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Le 16 juin 2015, Donald Trump descendait
l'escalier vers le hall d'entrée doré de la Trump Tower,
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en plein coeur
de Manhattan, pour annoncer
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sa candidature officielle aux
élections présidentielles des États-Unis.
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Quelle belle foule que voici! Des milliers!
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À l'époque, l'idée que Trump
puisse vraiment remporter les élections
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semblait loufoque
à la plupart des gens,
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particulièrement pour les libéraux
américains, qui voyaient cette campagne
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comme un vulgaire coup
de publicité ou une large farce.
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La semaine dernière,
Donald Trump a confirmé à la National Review
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qu'il songeait toujours à se présenter
aux candidatures présidentielles de 2016.
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Fais-le!
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(Rires)
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Fais-le!
Regarde-moi. Fais-le!
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Mais au fil des mois,
les rires ont pris une tonalité plus nerveuse,
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alors que Trump se hissait
de plus en plus près du troupeau républicain.
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Donald Trump, c'est le poil noir qui pousse
sur notre dos. C'était peut-être insignifiant il y a un an,
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mais maintenant que ça
s'empire, on ne peut plus l'ignorer.
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Même alors qu'il accédait à la scène
de la convention républicaine nationale
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pour accepter sa
nomination au parti, en juillet 2016,
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plusieurs continuaient de refuser à croire
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ce qui se passait
tout juste sous leurs yeux.
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Nous sommes de retour avec David Hundo P.
Plouffe, l'homme qui affirme qu'Hillary Clinton
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a 100% de chances de gagner.
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Je continue de croire que
M. Trump de sera pas président.
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Vous pensez donc que cette
campagne électorale tire à sa fin?
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Pratiquement, oui. La seule chose
qui pourrait sauver Trump à l'heure qu'il est,
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c'est une intervention extérieure quelconque.
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Mais l'incrédulité devait s'arrêter net le soir des élections,
alors que les commentateur.trice.s annonçaient sombrement
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que Donald J. Trump serait
bel et bien le 45e président des États-Unis.
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(Soupir)
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Vous êtes réveillé.e.s, en passant.
Ceci n'est pas un terrible, terrible rêve,
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et non, vous n'êtes pas mort.e.s,
ni en enfer... Bienvenue dans votre
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nouvelle vie,
ceci sont bien nos élections :
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nous en sommes là,
c'est notre pays, c'est bien réel.
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USA!! USA!! USA!!
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Merci!
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Le Parti Démocratique et ses
nombreuses filiales médiatiques de masse
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avaient largement sous-estimé
le contre-coup anti-institutionnel
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qu'avaient alimenté des décennies
de politiques capitalistes néolibérales
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auprès de larges pans
de la population américaine.
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La campagne de Trump
avait mis le doigt dans le mile
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en ciblant ce profond
bassin de rage flambante,
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sur laquelle il a jeté
de l'huile explosive en faisant appel
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aux pulsions patriarcales
et nationalistes de l'Amérique blanche.
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Décalisse! C'est notre pays, enfoiré!
Notre pays! J'suis américain et fier de l'être!
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Made in USA bitch!
Trump! Donald Trump! Fuck you!
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Le soir des élections, alors que les trolls
de 4Chan et les membres d'Alt-Right célébraient
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et que les libéraux sombraient
dans la paralysie du fatalisme et du désespoir...
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les anarchistes, les antiautoritaires
et des foules de jeunes en colère
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prenaient la rue.
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Dans les villes de partout au pays,
de larges manifestations spontanées ont éclaté,
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avant même que les votes
ne soient complètement comptés.
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Plusieurs de ces
manifestations étaient combatives,
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et leurs participant.e.s
y brûlaient des effigies, confrontaient la police
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et bloquait des artères
d'autoroutes majeures.
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À Oakland, deux voitures
de police furent défoncées et brûlées,
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envoyant plusieurs flics à l'hôpital.
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Dans cette ambiance politique survoltée,
un réseau anarchiste s'est élaboré entre plusieurs villes
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pour planifier
une manifestation-monstre
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à l'occasion de
l'inauguration de Trump, le 20 janvier.
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En seulement quelques jours, un site web a été
mis sur place, invitant les gens à # DisruptJ20.
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Au cours des 30 prochaines minutes, nous
jeterons un oeil aux manifestations historiques
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qui ont secoué les rues
de Washington ce jour-là,
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ainsi que la vague de répression
massive sans précédent qui suivit.
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Nous en profiterons pour parler
avec quelques accusé.e.s et leurs allié.e.s,
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qui nous raconteront comment
illes ont participé à l'émeute de Washington,
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confronté le département
de la Justice dans son propre tribunal,
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et finalement...
se sont sorti.e.s du trouble.
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Nous avons besoin de quelqu'un qui saura
prendre ce pays et le rendre génial à nouveau.
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Donald Trump
gagne les élections présidentielles!
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Le lendemain, on se disait :
"On fait quoi, maintenant?"
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Quelques jours plus tard, nous avions monté
un site web, un vidéo, un événement facebook, tout ça...
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Des gens ont monté un conseil de porte-paroles.
C'était l'une des meilleures mobilisations
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de coalition dont j'ai fait partie.
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Les conseils de porte-paroles
agissaient par consensus et suivaient
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les principes organisationnels de Saint-Paul.
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C'est une excellente façon
de mobiliser des masses de gens
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selon quelques principes anarchistes de base.
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Notre solidarité se fondera sur le respect de la
diversité des tactiques et des plans des autres groupes.
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Les actions et tactiques seront organisées de manière à maintenir une séparation du temps et de l'espace.
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Tous débats et critiques
seront adressés à l'interne du mouvement
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et non sur la place publique ou dans les médias,
afin d'éviter la dénonciation de camarades ou d'actions.
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Nous nous opposons à toute répression étatique de la dissidence, incluant la surveillance, l'infiltration, la perturbation ou la violence.
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Nous nous engageons à ne pas collaborer avec
l'application de la loi à l'encontre des activistes ou de quiconque.
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Il y avait plusieurs assemblées, chacune chargée d'un
aspect spécifique ; environ neuf blocages ont été organisés
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dans ces assemblées,
ainsi qu'une marche "autorisée".
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J19 se voulait une
manifestation contre Deploraball,
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séparée de la marche
antifasciste et anticapitaliste.
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Nous en sommes venu.e.s à tenir
des rencontres massives, qui rassemblaient
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jusqu'à 500, 600 personnes. Les groupes
se subdivisaient pour travailler sur les actions directes,
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la marche illégale, le festival autorisé de la
résistance, l'art, le logement, l'équipe médicale ou légale...
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il y en avait pour tous les goûts.
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Mais personne ne voulait qu'y aller
et repartir. Il y avait une intention claire
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de perturber l'inauguration.
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Des automobiles en feu
et des fenêtres brisées!
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Des manifestants vêtus de noir,
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le visage couvert,
armés de marteaux et de briques.
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Des briques et des roches
sont lancées directement à la police!
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Six agents de police auraient été blessés.
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This thing’s crazy!
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Black Lives! Matter!
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Make nazis afraid again!
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Ce jour-là, notre objectif était
de faire fermer un poste de contrôle.
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Nous avons commencé avec
un rassemblement devant les postes de police.
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Bien sûr, une des choses contre lesquelles on
continue de lutter, c'est la brutalité policière et ses meurtres,
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ici à Washington.
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D'abord, nous nous sommes
enchaîné.e.s devant les entrées contrôlées
-
prévues tout au fil du trajet annoncé de la
parade. Nous sommes arrivé.e.s avant le début.
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Personne n'est passé par ce
point de contrôle de toute la journée.
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Nous étions venu.e.s
avec l'intention très claire
-
de tenter de perturber l'inauguration,
spécifiquement dû à la montée de fascisme de Trump.
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Il y a eu un bref discours,
puis nous nous sommes mis.e.s à marcher.
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Au début, ça ressemblait à une manif normale.
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Les gens chantaient des slogans dans la rue.
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Puis, graduellement, j'ai commencé à voir des
gens tirer des poubelles et du recyclage dans la rue.
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Puis, il y a eu les feux d'artifices.
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Et finalement, les fenêtres ont commencé à
éclater. Je me souviens de la Banque d'Amérique...
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Il ne restait plus une seule fenêtre dessus.
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C'est ça qui arrive,
partout ailleurs dans le monde,
-
lorsque les gens luttent
contre un État fasciste.
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Il y a un degré de sérieux
de plus que nos manifs ici,
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où les gens gueulent et crient,
puis retournent à la maison.
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Quand on commence à
comprendre que c'est un peu plus sérieux
-
que "j'suis fâché.e aujourd'hui"
ou "ce président va être terrible".
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Quand je repense à ce
jour-là, il symbolise la solidarité.
-
Puis tout à coup,
tout le monde s'est mis à courir.
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Les flics nous bloquaient pour nous faire
-
prendre un autre chemin,
puis nous bloquaient encore...
-
En nous enfuyant, nous avons réalisé
qu'un mur de flics se formait devant nous.
-
On a fini par se faire prendre en souricière
au coin de la 12e et rue L, au centre-ville de Washington.
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Les gens ont maintenu bravoure et moral tout au long
de cette très longue période, à être détenu.e.s dehors
-
au coin de la rue. On nous a gardé là à partir
d'environ 10h a.m, jusqu'à bien après le coucher du soleil.
-
Tout le monde était très à l'aise de partager la
nourriture, l'eau, l'équipement médical, les cigarettes
-
ou tout ce dont on pouvait aider
à maintenir une certaine normalité.
-
Le moment de l'arrestation, en particulier, était très intéressant ;
toustes se partageaient conseils tactiques ou stratégiques.
-
À la fin, on nous a
toustes été arrêté.e.s individuellement,
-
avant de passer la nuit en prison,
pour être relâché.e.s le lendemain.
-
Depuis des années. la police de
Washington était connue pour sa relative retenue,
-
au niveau des manifestations. S'il est
donc compréhensible que l'usage systématique
-
de grenades sonores, de poivre de cayenne et
d'arrestations massives lors des manifestations du J20
-
ait surpris beaucoup de personnes...
ces actions n'étaient pas sans précédent.
-
Hey hey! Ho ho!
The IMF has got to go!
Hey hey! Ho ho!
-
Au pic de l'époque
altermondialiste, Washington fut le terrain
-
de deux manifestations majeures
contre la Banque Mondiale et le FMI,
-
où la police de Washington avait employé
le même style de tactique "brasse-camarade",
-
dans le cadre d'une politique officielle visant l'arrestation
de masse préventive, surnommée la "trappe à détention".
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Aux manifestations
anticapitalistes du "A16", en avril 2000,
-
la police de Washington
arrêté plus de 1300 personnes,
-
dont 648 furent arrêté.e.s
à la veille des manifestations majeures
-
prévues pour la fin de semaine.
-
Deux ans plus tard, lors d'une manifestation similaire en
septembre 2002, la police et des agent.e.s fédéraux des parcs nationaux
-
ont encerclé et arrêté environ
400 personnes dans le parc Pershing,
-
à un coin de rue de la Maison Blanche.
-
On attacha les détenu.e.s par les pieds et les poings,
les maintenant en position de stress pendant plus de 24h,
-
avant de finalement les relâcher.
-
Des avocats en droit civil, faisant partie du
Partenariat pour la Justice Civile, ont réagi à ces deux
-
arrestations de masse en poursuivant le MPD
et le gouvernement fédéral. La poursuite aura coûté
-
plus de 20 millions de dollars en dédommagements,
plongeant les politicien.en.s et la police municipale dans l'embarras
-
et menant à une nouvelle législation qui établit de
nouveaux mécanismes de contrôle de l'activité policière,
-
incluant l'illégalisation explicite
de la détention de masse arbitraire.
-
Mais il est bien connu que les flics n'apprécient pas
particulièrement qu'on remette en question leur autorité...
-
et ceux de Washington
n'y font pas exception.
-
Le jour des manifestations du J20, le chef
de police en intérimaire, Peter Newsham,
-
qui avait personnellement commandé l'arrestation
de masse des manifestant.e.s de Pershing Park
-
seize ans plus tôt, occupait son
nouveau poste depuis tout juste quatre mois.
-
Sans doute encouragé
par les promesses électorales de Trump,
-
qui promettait de donner carte
blanche à la police de brutaliser les gens
-
comme bon leur semblerait, Newsham a
décidé que l'époque des gentils flics était terminée.
-
Le 21 janvier, plus de 230 personnes
avaient passé la nuit en détention,
-
sans qu'on ne connaisse leurs accusations.
-
Au début, lorsqu'on a été arrêté.e.s, j'ai cru
qu'on nous donnerait seulement une amende de 50$.
-
Le jour de notre apparition en cour, j'ai
compris qu'on nous accusait au criminel.
-
Je me suis dis, "Wow, c'est gros."
-
Honnêtement,
beaucoup d'entre nous avions peur,
-
et pour de bonnes raisons.
-
Fuck tes rêves.
-
Fuck tes aspirations.
-
Tu sais...
tu t'en vas en prison.
-
C'est un tout autre monde
qu'il te faut saisir, auquel tu dois t'ajuster.
-
Mais on n'y était pas encore.
-
Au début, on nous a toustes accusé
d'avoir participé dans une émeute criminelle.
-
Trois mois plus tard, alors que j'étais à un
rassemblement anarchiste au Mexique, j'ai reçu un courriel
-
d'un camarade, m'informant que de
nouvelles d'accusations avaient été émises.
-
Nous étions maintenant devant
de multiples nouvelles accusations,
-
dont la participation dans une émeute illégale,
-
conspiration émeutière, plusieurs chefs
-
d'accusation de
destruction de propriété,
-
incitation à l'émeute,
-
voies de fait, dont plusieurs
envers un policier avec une arme létale.
-
C'était incroyable... Vous savez, de faire face
à 80 ans de prison, c'est très dur sur les nerfs.
-
L'idée consiste à accuser les gens de beaucoup
d'accusations de ce qu'il est probable de prouver en cour.
-
Même si on comprend que c'est sûrement juste
une tactique d'intimidation pour forcer les gens à
-
prendre entente... on parle
quand même de 80 ans de prison.
-
À Washington, les procureurs ont déposé une
nouvelle série d'infractions et d'accusations criminelles
-
à l'encontre de plus de 200 personnes
ayant été arrêté.e.s pendant l'inauguration
-
de Donald Trump, le 20 janvier.
-
Ces nouvelles accusations pourraient mener les manifestant.e.s jusqu'à 75 ans de prison.
-
Après la mobilisation, les gens
de Washington étaient crevé.e.s.
-
Donc nous avons monté un collectif
chargé de travailler sur la défense légale,
-
nommé le MACC : le Metropolitain Anarchist
Coordinating Council. Les gens de Richmond ont vraiment
-
pris le relais.
-
Je me suis mis à m'impliquer au niveau du support
légal à partir du 21 janvier, directement au moment
-
du contre-coup.
-
Il y avait de nombreux petits noyaux de gens qui organisaient différents types de soutien ;
-
celui où j'ai été le plus actif était
le DC Legal Posse - le collectif
-
spécifiquement concu pour l'aide légale.
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Le MACC a aidé à organiser les assemblées initiales, à partir desquelles les accusé.e.s ont pu s'entendre
-
sur quatre points de solidarité précis.
-
On se subdivisait pour penser à des
suggestions, puis nous en discutions ensemble.
-
C'était genre, "Je n'aime pas ce point-ci, mais je
suis d'accord avec celui-là... élaborons cette idée-ci..."
-
Tout reposait sur la nécessité que ça marche.
-
C'était un effort décentralisé,
impliquant des gens de villes différentes.
-
Ça impliquait le mouvement
Black Lives au niveau local,
-
mais nous étions en contact
avec le mouvement Black Lives national,
-
composé d'environ 75
associations différentes au pays.
-
Nous nous coordonnions vraiment avec elleux
pour discuter de ce que notre alliance signifiait.
-
C'était important d'en parler ; nous
nous assurions de toujours inclure les endroits
-
comme Ferguson, où sont détenu.e.s des
prisonnier.e.s politiques lié.e.s aux révoltes de Ferguson.
-
Nous nous rassemblions
ou nous appellions à chaque semaine
-
pour faire de la recherche
légale et former des groupes de travail.
-
Ces groupes
travaillaient sur différents aspects.
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J'ai pu contribuer à
beaucoup de travail médiatique.
-
Les accusé.e.s tenaient à
produire leurs propres médias.
-
De toutes manières,
c'est le meilleur type de média.
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J'ai donné plein d'entrevues.
-
Nous avons donné beaucoup d'information
"off the record", afin que les journalistes puissent relater
-
le contexte plus large.
-
Nous avons mené une campagne féroce.
-
Nous avions des affiches,
c'était très "grassroots".
-
C'était très professionnel.
-
J'étais très fier du travail de tout le monde.
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Nous avons employé
beaucoup de tactiques décentralisées.
-
Un truc qui était vraiment merveilleux, c'est
comment ce large groupe de personnes diversifiées
-
ont pu faire face à des poursuites
fédérales en agissant collectivement pour résister
-
au réflexe de vouloir prendre
une entente quelconque avec la cour.
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Avant le J20, des gens avaient été accusé.e.s de
participation à une émeute suite à Standing Rock.
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Je crois qu'il y a eu
une accusation portées à Minneapolis.
-
Une autre a été portée le
même jour, à la Nouvelle-Orléans.
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Je pense qu'il y a eu des accusations
similaires contre des militant.e.s de Sacramento.
-
Alors plusieurs étaient inquièt.e.s que nos
accusations s'inscrivent dans un même style de continuum.
-
Je dirais que les accusations sont utilisées dans
le but de criminaliser certaines formes de dissidence,
-
particulièrement les tactiques et les stratégies.
-
Spécifiquement, la pratique des assemblées de masse publiques et celle du black block.
-
Le département de la Justice américaine a même tenté de désigner la participation dans un black block comme étant
-
de la conspiration émeutière.
-
Il est apparu, très tôt dans le processus,
que l'État avait séparé les 230 accusé.e.s
-
en plusieurs catégories.
-
Il semble que ces catégories aient servi
à démontrer un continuum de culpabilité.
-
Il y avait les "acteurs mouvants",
qui étaient éligibles à la réinsertion.
-
Il y avait ensuite les prétendu.e.s "casseur.e.s",
c'est-à-dire celleux qu'on accusaient d'avoir brisé une vitre,
-
jeté un présentoir
à journaux dans la rue, etc.
-
La troisième catégorie, dans laquelle on m'a
placé, c'est celle des prétendu.e.s "organisateur.trice.s".
-
celleux qui ont prétendument
formé le black bloc pendant le J20.
-
Les changements et limitations
imposées aux pratiques policières,
-
qui avaient été gagnées après de brutaux
affrontements au début des années 2000,
-
avaient un peu
donné le ton à Washington.
-
Je pense que beaucoup de gens à
Washington s'étaient habitué.e.s à un traitement policier
-
plutôt gentil.
-
De l'autre côté, je pense que la police
s'était habituée à beaucoup de manifs autorisées.
-
J'ai grandi ici,
j'y ai vécu toute ma vie.
-
On ne croyait pas qu'il pouvait y avoir des
arrestations de masse au J20, puisqu'il n'y en avait
-
pas eu depuis quelque
chose comme une décennie.
-
Une des raisons pourquoi ça a pris tout le monde
par surprise, c'est que la loi qui a été employée
-
pour accuser les manifestant.e.s n'avaient
pas été utilisée depuis le début des années 70.
-
Elle avait été votée au Congrès
pendant les soulèvements de Newark et Detroit,
-
parce qu'ils craignaient
une révolte noire à Washington.
-
Il y avait une nécessité réelle
d'affirmer notre soutien au J20.
-
Beaucoup disaient, genre "C'est juste les
p'tits maigres blancs, mais avec des masques...
-
on ne veut pas gérer ça."
-
Mais la vérité... c'est que
nous sommes elleux et illes sont nous.
-
Ça aurait pu être nous, au J20 et ça nous concerne
en tant que combattant.e.s pour la libération noire.
-
La menace potentielle d'aller en prison
ou d'être tué.e.s pour nos convictions politiques
-
est bien réelle
et nous en sommes conscient.e.s.
-
Les procureurs fédéraux
américains ont pris l'habitude de porter
-
des accusations démesurées contre les militant.e.s
pour leur faire peur et les forcer à prendre entente.
-
C'est une des raisons pour lesquelles plus de 90% des
accusations criminelles ne se rendent même pas en procès.
-
C'est cette même stratégie éprouvée
que la procureure et cheffe adjointe
-
de la division des crimes majeurs de Washington,
Jennifer Kerkhoff, a tenté d'employer contre les co-accusé.e.s du J20.
-
En dressant une liste stupéfiante d'accusations
criminelles contre presque 200 personnes, liées
-
par le seul argument discutable voulant que chaque
personne arrêtée dans les rues de Washington ce jour-là aurait
-
conspiré dans le but de causer une émeute.
-
Kerkhoff s'attendait sans doute
à ce que les accusé.e.s paniquent et se mettent
-
à s'entre-dénoncer, lui laissant le terrain
libre pour une série de condamnations faciles
-
en échange d'accusations diminuées.
-
Malheureusement pour elle,
les co-accusé.e.s ont refusé de jouer le jeu.
-
Dès le début, nombreux.ses d'entre elleux
ont signé une déclaration de principes communs,
-
lequel explicitait clairement leur refus
de collaborer avec l'État et sa tentative
-
de les faire condamner ; de plus, illes se sont
engagé.e.s à coordonner leur défense légale ensemble.
-
Devant la solidarité déterminée des
co-défendant.e.s, le département américain de justice
-
n'eut d'autre choix que de
tenter d'arguer son procès farfelu.
-
Dans une tentative désespéree de défendre leur point,
illes ont cité le serveur californien Dreamhost à comparaître
-
pour les forcer à révéler les adresses IP
-
de toute personne
ayant visité le site DisruptJ20.org.
-
Illes ont également tenté d'accéder aux comptes
Facebook personnels des organisateur.trice.s, afin
-
d'y trouver des éléments incriminants
susceptibles de prouver qu'il y ait eu conspiration.
-
Leurs efforts ont échoué, les forçant à
s'appuyer lourdement sur des pièces d'évidence
-
fournies par des médias
d'extrême-droite peu crédibles.
-
Les poursuites qui ont suivi se sont
avérées une sévère humilitation pour Kerkhoff
-
et l'entièreté
du système juridique américain.
-
C'est essentiellement un crime de la pensée ;
la conspiration émeutière, ça peut se résumer
-
à trois personnes
qui se rassemblent et se disent :
-
"Il devrait y avoir une émeute".
-
En gros, la loi sur la conspiration
dit que quiconque qui se voit accusé
-
ou peut être affilié au crime,
dans ce cas-ci la conspiration criminelle,
-
est responsable de tout
acte criminel qui en découlerait.
-
En résumé, si on vous trouve dans la rue,
comme par exemple le jour de l'inauguration,
-
habillé.e d'une certaine manière
-
ou criant certains slogans...
-
AK-47!
Put the cops in piggie heaven!
-
...ou endossant certains messages,
-
ou assurant une aide médicale...
-
On vous tient responsable d'avoir comploté à
des centaines pour causer l'émeute dans les rues.
-
L'État s'est mis à affirmer, de manière plutôt
inhabituelle, que la conspiration puisse être spontanée.
-
Autrement dit, si deux personnes passent devant un
magasin et se disent : "Hey, cette boutique ne semble pas
-
verrouillée, allons tout piquer!",
à ce moment-là, on commet une conspiration.
-
Donc l'État défendait que pendant les
événements du J20, les gens conspiraient dans les rues.
-
Ça signifie que les critères sont bien plus
bas en termes de ce qu'illes doivent prouver ;
-
cela donne aux procureur.e.s
énormément de jeu pour accuser les gens.
-
L'État ne cessait d'affirmer
que tel.le accusé.e n'avait agressé
-
personne, ni brisé de fenêtres,
mais par sa simple présence à une assemblée,
-
ille avait conspiré à aider
d'autres personnes à le faire.
-
Salut tout le monde, ici James O'Keefe
de Project Veritas. Depuis la publication
-
de nos vidéos au sujet des perturbations
du J20, nous avons quelques nouvelles pour vous.
-
Project Veritas est un groupe qui s'est
démarqué par sa technique d'enquête, qui consistait à
-
envoyer des gens dans les
rencontres organisationnelles, avec la mission
-
de prétendre faire partie des militant.e.s de gauche ; mais en vérité, illes portaient des caméras cachées.
-
Le but était de tomber sur des
informations croustillantes qu'illes puissent utiliser
-
pour soumettre l'organisation
militante au procès de l'opinion public,
-
saboter leurs campagnes de
financement, leur base de soutien ou leur réputation.
-
Notre avocat a rencontré un détective de l'agence
spéciale antiterroriste ce matin, où un représentant
-
du bureau du procureur fédéral devait
les rejoindre. Notre avocat nous informe
-
que suite au visionnement
et l'analyse des vidéos
-
et de nos échanges
courriels avec eux, il semblerait
-
qu'il y ait des développements légaux.
-
La procureure était convaincue que cette
unique vidéo d'un rassemblement public,
-
où on discute de la marche
anticapitaliste et antifasciste,
-
était une pièce cruciale de leur poursuite.
-
Dans la vidéo, je fais un commentaire désinvolte,
qui est devenu le point central de mes accusations.
-
qui se veut familial,
alors ne brisez pas de vitres.
-
Avec du recul,
c'était un commentaire stupide.
-
Project Veritas n'était pas le seul
groupe d'ultra-droite avec lequel
-
le bureau du procureur fédéral et le
département la police métropolitaine ont collaboré
-
et dont ils ont utilisé
les vidéos pour cette poursuite.
-
Je pense qu'Alex Jones et plusieurs autres membres
de droite ont en fait infiltré nos rassemblements publics.
-
Ils ont aussi obtenu des séquences vidéo et des
reportages des Oathkeepers, une milice de droite
-
affiliée à Rebel Media,
un média nationaliste blanc d'Alt-Right
-
situé au Canada.
-
Oh merde, des marteaux!
-
Ça n'est pas une
manifestation pacifique, ça! C'est l'anarchie!
-
À la fin du dernier des dossiers vidéos, on
voit un des membres de Project Veritas discuter
-
avec quelques personnes ;
et puis, à la toute fin de la vidéo, on le voit
-
sortir par les portes vers l'extérieur du
bâtiment avec un des types avec qui il discutait
-
Puis, la vidéo s'arrête net.
-
Retourne là-bas...
-
Après plus d'un an de litiges au sujet,
très largement, de l'accès à l'entièreté
-
des documents de Project Veritas auquel la
défense avait eu accès, le gouvernement a produit une deuxième
-
révélation des quatre dossiers vidéos que nous avions
initialement reçus, qui incluaient des séquences auxquelles
-
nous n'avions jamais eu accès jusque là.
-
Dans la quatrième
vidéo des dossiers initiaux
-
qu'on nous avait fournis,
à la fin de la dernière scène,
-
où l'agent de Project Veritas et l'autre homme
-
sortent dehors,
cette fois-ci la vidéo continue.
-
Le bureau du procureur général
justifiait avoir coupé la fin de la vidéo
-
parce qu'il ne comportait plus d'image.
On pense que la personne qui portait la caméra
-
a peut-être mis une veste,
faisant en sorte de couper l'image, mais pas le son.
-
Dans la séquence audio, la personne qui
enregistre passe un appel à Veritas, et dit :
-
Ouais, je parlais avec un.e des organisateur.trice.s
de la IWW et je ne pense pas qu'illes soient au courant
-
de ce qui se passe
à l'échelon supérieur.
-
Évidemment, ça a causé beaucoup
de tumulte et encore plus de litiges.
-
Ils ont retenu
comme, 69 vidéos, mais aussi
-
l'identité de la personne qui filmait.
-
Une semaine avant mon procès, mon avocate
a réussi à passer la personne en entrevue,
-
suite à quoi il est devenu
un témoin central à mon procès.
-
Finalement, son témoignage a miné le récit
de Kerkhoff, puisqu'il affirmait ne pas croire que quiconque
-
prévoyait poser des actes
de violence cette journée-là.
-
Cela a ultimement mené le juge
en chef à déclarer une infraction Brady.
-
Brady c. Maryland est une affaire de la Cour suprême
dans les années 1960, qui stipule que les procureur.e.s
-
ont l'obligation et le devoir de rendre à la
cour toute pièce d'évidence en leur possession,
-
incluant à la partie défendante, même si elles
comportent le potentiel de démontrer l'innocence
-
de l'accusé.e
au cours de l'audience.
-
Suite à tout ça, le juge a rejeté certaines
accusations contre plusieurs accusé.e.s,
-
excluant les pièces d'évidences
en lien avec les vidéos de Project Veritas, ce qui rayait
-
toute preuve potentielle de
conspiration de la poursuite du gouvernement.
-
À partir de ce moment-là,
les pièces du domino
-
se sont mises à tomber une à une
et il n'y a plus eu d'accusations après.
-
Le premier procès des arrêté.e.s des manifestations
tenues marge de l'inauguration de l'administration Trump
-
s'est soldé ce jeudi par la mise en échec de
la tentative gouvernementale de faire taire la dissidence.
-
Six personnes furent acquittées en décembre,
puis le gouvernement a abandonné ses poursuites
-
contre les 149 autres.
-
Toutefois, 59 manifestant.e.s font toujours
face à de multiples accusations criminelles.
-
Le gouvernement affirme maintenant
vouloir se concentrer sur un plus petit noyau
-
qu'il croit responsable de la
destruction causée lors des événements.
-
Les procureurs ont abandonné les accusations
criminelles contre plusieurs personnes, qui faisaient face
-
à des décennies de prison.
-
Des douzaines de manifestant.e.s arrêté.e.s à
l'inauguration de Trump sont maintenant libres.
-
Quelqu'un.e.s pourraient
même obtenir dédommagement.
-
Quoi?
-
Le 6 juillet, l'État a discrètement abandonné ses
poursuites contre les 39 dernier.e.s manifestants du J20,
-
amenant cette longue saga
juridique à une conclusion stupéfiante.
-
Au final, des 226 individus qu'on
a poursuivi pour leur participation
-
aux manifestation du J20, 205 dossiers furent
abandonnés ; les 21 autres ont pris entente,
-
la plupart des mineur.e.s, qui ont vu
le gros de leurs accusations tomber à leur tour.
-
L'État n'a pu mener
une seule condamnation à terme.
-
Au cours des procédures, les co-accusé.e.s
du J20 ont reçu une quantité incroyable de soutien.
-
Partout au monde, des camarades ont participé à
des journées d'actions coordonnées, posé des bannières,
-
des graffittis et des gestes d'action
directe en solidarité avec la cause.
-
Ces camarades comprenaient l'importance et la
gravité de cette poursuite... ce qui n'a rendu la victoire
-
que plus satisfaisante.
-
Pour finir les choses en beauté, des recours collectifs ont été
intentés à l'endroit de la police métropolitaine de Washington,
-
qui se solderont sans doute
par un gentil petit chèque pour les co-accusé.e.s,
-
grâce à l'incapacité de
la police à suivre ses propres règles.
-
Des recours additionnels sont également en cours
contre Kerkhoff elle-même, des à ses tentatives ratées
-
de condamner des gens à des décennies de prison via
une campagne désespérée de mensonges et de désinformation.
-
Je pense qu'une des choses les plus
importantes à faire, c'est de créer une culture normative
-
où nous ne coopérons pas avec
la police, ne répondons pas à leurs questions,
-
ne participons pas aux jurys fédéraux,
n'acceptons pas d'ententes qui incrimineraient
-
d'autres gens,
ne consentons pas aux fouilles.
-
En créant ces pratiques et en faisant d'elles
des normes, nous pouvons agir collectivement
-
de manière à protéger les plus vulnérables.
-
Il aurait été bien que la marche
non-autorisée élargisse son noyau
-
organisationnel.
-
Ainsi, on aurait pu avoir une approche
plus disciplinée face à l'intensification de la
-
répression policière.
-
Il y avait un noyau de personnes impliquées,
puis des tonnes d'autres qui ne l'avaient pas été
-
et avaient simplement reçu le message d'arriver avec
des masques. Il n'y avait pas eu de processus collectif
-
avec elleux, au niveau de la meilleure
façon d'approcher le tout stratégiquement.
-
En ce sens, on a peut-être un peu manqué
cette occasion de comprendre le contexte plus large,
-
au niveau de ce que nos actions
impliquaient vraiment, comment ça se déroulerait.
-
Genre, quand est-ce que dans l'histoire,
un dictateur s'est-il mis à collaborer avec certains médias?
-
Comment ça s'est déroulé ailleurs dans l'histoire, et
comment l'État a-t-il alors criminalisé la dissidence?
-
Par exemple, que comprenons-nous toustes
de la répression, de pourquoi et comment elle est employée,
-
par qui,
et de qui en profite?
-
Il est crucial que nous nous éduquions
politiquement ; je crois que nous devons comprendre
-
le sens de ce qu'on dit
et de ce qu'on voit, de façon à
-
en parler couramment,
dans le langage commun.
-
Je pense que c'est important que les
gens comprennent et lisent davantage au sujet
-
de la manière dont l'État
utilise les lois contre la conspiration.
-
Avec un peu d'espoir, au cours des prochains
mois les gens impliqué.e.s dans ce type de poursuites
-
au cours des dernières années
pourront écrire des témoignages et nous aider
-
à mieux comprendre,
en tant que mouvement,
-
la résistance au capitalisme,
à la suprémacie blanche et au nationalisme.
-
Quelques mois après
mon arrestation, j'étais chez moi
-
et j'ai reçu un appel
frénétique de mon collègue.
-
Je suis allé sur Facebook
et j'ai vu que mon compte avait été attaqué,
-
mon adresse avait été distribuée,
illes savaient où je travaillais...
-
Je me faisait clairement
doxxer par l'extrême-droite.
-
Une liste de toutes les personnes arrêté.e.s au
J20 a été publiée ; je crois, comme beaucoup de gens,
-
que c'est la police qui a fourni
ces informations à l'extrême-droite.
-
Nous avons contesté la tentative fédérale de prendre
nos comptes Facebook en évidence, mais illes ont eu accès
-
à toutes nos données,
auxquelles on n'a changé que nos vrais noms.
-
Jusqu'à maintenant,
il n'y a pas eu d'autres développements...
-
Et c'est pourquoi
il faut avoir de bonnes pratiques sécuritaires!
-
Pendant les procès du J20, il y a eu
beaucoup de discussions au sujet des principes
-
de solidarité et d'unité.
En tant que mouvement, j'aimerais nous voir
-
dépasser ce stade, afin que lorsque des gens
sont arrêté.e.s ou détenu.e.s, illes puissent savoir à l'avance
-
qu'il y aura une mobilisation
massive et une défense collective,
-
que personne ne prendra
entente avec la cour ou collaborera
-
avec les grands jurys fédéraux.
-
Si on est lié.e.s par une confiance profonde, alors on peut
naviguer les divergences politiques, tactiques ou stratégiques
-
et éviter de rompre les liens avec des
gens avec qui on travaillait de très près avant.
-
Outre le fait que plus de 200 personnes ont
retrouvé leur vie, l'autre victoire majeure de cette histoire,
-
c'est l'espoir qu'il y aura
plus de bâtons dans les roues
-
de cette attaque massive contre nos capacités
à porter une voix d'opposition sur la place publique.
-
En termes de précédent social
et de la façon dont les gens traitent ce dossier
-
ou sont susceptibles de réagir à de cas
similaires à l'avenir, cette histoire peut servir d'exemple.
-
Je crois que c'était une
victoire très importante pour la gauche
-
et les militant.e.s "grassroots".
-
Je pense que ces poursuites étaient une sorte
de test, et je pense qu'on l'a passé haut-la-main.
-
Nous avons été capables de réagir
collectivement alors que l'État faisait tout
-
pour nous forcer à nous trahir les un.e.s, les autres :
les "bon.ne.s" contre les "mauvais" manifestant.e.s,
-
celleux qui étaient "juste là",
contre celleux qui "brisaient les vitres"...
-
Alors je pense que ça donne un très bel
exemple de solidarité, d'action commune
-
et de force collective.
-
Le J20 était peut-être la première arrestation
de masse des opposants politiques à l'ère de Trump,
-
mais ça n'était pas la dernière... et on
peut être certain.e.s que d'autres viendront.
-
Depuis sa prise du pouvoir, Trump a présidé
à une force escalade de répression étatique,
-
tendance qui coincide avec une montée notoire
de violence fasciste et nationaliste blanche paramilitaire.
-
Jusqu'à maintenant, les immigrant.e.s, les réfugié.e.s et les
musulman.ne.s ont écopé du pire de cette vague réactionnaire...
-
mais ils ne sont pas
les seuls groupes concernés.
-
Les femmes et les personnes trans se préparent au
recul annoncé des droits autour des identités de genre
-
et des droits reproductifs, sous attaque de la Cour
suprême. De nouvelles politiques étatiques et fédérales
-
ont déjà été mises en place pour criminaliser
de nombreuses formes de contestation politique,
-
incluant des lois visant spécifiquement de plus lourdes peines
pour les activités liées à la protection des territoires ou l'antifascisme.
-
Pendant ce temps, le FBI a adapté son guide
COINTELPRO afin d'écraser la lutte pour la libération noire,
-
prétextant devoir contrer
les soi-disant "extrémistes de l'identité noire".
-
Si nous pouvons et devrions célébrer la victoire
du J20, nous vivons toujours une époque dangereuse.
-
Il est important de ne pas nous laisser
bercer par une fausse illusion de sécurité.
-
Maintenant, nous vous rappelons que
Trouble est conçu pour être visionné en groupe
-
et employé comme outil
de discussion et d'organisation collective.
-
Intéressé.e.s à partir votre collectif
local de soutien ou à simplement
-
approfondir la connaissance de votre
bande au sujet des systèmes judiciaires?
-
Pense à te réunir avec quelques camarades
pour organiser une projection de ce film et discuter
-
de comment vous y prendre.
-
Envie d'organiser des projections récurrentes de
Trouble à ton campus, ta librairie anarchiste,
-
ton centre communautaire,
ou encore entre potes à la maison?
-
Deviens un.e fouteur.se de Trouble!
-
Pour 10$/mois,
on te fournit une copie
-
de l'émission
à l'avance, avec une trousse
-
de projection incluant
des ressources additionnelles, comme
-
des questions pouvant
servir à lancer la discussion.
-
Si t'as pas les moyens
de nous aider financièrement, pas de stress!
-
Tout notre contenu est disponible
gratuitement à partir de notre site : sub.media/trouble.
-
Pour nous joindre ou nous faire part
de suggestions de sujets d'émission, écris-nous à
-
trouble@sub.media.
-
En passant, on a décidé de retarder notre
campagne de financement jusqu'au Nouvel an,
-
mais on travaille à notre swag.
Allez faire un tour à sub.media/gear
-
pour gâter toustes les fans
de SubMedia sur ta liste de Noël.
-
Cet épisode n'aurait pas vu le jour
sans l'aide généreuse de Robbt, ainsi que
-
les excellentes séquences filmées
par Wes, Brandon, Ross Domoney
-
et les potes de Unicorn Riot.
-
Restez à l'écoute pour l'épisode 17,
où nous jeterons un oeil à la crise
-
de santé mentale de notre société actuelle,
d'un point de vue anticapitaliste, anticolonial et antiétatique.
-
N'essayez jamais de simplifier, ou donner des étiquettes aux gens : "Cette personne
-
est traumatisée", ou "Cette personne va
s'en sortir, elle est faite forte", vous voyez le genre?
-
On simplifie trop souvent
des situations très complexes.
-
Maintenant, allez jouer dehors...
et foutre le trouble!