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La pauvreté n'est pas un manque de caractère, c'est un manque d'argent

  • 0:02 - 0:05
    J'aimerais commencer
    avec une question simple :
  • 0:06 - 0:10
    pourquoi les pauvres prennent-ils
    tant de mauvaises décisions ?
  • 0:12 - 0:13
    C'est une question cruelle
  • 0:13 - 0:15
    mais regardez les données :
  • 0:15 - 0:17
    ils empruntent plus, épargnent moins,
  • 0:17 - 0:20
    fument plus, font moins
    de sport, boivent plus
  • 0:20 - 0:21
    et mangent moins sainement.
  • 0:22 - 0:24
    Pourquoi ?
  • 0:24 - 0:26
    L'explication standard
  • 0:26 - 0:29
    fut un jour résumée
    par le premier ministre britannique,
  • 0:29 - 0:29
    Margaret Thatcher.
  • 0:29 - 0:33
    Elle a qualité la pauvreté
    de « défaut de la personnalité ».
  • 0:33 - 0:35
    (Rires)
  • 0:35 - 0:37
    Un manque de caractère, en gros.
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    J'ignore combien d'entre vous
    seraient aussi directs.
  • 0:42 - 0:46
    Mais l'idée que quelque chose
    cloche chez les pauvres
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    n'est pas restreinte à Mme Thatcher.
  • 0:49 - 0:52
    Certains croient que les pauvres
    devraient être tenus responsables
  • 0:53 - 0:54
    de leurs erreurs.
  • 0:54 - 0:58
    D'autres que nous devrions les aider
    à prendre de meilleures décisions.
  • 0:59 - 1:02
    Mais la supposition
    sous-jacente est la même :
  • 1:03 - 1:05
    quelque chose cloche chez eux.
  • 1:06 - 1:08
    Si nous pouvions les changer,
  • 1:08 - 1:11
    si nous pouvions leur apprendre
    comment vivre leur vie,
  • 1:11 - 1:12
    si seulement ils écoutaient.
  • 1:13 - 1:15
    Pour être honnête,
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    c'est ce que j'ai pensé durant longtemps.
  • 1:19 - 1:21
    Il n'y a que quelques années
    que j'ai découvert
  • 1:21 - 1:25
    que tout ce que je pensais savoir
    sur la pauvreté était faux.
  • 1:26 - 1:29
    Tout a commencé quand je suis tombé
    sur une publication
  • 1:29 - 1:31
    de psychologues américains.
  • 1:31 - 1:33
    Ils avaient parcouru 13 000km,
    allant jusqu'en Inde,
  • 1:33 - 1:35
    pour une étude fascinante.
  • 1:35 - 1:38
    C'était une expérience
    avec des agriculteurs de canne à sucre.
  • 1:39 - 1:42
    Vous devez savoir que ces agriculteurs
    recueillent environ 60%
  • 1:42 - 1:44
    de leur revenu annuel d'un coup,
  • 1:44 - 1:46
    juste après la récolte.
  • 1:46 - 1:50
    Cela signifie qu'ils sont
    relativement pauvres une partie de l'année
  • 1:50 - 1:51
    et riches le reste.
  • 1:53 - 1:57
    Les chercheurs leurs ont demandé de passer
    un test de QI avant et après la récolte.
  • 1:58 - 2:02
    Ce qu'ils ont alors découvert
    m'a complètement ébahi.
  • 2:03 - 2:08
    Les agriculteurs avaient un score
    bien inférieur avant la récolte.
  • 2:08 - 2:11
    Les effets de la vie dans la pauvreté
  • 2:11 - 2:14
    correspondent à une perte
    de 14 points de QI.
  • 2:14 - 2:16
    Pour vous donner une idée,
  • 2:16 - 2:19
    c'est comparable à la perte
    d'une nuit de sommeil
  • 2:19 - 2:21
    ou aux effets de l'alcoolisme.
  • 2:23 - 2:25
    Quelques mois après,
    j'ai entendu qu'Edar Shafir,
  • 2:25 - 2:29
    professeur de l'université de Princeton
    et un des auteurs de cette étude,
  • 2:29 - 2:31
    venait en Hollande, où je vis.
  • 2:31 - 2:32
    Je l'ai rencontré à Amsterdam
  • 2:32 - 2:36
    pour parler de sa nouvelle théorie
    révolutionnaire de la pauvreté.
  • 2:36 - 2:38
    Je peux la résumer en trois mots :
  • 2:39 - 2:41
    « mentalité de pénurie ».
  • 2:43 - 2:45
    Les gens se comportent différemment
  • 2:45 - 2:47
    quand ils perçoivent
    qu'une chose est limitée.
  • 2:47 - 2:50
    Peu importe ce que c'est --
  • 2:50 - 2:53
    que ce soit un manque de temps,
    d'argent ou de nourriture.
  • 2:53 - 2:55
    Vous connaissez tous ce sentiment,
  • 2:55 - 2:57
    quand vous avez trop à faire
  • 2:57 - 2:59
    ou que vous avez renoncé à déjeuner
  • 2:59 - 3:00
    et votre glycémie plonge.
  • 3:00 - 3:03
    Cela restreint votre attention
    à votre manque immédiat --
  • 3:03 - 3:05
    au sandwich qu'il faut que vous mangiez,
  • 3:05 - 3:08
    à la réunion qui commence
    dans cinq minutes
  • 3:08 - 3:11
    ou aux factures qui doivent
    être payées demain.
  • 3:11 - 3:14
    La perspective à long terme
    part en fumée.
  • 3:16 - 3:18
    Vous pourriez comparer cela
    à un nouvel ordinateur
  • 3:18 - 3:21
    qui fait tourner dix programmes lourds.
  • 3:21 - 3:24
    Il ralentit et ralentit,
    faisant de erreurs.
  • 3:24 - 3:26
    Il finit par planter --
  • 3:26 - 3:28
    pas que ce soit un mauvais ordinateur
  • 3:28 - 3:31
    mais il a trop à faire d'un coup.
  • 3:31 - 3:34
    Les pauvres ont le même problème.
  • 3:35 - 3:38
    Ils ne prennent pas de décisions idiotes
    car ils sont idiots
  • 3:38 - 3:40
    mais car ils vivent dans un contexte
  • 3:40 - 3:42
    où n'importe qui
    prendrait des décisions idiotes.
  • 3:43 - 3:45
    Soudain, j'ai compris
  • 3:46 - 3:49
    pourquoi tant de nos programmes
    anti-pauvreté ne fonctionnent pas.
  • 3:51 - 3:55
    Les investissements dans l'éducation
    sont souvent inefficaces.
  • 3:55 - 3:58
    La pauvreté n'est pas
    un manque de connaissances.
  • 3:59 - 4:01
    Une analyse récente de 201 études
  • 4:01 - 4:04
    sur l'efficacité des formations
    de gestion de l'argent
  • 4:04 - 4:07
    a conclu qu'elles n'avaient
    presque aucun effet.
  • 4:07 - 4:09
    Ne vous méprenez pas --
  • 4:09 - 4:11
    non pas que les pauvres
    n'apprennent rien --
  • 4:11 - 4:13
    ils en sortent plus sages, c'est certain.
  • 4:14 - 4:16
    Mais ce n'est pas assez.
  • 4:16 - 4:19
    Ou comme le professeur Shafir m'a dit :
  • 4:19 - 4:21
    « C'est comme apprendre
    à nager à quelqu'un
  • 4:21 - 4:24
    et les jeter dans une mer agitée. »
  • 4:25 - 4:26
    Je me souviens être assis là,
  • 4:27 - 4:28
    perplexe.
  • 4:29 - 4:30
    Cela m'a frappé,
  • 4:30 - 4:33
    nous aurions pu le comprendre
    il y a des décennies.
  • 4:33 - 4:36
    Ces psychologues n'ont pas eu besoin
    de scanners du cerveau ;
  • 4:36 - 4:38
    juste mesurer le QI des agriculteurs
  • 4:38 - 4:41
    et les tests de QI ont été inventés
    il y a plus de 100 ans.
  • 4:41 - 4:45
    J'ai réalisé que j'avais déjà lu
    sur la psychologie de la pauvreté avant.
  • 4:46 - 4:49
    George Orwell, un des plus grands
    auteurs ayant jamais vécu,
  • 4:49 - 4:52
    a connu la pauvreté dans les années 1920.
  • 4:53 - 4:55
    « L'essence de la pauvreté » a-t-il écrit,
  • 4:55 - 4:58
    est qu'elle « annihile le futur ».
  • 4:59 - 5:01
    Il s'étonnait, je cite :
  • 5:02 - 5:05
    « Combien les gens prennent pour acquis
    d'avoir le droit de prêcher
  • 5:05 - 5:06
    et prier pour vous
  • 5:06 - 5:09
    dès que votre revenu chute
    sous un certain seuil. »
  • 5:09 - 5:13
    Ces mots résonnent
    tout autant aujourd'hui.
  • 5:15 - 5:17
    La grande question est, bien sûr :
  • 5:17 - 5:18
    que pouvons-nous faire ?
  • 5:19 - 5:21
    Les économistes modernes
    ont des solutions dans leurs manches :
  • 5:21 - 5:23
    aider les pauvres avec la bureaucratie
  • 5:23 - 5:26
    ou leur envoyer un SMS
    pour leur rappeler de payer les factures.
  • 5:26 - 5:31
    Ce genre de solutions sont très populaires
    auprès des politiciens modernes
  • 5:31 - 5:33
    en grande partie
  • 5:33 - 5:35
    car elles ne coûtent rien.
  • 5:36 - 5:40
    Ces solutions sont, à mon avis,
    un symbole de cette ère
  • 5:40 - 5:42
    où nous traitons si souvent les symptomes
  • 5:42 - 5:44
    mais ignorons la cause sous-jacente.
  • 5:46 - 5:47
    Je me demande :
  • 5:48 - 5:51
    pourquoi ne changeons-nous pas le contexte
    dans lequel les pauvres vivent ?
  • 5:52 - 5:54
    Ou, selon notre analogie
    avec l'ordinateur :
  • 5:54 - 5:56
    pourquoi continuer à bricoler le logiciel
  • 5:56 - 6:00
    quand le problème peut être résolu
    en installant plus de mémoire ?
  • 6:00 - 6:04
    A ce moment-là, le professeur Shafir
    avait le regard vide.
  • 6:04 - 6:06
    Après quelques secondes, il a dit :
  • 6:07 - 6:09
    « Oh, je comprends.
  • 6:10 - 6:13
    Vous voulez donner
    plus d'argent aux pauvres
  • 6:14 - 6:16
    pour éradiquer la pauvreté.
  • 6:16 - 6:19
    Bien sûr, ce serait super.
  • 6:20 - 6:22
    Mais je crains que ce genre
    de politique de gauche
  • 6:22 - 6:24
    que vous avez à Amsterdam --
  • 6:24 - 6:26
    elle n'existe pas aux États-Unis. »
  • 6:27 - 6:30
    Est-ce vraiment une idée
    démodée et de gauche ?
  • 6:31 - 6:33
    Je me souviens d'avoir lu un vieux plan --
  • 6:33 - 6:37
    quelque chose de proposé
    par des grands penseurs de l'histoire.
  • 6:37 - 6:41
    Le philosophe Thomas More
    touche le sujet dans son livre « Utopia »,
  • 6:41 - 6:43
    il y a plus de 500 ans.
  • 6:43 - 6:47
    Ses partisans se sont étendus
    sur tout le spectre, droite et gauche,
  • 6:47 - 6:50
    de l'activiste pour les droits civils,
    Martin Luther King,
  • 6:50 - 6:52
    à l'économiste Milton Friedman.
  • 6:53 - 6:56
    C'est une idée incroyablement simple :
  • 6:57 - 7:00
    une garantie de revenu de base.
  • 7:01 - 7:03
    Qu'est-ce que c'est ?
  • 7:03 - 7:04
    C'est facile.
  • 7:05 - 7:07
    Une subvention mensuelle,
    assez pour les besoins de base :
  • 7:07 - 7:09
    nourriture, abri, éducation.
  • 7:10 - 7:12
    C'est inconditionnel,
  • 7:12 - 7:14
    personne n'a à vous dire
    ce que vous devez faire pour l'avoir
  • 7:14 - 7:17
    ni ce que vous devez faire avec.
  • 7:17 - 7:19
    Ce n'est pas une faveur mais un droit.
  • 7:19 - 7:22
    Il n'y a aucun stigmate lié à cela.
  • 7:22 - 7:25
    En en apprenant plus
    sur la vraie nature de la pauvreté,
  • 7:25 - 7:27
    je me demandais constamment :
  • 7:27 - 7:30
    est-ce l'idée que nous attendions tous ?
  • 7:31 - 7:33
    Pourrait-ce être si simple ?
  • 7:34 - 7:36
    Au cours des trois années suivantes,
  • 7:36 - 7:39
    j'ai lu tout ce que j'ai trouvé
    sur le revenu de base.
  • 7:39 - 7:41
    J'ai parcouru les douzaines d'expériences
  • 7:41 - 7:43
    conduites à travers le monde.
  • 7:43 - 7:46
    Il n'a pas fallu longtemps
    avant de trouver l'histoire d'une ville
  • 7:46 - 7:48
    qui avait réussi --
    elle avait éradiqué la pauvreté.
  • 7:48 - 7:50
    Mais alors...
  • 7:50 - 7:52
    presque tout le monde a oublié.
  • 7:54 - 7:56
    Cette histoire commence
    à Dauphin, au Canada.
  • 7:57 - 8:03
    En 1974, on a garanti un revenu de base
    à tous les habitants de cette ville,
  • 8:03 - 8:05
    s'assurant que personne
    ne chute sous le seuil de pauvreté.
  • 8:05 - 8:07
    Au début de l'expérience,
  • 8:07 - 8:11
    une armée de chercheurs
    sont venus dans la ville.
  • 8:11 - 8:14
    Durant quatre ans, tout s'est bien passé.
  • 8:15 - 8:18
    Puis un nouveau gouvernement
    a été élu au pouvoir
  • 8:18 - 8:22
    et le nouveau cabinet canadien voyait
    peu d'intérêt à l'expérience coûteuse.
  • 8:22 - 8:26
    Quand il n'est plus resté d'argent
    pour analyser les résultats,
  • 8:26 - 8:31
    les chercheurs ont décidé de ranger
    les dossiers dans 2 000 boîtes.
  • 8:32 - 8:35
    25 années sont passées
  • 8:35 - 8:38
    puis Evelyn Forget,
    une professeure canadienne,
  • 8:38 - 8:39
    a trouvé les archives.
  • 8:39 - 8:43
    Durant 3 ans, elle a soumis les données
    à toutes formes d'analyses statistiques
  • 8:43 - 8:45
    et peu importe ce qu'elle essayait,
  • 8:45 - 8:47
    les résultats étaient les mêmes :
  • 8:48 - 8:52
    l'expérience avait été un franc succès.
  • 8:53 - 8:55
    Evelyn Forget a découvert
  • 8:55 - 8:57
    que les gens de Dauphin
    n'étaient pas que plus riches
  • 8:57 - 8:59
    mais plus intelligents et sains.
  • 8:59 - 9:02
    Les résultats scolaires des enfants
    s'étaient fortement améliorés.
  • 9:03 - 9:07
    Le taux d'hospitalisation
    avait diminué de 8,5%.
  • 9:08 - 9:10
    La violence conjugale avait baissé,
  • 9:10 - 9:12
    comme les plaintes
    liées à la santé mentale.
  • 9:12 - 9:14
    Les gens n'avaient pas démissionné.
  • 9:15 - 9:18
    Les seuls qui travaillaient un peu moins
    étaient les jeunes mères et étudiants --
  • 9:18 - 9:20
    qui restaient plus longtemps à l'école.
  • 9:21 - 9:23
    Depuis, il y a des résultats similaires
  • 9:23 - 9:25
    dans d'innombrables
    autres expériences dans le monde,
  • 9:25 - 9:27
    des États-Unis à l'Inde.
  • 9:30 - 9:31
    Alors...
  • 9:32 - 9:33
    voilà ce que j'ai appris.
  • 9:34 - 9:36
    Quand il s'agit de pauvreté,
  • 9:36 - 9:41
    nous, les riches, devrions arrêter
    de prétendre être mieux informés,
  • 9:42 - 9:45
    arrêter d'envoyer chaussures
    et peluches aux pauvres,
  • 9:45 - 9:47
    des gens qui nous sont étrangers,
  • 9:47 - 9:50
    et nous débarrasser de la vaste
    industrie de bureaucrates paternalistes
  • 9:50 - 9:52
    quand nous pourrions donner ces salaires
  • 9:52 - 9:54
    aux pauvres qu'ils sont censés aider.
  • 9:54 - 9:56
    (Applaudissements)
  • 9:56 - 9:59
    Ce qui est génial avec l'argent
  • 9:59 - 10:02
    est qu'il sert à acheter
    ce dont les gens ont besoin
  • 10:02 - 10:05
    plutôt que ce que les experts
    autoproclamés croient nécessaire.
  • 10:06 - 10:10
    Imaginez combien de scientifiques,
    entrepreneurs et écrivains brillants,
  • 10:10 - 10:11
    comme George Orwell,
  • 10:11 - 10:14
    dépérissent face à la pénurie.
  • 10:14 - 10:17
    Imaginez l'énergie et le talent
    que nous libérerions
  • 10:17 - 10:20
    si nous nous débarrassions
    définitivement de la pauvreté.
  • 10:20 - 10:24
    Je crois qu'un revenu de base marcherait
    comme un capital de risque pour les gens.
  • 10:25 - 10:27
    Nous ne pouvons pas ne pas le faire
  • 10:27 - 10:30
    car la pauvreté coûte très cher.
  • 10:31 - 10:34
    Regardez le coût de la pauvreté infantile
    aux États-Unis par exemple.
  • 10:34 - 10:38
    On l'estime à 500 milliards
    de dollars chaque année,
  • 10:38 - 10:41
    pour plus de dépenses de soins,
    plus d'abandons scolaires
  • 10:41 - 10:43
    et plus de criminalité.
  • 10:43 - 10:46
    C'est un incroyable gaspillage
    de potentiel humain.
  • 10:48 - 10:51
    Parlons de l'éléphant dans la pièce.
  • 10:51 - 10:54
    Comment pourrions-nous assurer
    une garantie de revenu de base ?
  • 10:55 - 10:58
    C'est en fait bien moins cher
    que vous pourriez le penser.
  • 10:58 - 11:02
    A Dauphin, ils l'ont financé
    avec une taxe négative sur le revenu.
  • 11:02 - 11:04
    Cela signifie que votre revenu
    est augmenté
  • 11:04 - 11:06
    dès que vous tombez
    sous le seuil de pauvreté.
  • 11:06 - 11:08
    Dans ce scénario,
  • 11:08 - 11:10
    selon les meilleures estimations
    de nos économistes,
  • 11:10 - 11:13
    pour un coût net de 175 milliards --
  • 11:13 - 11:18
    un quart des dépenses militaires
    américaines, un pourcent du PIB --
  • 11:18 - 11:22
    tous les Américains pauvres pourraient
    passer au-dessus du seuil de pauvreté.
  • 11:23 - 11:26
    On pourrait éradiquer la pauvreté.
  • 11:26 - 11:28
    Cela devrait être notre but.
  • 11:29 - 11:30
    (Applaudissements)
  • 11:30 - 11:33
    Le temps des petites idées
    et coups de pouce est fini.
  • 11:33 - 11:36
    Je crois vraiment qu'il est temps
    pour de nouvelles idées radicales
  • 11:36 - 11:39
    et le revenu de base est bien plus
    qu'une autre politique.
  • 11:39 - 11:44
    Il repense entièrement
    ce que le travail est.
  • 11:44 - 11:46
    Dans ce sens,
  • 11:46 - 11:48
    il ne fera pas que libérer les pauvres
  • 11:49 - 11:50
    mais aussi les autres.
  • 11:51 - 11:54
    Aujourd'hui, des millions de gens pensent
  • 11:54 - 11:56
    que leur travail a peu
    d'importance ou de sens.
  • 11:56 - 11:59
    Un sondage récent sur 230 000 employés
  • 11:59 - 12:01
    de 142 pays
  • 12:01 - 12:05
    a indiqué que seuls 13% des travailleurs
    aimaient leur travail.
  • 12:07 - 12:10
    Un autre sondage a montré
    que 37% des travailleurs britanniques
  • 12:10 - 12:13
    avaient un travail qui,
    à leur avis, ne devrait pas exister.
  • 12:14 - 12:17
    Comme Brad Pitt le dit
    dans « Fight Club » :
  • 12:17 - 12:18
    « On fait un travail qu'on déteste
  • 12:18 - 12:21
    pour acheter des choses
    dont on n'a pas besoin ».
  • 12:21 - 12:22
    (Rires)
  • 12:22 - 12:23
    Ne vous méprenez pas --
  • 12:23 - 12:26
    je ne parle pas des professeurs,
    des éboueurs
  • 12:26 - 12:27
    et des travailleurs de la santé.
  • 12:27 - 12:29
    S'ils arrêtaient de travailler,
  • 12:29 - 12:30
    on aurait des problèmes.
  • 12:31 - 12:35
    Je parle de tous ces professionnels
    bien payés avec un excellent CV
  • 12:35 - 12:36
    qui gagnent de l'argent à faire...
  • 12:36 - 12:39
    des réunions de transactions stratégiques
  • 12:39 - 12:42
    en réfléchissant à la valeur ajoutée
    de la co-création innovante
  • 12:42 - 12:43
    dans la société en réseaux.
  • 12:43 - 12:44
    (Rires)
  • 12:44 - 12:45
    (Applaudissements)
  • 12:45 - 12:46
    Quelque chose du genre.
  • 12:46 - 12:49
    Imaginez le talent gaspillé
  • 12:49 - 12:53
    simplement car nous disons à nos enfants
    de « gagner leur vie ».
  • 12:54 - 12:57
    Pensez à ce que, il y a quelques années,
    un génie des maths chez Facebook a dit :
  • 12:57 - 12:59
    « Les grands esprits de ma génération
  • 12:59 - 13:03
    réfléchissent à comment faire
    pour que les gens cliquent sur des pubs. »
  • 13:05 - 13:06
    Je suis un historien.
  • 13:07 - 13:09
    Si l'histoire nous apprend quelque chose,
  • 13:09 - 13:12
    c'est que les choses
    pourraient être différentes.
  • 13:12 - 13:13
    Rien n'est inévitable
  • 13:13 - 13:16
    sur notre structure actuelle
    de la société et de l'économie.
  • 13:16 - 13:19
    Les idées peuvent changer le monde.
  • 13:19 - 13:21
    Je pense que les dernières années
  • 13:21 - 13:23
    il est devenu très clair
  • 13:23 - 13:25
    que le status quo
    n'est pas une solution --
  • 13:25 - 13:26
    il nous faut de nouvelles idées.
  • 13:28 - 13:32
    Je sais que beaucoup
    se sentent pessimistes
  • 13:32 - 13:34
    envers un futur d'inégalités croissantes,
  • 13:34 - 13:35
    de xénophobie
  • 13:35 - 13:36
    et de changement climatique.
  • 13:37 - 13:39
    Savoir à quoi nous nous opposons
    n'est pas assez.
  • 13:39 - 13:41
    Nous devons être pour une chose.
  • 13:41 - 13:43
    Martin Luther King n'a pas dit
    « J'ai un cauchemar ».
  • 13:43 - 13:45
    (Rires)
  • 13:45 - 13:46
    Il avait un rêve.
  • 13:47 - 13:48
    (Applaudissements)
  • 13:48 - 13:49
    Alors...
  • 13:50 - 13:51
    voici mon rêve :
  • 13:52 - 13:54
    je crois dans un futur
  • 13:54 - 13:56
    où la valeur de votre travail
    n'est pas déterminée
  • 13:56 - 13:58
    par votre salaire
  • 13:58 - 14:00
    mais par le bonheur que vous répandez
  • 14:00 - 14:02
    et le sens que vous donnez.
  • 14:02 - 14:03
    Je crois en un futur
  • 14:03 - 14:07
    où le but de l'éducation n'est pas
    de vous préparer à un travail inutile
  • 14:07 - 14:08
    mais à une vie bien vécue.
  • 14:09 - 14:10
    Je crois en un futur
  • 14:11 - 14:14
    où une existence sans pauvreté
    n'est pas un privilège
  • 14:14 - 14:16
    mais un droit mérité par tous.
  • 14:16 - 14:17
    Nous y voilà.
  • 14:17 - 14:18
    Nous y voilà.
  • 14:18 - 14:21
    Nous avons la recherche,
    nous avons les preuves
  • 14:21 - 14:22
    et nous avons les moyens.
  • 14:22 - 14:26
    Plus de 500 ans après que Thomas More
    ait écrit sur le revenu de base
  • 14:26 - 14:30
    et 100 ans après la découverte de la vraie
    nature de la pauvreté par George Orwell,
  • 14:30 - 14:32
    nous devons changer notre vision du monde
  • 14:32 - 14:35
    car la pauvreté n'est pas
    un manque de caractère.
  • 14:36 - 14:38
    La pauvreté est un manque d'argent.
  • 14:39 - 14:41
    Merci.
  • 14:41 - 14:45
    (Applaudissements)
Title:
La pauvreté n'est pas un manque de caractère, c'est un manque d'argent
Speaker:
Rutger Bregman
Description:

« Les idées peuvent changer et changent le monde, » dit l'historien Rutger Bregman en partageant une idée provocante : un revenu de base garanti. Apprenez-en plus sur l'histoire de l'idée qui remonte il y a 500 ans et une expérience moderne oubliée où cela a fonctionné -- et imaginez combien d'énergie et de talent nous libérerions si nous nous débarrassions de la pauvreté une bonne fois pour toutes.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
14:58

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