Le 16 juin 2015, Donald Trump descendait
l'escalier vers le hall d'entrée doré de la Trump Tower,
en plein coeur
de Manhattan, pour annoncer
sa candidature officielle aux
élections présidentielles des États-Unis.
Quelle belle foule que voici! Des milliers!
À l'époque, l'idée que Trump
puisse vraiment remporter les élections
semblait loufoque
à la plupart des gens,
particulièrement pour les libéraux
américains, qui voyaient cette campagne
comme un vulgaire coup
de publicité ou une large farce.
La semaine dernière,
Donald Trump a confirmé à la National Review
qu'il songeait toujours à se présenter
aux candidatures présidentielles de 2016.
Fais-le!
(Rires)
Fais-le!
Regarde-moi. Fais-le!
Mais au fil des mois,
les rires ont pris une tonalité plus nerveuse,
alors que Trump se hissait
de plus en plus près du troupeau républicain.
Donald Trump, c'est le poil noir qui pousse
sur notre dos. C'était peut-être insignifiant il y a un an,
mais maintenant que ça
s'empire, on ne peut plus l'ignorer.
Même alors qu'il accédait à la scène
de la convention républicaine nationale
pour accepter sa
nomination au parti, en juillet 2016,
plusieurs continuaient de refuser à croire
ce qui se passait
tout juste sous leurs yeux.
Nous sommes de retour avec David Hundo P.
Plouffe, l'homme qui affirme qu'Hillary Clinton
a 100% de chances de gagner.
Je continue de croire que
M. Trump de sera pas président.
Vous pensez donc que cette
campagne électorale tire à sa fin?
Pratiquement, oui. La seule chose
qui pourrait sauver Trump à l'heure qu'il est,
c'est une intervention extérieure quelconque.
Mais l'incrédulité devait s'arrêter net le soir des élections,
alors que les commentateur.trice.s annonçaient sombrement
que Donald J. Trump serait
bel et bien le 45e président des États-Unis.
(Soupir)
Vous êtes réveillé.e.s, en passant.
Ceci n'est pas un terrible, terrible rêve,
et non, vous n'êtes pas mort.e.s,
ni en enfer... Bienvenue dans votre
nouvelle vie,
ceci sont bien nos élections :
nous en sommes là,
c'est notre pays, c'est bien réel.
USA!! USA!! USA!!
Merci!
Le Parti Démocratique et ses
nombreuses filiales médiatiques de masse
avaient largement sous-estimé
le contre-coup anti-institutionnel
qu'avaient alimenté des décennies
de politiques capitalistes néolibérales
auprès de larges pans
de la population américaine.
La campagne de Trump
avait mis le doigt dans le mile
en ciblant ce profond
bassin de rage flambante,
sur laquelle il a jeté
de l'huile explosive en faisant appel
aux pulsions patriarcales
et nationalistes de l'Amérique blanche.
Décalisse! C'est notre pays, enfoiré!
Notre pays! J'suis américain et fier de l'être!
Made in USA bitch!
Trump! Donald Trump! Fuck you!
Le soir des élections, alors que les trolls
de 4Chan et les membres d'Alt-Right célébraient
et que les libéraux sombraient
dans la paralysie du fatalisme et du désespoir...
les anarchistes, les antiautoritaires
et des foules de jeunes en colère
prenaient la rue.
Dans les villes de partout au pays,
de larges manifestations spontanées ont éclaté,
avant même que les votes
ne soient complètement comptés.
Plusieurs de ces
manifestations étaient combatives,
et leurs participant.e.s
y brûlaient des effigies, confrontaient la police
et bloquait des artères
d'autoroutes majeures.
À Oakland, deux voitures
de police furent défoncées et brûlées,
envoyant plusieurs flics à l'hôpital.
Dans cette ambiance politique survoltée,
un réseau anarchiste s'est élaboré entre plusieurs villes
pour planifier
une manifestation-monstre
à l'occasion de
l'inauguration de Trump, le 20 janvier.
En seulement quelques jours, un site web a été
mis sur place, invitant les gens à # DisruptJ20.
Au cours des 30 prochaines minutes, nous
jeterons un oeil aux manifestations historiques
qui ont secoué les rues
de Washington ce jour-là,
ainsi que la vague de répression
massive sans précédent qui suivit.
Nous en profiterons pour parler
avec quelques accusé.e.s et leurs allié.e.s,
qui nous raconteront comment
illes ont participé à l'émeute de Washington,
confronté le département
de la Justice dans son propre tribunal,
et finalement...
se sont sorti.e.s du trouble.
Nous avons besoin de quelqu'un qui saura
prendre ce pays et le rendre génial à nouveau.
Donald Trump
gagne les élections présidentielles!
Le lendemain, on se disait :
"On fait quoi, maintenant?"
Quelques jours plus tard, nous avions monté
un site web, un vidéo, un événement facebook, tout ça...
Des gens ont monté un conseil de porte-paroles.
C'était l'une des meilleures mobilisations
de coalition dont j'ai fait partie.
Les conseils de porte-paroles
agissaient par consensus et suivaient
les principes organisationnels de Saint-Paul.
C'est une excellente façon
de mobiliser des masses de gens
selon quelques principes anarchistes de base.
Notre solidarité se fondera sur le respect de la
diversité des tactiques et des plans des autres groupes.
Les actions et tactiques seront organisées de manière à maintenir une séparation du temps et de l'espace.
Tous débats et critiques
seront adressés à l'interne du mouvement
et non sur la place publique ou dans les médias,
afin d'éviter la dénonciation de camarades ou d'actions.
Nous nous opposons à toute répression étatique de la dissidence, incluant la surveillance, l'infiltration, la perturbation ou la violence.
Nous nous engageons à ne pas collaborer avec
l'application de la loi à l'encontre des activistes ou de quiconque.
Il y avait plusieurs assemblées, chacune chargée d'un
aspect spécifique ; environ neuf blocages ont été organisés
dans ces assemblées,
ainsi qu'une marche "autorisée".
J19 se voulait une
manifestation contre Deploraball,
séparée de la marche
antifasciste et anticapitaliste.
Nous en sommes venu.e.s à tenir
des rencontres massives, qui rassemblaient
jusqu'à 500, 600 personnes. Les groupes
se subdivisaient pour travailler sur les actions directes,
la marche illégale, le festival autorisé de la
résistance, l'art, le logement, l'équipe médicale ou légale...
il y en avait pour tous les goûts.
Mais personne ne voulait qu'y aller
et repartir. Il y avait une intention claire
de perturber l'inauguration.
Des automobiles en feu
et des fenêtres brisées!
Des manifestants vêtus de noir,
le visage couvert,
armés de marteaux et de briques.
Des briques et des roches
sont lancées directement à la police!
Six agents de police auraient été blessés.
This thing’s crazy!
Black Lives! Matter!
Make nazis afraid again!
Ce jour-là, notre objectif était
de faire fermer un poste de contrôle.
Nous avons commencé avec
un rassemblement devant les postes de police.
Bien sûr, une des choses contre lesquelles on
continue de lutter, c'est la brutalité policière et ses meurtres,
ici à Washington.
D'abord, nous nous sommes
enchaîné.e.s devant les entrées contrôlées
prévues tout au fil du trajet annoncé de la
parade. Nous sommes arrivé.e.s avant le début.
Personne n'est passé par ce
point de contrôle de toute la journée.
Nous étions venu.e.s
avec l'intention très claire
de tenter de perturber l'inauguration,
spécifiquement dû à la montée de fascisme de Trump.
Il y a eu un bref discours,
puis nous nous sommes mis.e.s à marcher.
Au début, ça ressemblait à une manif normale.
Les gens chantaient des slogans dans la rue.
Puis, graduellement, j'ai commencé à voir des
gens tirer des poubelles et du recyclage dans la rue.
Puis, il y a eu les feux d'artifices.
Et finalement, les fenêtres ont commencé à
éclater. Je me souviens de la Banque d'Amérique...
Il ne restait plus une seule fenêtre dessus.
C'est ça qui arrive,
partout ailleurs dans le monde,
lorsque les gens luttent
contre un État fasciste.
Il y a un degré de sérieux
de plus que nos manifs ici,
où les gens gueulent et crient,
puis retournent à la maison.
Quand on commence à
comprendre que c'est un peu plus sérieux
que "j'suis fâché.e aujourd'hui"
ou "ce président va être terrible".
Quand je repense à ce
jour-là, il symbolise la solidarité.
Puis tout à coup,
tout le monde s'est mis à courir.
Les flics nous bloquaient pour nous faire
prendre un autre chemin,
puis nous bloquaient encore...
En nous enfuyant, nous avons réalisé
qu'un mur de flics se formait devant nous.
On a fini par se faire prendre en souricière
au coin de la 12e et rue L, au centre-ville de Washington.
Les gens ont maintenu bravoure et moral tout au long
de cette très longue période, à être détenu.e.s dehors
au coin de la rue. On nous a gardé là à partir
d'environ 10h a.m, jusqu'à bien après le coucher du soleil.
Tout le monde était très à l'aise de partager la
nourriture, l'eau, l'équipement médical, les cigarettes
ou tout ce dont on pouvait aider
à maintenir une certaine normalité.
Le moment de l'arrestation, en particulier, était très intéressant ;
toustes se partageaient conseils tactiques ou stratégiques.
À la fin, on nous a
toustes été arrêté.e.s individuellement,
avant de passer la nuit en prison,
pour être relâché.e.s le lendemain.
Depuis des années. la police de
Washington était connue pour sa relative retenue,
au niveau des manifestations. S'il est
donc compréhensible que l'usage systématique
de grenades sonores, de poivre de cayenne et
d'arrestations massives lors des manifestations du J20
ait surpris beaucoup de personnes...
ces actions n'étaient pas sans précédent.
Hey hey! Ho ho!
The IMF has got to go!
Hey hey! Ho ho!
Au pic de l'époque
altermondialiste, Washington fut le terrain
de deux manifestations majeures
contre la Banque Mondiale et le FMI,
où la police de Washington avait employé
le même style de tactique "brasse-camarade",
dans le cadre d'une politique officielle visant l'arrestation
de masse préventive, surnommée la "trappe à détention".
Aux manifestations
anticapitalistes du "A16", en avril 2000,
la police de Washington
arrêté plus de 1300 personnes,
dont 648 furent arrêté.e.s
à la veille des manifestations majeures
prévues pour la fin de semaine.
Deux ans plus tard, lors d'une manifestation similaire en
septembre 2002, la police et des agent.e.s fédéraux des parcs nationaux
ont encerclé et arrêté environ
400 personnes dans le parc Pershing,
à un coin de rue de la Maison Blanche.
On attacha les détenu.e.s par les pieds et les poings,
les maintenant en position de stress pendant plus de 24h,
avant de finalement les relâcher.
Des avocats en droit civil, faisant partie du
Partenariat pour la Justice Civile, ont réagi à ces deux
arrestations de masse en poursuivant le MPD
et le gouvernement fédéral. La poursuite aura coûté
plus de 20 millions de dollars en dédommagements,
plongeant les politicien.en.s et la police municipale dans l'embarras
et menant à une nouvelle législation qui établit de
nouveaux mécanismes de contrôle de l'activité policière,
incluant l'illégalisation explicite
de la détention de masse arbitraire.
Mais il est bien connu que les flics n'apprécient pas
particulièrement qu'on remette en question leur autorité...
et ceux de Washington
n'y font pas exception.
Le jour des manifestations du J20, le chef
de police en intérimaire, Peter Newsham,
qui avait personnellement commandé l'arrestation
de masse des manifestant.e.s de Pershing Park
seize ans plus tôt, occupait son
nouveau poste depuis tout juste quatre mois.
Sans doute encouragé
par les promesses électorales de Trump,
qui promettait de donner carte
blanche à la police de brutaliser les gens
comme bon leur semblerait, Newsham a
décidé que l'époque des gentils flics était terminée.
Le 21 janvier, plus de 230 personnes
avaient passé la nuit en détention,
sans qu'on ne connaisse leurs accusations.
Au début, lorsqu'on a été arrêté.e.s, j'ai cru
qu'on nous donnerait seulement une amende de 50$.
Le jour de notre apparition en cour, j'ai
compris qu'on nous accusait au criminel.
Je me suis dis, "Wow, c'est gros."
Honnêtement,
beaucoup d'entre nous avions peur,
et pour de bonnes raisons.
Fuck tes rêves.
Fuck tes aspirations.
Tu sais...
tu t'en vas en prison.
C'est un tout autre monde
qu'il te faut saisir, auquel tu dois t'ajuster.
Mais on n'y était pas encore.
Au début, on nous a toustes accusé
d'avoir participé dans une émeute criminelle.
Trois mois plus tard, alors que j'étais à un
rassemblement anarchiste au Mexique, j'ai reçu un courriel
d'un camarade, m'informant que de
nouvelles d'accusations avaient été émises.
Nous étions maintenant devant
de multiples nouvelles accusations,
dont la participation dans une émeute illégale,
conspiration émeutière, plusieurs chefs
d'accusation de
destruction de propriété,
incitation à l'émeute,
voies de fait, dont plusieurs
envers un policier avec une arme létale.
C'était incroyable... Vous savez, de faire face
à 80 ans de prison, c'est très dur sur les nerfs.
L'idée consiste à accuser les gens de beaucoup
d'accusations de ce qu'il est probable de prouver en cour.
Même si on comprend que c'est sûrement juste
une tactique d'intimidation pour forcer les gens à
prendre entente... on parle
quand même de 80 ans de prison.
À Washington, les procureurs ont déposé une
nouvelle série d'infractions et d'accusations criminelles
à l'encontre de plus de 200 personnes
ayant été arrêté.e.s pendant l'inauguration
de Donald Trump, le 20 janvier.
Ces nouvelles accusations pourraient mener les manifestant.e.s jusqu'à 75 ans de prison.
Après la mobilisation, les gens
de Washington étaient crevé.e.s.
Donc nous avons monté un collectif
chargé de travailler sur la défense légale,
nommé le MACC : le Metropolitain Anarchist
Coordinating Council. Les gens de Richmond ont vraiment
pris le relais.
Je me suis mis à m'impliquer au niveau du support
légal à partir du 21 janvier, directement au moment
du contre-coup.
Il y avait de nombreux petits noyaux de gens qui organisaient différents types de soutien ;
celui où j'ai été le plus actif était
le DC Legal Posse - le collectif
spécifiquement concu pour l'aide légale.
Le MACC a aidé à organiser les assemblées initiales, à partir desquelles les accusé.e.s ont pu s'entendre
sur quatre points de solidarité précis.
On se subdivisait pour penser à des
suggestions, puis nous en discutions ensemble.
C'était genre, "Je n'aime pas ce point-ci, mais je
suis d'accord avec celui-là... élaborons cette idée-ci..."
Tout reposait sur la nécessité que ça marche.
C'était un effort décentralisé,
impliquant des gens de villes différentes.
Ça impliquait le mouvement
Black Lives au niveau local,
mais nous étions en contact
avec le mouvement Black Lives national,
composé d'environ 75
associations différentes au pays.
Nous nous coordonnions vraiment avec elleux
pour discuter de ce que notre alliance signifiait.
C'était important d'en parler ; nous
nous assurions de toujours inclure les endroits
comme Ferguson, où sont détenu.e.s des
prisonnier.e.s politiques lié.e.s aux révoltes de Ferguson.
Nous nous rassemblions
ou nous appellions à chaque semaine
pour faire de la recherche
légale et former des groupes de travail.
Ces groupes
travaillaient sur différents aspects.
J'ai pu contribuer à
beaucoup de travail médiatique.
Les accusé.e.s tenaient à
produire leurs propres médias.
De toutes manières,
c'est le meilleur type de média.
J'ai donné plein d'entrevues.
Nous avons donné beaucoup d'information
"off the record", afin que les journalistes puissent relater
le contexte plus large.
Nous avons mené une campagne féroce.
Nous avions des affiches,
c'était très "grassroots".
C'était très professionnel.
J'étais très fier du travail de tout le monde.
Nous avons employé
beaucoup de tactiques décentralisées.
Un truc qui était vraiment merveilleux, c'est
comment ce large groupe de personnes diversifiées
ont pu faire face à des poursuites
fédérales en agissant collectivement pour résister
au réflexe de vouloir prendre
une entente quelconque avec la cour.
Avant le J20, des gens avaient été accusé.e.s de
participation à une émeute suite à Standing Rock.
Je crois qu'il y a eu
une accusation portées à Minneapolis.
Une autre a été portée le
même jour, à la Nouvelle-Orléans.
Je pense qu'il y a eu des accusations
similaires contre des militant.e.s de Sacramento.
Alors plusieurs étaient inquièt.e.s que nos
accusations s'inscrivent dans un même style de continuum.
Je dirais que les accusations sont utilisées dans
le but de criminaliser certaines formes de dissidence,
particulièrement les tactiques et les stratégies.
Spécifiquement, la pratique des assemblées de masse publiques et celle du black block.
Le département de la Justice américaine a même tenté de désigner la participation dans un black block comme étant
de la conspiration émeutière.
Il est apparu, très tôt dans le processus,
que l'État avait séparé les 230 accusé.e.s
en plusieurs catégories.
Il semble que ces catégories aient servi
à démontrer un continuum de culpabilité.
Il y avait les "acteurs mouvants",
qui étaient éligibles à la réinsertion.
Il y avait ensuite les prétendu.e.s "casseur.e.s",
c'est-à-dire celleux qu'on accusaient d'avoir brisé une vitre,
jeté un présentoir
à journaux dans la rue, etc.
La troisième catégorie, dans laquelle on m'a
placé, c'est celle des prétendu.e.s "organisateur.trice.s".
celleux qui ont prétendument
formé le black bloc pendant le J20.
Les changements et limitations
imposées aux pratiques policières,
qui avaient été gagnées après de brutaux
affrontements au début des années 2000,
avaient un peu
donné le ton à Washington.
Je pense que beaucoup de gens à
Washington s'étaient habitué.e.s à un traitement policier
plutôt gentil.
De l'autre côté, je pense que la police
s'était habituée à beaucoup de manifs autorisées.
J'ai grandi ici,
j'y ai vécu toute ma vie.
On ne croyait pas qu'il pouvait y avoir des
arrestations de masse au J20, puisqu'il n'y en avait
pas eu depuis quelque
chose comme une décennie.
Une des raisons pourquoi ça a pris tout le monde
par surprise, c'est que la loi qui a été employée
pour accuser les manifestant.e.s n'avaient
pas été utilisée depuis le début des années 70.
Elle avait été votée au Congrès
pendant les soulèvements de Newark et Detroit,
parce qu'ils craignaient
une révolte noire à Washington.
Il y avait une nécessité réelle
d'affirmer notre soutien au J20.
Beaucoup disaient, genre "C'est juste les
p'tits maigres blancs, mais avec des masques...
on ne veut pas gérer ça."
Mais la vérité... c'est que
nous sommes elleux et illes sont nous.
Ça aurait pu être nous, au J20 et ça nous concerne
en tant que combattant.e.s pour la libération noire.
La menace potentielle d'aller en prison
ou d'être tué.e.s pour nos convictions politiques
est bien réelle
et nous en sommes conscient.e.s.
Les procureurs fédéraux
américains ont pris l'habitude de porter
des accusations démesurées contre les militant.e.s
pour leur faire peur et les forcer à prendre entente.
C'est une des raisons pour lesquelles plus de 90% des
accusations criminelles ne se rendent même pas en procès.
C'est cette même stratégie éprouvée
que la procureure et cheffe adjointe
de la division des crimes majeurs de Washington,
Jennifer Kerkhoff, a tenté d'employer contre les co-accusé.e.s du J20.
En dressant une liste stupéfiante d'accusations
criminelles contre presque 200 personnes, liées
par le seul argument discutable voulant que chaque
personne arrêtée dans les rues de Washington ce jour-là aurait
conspiré dans le but de causer une émeute.
Kerkhoff s'attendait sans doute
à ce que les accusé.e.s paniquent et se mettent
à s'entre-dénoncer, lui laissant le terrain
libre pour une série de condamnations faciles
en échange d'accusations diminuées.
Malheureusement pour elle,
les co-accusé.e.s ont refusé de jouer le jeu.
Dès le début, nombreux.ses d'entre elleux
ont signé une déclaration de principes communs,
lequel explicitait clairement leur refus
de collaborer avec l'État et sa tentative
de les faire condamner ; de plus, illes se sont
engagé.e.s à coordonner leur défense légale ensemble.
Devant la solidarité déterminée des
co-défendant.e.s, le département américain de justice
n'eut d'autre choix que de
tenter d'arguer son procès farfelu.
Dans une tentative désespéree de défendre leur point,
illes ont cité le serveur californien Dreamhost à comparaître
pour les forcer à révéler les adresses IP
de toute personne
ayant visité le site DisruptJ20.org.
Illes ont également tenté d'accéder aux comptes
Facebook personnels des organisateur.trice.s, afin
d'y trouver des éléments incriminants
susceptibles de prouver qu'il y ait eu conspiration.
Leurs efforts ont échoué, les forçant à
s'appuyer lourdement sur des pièces d'évidence
fournies par des médias
d'extrême-droite peu crédibles.
Les poursuites qui ont suivi se sont
avérées une sévère humilitation pour Kerkhoff
et l'entièreté
du système juridique américain.
C'est essentiellement un crime de la pensée ;
la conspiration émeutière, ça peut se résumer
à trois personnes
qui se rassemblent et se disent :
"Il devrait y avoir une émeute".
En gros, la loi sur la conspiration
dit que quiconque qui se voit accusé
ou peut être affilié au crime,
dans ce cas-ci la conspiration criminelle,
est responsable de tout
acte criminel qui en découlerait.
En résumé, si on vous trouve dans la rue,
comme par exemple le jour de l'inauguration,
habillé.e d'une certaine manière
ou criant certains slogans...
AK-47!
Put the cops in piggie heaven!
...ou endossant certains messages,
ou assurant une aide médicale...
On vous tient responsable d'avoir comploté à
des centaines pour causer l'émeute dans les rues.
L'État s'est mis à affirmer, de manière plutôt
inhabituelle, que la conspiration puisse être spontanée.
Autrement dit, si deux personnes passent devant un
magasin et se disent : "Hey, cette boutique ne semble pas
verrouillée, allons tout piquer!",
à ce moment-là, on commet une conspiration.
Donc l'État défendait que pendant les
événements du J20, les gens conspiraient dans les rues.
Ça signifie que les critères sont bien plus
bas en termes de ce qu'illes doivent prouver ;
cela donne aux procureur.e.s
énormément de jeu pour accuser les gens.
L'État ne cessait d'affirmer
que tel.le accusé.e n'avait agressé
personne, ni brisé de fenêtres,
mais par sa simple présence à une assemblée,
ille avait conspiré à aider
d'autres personnes à le faire.
Salut tout le monde, ici James O'Keefe
de Project Veritas. Depuis la publication
de nos vidéos au sujet des perturbations
du J20, nous avons quelques nouvelles pour vous.
Project Veritas est un groupe qui s'est
démarqué par sa technique d'enquête, qui consistait à
envoyer des gens dans les
rencontres organisationnelles, avec la mission
de prétendre faire partie des militant.e.s de gauche ; mais en vérité, illes portaient des caméras cachées.
Le but était de tomber sur des
informations croustillantes qu'illes puissent utiliser
pour soumettre l'organisation
militante au procès de l'opinion public,
saboter leurs campagnes de
financement, leur base de soutien ou leur réputation.
Notre avocat a rencontré un détective de l'agence
spéciale antiterroriste ce matin, où un représentant
du bureau du procureur fédéral devait
les rejoindre. Notre avocat nous informe
que suite au visionnement
et l'analyse des vidéos
et de nos échanges
courriels avec eux, il semblerait
qu'il y ait des développements légaux.
La procureure était convaincue que cette
unique vidéo d'un rassemblement public,
où on discute de la marche
anticapitaliste et antifasciste,
était une pièce cruciale de leur poursuite.
Dans la vidéo, je fais un commentaire désinvolte,
qui est devenu le point central de mes accusations.
qui se veut familial,
alors ne brisez pas de vitres.
Avec du recul,
c'était un commentaire stupide.
Project Veritas n'était pas le seul
groupe d'ultra-droite avec lequel
le bureau du procureur fédéral et le
département la police métropolitaine ont collaboré
et dont ils ont utilisé
les vidéos pour cette poursuite.
Je pense qu'Alex Jones et plusieurs autres membres
de droite ont en fait infiltré nos rassemblements publics.
Ils ont aussi obtenu des séquences vidéo et des
reportages des Oathkeepers, une milice de droite
affiliée à Rebel Media,
un média nationaliste blanc d'Alt-Right
situé au Canada.
Oh merde, des marteaux!
Ça n'est pas une
manifestation pacifique, ça! C'est l'anarchie!
À la fin du dernier des dossiers vidéos, on
voit un des membres de Project Veritas discuter
avec quelques personnes ;
et puis, à la toute fin de la vidéo, on le voit
sortir par les portes vers l'extérieur du
bâtiment avec un des types avec qui il discutait
Puis, la vidéo s'arrête net.
Retourne là-bas...
Après plus d'un an de litiges au sujet,
très largement, de l'accès à l'entièreté
des documents de Project Veritas auquel la
défense avait eu accès, le gouvernement a produit une deuxième
révélation des quatre dossiers vidéos que nous avions
initialement reçus, qui incluaient des séquences auxquelles
nous n'avions jamais eu accès jusque là.
Dans la quatrième
vidéo des dossiers initiaux
qu'on nous avait fournis,
à la fin de la dernière scène,
où l'agent de Project Veritas et l'autre homme
sortent dehors,
cette fois-ci la vidéo continue.
Le bureau du procureur général
justifiait avoir coupé la fin de la vidéo
parce qu'il ne comportait plus d'image.
On pense que la personne qui portait la caméra
a peut-être mis une veste,
faisant en sorte de couper l'image, mais pas le son.
Dans la séquence audio, la personne qui
enregistre passe un appel à Veritas, et dit :
Ouais, je parlais avec un.e des organisateur.trice.s
de la IWW et je ne pense pas qu'illes soient au courant
de ce qui se passe
à l'échelon supérieur.
Évidemment, ça a causé beaucoup
de tumulte et encore plus de litiges.
Ils ont retenu
comme, 69 vidéos, mais aussi
l'identité de la personne qui filmait.
Une semaine avant mon procès, mon avocate
a réussi à passer la personne en entrevue,
suite à quoi il est devenu
un témoin central à mon procès.
Finalement, son témoignage a miné le récit
de Kerkhoff, puisqu'il affirmait ne pas croire que quiconque
prévoyait poser des actes
de violence cette journée-là.
Cela a ultimement mené le juge
en chef à déclarer une infraction Brady.
Brady c. Maryland est une affaire de la Cour suprême
dans les années 1960, qui stipule que les procureur.e.s
ont l'obligation et le devoir de rendre à la
cour toute pièce d'évidence en leur possession,
incluant à la partie défendante, même si elles
comportent le potentiel de démontrer l'innocence
de l'accusé.e
au cours de l'audience.
Suite à tout ça, le juge a rejeté certaines
accusations contre plusieurs accusé.e.s,
excluant les pièces d'évidences
en lien avec les vidéos de Project Veritas, ce qui rayait
toute preuve potentielle de
conspiration de la poursuite du gouvernement.
À partir de ce moment-là,
les pièces du domino
se sont mises à tomber une à une
et il n'y a plus eu d'accusations après.
Le premier procès des arrêté.e.s des manifestations
tenues marge de l'inauguration de l'administration Trump
s'est soldé ce jeudi par la mise en échec de
la tentative gouvernementale de faire taire la dissidence.
Six personnes furent acquittées en décembre,
puis le gouvernement a abandonné ses poursuites
contre les 149 autres.
Toutefois, 59 manifestant.e.s font toujours
face à de multiples accusations criminelles.
Le gouvernement affirme maintenant
vouloir se concentrer sur un plus petit noyau
qu'il croit responsable de la
destruction causée lors des événements.
Les procureurs ont abandonné les accusations
criminelles contre plusieurs personnes, qui faisaient face
à des décennies de prison.
Des douzaines de manifestant.e.s arrêté.e.s à
l'inauguration de Trump sont maintenant libres.
Quelqu'un.e.s pourraient
même obtenir dédommagement.
Quoi?
Le 6 juillet, l'État a discrètement abandonné ses
poursuites contre les 39 dernier.e.s manifestants du J20,
amenant cette longue saga
juridique à une conclusion stupéfiante.
Au final, des 226 individus qu'on
a poursuivi pour leur participation
aux manifestation du J20, 205 dossiers furent
abandonnés ; les 21 autres ont pris entente,
la plupart des mineur.e.s, qui ont vu
le gros de leurs accusations tomber à leur tour.
L'État n'a pu mener
une seule condamnation à terme.
Au cours des procédures, les co-accusé.e.s
du J20 ont reçu une quantité incroyable de soutien.
Partout au monde, des camarades ont participé à
des journées d'actions coordonnées, posé des bannières,
des graffittis et des gestes d'action
directe en solidarité avec la cause.
Ces camarades comprenaient l'importance et la
gravité de cette poursuite... ce qui n'a rendu la victoire
que plus satisfaisante.
Pour finir les choses en beauté, des recours collectifs ont été
intentés à l'endroit de la police métropolitaine de Washington,
qui se solderont sans doute
par un gentil petit chèque pour les co-accusé.e.s,
grâce à l'incapacité de
la police à suivre ses propres règles.
Des recours additionnels sont également en cours
contre Kerkhoff elle-même, des à ses tentatives ratées
de condamner des gens à des décennies de prison via
une campagne désespérée de mensonges et de désinformation.
Je pense qu'une des choses les plus
importantes à faire, c'est de créer une culture normative
où nous ne coopérons pas avec
la police, ne répondons pas à leurs questions,
ne participons pas aux jurys fédéraux,
n'acceptons pas d'ententes qui incrimineraient
d'autres gens,
ne consentons pas aux fouilles.
En créant ces pratiques et en faisant d'elles
des normes, nous pouvons agir collectivement
de manière à protéger les plus vulnérables.
Il aurait été bien que la marche
non-autorisée élargisse son noyau
organisationnel.
Ainsi, on aurait pu avoir une approche
plus disciplinée face à l'intensification de la
répression policière.
Il y avait un noyau de personnes impliquées,
puis des tonnes d'autres qui ne l'avaient pas été
et avaient simplement reçu le message d'arriver avec
des masques. Il n'y avait pas eu de processus collectif
avec elleux, au niveau de la meilleure
façon d'approcher le tout stratégiquement.
En ce sens, on a peut-être un peu manqué
cette occasion de comprendre le contexte plus large,
au niveau de ce que nos actions
impliquaient vraiment, comment ça se déroulerait.
Genre, quand est-ce que dans l'histoire,
un dictateur s'est-il mis à collaborer avec certains médias?
Comment ça s'est déroulé ailleurs dans l'histoire, et
comment l'État a-t-il alors criminalisé la dissidence?
Par exemple, que comprenons-nous toustes
de la répression, de pourquoi et comment elle est employée,
par qui,
et de qui en profite?
Il est crucial que nous nous éduquions
politiquement ; je crois que nous devons comprendre
le sens de ce qu'on dit
et de ce qu'on voit, de façon à
en parler couramment,
dans le langage commun.
Je pense que c'est important que les
gens comprennent et lisent davantage au sujet
de la manière dont l'État
utilise les lois contre la conspiration.
Avec un peu d'espoir, au cours des prochains
mois les gens impliqué.e.s dans ce type de poursuites
au cours des dernières années
pourront écrire des témoignages et nous aider
à mieux comprendre,
en tant que mouvement,
la résistance au capitalisme,
à la suprémacie blanche et au nationalisme.
Quelques mois après
mon arrestation, j'étais chez moi
et j'ai reçu un appel
frénétique de mon collègue.
Je suis allé sur Facebook
et j'ai vu que mon compte avait été attaqué,
mon adresse avait été distribuée,
illes savaient où je travaillais...
Je me faisait clairement
doxxer par l'extrême-droite.
Une liste de toutes les personnes arrêté.e.s au
J20 a été publiée ; je crois, comme beaucoup de gens,
que c'est la police qui a fourni
ces informations à l'extrême-droite.
Nous avons contesté la tentative fédérale de prendre
nos comptes Facebook en évidence, mais illes ont eu accès
à toutes nos données,
auxquelles on n'a changé que nos vrais noms.
Jusqu'à maintenant,
il n'y a pas eu d'autres développements...
Et c'est pourquoi
il faut avoir de bonnes pratiques sécuritaires!
Pendant les procès du J20, il y a eu
beaucoup de discussions au sujet des principes
de solidarité et d'unité.
En tant que mouvement, j'aimerais nous voir
dépasser ce stade, afin que lorsque des gens
sont arrêté.e.s ou détenu.e.s, illes puissent savoir à l'avance
qu'il y aura une mobilisation
massive et une défense collective,
que personne ne prendra
entente avec la cour ou collaborera
avec les grands jurys fédéraux.
Si on est lié.e.s par une confiance profonde, alors on peut
naviguer les divergences politiques, tactiques ou stratégiques
et éviter de rompre les liens avec des
gens avec qui on travaillait de très près avant.
Outre le fait que plus de 200 personnes ont
retrouvé leur vie, l'autre victoire majeure de cette histoire,
c'est l'espoir qu'il y aura
plus de bâtons dans les roues
de cette attaque massive contre nos capacités
à porter une voix d'opposition sur la place publique.
En termes de précédent social
et de la façon dont les gens traitent ce dossier
ou sont susceptibles de réagir à de cas
similaires à l'avenir, cette histoire peut servir d'exemple.
Je crois que c'était une
victoire très importante pour la gauche
et les militant.e.s "grassroots".
Je pense que ces poursuites étaient une sorte
de test, et je pense qu'on l'a passé haut-la-main.
Nous avons été capables de réagir
collectivement alors que l'État faisait tout
pour nous forcer à nous trahir les un.e.s, les autres :
les "bon.ne.s" contre les "mauvais" manifestant.e.s,
celleux qui étaient "juste là",
contre celleux qui "brisaient les vitres"...
Alors je pense que ça donne un très bel
exemple de solidarité, d'action commune
et de force collective.
Le J20 était peut-être la première arrestation
de masse des opposants politiques à l'ère de Trump,
mais ça n'était pas la dernière... et on
peut être certain.e.s que d'autres viendront.
Depuis sa prise du pouvoir, Trump a présidé
à une force escalade de répression étatique,
tendance qui coincide avec une montée notoire
de violence fasciste et nationaliste blanche paramilitaire.
Jusqu'à maintenant, les immigrant.e.s, les réfugié.e.s et les
musulman.ne.s ont écopé du pire de cette vague réactionnaire...
mais ils ne sont pas
les seuls groupes concernés.
Les femmes et les personnes trans se préparent au
recul annoncé des droits autour des identités de genre
et des droits reproductifs, sous attaque de la Cour
suprême. De nouvelles politiques étatiques et fédérales
ont déjà été mises en place pour criminaliser
de nombreuses formes de contestation politique,
incluant des lois visant spécifiquement de plus lourdes peines
pour les activités liées à la protection des territoires ou l'antifascisme.
Pendant ce temps, le FBI a adapté son guide
COINTELPRO afin d'écraser la lutte pour la libération noire,
prétextant devoir contrer
les soi-disant "extrémistes de l'identité noire".
Si nous pouvons et devrions célébrer la victoire
du J20, nous vivons toujours une époque dangereuse.
Il est important de ne pas nous laisser
bercer par une fausse illusion de sécurité.
Maintenant, nous vous rappelons que
Trouble est conçu pour être visionné en groupe
et employé comme outil
de discussion et d'organisation collective.
Intéressé.e.s à partir votre collectif
local de soutien ou à simplement
approfondir la connaissance de votre
bande au sujet des systèmes judiciaires?
Pense à te réunir avec quelques camarades
pour organiser une projection de ce film et discuter
de comment vous y prendre.
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Trouble à ton campus, ta librairie anarchiste,
ton centre communautaire,
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à l'avance, avec une trousse
de projection incluant
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servir à lancer la discussion.
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Tout notre contenu est disponible
gratuitement à partir de notre site : sub.media/trouble.
Pour nous joindre ou nous faire part
de suggestions de sujets d'émission, écris-nous à
trouble@sub.media.
En passant, on a décidé de retarder notre
campagne de financement jusqu'au Nouvel an,
mais on travaille à notre swag.
Allez faire un tour à sub.media/gear
pour gâter toustes les fans
de SubMedia sur ta liste de Noël.
Cet épisode n'aurait pas vu le jour
sans l'aide généreuse de Robbt, ainsi que
les excellentes séquences filmées
par Wes, Brandon, Ross Domoney
et les potes de Unicorn Riot.
Restez à l'écoute pour l'épisode 17,
où nous jeterons un oeil à la crise
de santé mentale de notre société actuelle,
d'un point de vue anticapitaliste, anticolonial et antiétatique.
N'essayez jamais de simplifier, ou donner des étiquettes aux gens : "Cette personne
est traumatisée", ou "Cette personne va
s'en sortir, elle est faite forte", vous voyez le genre?
On simplifie trop souvent
des situations très complexes.
Maintenant, allez jouer dehors...
et foutre le trouble!