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Voici une libraire…
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Et ceci est un livre.
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Quand la libraire vend un livre à un client,
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il repart avec
et il en fait ce qu'il veut.
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Normalement, ça ressemble à un truc comme ça.
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Quand il a fini, il fait généralement ça.
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Mais il se peut aussi qu'il fasse ça.
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Soit qu'il le prête, donne
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ou qu'il le revende.
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Et il a le droit d'en faire tout autre chose.
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C'est son livre.
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Plus précisément, c'est sa copie du texte,
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le papier est à lui.
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Il en est le propriétaire.
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Ceci est une liseuse.
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C'est une machine qui permet de lire des ebooks.
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En bon français, on devrait dire livres électroniques.
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Il n'est pas vraiment possible
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de vous en montrer un.
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Ça n'a pas de forme.
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C'est un fichier numérique.
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Une information qui peut voyager
sur plein de supports différents.
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C'est pour cela qu'en matière de numérique, on parle d'immatériel.
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Contrairement au livre, un fichier numérique
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peut-être dupliqué facilement,
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sans perte de qualité et pour un coût négligeable.
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Du coup, le partager est très facile.
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Quand on a l'habitude de vendre des livres,
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cette facilité à partager des e-books pose un tas de questions.
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Une mauvaise réponse a été apportée à ces questions.
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On l'appelle DRM pour Digital Rights Management.
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En français on parle de MTP,
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ce qui veut dire « Mesure Technique de Protection »,
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sans qu'on sache trop ce qui est protégé de quoi ou de qui.
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Un DRM est immatériel lui aussi.
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Si on veut se le représenter, ce serait un truc comme ça
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La justification des DRM est de faire que des e-books
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se comportent comme des livres.
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Les DRM sont censés permettre d'éviter
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qu'ils soient massivement dupliqués et partagés
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sans que chaque copie soit achetée.
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Ça pourrait sembler bien mais ça ne l'est pas.
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La première raison est que ça va contre la nature des choses.
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Donc c'est compliqué. Et quand c'est compliqué ça marche mal.
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On est donc obligé d'acheter certaines liseuses, et pas d'autres,
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et on est obligé d'avoir le bon logiciel
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et le bon ordinateur qui fera tourner tout ça.
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La compatibilité, ce n'est pas le fort d'un DRM.
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Une fois qu'on a sa liseuse, il faut encore que l'ebook qu'on veut lire
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soit publié sur le matériel qu'on a acheté.
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Et le jour où on a envie de changer de liseuse ou de fournisseur,
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nos ebooks ne suivront pas. Le monde des ebook avec DRM ressemble à ça
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La seconde raison pour laquelle les DRM
sont une mauvaise solution,
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c'est qu'ils font plus que d'empêcher la copie.
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Quand on paye un ebook avec un DRM, on n'est pas le propriétaire du fichier.
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On n'a pas le droit de le donner, de le prêter
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ou de le revendre.
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Et il y a tout un tas d'autres conditions d'utilisation
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qui n'existent pas avec un vrai livre.
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On n'achète pas un e-book, on loue,
tout au plus, un service de lecture.
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La troisième raison est que les DRM vous surveillent.
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Pour savoir ce que vous lisez, quand,
à quelle vitesse, combien de fois,
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quels passages en particulier et dans quel ordre.
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Quand vous lisez un ebook, il y a vous, le texte et le DRM qui vous observe.
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La quatrième et dernière raison est sans doute la meilleure.
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Le DRM permet d'effacer vos ebooks à distance.
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Oui, les effacer.
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Ce n'est pas de la théorie. Amazon avec son Kindle l'a déjà fait plusieurs fois.
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Les e-books avec DRM ne sont pas des livres.
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L'objectif des DRM n'est pas de rétablir un équilibre rompu par le numérique,
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mais de s'en accaparer tous les bénéfices.
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Les DRM se voudraient des mesures de protection,
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mais ce sont plutôt des menottes numériques;
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pour cela ils vous dépouillent, vous exploitent et vous méprisent.
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Ce qui se joue aujourd'hui avec les e-books,
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se retrouve ailleurs,
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notamment dans la vidéo à la demande
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ou dans le jeu vidéo.
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La loi prévoit que le consommateur soit informé
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sur la compatibilité de ce qu'il achète,
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y compris en matière de mesure de protection technique.
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Exigez cette information lorsque vous achetez.
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Sachez faire le bon choix.
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Bannissez les DRM de votre vie.