< Return to Video

L'histoire des objets fabriqués

  • 0:00 - 0:20
    Vous avez un de ces appareils ?
  • 0:21 - 0:22
    Je suis un peu accro au mien.
  • 0:22 - 0:25
    En fait, je suis pas mal accro à tous mes trucs.
  • 0:25 - 0:27
    Vous êtes-vous déjà demandé d'où viennent toutes les choses qu'on achète
  • 0:27 - 0:29
    et où elles vont quand on les jette ?
  • 0:30 - 0:32
    Je ne pouvais pas m'arrêter d'y penser. Alors, j'ai commencé à faire des recherches.
  • 0:32 - 0:35
    Ce que j'ai découvert, c'est que les objets traversent un système
  • 0:36 - 0:41
    qui passe de l'extraction à la production, à la distribution, à la consommation et à la mise au rebut.
  • 0:42 - 0:46
    C'est ce qu'on appelle l'économie matérielle. J'ai creusé un peu plus le sujet.
  • 0:47 - 0:49
    En fait, pendant 10 ans, j'ai voyagé à travers le monde
  • 0:49 - 0:52
    pour comprendre l'origine des choses et où elles vont.
  • 0:53 - 0:55
    Vous savez ce que j'ai découvert ? On ne nous dit pas tout.
  • 0:56 - 0:58
    L'explication qu'on nous donne est incomplète.
  • 0:59 - 1:02
    À première vue, on croirait que le système fonctionne sans problèmes.
  • 1:03 - 1:05
    Mais la vérité est que ce système est en crise.
  • 1:06 - 1:09
    La raison de la crise, c'est que le système est linéaire
  • 1:09 - 1:11
    et que nous vivons sur une planète qui a ses limites.
  • 1:11 - 1:15
    Ça ne peut pas fonctionner indéfiniment.
  • 1:16 - 1:19
    À chaque étape, ce système interagit avec le monde réel.
  • 1:20 - 1:22
    Dans la vraie vie, ça ne se déroule pas sur une page blanche.
  • 1:23 - 1:26
    Le système interagit avec les sociétés, les cultures, les économies et l'environnement.
  • 1:27 - 1:29
    Le système a ses limites,
  • 1:30 - 1:33
    mais on ne les voit pas, car le diagramme est incomplet.
  • 1:34 - 1:37
    Repartons du début, en essayant de remplir les blancs, pour voir quels éléments sont manquants.
  • 1:37 - 1:41
    Un des éléments manquants les plus importants, c'est les gens !
  • 1:41 - 1:44
    Les gens vivent et travaillent, tout au long de ce système.
  • 1:45 - 1:48
    Dans ce système, certaines personnes sont considérées plus importantes;
  • 1:48 - 1:50
    certaines ont un plus grand droit de parole. Qui sont-elles ?
  • 1:50 - 1:52
    Eh bien, le gouvernement, par exemple.
  • 1:52 - 1:55
    Mes amis me disent que je devrais utiliser un tank pour symboliser le gouvernement.
  • 1:55 - 1:58
    Ça s'applique dans beaucoup de pays, et de plus en plus aux États-Unis.
  • 1:58 - 2:02
    Après tout, plus de 50% de nos taxes fédérales vont au budget militaire ...
  • 2:02 - 2:04
    Néanmoins, j'utilise une personne pour symboliser le gouvernement
  • 2:05 - 2:07
    parce que je suis encore convaincue que les gouvernements doivent être faits
  • 2:08 - 2:10
    PAR le peuple et POUR le peuple.
  • 2:10 - 2:15
    C'est le rôle des gouvernements de veiller sur nous, de prendre soin de nous. C'est leur travail !
  • 2:16 - 2:17
    Puis viennent les corporations.
  • 2:18 - 2:20
    Pourquoi le dessin des corporations est plus gros que le gouvernement?
  • 2:20 - 2:22
    C'est parce qu'elles SONT plus grosses que le gouvernement.
  • 2:22 - 2:27
    Sur les 100 plus importantes économies sur la planète, 51 sont des corporations.
  • 2:28 - 2:32
    En même temps que les corporations grossissent et obtiennent plus de pouvoir, le gouvernement
  • 2:33 - 2:34
    commence à se soucier pas mal plus de la satisfaction
  • 2:35 - 2:36
    de ces gens, plutôt que de notre bien-être à nous.
  • 2:37 - 2:40
    Que manque-t-il d'autre, dans cette image ?
  • 2:40 - 2:42
    Commençons par l'extraction,
  • 2:42 - 2:45
    qui est un joli mot pour : l'exploitation des ressources naturelles,
  • 2:46 - 2:48
    qui est un joli mot pour : saccager la planète.
  • 2:49 - 2:53
    À quoi ça ressemble ? On abat des arbres, on éventre des montagnes pour les vider de leurs métaux,
  • 2:53 - 2:55
    on utilise toute l'eau et on extermine les animaux.
  • 2:56 - 2:58
    On rencontre ici la première limite :
  • 2:59 - 3:03
    On va manquer de ressources. On utilise trop de choses!
  • 3:04 - 3:07
    Je sais que c'est dur à entendre, mais c'est la vérité : nous devons y faire face.
  • 3:07 - 3:09
    Dans les 30 dernières années seulement,
  • 3:09 - 3:14
    1/3 des ressources naturelles de la planète ont été exploitées. DISPARUES.
  • 3:15 - 3:19
    On coupe, on creuse, on saccage la planète si rapidement
  • 3:20 - 3:23
    qu'on nuit aux humains qui l'habitent.
  • 3:24 - 3:29
    Aux États-Unis, il ne nous reste que 4% de nos forêts d'origine.
  • 3:30 - 3:32
    40% des cours d'eau sont maintenant non-potables.
  • 3:33 - 3:36
    Et le problème, ce n'est pas qu'on utilise trop de choses,
  • 3:36 - 3:41
    mais en plus, on utilise plus que notre part. Nous représentons 5% de la population planétaire
  • 3:41 - 3:47
    mais nous consommons 30% des ressources, et créons 30% des déchets de la planète.
  • 3:47 - 3:51
    Si tout le monde consommait comme le font les Américains, il nous faudrait de 3 à 5 planètes.
  • 3:52 - 3:54
    Et vous savez quoi ? On en a juste UNE !
  • 3:55 - 3:59
    Qu'est-ce que les États-Unis ont trouvé comme solution ? S'approprier la part de quelqu'un d'autre !
  • 3:59 - 4:02
    Ce quelqu'un d'autre, c'est le Tiers-Monde, mieux connu sous le nom de :
  • 4:03 - 4:06
    La place où, par magie, nos déchets se ramassent.
  • 4:07 - 4:10
    De quoi ça a l'air ? Du pareil au même : le saccage généralisé.
  • 4:11 - 4:15
    75% des pêcheries sont exploitées à pleine capacité, et même plus.
  • 4:16 - 4:19
    80% des forêts de la planète n'existent plus.
  • 4:20 - 4:23
    Juste en Amazonie, 2000 arbres disparaissent chaque minute.
  • 4:24 - 4:26
    Ça équivaut à 7 terrains de football à chaque minute.
  • 4:26 - 4:28
    Et les gens qui y vivent ?
  • 4:29 - 4:32
    Selon ces gens-là, ils ne possèdent pas ces ressources
  • 4:33 - 4:36
    même s'ils vivent là depuis plusieurs générations, ce ne sont pas eux qui ont le pouvoir de production
  • 4:36 - 4:39
    et ils n'achètent presque rien. Dans ce système,
  • 4:39 - 4:43
    si vous ne possédez rien ou n'achetez rien, vous ne valez rien.
  • 4:44 - 4:48
    Donc, ensuite, le matériel passe à la '' production '' . Ce qu'on fait, c'est utiliser de l'énergie
  • 4:49 - 4:54
    pour amalgamer des produits chimiques avec les ressources naturelles pour fabriquer des objets qui sont toxiques.
  • 4:55 - 4:59
    En tout, on utilise plus de 100 000 produits chimiques synthétiques dans l'industrie commerciale.
  • 4:59 - 5:02
    Seulement quelques-uns ont été testés en regard de leur impact sur la santé
  • 5:02 - 5:04
    et AUCUN n'a été testé pour leurs impacts lorsqu'ils sont utilisés ensemble,
  • 5:05 - 5:08
    et ils sont utilisés ensemble tous les jours...
  • 5:08 - 5:12
    Donc, on ne connaît pas le réel impact sur la santé et l'environnement de tous ces produits chimiques toxiques.
  • 5:12 - 5:15
    Mais on sait une chose : les produits toxiques qu'on utilise s'emmagasinent dans les objets fabriqués.
  • 5:16 - 5:19
    Tant qu'on continuera à utiliser des produits toxiques dans nos systèmes de production,
  • 5:20 - 5:22
    les objets qu'on rapporte dans nos maisons, milieux de travail et écoles
  • 5:22 - 5:26
    vont être toxiques. Par le fait même, nos corps aussi ...
  • 5:27 - 5:29
    Comme les A.I. (agents ignifuges).
  • 5:30 - 5:33
    C'est un produit chimique qui rend ininflammable, mais qui est très toxique.
  • 5:34 - 5:40
    C'est une neurotoxine, donc toxique pour le cerveau. Qu'est-ce qu'on fait, à utiliser un produit comme ça ?
  • 5:40 - 5:45
    On l'utilise pour fabriquer des ordinateurs, des appareils électriques, des sofas, des matelas, même des oreillers !
  • 5:46 - 5:50
    En fait, on trempe nos oreillers dans une neurotoxine
  • 5:50 - 5:53
    et ensuite, on les amène à la maison et on met notre tête dessus pour 8 heures chaque nuit.
  • 5:54 - 5:57
    Il me semble que dans un pays avec autant de potentiel,
  • 5:58 - 6:01
    on pourrait trouver une meilleure idée pour empêcher nos têtes de s'enflammer pendant la nuit ...
  • 6:01 - 6:05
    Aussi, ces produits toxiques s'infiltrent dans la chaîne alimentaire, et finissent dans nos corps.
  • 6:06 - 6:08
    Savez-vous ce qui, au sommet de la chaîne alimentaire,
  • 6:08 - 6:12
    a le niveau le plus élevé de contamination toxique ? Le lait maternel des humains.
  • 6:13 - 6:18
    Ça veut dire que nous avons atteint un degré où les plus petits membres de nos sociétés, nos bébés,
  • 6:19 - 6:23
    reçoivent la dose de produits chimiques la plus élevée de leur vie, parce que leur mère les allaite.
  • 6:24 - 6:27
    N'est-ce pas une incroyable violation ?
  • 6:28 - 6:31
    L'allaitement devrait être l'acte nourricier le plus fondamental;
  • 6:32 - 6:35
    ce devrait être sacré et sécuritaire. Il reste que l'allaitement est la meilleure option
  • 6:36 - 6:41
    et que les mères devraient définitivement continuer à allaiter, mais on devrait protéger ça. ILS devraient le protéger.
  • 6:42 - 6:44
    Je croyais qu'ils devaient veiller sur nous ...
  • 6:45 - 6:47
    Évidemment, les gens qui sont le plus en contact avec ces produits toxiques,
  • 6:48 - 6:51
    ce sont les travailleurs des usines. Plusieurs d'entre eux sont des femmes en âge de se reproduire.
  • 6:52 - 6:55
    Elles travaillent avec des produits toxiques reproductifs, cancérigènes et plus encore.
  • 6:55 - 6:59
    Maintenant, je vous demande : quelle femme en âge de se reproduire
  • 7:00 - 7:02
    choisirait un emploi où elle serait exposée à des produits toxiques
  • 7:03 - 7:07
    sauf celle qui n'a pas d'autres options ? Et c'est la '' beauté '' de notre système ?
  • 7:08 - 7:10
    L'érosion de l'environnement et des économies locales d'ici
  • 7:11 - 7:14
    assure un nombre constant de gens qui n'ont pas d'autres options.
  • 7:15 - 7:19
    Globalement, 200 000 personnes par jour quittent un environnement
  • 7:19 - 7:21
    qui leur ont permis de vivre pendant des générations
  • 7:21 - 7:27
    vers des villes, plusieurs dans des bidonvilles, et cherchent pour du travail, peu importe à quel point ce travail est toxique.
  • 7:28 - 7:30
    Vous voyez, ce ne sont pas juste des ressources qui sont gaspillées par ce système,
  • 7:31 - 7:34
    mais des gens aussi. Des communautés complètes sont gaspillées.
  • 7:34 - 7:37
    Oui, Toxicité à la production = toxicité à la consommation.
  • 7:38 - 7:40
    Plusieurs des produits toxiques quittent les usines DANS les produits,
  • 7:41 - 7:45
    mais encore plus quittent les usines en tant que sous-produits, ou pollution. Et ça fait beaucoup de pollution !
  • 7:46 - 7:51
    Aux États-Unis, notre industrie admet qu'elle libère environ 4 milliards de livres de produits toxiques chaque année
  • 7:52 - 7:54
    et c'est probablement beaucoup plus, vu que ça, c'est ce qu'ils admettent !
  • 7:55 - 7:56
    Voilà une autre limite, parce ... Ark !
  • 7:57 - 8:01
    Qui voudrait voir et sentir 4 milliards de livres de produits chimiques ? Donc, que font-ils ?
  • 8:02 - 8:05
    Ils déplacent les usines polluantes outre-mer. Ils vont polluer la terre de quelqu'un d'autre !
  • 8:06 - 8:10
    Mais surprise ! Beaucoup de la pollution de l'air revient directement sur nous, transportée par le vent.
  • 8:11 - 8:15
    Que se passe-t-il après que toutes ces ressources sont transformées en produits ?
  • 8:15 - 8:17
    Eh bien, ils arrivent ici, pour la distribution.
  • 8:18 - 8:22
    Distribution signifie: ' 'vendre toute cette cochonnerie toxique aussi vite que possible ''.
  • 8:23 - 8:28
    Le but est que les prix restent bas, que les gens continuent d'acheter, et que les inventaires changent continuellement.
  • 8:29 - 8:32
    Comment ils gardent les prix bas ? Ils ne paient pas les travailleurs très cher,
  • 8:33 - 8:38
    et ils lésinent sur l'assurance-santé quand ils le peuvent. Ça s'appelle '' l'externalisation des coûts''.
  • 8:38 - 8:42
    Ce que ça veut dire, c'est que le coût réel de production n'est pas considéré dans le prix.
  • 8:43 - 8:46
    Autrement dit, nous ne payons pas pour les produits que nous achetons.
  • 8:46 - 8:48
    Je pensais à ça l'autre jour :
  • 8:48 - 8:50
    Je voulais écouter les nouvelles, donc je suis allée
  • 8:51 - 8:52
    chez Radio Shack pour acheter une radio.
  • 8:53 - 8:56
    J'ai trouvé une radio toute petite et vraiment mignonne pour 4,99 $.
  • 8:57 - 8:59
    J'attendais dans la file pour l'acheter, et je me disais :
  • 9:00 - 9:03
    Comment le 4.99 $ peut-il englober le coût
  • 9:03 - 9:08
    de fabrication et de transport de cette radio ? Le métal vient probablement d'Afrique du Sud,
  • 9:08 - 9:12
    le pétrole d'Irak, le plastique de Chine,
  • 9:13 - 9:16
    et peut-être que tout ça a été assemblé par un Mexicain de 15 ans.
  • 9:18 - 9:21
    4,99 $, ça ne couvre même pas le prix de location de l'espace qu'occupait la radio sur la tablette,
  • 9:22 - 9:25
    le salaire de l'employé qui m'a aidée à la choisir,
  • 9:26 - 9:28
    ou les voyages par bateau et par camion que les pièces de la radio ont effectués.
  • 9:30 - 9:33
    Ainsi, j'ai réalisé que je n'avais pas payé pour cette radio. Alors, qui l'a fait à ma place ?
  • 9:34 - 9:37
    Eh bien, ces personnes ont payé par la perte de leurs ressources naturelles.
  • 9:38 - 9:42
    Celles-là ont payé par la perte de leur air propre, et donc par une augmentation des taux d'asthme et de cancer.
  • 9:43 - 9:47
    Des enfants au Congo payent de leur futur: 30 % des enfants au Congo
  • 9:48 - 9:49
    aujourd'hui doivent lâcher l'école et travailler dans des mines de coltan,
  • 9:50 - 9:52
    un minerai dont on a besoin pour que nos appareils électroniques soient abordables et jetables.
  • 9:53 - 9:56
    Ces personnes ont même payé en ayant à couvrir eux-mêmes leur assurance santé.
  • 9:57 - 10:02
    À travers tout ce système, des gens ont payé pour que je puisse payer cette radio 4,99 $.
  • 10:02 - 10:05
    Et leurs contributions ne sont écrites dans aucun livre de compte.
  • 10:06 - 10:10
    C'est ce que je veux dire par: '' Les compagnies externalisent les coûts réels de production ''.
  • 10:11 - 10:15
    Ça nous amène à la flèche magique de la consommation.
  • 10:16 - 10:19
    Elle est le coeur du système, le moteur qui la fait fonctionner.
  • 10:20 - 10:24
    Elle est tellement importante, que la protéger est devenue la priorité de ces gens.
  • 10:25 - 10:28
    C'est pourquoi, après le 11 septembre 2001, quand notre pays était sous le choc,
  • 10:29 - 10:31
    et que le Président Bush aurait pu suggérer n'importe quoi d'approprié :
  • 10:32 - 10:37
    faire le deuil, prier, espérer ... NON. Il nous a dit de magasiner. MAGASINER ?!
  • 10:37 - 10:43
    Nous sommes devenus une nation de consommateurs. Notre identité fondamentale est maintenant d'être des consommateurs,
  • 10:44 - 10:47
    pas des mères, des profs, des fermiers, mais des consommateurs.
  • 10:48 - 10:51
    La façon suprême de mesurer et montrer notre valeur,
  • 10:52 - 10:56
    c'est de montrer à quel point nous contribuons à cette flèche, à quel point nous consommons.
  • 10:57 - 11:02
    On achète, on achète, on achète. Il faut renouveler l'inventaire. Et nous le faisons !
  • 11:03 - 11:06
    Devinez quel pourcentage du matériel fabriqué dans ce système est toujours utilisé 6 mois après sa date d'achat en Amérique du Nord ?
  • 11:07 - 11:21
    50 %? 20 %? Non. UN POURCENT ! Autrement dit, 99 % des choses
  • 11:21 - 11:25
    récoltées, extraites, transformées, transportées - 99 % du matériel qui traverse ce système -
  • 11:26 - 11:30
    est jeté avant 6 mois. Peut-on espérer
  • 11:31 - 11:35
    vivre sur une planète avec un tel débit d'utilisation ? Ça n'a pas toujours été comme ça.
  • 11:35 - 11:39
    L'Américain moyen consomme aujourd'hui 2 fois ce qu'il consommait il y a 50 ans.
  • 11:39 - 11:44
    Demandez à votre grand-mère. Dans son temps, la débrouillardise et l'économie étaient des vertus.
  • 11:45 - 11:49
    Comment tout ça est arrivé ? Ça ne s'est pas fait par magie : ça a été planifié.
  • 11:50 - 11:54
    Peu après la Seconde Guerre mondiale, ces gens ont cherché une façon de stimuler l'économie.
  • 11:55 - 11:58
    L'analyse Victor Lebow a élaboré une solution
  • 11:58 - 12:01
    qui est devenue la norme pour le système entier.
  • 12:01 - 12:05
    Il a dit: '' Notre économie produit énormément : elle exige que nous fassions de la consommation un mode de vie,
  • 12:06 - 12:10
    que l'achat et la consommation soient des rituels, que nous cherchions notre satisfaction spirituelle
  • 12:11 - 12:12
    et psychologique dans la consommation.
  • 12:13 - 12:18
    Les objets doivent être consommés, utilisés, remplacés et jetés à un rythme toujours plus rapide.''
  • 12:19 - 12:22
    Le président du conseil économique (CEA) de l'époque d'Eisenhower a dit que
  • 12:23 - 12:26
    '' Le but ultime de l'économie américaine est de produire toujours PLUS de biens de consommation. ''
  • 12:27 - 12:28
    PLUS DE BIENS DE CONSOMMATION ?
  • 12:29 - 12:33
    Notre but ultime ? Ce n'est pas d'assurer des soins de santé, l'éducation de tous, la sécurité dans les transports,
  • 12:34 - 12:37
    la durabilité ou la justice ? Plus de biens de consommation ?
  • 12:37 - 12:40
    Comment ont-ils réussi à nous convaincre de nous prêter au jeu avec autant d'enthousiasme ?
  • 12:41 - 12:46
    Deux de leurs stratégies les plus efficaces sont l'obsolescence planifiée et l'obsolescence perçue.
  • 12:47 - 12:50
    L'obsolescence planifiée est un autre façon de dire: '' designed for the dump ''.
  • 12:51 - 12:54
    Ça veut dire qu'ils fabriquent des choses FAITES pour devenir inutiles aussi rapidement que possible.
  • 12:54 - 12:56
    Donc, ils prévoient que nous allons les jeter et en acheter d'autres pour les remplacer.
  • 12:57 - 13:00
    Pensons aux sacs de plastique, aux tasses en carton, mais maintenant c'est des objets encore plus gros :
  • 13:00 - 13:05
    des vadrouilles, des DVD, des caméras, des barbecues même, tout ce que vous voulez ! Même des ordinateurs.
  • 13:05 - 13:07
    Avez-vous remarqué que quand vous achetez un ordinateur, aujourd'hui,
  • 13:08 - 13:10
    la technologie change tellement vite que dans seulement quelques années,
  • 13:11 - 13:14
    il devient plutôt un obstacle à la communication ? Le sujet m'intriguais,
  • 13:14 - 13:18
    alors j'ai ouvert la boîte d'un ordinateur de table pour voir ce qu'il y avait dedans. Et j'ai découvert
  • 13:19 - 13:22
    que la pièce qui change chaque année est simplement un petit morceau, dans le coin.
  • 13:23 - 13:26
    Mais on ne peut pas juste changer cette pièce, car chaque nouvelle version a une forme différente.
  • 13:27 - 13:30
    Donc, tout ce qu'on peut faire, c'est changer l'ordinateur complet et en acheter un nouveau.
  • 13:31 - 13:34
    Je lisais des revues de design industriel des années 1950, quand l'obsolescence planifiée
  • 13:35 - 13:38
    a vraiment commencé à prendre les devants. Les designers ne s'en cachent pas du tout.
  • 13:39 - 13:41
    Ils vont jusqu'à se demander explicitement à quelle vitesse ils peuvent faire briser les objets fabriqués
  • 13:42 - 13:44
    pour quand même garder le consommateur assez confiant envers le produit
  • 13:45 - 13:47
    pour qu'il retourne en acheter un autre. Tout ça, c'était intentionnel.
  • 13:48 - 13:51
    Mais les choses ne peuvent pas briser assez vite pour faire en sorte que cette flèche soit toujours renouvelée.
  • 13:52 - 13:54
    Donc, il y a maintenant une ''obsolescence perçue''.
  • 13:54 - 14:00
    '' L'obsolescence perçue '' nous convainc de jeter nos choses qui sont encore parfaitement utilisables.
  • 14:00 - 14:03
    Comment font-ils cela ? Eh bien, ils changent notre perception des objets
  • 14:04 - 14:06
    pour que, si vous avez acheté quelque chose il y a quelques années,
  • 14:07 - 14:09
    tout le monde peut voir que vous n'avez pas contribué à cette flèche récemment.
  • 14:10 - 14:14
    Et vu que nous montrons aux autres notre valeur en contribuant à cette flèche, ça peut devenir gênant.
  • 14:15 - 14:17
    Par exemple, ça fait 5 ans que j'ai le même gros écran
  • 14:18 - 14:21
    sur mon bureau. Ma collègue vient juste de s'en acheter un tout neuf.
  • 14:22 - 14:24
    Le sien est mince et lustré.
  • 14:25 - 14:28
    Il est agencé avec son ordinateur, avec son téléphone, même avec son porte-crayon !
  • 14:29 - 14:32
    On dirait qu'elle conduit un vaisseau spatial et moi,
  • 14:32 - 14:34
    on dirait que j'ai une machine à laver sur mon bureau.
  • 14:35 - 14:39
    La mode est un autre excellent exemple. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les talons des souliers pour femmes
  • 14:40 - 14:44
    sont compensés une année et aiguilles l'année d'après? Ce n'est pas parce qu'il y a un genre de débat
  • 14:45 - 14:48
    sur la structure idéale des talons ... c'est parce que porter des talons compensés
  • 14:49 - 14:52
    pendant que les talons-aiguilles sont à la mode, ça montre à tout le monde que vous n'avez pas contribué à cette flèche récemment.
  • 14:53 - 14:56
    Donc, que vous ne valez pas autant que la personne à côté de vous, qui porte des talons-aiguilles,
  • 14:57 - 15:00
    ou encore mieux, autant que les femmes dans les publicités. Ça sert à vous forcer à acheter des nouveau souliers :
  • 15:01 - 15:04
    la publicité et les médias en général jouent un rôle important.
  • 15:05 - 15:09
    Chaque personne aux États-Unis est bombardée par plus de 3000 annonces publicitaires par jour.
  • 15:09 - 15:13
    Nous voyons en 1 an plus de publicités que les gens en voyaient dans une vie entière il y a 50 ans.
  • 15:14 - 15:18
    En y pensant bien, quel est le but d'une publicité, si ce n'est de nous rendre insatisfait de ce que nous avons ?
  • 15:19 - 15:21
    Donc, 3000 fois par jour, on nous dit que nos cheveux ne sont pas corrects, notre peau non plus,
  • 15:22 - 15:24
    nos vêtements non plus, nos meubles non plus, nos voitures non plus, que NOUS non plus,
  • 15:25 - 15:27
    mais qu'on peut tout régler ça en allant magasiner ...
  • 15:28 - 15:31
    Les médias aident aussi, en cachant tout ceci et tout ceci,
  • 15:32 - 15:35
    pour que la seule partie de l'économie matérielle que nous voyions, ce soit l'achat.
  • 15:36 - 15:40
    L'extraction, la production et la mise au rebut se déroulent toutes en-dehors de notre champ de vision.
  • 15:41 - 15:44
    Aux États-Unis, nous avons plus d'objets que jamais auparavant,
  • 15:45 - 15:47
    mais les sondages montrent que le '' niveau de bonheur national '' est quand même en déclin.
  • 15:48 - 15:53
    Notre '' niveau de bonheur national '' a atteint son sommet dans les années 1950, en même temps que la manie de la consommation a commencé.
  • 15:55 - 15:56
    Hmm... Intéressante coïncidence.
  • 15:57 - 15:59
    Je pense savoir pourquoi : nous avons plus d'objets,
  • 16:00 - 16:02
    mais moins de temps pour les choses qui nous rendent vraiment heureux, comme
  • 16:03 - 16:06
    les amis, la famille, le temps libre. On travaille plus que jamais.
  • 16:07 - 16:11
    Certains analystes disent que nous avons moins de temps libre qu'à l'époque féodale .
  • 16:12 - 16:13
    Et quelles sont les deux principales activités
  • 16:14 - 16:15
    que l'on choisit de faire dans nos temps libres si rares ?
  • 16:16 - 16:18
    Écouter la télé et magasiner.
  • 16:18 - 16:21
    Aux États-Unis, on passe 3 à 4 fois plus de temps à magasiner
  • 16:22 - 16:25
    que les Européens. Donc, nous sommes dans une situation ridicule
  • 16:26 - 16:28
    où nous avons un emploi, peut-être même deux, et où nous revenons à la maison exténués,
  • 16:29 - 16:32
    donc nous nous écrasons dans notre divan et regardons la télé, qui nous dit : « Tu es une personne médiocre. »
  • 16:33 - 16:36
    Alors, nous allons au centre d'achats pour acheter quelque chose et nous sentir mieux, mais pour ça il faut travailler plus
  • 16:37 - 16:38
    pour payer tout ce qu'on vient d'acheter, donc on arrive à la maison encore plus fatigué,
  • 16:39 - 16:40
    donc on s'assoit pour regarder la télé qui nous dit d'aller magasiner
  • 16:41 - 16:46
    and on est pris au piège dans cette spirale du travailler-télé-dépenser. Et ça pourrait juste ARRÊTER.
  • 16:47 - 16:49
    Au final, qu'est-ce qui arrive à tous ces objets qu'on achète, de toute façon ?
  • 16:50 - 16:52
    Bientôt, il va manquer de place pour tout ça dans nos maisons,
  • 16:53 - 16:54
    même si la grosseur moyenne des maisons a doublé
  • 16:55 - 16:58
    aux États-Unis depuis les années 1970. Tout ça va finir dans les poubelles.
  • 16:58 - 17:01
    Et ça nous amène à la mise au rebut. C'est la partie de l'économie matérielle
  • 17:02 - 17:05
    que nous connaissons tous le mieux, car nous avons à transporter ces déchets au trottoir nous-mêmes.
  • 17:06 - 17:10
    Chaque Américain produit 4,5 livres de déchets par jour.
  • 17:11 - 17:12
    C'est le double d'il y a 30 ans.
  • 17:13 - 17:17
    Tous ces déchets se ramassent dans un dépotoir, qui est juste un trou dans le sol.
  • 17:18 - 17:22
    Si vous êtes vraiment malchanceux, ils sont premièrement incinérés et ensuite empilés dans un dépotoir.
  • 17:23 - 17:28
    D'une façon ou d'une autre, les déchets polluent l'air, le sol, l'eau et, ne l'oublions pas, affectent le climat.
  • 17:29 - 17:31
    L'incinération, c'est vraiment polluant.
  • 17:32 - 17:34
    Vous vous souvenez de ces produits toxiques, à l'étape de production ?
  • 17:34 - 17:37
    Eh bien, brûler les déchets les relâche dans l'air.
  • 17:38 - 17:42
    Encore pire, ça produit des produits encore plus toxiques, comme la dioxine.
  • 17:42 - 17:45
    La dioxine est, à ce qu'on sache, la substance fabriquée par l'homme la plus toxique au monde.
  • 17:46 - 17:49
    Et les incinérateurs sont la source numéro 1 de dioxine.
  • 17:49 - 17:54
    Ça veut dire qu'on pourrait éliminer la source no 1 de la substance fabriquée par l'homme la plus toxique
  • 17:54 - 17:58
    juste en cessant de brûler les déchets. Ça pourrait s'arrêter aujourd'hui !
  • 17:59 - 18:03
    Certaines compagnies ne veulent pas avoir à endurer des dépotoirs et des incinérateurs ici,
  • 18:03 - 18:08
    donc ils exportent simplement les déchets. Et le recyclage ? Est-ce que le recyclage aide ?
  • 18:09 - 18:12
    Oui. Le recyclage aide à réduire la quantité de déchets
  • 18:13 - 18:16
    et il réduit la nécessité d'extraire et de récolter de nouveau produits.
  • 18:16 - 18:20
    Oui, oui, oui, nous devrions tous recycler. Mais le recyclage n'est pas suffisant.
  • 18:21 - 18:24
    Il ne sera jamais suffisant. Pour plusieurs raisons :
  • 18:24 - 18:28
    1) le gaspillage qui vient de nos maisons est juste la pointe de l'iceberg.
  • 18:29 - 18:31
    Pour l'équivalent d'une conserve pleine de déchets que je mets aux poubelles,
  • 18:32 - 18:34
    environ 70 conserves pleines de déchets ont été créées
  • 18:35 - 18:37
    juste pour fabriquer ce que je mets maintenant au rebus ...
  • 18:38 - 18:41
    Donc, même si vous recyclez 100 % des déchets de votre maison,
  • 18:42 - 18:47
    on est très loin de régler le problème.
  • 18:48 - 18:53
    2) La majorité des déchets ne peuvent pas être recyclés, car ils sont toxiques ou parce qu'ils n'ont pas été conçus pour être recyclés.
  • 18:54 - 18:57
    Comme ces boîtes de jus, avec des couches de métal, de papier et de plastique
  • 18:58 - 19:02
    toutes collées ensemble. On ne peut jamais les séparer pour les recycler.
  • 19:03 - 19:08
    Vous voyez, ce système est réellement en crise. Tout au long du processus, on touche aux limites du système.
  • 19:09 - 19:12
    Il change le climat, et le bonheur est de plus en plus rare. Ça ne fonctionne tout simplement pas.
  • 19:13 - 19:15
    Mais la bonne nouvelle,
  • 19:15 - 19:17
    c'est qu'il y a énormément de solutions possibles.
  • 19:18 - 19:21
    Il y a des gens qui travaillent à protéger les forêts, et à faire de la production plus '' propre ''.
  • 19:22 - 19:24
    Des gens travaillent à faire valoir les droits des travailleurs, le commerce équitable,
  • 19:25 - 19:27
    à développer un comportement de consommateur responsable et à diminuer les dépotoirs et les incinérateurs.
  • 19:28 - 19:30
    Et surtout, à reprendre le contrôle sur le gouvernement,
  • 19:31 - 19:34
    pour qu'il redevienne vraiment PAR le Peuple et POUR le Peuple.
  • 19:35 - 19:38
    Tout ce travail est extrêmement important, mais les choses vont vraiment commencer à changer
  • 19:39 - 19:41
    quand tout le monde comprendra les connections, quand on verra le portrait complet.
  • 19:42 - 19:47
    Quand les gens à travers le système vont s'unir, quand nous réclamerons et transformerons ce système linéaire
  • 19:48 - 19:51
    en quelque chose de nouveau, un système qui ne gaspille pas les ressources et les gens.
  • 19:52 - 19:56
    Ce dont il faut vraiment se débarrasser, c'est cette mentalité dépassée : « Jeter après utilisation ».
  • 19:56 - 20:00
    Il y a de nouvelles façons de penser, basées sur la durabilité et l'équité :
  • 20:00 - 20:04
    « Green Chemistry », « Zero Waste », « Closed Loop Production »,
  • 20:05 - 20:07
    l'énergie renouvelable, l'économie locale, etc.
  • 20:08 - 20:13
    C'est déjà en branle. Bon, certains disent que c'est irréaliste, idéaliste, que ça n'arrivera jamais,
  • 20:14 - 20:17
    mais moi je dis plutôt que les irréalistes sont ceux qui veulent que le système reste le même.
  • 20:18 - 20:19
    Ils fabulent complètement.
  • 20:19 - 20:24
    Rappelons-nous que ce système n'est pas apparu par magie. Ce n'est pas comme la gravité, qu'on ne peut pas contrôler ...
  • 20:25 - 20:29
    Des gens l'ont créé. Et nous sommes des gens. Alors, créons quelque chose de nouveau.
Title:
L'histoire des objets fabriqués
Video Language:
English
Duration:
21:25

French (Canada) subtitles

Revisions