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Ce que les jeunes femmes croient à propos de leur propre plaisir sexuel

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    Depuis plusieurs années,
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    nous avons engagé un débat national
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    sur les agressions sexuelles
    sur les campus.
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    Aucun doute,
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    il est crucial que les jeunes comprennent
    les règles fondamentales du consentement,
  • 0:13 - 0:16
    mais c'est là que prend fin
    la conversation sur le sexe.
  • 0:17 - 0:19
    Dans ce vide d'information,
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    les médias et internet --
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    ce nouveau coin de rue digital --
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    éduquent nos enfants à notre place.
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    Si nous voulons vraiment que les jeunes
    s'y livrent de façon sûre, éthique
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    et oui, agréable,
  • 0:34 - 0:38
    il est temps d'avoir une discussion
    ouverte et honnête
  • 0:38 - 0:41
    sur ce qu'il se passe après « oui »
  • 0:41 - 0:44
    et cela inclut de briser
    le plus grand tabou
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    et de parler aux jeunes
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    de la capacité et du droit des femmes
    d'éprouver du plaisir sexuel.
  • 0:51 - 0:53
    Ouais.
  • 0:53 - 0:54
    (Applaudissements)
  • 0:54 - 0:55
    Allez mesdemoiselles.
  • 0:55 - 0:57
    (Applaudissements)
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    J'ai passé trois ans à parler
    à des filles ayant entre 15 et 20 ans
  • 1:01 - 1:04
    quant à leur attitude
    et leur expérience du sexe.
  • 1:04 - 1:05
    Et j'ai découvert que,
  • 1:05 - 1:09
    si les jeunes femmes se sentent autorisées
    à se livrer à un comportement sexuel,
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    elles ne croient pas toujours
    être autorisées à l'apprécier.
  • 1:13 - 1:15
    Une étudiante en deuxième année
    d'Ivy League
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    m'a dit :
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    « Je viens d'une longue lignée
    de femmes intelligentes, fortes.
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    Ma grand-mère débordait d'énergie,
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    ma mère est une professionnelle,
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    ma sœur et moi sommes bruyantes
    et c'est notre forme de pouvoir féminin. »
  • 1:28 - 1:31
    Puis elle a poursuivi
    en me décrivant sa vie sexuelle :
  • 1:31 - 1:33
    une série de coups d'un soir
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    qui ont commencé à ses 13 ans,
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    qui n'étaient...
  • 1:36 - 1:38
    pas particulièrement responsables,
  • 1:39 - 1:41
    pas particulièrement réciproques
  • 1:41 - 1:42
    et pas particulièrement agréables.
  • 1:43 - 1:45
    Elle a haussé les épaules :
  • 1:45 - 1:49
    « Je crois que nous, les filles, sommes
    socialisées à être ces créatures dociles
  • 1:49 - 1:51
    qui n'expriment pas
    leurs désirs ou besoins. »
  • 1:52 - 1:53
    « Attends un instant, ai-je dit.
  • 1:53 - 1:56
    Ne m'as-tu pas dit que tu étais
    une femme intelligente et forte ? »
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    Elle a hésité.
  • 1:59 - 2:01
    « Je suppose, a-t-elle fini par dire,
  • 2:01 - 2:05
    que personne ne m'a dit qu'une image
    intelligente, forte s'applique au sexe. »
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    Je devrais vous dire que,
    malgré le battage médiatique,
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    les adolescents n'ont pas de relations
    plus souvent ou plus jeune
  • 2:14 - 2:16
    qu'il y a 25 ans.
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    Cependant, ils se livrent
    à d'autres comportements.
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    Quand nous ignorons cela,
  • 2:21 - 2:24
    qualifions cela comme n'étant pas du sexe,
  • 2:25 - 2:28
    cela ouvre la porte aux comportements
    risqués et au manque de respect.
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    C'est particulièrement vrai
    pour le sexe oral,
  • 2:32 - 2:35
    que les adolescents considèrent
    comme moins intime qu'un rapport sexuel.
  • 2:36 - 2:38
    Les filles me disaient :
    « Ce n'est pas important »,
  • 2:38 - 2:41
    comme si elles avaient toutes
    lu le même manuel d'instructions --
  • 2:42 - 2:45
    au moins si c'était
    les garçons qui en bénéficiaient.
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    Les jeunes femmes ont
    beaucoup de raisons de participer.
  • 2:48 - 2:50
    Cela les faisait se sentir désirées,
  • 2:50 - 2:53
    c'était une façon d'améliorer
    son statut social.
  • 2:53 - 2:56
    Parfois, c'était une façon de sortir
    d'une situation inconfortable.
  • 2:57 - 3:00
    Comme une première année
    à l'université de West Coast m'a dit :
  • 3:00 - 3:03
    « Une fille taillera une pipe à un mec
    à la fin de la soirée
  • 3:03 - 3:05
    car elle ne veut pas coucher avec lui
  • 3:05 - 3:07
    et qu'il s'attend à être satisfait.
  • 3:07 - 3:09
    Si je veux qu'il parte
  • 3:09 - 3:11
    et je veux qu'il ne se passe rien... »
  • 3:13 - 3:17
    J'ai entendu tant d'histoires de filles
    ayant du sexe oral unilatéral
  • 3:17 - 3:19
    que j'ai commencé à demander :
  • 3:19 - 3:21
    « Et si, quand vous étiez seule
    avec un mec,
  • 3:21 - 3:24
    il vous disait d'aller lui chercher
    un verre d'eau dans la cuisine
  • 3:24 - 3:28
    mais ne vous emmenait jamais
    de verre d'eau --
  • 3:28 - 3:29
    ou s'il le faisait, il dirait...
  • 3:32 - 3:33
    « Tu le veux, hein ? »
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    En rechignant complètement.
  • 3:36 - 3:38
    Vous n'accepteriez pas cela.
  • 3:39 - 3:42
    Ce n'était pas toujours
    que les garçons ne voulaient pas.
  • 3:42 - 3:44
    C'était que les filles ne voulaient pas.
  • 3:44 - 3:47
    Les filles exprimaient une honte
    concernant leurs parties génitales.
  • 3:47 - 3:51
    Comme si elles étaient
    à la fois répugnantes et sacrées.
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    Le sentiment des femmes
    sur leurs parties génitales
  • 3:55 - 3:57
    est directement lié
    à leur appréciation du sexe.
  • 3:58 - 4:02
    Pourtant Debby Herbenick,
    chercheuse à l'université d'Indiana,
  • 4:02 - 4:06
    croit que l'image que les filles ont
    de leurs parties génitales est assiégée,
  • 4:06 - 4:08
    elles subissent plus de pression
  • 4:08 - 4:12
    pour les voir comme inacceptables
    dans leur état naturel.
  • 4:13 - 4:14
    Selon des recherches,
  • 4:14 - 4:18
    trois quarts des femmes à l'université
    éliminent tous leurs poils pubiens
  • 4:18 - 4:20
    au moins de temps en temps
  • 4:20 - 4:22
    et plus de la moitié
    le font régulièrement.
  • 4:23 - 4:25
    Les filles me disaient
    qu'éliminer leurs poils
  • 4:25 - 4:27
    leur donnait une impression de propre,
  • 4:27 - 4:29
    que c'était un choix personnel.
  • 4:31 - 4:35
    Cependant, je me demandais
    si, seules sur une île déserte,
  • 4:35 - 4:38
    c'est ainsi qu'elles décideraient
    de passer leur temps.
  • 4:38 - 4:40
    (Rires)
  • 4:40 - 4:41
    En poussant plus loin,
  • 4:41 - 4:43
    une motivation plus sombre a émergé :
  • 4:43 - 4:45
    éviter l'humiliation.
  • 4:46 - 4:49
    « Les mecs se comportent
    comme si cela les dégoûtait »,
  • 4:49 - 4:50
    m'a dit une jeune femme.
  • 4:51 - 4:53
    « Personne ne veut
    qu'on parle ainsi d'elle. »
  • 4:54 - 4:56
    La montée de l'élimination
    des poils pubiens
  • 4:56 - 4:58
    m'a rappelé les années 20,
  • 4:58 - 5:02
    quand les femmes ont commencé à raser
    régulièrement leurs aisselles et jambes.
  • 5:02 - 5:05
    C'était la mode des robes à franges
  • 5:05 - 5:07
    et les membres des femmes
    étaient soudainement visibles,
  • 5:07 - 5:09
    faisant l'objet d'un examen public.
  • 5:10 - 5:13
    Je pense que c'est également un signe :
  • 5:13 - 5:17
    les parties intimes d'une fille
    peuvent faire l'objet d'un examen public,
  • 5:17 - 5:19
    de critiques
  • 5:19 - 5:23
    et il est plus question de l'allure
    que ça a pour quelqu'un d'autre
  • 5:23 - 5:25
    que de son sentiment à elle.
  • 5:26 - 5:30
    La mode du rasage a suscité
    une montée de labioplasties.
  • 5:30 - 5:35
    La labioplastie, qui est la réduction
    des petites et grandes lèvres,
  • 5:35 - 5:40
    est la chirurgie plastique à plus forte
    croissance chez les adolescentes.
  • 5:41 - 5:46
    Elle a augmenté de 80% entre 2014 et 2015
  • 5:46 - 5:50
    et si les filles de moins de 18 ans
    représentent 2% des chirurgies plastiques,
  • 5:50 - 5:53
    elles représentent 5% des labioplasties.
  • 5:54 - 5:56
    L'apparence la plus recherchée,
  • 5:56 - 6:00
    où la grande lèvre semble fondue
    comme une coquille de palourde,
  • 6:00 - 6:01
    s'appelle...
  • 6:01 - 6:02
    attendez...
  • 6:03 - 6:05
    « La Barbie ».
  • 6:05 - 6:06
    (Grognement)
  • 6:06 - 6:08
    Je crois ne pas avoir besoin de vous dire
  • 6:08 - 6:11
    que Barbie est a) en plastique
  • 6:11 - 6:14
    et b) n'a pas de parties génitales.
  • 6:14 - 6:16
    (Rires)
  • 6:16 - 6:19
    La mode de la labioplastie
    est devenue si inquiétante
  • 6:19 - 6:23
    que l'institut américain
    des obstétriciens et gynécologues
  • 6:23 - 6:25
    a fait une déclaration sur la procédure,
  • 6:25 - 6:27
    qui est rarement médicalement indiquée,
  • 6:28 - 6:30
    qui n'a pas été prouvée sûre
  • 6:30 - 6:36
    et dont les effets secondaires incluent
    cicatrices, insensibilité, douleur
  • 6:36 - 6:38
    et sensation sexuelle diminuée.
  • 6:39 - 6:40
    Certes,
  • 6:40 - 6:42
    et heureusement,
  • 6:42 - 6:44
    le nombre de filles impliquées
    est assez réduit,
  • 6:45 - 6:48
    mais vous pourriez les voir
    comme des canaris dans une mine,
  • 6:48 - 6:52
    nous disant quelque chose d'important
    sur comment les filles voient leur corps.
  • 6:54 - 6:55
    Sara McCelland,
  • 6:55 - 6:58
    une psychologue
    de l'université du Michigan,
  • 6:58 - 7:02
    a inventé mon expression préférée
    en parlant de cela :
  • 7:03 - 7:05
    « justice intime ».
  • 7:07 - 7:08
    C'est l'idée selon laquelle
  • 7:08 - 7:11
    le sexe a des implications
    politiques et personnelles,
  • 7:11 - 7:13
    comme qui fait la vaisselle à la maison
  • 7:13 - 7:15
    ou passe l'aspirateur sur le tapis.
  • 7:16 - 7:19
    Cela pose des problèmes similaires
    concernant l'inégalité,
  • 7:20 - 7:21
    la disparité économique,
  • 7:22 - 7:23
    la violence,
  • 7:23 - 7:24
    la santé physique et mentale.
  • 7:25 - 7:29
    La justice intime
    nous demande de considérer
  • 7:29 - 7:32
    qui a le droit de se livrer
    à une expérience.
  • 7:32 - 7:34
    Qui a le droit d'en profiter ?
  • 7:34 - 7:37
    Qui est le bénéficiaire principal ?
  • 7:37 - 7:41
    Comment chaque partenaire
    définit-il ce qui est « assez bien » ?
  • 7:42 - 7:46
    Honnêtement, je pense que ces questions
    sont épineuses et parfois traumatisantes
  • 7:46 - 7:48
    à confronter pour les femmes adultes,
  • 7:49 - 7:51
    mais quand nous parlons de filles,
  • 7:51 - 7:57
    je revenais à l'idée
    que l'expérience sexuelle initiale
  • 7:57 - 7:59
    ne devrait pas être une épreuve
    qu'il faille surmonter.
  • 8:02 - 8:05
    Dans son travail, McClelland a découvert
    que les jeunes femmes
  • 8:05 - 8:07
    avaient plus de chances
    que les jeunes hommes
  • 8:07 - 8:11
    d'utiliser le plaisir de leur partenaire
    comme une mesure de leur satisfaction.
  • 8:11 - 8:12
    Elles diraient :
  • 8:12 - 8:14
    « S'il est sexuellement satisfait,
  • 8:14 - 8:16
    alors je suis sexuellement satisfaite. »
  • 8:16 - 8:20
    Les jeunes hommes avaient plus de chances
    de mesurer leur satisfaction
  • 8:20 - 8:23
    en fonction de leur propre orgasme.
  • 8:23 - 8:26
    Les femmes définissaient
    différemment du mauvais sexe.
  • 8:28 - 8:29
    Dans le sondage le plus vaste
  • 8:29 - 8:33
    jamais conduit sur le comportement
    sexuel des Américains,
  • 8:33 - 8:36
    elles signalaient de la douleur
    dans leurs rapports sexuels
  • 8:36 - 8:38
    30% du temps.
  • 8:40 - 8:42
    Elles utilisaient aussi des mots
    comme « déprimant »,
  • 8:43 - 8:45
    « humiliant »,
  • 8:45 - 8:46
    « dégradant ».
  • 8:46 - 8:50
    Les jeunes hommes
    n'utilisaient jamais ce langage.
  • 8:50 - 8:54
    Quand les jeunes femmes rapportent
    des niveaux de satisfaction sexuelle
  • 8:54 - 8:57
    qui sont égaux ou plus élevés
    que ceux des jeunes hommes --
  • 8:57 - 8:59
    c'est le cas dans les études --
  • 8:59 - 9:01
    cela peut être trompeur.
  • 9:02 - 9:05
    Si une fille entame une relation
    en espérant que cela ne fasse pas mal,
  • 9:05 - 9:07
    voulant se sentir proche
    de son partenaire,
  • 9:07 - 9:09
    s'attendant à ce qu'il ait un orgasme,
  • 9:10 - 9:13
    elle sera satisfaite
    si ces critères sont remplis.
  • 9:13 - 9:16
    Il n'y a rien de mal à vouloir
    se sentir proche de son partenaire
  • 9:16 - 9:18
    ou le vouloir heureux,
  • 9:18 - 9:20
    l'orgasme n'est pas la seule
    mesure de l'expérience...
  • 9:22 - 9:23
    mais l'absence de douleur --
  • 9:24 - 9:27
    c'est placer la barre très bas
    pour sa satisfaction sexuelle.
  • 9:29 - 9:31
    En écoutant tout cela
    et en y réfléchissant,
  • 9:31 - 9:37
    j'ai réalisé que nous pratiquions
    un genre d'excision psychologique
  • 9:37 - 9:38
    sur les filles américaines.
  • 9:38 - 9:40
    Dès leur plus jeune âge,
  • 9:40 - 9:42
    les parents des garçons
    ont plus de chances
  • 9:42 - 9:44
    de nommer les parties de leur corps,
  • 9:44 - 9:46
    ils diront au moins :
    « Voici ton zizi. »
  • 9:46 - 9:49
    Les parents des filles
    passent du nombril aux genoux
  • 9:49 - 9:53
    et ne nomment pas toute cette situation.
  • 9:53 - 9:54
    (Rires)
  • 9:54 - 9:58
    Il n'y pas de meilleure façon
    de rendre une chose indicible
  • 9:58 - 9:59
    que de ne pas la nommer.
  • 10:00 - 10:03
    Quand les enfants ont
    leur éducation sur la puberté
  • 10:03 - 10:06
    et apprennent que les garçons
    ont des érections, des éjaculations
  • 10:07 - 10:08
    et les filles ont...
  • 10:08 - 10:11
    des règles et des grossesses non désirées.
  • 10:12 - 10:16
    Ils voient ce diagramme interne
    du système reproductif féminin --
  • 10:16 - 10:19
    celui qui ressemble un peu
    à une tête de bœuf --
  • 10:19 - 10:20
    (Rires)
  • 10:23 - 10:25
    Cela est toujours grisé entre les jambes.
  • 10:26 - 10:28
    Nous ne parlons jamais de vulve,
  • 10:28 - 10:30
    certainement pas de clitoris.
  • 10:30 - 10:32
    Il n'est pas surprenant
  • 10:32 - 10:35
    que moins de la moitié
    des adolescentes entre 14 et 17 ans
  • 10:35 - 10:37
    se soient déjà masturbées.
  • 10:37 - 10:40
    Puis elles débutent
    leur expérience avec un partenaire
  • 10:40 - 10:42
    et nous nous attendons
    à ce qu'elles pensent
  • 10:42 - 10:44
    que le sexe, c'est pour elles,
  • 10:44 - 10:49
    qu'elles pourront articuler leurs besoins,
    leurs désirs, leurs limites.
  • 10:49 - 10:51
    C'est irréaliste.
  • 10:52 - 10:54
    Voici une idée.
  • 10:54 - 10:58
    L'investissement des filles envers
    le plaisir de leur partenaire demeure,
  • 10:58 - 11:00
    peu importe le sexe de leur partenaire.
  • 11:01 - 11:03
    Dans les relations homosexuelles,
  • 11:03 - 11:05
    l'écart d'orgasme disparaît.
  • 11:06 - 11:09
    Les jeunes femmes ont un orgasme
    aussi souvent que les hommes.
  • 11:10 - 11:12
    Les filles lesbiennes
    et bisexuelles me disaient
  • 11:12 - 11:16
    qu'elles ont la liberté
    de sortir des chemins battus --
  • 11:16 - 11:19
    elles sont libres de créer
    une relation qui fonctionne pour elles.
  • 11:19 - 11:23
    Les filles homosexuelles contestaient
    l'idée du premier rapport
  • 11:23 - 11:25
    comme définition de la virginité.
  • 11:25 - 11:28
    Pas que les rapports sexuels
    ne soient pas importants,
  • 11:28 - 11:32
    mais on peut questionner
    pourquoi nous considérons cet acte,
  • 11:32 - 11:35
    que les filles associent
    à de l'inconfort, de la douleur,
  • 11:35 - 11:38
    comme étant la limite
    de l'âge adulte sexuel --
  • 11:38 - 11:40
    bien plus significatif,
  • 11:40 - 11:43
    bien plus transformateur
    que toute autre chose.
  • 11:44 - 11:47
    On peut considérer
    comment cela sert les filles ;
  • 11:47 - 11:50
    que cela les protège des maladies,
  • 11:50 - 11:53
    de la coercition, de la trahison,
    de l'agression.
  • 11:54 - 11:57
    Que ce soit encourager
    la mutualité et l'attention ;
  • 11:57 - 12:01
    ce que cela signifie pour leur vision
    d'autres actes sexuels ;
  • 12:01 - 12:03
    si cela leur donne plus de contrôle
  • 12:03 - 12:05
    et de joie durant leur expérience,
  • 12:06 - 12:09
    ce que cela signifie
    pour les ados homosexuels,
  • 12:09 - 12:13
    qui peuvent avoir de multiples partenaires
    sans avoir de rapport hétérosexuel.
  • 12:14 - 12:16
    J'ai demandé à une fille homo :
  • 12:17 - 12:19
    « Comment as-tu su
    que tu n'étais plus vierge ? »
  • 12:20 - 12:21
    Elle a dû chercher sur Google.
  • 12:21 - 12:23
    (Rires)
  • 12:23 - 12:25
    Et Google n'avait pas raison.
  • 12:25 - 12:27
    (Rires)
  • 12:27 - 12:30
    Elle a fini par décider
    qu'elle n'était plus vierge
  • 12:30 - 12:33
    depuis son premier orgasme
    avec une partenaire.
  • 12:34 - 12:36
    J'ai pensé -
  • 12:36 - 12:37
    wahou.
  • 12:37 - 12:40
    Et si, durant un instant,
  • 12:40 - 12:42
    nous imaginions
    que c'était la définition ?
  • 12:44 - 12:46
    Pas que les rapports
    ne soient pas importants --
  • 12:46 - 12:47
    bien sûr qu'ils le sont --
  • 12:47 - 12:50
    mais ce n'est pas la seule chose
    qui est importante
  • 12:50 - 12:54
    et au lieu de penser au sexe
    comme une course vers un but,
  • 12:54 - 12:59
    cela aide à le reconceptualiser
    comme un ensemble d'expériences
  • 12:59 - 13:04
    qui incluent la chaleur,
    l'affection, l'excitation,
  • 13:04 - 13:07
    le désir, le toucher, l'intimité.
  • 13:08 - 13:10
    Cela vaut la peine
    de demander aux jeunes :
  • 13:10 - 13:13
    « Qui est vraiment la personne
    la plus expérimentée sexuellement ?
  • 13:13 - 13:16
    Celle qui pelote un partenaire
    durant trois heures
  • 13:17 - 13:21
    et connaît la tension sensuelle
    et la communication
  • 13:21 - 13:25
    ou celle qui se bourre en soirée
    et couche avec quelqu'un aléatoirement
  • 13:25 - 13:29
    afin de perdre sa « virginité »
    avant d'aller à l'université ? »
  • 13:30 - 13:33
    La seule façon qu'a ce changement
    de pensée d'arriver
  • 13:33 - 13:37
    est si nous parlons plus
    de sexe aux jeunes --
  • 13:37 - 13:39
    si nous normalisons ces discussions
  • 13:39 - 13:42
    en les intégrant au quotidien,
  • 13:42 - 13:46
    en parlant de ces actes intimes
    différemment --
  • 13:46 - 13:49
    la façon dont nous avons
    majoritairement changé
  • 13:49 - 13:51
    est notre façon de parler
    des femmes dans la sphère publique.
  • 13:52 - 13:56
    Considérez un sondage
    de 300 filles choisies aléatoirement
  • 13:56 - 13:59
    fait par une université
    néerlandaise et américaine,
  • 13:59 - 14:00
    deux universités similaires,
  • 14:00 - 14:03
    parlant de leur première
    expérience du sexe.
  • 14:04 - 14:09
    Les Néerlandaises incarnaient tout
    ce que nous disons vouloir de nos filles.
  • 14:09 - 14:11
    Il y avait moins de conséquences négatives
  • 14:11 - 14:14
    comme des maladies,
    des grossesses, des regrets --
  • 14:15 - 14:16
    plus d'issues positives
  • 14:16 - 14:19
    comme pouvoir communiquer
    avec leur partenaire,
  • 14:19 - 14:21
    qu'elles disaient très bien connaître ;
  • 14:21 - 14:23
    une préparation responsable
    à l'expérience ;
  • 14:23 - 14:25
    de la satisfaction.
  • 14:26 - 14:27
    Quel est leur secret ?
  • 14:28 - 14:32
    Les Néerlandaises ont dit
    que leurs médecins, profs et parents
  • 14:32 - 14:34
    leur parlaient honnêtement,
  • 14:34 - 14:35
    depuis très jeune,
  • 14:35 - 14:40
    de sexe, de plaisir et de l'importance
    de la confiance mutuelle.
  • 14:41 - 14:43
    De plus,
  • 14:43 - 14:45
    alors que les parents américains
    n'étaient pas toujours
  • 14:45 - 14:48
    moins à l'aise à parler de sexe,
  • 14:48 - 14:50
    nous avons tendance
    à formuler ces conversations
  • 14:50 - 14:54
    uniquement en termes
    de risque ou de danger
  • 14:55 - 14:59
    alors que les parents néerlandais parlent
    d'équilibre entre responsabilité et joie.
  • 15:00 - 15:01
    Je dois vous dire,
  • 15:01 - 15:03
    en tant que parent,
  • 15:03 - 15:05
    cela m'a frappée
  • 15:05 - 15:08
    car je le sais,
  • 15:08 - 15:10
    si je ne m'étais pas
    plongée dans cette recherche,
  • 15:10 - 15:14
    j'aurais parlé à ma fille
    de contraception,
  • 15:14 - 15:16
    de protection contre les maladies,
  • 15:16 - 15:19
    de consentement car je suis moderne
  • 15:19 - 15:20
    et j'aurais pensé...
  • 15:22 - 15:23
    bon boulot.
  • 15:24 - 15:27
    Je sais maintenant que cela ne suffit pas.
  • 15:28 - 15:31
    Je sais aussi ce que j'espère
    pour nos filles.
  • 15:32 - 15:36
    Je veux qu'elles voient la sexualité
    comme une source de connaissance de soi,
  • 15:36 - 15:38
    de créativité et de communication,
  • 15:38 - 15:41
    malgré des risques potentiels.
  • 15:41 - 15:45
    Je veux qu'elles puissent se délecter
    de la sensualité de leur corps
  • 15:45 - 15:46
    sans y être réduites.
  • 15:47 - 15:50
    Je veux qu'elles puissent demander
    ce qu'elles veulent au lit
  • 15:50 - 15:52
    et l'obtenir.
  • 15:53 - 15:56
    Je veux qu'elles soient protégées
    des grossesses non désirées,
  • 15:56 - 15:57
    des maladies,
  • 15:57 - 15:58
    de la cruauté,
  • 15:59 - 16:00
    de la déshumanisation,
  • 16:00 - 16:01
    de la violence.
  • 16:02 - 16:04
    Si elles sont agressées,
  • 16:04 - 16:07
    je veux qu'elles aient des recours
    auprès de leurs écoles,
  • 16:07 - 16:09
    de leurs employeurs,
  • 16:09 - 16:10
    des tribunaux.
  • 16:11 - 16:13
    C'est beaucoup demander
  • 16:13 - 16:14
    mais ce n'est pas trop.
  • 16:15 - 16:20
    En tant que parents, professeurs,
    défenseurs et activistes,
  • 16:20 - 16:24
    nous avons élevé une génération
    de filles qui ont une voix,
  • 16:24 - 16:28
    qui s'attendent à un traitement
    égalitaire à la maison,
  • 16:28 - 16:29
    en cours,
  • 16:30 - 16:31
    au travail.
  • 16:32 - 16:36
    Il est temps d'exiger la justice intime
  • 16:36 - 16:39
    dans leur vie personnelle également.
  • 16:40 - 16:41
    Merci.
  • 16:41 - 16:44
    (Applaudissements)
Title:
Ce que les jeunes femmes croient à propos de leur propre plaisir sexuel
Speaker:
Peggy Orenstein
Description:

Pourquoi les filles pensent-elles avoir le droit de se livrer à des activités sexuelles mais pas d'en profiter ? Durant trois ans, l'auteur Peggy Orenstein a interviewé des filles de 15 à 20 ans sur leur attitude à l'égard du sexe et sur leur expérience du sujet. Elle parle du plaisir qui manque énormément dans leurs expériences sexuelles et nous appelle à réduire « l'écart d'orgasme » en parlant honnêtement à nos filles dès leur jeune âge de sexe, de corps, de plaisir et d'intimité.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
17:00

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