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S'inspirer du vivant pour construire nos systèmes | Kalina Raskin | TEDxVaugirardRoad

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    Tout a commencé
    il y a 4 milliards d'années.
  • 0:25 - 0:27
    Les premières molécules s'assemblaient
    pour donner la vie,
  • 0:28 - 0:29
    sur une planète hostile.
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    Cette vie de la première cellule
  • 0:33 - 0:36
    a ensuite évolué vers les
    millions de bactéries,
  • 0:36 - 0:39
    champignons, végétaux, animaux,
    qui peuplent aujourd'hui la Terre.
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    Alors cette vie, nous la connaissons
    nourricière bien sûr,
  • 0:44 - 0:47
    mais cette vie,
    c'est aussi une muse,
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    celle de nos poètes, de nos peintres,
  • 0:51 - 0:54
    mais c'est aussi la source
    d'inspiration de nos inventeurs.
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    Léonard de Vinci imaginait des machines
    fantastiques aux airs de chauve-souris.
  • 1:01 - 1:05
    Et aujourd'hui on s'inspire du vivant
    pour créer des objets
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    que nous connaissons tous.
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    Le Velcro par exemple,
  • 1:10 - 1:12
    inspiré de la stratégie
    de ces petites boules
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    qui s'accrochent à vos chaussettes
    dans les hautes herbes en été.
  • 1:17 - 1:21
    On appelle ça le biomimétisme.
  • 1:22 - 1:26
    Le vivant est une source
    d'inspiration donc,
  • 1:26 - 1:29
    car les millions d'espèces
    qui se sont succédé
  • 1:29 - 1:34
    ont dû innover, innover
    pour accéder à l'énergie,
  • 1:35 - 1:40
    innover pour se mouvoir,
    nager, ramper, marcher
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    et puis voler, et innover pour
    fabriquer des matériaux
  • 1:44 - 1:46
    qui s'avèrent souvent plus
    robustes que l'acier.
  • 1:47 - 1:53
    Bref innover pour résoudre exactement
    les mêmes défis techniques que nous.
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    Ce dont nous prenons
    tout juste conscience,
  • 1:56 - 2:00
    c'est que toutes ces prouesses,
    le vivant les réalise
  • 2:00 - 2:05
    en s'adaptant à son environnement :
    il utilise l'énergie solaire,
  • 2:06 - 2:09
    il opère à température
    et pression ambiantes,
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    il utilise des matériaux locaux,
  • 2:13 - 2:16
    et il s'organise de façon
    à ce que les déchets des uns
  • 2:16 - 2:18
    deviennent les ressources des autres.
  • 2:19 - 2:24
    La vie est un succès et sa
    durabilité n'est plus à prouver,
  • 2:24 - 2:28
    alors que peut-elle nous apprendre,
    cette vie, qu'elle a découvert,
  • 2:28 - 2:31
    et pour lequel nous n'en sommes
    qu'aux balbutiements ?
  • 2:31 - 2:35
    Eh bien en fait la vie,
    c'est 4 milliards d'années
  • 2:35 - 2:38
    de recherche et développement.
  • 2:39 - 2:43
    Nous sommes tous impressionnés
    par la R&D d'une entreprise comme Google,
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    pourtant Google n'a que 20 ans,
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    et même si on cumulait le temps-homme
    passé à l'innovation,
  • 2:50 - 2:53
    on n'atteindrait « que » 30 000 ans.
  • 2:53 - 2:55
    30 000 ans, ça nous paraît colossal,
  • 2:55 - 3:00
    et pourtant, ce n'est presque rien
    par rapport à 4 milliards d'années.
  • 3:02 - 3:05
    Alors pourquoi prêtons-nous
    aujourd'hui si peu d'attention
  • 3:05 - 3:08
    à cette très grande créativité
    du vivant ?
  • 3:09 - 3:12
    Eh bien c'est peut-être parce qu'il
    n'y a pas si longtemps que ça,
  • 3:12 - 3:14
    quand on pensait à l'arbre du vivant,
  • 3:15 - 3:17
    on avait cette vision-là,
  • 3:17 - 3:22
    celle de Ernst Haeckel,
    avec l'amibe là tout en bas,
  • 3:22 - 3:24
    et puis l'homme tout en haut.
  • 3:25 - 3:29
    Alors qu'on sait maintenant
    que l'arbre du vivant moderne,
  • 3:29 - 3:33
    celui qui est basé sur le génome,
    ça ressemble plutôt à ça.
  • 3:33 - 3:38
    Depuis la première cellule,
    on a une explosion de la biodiversité,
  • 3:38 - 3:41
    avec 9 millions d'espèces
    observables aujourd'hui.
  • 3:43 - 3:46
    La vie est une bien vieille dame,
  • 3:46 - 3:50
    et un de ces millions
    d'arrière-arrière-arrière-petit-fils,
  • 3:51 - 3:56
    c'est un animal, un mammifère,
    primate, hominidé,
  • 3:57 - 4:00
    Homo-sapiens nouveau.
  • 4:00 - 4:04
    Un nouveau-né de 200 000 ans.
  • 4:05 - 4:09
    A titre de comparaison, 200 000 ans
    par rapport à 4 milliards d'années,
  • 4:09 - 4:13
    c'est comme si, sur un
    Paris-Marseille à pied de 800 km,
  • 4:13 - 4:15
    j'avais parcouru 25 mètres,
  • 4:16 - 4:19
    c'est-à-dire comme si j'atteignais
    le dixième rang de cette salle.
  • 4:20 - 4:23
    Nous sommes donc jeunes, très jeunes,
  • 4:25 - 4:26
    et il y a 200 000 ans,
  • 4:26 - 4:29
    ce jeune Homo-sapiens était
    un modeste chasseur cueilleur.
  • 4:30 - 4:34
    Puis, Sapiens grandit et
    il a dû lui aussi innover
  • 4:36 - 4:40
    pour, par exemple, assurer son accès
    à la nourriture grâce à l'agriculture,
  • 4:40 - 4:44
    Ça, c'était il y a à peu près 20 000 ans.
  • 4:44 - 4:50
    Sur mon Paris-Marseille, 20 000 ans,
    ça représente 4 pas.
  • 4:52 - 4:57
    Il a dû aussi innover pour assurer
    la production d'outils,
  • 4:58 - 5:00
    par la métallurgie par exemple.
  • 5:00 - 5:03
    Ça, c'était il y a 6 000 ans, un pas,
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    et puis, depuis 200 ans, 2 centimètres,
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    Homo-sapiens est devenu Homo-industrialis,
  • 5:16 - 5:19
    et il a utilisé l'or noir
    et son cerveau
  • 5:19 - 5:23
    pour faire des choses franchement
    remarquables pour un mammifère bipède.
  • 5:25 - 5:29
    Il a réussi à prolonger
    considérablement sa durée de vie,
  • 5:31 - 5:33
    à explorer la planète entière
    et bien au-delà,
  • 5:34 - 5:35
    à développer des moyens de transport
  • 5:35 - 5:38
    qui lui permettent de se déplacer
    dans les airs et dans les mers,
  • 5:39 - 5:42
    à communiquer à des milliers
    de kilomètres de distance,
  • 5:43 - 5:46
    voir l'infiniment petit,
    voir l'infiniment grand,
  • 5:48 - 5:50
    penser sa propre origine biologique
  • 5:51 - 5:55
    aussi bien que l'origine biologique
    de sa propre pensée.
  • 5:55 - 6:00
    Homo-sapiens a réussi à rendre
    le monde plus vivable
  • 6:00 - 6:04
    pour lui-même, et il lui a alors
    semblé ne plus avoir besoin
  • 6:04 - 6:05
    de s'adapter à son environnement
  • 6:05 - 6:08
    puisqu'il a cru que celui-ci
    s'adapterait à lui.
  • 6:08 - 6:12
    Alors, il a certes bâti
    une société de production
  • 6:12 - 6:16
    et de consommation d'une
    incroyable richesse et complexité.
  • 6:17 - 6:21
    Mais le coût environnemental
    de ce développement de l'espèce humaine
  • 6:21 - 6:25
    est désastreux et met
    en péril sa propre survie.
  • 6:25 - 6:28
    Alors Homo-sapiens entre
    dans un nouvel âge,
  • 6:29 - 6:32
    et des hommes et des femmes
    se réunissent et négocient entre eux
  • 6:32 - 6:36
    pour voir comment on va pouvoir
    gérer l'environnement,
  • 6:36 - 6:38
    comment on va pouvoir gérer le vivant.
  • 6:39 - 6:42
    Et on espère pouvoir gérer ce vivant
  • 6:42 - 6:44
    comme on gérait finalement
    une chaîne de production
  • 6:44 - 6:46
    qui ne dépendrait que de nous.
  • 6:46 - 6:51
    Sauf que le vivant, il n'a pas besoin
    de nous et il perdurera sans nous.
  • 6:51 - 6:54
    Donc, la question est plutôt
    de savoir comment on va se gérer,
  • 6:54 - 6:56
    nous, dans le vivant.
  • 6:58 - 7:01
    Et cette différence de point de vue
    génère parfois des épisodes étonnants.
  • 7:01 - 7:04
    Il y a quelques mois par exemple,
    j'étais au Parlement Européen
  • 7:04 - 7:09
    dans le cadre d'un débat sur
    la réintroduction de la nature en ville ;
  • 7:09 - 7:11
    nos villes qui sont devenues stériles,
  • 7:11 - 7:13
    étouffées, étouffantes.
  • 7:14 - 7:18
    A un moment, je demande si nous nous
    posons vraiment la bonne question,
  • 7:18 - 7:23
    parce que, s'agit-il de faire revenir
    la nature en ville
  • 7:24 - 7:28
    ou plutôt de faire revenir
    la ville dans la nature ?
  • 7:30 - 7:35
    Ce à quoi on me répond qu'il s'agit là
    d'un point de vue philosophique.
  • 7:35 - 7:38
    (Rires)
  • 7:38 - 7:41
    Moi, je suis biologiste,
    et en tant que biologiste,
  • 7:41 - 7:44
    évidemment, ça n'a rien à voir
    avec de la philosophie.
  • 7:45 - 7:50
    On respire l'air que le vivant produit,
    on se nourrit du vivant
  • 7:50 - 7:54
    et on se chauffe en brûlant
    les matériaux qu'il nous offre.
  • 7:54 - 7:57
    Quelle illusion de nous croire
    déconnectés du vivant,
  • 7:57 - 8:00
    nous qui en faisons
    si organiquement partie.
  • 8:01 - 8:08
    On a cru pouvoir négocier le vivant,
    mais on ne négocie pas avec la biologie.
  • 8:09 - 8:16
    Sapiens, ça veut pourtant dire sage,
    prudent, raisonnable, intelligent.
  • 8:17 - 8:21
    Alors comment se fait-il
    qu'Homo-sapiens n'ait pas réalisé
  • 8:21 - 8:24
    que la société qu'il a bâtie
    est en train d'évoluer
  • 8:24 - 8:27
    selon les lois de la sélection naturelle,
  • 8:27 - 8:29
    exactement comme toutes les espèces
    qui l'ont précédé,
  • 8:30 - 8:33
    en obéissant à des lois dures,
    des lois de la biologie,
  • 8:34 - 8:36
    des lois de la physique et de la chimie ?
  • 8:39 - 8:42
    Pour diverses raisons, tout le
    monde est d'accord aujourd'hui
  • 8:42 - 8:46
    pour dire qu'il faut s'engager dans
    une transition énergétique.
  • 8:47 - 8:51
    Et alors cette transition énergétique,
    quels en sont les grands axes ?
  • 8:51 - 8:54
    Le premier : se tourner
    vers les énergies renouvelables,
  • 8:54 - 8:55
    et en particulier le solaire.
  • 8:56 - 8:59
    Ensuite, recycler le CO2 atmosphérique,
  • 8:59 - 9:03
    décentraliser la production,
    diversifier les ressources
  • 9:03 - 9:07
    et assurer une distribution optimale
    grâce à des réseaux intelligents.
  • 9:08 - 9:10
    Alors ce qui est très intéressant
    dans cette liste,
  • 9:11 - 9:17
    c'est que par un autre cheminement, nous
    retombons sur les stratégies du vivant.
  • 9:17 - 9:19
    Exploiter l'énergie solaire ?
  • 9:19 - 9:24
    Bien sûr ! C'est l'entrée principale
    d'énergie dans toute la biomasse terrestre
  • 9:24 - 9:26
    parce que c'est la plus abondante.
  • 9:27 - 9:29
    Recycler le CO2 ?
  • 9:30 - 9:35
    Le CO2, c'est la brique de base
    pour construire tous les matériaux
  • 9:35 - 9:36
    et les carburants du vivant.
  • 9:37 - 9:42
    Diversifier, décentraliser,
    assurer une bonne distribution ?
  • 9:43 - 9:46
    Vous et moi, nous ne mangeons pas
    en continu.
  • 9:47 - 9:49
    Nous stockons des sucres et des graisses,
  • 9:49 - 9:52
    et leur utilisation efficace est gérée
    grâce à des senseurs,
  • 9:52 - 9:57
    des capteurs, des réseaux de neurones,
    bref des smart grids,
  • 9:57 - 10:00
    un maillage énergétique biologique.
  • 10:02 - 10:06
    Notre transition énergétique
    converge donc point pour point
  • 10:06 - 10:08
    avec la gestion énergétique du vivant.
  • 10:09 - 10:12
    Prenons un autre exemple
    assez évocateur : la chimie.
  • 10:14 - 10:16
    Les plus grands chimistes
    de l'ère industrielle
  • 10:16 - 10:19
    soulignent la nécessité de faire
    évoluer tout le secteur,
  • 10:19 - 10:24
    et de faire en sorte que notre chimie
    ait recours à des ressources abondantes,
  • 10:25 - 10:28
    fasse appel à des procédés
    de synthèse doux,
  • 10:28 - 10:32
    et élabore des produits
    sans toxicité sur le long terme.
  • 10:34 - 10:37
    On appelle ça la chimie verte,
    la chimie douce.
  • 10:38 - 10:42
    Eh bien, c'est exactement le cahier
    des charges de la chimie du vivant.
  • 10:42 - 10:49
    Et cette chimie du vivant en 4 milliards
    d'années, elle a réussi à développer
  • 10:49 - 10:52
    un système d'une telle complexité
    et d'une telle sophistication
  • 10:52 - 10:54
    qu'on a encore du mal à se la représenter.
  • 10:55 - 10:57
    Cette image, par exemple,
  • 10:57 - 11:02
    c'est un aperçu des réactions
    chimiques à l'intérieur d'une cellule.
  • 11:04 - 11:08
    Je vous laisse imaginer ce que ça
    veut dire en terme de connaissances
  • 11:08 - 11:12
    concentrées dans
    quelques micromètres cubes.
  • 11:13 - 11:15
    Un autre exemple : les matériaux.
  • 11:16 - 11:20
    On veut aujourd'hui développer des
    matériaux qui soient multifonctionnels,
  • 11:20 - 11:25
    performants, tout en étant produits
    par cette chimie douce, et biosourcés.
  • 11:26 - 11:31
    La carapace de ce scarabée, elle joue
    le rôle de squelette structurel,
  • 11:31 - 11:35
    de protection antichoc,
    de barrière contre la déshydratation
  • 11:36 - 11:39
    et puis ses couleurs d'une incroyable
    beauté permettent d'attirer le partenaire.
  • 11:40 - 11:43
    Eh bien tout ça, c'est
    fabriqué par impression 3D,
  • 11:44 - 11:48
    à moindre coût énergétique et en
    utilisant des matériaux locaux.
  • 11:48 - 11:53
    Dans un tout autre registre,
    est-ce si surprenant
  • 11:53 - 11:55
    que nous mettions
    autant d'efforts aujourd'hui
  • 11:56 - 12:02
    à développer les TIC
    et l'industrie numérique ?
  • 12:04 - 12:09
    Pourtant notre cerveau, il ne représente
    que 2% de notre poids,
  • 12:09 - 12:12
    il consomme 20% de notre énergie.
  • 12:13 - 12:18
    C'est parce que cet investissement,
    il permet d'optimiser tout le reste.
  • 12:20 - 12:22
    On parle aussi aujourd'hui
    d'agriculture biologique.
  • 12:24 - 12:26
    Nous avons tous été habitués
    à nous représenter
  • 12:26 - 12:31
    l'agriculture comme de vastes étendues
    de champs réguliers à perte de vue.
  • 12:32 - 12:34
    Absolument pas une forêt.
  • 12:34 - 12:40
    Pourtant une forêt ça produit énormément
    de biomasse avec des rendements au m²
  • 12:40 - 12:43
    nettement supérieurs
    à toute l'agriculture conventionnelle.
  • 12:45 - 12:49
    C'est pourquoi certains agriculteurs
    développent des forêts comestibles,
  • 12:49 - 12:54
    qu'on parle d'agroforesterie,
    on parle d'agriculture écomimétique,
  • 12:54 - 12:57
    qui imite les écosystèmes.
  • 12:59 - 13:02
    On veut aujourd'hui aussi
    des villes plus saines,
  • 13:04 - 13:08
    des villes ressemblant à des écosystèmes,
    on parle d'écosystèmes urbains,
  • 13:08 - 13:11
    on parle d'écologie industrielle.
  • 13:12 - 13:18
    Ce à quoi l'espèce humaine est parvenue
    par ses réflexions, ses essais et erreurs,
  • 13:19 - 13:25
    c'est exactement ce que le vivant a
    réalisé par le biais de l'évolution.
  • 13:26 - 13:30
    Que de temps perdu à réinventer
    le vivant, finalement !
  • 13:32 - 13:36
    Alors plutôt que de tâtonner,
    et de paniquer face aux urgences,
  • 13:36 - 13:40
    apprenons à regarder ce qui est autour
    de nous et que nous ne voyons plus.
  • 13:42 - 13:47
    Pratiquons ce biomimétisme,
    alors pas seulement pour copier
  • 13:47 - 13:50
    l'hydrodynamisme de la peau de requin,
    l'effet déperlant de la feuille de lotus
  • 13:51 - 13:53
    ou l'adhésion de la patte du gecko.
  • 13:53 - 14:00
    Non, inspirons-nous surtout du vivant
    pour penser des sociétés humaines durables
  • 14:00 - 14:05
    et emprunter une voie de résolution
    inspirée du vivant,
  • 14:05 - 14:09
    puisque ces systèmes vivants,
    de la cellule aux écosystèmes naturels,
  • 14:09 - 14:15
    sont des modèles de sobriété énergétique,
    d'utilisation de la matière
  • 14:15 - 14:17
    et de gestion de l'information.
  • 14:19 - 14:23
    Jamais l'opportunité
    n'avait été aussi belle.
  • 14:24 - 14:26
    L'évolution de nos connaissances du vivant
  • 14:26 - 14:31
    depuis les dernières décennies
    est colossale et s'accélère.
  • 14:32 - 14:37
    Mon père avait 7 ans quand Watson et
    Crick découvraient la structure de l'ADN,
  • 14:38 - 14:42
    mon fils de 5 ans entend parler
    aujourd'hui du décryptage du génome.
  • 14:44 - 14:47
    Tout cela grâce au progrès scientifique,
  • 14:47 - 14:50
    ce progrès qui nous permet d'observer
    et de comprendre le vivant
  • 14:51 - 14:54
    depuis la lentille d'un microscope
    ou celle d'un satellite.
  • 14:55 - 15:00
    Ce progrès scientifique permet aujourd'hui
    d'envisager de recopier le vivant.
  • 15:00 - 15:03
    Alors tout cet enthousiasme,
    toute cette fougue,
  • 15:05 - 15:09
    mettons-les au service
    d'une réconciliation avec le vivant.
  • 15:10 - 15:13
    Nous apprenons déjà à imiter
    la photosynthèse
  • 15:14 - 15:17
    en la considérant comme l'une
    des approches les plus prometteuses
  • 15:17 - 15:21
    pour exploiter l'énergie solaire
    et produire de l'hydrogène.
  • 15:23 - 15:27
    Les diatomées, ces petites algues
    à la carapace sculptée,
  • 15:27 - 15:31
    nous montrent comment produire du verre
    à température et pression ambiantes.
  • 15:33 - 15:36
    Ces falaises calcaires, qui sont
    formées par l'accumulation
  • 15:36 - 15:39
    de carapaces de mollusques
    et de crustacés,
  • 15:40 - 15:43
    nous montrent comment stocker le CO2.
  • 15:46 - 15:50
    Utilisons encore mieux la chimie
    des plantes et des champignons
  • 15:50 - 15:54
    pour dépolluer les sols et l'eau,
    et repenser une chimie plus propre.
  • 15:55 - 15:58
    Démultiplions des initiatives comme
    celle de la ferme du Bec Hellouin,
  • 15:58 - 16:02
    en mélangeant plantes, arbres, animaux,
    bactéries, champignons,
  • 16:02 - 16:05
    de façon à obtenir une agriculture fertile
  • 16:05 - 16:09
    qui produira beaucoup plus
    sur de petites surfaces,
  • 16:09 - 16:11
    tout en accueillant la biodiversité.
  • 16:11 - 16:14
    Enfin repensons nos bâtiments
    et nos infrastructures humaines
  • 16:14 - 16:18
    de façon à ce qu'elles séquestrent le CO2,
    produisent de l'énergie,
  • 16:18 - 16:23
    purifient l'air, purifient l'eau et soient
    un abri pour la biodiversité.
  • 16:23 - 16:28
    Bref, repensons l'écosystème urbain
    comme un écosystème naturel,
  • 16:28 - 16:30
    celui qu'il a remplacé.
  • 16:32 - 16:38
    Alors, à cette question fondamentale posée
    à notre génération et aux suivantes :
  • 16:38 - 16:41
    « L'homme pourra-t-il
    s'adapter à lui-même ? »,
  • 16:42 - 16:44
    je réponds oui.
  • 16:44 - 16:47
    Je réponds oui si, en avançant
    dans le monde de demain,
  • 16:47 - 16:52
    à chaque pas, nous nous demandons
    quelles solutions durables
  • 16:52 - 16:55
    le vivant a-t-il déjà élaborées ?
  • 16:56 - 17:00
    Je réponds oui, si,
    à chaque moment d'incertitude,
  • 17:00 - 17:07
    nous nous posons la question :
    « Qu'aurait fait le vivant à ma place ? »
  • 17:08 - 17:09
    Merci.
  • 17:09 - 17:14
    (Applaudissements)
Title:
S'inspirer du vivant pour construire nos systèmes | Kalina Raskin | TEDxVaugirardRoad
Description:

Cette présentation a été faite lors d'un événement TEDx local, produit indépendamment des conférences TED.

Afin de survivre, le Vivant fait de la Recherche et Développement depuis 4 milliards d'années afin d'optimiser tous ses processus. Qu'avons-nous à apprendre de lui, nous qui n'en sommes qu'aux balbutiements de la recherche ?

Ingénieur physico-chimiste et Docteur en biologie, Kalina Raskin est passionnée par les capacités incroyables du vivant. Depuis 2010, elle promeut l’innovation inspirée du Vivant. Aujourd’hui elle est en charge du développement du CEEBIOS, Centre Européen d’Excellence en Biomimétisme de Senlis. Ce Centre a pour objectif de promouvoir la biodiversité comme un levier de l’innovation responsable, en fédérant les compétences nationales et accompagnant l’émergence de projets innovants issus de la bio-inspiration.

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
17:15

French subtitles

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