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Pourquoi les victimes de violence domestique ne s'enfuient-elles pas ? | Leslie Morgan Steiner | TEDxRainier

  • 0:13 - 0:16
    Je suis parmi vous aujourd'hui pour parler
    d'une question qui dérange
  • 0:16 - 0:19
    et dont la réponse dérange tout autant.
  • 0:20 - 0:23
    Mon sujet porte
    sur la violence domestique,
  • 0:23 - 0:26
    et la question que je vais aborder
  • 0:26 - 0:29
    est celle que
    tout le monde pose toujours :
  • 0:29 - 0:31
    Pourquoi reste-t-elle ?
  • 0:31 - 0:35
    Pourquoi une femme voudrait-elle rester
    auprès d'un homme qui la bat ?
  • 0:35 - 0:38
    Je ne suis pas psychiatre,
    ni assistante sociale,
  • 0:38 - 0:41
    ni expert de la violence domestique.
  • 0:41 - 0:43
    Je ne suis qu'une femme
    avec une histoire à raconter.
  • 0:44 - 0:48
    J'avais 22 ans,
    tout juste diplômée de Harvard.
  • 0:48 - 0:51
    J'avais déménagé à New York
    pour mon premier emploi
  • 0:51 - 0:54
    comme rédactrice et éditrice
    du magazine « Seventeen ».
  • 0:54 - 0:56
    J'avais mon premier appartement,
  • 0:56 - 0:59
    ma première carte de crédit
    American Express
  • 0:59 - 1:02
    et j'avais aussi un énorme secret.
  • 1:03 - 1:06
    Mon secret est que j'avais cette arme,
  • 1:06 - 1:09
    chargée avec des balles à pointe creuse,
    pointée sur ma tête
  • 1:09 - 1:12
    par l'homme dont je croyais sincèrement
  • 1:12 - 1:14
    qu'il était mon âme sœur.
  • 1:16 - 1:19
    L'homme que j'aimais plus que
    toute autre personne sur Terre
  • 1:20 - 1:24
    a pointé une arme contre ma tempe
    et il a menacé de me tuer
  • 1:24 - 1:26
    si souvent que je n'arrive plus à compter.
  • 1:26 - 1:29
    Je suis ici pour vous raconter
    l'histoire de l'amour fou,
  • 1:29 - 1:32
    un piège psychologique maquillé en amour,
  • 1:32 - 1:35
    ce piège dans lequel des millions de
    femmes, et même certains hommes,
  • 1:35 - 1:38
    tombent chaque année.
  • 1:38 - 1:40
    Ce pourrait même être
    votre propre histoire.
  • 1:40 - 1:43
    Je n'ai pas l'apparence
    d'une survivante de violences domestiques.
  • 1:43 - 1:46
    J'ai un diplôme avancé en Anglais
    obtenu à Harvard,
  • 1:46 - 1:49
    un MBA en marketing
    de Wharton Business School,
  • 1:49 - 1:52
    j'ai travaillé essentiellement pour
    des entreprises du Fortune 500
  • 1:52 - 1:56
    comme Johnson & Johnson, Leo Burnett
    et le Washington Post.
  • 1:56 - 1:59
    J'ai été mariée pendant près de 20 ans
    à mon second mari
  • 1:59 - 2:02
    et nous avons 3 enfants ensemble,
  • 2:03 - 2:06
    mon chien est un Labrador noir,
    et je conduis une Honda Odyssey.
  • 2:07 - 2:09
    (Rires)
  • 2:09 - 2:12
    Donc mon premier message est
    que la violence domestique
  • 2:12 - 2:14
    peut arriver à tout le monde :
  • 2:14 - 2:18
    toutes les races, religions,
    niveaux de revenu ou d'éducation.
  • 2:18 - 2:20
    C'est partout.
  • 2:20 - 2:23
    Et mon second message est
    que tout le monde pense
  • 2:23 - 2:25
    que la violence domestique
    touche les femmes,
  • 2:25 - 2:27
    que c'est un problème de femmes.
  • 2:27 - 2:29
    Pas vraiment.
  • 2:29 - 2:34
    Plus de 85% des agresseurs sont des
    hommes, et la violence domestique
  • 2:34 - 2:39
    arrive seulement dans une relation
    au long terme, intime, interdépendante,
  • 2:39 - 2:41
    en d'autres termes, dans des familles,
  • 2:41 - 2:45
    le dernier endroit où nous voudrions
    ou penserions trouver la violence,
  • 2:45 - 2:49
    et c'est pour cela que la violence
    domestique est si complexe.
  • 2:50 - 2:53
    Je vous aurais dit moi-même que j'étais la
    dernière personne sur Terre
  • 2:53 - 2:56
    qui serait restée avec un homme
    qui la batte.
  • 2:56 - 3:00
    Mais en fait, j'étais une victime typique
    du fait de mon âge.
  • 3:00 - 3:02
    J'avais 22 ans, et aux États-Unis,
  • 3:02 - 3:07
    les femmes entre 16 et 24 ans ont
    trois fois plus de chance
  • 3:07 - 3:09
    d'être des victimes de violence domestique
  • 3:09 - 3:12
    que les femmes plus âgées,
  • 3:12 - 3:15
    et plus de 500 femmes et filles de cet âge
  • 3:15 - 3:19
    sont tuées chaque année aux États-Unis
    par un partenaire violent,
  • 3:19 - 3:22
    un petit ami, ou un mari.
  • 3:23 - 3:27
    Je suis aussi une victime typique
    parce que je ne savais rien
  • 3:27 - 3:30
    de la violence domestique, ses signaux
    de danger ou ses caractéristiques.
  • 3:32 - 3:35
    J'ai rencontré Conor une nuit froide et
    pluvieuse de janvier.
  • 3:36 - 3:39
    Il s'est assis près de moi
    dans le métro de New York,
  • 3:39 - 3:42
    et il a commencé à me draguer.
  • 3:42 - 3:44
    Il m'a dit deux choses.
  • 3:44 - 3:47
    Qu'il avait lui aussi juste obtenu
    son diplôme d'une école « Ivy League »
  • 3:47 - 3:51
    et qu'il travaillait pour une banque très
    impressionnante à Wall Street.
  • 3:52 - 3:55
    Mais ce qui m'a fait la plus forte
    impression cette première fois,
  • 3:55 - 3:58
    c'est qu'il était intelligent et drôle,
  • 3:58 - 4:00
    et qu'il ressemblait à un garçon de ferme
  • 4:00 - 4:03
    avec ses joues grosses
    comme des pommes,
  • 4:03 - 4:04
    et ses cheveux blonds comme les blés,
  • 4:04 - 4:06
    et il semblait si doux.
  • 4:08 - 4:11
    L'une des choses les plus intelligentes
    que Conor fit, au tout début,
  • 4:11 - 4:16
    fut de créer l'illusion que j'étais
    le partenaire dominant dans notre couple.
  • 4:16 - 4:19
    Particulièrement tout au début,
  • 4:19 - 4:21
    en faisant de moi une idole.
  • 4:22 - 4:25
    Nous avons commencé à nous voir,
    et il aimait tout en moi :
  • 4:25 - 4:27
    j'étais intelligente,
    j'avais étudié à Harvard,
  • 4:27 - 4:30
    j'étais passionnée par mon travail,
    pour aider les jeunes filles.
  • 4:30 - 4:32
    Il voulait tout savoir
    sur moi, ma famille,
  • 4:32 - 4:35
    mon enfance, mes espoirs et mes rêves.
  • 4:35 - 4:39
    Conor croyait en moi,
    comme écrivain et comme femme,
  • 4:39 - 4:42
    d'une manière que personne
    n'avait jamais eue.
  • 4:42 - 4:46
    Et il a aussi créé une atmosphère magique
    de confiance entre nous,
  • 4:46 - 4:48
    en confessant son secret,
  • 4:49 - 4:53
    qui était qu'il avait, tout jeune enfant,
    dès l'âge de 4 ans,
  • 4:53 - 4:56
    été abusé sexuellement,
    de manière brutale et répétée
  • 4:56 - 4:58
    par son beau-père,
  • 4:58 - 5:00
    et cela était devenu
    tellement insupportable
  • 5:00 - 5:03
    qu'il avait dû quitter
    l'école en quatrième,
  • 5:03 - 5:05
    bien qu'étant très intelligent,
  • 5:05 - 5:07
    et qu'il avait passé près de 20 ans
    à reconstruire sa vie,
  • 5:09 - 5:11
    ce pourquoi son diplôme
    de la «Ivy League »,
  • 5:11 - 5:14
    son emploi à Wall Street,
    et son avenir si prometteur
  • 5:14 - 5:16
    comptaient autant pour lui.
  • 5:17 - 5:18
    Si vous m'aviez dit qu'un jour,
  • 5:18 - 5:23
    cet homme intelligent, drôle et
    sensible qui m'adorait
  • 5:23 - 5:28
    serait un jour un dictateur qui
    me dirait quand porter du maquillage,
  • 5:28 - 5:30
    quelle longueur devaient avoir mes robes,
  • 5:30 - 5:32
    où je devais habiter, quel travail faire,
  • 5:32 - 5:35
    qui seraient mes amis et
    où je devais passer Noël...
  • 5:35 - 5:37
    je me serais moquée de vous,
  • 5:37 - 5:41
    parce qu'il n'y avait pas une once
    de violence ou de contrôle
  • 5:41 - 5:43
    ou de colère chez Conor au début.
  • 5:44 - 5:47
    Je ne savais pas que la première étape,
  • 5:47 - 5:50
    dans toute relation domestique violente,
  • 5:50 - 5:52
    est de séduire et charmer la victime.
  • 5:53 - 5:57
    Je ne savais pas non plus que la seconde
    étape était d'isoler la victime.
  • 5:58 - 6:02
    Conor n'est jamais rentré à la maison un
    soir pour annoncer :
  • 6:02 - 6:05
    « cette histoire de Roméo et Juliette,
    c'était bien,
  • 6:05 - 6:07
    mais nous devons passer à une autre étape
  • 6:07 - 6:11
    où je vais t'isoler et te maltraiter »
    (rires)
  • 6:11 - 6:13
    « nous allons déménager de cet
    appartement
  • 6:13 - 6:15
    où les voisins peuvent t'entendre crier
  • 6:15 - 6:18
    et loin de cette ville où tu as des amis
    et une famille
  • 6:18 - 6:21
    et des collègues de travail qui peuvent
    remarquer les bleus »
  • 6:21 - 6:24
    Non. Conor est rentré à la maison
    un vendredi soir
  • 6:24 - 6:27
    et il m'a dit qu'il avait démissionné,
  • 6:27 - 6:29
    qu'il avait quitté son emploi de rêve,
  • 6:29 - 6:33
    et il m'a dit que c'était à cause de moi,
  • 6:34 - 6:37
    parce que je le faisais se sentir
    en sécurité et tellement aimé
  • 6:37 - 6:40
    qu'il n'avait plus besoin de se prouver
    quoi que ce soit à Wall Street
  • 6:40 - 6:42
    et qu'il voulait juste quitter cette ville
  • 6:42 - 6:45
    et partir loin de sa famille abusive et
    dysfonctionnelle,
  • 6:45 - 6:48
    pour s'installer dans une petite ville
    de Nouvelle Angleterre,
  • 6:48 - 6:52
    où il pourrait recommencer sa vie
    avec moi à ses côtés.
  • 6:53 - 6:56
    Pour ma part, la dernière chose que
    je souhaitais était quitter New York,
  • 6:56 - 6:59
    et mon emploi de rêve,
  • 6:59 - 7:02
    mais je pensais qu'il fallait faire
    des sacrifices par amour ;
  • 7:02 - 7:05
    alors j'ai accepté,
    et j'ai quitté mon emploi.
  • 7:05 - 7:08
    et nous avons quitté Manhattan ensemble.
  • 7:08 - 7:12
    Je n'avais pas conscience
    de tomber dans un amour fou,
  • 7:12 - 7:16
    et de foncer tête la première
    dans un piège physique
  • 7:16 - 7:19
    financier et psychologique
    soigneusement tendu.
  • 7:21 - 7:24
    L'étape suivante,
    dans une relation violente,
  • 7:24 - 7:26
    est d'introduire la menace de la violence,
  • 7:28 - 7:30
    et de voir comment l'autre réagit.
  • 7:30 - 7:33
    Et c'est là que ces armes à feu
    entrent en jeu.
  • 7:33 - 7:36
    Dès que nous avons emménagé en
    Nouvelle Angleterre,
  • 7:36 - 7:38
    dans ce lieu où Conor devait se sentir
    en sécurité,
  • 7:38 - 7:41
    il acheta 3 pistolets.
  • 7:41 - 7:44
    Il en gardait un dans la boite à gants
    de notre voiture,
  • 7:44 - 7:47
    un autre sous les oreillers de notre lit,
  • 7:47 - 7:50
    et il gardait constamment le troisième
    dans sa poche.
  • 7:50 - 7:52
    Et il disait qu'il avait
    besoin de ces armes
  • 7:52 - 7:55
    à cause de son traumatisme d'enfance.
  • 7:55 - 7:58
    Il en avait besoin pour se sentir protégé.
  • 7:58 - 8:00
    Mais ces armes étaient en fait
    un message à mon intention,
  • 8:00 - 8:03
    et même s'il n'avait pas encore
    levé la main sur moi
  • 8:03 - 8:07
    ma vie était réellement en danger
    à chaque minute, chaque jour.
  • 8:10 - 8:12
    Conor m'a agressée physiquement
    pour la première fois
  • 8:12 - 8:15
    cinq jours avant notre mariage.
  • 8:16 - 8:19
    Il était 7 heures du matin,
    et j'étais encore en chemise de nuit ;
  • 8:20 - 8:22
    je travaillais sur mon ordinateur,
  • 8:22 - 8:24
    à essayer de terminer un travail
    de rédaction,
  • 8:24 - 8:26
    et j'étais énervée,
  • 8:26 - 8:29
    et Conor prit ma colère comme excuse
  • 8:29 - 8:31
    pour serrer mon cou avec ses mains,
  • 8:32 - 8:36
    tellement fort que je ne pouvais plus
    respirer ni crier.
  • 8:36 - 8:38
    Et il a poursuivi
  • 8:38 - 8:41
    en cognant ma tête à plusieurs reprises
    contre le mur.
  • 8:43 - 8:47
    Cinq jours plus tard, les 10 bleus
    sur mon cou commençaient à s'atténuer,
  • 8:48 - 8:50
    et j'ai revêtu la robe de mariage
    de ma mère,
  • 8:50 - 8:52
    et je l'ai épousé.
  • 8:54 - 8:56
    Malgré ce qui s'était passé,
  • 8:56 - 8:59
    j'étais certaine que nous allions vivre
    heureux pour toujours,
  • 8:59 - 9:03
    parce que je l'aimais, et
    qu'il m'aimait tellement.
  • 9:04 - 9:06
    Et il était vraiment sincèrement désolé.
  • 9:06 - 9:10
    Il avait juste été perturbé
    par le mariage,
  • 9:10 - 9:12
    et le fait de fonder une famille avec moi.
  • 9:13 - 9:14
    C'était un incident isolé,
  • 9:14 - 9:17
    et il ne porterait plus jamais
    la main sur moi.
  • 9:18 - 9:20
    Il a recommencé deux fois
    pendant notre lune de miel.
  • 9:20 - 9:23
    La première alors que je conduisais
    pour trouver une plage cachée
  • 9:23 - 9:25
    et quand je me suis perdue,
  • 9:25 - 9:28
    il m'a frappé tellement fort la tempe
  • 9:28 - 9:31
    que ma tête est allée heurter
  • 9:31 - 9:33
    la fenêtre du côté conducteur.
  • 9:33 - 9:36
    Et quelques jours plus tard,
    en rentrant de notre lune de miel,
  • 9:36 - 9:39
    les embouteillages l'ont mis en colère,
  • 9:39 - 9:42
    et il m'a jeté un Big Mac froid
    à la figure.
  • 9:43 - 9:46
    Conor a continué à me battre
    une ou deux fois par semaine,
  • 9:46 - 9:48
    pendant les 2 ans et demi
    qui ont suivi notre mariage.
  • 9:49 - 9:52
    Je pensais en moi-même être unique,
  • 9:52 - 9:54
    et seule dans cette situation.
    Je me trompais.
  • 9:55 - 9:57
    Une Américaine sur trois
  • 9:57 - 10:00
    doit faire face à la violence domestique,
    ou au harcèlement durant sa vie,
  • 10:00 - 10:04
    et le CDC rapporte
    que 15 millions d'enfants
  • 10:04 - 10:07
    sont maltraités chaque année. 15 millions.
  • 10:08 - 10:11
    En fait, j'étais loin d'être seule !
  • 10:12 - 10:14
    Je reviens à ma question :
  • 10:14 - 10:16
    « Pourquoi suis-je restée ? »
  • 10:17 - 10:19
    La réponse est simple.
  • 10:19 - 10:22
    Je ne savais pas qu'il me maltraitait.
  • 10:22 - 10:26
    Même lorsqu'il pointait ses armes chargées
    contre ma tempe,
  • 10:26 - 10:28
    quand il me poussait dans les escaliers,
  • 10:28 - 10:30
    quand il menaçait de tuer notre chien,
  • 10:30 - 10:33
    ou retirait les clefs de la voiture
    quand je conduisais sur l'autoroute,
  • 10:33 - 10:36
    me versait du marc de café sur la tête
  • 10:36 - 10:38
    alors que je m'habillais pour
    un entretien d'embauche,
  • 10:38 - 10:42
    je n'ai jamais pensé une seconde
    que j'étais une femme battue.
  • 10:42 - 10:46
    Au lieu de cela, j'étais une femme
    réellement forte,
  • 10:46 - 10:48
    amoureuse d'un homme
    qui avait de gros problèmes,
  • 10:48 - 10:51
    et j'étais la seule personne sur Terre
  • 10:51 - 10:53
    à pouvoir l'aider
    à faire face à ses démons.
  • 10:55 - 10:58
    L'autre question que
    tout le monde pose est :
  • 10:58 - 11:00
    « Pourquoi n'est-elle pas
    simplement partie ? »
  • 11:00 - 11:04
    Pourquoi ne me suis-je pas enfuie ?
    J'aurais pu le faire à tout moment.
  • 11:04 - 11:09
    Pour moi, c'est la question la plus triste
    et douloureuse, parce que
  • 11:09 - 11:12
    nous, les victimes, savons quelque
    chose que vous ne savez pas :
  • 11:12 - 11:16
    quitter un homme violent est
    incroyablement dangereux.
  • 11:16 - 11:20
    Parce que l'étape finale,
    dans ce schéma de violence conjugale,
  • 11:20 - 11:21
    c'est de la tuer.
  • 11:22 - 11:26
    Plus de 70% des meurtres liés
    à la violence domestique
  • 11:26 - 11:30
    ont lieu après que la victime
    ait mis fin à la relation,
  • 11:30 - 11:32
    après qu'elle se soit enfuie,
  • 11:32 - 11:34
    parce qu'alors, lui,
    il n'a plus rien à perdre.
  • 11:34 - 11:37
    D'autres conséquences sont le
    harcèlement à long terme,
  • 11:37 - 11:40
    même après que l'homme
    se soit remarié ;
  • 11:40 - 11:42
    le déni de ressources financières,
  • 11:42 - 11:45
    et la manipulation du système judiciaire
  • 11:45 - 11:47
    pour terrifier la victime et ses enfants,
  • 11:47 - 11:52
    qui sont régulièrement condamnés
    par les juges aux affaire familiales
  • 11:52 - 11:54
    à passer du temps, sans surveillance,
  • 11:54 - 11:57
    avec l'homme qui bat leur mère.
  • 11:58 - 12:01
    Et pourtant, nous continuons à demander
    pourquoi elle n'est pas partie.
  • 12:02 - 12:04
    J'ai enfin pu partir,
  • 12:04 - 12:07
    à cause d'un dernier épisode de violence,
  • 12:07 - 12:10
    qui a percé mon rempart de déni.
  • 12:10 - 12:13
    J'ai réalisé que l'homme que j'aimais tant
  • 12:14 - 12:16
    allait me tuer si je le laissais faire.
  • 12:17 - 12:19
    Alors j'ai rompu le silence.
  • 12:19 - 12:21
    Je l'ai dit à tout le monde
  • 12:21 - 12:25
    la police, les voisins,
  • 12:25 - 12:29
    mes amis, ma famille, des gens
    que je ne connaissais même pas,
  • 12:30 - 12:34
    et je suis ici aujourd'hui parce que
    vous tous m'avez aidée.
  • 12:36 - 12:38
    Nous avons tendance
    à stéréotyper les victimes,
  • 12:38 - 12:41
    comme des manchettes macabres,
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    des femmes auto-destructrices,
    des biens endommagés.
  • 12:45 - 12:48
    La question « pourquoi reste-elle ? »
  • 12:48 - 12:53
    est un code pour les gens qui signifie
    « c'est sa faute si elle reste »,
  • 12:53 - 12:57
    comme si les victimes choisissaient
    intentionnellement
  • 12:57 - 12:59
    de tomber amoureuse d'hommes
    qui veulent les détruire.
  • 12:59 - 13:02
    Mais depuis que j'ai publié
    « l'amour fou »,
  • 13:02 - 13:05
    j'ai entendu des centaines d'histoires
    d'hommes et de femmes,
  • 13:05 - 13:08
    qui eux aussi s'en sont sortis,
  • 13:08 - 13:12
    qui ont appris une inestimable
    leçon de vie de leur expérience,
  • 13:12 - 13:16
    et qui ont reconstruit leur vies,
    des vies heureuses,
  • 13:16 - 13:19
    comme employés, femmes et mères,
  • 13:19 - 13:23
    des vies totalement libérées
    de la violence, comme la mienne.
  • 13:24 - 13:28
    Parce que je suis en fait une victime
    vraiment typique de violence conjugale,
  • 13:28 - 13:31
    et une survivante tout aussi typique.
  • 13:32 - 13:35
    Je me suis remariée avec
    un homme bon et doux,
  • 13:35 - 13:37
    et nous avons ces trois enfants.
  • 13:37 - 13:41
    J'ai ce labrador noir, et ce minivan.
  • 13:41 - 13:44
    Et ce que je n'aurai plus jamais
    dans ma vie,
  • 13:44 - 13:47
    plus jamais,
  • 13:47 - 13:49
    c'est une arme chargée pointée
    sur ma tempe
  • 13:49 - 13:53
    par quelqu'un qui dit qu'il m'aime.
  • 13:53 - 13:56
    Vous pensez peut-être en ce moment
  • 13:56 - 13:57
    « C'est vraiment fascinant »
  • 13:57 - 14:01
    ou encore « Elle était vraiment stupide »
  • 14:01 - 14:06
    mais depuis le début,
    c'est aussi de vous que je parle.
  • 14:07 - 14:10
    Je vous assure qu'il y a plusieurs
    personnes ici-même,
  • 14:10 - 14:12
    qui m'écoutent en ce moment,
  • 14:12 - 14:15
    et qui sont elles-mêmes maltraitées,
  • 14:15 - 14:17
    ou l'ont été dans leur enfance,
  • 14:17 - 14:21
    ou qui sont eux-mêmes des hommes violents.
  • 14:21 - 14:23
    La victime de maltraitance peut être
    votre fille,
  • 14:23 - 14:27
    votre soeur, votre meilleure amie,
    en ce moment même.
  • 14:28 - 14:31
    J'ai été capable de mettre fin
    à ma propre folle histoire d'amour
  • 14:31 - 14:34
    en rompant le silence.
  • 14:34 - 14:36
    Et je continue à rompre le silence
    aujourd'hui
  • 14:37 - 14:40
    C'est ma manière d'aider
    les autres victimes,
  • 14:40 - 14:43
    et c'est la dernière requête
    que je vous fais.
  • 14:44 - 14:46
    Parlez de ce que vous avez entendu ici.
  • 14:46 - 14:49
    La maltraitance ne prospère
    que dans le silence.
  • 14:49 - 14:53
    Vous avez le pouvoir de mettre fin
    à la violence conjugale,
  • 14:53 - 14:56
    simplement en l'exposant au grand jour.
  • 14:57 - 14:59
    Nous, les victimes,
    avons besoin de vous tous.
  • 15:00 - 15:03
    Nous avons besoin
    que vous compreniez tous
  • 15:04 - 15:07
    les secrets de cette violence domestique.
  • 15:08 - 15:11
    Exposez au grand jour la maltraitance,
    parlez-en,
  • 15:11 - 15:13
    avec vos enfants, vos collègues
  • 15:13 - 15:15
    vos amis, votre famille.
  • 15:15 - 15:18
    Les survivants deviennent des personnes
    formidables et adorables,
  • 15:18 - 15:21
    avec un futur à vivre.
  • 15:22 - 15:24
    Reconnaissez les signes
    précurseurs de violence,
  • 15:24 - 15:27
    et intervenez.
  • 15:27 - 15:31
    Désamorcez-la, et montrez aux victimes
    une porte de sortie sûre.
  • 15:32 - 15:35
    Ensemble, nous pouvons faire de nos lits,
  • 15:36 - 15:39
    de nos tables de repas, de nos familles,
  • 15:39 - 15:42
    les oasis sûres et paisibles
    qu'ils devraient être.
  • 15:42 - 15:44
    Merci.
  • 15:45 - 15:46
    (Applaudissements)
Title:
Pourquoi les victimes de violence domestique ne s'enfuient-elles pas ? | Leslie Morgan Steiner | TEDxRainier
Description:

Cette présentation a été faite lors d'un événement TEDx local, produit indépendamment des conférences TED.

Leslie Morgan Steiner a vécu un « amour fou » -- c'est-à-dire amoureuse d'un homme qui la maltraitait et la menaçait quotidiennement. Elle raconte la sombre histoire de sa relation avec cet homme, corrige les perceptions erronées qu'ont nombre de personnes sur les victimes de la violence domestique, et explique comment aider à rompre le silence qui entoure la violence domestique.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
16:01

French subtitles

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