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Comment les téléphones ont résolus deux homicides

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    Je vais vous parler d’un nouveau
    type de journalisme.
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    Certains l’appellent
    « journalisme citoyen »,
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    d'autres « journalisme collaboratif ».
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    Mais en fait pour les journalistes,
    pour des gens comme moi,
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    cela implique d'accepter
    qu’on ne peut pas tout savoir
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    et permettre aux autres,
    grâce à la technologie,
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    d'être vos yeux et vos oreilles.
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    Pour vous, pour le public,
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    cela signifie coproduire l’actualité,
    et ne pas être
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    qu’un simple spectateur.
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    Je crois que ça peut
    nous donner le pouvoir,
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    en permettant aux citoyens de demander
    des comptes aux organisations puissantes.
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    Je vais donc vous présenter deux affaires,
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    sur lesquelles j'ai travaillé.
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    Toutes les deux impliquent
    des morts suspectes.
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    Et dans les deux cas,
    la version proposée par les autorités
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    était trompeuse.
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    Les nouvelles technologies nous ont
    permis de révéler une autre vérité.
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    Je parle des réseaux sociaux,
    notamment Twitter.
  • 1:06 - 1:10
    Bref, voilà le sujet de mon discours :
    le journalisme citoyen.
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    Le premier cas :
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    voici Ian Tomlinson,
    l'homme au premier plan.
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    Il était vendeur de journaux à Londres
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    et il est mort lors de la manifestation
    anti G20 à Londres le 1er avril 2009.
  • 1:25 - 1:27
    Il ne manifestait pas,
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    il rentrait juste du travail en passant
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    près des manifestations.
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    Mais il n’est pas rentré chez lui.
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    Il a croisé l’homme derrière lui,
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    et comme vous voyez, son visage
    était couvert par une cagoule.
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    En fait, on ne voyait même pas
    son matricule.
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    Mais je peux vous dire qu’il s’agit
    de l’agent Simon Harwood,
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    un officier de la police de Londres.
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    Il appartenait à une unité
    d’élite de support territorial.
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    Peu après cette photo, Harwood
    a frappé Tomlinson avec une matraque,
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    et l’a plaqué au sol.
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    Tomlinson est mort peu après.
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    Mais la police ne voulait pas
    dévoiler cette version.
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    Au début, dans les communiqués officiels
    et les réunions officieuses,
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    ils disaient que la mort de Ian Tomlinson
    était due à des causes naturelles,
  • 2:14 - 2:17
    que la police n'avait
    rien à voir avec sa mort
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    et qu'il n'y avait aucune
    blessure sur son corps.
  • 2:20 - 2:23
    Ils ont déclaré que lorsque
    la police avait essayé de le réanimer,
  • 2:23 - 2:26
    le corps médical de la police
    n’y était pas parvenu
  • 2:26 - 2:31
    car les manifestants leur lançaient des
    projectiles, probablement des bouteilles.
  • 2:32 - 2:35
    Ce genre d'histoires en fut le résultat.
  • 2:35 - 2:37
    Je vous montre cette image,
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    car c’est le journal que Tomlinson a vendu
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    pendant 20 ans.
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    Et s’il y a bien une agence de presse
    qui se devait
  • 2:45 - 2:47
    d’enquêter sur ce qu'il s’était passé,
  • 2:47 - 2:49
    c’était le journal « Evening Standard ».
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    Mais eux, tout comme les autres agences,
    y compris la mienne,
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    ont été induits en erreur
    par la version officielle de la police.
  • 2:56 - 2:57
    Mais remarquez
  • 2:57 - 3:00
    que les bouteilles qui auraient été jetées
    aux policiers
  • 3:00 - 3:01
    sont devenues des briques
  • 3:01 - 3:04
    lorsque cette édition est sortie.
  • 3:05 - 3:06
    Nous avions des soupçons
  • 3:06 - 3:08
    et nous voulions creuser.
  • 3:08 - 3:11
    Il fallait trouver les manifestants
    de cette photo,
  • 3:11 - 3:13
    mais quand on a commencé
    notre enquête, ils avaient disparu.
  • 3:13 - 3:16
    Comment trouver ces témoins ?
  • 3:16 - 3:18
    C’est là que c'est devenu
    vraiment intéressant.
  • 3:18 - 3:19
    On a utilisé Internet.
  • 3:19 - 3:22
    Nous avons beaucoup parlé
    de Twitter aujourd'hui.
  • 3:22 - 3:25
    Personnellement, au début de l’enquête,
  • 3:25 - 3:28
    je n’y connaissais rien, j'y étais
    inscrit depuis deux jours.
  • 3:28 - 3:31
    J'ai découvert que Twitter était
    un site de microblogging.
  • 3:31 - 3:35
    Je pouvais poster des
    messages de 140 caractères.
  • 3:35 - 3:38
    Le moteur de recherche est très pratique.
  • 3:38 - 3:43
    En plus, c’est un réseau social
    où les gens se réunissent
  • 3:43 - 3:44
    avec un objectif commun.
  • 3:44 - 3:47
    Et dans ce cas,
    indépendamment des journalistes,
  • 3:47 - 3:52
    les gens se demandaient ce qui
    était arrivé à Ian Tomlinson
  • 3:52 - 3:56
    dans les 30 dernières minutes de sa vie.
  • 3:57 - 3:59
    Des gens comme ces deux hommes.
  • 3:59 - 4:02
    Ils avaient porté secours à
    Ian Tomlinson après sa chute.
  • 4:03 - 4:05
    Ils ont appelé une ambulance.
  • 4:05 - 4:08
    Ils n’ont vu ni bouteille, ni brique.
  • 4:09 - 4:13
    Ils craignaient que la version officielle
    des faits ne soit pas fiable.
  • 4:14 - 4:17
    A travers les réseaux sociaux,
    on a commencé à trouver
  • 4:17 - 4:20
    des gens avec des photos, des preuves.
  • 4:21 - 4:24
    Ces images ne montrent pas
    l’attaque d’Ian Tomlinson,
  • 4:24 - 4:26
    mais il semble être en difficulté.
  • 4:27 - 4:29
    Était-il ivre ? Est-il tombé ?
  • 4:29 - 4:32
    Y a-t-il un lien avec les
    policiers près de lui ?
  • 4:32 - 4:34
    Ici, on dirait qu’il leur parle.
  • 4:34 - 4:39
    Cela nous a suffi pour
    enquêter en profondeur.
  • 4:41 - 4:45
    On a donc commencé à
    présenter nos informations.
  • 4:45 - 4:47
    L'une des plus belles choses d’Internet
  • 4:47 - 4:50
    est que les informations publiées
    sont visibles par tous,
  • 4:50 - 4:52
    on le sait.
  • 4:52 - 4:54
    Pas juste pour les journalistes-citoyens,
  • 4:54 - 4:57
    ou les personnes qui publient
    sur Facebook ou Twitter.
  • 4:57 - 4:59
    Je parle des journalistes
  • 4:59 - 5:00
    comme moi.
  • 5:00 - 5:04
    Tant que l’information est publiée
    de manière gratuite,
  • 5:04 - 5:06
    tout le monde y a accès.
  • 5:06 - 5:07
    Ce genre d'histoire,
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    qui mettait en doute
    la version officielle,
  • 5:09 - 5:11
    qui allait plus loin,
  • 5:11 - 5:15
    a permis aux gens de réaliser
    que nous nous posions des questions.
  • 5:15 - 5:16
    Ils ont attiré des gens.
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    Des gens qui avaient de quoi nous aider
  • 5:20 - 5:22
    nous ont contactés.
  • 5:23 - 5:28
    Après six jours,
    on a trouvé près de 20 témoins.
  • 5:29 - 5:31
    On les a placés sur la carte.
  • 5:31 - 5:33
    Voilà là où Ian Tomlinson est mort,
  • 5:33 - 5:35
    la Banque d’Angleterre de Londres.
  • 5:35 - 5:37
    Chaque témoin est représenté sur la carte,
  • 5:37 - 5:40
    on peut cliquer sur ces petits points
  • 5:40 - 5:43
    et on peut écouter leurs témoignages,
  • 5:43 - 5:44
    voir les photos qu’ils ont prises
  • 5:44 - 5:47
    et en même temps, leurs vidéos aussi.
  • 5:48 - 5:50
    En dépit des témoins
  • 5:50 - 5:54
    qui nous disaient avoir vu Ian Tomlinson
    être frappé par la police
  • 5:54 - 5:55
    avant sa mort,
  • 5:55 - 5:58
    celle-ci continuait à nier.
  • 5:58 - 6:01
    Il n’y a eu aucune enquête
    officielle sur sa mort.
  • 6:02 - 6:04
    Soudain, quelque chose a changé.
  • 6:04 - 6:08
    J’ai reçu un courriel d’un gérant de
    fonds d’investissement de New York.
  • 6:08 - 6:12
    Le jour de la mort de Ian Tomlinson,
    il était à Londres pour travailler,
  • 6:12 - 6:14
    il avait son appareil photo
  • 6:15 - 6:17
    et avait filmé ceci.
  • 6:22 - 6:25
    (Vidéo) Narrateur :
    Voilà la foule qu’il y avait
  • 6:25 - 6:27
    le 1er avril vers 19h20.
  • 6:28 - 6:30
    C’est à Cornhill, près de
    la Banque d’Angleterre.
  • 6:30 - 6:33
    Cette vidéo a établi les bases
    pour une enquête
  • 6:33 - 6:35
    sur la mort de cet homme.
  • 6:35 - 6:37
    Ian Tomlinson traversait le quartier
  • 6:37 - 6:39
    pour rentrer du travail.
  • 6:40 - 6:43
    (Hurlements)
  • 6:55 - 6:58
    Nous avons ralenti la vidéo pour montrer
    comment elle remet en cause
  • 6:58 - 7:00
    les actions de la police.
  • 7:00 - 7:03
    Ian Tomlinson tournait le dos aux
    policiers et aux maîtres-chiens
  • 7:03 - 7:05
    et s’éloignait d’eux,
  • 7:05 - 7:07
    les mains dans les poches.
  • 7:07 - 7:10
    Ici, il semble que le policier le frappe
    aux jambes avec une matraque.
  • 7:11 - 7:13
    Il se jette sur lui par derrière.
  • 7:15 - 7:18
    Tomlinson est projeté vers l’avant
    et tombe par terre.
  • 7:23 - 7:25
    (Hurlements)
  • 7:33 - 7:34
    PL : Des images choquantes.
  • 7:34 - 7:36
    La vidéo n’est pas bonne,
  • 7:36 - 7:39
    mais quand je l’ai vue
    pour la première fois,
  • 7:39 - 7:42
    suite au contact avec
    l'homme d'affaires new-yorkais,
  • 7:42 - 7:44
    je n'arrêtais pas d'y penser.
  • 7:44 - 7:48
    J’avais parlé à tellement de gens
    qui avaient vu la scène
  • 7:48 - 7:50
    et un type au téléphone m’a dit :
  • 7:50 - 7:52
    « Tout est sur la vidéo. »
  • 7:52 - 7:55
    Je n'y croyais pas avant
    d'avoir regardé la vidéo.
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    Il était deux heures du matin,
  • 7:57 - 7:59
    la vidéo n’arrivait pas.
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    Soudain, elle est arrivée.
  • 8:01 - 8:04
    J’ai compris que c’était
    vraiment important.
  • 8:04 - 8:07
    15 heures plus tard,
    elle était déjà en ligne.
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    La police a débarqué dans notre bureau,
  • 8:09 - 8:10
    des gradés sont arrivés
  • 8:10 - 8:12
    en nous demandant de la retirer.
  • 8:12 - 8:14
    On a dit non.
  • 8:14 - 8:16
    En tout cas, c’était trop tard,
  • 8:16 - 8:17
    elle avait déjà fait le tour du monde.
  • 8:17 - 8:21
    Dans deux jours, le policier dans la vidéo
  • 8:21 - 8:23
    comparaîtra devant un jury à Londres,
  • 8:23 - 8:27
    chargé d'établir si Ian Tomlinson
    a été tué par la police.
  • 8:27 - 8:29
    Voilà le premier cas,
    je vous avais parlé de deux.
  • 8:29 - 8:31
    Le second concerne cet homme.
  • 8:31 - 8:35
    Il était papa et il habitait Londres,
    comme Ian Tomlinson.
  • 8:35 - 8:39
    Mais il était demandeur d’asile
    politique angolais.
  • 8:39 - 8:41
    Il y a six mois, le gouvernement
    britannique a décidé
  • 8:41 - 8:44
    de le renvoyer en Angola,
  • 8:44 - 8:45
    sa demande d’asile avait été rejetée.
  • 8:45 - 8:49
    Ils lui avaient acheté un billet d’avion
    sur un vol partant de Londres.
  • 8:50 - 8:54
    D’après la version officielle des faits,
  • 8:54 - 8:55
    la mort de Jimmy Mubenga
  • 8:55 - 8:57
    était due à une simple maladie.
  • 8:58 - 9:01
    Il avait eu un malaise à bord,
    l’avion était rentré à Londres
  • 9:01 - 9:04
    et il avait été transporté à l’hôpital
    et déclaré mort.
  • 9:04 - 9:06
    Mais voilà ce qu'il s’est passé en fait,
  • 9:06 - 9:09
    voilà ce que mon collègue
    Mathew Taylor et moi avons découvert :
  • 9:09 - 9:13
    trois gardes de la sécurité
    l’avaient bloqué
  • 9:13 - 9:14
    sur son siège.
  • 9:14 - 9:17
    Il s’était opposé à son expulsion
    et ils l’avaient forcé à rester assis.
  • 9:17 - 9:20
    Ils l’ont maintenu dans
    une position dangereuse
  • 9:21 - 9:24
    qui force les détenus à garder
    le silence car il était bruyant.
  • 9:24 - 9:27
    Mais cette position peut
    causer une asphyxie,
  • 9:27 - 9:28
    une forme d’étouffement.
  • 9:28 - 9:32
    Certains passagers l'ont entendu dire :
  • 9:32 - 9:35
    « Je n’arrive pas à respirer !
    Ils me tuent ! »
  • 9:35 - 9:37
    Et il a arrêté de respirer.
  • 9:37 - 9:39
    Comment a-t-on trouvé ces passagers ?
  • 9:39 - 9:41
    Pour Ian Tomlinson,
    les témoins étaient à Londres.
  • 9:41 - 9:44
    Mais beaucoup de ces passagers
    étaient rentrés en Angola.
  • 9:44 - 9:46
    Comment faire pour les trouver ?
  • 9:46 - 9:48
    À nouveau, grâce à Internet.
  • 9:48 - 9:51
    Comme je l'ai dit, ces histoires
    attirent les internautes.
  • 9:51 - 9:55
    Les professeurs de journalisme
    sont réticents
  • 9:55 - 9:58
    car elles posent question,
    émettent des hypothèses.
  • 9:58 - 10:00
    C'est peut-être risqué de les publier.
  • 10:00 - 10:04
    Mais on avait besoin de les publier
    et d’utiliser Tweeter.
  • 10:04 - 10:06
    Un homme angolais est mort sur un vol.
  • 10:06 - 10:09
    Cette histoire pourrait être importante.
  • 10:09 - 10:11
    Mon prochain tweet fut : « RT svp ».
  • 10:11 - 10:15
    Cela veut dire : « Transmettez le
    message, s’il vous plaît. »
  • 10:15 - 10:18
    Ce qu’il y a de fascinant sur Tweeter,
  • 10:18 - 10:20
    c’est que la circulation de l’information
  • 10:20 - 10:23
    est unique.
  • 10:23 - 10:24
    On ne sait pas comment,
  • 10:24 - 10:26
    mais une fois que
    l’information est en ligne,
  • 10:26 - 10:28
    elle voyage comme le vent.
  • 10:28 - 10:30
    On ne peut pas prévoir où elle arrivera.
  • 10:31 - 10:33
    Mais bizarrement,
  • 10:33 - 10:36
    les tweet arrivent toujours
    où ils sont censés arriver.
  • 10:36 - 10:39
    Dans ce cas-ci, c’était cet homme.
  • 10:40 - 10:44
    Il a dit : « J’étais sur le BA77 » -
    le numéro du vol -
  • 10:44 - 10:46
    « Et l’homme appelait à l’aide,
  • 10:46 - 10:48
    je me sens coupable
    de n’avoir rien fait. »
  • 10:48 - 10:50
    C’était Michael.
  • 10:50 - 10:54
    Il se trouvait sur un champ pétrolier
    quand il m’a envoyé ce tweet.
  • 10:54 - 10:56
    J’étais à Londres.
  • 10:56 - 10:59
    Il avait des doutes sur ce qu'il
    s’était passé sur ce vol.
  • 11:00 - 11:02
    Il a pris son ordinateur
    et a cherché le numéro du vol.
  • 11:02 - 11:06
    Il a vu mon tweet et nos articles.
  • 11:06 - 11:11
    Il a compris qu’on voulait
    raconter une autre version des faits.
  • 11:11 - 11:12
    Nous avions des doutes.
  • 11:13 - 11:14
    Et il m’a contacté.
  • 11:15 - 11:17
    Voilà le témoignage de Michael.
  • 11:17 - 11:20
    (Audio) Michael : Je suis sûr
    qu’il s’agit d’asphyxie.
  • 11:20 - 11:24
    La dernière chose que l’homme a dite,
    c’était qu’il ne pouvait pas respirer.
  • 11:24 - 11:28
    Il y avait trois gardes de sécurité,
  • 11:28 - 11:32
    ils avaient tous l’air de
    peser au moins 100 kg.
  • 11:32 - 11:36
    Ils le maintenaient - selon ce
    que j’ai pu voir -
  • 11:36 - 11:37
    sous les sièges.
  • 11:37 - 11:42
    J’ai vu trois hommes le maintenant
    sous les sièges.
  • 11:42 - 11:45
    Je pouvais juste voir sa tête
    dépassant des sièges,
  • 11:45 - 11:49
    et il se débattait en criant :
    « Aidez-moi ! »
  • 11:49 - 11:52
    Il continuait à crier : « Aidez-moi ! »
  • 11:52 - 11:56
    avant de disparaître sous les sièges.
  • 11:56 - 12:00
    On voyait les trois gardes assis sur lui.
  • 12:01 - 12:03
    Je garderai ces images en tête
  • 12:03 - 12:07
    pour le reste de ma vie.
  • 12:07 - 12:08
    Aurais-je pu faire quelque chose ?
  • 12:08 - 12:12
    Cette question me tourmentera
    chaque soir avant de fermer les yeux.
  • 12:12 - 12:14
    Je n’ai rien fait car j’avais peur
  • 12:14 - 12:18
    de me faire expulser de l’avion
    et de perdre mon travail.
  • 12:18 - 12:22
    S’il faut trois hommes
    pour en tenir un autre,
  • 12:22 - 12:24
    pour le mettre dans un avion
  • 12:24 - 12:27
    entouré de gens,
  • 12:27 - 12:28
    c’est excessif.
  • 12:29 - 12:30
    N’est-ce pas ?
  • 12:30 - 12:33
    Si cet homme est mort,
  • 12:33 - 12:37
    il s’agit sûrement d’un abus.
  • 12:38 - 12:41
    PL: Voilà donc son interprétation
    des faits.
  • 12:41 - 12:44
    Michael est un des cinq témoins
  • 12:44 - 12:47
    qu’on a réussi à contacter,
    pour la plupart,
  • 12:47 - 12:51
    grâce à Internet et aux réseaux sociaux.
  • 12:51 - 12:53
    On a pu retrouver
    leurs places dans l’avion,
  • 12:53 - 12:55
    et savoir où ils étaient assis.
  • 12:55 - 12:57
    À ce point, il est important
  • 12:57 - 12:59
    de mentionner un élément important
  • 12:59 - 13:01
    concernant l’emploi des réseaux sociaux
  • 13:01 - 13:04
    et du journalisme citoyen
    par les journalistes :
  • 13:04 - 13:06
    Il faut s’assurer de ne pas se tromper.
  • 13:06 - 13:09
    La vérification des faits est essentielle.
  • 13:09 - 13:11
    Pour ce qui est des témoins
    de Ian Tomlinson,
  • 13:11 - 13:14
    je leur avais demandé de
  • 13:14 - 13:16
    me montrer ce qu’ils avaient vu
  • 13:16 - 13:18
    sur place.
  • 13:19 - 13:21
    C’était essentiel.
  • 13:21 - 13:23
    Dans le cas de Mubenga, c’était impossible
  • 13:23 - 13:25
    mais on a récupéré
    les cartes d’embarquement.
  • 13:25 - 13:27
    On a pu vérifier si ce qu’ils disaient
  • 13:27 - 13:30
    correspondait aux témoignages
    d’autres passagers.
  • 13:30 - 13:34
    Le danger pour les journalistes
    et pour nous tous,
  • 13:34 - 13:36
    ce sont les canulars
  • 13:36 - 13:40
    et le fait que des fausses informations
    puissent être diffusées sur Internet.
  • 13:40 - 13:42
    Il faut donc faire attention.
  • 13:42 - 13:46
    Personne ne peut ignorer la
    puissance du journalisme citoyen.
  • 13:46 - 13:49
    Il y a deux ans, quand un avion
    a amerri sur l'Hudson,
  • 13:49 - 13:53
    le monde l’a su car un homme sur un bateau
  • 13:53 - 13:56
    a pris une photo
  • 13:56 - 13:58
    et l’a partagée sur Internet.
  • 13:58 - 14:00
    C’est ainsi que les gens
  • 14:00 - 14:04
    ont appris la nouvelle.
  • 14:05 - 14:08
    Repensez aux deux plus grandes
    informations de l’année 2011 :
  • 14:08 - 14:11
    le tremblement de terre au Japon
    et le tsunami.
  • 14:12 - 14:14
    Souvenez-vous des images
  • 14:14 - 14:17
    que vous avez vues à la télé.
  • 14:17 - 14:20
    Les bateaux échoués
    huit kilomètres à l’intérieur des terres.
  • 14:20 - 14:23
    Les maisons qui flottaient comme si
  • 14:23 - 14:25
    elles étaient dans la mer.
  • 14:26 - 14:30
    L’eau qui submergeait les salons des gens,
    les supermarchés qui tremblaient.
  • 14:30 - 14:32
    Ce sont des images
    de journalistes-citoyens
  • 14:32 - 14:34
    partagées immédiatement sur Internet.
  • 14:34 - 14:39
    L’autre actualité majeure de l’année :
    la crise politique,
  • 14:39 - 14:41
    le bouleversement politique
    au Moyen-Orient.
  • 14:42 - 14:46
    Peu importe si c’était en Égypte,
    en Libye, en Syrie ou au Yémen.
  • 14:47 - 14:51
    Des personnes ont réussi à surmonter
    les restrictions répressives
  • 14:51 - 14:53
    de ces pays
  • 14:53 - 14:57
    en filmant leur environnement et
    en racontant leurs histoires sur Internet.
  • 14:57 - 15:00
    Les histoires étaient
    compliquées à vérifier
  • 15:00 - 15:03
    mais il était question de responsabilité.
  • 15:04 - 15:06
    Cette image - j’aurais pu choisir
    n’importe laquelle,
  • 15:06 - 15:08
    YouTube en est plein.
  • 15:08 - 15:12
    Cette image montre un manifestant
    apparemment pacifique au Bahreïn.
  • 15:12 - 15:15
    Les forces de sécurité l’ont tué.
  • 15:15 - 15:20
    Peu importe si la personne est maltraitée
  • 15:20 - 15:21
    ou tuée
  • 15:22 - 15:23
    au Bahreïn ou à Londres.
  • 15:24 - 15:27
    Le journalisme citoyen
    et la technologie entraînent
  • 15:27 - 15:31
    un nouveau niveau de transparence
    dans notre monde.
  • 15:31 - 15:32
    Je pense que c’est positif.
  • 15:32 - 15:36
    Que retenir de cette conférence ?
  • 15:37 - 15:39
    C’est simple pour les journalistes.
  • 15:39 - 15:41
    Pourquoi ne pas utiliser cette technologie
  • 15:41 - 15:45
    qui repousse les limites du possible
  • 15:45 - 15:49
    en acceptant que maintenant
    les fait divers sont documentés
  • 15:49 - 15:51
    et qu’il est possible de s’informer
  • 15:51 - 15:52
    grâce aux réseaux sociaux ?
  • 15:53 - 15:54
    C’est nouveau pour nous.
  • 15:54 - 15:58
    Nous n'aurions peut-être pas pu
    enquêter sur ces histoires
  • 15:58 - 16:01
    il y a dix ans voire cinq ans.
  • 16:02 - 16:06
    Les morts de Ian Tomlinson
    et de Jimmy Mubenga
  • 16:06 - 16:08
    ont démontré qu'autrefois,
  • 16:08 - 16:11
    on n'aurait pas su ce qu'il s’était passé.
  • 16:11 - 16:13
    Et pour ce qui est de vous ? Le public ?
  • 16:13 - 16:16
    C’est aussi simple.
  • 16:16 - 16:19
    Si vous faites face
    à une situation difficile,
  • 16:19 - 16:23
    qui vous perturbe, vous touche,
    bref, une injustice,
  • 16:23 - 16:26
    quelque chose qui vous gêne,
  • 16:26 - 16:31
    alors pourquoi ne pas observer,
    documenter et partager ?
  • 16:32 - 16:33
    C'est ce processus,
  • 16:33 - 16:36
    observer, documenter, partager,
  • 16:36 - 16:38
    que j'appelle « le journalisme ».
  • 16:38 - 16:40
    Et tout le monde peut participer. Merci.
Title:
Comment les téléphones ont résolus deux homicides
Speaker:
Paul Lewis
Description:

Deux morts demeuraient inexpliquées, jusqu'à ce que le journaliste Paul Lewis ne s'intéresse aux témoins et aux informations que contenaient leurs téléphones portables. Petit à petit, Lewis a reconstruit les événements grâce à la technologie pour rendre justice aux victimes. C’est l’avenir du journalisme d’enquête, mené par les citoyens.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
16:53

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