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De superbes perspectives d'ignorance | Alejandro Sánchez Alvarado | TEDxKC

  • 0:28 - 0:33
    J'ai passé mes étés
    au laboratoire de biologie marine
  • 0:33 - 0:35
    de Woods Hole, dans le Massachusetts.
  • 0:35 - 0:39
    Et là-bas, ce que je faisais la plupart
    du temps, c'était de louer un bateau.
  • 0:39 - 0:42
    Ce soir, je voudrais vous demander
  • 0:42 - 0:44
    d'embarquer avec moi sur un bateau.
  • 0:46 - 0:51
    Nous partirons de Eel Pond
    jusqu'à Vineyard Sound,
  • 0:51 - 0:53
    au large de la côte de Martha's Vineyard,
  • 0:53 - 0:57
    équipés d'un drone
    afin d'identifier les endroits
  • 0:57 - 0:59
    qui nous permettraient
    de découvrir l'Atlantique.
  • 0:59 - 1:03
    Au début, j'allais dire
    les profondeurs de l'Atlantique,
  • 1:03 - 1:06
    mais il n'est pas nécessaire d'aller
    si profond pour atteindre l'inconnu.
  • 1:07 - 1:09
    Ici, à tout juste deux kilomètres
  • 1:09 - 1:14
    de ce qui est probablement le meilleur
    labo de biologie marine au monde,
  • 1:14 - 1:17
    nous abaissons un simple
    filet à plancton dans l'eau
  • 1:17 - 1:19
    et ramenons à la surface
  • 1:19 - 1:22
    des choses dont l'humanité
    ne se soucie que très peu,
  • 1:22 - 1:25
    d'ailleurs la plupart des gens
    n'ont jamais rien vu de tel.
  • 1:25 - 1:28
    Voici un des organismes
    que nous avons pris dans nos filets.
  • 1:28 - 1:30
    C'est une méduse.
  • 1:30 - 1:31
    Mais regardez de plus près,
  • 1:31 - 1:34
    un autre organisme
    vit à l'intérieur de cet animal.
  • 1:34 - 1:37
    Il est très probablement
    nouveau pour la science.
  • 1:37 - 1:39
    Une nouvelle espèce tout à fait inédite.
  • 1:39 - 1:42
    Regardez cette autre beauté transparente
  • 1:42 - 1:44
    avec un cœur qui bat,
  • 1:44 - 1:47
    grandissant de façon asexuée
    sur le dessus de sa tête,
  • 1:47 - 1:50
    c'est une progéniture qui évoluera
    et se reproduira sexuellement.
  • 1:51 - 1:52
    Je vous explique à nouveau :
  • 1:52 - 1:56
    sur le dessus de la tête de cet animal
    et de façon asexuée,
  • 1:56 - 2:00
    grandit sa progéniture qui se reproduira
    sexuellement à la génération suivante.
  • 2:01 - 2:03
    S'agit-il d'une méduse bizarre ?
  • 2:03 - 2:04
    Pas vraiment.
  • 2:04 - 2:06
    C'est un Ascidiacea.
  • 2:06 - 2:07
    C'est un groupe d'animaux
  • 2:07 - 2:11
    avec lesquels nous partageons
    un important héritage génétique
  • 2:11 - 2:16
    et c'est peut-être l'espèce invertébrée
    la plus proche de la nôtre.
  • 2:17 - 2:18
    Voici votre cousine :
  • 2:18 - 2:19
    Thalia democratica.
  • 2:19 - 2:21
    (Rires)
  • 2:21 - 2:24
    Je suis sûr que vous n'avez
    pas gardé de place
  • 2:24 - 2:25
    à votre dernière réunion de famille
  • 2:25 - 2:27
    pour Thalia,
  • 2:27 - 2:29
    mais laissez-moi vous dire
  • 2:29 - 2:32
    que ces animaux
    sont intimement liés à nous
  • 2:32 - 2:35
    d'une façon que nous commençons
    tout juste à comprendre.
  • 2:36 - 2:40
    Alors, la prochaine fois
    que vous entendrez quelqu'un vous dire
  • 2:41 - 2:44
    que ce type de recherches
    se résume à une expédition de pêche,
  • 2:44 - 2:47
    j'espère que vous vous rappellerez
    de notre voyage.
  • 2:48 - 2:52
    Aujourd'hui, beaucoup de sciences
    biologiques se consacrent uniquement
  • 2:52 - 2:54
    à l'étude plus approfondie
    de ce que nous connaissons déjà,
  • 2:54 - 2:57
    à la cartographie
    des continents déjà découverts.
  • 2:57 - 3:01
    Mais certains d'entre nous accordent
    beaucoup plus d'intérêt à l'inconnu.
  • 3:01 - 3:05
    Nous voulons découvrir
    des continents totalement nouveaux
  • 3:05 - 3:08
    et contempler de magnifiques
    panoramas d'ignorance.
  • 3:09 - 3:13
    Nous voulons être complètement déroutés
  • 3:13 - 3:15
    par la découverte
    de quelque chose de nouveau.
  • 3:15 - 3:19
    En effet, j'avoue qu'on ressent
    une grande satisfaction personnelle
  • 3:19 - 3:21
    quand on est capable de dire :
  • 3:21 - 3:23
    « J'ai été le premier à le découvrir. »
  • 3:23 - 3:26
    Mais ce n'est pas
    une entreprise d’auto-glorification,
  • 3:26 - 3:29
    parce que dans ce genre de recherches,
  • 3:29 - 3:33
    si vous ne vous sentez pas bête
    la plupart du temps,
  • 3:33 - 3:35
    c'est que vous ne cherchez pas assez.
  • 3:35 - 3:37
    (Rires)
  • 3:38 - 3:44
    Alors chaque été, j'apporte
    sur le pont de notre petit bateau
  • 3:44 - 3:50
    de plus en plus de choses
    dont on a très peu connaissance.
  • 3:52 - 3:56
    Ce soir, je voudrais
    vous raconter une histoire sur la vie
  • 3:56 - 3:59
    qui est très rarement racontée
    dans un environnement comme celui-là.
  • 4:01 - 4:08
    Du point de vue de nos laboratoires
    biologiques du XXIe siècle,
  • 4:09 - 4:13
    nous avons éclairci beaucoup de mystères
    sur la vie grâce à nos connaissances.
  • 4:13 - 4:17
    Nous avons le sentiment qu’après
    des siècles de recherches scientifiques,
  • 4:17 - 4:19
    nous faisons
    des découvertes significatives
  • 4:19 - 4:23
    dans la compréhension des principes
    de vie les plus fondamentaux.
  • 4:24 - 4:27
    Notre optimisme collectif se reflète
  • 4:27 - 4:30
    à travers la croissance
    de la biotechnologie dans le monde.
  • 4:31 - 4:35
    On s'efforce de mettre nos connaissances
    au service du traitement des maladies,
  • 4:37 - 4:42
    comme le cancer, le vieillissement,
    les maladies dégénératives,
  • 4:42 - 4:46
    ce ne sont que quelques-uns
    des fléaux que l'on souhaite limiter.
  • 4:47 - 4:49
    Je me demande souvent :
  • 4:49 - 4:52
    pourquoi avons-nous tant de mal
  • 4:52 - 4:54
    à essayer de résoudre
    le problème du cancer ?
  • 4:54 - 4:58
    Est-ce parce que nous essayons
    de résoudre le problème du cancer
  • 4:58 - 5:00
    sans tenter de comprendre la vie ?
  • 5:01 - 5:04
    La vie sur cette planète
    partage une origine commune
  • 5:04 - 5:09
    et je peux résumer 3,5 milliards d'années
    de l'histoire de la vie sur cette planète
  • 5:09 - 5:11
    en une seule diapositive.
  • 5:11 - 5:17
    Voici une représentation de toutes
    les espèces connues sur notre planète.
  • 5:17 - 5:21
    Dans l'immensité de la vie
    et de la biodiversité,
  • 5:21 - 5:24
    nous occupons une place plutôt minime.
  • 5:24 - 5:25
    (Rires)
  • 5:25 - 5:26
    Homo sapiens.
  • 5:27 - 5:29
    Les derniers de notre espèce.
  • 5:30 - 5:33
    Bien que je ne souhaite pas dénigrer
  • 5:33 - 5:35
    les réalisations de notre espèce,
  • 5:35 - 5:40
    même si nous désirons qu'il en soit ainsi
    et prétendons souvent que c'est le cas,
  • 5:40 - 5:43
    nous ne sommes pas
    la mesure de toutes choses.
  • 5:43 - 5:47
    Nous sommes, en revanche,
    les mesureurs de quantité de choses.
  • 5:47 - 5:51
    Nous mesurons sans relâche,
    analysons et comparons,
  • 5:51 - 5:55
    et une partie de cela est absolument
    inestimable et effectivement nécessaire.
  • 5:56 - 6:02
    Notre insistance sur la spécialisation
    des recherches biologiques
  • 6:02 - 6:05
    et sur la production
    de résultats concrets
  • 6:05 - 6:08
    restreint notre capacité
    à nous questionner sur la vie
  • 6:08 - 6:12
    en nous réduisant à un espace étroit
    et des profondeurs non satisfaisantes.
  • 6:13 - 6:18
    Nous mesurons une tranche de vie
    étonnamment restreinte,
  • 6:18 - 6:22
    en espérant que nos chiffres
    sauveront la vie de chacun.
  • 6:23 - 6:24
    Restreinte à quel point ?
  • 6:24 - 6:26
    Laissez-moi vous donner un chiffre.
  • 6:26 - 6:30
    L'agence américaine d'observation
    océanique et atmosphérique
  • 6:30 - 6:34
    a récemment estimé que 95%
    de nos océans restent inexplorés.
  • 6:35 - 6:36
    Réfléchissons-y une seconde.
  • 6:37 - 6:41
    95% de nos océans restent inexplorés.
  • 6:42 - 6:44
    Je pense qu'il est
    tout à fait juste de dire
  • 6:44 - 6:49
    que nous ne savons même pas combien
    d'êtres vivants nous ne connaissons pas.
  • 6:50 - 6:53
    Il n'est donc pas surprenant que,
    dans mon domaine,
  • 6:53 - 6:56
    nous découvrons chaque semaine
    de plus en plus d'espèces
  • 6:56 - 6:58
    complétant cet incroyable
    arbre généalogique.
  • 6:58 - 7:00
    Celle-ci, par exemple,-
  • 7:00 - 7:02
    découverte en début d'été,
  • 7:02 - 7:03
    inconnue pour la science
  • 7:03 - 7:06
    et occupant à présent une branche vierge
    de notre arbre généalogique.
  • 7:07 - 7:08
    Encore plus dramatique,
  • 7:08 - 7:12
    c'est que nous avons connaissance
    de nombreuses autres espèces animales,
  • 7:12 - 7:15
    mais leur biologie reste
    cruellement sous-étudiée.
  • 7:15 - 7:18
    Parmi vous, certains doivent savoir
  • 7:18 - 7:22
    que les étoiles de mer peuvent
    régénérer un bras amputé.
  • 7:22 - 7:24
    Certains ignorent peut-être
  • 7:24 - 7:28
    qu'elles peuvent aussi s'auto-régénérer
    entièrement à partir d'un seul bras.
  • 7:29 - 7:33
    Et il existe des animaux en Atlantique
    qui font vraiment des choses stupéfiantes.
  • 7:34 - 7:35
    Je suis presque prêt à parier
  • 7:35 - 7:40
    que la plupart d'entre vous ne connaissent
    pas le ver plat, Schmidtea mediterranea.
  • 7:41 - 7:43
    Ce petit gars-là
  • 7:43 - 7:46
    fait des choses qui
    m'époustouflent littéralement.
  • 7:47 - 7:51
    Vous pouvez attraper un de ces animaux
    et le couper en 18 morceaux différents,
  • 7:51 - 7:56
    chacun de ces morceaux
    se régénèrera en un animal complet
  • 7:56 - 7:58
    en moins de deux semaines.
  • 7:58 - 8:03
    18 têtes, 18 corps, 18 mystères.
  • 8:03 - 8:05
    Au cours des quinze dernières années,
  • 8:05 - 8:09
    j'ai essayé de comprendre pourquoi
    ces petits gars ont de telles capacités
  • 8:09 - 8:11
    et comment ils réussissent
    ce tour de magie.
  • 8:11 - 8:13
    Mais comme tout bon magicien,
  • 8:13 - 8:16
    ils ne me révèlent
    pas facilement leurs secrets.
  • 8:16 - 8:17
    (Rires)
  • 8:17 - 8:18
    Nous en sommes là,
  • 8:18 - 8:23
    après 20 années à étudier ces animaux,
  • 8:23 - 8:25
    à cartographier leur génome,
    à se creuser la tête,
  • 8:25 - 8:28
    après des milliers d'amputations
    et des milliers de régénérations,
  • 8:28 - 8:32
    on ne comprend toujours pas vraiment
    comment ces animaux font de telles choses.
  • 8:33 - 8:36
    Chacun de ces planaires
    représente un océan à lui seul,
  • 8:36 - 8:38
    plein de mystères.
  • 8:39 - 8:41
    Une des caractéristiques communes
  • 8:41 - 8:43
    à tous les animaux dont je vous ai parlé,
  • 8:43 - 8:46
    c'est qu'ils semblent ignorer
  • 8:46 - 8:49
    qu'ils sont censés se comporter
    selon certaines règles
  • 8:49 - 8:53
    issues de l'analyse d'une poignée
    d'animaux sélectionnés aléatoirement
  • 8:53 - 8:56
    tet qui alimentent
    actuellement la grande majorité
  • 8:56 - 8:58
    des laboratoires biomédicaux
    à travers le monde.
  • 8:59 - 9:01
    Voici nos gagnants du prix Nobel.
  • 9:01 - 9:03
    Essentiellement sept espèces
  • 9:03 - 9:07
    qui nous ont aujourd'hui permis de bâtir
    la majeure partie de nos connaissances
  • 9:07 - 9:09
    sur le comportement biologique.
  • 9:10 - 9:14
    Ce petit gars-là a remporté
    trois prix Nobel en 12 ans.
  • 9:15 - 9:18
    Et pourtant, malgré toute l'attention
    qu'ils ont suscitée
  • 9:18 - 9:22
    toutes les connaissances
    et le financement qu'ils ont générés,
  • 9:22 - 9:26
    nous faisons face à la même litanie
    de problèmes insurmontables
  • 9:26 - 9:27
    ainsi qu'à de nombreux nouveaux défis.
  • 9:28 - 9:30
    Et malheureusement cela s'explique
  • 9:30 - 9:33
    par le fait que ces sept animaux
    correspondent essentiellement
  • 9:33 - 9:39
    à 0,00009% de toutes
    les espèces vivant sur la planète.
  • 9:41 - 9:43
    Alors je commence à croire
  • 9:43 - 9:48
    que notre spécialisation nous conduit,
    au mieux, à ralentir notre progrès
  • 9:48 - 9:50
    et au pire, à nous égarer.
  • 9:51 - 9:54
    C'est parce que la vie
    sur cette planète et son histoire,
  • 9:54 - 9:56
    est une histoire
    de transgresseurs de règles.
  • 9:56 - 9:59
    La vie est née grâce
    à des organismes unicellulaires,
  • 9:59 - 10:02
    qui ont nagé dans l'océan
    des millions d'années,
  • 10:02 - 10:04
    jusqu'à ce que
    l'une de ces créatures se dise :
  • 10:04 - 10:06
    « Je vais faire les choses différemment ;
  • 10:06 - 10:09
    je voudrais inventer la multicellularité
  • 10:09 - 10:10
    et je vais le faire. »
  • 10:10 - 10:13
    Cette décision n'a pas dû
    faire l'unanimité à l'époque,
  • 10:13 - 10:14
    (Rires)
  • 10:14 - 10:16
    mais, curieusement, ça a marché.
  • 10:16 - 10:19
    Puis les organismes multicellulaires
    ont commencé à peupler
  • 10:19 - 10:20
    tous ces océans ancestraux
  • 10:20 - 10:21
    et ils se sont développés.
  • 10:21 - 10:23
    Ils existent toujours aujourd'hui.
  • 10:23 - 10:26
    Des masses terrestres ont émergé
    de la surface des océans,
  • 10:26 - 10:28
    et une autre créature s'est dit :
  • 10:28 - 10:31
    « Hé, ça a l'air d'être
    un très joli bien immobilier.
  • 10:31 - 10:32
    J'aimerais y emménager. »
  • 10:32 - 10:33
    « Es-tu fou ?
  • 10:33 - 10:36
    Tu vas te dessécher sur terre.
    Personne ne peut vivre hors de l'eau. »
  • 10:36 - 10:38
    La vie a trouvé un moyen,
  • 10:38 - 10:40
    des organismes vivent
    aujourd'hui sur terre.
  • 10:40 - 10:42
    Une fois sur terre,
    ils ont dû regarder le ciel
  • 10:42 - 10:46
    et dire : « Ce serait sympa
    d'aller dans les nuages, je vais voler. »
  • 10:46 - 10:48
    « Tu ne peux pas défier
    la loi de la gravité,
  • 10:48 - 10:49
    il est impossible de voler. »
  • 10:49 - 10:51
    Et pourtant, la nature a inventé,
  • 10:51 - 10:53
    à différents moments,
  • 10:53 - 10:55
    différents moyens de voler.
  • 10:55 - 10:58
    J'aime étudier ces animaux
    qui enfreignent les règles,
  • 10:58 - 11:01
    car chaque fois qu'ils défient les lois,
    ils inventent quelque chose de nouveau
  • 11:01 - 11:05
    et c'est ce qui nous a permis
    d'être ici aujourd'hui.
  • 11:05 - 11:07
    Ces animaux n'ont pas eu de mode d'emploi.
  • 11:08 - 11:09
    Ils ont enfreint les règles.
  • 11:09 - 11:12
    Si nous étudions les animaux
    qui enfreignent les règles,
  • 11:12 - 11:15
    notre façon de les étudier ne devrait-elle
    pas enfreindre les règles ?
  • 11:16 - 11:20
    Je pense que nous devons renouveler
    notre esprit d'exploration.
  • 11:20 - 11:23
    Au lieu d'amener la nature
    dans nos laboratoires
  • 11:23 - 11:24
    et de l'y interroger,
  • 11:24 - 11:26
    nous devrions amener notre science
  • 11:26 - 11:29
    dans ce majestueux laboratoire
    qu'est la nature,
  • 11:29 - 11:32
    et grâce à notre armement
    technologique moderne,
  • 11:32 - 11:35
    interroger chaque nouvelle forme
    de vie que l'on rencontre
  • 11:35 - 11:39
    ainsi que chaque nouvel attribut
    biologique que l'on pourrait découvrir.
  • 11:39 - 11:43
    Nous avons réellement besoin
    de toute notre intelligence
  • 11:43 - 11:45
    pour devenir stupide à nouveau,
  • 11:45 - 11:49
    se retrouver bête devant
    l'immensité de l'inconnu.
  • 11:50 - 11:51
    Car après tout,
  • 11:51 - 11:53
    la science n'est pas vraiment
    la connaissance.
  • 11:53 - 11:56
    La science, c'est l'ignorance.
  • 11:56 - 11:57
    C'est ce que nous faisons.
  • 11:58 - 11:59
    Si nous sommes sérieux à ce sujet,
  • 11:59 - 12:01
    nous allons devoir
    commencer à supporter
  • 12:02 - 12:06
    ces institutions qui rendent possible
    la recherche de découverte.
  • 12:06 - 12:07
    Des institutions comme la nôtre,
  • 12:07 - 12:10
    l'institut Stowers de recherche médicale
    à Kansas City, Missouri,
  • 12:10 - 12:14
    ou l'institut national des sciences
    de médecine générale à Bethesda, Maryland,
  • 12:14 - 12:17
    et bien sûr, notre porte
    vers la biodiversité,
  • 12:17 - 12:20
    le laboratoire de biologie marine
    à Woods Hole, dans le Massachusetts.
  • 12:21 - 12:25
    J'ai eu la chance
    d'enseigner cela moi-même
  • 12:25 - 12:27
    et c'est un plaisir pour moi
  • 12:27 - 12:31
    de sortir les étudiants
    des confins de leur laboratoire,
  • 12:31 - 12:33
    de les éloigner
    de leurs ordinateurs et catalogues
  • 12:33 - 12:36
    et de les jetter dans le monde
    de la découverte et de l'exploration.
  • 12:37 - 12:43
    C'est un immense plaisir de voir
  • 12:43 - 12:48
    comment la curiosité de ces jeunes
    esprit brillants étend ses ailes
  • 12:48 - 12:51
    et s'en va lorsqu'ils sont
    confrontés à l'inconnu.
  • 12:52 - 12:54
    C'est ainsi que l'on devient
    de vrais scientifiques.
  • 12:55 - 12:59
    Ces personnes doivent sortir
  • 12:59 - 13:02
    et poser les questions
    qui nous rapprocheront
  • 13:02 - 13:04
    des réponses que nous cherchons.
  • 13:04 - 13:08
    Antoine de Saint-Exupéry a écrit :
  • 13:08 - 13:09
    « Si tu veux construire un bateau,
  • 13:09 - 13:11
    ne rassemble pas tes hommes et femmes
  • 13:11 - 13:14
    pour leur donner des ordres,
  • 13:14 - 13:16
    mais fais naître dans le cœur
    de tes hommes et femmes
  • 13:16 - 13:18
    le désir de la mer... »
  • 13:18 - 13:20
    En tant que scientifique et professeur,
  • 13:20 - 13:22
    j'aime paraphraser cette citation
  • 13:22 - 13:24
    pour dire que nous, scientifiques,
  • 13:24 - 13:28
    devons faire naître
    chez nos étudiants le désir de la mer...
  • 13:28 - 13:29
    qui est notre ignorance.
  • 13:30 - 13:34
    Nous, les homo sapiens, sommes
    la seule espèce que nous connaissons
  • 13:34 - 13:37
    qui est déterminée à mener
    des enquêtes scientifiques.
  • 13:37 - 13:39
    Tout comme les autres
    espèces de la planète,
  • 13:40 - 13:44
    nous sommes étroitement liés
    à l'histoire de la vie sur cette planète.
  • 13:45 - 13:48
    J'ai légèrement tort
    quand je dis que la vie est un mystère,
  • 13:48 - 13:51
    car la vie est en réalité
    un secret de polichinelle
  • 13:51 - 13:55
    qui a attiré notre espèce et qu'elle tente
    de comprendre depuis des millénaires.
  • 13:55 - 13:57
    Alors je vous demande :
  • 13:57 - 14:00
    ne sommes-nous pas la meilleure chance
    que la vie ait de se connaître ?
  • 14:01 - 14:02
    Et si c'est le cas,
  • 14:02 - 14:04
    que diable attendons-nous ?
  • 14:04 - 14:08
    Nous devons faire les choses différemment.
  • 14:08 - 14:11
    Ce soir, je vais vous demander
    de nous aider à bâtir
  • 14:11 - 14:16
    le plus grand vaisseau de recherche
    de découverte de l'histoire de l'humanité.
  • 14:16 - 14:18
    Appelez nos législateurs,
  • 14:18 - 14:21
    qu'ils financent de la recherche
    de découverte fondamentale,
  • 14:21 - 14:24
    soutenez et donnez ce que vous pouvez
    à de telles institutions
  • 14:24 - 14:26
    dont l'objectif
    est la recherche de découverte
  • 14:26 - 14:31
    et montez à bord avec nous
    pour une grande expédition
  • 14:31 - 14:34
    pour transformer radicalement
    notre compréhension de la vie.
  • 14:34 - 14:36
    Et au passage,
  • 14:36 - 14:39
    changer pour toujours notre façon
    de faire de la recherche biomédicale.
  • 14:40 - 14:41
    Merci.
  • 14:41 - 14:47
    (Applaudissements)
Title:
De superbes perspectives d'ignorance | Alejandro Sánchez Alvarado | TEDxKC
Description:

La vie sur cette planète est l'histoire de transgresseurs de règles -- d'espèce qui ne savaient pas comment elle étaient censées se comporter. Si nous étudions les transgresseurs de règles, pourquoi notre façon de les étudier ne devrait-elle pas également transgresser les règles ?

Cette présentation fascinante pose la question suivante : l'approche que la science a des plus grands mystères de la vie ne restreint-elle pas notre capacité à les résoudre ?

Alejandro Sánchez Alvarado est un chercheur à l'institut Stowers de recherche médicale, à l'institut médical Howard Hughes et est membre de l'académie américaine des arts et des sciences.

La recherche actuelle du docteur Alejandro Sánchez Alvarado a pour objectif de comprendre les fondements moléculaires et cellulaires de la régénération animale.

Cette présentation a été donnée lors d'un évènement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
14:52

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