de construire un faux
    manchot empereur adulte.
  • 12:30 - 12:32
    (Rires)
  • 12:32 - 12:36
    J'avais la preuve qu'on peut les tromper
    en tout cas, vous en êtes témoins.
  • 12:36 - 12:40
    Mais, ça s'est révélé un vrai
    challenge technologique.
  • 12:41 - 12:47
    Pas question de construire
    un robot à stature verticale,
  • 12:47 - 12:51
    il tomberait tout de suite - on
    a des vents de 150 à 200 km/h.
  • 12:51 - 12:56
    Donc l'idée, c'est de construire
    un manchot toboggannant.
  • 12:56 - 12:58
    Vous ne l'entendez pas,
    mais il y a un bruit de glissement.
  • 12:58 - 12:59
    (Léger bruit)
  • 12:59 - 13:03
    Voilà ! Écoutez. C'est le bruit
    du glissement sur la banquise.
  • 13:05 - 13:09
    On a construit un premier prototype,
    avec un magnifique costume
  • 13:09 - 13:14
    fait par les meilleurs experts
    de l'industrie du cinéma -
  • 13:14 - 13:17
    voilà l'équipe des jeunes
    ingénieurs qui m'entourent -
  • 13:18 - 13:21
    un manchot équipé de chenilles,
  • 13:21 - 13:25
    puisqu'on est sur la glace de mer,
    sur la banquise.
  • 13:25 - 13:27
    On l'a envoyé en Terre Adélie.
  • 13:27 - 13:28
    (Rires)
  • 13:28 - 13:31
    Les résultats ont été mitigés,
  • 13:31 - 13:35
    parce que, comme vous le voyez,
    il suscite la curiosité, l'intérêt...
  • 13:35 - 13:36
    (Rires)
  • 13:36 - 13:38
    ... des inemployés.
  • 13:39 - 13:41
    Mais, les couveurs restent méfiants.
  • 13:41 - 13:44
    Nous avons deux explications probables.
  • 13:44 - 13:47
    Ce costume qui est magnifique, en fait,
  • 13:47 - 13:52
    ne donne pas l'image
    qu'ils doivent avoir,
  • 13:52 - 13:54
    car ils voient
    dans le spectre ultraviolet.
  • 13:54 - 13:57
    Et, par ailleurs, les chenilles
    font trop de bruit.
  • 13:57 - 14:01
    Depuis deux ans,
    on construit un nouveau robot
  • 14:01 - 14:04
    qui aura un vrai plumage -
  • 14:04 - 14:09
    on a ramené des cadavres intacts de
    Terre Adélie, trouvés dans la colonie.
  • 14:11 - 14:16
    Les taxidermistes du muséum sont
    en train de préparer actuellement la peau.
  • 14:16 - 14:17
    Il aura un vrai plumage,
  • 14:17 - 14:22
    ce qui nous donnera une vraie image
    dans le spectre ultraviolet.
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    Il aura des mouvements des ailerons.
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    Il n'aura pas de chenilles.
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    Il glissera sur sa carène,
    comme vous le voyez ici,
  • 14:30 - 14:34
    et le bruit du glissement masquera
    le bruit des roues qui les gêne.
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    Il aura un haut-parleur parce qu'il
    communiquera avec les vrais manchots.
  • 14:40 - 14:41
    Vous voyez,
  • 14:41 - 14:45
    alors que l'on oppose souvent
    la technologie et la Nature,
  • 14:45 - 14:48
    il s'agit ici d'une démarche
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    où le développement technologique
    va nous permettre
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    de mieux la comprendre,
    pour mieux la conserver.
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    Nous sommes également à l'interface
    entre l'éthique et la science,
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    puisqu'il s'agit de développer
    nos connaissances scientifiques
  • 15:07 - 15:09
    en réduisant la perturbation des animaux,
  • 15:09 - 15:13
    ce qui, vous l'avez vu, réduit aussi
    les risques de biais scientifique.
  • 15:13 - 15:15
    Je vous remercie pour votre attention.
  • 15:15 - 15:17
    (Applaudissements)
Title:
Des robots pour percer les secrets des manchots | Yvon LE MAHO | TEDxAnnecy
Description:

Les nouvelles technologies nous aident à explorer l’espace. Pourquoi pas également à comprendre le monde qui nous entoure ? Yvon Le Maho s'intéresse plus particulièrement aux espèces qui vivent dans les conditions de froid les plus extrêmes de notre planète : les manchots antarctiques. On n’a pas encore pu déterminer comment sont structurées et fonctionnent leurs colonies, ni comment les individus interagissent car, en raison de la perturbation qu'il occasionne, l’homme ne peut pas circuler à l'intérieur du groupe. Donc, Yvon a eu l’idée, pour ce faire, de développer des robots - un vrai challenge car, dans certains cas, il faut les camoufler pour les rendre acceptables...

La multiplicité des innovations développées par les animaux et les végétaux pour s’adapter aux environnements les plus variés de notre planète, souvent dans des conditions extrêmes, fascine Yvon Le Maho. A 71 ans, il a parcouru le monde entier pour étudier les animaux, aussi bien dans les environnements polaires que tropicaux. Il a lancé deux grands programmes de recherche : un, il y a près de 50 ans, sur les manchots antarctiques hivernant en Terre Adélie, et l'autre, il y a une vingtaine d’années, en Guyane, sur les tortues marines, deux programmes qui sont poursuivis par ses élèves. Depuis 1990, il cherche à innover dans de nouvelles technologies qui permettent de développer nos connaissances sur les animaux dans leur milieu naturel, tout en réduisant la perturbation induite par l’homme.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. Pour en savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
15:34

French subtitles

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