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L'argent nous rend-il mauvais ?

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    Imaginez vous, pendant un instant,
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    en train de jouer une partie de Monopoly.
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    Sauf que dans ce jeu,
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    l'habileté, le talent
    et la chance
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    nécessaire pour l'emporter,
    comme dans la vraie vie,
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    ne pourra pas s'appliquer,
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    car le jeu a été truqué,
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    en votre faveur.
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    Vous disposez de plus d'argent,
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    plus d'opportunités
    pour bouger votre pion sur le plateau,
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    et davantage d'accès
    aux différentes ressources.
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    Parallèlement,
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    j'aimerais que vous vous demandiez
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    comment cette expérience
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    de joueur privilégié
    dans un jeu truqué
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    influence la façon dont vous vous percevez
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    et la façon
    dont vous percevez l'autre joueur ?
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    Donc nous avons fait une étude
    sur le campus de l'Université de Berkeley
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    afin de répondre à cette question.
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    Nous avons invité 200 joueurs
    dans un laboratoire.
  • 0:52 - 0:54
    Nous les avons mis 2 par 2 et
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    avons décidé à pile ou face
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    lequel des deux serait
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    le joueur riche de ce jeu truqué.
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    Les joueurs riches démarraient
    avec 2 fois plus d'argent.
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    Lorsqu'ils passaient
    par la case « Départ »,
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    ils recevaient deux fois plus d'argent.
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    Et ils lançaient les deux dés
    au lieu d'un seul,
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    et donc se déplaçaient
    beaucoup plus sur le plateau
  • 1:09 - 1:11
    (Rires)
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    Pendant 15 minutes,
  • 1:14 - 1:17
    nous les observions
    via des caméras cachées.
  • 1:17 - 1:19
    Et aujourd'hui, pour la première fois,
    j'aimerais
  • 1:19 - 1:21
    vous montrer des extraits
    de ce que nous avons observé.
  • 1:21 - 1:23
    Pardonnez la qualité du son,
  • 1:23 - 1:26
    elle est parfois mauvaise
    du fait que les caméras étaient cachées.
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    On a donc mis des sous-titres.
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    Joueur riche :
    « Tu as combien de billets de 500 ? »
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    Joueur pauvre : « Rien qu'un. »
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    Joueur riche : « Tu es sérieux ? »
    Joueur pauvre : « Oui. »
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    Joueur Riche : « J'en ai trois. » (Rires)
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    « Je ne sais pas pourquoi
    ils m'en ont donné autant. »
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    Donc les joueurs se sont
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    rapidement rendu compte
    que quelque chose clochait.
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    L'un des joueurs démarrait clairement
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    avec plus d'argent que l'autre.
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    Et pourtant,
    au fur et à mesure de la partie,
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    nous avons observé l'apparition
    de différences notables.
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    Des différences frappantes
    se sont faites jour
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    entre les deux joueurs.
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    Le joueur riche s'est mis
  • 1:53 - 1:56
    à faire plus de bruit
    en déplaçant son pion.
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    Il le claquait carrément contre le plateau
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    lorsqu'il le déplaçait.
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    Nous avons observé plus
    de comportements dominateurs,
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    des gestes de puissance
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    et de célébration
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    chez les joueurs riches.
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    Nous avions placé un bol rempli
    de bretzels au bord de la table.
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    En bas à droite de la vidéo.
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    Nous avons ainsi pu étudier
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    le comportement de consommation
    des participants,
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    en comptant le nombre de bretzels mangés.
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    Joueur riche : « Est-ce que ces bretzels
    sont un piège ? »
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    Joueur pauvre : « Je ne sais pas. »
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    Ok, il n'y a pas de surprise,
    ils savent qu'on est derrière tout ça.
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    Ils se demandent pourquoi
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    ce bol de bretzels est là.
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    Comme vous venez de le voir,
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    l'un d'eux demande même
    si ce n'est pas un piège.
  • 2:38 - 2:42
    Et malgré ça, le pouvoir
    dans cette situation,
  • 2:42 - 2:44
    semble inévitablement dominer
  • 2:44 - 2:47
    et ces joueurs riches
    commencent à manger davantage de bretzels.
  • 2:47 - 2:49
    Joueur riche :
    « Je vais essayer ces bretzels »
  • 2:52 - 2:54
    Joueur riche : « J'adore les bretzels ! »
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    (Rires)
  • 2:58 - 3:00
    Et au fur et à mesure du jeu,
  • 3:00 - 3:03
    un des comportements des plus
    intéressants et dramatiques à la fois,
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    que nous ayons observés
    a commencé à émerger :
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    les joueurs riches se sont montrés
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    de plus en plus grossiers
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    envers l'autre joueur,
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    de moins en moins sensibles
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    au triste sort
    de ces pauvres, pauvres joueurs
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    et de plus en plus démonstratifs
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    de leur succès matériel,
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    plus susceptible d'étaler leur réussite.
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    Joueur riche :
    « J'ai plus d'argent qu'il n'en faut ! »
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    Joueur pauvre : « Je te dois combien ? »
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    Joueur riche :
    « Tu me dois... 24 dollars. »
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    « Tu vas bientôt perdre
    tout ton argent ! »
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    « J'achète ! J'ai tellement d'argent. »
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    « J'ai tellement d'argent,
    c'est infernal. »
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    Joueur riche n°2 :
    « Je vais acheter tout le plateau. »
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    Joueur riche n°3 :
    « Tu n'auras bientôt plus un sou. »
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    « C'est comme si
    j'étais invincible maintenant. »
  • 3:47 - 3:48
    Ok.
  • 3:48 - 3:51
    Et voilà ce que je pense être
    le plus intéressant.
  • 3:51 - 3:53
    C'est qu'à la fin des 15 minutes,
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    on a demandé aux joueurs d'expliquer
    leur expérience de la partie.
  • 3:58 - 4:00
    Et quand les joueurs riches expliquaient
  • 4:00 - 4:03
    comment ils avaient inévitablement gagné
  • 4:03 - 4:04
    dans cette partie de Monopoly truquée,
  • 4:04 - 4:08
    (Rires)
  • 4:09 - 4:13
    ils nous parlaient
    de ce qu'ils avaient fait
  • 4:13 - 4:15
    pour acheter les différentes propriétés
  • 4:16 - 4:18
    et mériter leur succès dans le jeu.
  • 4:19 - 4:21
    Ils étaient beaucoup moins conscients
  • 4:21 - 4:23
    des éléments extérieurs de la situation,
  • 4:24 - 4:26
    y compris ce jeu de pile ou face
  • 4:26 - 4:30
    qui les avait mis, par hasard,
    dans une position privilégiée
  • 4:30 - 4:31
    au début du jeu.
  • 4:31 - 4:34
    C'est un aperçu vraiment
    vraiment incroyable
  • 4:34 - 4:38
    de la façon dont l'esprit
    perçoit les avantages.
  • 4:40 - 4:42
    On peut utiliser cette partie de Monopoly
  • 4:42 - 4:45
    comme métaphore pour comprendre la société
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    et sa structure hiérarchique
  • 4:47 - 4:48
    où quelques personnes
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    disposent de grandes richesses
    et d'influence
  • 4:50 - 4:52
    alors que beaucoup d'autres, non.
  • 4:52 - 4:54
    Ils sont beaucoup moins riches,
  • 4:54 - 4:55
    beaucoup moins influents
  • 4:55 - 4:58
    et ont nettement moins accès
    aux ressources.
  • 4:58 - 4:59
    Et ce que mes collègues et moi
  • 4:59 - 5:02
    avons fait pendant ces 7 dernières années,
  • 5:02 - 5:04
    c'est étudier les effets
    de ces types de hiérarchies.
  • 5:05 - 5:07
    Et ce que nous avons trouvé
  • 5:07 - 5:09
    dans des dizaines d'études
  • 5:09 - 5:12
    sur des milliers de personnes
    à travers ce pays,
  • 5:12 - 5:17
    c'est que plus le niveau de richesse
    d'une personne augmente,
  • 5:17 - 5:21
    plus ses sentiments
    d'empathie et de compassion s'amenuisent
  • 5:23 - 5:27
    et plus son sentiment d'y avoir droit,
    de le mériter
  • 5:27 - 5:30
    et son idéologie d'intérêt personnel
    augmentent.
  • 5:31 - 5:33
    Dans plusieurs sondages,
    nous avons constaté
  • 5:33 - 5:35
    qu'en fait ce sont
    les personnes plus riches
  • 5:35 - 5:38
    qui ont davantage tendance à faire passer
    la cupidité pour une vertu
  • 5:38 - 5:40
    et la poursuite de ses propres intérêts
  • 5:40 - 5:43
    pour une attitude morale et positive.
  • 5:43 - 5:44
    Mon objectif aujourd'hui est
  • 5:44 - 5:48
    d'aborder les conséquences
    de cette idéologie d’intérêt personnel,
  • 5:49 - 5:52
    de discuter de pourquoi ces conséquences
    méritent notre attention
  • 5:52 - 5:54
    et de finir avec ce que l'on peut y faire.
  • 5:55 - 5:58
    Certaines des premières études
    que nous avons faites dans ce domaine
  • 5:58 - 6:00
    portaient sur le comportement d'aide,
  • 6:00 - 6:02
    ce que les psychologues sociaux qualifient
  • 6:02 - 6:03
    de comportement pro-social.
  • 6:03 - 6:05
    Et nous voulions savoir
  • 6:05 - 6:08
    qui était plus enclin
    à aider une autre personne,
  • 6:08 - 6:11
    quelqu'un de riche ou quelqu'un de pauvre.
  • 6:11 - 6:14
    L'une de nos expériences consistait
  • 6:14 - 6:16
    à réunir dans un laboratoire
  • 6:16 - 6:18
    des membres riches et pauvres
    d'une communauté
  • 6:18 - 6:21
    et à leur donner à chacun
    l'équivalent de 10 dollars.
  • 6:22 - 6:23
    Nous avons dit aux participants
  • 6:23 - 6:26
    qu'ils pouvaient garder
    cette somme pour eux
  • 6:26 - 6:29
    ou la partager, s'ils le désiraient,
  • 6:29 - 6:31
    avec un inconnu qui resterait
    complètement anonyme.
  • 6:31 - 6:34
    Ils ne rencontreraient jamais cet inconnu
    et il ne les rencontrerait jamais.
  • 6:34 - 6:37
    Nous avons regardé
    combien les gens donnaient.
  • 6:38 - 6:40
    Les personnes dont les revenus étaient
    de 25 000 dollars,
  • 6:40 - 6:42
    parfois en dessous
    des 15 000 dollars par an,
  • 6:42 - 6:45
    donnaient 44% de plus à l'inconnu
  • 6:45 - 6:48
    que les personnes qui gagnaient 150 000
  • 6:48 - 6:49
    ou 200 000 dollars par an.
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    On a aussi demandé à des gens
    de jouer à des jeux
  • 6:54 - 6:56
    pour voir qui avait tendance
    à tricher davantage
  • 6:56 - 6:59
    pour augmenter leurs chances
    de gagner un prix.
  • 6:59 - 7:01
    Dans l'un de ces jeux,
    nous avons trafiqué un ordinateur
  • 7:01 - 7:04
    de sorte qu'il était impossible
    de dépasser
  • 7:04 - 7:05
    un certain nombre en lançant des dés.
  • 7:05 - 7:08
    Il était impossible d'obtenir
    plus que 12 dans ce jeu
  • 7:08 - 7:12
    et pourtant,
    plus une personne était riche,
  • 7:12 - 7:14
    plus elle avait tendance
    à tricher à ce jeu
  • 7:13 - 7:16
    pour obtenir des points
    et remporter 50 dollars.
  • 7:17 - 7:19
    Elle trichait parfois
    trois à quatre fois plus.
  • 7:21 - 7:22
    Dans une autre étude, nous avons regardé
  • 7:23 - 7:26
    si les gens seraient enclin
    à prendre des bonbons
  • 7:26 - 7:29
    dans un bol
    dont on leur avait clairement dit
  • 7:29 - 7:31
    qu'il était destiné aux enfants,
  • 7:31 - 7:34
    (Rires)
  • 7:35 - 7:36
    participant...
  • 7:36 - 7:37
    Ce n'est pas une blague.
  • 7:37 - 7:40
    On dirait une blague
    mais ça n'en est pas une.
  • 7:40 - 7:41
    Nous avons clairement
    dit aux participants :
  • 7:41 - 7:43
    « Ce bol de bonbons est pour les enfants
  • 7:43 - 7:46
    participant à une étude
    dans un laboratoire, à côté.
  • 7:46 - 7:48
    Ils participent à une étude,
    ces bonbons sont pour eux. »
  • 7:48 - 7:50
    Puis, on a simplement observé combien
    de bonbons les participants prenaient.
  • 7:52 - 7:53
    Ceux qui se considéraient riches
  • 7:53 - 7:54
    se servaient deux fois plus
  • 7:54 - 7:56
    que ceux qui se considéraient pauvres.
  • 7:58 - 8:00
    On a même mené une étude sur des voitures,
  • 8:00 - 8:02
    pas n'importe lesquelles.
  • 8:02 - 8:05
    On a comparé si les conducteurs
    de différents modèles de voiture
  • 8:05 - 8:08
    étaient plus ou moins enclin
    à enfreindre la loi.
  • 8:08 - 8:11
    Dans une de ses études, on a observé
  • 8:11 - 8:15
    si les conducteurs s'arrêtaient
    pour laisser passer un piéton
  • 8:15 - 8:18
    que nous avions placé
    devant un passage piéton.
  • 8:18 - 8:20
    En Californie, comme vous le savez tous,
  • 8:20 - 8:22
    car je suis sûr que nous le faisons tous,
  • 8:22 - 8:26
    une voiture doit laisser le passage
    à un piéton. C'est la loi.
  • 8:26 - 8:28
    Voici comment nous avons procédé.
  • 8:28 - 8:29
    Sur la gauche, un de nos collaborateurs
  • 8:30 - 8:31
    joue le rôle du piéton.
  • 8:32 - 8:35
    Il s'approche et la voiture s'arrête.
  • 8:36 - 8:39
    Et typique de la Californie :
    la voiture est doublée
  • 8:39 - 8:42
    par le bus derrière
    qui manque de renverser notre piéton.
  • 8:42 - 8:43
    (Rires)
  • 8:42 - 8:44
    Mais voici un exemple
    de voiture plus chère,
  • 8:44 - 8:46
    une Prius, qui ne s'arrête pas,
  • 8:46 - 8:49
    idem pour une BMW.
  • 8:52 - 8:54
    On a répété cette expérience
    sur plusieurs jours
  • 8:52 - 8:56
    avec des centaines de véhicules
  • 8:56 - 8:59
    et avons enregistré
    qui s'arrêtait ou pas.
  • 9:01 - 9:02
    Et ce que nous avons constaté :
  • 9:02 - 9:05
    plus le prix de la voiture augmente,
  • 9:05 - 9:07
    (Rires)
  • 9:07 - 9:10
    plus le conducteur a tendance
    à enfreindre la loi.
  • 9:10 - 9:13
    Aucune des voitures, aucune !
  • 9:13 - 9:15
    de la catégorie la moins chère
  • 9:16 - 9:17
    n'a enfreint la loi.
  • 9:18 - 9:20
    Par contre, près de 50% des voitures
  • 9:20 - 9:23
    de la catégorie la plus chère
    ont enfreint la loi.
  • 9:25 - 9:27
    Via d'autres études, nous avons constaté
  • 9:27 - 9:29
    que les personnes plus riches
    ont plus tendance
  • 9:29 - 9:31
    à mentir lors de négociations,
  • 9:31 - 9:33
    à avoir des comportements
    non-éthiques au travail,
  • 9:33 - 9:35
    comme se servir dans la caisse,
  • 9:35 - 9:38
    recevoir des pots-de-vin
    ou mentir aux clients.
  • 9:40 - 9:42
    Mais je ne veux pas dire par là
  • 9:42 - 9:44
    que seuls les gens riches
  • 9:44 - 9:47
    adoptent ce type de comportements.
    Pas du tout.
  • 9:47 - 9:49
    Au contraire, je pense que nous tous,
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    au quotidien, sommes constamment tiraillés
  • 9:52 - 9:54
    entre ces motivations concurrentes :
  • 9:54 - 9:57
    quand mettre nos propres intérêts
  • 9:58 - 10:00
    au dessus de celui des autres.
  • 10:00 - 10:02
    Et c'est compréhensible parce que
  • 10:02 - 10:06
    le rêve américain repose sur le principe
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    de l'égalité des chances
    devant succès et prospérité,
  • 10:10 - 10:12
    tant que l'on s'applique et travaille dur.
  • 10:12 - 10:15
    Quelque part, ça veut dire
  • 10:14 - 10:17
    qu'il faut parfois faire passer
    ses propres intérêts
  • 10:19 - 10:22
    avant les intérêts
    et le bien-être des autres.
  • 10:22 - 10:24
    Cependant, ce qu'on constate c'est que,
  • 10:24 - 10:25
    plus les gens sont riches,
  • 10:25 - 10:27
    plus ils ont tendance
  • 10:27 - 10:29
    à adopter une philosophie
    du succès personnel
  • 10:29 - 10:32
    où ils privilégient leur réussite
    et leur accomplissement
  • 10:32 - 10:34
    au détriment de ceux qui les entourent.
  • 10:35 - 10:36
    Voici un graphique qui montre
  • 10:36 - 10:40
    le revenu moyen des ménages
    pour chaque cinquième de la population
  • 10:40 - 10:43
    plus les 5% les plus riches
    sur les 20 dernières années.
  • 10:43 - 10:46
    En 1993, les différences de revenu
  • 10:45 - 10:49
    entre les différents quintiles
    de la population
  • 10:49 - 10:51
    sont assez flagrantes.
  • 10:52 - 10:54
    On voit clairement qu'il y a un fossé.
  • 10:54 - 10:56
    Mais ces 20 dernières années,
  • 10:56 - 10:59
    ce fossé s'est transformé en Grand Canyon
  • 10:59 - 11:03
    entre ceux au sommet et tous les autres.
  • 11:03 - 11:07
    En fait,
    le top 20% de la population possède
  • 11:06 - 11:09
    près de 90% des richesses totales du pays.
  • 11:09 - 11:11
    Ce sont des niveaux historiques
  • 11:11 - 11:14
    en matière d'inégalité économique.
  • 11:15 - 11:17
    Cela veut dire que
  • 11:17 - 11:20
    non seulement les richesses
    sont de plus en plus concentrées
  • 11:20 - 11:23
    entre les mains d'un groupe restreint
  • 11:23 - 11:25
    mais aussi que le rêve américain devient
  • 11:25 - 11:27
    de plus en plus inatteignable
  • 11:27 - 11:30
    pour une majorité grandissante
    d'entre nous.
  • 11:30 - 11:33
    Or, s'il est vrai
    comme nous le constatons,
  • 11:33 - 11:34
    que, plus on est riche,
  • 11:34 - 11:37
    plus on estime mériter cette richesse,
  • 11:37 - 11:40
    plus on fait passer ses propres intérêts
  • 11:40 - 11:42
    avant ceux des autres,
  • 11:42 - 11:45
    et plus on utilise toutes sortes de moyens
    pour défendre ses intérêts,
  • 11:45 - 11:47
    alors il n'y a aucune raison de penser
  • 11:47 - 11:49
    que ce modèle va s'inverser.
  • 11:49 - 11:51
    On a, au contraire,
    toutes les raisons de penser
  • 11:51 - 11:52
    que la situation ne fera qu'empirer.
  • 11:52 - 11:55
    Et voilà ce qu'on aura dans 20 ans
  • 11:54 - 11:57
    si les choses restent ce qu'elles sont,
  • 11:57 - 11:59
    si la situation connaît
    une évolution linéaire.
  • 12:00 - 12:03
    L'inégalité, l'inégalité économique
  • 12:03 - 12:05
    mérite notre attention à tous
  • 12:05 - 12:06
    et pas simplement par égard
  • 12:06 - 12:09
    pour les gens
    au bas de la hiérarchie sociale
  • 12:08 - 12:11
    mais parce que les personnes
    et les groupes
  • 12:11 - 12:14
    caractérisés par
    de grandes inégalités économiques
  • 12:14 - 12:16
    s'en sortent moins bien,
  • 12:16 - 12:18
    pas seulement les plus pauvres,
    tout le monde.
  • 12:19 - 12:21
    Il y a énormément d'études probantes
  • 12:21 - 12:24
    de chercheurs de haut niveau,
    partout à travers le monde,
  • 12:24 - 12:28
    qui montrent l'étendue des choses
    qui sont minées
  • 12:28 - 12:31
    quand les inégalités économiques
    se creusent.
  • 12:31 - 12:34
    L’ascenseur social,
    des choses qui nous tiennent à cœur,
  • 12:34 - 12:36
    la santé, la confiance sociale,
  • 12:36 - 12:38
    tout cela s'amenuise lorsque
  • 12:38 - 12:39
    les inégalités augmentent.
  • 12:39 - 12:41
    Parallèlement, les phénomènes négatifs
  • 12:41 - 12:44
    pour les collectivités et sociétés
  • 12:44 - 12:46
    comme l'obésité, la violence,
  • 12:46 - 12:48
    l'emprisonnement, les condamnations
  • 12:48 - 12:52
    s'aggravent lorsque
    les inégalités économiques se creusent.
  • 12:52 - 12:55
    Et ces phénomènes ne touchent pas
    qu'une petite partie de la société
  • 12:55 - 12:59
    mais la société dans son ensemble.
  • 12:59 - 13:01
    Même ceux au sommet de la hiérarchie
    en font les frais.
  • 13:02 - 13:04
    Donc que faire ?
  • 13:05 - 13:11
    Cette spirale infernale de
    comportements négatifs pernicieux
  • 13:11 - 13:14
    semble être devenue hors de contrôle.
  • 13:15 - 13:19
    Il semble que nous ne puissions rien y
    faire, certainement pas individuellement.
  • 13:19 - 13:25
    Pourtant, à travers nos propres
    recherches, nous avons découvert
  • 13:26 - 13:31
    que des interventions psychologiques
    minimes,
  • 13:31 - 13:34
    que de petits changements
    dans les valeurs des gens,
  • 13:34 - 13:38
    des coups de pouce dans la bonne direction
  • 13:38 - 13:41
    pouvaient nous ramener à un certain niveau
    en matière d'égalité et d'empathie.
  • 13:42 - 13:46
    Par exemple,
    rappeler les avantages de coopérer
  • 13:46 - 13:48
    ou de vivre en communauté
  • 13:49 - 13:52
    rend les gens plus riches
    aussi égalitaires
  • 13:52 - 13:54
    que ceux plus pauvres.
  • 13:55 - 13:57
    Dans l'une de nos expériences,
    nous avons montré à des gens
  • 13:57 - 14:01
    une courte vidéo de 46 secondes
  • 14:01 - 14:02
    sur la pauvreté parmi les enfants.
  • 14:03 - 14:08
    Cela leur rappelait les besoins
    des personnes dans le monde autour d'eux.
  • 14:08 - 14:11
    Ensuite, nous regardions
    combien ces personnes
  • 14:11 - 14:15
    étaient disposées
    à offrir de leur temps à un étranger
  • 14:15 - 14:18
    que nous leur présentions
    et qui avait un grand besoin d'aide.
  • 14:19 - 14:21
    Une heure après avoir vu la vidéo,
  • 14:22 - 14:24
    les plus riches étaient
    tout aussi disposés
  • 14:25 - 14:27
    à offrir de leur temps pour aider un tiers
  • 14:28 - 14:29
    que les moins riches.
  • 14:29 - 14:31
    Ce qui suggère que ces différences ne sont
  • 14:30 - 14:33
    ni innées, ni liées à une catégorie,
  • 14:33 - 14:35
    mais que l'on peut les modifier
  • 14:35 - 14:37
    par d'infimes changements
    dans les valeurs des gens,
  • 14:37 - 14:39
    une touche de compassion
  • 14:39 - 14:41
    ou un soupçon d'empathie.
  • 14:41 - 14:43
    Au-delà des murs de nos laboratoires,
  • 14:42 - 14:46
    nous commençons à voir
    des signes de changement dans la société.
  • 14:46 - 14:49
    Bill Gates, l'un des individus
    les plus riches de ce pays
  • 14:49 - 14:52
    lors de son discours à la cérémonie
    de remise de diplôme de Harvard
  • 14:52 - 14:55
    a abordé les problèmes
    auxquels notre société fait face,
  • 14:55 - 14:57
    l'inégalité en est le plus redoutable défi
  • 14:57 - 15:00
    et a parlé de ce qui doit être fait
    pour la combattre,
  • 15:00 - 15:05
    disant : « Les grandes avancées
    de l’Humanité ne sont pas ses découvertes
  • 15:05 - 15:08
    mais comment ces découvertes
    sont utilisées
  • 15:08 - 15:11
    pour réduire l'injustice. »
  • 15:11 - 15:13
    Et il y a The Giving Pledge
    [campagne aux États-Unis]
  • 15:13 - 15:17
    dans lequel plus de 100
    des individus les plus riches de ce pays
  • 15:18 - 15:20
    s'engagent à verser la moitié
    de leur fortune
  • 15:20 - 15:22
    à des œuvres de charité.
  • 15:21 - 15:27
    On voit également apparaître des dizaines
    de mouvements
  • 15:27 - 15:29
    comme « We are the 1% » ,
  • 15:29 - 15:31
    « Resource Generation »,
  • 15:31 - 15:33
    ou « Wealth for Common Good »
  • 15:33 - 15:37
    dans lesquels les plus privilégiés
    de la population,
  • 15:38 - 15:40
    des membres des 1% les plus riches
    et d'ailleurs,
  • 15:41 - 15:42
    des gens qui sont riches,
  • 15:42 - 15:46
    utilisent leurs propres
    ressources économiques.
  • 15:46 - 15:50
    Jeunes et moins jeunes,
    c'est ce qui me frappe le plus,
  • 15:50 - 15:52
    utilisent leurs propres privilèges
  • 15:52 - 15:53
    et leurs propres ressources économiques
  • 15:53 - 15:56
    pour combattre l'inégalité
  • 15:57 - 15:59
    en plaidant pour des politiques sociales,
  • 16:00 - 16:02
    des changements
    dans les valeurs de notre société,
  • 16:02 - 16:04
    ainsi que dans les comportements des gens.
  • 16:04 - 16:07
    Cela va l'encontre
    de leurs propres intérêts économiques
  • 16:07 - 16:11
    mais ça peut finalement restaurer
    le rêve américain.
  • 16:11 - 16:12
    Merci.
  • 16:12 - 16:17
    (Applaudissements)
Title:
L'argent nous rend-il mauvais ?
Speaker:
Paul Piff
Description:

Paul Piff aborde ici la question de l'influence de l'argent sur nos comportements. Il présente les études menées sur ce sujet par son équipe, et d'autres, et nous propose des solutions pour apporter davantage d'égalité dans nos sociétés.

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English
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  • Bonjour,

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    Amicalement,
    Eric

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    Bonne soirée
    Eric

  • Bonsoir Méryl,

    je vous renvoie votre traduction car elle ne respecte pas la règle de 42 caractères par lignes de sous-titres. 48 lignes sont dans ce cas.

    Merci de jeter un œil aux recommandations :
    http://www.ted.com/participate/translate/guidelines

    Bonne soirée
    Eric

  • Bonjour,

    il me semble que l'orthographe n'a pas été correctement vérifiée.

    J'ai corrigé 2 fautes mais il en reste encore..

    Amicalement,
    Eric

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