La ricotta - Pier Paolo Pasolini (Completo) subtitles ENG SPA FRE

La ricotta. Il mediometraggio si concentra sul problema della visione del sacro, costruendo una sorta di parodia della Passione, per cui all'epoca fu giudicato blasfemo. Il pensiero di Pasolini è espresso da Orson Welles, che interpreta il regista di un immaginario film sulla crocefissione, soprattutto nelle risposte alle quattro domande postegli da un verosimile giornalista. Nell'opera realizzata in bianco e nero, campeggiano tuttavia le rappresentazioni a colori delle due Deposizioni del Cristo di Rosso Fiorentino e Pontormo. Pasolini, rifacendosi al Manierismo, realizza un neorealismo manieristico, in cui la realtà si libra nel visionario, grazie all'abbondanza, a tutto campo, delle citazioni, spesso in contrasto fra loro, secondo la teoria degli ossimori, che il regista vuol realizzare: citazioni musicali (l'Aria Sempre libera degg'io dalla Traviata di Giuseppe Verdi, suonata dagli strumenti musicali scordati di una banda, è il motivo principale che contrasta col twist; e con le musiche di Bach, Scarlatti, Gluck), letterarie (Donna de Paradiso di Jacopone da Todi), filosofiche (Il Capitale di Karl Marx), autocitazioni (Mamma Roma) cinematografiche (Federico Fellini, Orson Welles stesso, le accelerazioni delle immagini alla maniera chapliniana). A seguito di un processo con cui venne condannato, Pasolini fu costretto a modificare alcune parti e alcuni testi del film, tra cui la didascalia iniziale e la frase finale pronunciata da Orson Welles, che in originale suonava «crepare è stato il suo solo modo di fare la rivoluzione». (wiki)

Per approfondimenti: http://www.pasolini.net/cinema_ricotta.htm

Au sujet de mon récit, on peut prévoir

des jugements intéressés,
ambigus, scandalisés.

Quelle que soit l'interprétation
qu'on en donnera,

l'histoire de la Passion
évoquée par "la Ricotta"

est pour moi, la plus grande qui soit.

Et les textes qui la racontent

les plus sublimes que l'on ait écrits.

Merde !

Quoi ? T'as la fièvre ?

Tu seras viré !

Tu parles !

Cette nuit j'ai couché dehors.
Le boueux m'a réveillé.

Aujourd'hui, ceinture !

Je voudrais bien voir ça !

Surveille ton panier.

Quoi ?

A propos de paniers-repas...

Ma femme vient bouffer
avec les gosses !

Je sais pas quel saint prier !

Pas les saints qui manquent, ici.

Regarde, on dirait un musée.

Qu'est-ce que t'as contre les saints ?

T'es un sage.
T'as qu'à faucher le repas

du chien de la star,
il se fait de ces ventrées :

caviar, filets !

Eh, les saints,
rien laissé du dernier repas ?

Ici, il y a un mort de faim.

Il ne reste vraiment rien pour moi ?

Ferme-la ou je t'excommunie !

La couronne.

A vos places, pressons. On est prêts.

Le disque...

Non ! Vous êtes pires que
les joueurs de dés au pied de la croix !

Les publicains, les blasphèmes...

Le disque, Scarlatti !

Moteur.

2 050 - Première.

On tourne.

Allez le souffleur... Soufflez !

Ame renaissante

Fils de l'égarée

Fils de la disparue

Fils tourmenté

Fils blanc et vermeil

Fils sans pareil

Non, Valentina.

C'est pas ça !
T'es pas à la Comédie Française !

Fils de l'âme renaissante

Fils de l'égarée

Fils de la disparue

Fils tourmenté

Virez le nègre !

Fils sans pareil

Sonia, n'oublie pas,
t'es aux pieds du Christ !

Pas le moment de penser à ton chien !

Souffleur !

Imbéciles, il faut tout recommencer !

Sonia, sors du champ, on reprend.

2 050 - Quatrième.

Amorosi, assez de vous curer le nez,
à votre place !

A la soupe !

Venez bouffer !

T'as dégotté un panier-repas ?

Le voilà.

Mangez.

Et toi ?

Je m'en passe.

C'est comme ça.

Bon appétit !

Merci, Giovà, à ce soir.

Où tu vas ?

J'ai à faire.

A plus tard...

- Mais où tu vas ?
- J'ai à faire aussi.

T'as faim, hein ?

Ce qu'il a faim !

Je veux aller vers Terracina

Pour déjeuner dans la plaine

Je veux manger une vache bien saine

Et une brebis avec toute sa laine

On dirait mon vieux !

Imbécile.

Qu'est-ce que tu fous ?

Mon panier !

Lâche ça ! Lâche, je te dis !
Je t'étrangle, moi !

Voleur ! Saleté !

Saleté !

C'est beau ce que t'as fait, hein ?

Parce que t'es le chien d'une star,
tu te crois mieux que moi !

Vous permettez ?

Pardonnez-moi. Je vous dérange ?

Je travaille pour Télé-soir.

Dites-moi.

Permettez,
je voudrais vous interviewer...

- Pas plus de quatre questions.
- Merci.

1 re question :
que voulez-vous dire dans ce film ?

Je veux exprimer mon catholicisme,
profond, secret, archaïque.

"... catholicisme archaïque."

Et sur la société italienne ?

Le peuple le plus analphabète,

la bourgeoisie
la plus ignorante d'Europe.

Que pensez-vous de la mort ?

En tant que marxiste,
elle ne m'intéresse pas.

Dernière question :

Votre opinion
sur notre "Grand" Fellini ?

Il danse...

Il danse.

Merci. Bravo.

Au revoir.

Je suis une force du passé...

C'est un poème.

Dans la 1 re partie,
le poète décrit des ruines :

leur "histoire", leur "style"
échappent à tous.

Il passe à d'horribles constructions
modernes que tous comprennent.

Et il attaque :

"Je suis une force du passé,

"à la tradition va mon amour,

"je viens des ruines, des églises

"des retables, des bourgs,

"oubliés des Apennins ou des Préalpes

"où vécurent mes frères.

"Je tourne tel un fou sur la Tuscolana.

"Tel un chien perdu sur la Via Appia.

"Ou bien je regarde
les crépuscules à l'aube,

"sur Rome, sur les collines,
sur le monde,

"comme aux prémices
de "L'Après-Histoire"

"que je contemple par privilège

"au bord de quelque âge enfoui.

"Monstrueux est celui qui naît

"des entrailles d'une morte.

"Et moi,

"fœtus adulte,

"j'erre, moderne entre les modernes

"à la recherche de frères

"qui ne sont plus."

Vous avez compris ?

Oui, très bien.

Vous tournez sur la "Tuscolana"...

Ecrivez :

Vous n'avez rien compris
car vous êtes l'homme moyen.

Eh oui.

Et qui est l'homme moyen ?

Un monstre.

Un dangereux délinquant.

Conformiste.

Colonialiste.

Raciste.

Esclavagiste.

Poujadiste.

Vous êtes cardiaque ?

Non, touchons du bois !

Dommage, si vous étiez mort là,

ça aurait été bon
pour le lancement du film.

Après tout, vous n'existez pas.

Pour le capital,
la main d'œuvre n'existe

que pour servir la production.

Or, le producteur du film,

est le patron de votre journal.

Adieu !

Réalisateur

Pourquoi ces fleurs ?

On a rien à foutre.

"On a rien à foutre."

Et vous, vous attendez quoi ?

C'est nos oignons.

"C'est leurs oignons."

Quel joli toutou... Quelle race ?

On dirait un loulou.

Qu'il est beau !

Comment s'appelle-t-il ?

Il s'appelle Saleté.

Il est mignon.
Il ne lui manque que la parole.

A croquer !

Il te plaît ?

Beaucoup !

On fait affaire ?

Affaire ?

Je le vends.

J'ai peu d'argent sur moi, un chèque ?

1 000 lires ça te va ?
Marché conclu.

1 000 lires ! Tiens, prends.

Eh ! Le crémier !

Donne tout ce qu'il reste.

Le bon larron !

Le bon larron !

Crucifiez-les !

Me v'là !

Vas-y, cloue. Cloue-moi.

Viens, installe-toi, que je te cloue.

Ce que j'ai pu manger, aujourd'hui !

Je suis rempli.

T'as bouffé ?

De quel droit tu me demandes ça ?

Tiens, bouffe, Stracci.

Tu veux boire un coup ?

Tiens.

Anna !

Viens ici.

Qu'est-ce que tu veux ?

Fais pas de manières, viens.

Rends-nous un service.

- Fais-nous un strip-tease !
- T'es fou ?

Tu le vois, lui ?
Fais-le devant lui.

Allez, t'as rien à perdre.

On te paiera. D'accord ?

- Non.
- Vas-y, Rondo.

Joue un truc oriental.

Allez, déshabille-toi, traîne pas.

- Non.
- Déshabille-toi.

Silence...

- Remue-toi un peu...
- Silence !

Fais gaffe, Rondo,
tu vas avaler ton truc !

Silence !

Vade Retro Satanas.

Fleur de l'Orient,
belle d'Ali Baba !

Montez les croix.

Dépêchez-vous avec ces croix.

Vous tirez votre flemme, hein ?

Le fouet, voilà ce qu'il vous faudrait.
Plus vite !

Le disque, s'il vous plaît.

Allez, on y va.

Qu'est-ce que tu fous ?

Je tente ma chance !

C'est ça, fais-nous rêver...

C'est elle qui devait faire le strip.
T'as vu comme elle est fichue ?

Quelle scène tu prépares ?

Ecoute darling,
ou tu tournes ou je fous le camp.

Tu as raison.

Préparez l'autre scène.

Laissez-les sur les croix.

Doucement !

J'ai faim, moi !
Je vais me mettre à blasphémer.

Essaie et je t'en tire un.

T'es beau, toi, le Christ !
Je devrais pas protester ?

Fais-le, mais t'iras pas
au paradis avec moi.

Sur terre, je serais très bien !

Sauf que c'est pas toi qui commande.

Avec toi, ça serait pas mieux.

Blanc bonnet, bonnet blanc.

Je te comprends pas,
tu crèves toujours la faim...

Et t'es avec ceux qui t'affament.

Question de vocation :

La mienne, c'est de mourir de faim.

A vos places,
pas de temps à perdre, allons !

Dépêchez-vous, on y va.

Mettez le disque !

Pas celui des joueurs de dés !

Gluck... pas ça !

Surtout, ne bougez pas.

Il vous veut immobiles.

- Moteur.
- 442 - Première.

Action.

Pas comme ça ! Elle le répète...

Plus pieuse.

Vous ne devez pas bouger.

Assez avec vos biceps... Immobile !

Vous êtes dans un retable, compris ?

Dommage !

Quel dommage !

Manquait plus que ça !

Aucun respect !

Des blasphèmes !

Assez !

- Oui, madame.
- On recommence du début.

Implorants et surtout immobiles !

442 - Deuxième.

Le soleil !

Adieu, Phébus !

Déclouez-les.

Que c'est drôle !

Donnez-lui quelque chose
de bon à manger.

Tiens, gobe.

Fais gaffe au poussin !

Tu bouffes comme un porc !

Tiens, rince-toi la bouche.

Allez, elle est bien rouge.

Après l'entrée, passons au plat.

Allez, presse-toi.

Envoyez les éclairs !
Vite, imbécile !

Et le tonnerre !
Allez, les éclairs !

Le tonnerre !

Le vent, maintenant. Le vent !

Comment avez-vous fait pour
nous trouver dans ce trou perdu ?

Excellence...

Madame !

Monsieur Almirati !

Stracci, ta réplique.

Fais pas l'idiot, la presse est là.

Le producteur, tu te rends compte ?

Des hommes politiques,
des acteurs, la presse...

Allez, dis-moi cette réplique.

Quand tu seras au royaume des cieux,

rappelle mon nom à ton père.

Répète.

Allez, qu'est-ce que t'attends ?

Quand tu seras au royaume des cieux...

Rappelle mon nom à ton père...

Silence, on tourne !

Moteur.

2 150 - Première.

Action.

Allez, Stracci. "Quand tu seras..."

Mais qu'est-ce...

Il est mort.

Pauvre Stracci.

Crever.

Le seul moyen pour nous rappeler
qu'il était vivant.