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Ce que nous pouvons faire contre la culture de la haine

  • 0:01 - 0:04
    Les gens me disent
    que je suis quelqu'un de gentil...
  • 0:06 - 0:10
    au point cela fait partie de mon identité
    personnelle et professionnelle,
  • 0:10 - 0:14
    que je sois si gentille et capable
    de m'entendre avec tout le monde,
  • 0:14 - 0:18
    mêmes avec mes adversaires
    les plus farouches.
  • 0:19 - 0:21
    C'est mon « truc »,
    ce pour quoi je suis connue.
  • 0:21 - 0:24
    (Rires)
  • 0:24 - 0:27
    Mais ce que personne ne sait...
  • 0:29 - 0:31
    est que je harcelais les gens.
  • 0:33 - 0:35
    Honnêtement, je n'y avais
    pas tant réfléchi.
  • 0:35 - 0:39
    J'ai enterré ces souvenirs
    durant des années
  • 0:39 - 0:42
    et même maintenant,
    beaucoup de choses sont floues.
  • 0:42 - 0:45
    Au passage, le déni
    est aussi l'un de mes trucs.
  • 0:45 - 0:46
    (Rires)
  • 0:46 - 0:49
    Mais plus les gens me complimentaient
  • 0:49 - 0:51
    d'être une libérale s'entendant
    avec les conservateurs,
  • 0:51 - 0:54
    plus j'écrivais d'articles
    sur la gentillesse
  • 0:54 - 0:57
    et plus j'intervenais
    pour parler d'être gentil,
  • 0:57 - 1:01
    plus je ressentais cette hypocrisie
    s'infiltrant en moi.
  • 1:03 - 1:05
    Et si j'étais vraiment méchante ?
  • 1:08 - 1:11
    Quand j'avais 10 ans,
  • 1:12 - 1:15
    il y avait une fille dans ma classe
    qui s'appelait Vicky.
  • 1:15 - 1:17
    (Soupir)
  • 1:17 - 1:18
    Je l'ai tourmentée...
  • 1:20 - 1:21
    de façon impitoyable.
  • 1:23 - 1:25
    Tout le monde le faisait.
  • 1:25 - 1:27
    Même les professeurs la harcelaient.
  • 1:28 - 1:30
    Cela n'excuse rien, non ?
  • 1:31 - 1:34
    Vicky était clairement
    un enfant à problèmes.
  • 1:34 - 1:37
    Elle se frappait,
    se faisait saigner du nez
  • 1:37 - 1:38
    et avait des problèmes d'hygiène,
  • 1:38 - 1:40
    de gros problèmes d'hygiène.
  • 1:41 - 1:43
    Mais au lieu d'aider cette fille,
  • 1:43 - 1:46
    qui souffrait visiblement
    du fait de difficultés dans sa vie...
  • 1:48 - 1:50
    nous l'appelions « Vicky cramoisie ».
  • 1:52 - 1:54
    Je l'appelais « Vicky cramoisie ».
  • 1:57 - 2:01
    Dans mon souvenir le plus net,
    je me tenais dans le couloir vide
  • 2:01 - 2:03
    devant les salles de classe de CM2
  • 2:03 - 2:06
    en attendant que Vicky
    sorte des toilettes.
  • 2:06 - 2:09
    J'avais un bloc-notes, un crayon
    et un sondage que j'avais créé
  • 2:09 - 2:11
    sur les préférences en shampoing,
  • 2:11 - 2:14
    comme si je conduisais une étude
    pour le cours de sciences.
  • 2:14 - 2:16
    Quand Vicky est sortie des toilettes,
  • 2:16 - 2:19
    je lui ai demandé
    quel shampoing elle utilisait.
  • 2:19 - 2:21
    Pour mettre cela en perspective,
  • 2:21 - 2:24
    je ne me souviens pas
    du nom des professeurs,
  • 2:24 - 2:27
    je ne me souviens pas du titre
    des livres lus cette année-là,
  • 2:27 - 2:29
    je ne me souviens de rien
    de l'année de CM2,
  • 2:29 - 2:33
    mais je me souviens que Vicky m'a dit
    utiliser du shampoing White Rain.
  • 2:33 - 2:34
    Comme si c'était hier
  • 2:34 - 2:36
    et que cela venait d'arriver.
  • 2:37 - 2:38
    A la sortie des classes,
  • 2:38 - 2:41
    j'ai couru dans le couloir
    en criant à tous les autres :
  • 2:41 - 2:43
    « Vicky utilise du shampoing White Rain.
  • 2:43 - 2:45
    N'utilisez pas de shampoing White Rain
  • 2:45 - 2:48
    ou vous sentirez comme Vicky cramoisie. »
  • 2:51 - 2:53
    J'ai longtemps oublié ce souvenir.
  • 2:53 - 2:55
    Quand j'ai commencé à m'en souvenir,
  • 2:55 - 2:56
    j'ai eu besoin d'en savoir plus.
  • 2:56 - 2:59
    J'ai contacté des amis
    et utilisé les réseaux sociaux
  • 2:59 - 3:01
    et j'ai fait tout mon possible
    pour trouver Vicky.
  • 3:01 - 3:04
    J'avais besoin de savoir
    qu'elle allait bien
  • 3:04 - 3:06
    et que je n'avais pas gâché sa vie.
  • 3:07 - 3:09
    (Soupir)
  • 3:09 - 3:10
    J'ai vite réalisé
  • 3:10 - 3:13
    que je n'essayais pas juste de découvrir
    ce qui était arrivé à Vicky.
  • 3:13 - 3:16
    J'essayais de découvrir
    ce qui m'était arrivé.
  • 3:18 - 3:19
    Quand j'avais 10 ans,
  • 3:19 - 3:24
    j'ai traité un autre être humain
    comme étant sans valeur...
  • 3:25 - 3:27
    comme si j'étais meilleure qu'elle
  • 3:27 - 3:29
    et qu'elle n'était qu'un déchet.
  • 3:30 - 3:32
    Quelle gentille personne fait cela ?
  • 3:33 - 3:36
    Je n'étais qu'une enfant,
    mais tous les enfants ne font pas ça.
  • 3:36 - 3:38
    La plupart des enfants ne font pas ça.
  • 3:39 - 3:42
    Et si, après tout,
    je n'étais pas gentille ?
  • 3:42 - 3:44
    J'étais vraiment un monstre détestable.
  • 3:46 - 3:51
    J'ai commencé à remarquer
    que j'avais des pulsions méchantes,
  • 3:51 - 3:53
    j'avais des pensées méchantes
  • 3:53 - 3:54
    et je voulais les exprimer.
  • 3:56 - 3:59
    La plupart de mes pensées méchantes
    étaient à propos des conservateurs.
  • 3:59 - 4:04
    (Rires)
  • 4:04 - 4:05
    Mais pas qu'eux.
  • 4:05 - 4:08
    Je me suis surprise à avoir
    des pensées méchantes
  • 4:08 - 4:10
    sur les libéraux mous et centristes,
  • 4:10 - 4:11
    les banquiers avides de Wall Street,
  • 4:11 - 4:13
    les islamophobes,
  • 4:13 - 4:15
    les gens qui conduisent lentement,
  • 4:15 - 4:17
    parce que je déteste vraiment cela.
  • 4:17 - 4:19
    (Rires)
  • 4:19 - 4:22
    Et en me surprenant
    durant ces moments d'hypocrisie,
  • 4:22 - 4:26
    soit je ne faisais que les remarquer,
    soit ils empiraient,
  • 4:26 - 4:28
    surtout les dernières années.
  • 4:28 - 4:30
    Alors que je me sentais plus haineuse --
  • 4:30 - 4:33
    enragée, vraiment --
  • 4:33 - 4:36
    j'ai remarqué que le monde autour
    devenait aussi plus haineux.
  • 4:36 - 4:38
    Comme s'il y avait
    un courant de haine profond
  • 4:38 - 4:41
    qui bouillonnait autour de nous
  • 4:41 - 4:42
    et débordait de plus en plus.
  • 4:44 - 4:46
    Le bon côté, je suppose,
  • 4:46 - 4:52
    est que j'ai réalisé que la haine
    n'était pas que mon problème,
  • 4:52 - 4:55
    ce qui est le bon côté
    le plus égoïste qu'il soit --
  • 4:55 - 4:56
    (Rires)
  • 4:57 - 5:02
    car au lieu d'avoir à comprendre
    ma haine et ma cruauté,
  • 5:02 - 5:06
    je voulais démêler tout un monde de haine,
  • 5:06 - 5:08
    le comprendre et arranger les choses.
  • 5:11 - 5:14
    J'ai fait ce que tout personne
    trop intellectuelle
  • 5:14 - 5:17
    fait face à un problème
    qu'elle veut comprendre :
  • 5:17 - 5:18
    j'ai écrit un livre.
  • 5:18 - 5:20
    (Rires)
  • 5:21 - 5:23
    J'ai écrit un livre sur la haine.
  • 5:23 - 5:25
    Attention, scoop :
  • 5:25 - 5:27
    je suis contre.
  • 5:27 - 5:29
    (Rires)
  • 5:29 - 5:32
    A cet instant, vous pensez peut-être :
  • 5:32 - 5:34
    « Pourquoi s'inquiéter de la haine ?
  • 5:34 - 5:35
    Vous ne haïssiez pas Vicky.
  • 5:35 - 5:37
    Persécuter n'est pas haïr. »
  • 5:38 - 5:40
    Non ?
  • 5:41 - 5:43
    Gordon Allport,
  • 5:43 - 5:47
    le psychologue précurseur dans l'étude
    de la haine au début des années 1900,
  • 5:47 - 5:49
    a développé ce qu'il a appelé
    « échelle de préjugé ».
  • 5:49 - 5:52
    A une extrémité, il y a les choses
    comme le génocide
  • 5:52 - 5:55
    et la violence motivée par des préjugés.
  • 5:55 - 5:57
    Mais à l'autre extrémité,
  • 5:57 - 6:00
    il y a des choses comme
    la croyance que votre groupe
  • 6:00 - 6:03
    est intrinsèquement supérieur
    aux gens en dehors du groupe
  • 6:03 - 6:08
    ou le fait d'éviter les interactions
    sociales avec les autres.
  • 6:10 - 6:11
    N'est-ce pas de la haine ?
  • 6:12 - 6:14
    Ce n'était pas un accident
  • 6:14 - 6:17
    que je sois un enfant riche
    persécutant un pauvre
  • 6:19 - 6:23
    ou qu'il se soit avéré
    que Vicky était homosexuelle.
  • 6:25 - 6:29
    Les enfants pauvres et homosexuels
    ont plus de risques d'être persécutés,
  • 6:29 - 6:32
    même par des enfants
    qui s'avèrent aussi homosexuels.
  • 6:34 - 6:37
    Il se passait beaucoup de choses
    dans ma tête à 10 ans.
  • 6:37 - 6:40
    La haine n'était pas
    ma seule raison de harceler Vicky
  • 6:40 - 6:43
    et je n'étais pas consciemment haineuse,
  • 6:43 - 6:44
    mais le fait est
  • 6:44 - 6:47
    que les gens contre lesquels
    il y a discrimination
  • 6:47 - 6:49
    dans nos politiques publiques
    et dans notre culture
  • 6:49 - 6:54
    sont aussi les groupes de personnes
    les plus persécutés à l'école.
  • 6:56 - 6:58
    Ce n'est pas une coïncidence.
  • 7:00 - 7:01
    C'est de la haine.
  • 7:04 - 7:06
    Ma définition de la haine est large
  • 7:07 - 7:10
    car je crois que nous avons
    un gros problème.
  • 7:11 - 7:15
    Nous devons le résoudre entièrement,
    pas uniquement le plus extrême.
  • 7:15 - 7:16
    Par exemple,
  • 7:16 - 7:19
    nous sommes d'accord
    que manifester dans la rue
  • 7:19 - 7:22
    en scandant qu'il faut retirer
    les droits d'un groupe de personnes
  • 7:22 - 7:24
    à cause de leur couleur de peau
    ou de leur sexe,
  • 7:24 - 7:26
    c'est de la haine, n'est-ce pas ?
  • 7:28 - 7:31
    Et si vous croyez que ce groupe
    de personnes est inférieur
  • 7:33 - 7:34
    mais ne le dites pas ?
  • 7:36 - 7:37
    Est-ce de la haine ?
  • 7:38 - 7:41
    Ou si vous croyez que ce groupe
    de personnes est inférieur
  • 7:41 - 7:44
    mais n'avez pas conscience
    que vous le croyez --
  • 7:44 - 7:45
    c'est un préjugé implicite.
  • 7:46 - 7:47
    Est-ce de la haine ?
  • 7:48 - 7:50
    Toutes ces choses ont la même origine.
  • 7:50 - 7:53
    Dans les modèles historiques
    du racisme et du sexisme
  • 7:53 - 7:56
    qui ont façonné notre histoire
    et infectent encore notre société,
  • 7:56 - 7:58
    n'est-ce pas de la haine ?
  • 7:59 - 8:01
    Je ne dis pas que c'est la même chose,
  • 8:01 - 8:03
    tout comme je ne dis pas
  • 8:03 - 8:06
    que harceler équivaut à être un nazi
  • 8:06 - 8:10
    et je ne dis pas qu'être un nazi
    équivaut à frapper un nazi...
  • 8:11 - 8:16
    (Rires)
  • 8:16 - 8:20
    Mais haïr un nazi,
    c'est de la haine, n'est-ce pas ?
  • 8:21 - 8:25
    Qu'en est-il de haïr quelqu'un
    qui n'est pas aussi cultivé que vous ?
  • 8:25 - 8:27
    J'ai appris
  • 8:29 - 8:31
    que nous sommes tous contre la haine
  • 8:31 - 8:33
    et pensons tous que la haine
    est un problème.
  • 8:34 - 8:36
    Nous pensons que c'est leur problème,
  • 8:37 - 8:38
    pas le nôtre.
  • 8:39 - 8:40
    Ils sont haineux.
  • 8:41 - 8:43
    Si je pense que les gens
    n'ayant pas voté pour moi
  • 8:43 - 8:47
    sont de stupides montres racistes
    ne méritant pas de se dire américains,
  • 8:47 - 8:48
    je ne suis pas gentille,
  • 8:48 - 8:50
    je le sais.
  • 8:50 - 8:51
    (Rires)
  • 8:51 - 8:54
    Je ne suis pas haineuse,
    j'ai simplement raison, non ?
  • 8:54 - 8:56
    (Rires)
  • 8:56 - 8:57
    Faux.
  • 8:59 - 9:02
    Nous haïssons tous.
  • 9:03 - 9:07
    Je ne le dis pas dans un sens
    abstrait et générique.
  • 9:07 - 9:09
    Je parle de nous tous...
  • 9:11 - 9:12
    de vous et moi.
  • 9:14 - 9:16
    Le piédestal moralisateur
    de la supériorité
  • 9:16 - 9:19
    sur lequel nous nous plaçons tous,
  • 9:19 - 9:22
    ils sont haineux et pas nous,
  • 9:22 - 9:26
    est une manifestation d'une source
    primordiale de haine :
  • 9:26 - 9:30
    nous sommes fondamentalement bons
    mais ils ne le sont pas,
  • 9:31 - 9:33
    ce qui doit changer.
  • 9:34 - 9:38
    En essayant de comprendre
    et résoudre la haine,
  • 9:38 - 9:41
    j'ai lu tous les livres
    et études que j'ai pu trouver,
  • 9:41 - 9:45
    mais j'ai aussi été parler
    à d'anciens nazis,
  • 9:45 - 9:46
    d'anciens terroristes
  • 9:46 - 9:49
    et d'anciens auteurs de génocide,
  • 9:49 - 9:53
    car je me suis dit que s'ils pouvaient
    trouver comment se sortir de la haine,
  • 9:53 - 9:55
    nous le pouvions aussi.
  • 9:56 - 9:57
    Laissez-moi vous donner un exemple
  • 9:57 - 10:00
    d'un ancien terroriste
    avec lequel j'ai passé du temps
  • 10:00 - 10:01
    en Cisjordanie.
  • 10:02 - 10:05
    Quand Bassam Aramin avait 16 ans,
  • 10:06 - 10:10
    il a essayé de faire exploser un convoi
    militaire israélien avec une grenade.
  • 10:12 - 10:14
    Heureusement, il a échoué
  • 10:14 - 10:17
    mais a malgré tout été condamné
    à sept ans de prison.
  • 10:17 - 10:20
    En prison, on lui a montré
    un film sur l'Holocauste.
  • 10:20 - 10:21
    Jusqu'à ce moment-là,
  • 10:21 - 10:24
    Bassam pensait que l'Holocauste
    était surtout un mythe.
  • 10:24 - 10:26
    Il a regardé le film
  • 10:26 - 10:29
    car il pensait qu'il apprécierait
    de voir des Juifs se faire tuer.
  • 10:30 - 10:34
    Quand il a vu ce qu'il s'est passé
    réellement, il a fondu en larmes.
  • 10:36 - 10:37
    Finalement, après la prison,
  • 10:37 - 10:41
    Bassam a fait des études
    et obtenu un master sur l'Holocauste
  • 10:41 - 10:45
    et a créé une organisation
    où les anciens combattants palestiniens
  • 10:45 - 10:47
    et les combattants israéliens
    se réunissent,
  • 10:48 - 10:51
    travaillent ensemble
    pour trouver un terrain d'entente.
  • 10:52 - 10:56
    Selon son propre témoignage,
    Bassam haïssait les Israéliens,
  • 10:57 - 11:00
    mais en connaissant des Israéliens,
    en découvrant leur histoire
  • 11:00 - 11:02
    et en travaillant ensemble pour la paix,
  • 11:02 - 11:04
    il a surmonté sa haine.
  • 11:06 - 11:09
    Bassam dit qu'il ne hait pas
    les Israéliens,
  • 11:10 - 11:12
    même après que les militaires israéliens
  • 11:13 - 11:16
    ont tué sa fille de 10 ans, Abir,
  • 11:16 - 11:17
    sur le chemin de l'école.
  • 11:20 - 11:22
    (Soupir)
  • 11:22 - 11:25
    Bassam a même pardonné
    le soldat qui a tué sa fille.
  • 11:26 - 11:28
    Ce soldat, m'a-t-il appris,
  • 11:30 - 11:34
    n'était qu'un produit
    du même système haineux que lui.
  • 11:40 - 11:42
    Si un ancien terroriste...
  • 11:44 - 11:48
    si un terroriste peut apprendre
    à arrêter de haïr
  • 11:48 - 11:51
    et ne pas haïr quand son enfant est tué,
  • 11:51 - 11:55
    nous autres pouvons
    mettre un terme à nos habitudes
  • 11:55 - 11:57
    de dévalorisation
    et de déshumanisation des autres.
  • 11:57 - 12:01
    Il y a des histoires comme celle
    de Bassam partout dans le monde
  • 12:01 - 12:03
    et énormément d'études
  • 12:03 - 12:05
    qui disent que, en tant qu'être humains,
  • 12:05 - 12:08
    nous ne sommes pas faits
    ni destinés à haïr
  • 12:08 - 12:11
    mais que le monde autour de nous
    nous apprend à haïr.
  • 12:11 - 12:13
    Je vous le promets,
  • 12:13 - 12:16
    personne ne sort de l'utérus
    en haïssant les Noirs ou les Républicains.
  • 12:16 - 12:21
    Il n'y a rien dans notre ADN qui nous fait
    haïr les Musulmans ou les Mexicains.
  • 12:22 - 12:23
    Pour le meilleur ou le pire,
  • 12:23 - 12:26
    nous sommes tous des produits
    de la culture dans laquelle on baigne.
  • 12:28 - 12:30
    La bonne nouvelle est
  • 12:30 - 12:33
    que nous sommes aussi ceux
    qui façonnent cette culture
  • 12:34 - 12:36
    et nous pouvons la changer.
  • 12:37 - 12:42
    La première étape est de reconnaître
    cette haine en nous.
  • 12:42 - 12:44
    Nous devons nous surprendre,
  • 12:44 - 12:46
    surprendre nos pensées haineuses
    sous toutes formes
  • 12:46 - 12:48
    en nous, nous tous...
  • 12:50 - 12:52
    et travailler à contester
    nos idées et suppositions.
  • 12:52 - 12:53
    Cela n'arrive pas en un jour,
  • 12:53 - 12:55
    je vous le dis,
  • 12:55 - 12:58
    c'est le voyage d'une vie
    mais nous devons tous le faire.
  • 12:58 - 13:00
    Deuxièmement :
  • 13:00 - 13:03
    si nous voulons contester
    la haine dans nos sociétés,
  • 13:03 - 13:07
    nous devons promouvoir des politiques,
    des institutions et des pratiques
  • 13:07 - 13:10
    qui nous unissent en tant que communautés.
  • 13:10 - 13:13
    Comme des quartiers
    et des écoles intégrés.
  • 13:13 - 13:16
    C'est pour cela qu'il faut
    soutenir l'intégration.
  • 13:16 - 13:18
    Pas parce que c'est ce qu'il faut faire,
  • 13:18 - 13:22
    mais parce que l'intégration
    combat systématiquement la haine.
  • 13:22 - 13:24
    D'après des études,
    les adolescents qui participent
  • 13:24 - 13:27
    à des classes et activités
    racialement intégrées
  • 13:27 - 13:28
    réduisent leurs préjugés raciaux.
  • 13:28 - 13:32
    Quand les enfants vont dans des écoles
    maternelles et primaires
  • 13:32 - 13:34
    racialement intégrées,
  • 13:34 - 13:36
    ils développent moins de préjugés.
  • 13:37 - 13:41
    Le fait est que de bien des façons
    et dans tant d'endroits dans le monde,
  • 13:41 - 13:43
    nous sommes séparés des autres.
  • 13:45 - 13:47
    Aux États-Unis par exemple,
  • 13:47 - 13:51
    les trois quarts de la population blanche
    n'ont pas d'amis non blancs.
  • 13:53 - 13:57
    En plus de promouvoir
    ces solutions proactives,
  • 13:57 - 14:01
    nous devons également renverser
    la haine dans nos institutions
  • 14:01 - 14:02
    et nos politiques
  • 14:02 - 14:07
    qui perpétuent
    la déshumanisation, la différence,
  • 14:07 - 14:09
    l'ostracisme et la haine
  • 14:09 - 14:15
    comme les systèmes de harcèlement sexuel
    ou d'agression sexuelle au travail,
  • 14:15 - 14:19
    notre système de « justice » pénale
  • 14:19 - 14:22
    profondément racialement
    déséquilibré et partial.
  • 14:23 - 14:24
    Nous devons changer cela.
  • 14:24 - 14:26
    Cela n'arrivera pas en un jour.
  • 14:26 - 14:28
    Cela doit se faire.
  • 14:30 - 14:31
    Et puis...
  • 14:32 - 14:34
    quand nous créons des liens
  • 14:35 - 14:38
    dans ces espaces de réunion,
  • 14:39 - 14:41
    quand c'est rendu possible
    par des systèmes d'association,
  • 14:43 - 14:45
    nous devons changer la façon
    dont nous parlons aux autres,
  • 14:47 - 14:49
    créons des liens avec les autres
  • 14:49 - 14:54
    et devons nouer des relations
    avec générosité, ouverture d'esprit,
  • 14:54 - 14:55
    gentillesse et compassion
  • 14:55 - 14:56
    et non de la haine.
  • 14:58 - 14:59
    C'est tout.
  • 14:59 - 15:00
    C'est tout.
  • 15:00 - 15:05
    (Applaudissements)
  • 15:05 - 15:07
    J'ai tout résolu, n'est-ce pas ?
  • 15:07 - 15:08
    C'est tout.
  • 15:08 - 15:09
    C'est globalement --
  • 15:09 - 15:10
    il y a quelques détails --
  • 15:10 - 15:12
    mais c'est tout ce que nous devons faire.
  • 15:12 - 15:14
    Ce n'est pas si compliqué, si ?
  • 15:16 - 15:17
    Mais c'est difficile.
  • 15:18 - 15:23
    La haine que nous ressentons
    envers certains groupes de personnes
  • 15:24 - 15:27
    à cause de leur identité
    ou de leur croyance
  • 15:27 - 15:30
    est si ancrée dans nos esprits
    et dans notre société
  • 15:30 - 15:32
    que cela semble inévitable
  • 15:33 - 15:34
    et impossible à changer.
  • 15:37 - 15:39
    Un changement est possible.
  • 15:41 - 15:46
    Regardez le terroriste
    qui est devenu pacifiste.
  • 15:47 - 15:53
    Ou bien la harceleuse qui a appris
    à s'excuser auprès de sa victime.
  • 15:55 - 16:00
    Tout le temps où j'ai voyagé
    au Moyen-Orient, au Rwanda
  • 16:01 - 16:02
    et à travers les États-Unis,
  • 16:02 - 16:06
    à entendre ces histoires incroyables
    de gens dans des communautés
  • 16:06 - 16:09
    ayant laissé des histoires entières
    de haine derrière eux,
  • 16:09 - 16:10
    je cherchais encore Vicky.
  • 16:11 - 16:14
    Il était si dur de la trouver
    que j'ai engagé un détective privé
  • 16:14 - 16:15
    et il l'a trouvée.
  • 16:15 - 16:17
    Enfin, en quelque sorte.
  • 16:17 - 16:22
    En vérité, il s'est avéré
    que la personne que j'appelle Vicky
  • 16:22 - 16:26
    avait pris des mesures extraordinaires
    pour cacher son identité.
  • 16:29 - 16:32
    Un an après le début de mon voyage,
  • 16:35 - 16:37
    j'ai écrit une lettre d'excuses à Vicky.
  • 16:38 - 16:39
    Quelques mois après,
  • 16:41 - 16:42
    elle a répondu.
  • 16:43 - 16:45
    (Soupir)
  • 16:45 - 16:47
    Je ne vais pas mentir,
  • 16:47 - 16:49
    je voulais être pardonnée.
  • 16:53 - 16:54
    Ce ne fut pas le cas.
  • 16:54 - 16:55
    (Soupir)
  • 16:56 - 16:59
    Elle m'a offert un pardon conditionnel.
  • 16:59 - 17:00
    Elle a écrit :
  • 17:01 - 17:04
    « Des messages comme le tien
    ne peuvent pas t'absoudre
  • 17:04 - 17:07
    de tes actions passées.
  • 17:07 - 17:10
    La seule façon d'obtenir cela
    est d'améliorer le monde,
  • 17:10 - 17:13
    d'empêcher les autres
    d'agir de façon similaire
  • 17:14 - 17:16
    et de promouvoir la compassion. »
  • 17:18 - 17:19
    Vicky a raison.
  • 17:22 - 17:23
    C'est pour cela que je suis ici.
  • 17:24 - 17:25
    Merci.
  • 17:25 - 17:32
    (Applaudissements)
Title:
Ce que nous pouvons faire contre la culture de la haine
Speaker:
Sally Kohn
Description:

Nous sommes tous contre la haine, n'est-ce pas ? Nous nous accordons sur le fait qu'il y a un problème : leur problème, pas le nôtre, cela soit dit. Mais comme Sally Kohn l'a découvert, nous haïssons tous -- certains d'entre nous de façon subtile, d'autre de façon évidente. Alors qu'elle affronte une histoire difficile issue de sa propre vie, elle partage des idées sur comment reconnaître, contester et guérir de cette haine dans nos institutions et en nous-même.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
17:46

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